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31/10/2010

collector!

 

 

00:22 Publié dans état d'âme, humour | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : :-)

24/10/2010

" pyrophagie "

 

 

Pyrophagie

 

" Un souffle enflammé

Jaillit de nos entrailles étouffées.

Dans nos ventres confondus,

L'amour somnolait."

 

- Mokhtar El Amraoui -

 

 

22/10/2010

"Nulla dies sine linea"

A ce qu'il m'a dit Emile, Zola bien sûr, en a fait sa devise. Moi je l'ai découverte de sa main sur un livre qui m'est cher, d'autres signatures aussi, et puis d'autres messages, ce qui fait que je crois en l'amitié sincère, celle des mots, celle des bras et celle des coeurs qui se serrent fort sans réserve.

Le pire c'est que du coup, j'ai envie de m'épandre, j'ai envie de dire trop, j'ai envie d'un torrent! Pourtant en général, j'aime la phrase concise qui dit tout en deux mots, l'haïku de l'âme mais là j'ai besoin de matière, de glaise à pétrir, je m'imagine devant un morceau d'arbre et je voudrais en faire une sculpture à l'image de ce que je ressens, ou alors comme devant ma toile vierge déjà chargée de sens, mes pinceaux à portée de mains et puis toutes mes couleurs fabriquées par mes soins, et je me sens fébrile, fragile et forte à la fois, les mots en disent plus longs et parfois nous échappent alors je voudrais les retenir, les agencer, les modeler, leur donner ce liant pour en faire ma toile, mon cheminement, une image finale.

Les mots, c'est mille instants, mille photos, mille espaces. C'est aussi mille tourments et tant de sentiments, ils disent s'il le veulent bien, parfois il défont, ils fondent aussi, ils transpirent, ils étreignent et quand ils sortent d'un jet, ils deviennent fontaine!

J'avais avant de commencer d'écrire, là, à ce moment précis, envie de mots cassants, de mots durs de mots âpres parce que ma réalité aujourd'hui difficile m'amenait naturellement à d'abord m'en servir pour expurger, extirper, sortir ça de moi-même, et puis au milieu de mon écriture un peu ébène, je pense à autre chose, à un être aimant et chaleureux, passionné et limpide, et les mots comme par magie alors changent de couleur, j'ai plus envie de geindre, j'ai juste envie de vivre...

Force des mots. Force et puissance de la poésie, celle de la vie qui s'écoule et se déroule, qu'on saisit et qu'on subit aussi parfois. Force du regard qu'on porte sur les choses, et force de l'écoute qu'on se permet à l'éclosion et l'avenir à portée.

J'ai appris bien des choses dans ma folie d'un vol, j'ai compris bien des choses de la vie, de la mienne, et je ne sais comment faire partager ce sentiment assez simple au fond et assez audacieux, faire et aller, dominer ces petites peurs, oser, tenter, ouvrir son coeur et son esprit, faire des voyages même au creux de son lit, s'aventurer, goûter, dévorer l'espace, prendre sa place, dire, écrire, jouir, chanter, comprendre sa chance d'être en vie, ne pas la laisser à autrui et même si on essuie des plâtres, et même si on en bave, on en mange des vertes et des pas mûres, on rame, on marche parfois à reculons, toujours garder l'espoir dans notre fabrication: nulla dies sine linea, et que la vie continue, si riche à elle-même et si méchante et rude et imprévisible, douce et terrible, fraîche et pourrie, étrange et fabuleuse, écorchante et amoureuse, poétique et livide, inquiétante et tranquille, mortellement vivante!

La vivre au mieux ma foi, et le plus intensément possible, quoiqu'il arrive, quoiqu'on en dise... Je pense ça tellement fort que je me demande si ça arrive à crever votre écran! "Love", je ne vois pas d'autres voies que d'aimer, que d'aimer ce qu'on est on ce qu'on voudrait être, que d'aimer ce qu'on fait avec toute la passion possible et que de s'aimer autant que cela puisse être. Ce n'est que mon petit, humble et immense avis...

 

 

 

 

19/10/2010

boomerang

J'ai pas passé une bonne nuit, des vieilles remontées difficiles et des pensées auxquelles j'essaie d'échapper et qui me rattrapent parce que je les mets en mots step by step... Et là au courrier ce matin, une nouvelle bombe de ma mère, quel timming, quel feeling, quel étonnant personnage quand même, je vais finir par croire qu'elle lit dans mes pensés, au fond peut-être que Dieu existe vraiment et qu'elle lui parle en vrai. Je reçois de sa part un livre appuyé de deux phrases simples qui en disent long, voilà regarde cet homme là témoigne de sa sortie de la drogue justement grâce au ciel et à la prière, et à la Vierge, notre sainte mère à tous, tu vois prends en de la graine, toi habitée par le diable, tu n'as qu'une seule issue, mets toi donc à genoux et demande pardon.

Evidemment je rage, ma réaction première et je me dis câlisse, peuvent pas me foutre la paix avec leur religion et avec leur poème sans cesse le même que je suis habitée par je ne sais quel démon! Moi je suis juste vivante et marquée aux fers d'une terreur difficile et de gestes malheureux, moi j'essaie juste de comprendre et d'agir, j'essaie juste d'écrire et de décrire cette vérité que personne ne veut voir ou ne peut accepter. C'est pas grand chose, je sais, je me tue à dire que le sacrifice n'est pas la bonne voie. Bien au contraire. Et que ce n'est pas en remettant à une pensée magique les clés de mon destin que je vais en sortir et mes enfants non plus et plus élargi encore l'humanité entière...

Oh! J'étais déjà black blue, ils sont coriaces quand même, et personne à l'impossible n'est tenu, non? Bon je vais pas me laisser abattre pourtant parfois j'avoue, je baisserais bien les bras et baiser les pieds du pape, qu'on me donne enfin une sorte de rédemption. Là,là, Blue, pas toi, c'est pas possible, Hein, t'as pas fait tout ce chemin pour craquer au dernier châpitre pas celui des corinthiens mais le tien. L'histoire s'écrit au fur et à mesure, ne laisse pas t'atteindre tous ces faiseurs de miracles et ces empécheurs de voir vrai, tu sais qu'ils ne peuvent pas, tu sais qu'ils souffrent aussi, tu en sais trop en fait...

Respire, écris, ressaisis-toi!

Sigh.

 

 

 

27/09/2010

de l'amour et du reste...

On pense en savoir plus avec l'âge et le temps, on a tellement vu de rivières s'écouler, de larmes se verser, et tant de temps perdu! Et pourtant il reste une matière tactile, une de ces matières qui fait couler tant d'encre, tant de sperme, tant de sécrétions en tout genre, qu'on pense vieux de la vieille en avoir fait le tour, que nenni, la blousaille elle a son mot à dire, et avec brio, ça va sans dire!

Ce soir, j'étais en tête à tête avec deux de mes fils, leur père parti plus loin... Etonnament certaines choses se disent, notamment ces choses du coeur, à croire qu'il faut le contexte adéquat pour ces ébauches aquarellées de découvrir l'amour. Je sais bien qu'une mère n'est pas la mieux placée dans ce genre de confidence alors je la joue fine, édulcorée, malhabile, dans le fond comment pourrais-je savoir ce qui se passe dans la tête d'une femme en devenir d'à peine dix-sept ans, moi je n'ai pas le souvenir ancré de même les avoir eus, c'est dire à quel point je suis mal placée, mais mon fils me parle, je l'écoute, je l'entends, et je lui dis: " Les femmes c'est tout un continent ! "...

Elles t'attendent vulnérable et elles te veulent fort. Elles aspirent à la poésie qui t'habite et aiment te sentir en elle, elles te veulent à elle mais ne supportent pas que tu deviennes caniche, elles t'attendent sincère et t'adorent bad boy! Au fond elles sont dans la même équation, elles se cherchent dans l'amour que tu leur portes, tout comme toi tu attends un miroir de toi-même.

Je n'ai que des fils, j'ai par chance des hommes auprès de moi, des hommes en devenir, aimants et stupéfiants de grâce et de sincérité. Je suis fière d'être leur mère. Et je découvre pourtant chaque jour qui passe parce que j'écoute, parce que j'y suis sensible toute cette difficulté à être en accord, je le déplore mais j'en prends acte.

Au fond, je me dis, quelle chance d'avoir à vivre tout ce que je vis grâce à eux, chair de ma chair. Si je suis un ancrage, ils sont mon équilibre et la confiance qu'ils ont tous en moi m'émeut, me touche, et puis me galvanise. Je me dis là ce soir, pour vous en confidence, que les enfants sont l'avenir du monde, en tout cas, qu'ils nous donnent pour peu qu'on les entende bien plus que tout ce qu'on a pu leur offrir, et ça c'est magnifique, pour moi c'est pareil à l'amitié, on sème et ce qu'on récolte est multiplié, j'aime me sentir vivante près d'eux et j'aime la vie qu'ils aiment en moi et attendent! J'avoue jusqu'à présent ne pas connaître meilleure et plus puissante énergie que l'amour...

 

 

24/09/2010

histoire de seins

Je n'en avais encore jamais passé, je sais pourtant qu'à partir de quarante ans il est conseillé vivement d'en faire une, mais mon appréhension de la chose me faisait y aller à reculons. Hier dans l'après-midi, j'ai pris le taureau par les cornes et surtout mon téléphone pour prendre rendez-vous, justement comme par le plus grand des hasards il restait une place: " Venez demain madame, avec votre carte vitale à 11h30, on vous attend!". Oups, j'ai dit oui quoique complétement effrayée et tendue, mais bon, fallait le faire alors pourquoi attendre, pourquoi attendre encore! J'avais quand même le sein gauche nettement plus sensible et plus gros que le droit et j'avais beau y trouver des raisons romantiques érotiques ou parce que du côté du coeur, il me fallait passer par l'imagerie, et expérimenter une mammographie. J'ai pas dormi de la nuit tellement j'étais inquiète et puis on pense au pire dans ces situations là, debout dès six heures j'étais pétrie d'angoisse, j'ai tout tenté pour qu'elle cesse, mais n'est-ce-pas, on sait quand elle vous tient à quel point elle étripe. Quand l'heure a approché je n'en menais pas large, pas honte de dire même que j'avais une peur bleue, et puis sur place, toujours sur le qui-vive on me met presque à nu dans une petite pièce de deux mètres sur deux. Là assise à attendre le poitrail découvert bien droite dans mon jean et mes bottes me vient un flash construit presque comme un court, le parcours de l'organe. C'est vrai, je me suis revue les attendre et les sentir pousser, je me suis souvenue non sans grande tendresse avoir nourri mes enfants à leur générosité et puis ressentir à m'en tendre les caresses de l'aimé les chérissant des mains, ils me paraissaient avoir fait tant de chemin, je me disais:" Pas le moment de baisser la garde, allons Blue, ils ont encore à vivre à donner, à exprimer, à susciter et à vibrer, ils ne vont pas aujourd'hui te lâcher d'un coup sec, t'inquiètes!".

Là, en plein milieu de mes réflexions poitrinaires, il me fait entrer dans une pièce froide appareillée à souhait, me met d'abord le gauche dans une sorte de moule à gauffre, pas franchement plaisante comme position et puis le droit, de face et les deux de profil. Il m'enjoint alors de le suivre pour les palper, et puis pour les échographier, c'est pas la même chose, les rayons x voient, et le sonnard lui sonde, beaucoup de précautions, c'est de la prévention, il n'y a rien à craindre. Pendant qu'il parcourt l'intérieur de l'interne de mes seins, il me parle gentiment, il est doux, il est tendre, je me laisse bercer. Il me dit qu'aucune femme à cet endroit précis n'est construite de la même manière, étonnament c'est une matière particulièrement créative, c'est pas comme les os qu'on a tous pareil, tiens je songe que c'est très poétique, puis il découvre à droite un kyste en goguette, rien de plus normal, il paraît qu'on en a tous qui traîne ici et là, quand même il le mesure et le garde en réserve, de l'autre côté, tiens en voilà un autre à peine un peu plus grand et puis, ah, une drôle de tâche noire, il revient une fois puis une deuxième dessus, ce serait un nodule. Un autre nom pour un même genre d'image! "Bon il doit être bénin, mais j'aimerais vous revoir, dans deux mois par exemple pour voir l'évolution." " Ok, docteur! ", je sens l'angoisse m'étreindre, il rajoute dans un regard complice: "Vous savez, c'est par pure précaution, c'est comme faire tenir un pantalon avec une ceinture et des bretelles!", " Ah!".

Là, je me retouve dans la petite pièce, la pièce à réfléchir, je me rhabille doucement, je les caresse un peu même au passage, comme pour les rassurer, dès fois, on a des gestes pour soi tout à fait étonnant. Je me pose sur la chaise à nouveau avant de repartir dans le monde des vivants, je verse même une larme, la santé c'est vraiment important. Je me dis, c'est beau un corps de femme, c'est beau et c'est touchant. Je pense à toutes celles qui ont vécu l'épreuve de quelque chose de grave et de mutilant à cet endroit, je me sens solidaire soudain de leur souffrance. Pouquoi ne mesure-t-on les choses auxquelles on tient qu'une fois qu'on risque de les perdre. En tout cas mon angoisse, elle, est retombée et mon appétit de vivre en est sorti encore plus aiguisé. Mon appétit de vivre et aussi celui d'aimer, et d'aimer corps et âme, fièrement, seins en avant.