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17/06/2011

Intermède

 

 

 

22/05/2011

D'un clavier à l'autre

  Ce matin, dévorée par mon angoisse nocturne et par des pensées moroses et résolument noires, j'ai comme à mon habitude, après le premier pissou du réveil, allumé mon ordinateur pour découvrir mes mails, et là, rien! Rien de nouveau depuis hier. Le ventre déjà bien noué et le coeur bien sombre, j'ai entrepris comme chaque jour la tournée de mes amis blogueurs. Le Dimanche, j'ai plus de temps alors ça s'étire davantage, je vais un peu plus chez chacun et parfois je m'attarde, je redécouvre, je relis des vieilles notes, comme une sorte de rituel qui a toute son importance dans mon existence. Certains se campent devant leur poste de télé, d'autres ouvrent la presse au petit déjeuner, je le faisais aussi avant cet outil là; d'autres encore se préparent pour aller à la messe, ou se rendre au marché, certains enfin font la grasse matinée. Mon plaisir, à moi est de faire la tournée des blogs comme on fait celle des bistrots, j'ai le sentiment parfois que c'est du pareil au même, une quête de contacts, d'échanges, de stimulations, d'écoutes sans danger par contre d'avoir la gueule de bois.

Ainsi j'ai mesuré une fois de plus l'impact qu'a sur moi ce genre de voyage d'un clavier à l'autre, d'âme à âme. Est-ce la concentration ou le plaisir que je prends à lire untel ou untel, les sourires qu'un post sur trois arrivent à me faire venir ou la douce sensation de grande intimité avec certains et certaines qui s'est construite au fil du temps, la mise en branle des neurones et l'explosion d'émotions en tout genre, les réflexions auxquelles je suis invitée riches et variées? Toujours est-il que l'angoisse semble s'apaiser et la vie reprendre un sens. Beaucoup plus efficace et moins nocif que le Prozac, encore que pour ce qui est de la dépendance, cela reste à mesurer!

J'aime aussi et je le fais relativement souvent re-voyager dans mon propre espace, je relis les commentaires et les discussions qui ont pu naître et se développer sur certaines notes et puis toutes ces marques d'affections qui toujours me touchent, ça me remet du baume au coeur, ça me redonne du courage et ça renouvelle mon envie et ma passion d'écrire. A lire les mots des autres, parfois à lire les miens, je prends conscience que l'écriture est un excellent transmetteur et transmutateur, aphrodisiaque, jouissif, énergisant, stimulant. Je me sens requinquée et prête à vivre plus sereine et plus créative cette longue journée plutôt ensoleillée. 

Bon Dimanche à vous!

Blue

 

04/05/2011

Let Me Fly

 

 

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podcast

- Let Me Fly - DMX -

 

 

 

22/04/2011

J'ai eu envie de voir la mer

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Je savais qu'aujourd'hui ne serait pas une journée marrante, ces sortes de journée auprès desquelles je ne cours pas mais qui, dans la vie d'une entreprise sont incontournables, presque une journée entière chez mon comptable! Alors hier, j'ai eu envie de voir la mer. Ici, étonnamment, pour un mois d'Avril, ne te découvre pas d'un fil, il fait une chaleur quasi estivale, on approche encore ce matin des 25°, du presque jamais vu à cette période de l'année. Ayo, Ayo! Il faut en profiter! D'ailleurs pas besoin de leur dire aux gens du Nord, dès que le soleil pointe le bout de son nez, ils sont tous dehors. Les terrasses de café sont bondées, les lunettes de soleil foisonnent, les fontaines sont prises d'assaut et les grandes plages sauvages habituellement désertes de la côte se remplissent de maillots de bains multicolores, de ballons, de cerf-volants, de promeneurs casquettés ou plus élégants avec canotiers, de poussettes, des familles entières, d'amoureux bras-dessus, bras-dessous, des marchands de gaufres ambulants et j'en passe, il y a du spectacle. En général je préfère les coins les plus sauvages, là où il n'y a personne, ça oblige toujours à marcher un peu plus loin, ce qui n'est d'ailleurs pas pour me déplaire. Là je me pose et je ne pense plus à rien, du moins je tente de le faire! J'offre ma peau blanche au soleil et me laisse bercer par le bruit du ressac. C'est si bon...

Hier petite digression tout de même à mes habituelles envies de calme délicieux, j'ai baguenaudé dans la station balnéaire chic et friquée de la côte belge, je suis allée au Zoute! Là, c'est le bain de foule formatée, tous les signes de richesse extérieures sont au rendez-vous, les accessoires griffés, les fringues must-have, les voitures luxes souvent décapotées, les petits chiens à sa mémère, des jeunes blondes perchées sur des talons aux bras de vieux musclés kronenbourg et des plus âgées refaites de partout bijoutées comme des sapins de Noël. N'empêche que je me suis régalée du spectacle presque félinien tant il était parfait et dans les détails surprenants de précision! Je repense à ce monsieur mauve, de la tête au pied, il m'a marqué celui-là plus que je ne l'imaginais: la cinquantaine, plutôt bel homme, grisonnant, chemise mauve pâle, pantalon mauve foncé, mocassin en nubuck mauve ton sur ton avec les chaussettes, pull sur les épaules du même mauve plus soutenu que celui de ses pieds, jouissif; surtout qu'à son bras pour compléter sa panoplie léchée et neuve, il avait une dame panthère, même âge ou peut-être un peu plus, en tout cas paraissant davantage, chemisier de soie sauvage sans doute YSL panthère, jupe panthère mais d'une autre bête, sac panthère aussi Gucci de mémoire, seules les chaussures n'était pas de peau racée mais vernies noires, un poème estival à eux deux, ils ont fait ma journée!

J'ai tout de même eu besoin après ce bain de foule si homogène, presque trop! de prendre quand même l'air du large et la journée s'est finie avec des petits nuages légers et la solitude appréciable des grands espaces sauvages qui sont si éloignés des plages du midi. Là, j'ai pris ma dose d'iode, de vitamine D et j'ai dormi cette nuit comme un bébé. Il ne me reste plus maintenant qu'à affronter les chiffres du bilan d'une année! Pourtant s'il ne tenait qu'à moi, et sans sourciller, je retournerais bien encore une fois today, mettre mes doigts de pieds dans l'eau salée glacée de cette mer nourricière qui chaque fois me donne des velléités de voyage et de rêve bien éloignées de ma réalité...

 

15/04/2011

Naître

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 - Max Ernst -

 


podcast
- Le Trouvère - Giuseppe Verdi -

 

Naître, déjà pas facile, pas facile du tout, et renaître encore, encore. Toujours se redresser, se refaire, endurer, courber l'échine pour mieux reprendre son envol. La vie est parfois si cruelle qu'on se dit que ce n'est pas possible, qu'on a pris pour perpétuité, qu'on doit payer, boire jusqu'à la lie de l'inconvénient d'être né, pourtant, pourtant quoi d'autre que cette vie qu'on a, là, chevillée au corps. Personne n'est parfait, personne non plus, plus qu'imparfait, on est, on tente d'être, on chemine, on fait avec, on s'égare, on souffre, on fait souffrir aussi, et on aime, et on a besoin d'être aimé, plus que besoin même. Naître et renaître, toujours nager, lever l'ancre, gonfler les voiles, se taper les mers d'huile et les océans de glace, les ouragans, l'impossible et les remous et les caprices de la météo, celle de notre coeur et celle des autres, transformer notre plomb en or, en eaux vives et vivifiantes, et maintenir notre conscience, notre sensibilité, notre regard et nos sens en alerte, sur le qui-vive, vivant, renaissant avant de ne plus pouvoir, être plus que vivant, naissant sans cesse.

 

10/04/2011

Parce que nous l'avons vu, revu, et tant partagé*

Et toujours avec le même plaisir et la même espérance en l'avenir et en l'humain, et le possible, et la force en nous, et j'en passe.

Et parce que je vous aime, sans concession, et avec tant de fierté!

A vous, les hommes de ma vie, chair de ma chair, mes fils.

 

 

 

* Au moins cent cinquante visionements pour celui-là, Ah! Excalibur! Presque notre marque de fabrique. Cent pour la Guerre des étoiles, vous étiez unanimes "maman , t'es un Jedi ", une vingtaine pour le Seigneur des anneaux, un peu moins pour les Harry Potter, et je passe les Mac Gyver à la télè et les Robocop au ciné avec les pop corn, et la cerise sur le gâteau, hein les gars, les James que j'affectionne tant! Oh, j'oubliais, ça c'est vraiment dommage nos chers Indiana Jones et puis Barry Lindon qu'on a vu et revu et puis le Soldat Ryan dont je ne pouvais même pas accepter les premières images, vous me disiez à chaque fois : "ça n'est que du cinéma!", pouah, et, Le jour le plus long, Zorro, Les trois mousquetaires, sans parler des Tex Avery et des Goldorak, et des Batman. Je crois qu'il n'y a qu'avec votre père que vous avez ri avec Benny Hill parce que tout le reste lui passait au-dessus, mais nous on en profitait un max, agglutinés comme des sardines en boîte dans le canapé, se serrant les uns contre les autres, pétris d'émotions similaires.

 

05/04/2011

L'éblouissement de vivre

L’éblouissement de vivre, c’est du temps, des tonnes de temps…

- Christian Mistral -

 

C’est, réveillée tôt par des pensées nébuleuses s’entendre parler avec un être aimé depuis si longtemps, se rapprocher de lui dans des gestes compris par l’un et l’autre et tendrement faire l’amour et en soupirer d’aise, c’est se lever pour pisser quelques quarts d’heures après et boire en même temps une eau minérale à température ambiante parce que la soif vous dévore et se dire alors comme c'est bon d'être là. Se réécouter le trio Joubran tout en laissant son esprit baguenauder, c’est en retournant dans le grand lit remplaçant le lit d’enfant de son fils aîné relire une fois de plus sous la couette fraîche rayée ce texte de Mistral pointé d’un marque–page au milieu de son livre Carton-Pâte à l'odeur forte de tabac froid et c’est regarder par la fenêtre le bleu du ciel poindre promettant une journée lumineuse et avenante. C’est penser aux cœurs amis aimants dormant encore, entendre son cadet prendre sa douche et son petit dernier descendre à la volée l’escalier pour ne pas une fois de plus être en retard à son cours d’histoire, et c’est ressentir cette envie soudaine irrépressible de partager tout ça avec tout à chacun.

 

 

 

22/03/2011

Je ne suis pas un ange.

Je ne suis pas un ange, loin de là, même si le bleu appelle au large et à la largesse, je tente juste d’être humaine. Je peux être intransigeante quand je me sens vulnérable, et je suis toujours curieuse et parfois insupportable dans ma volonté de comprendre, de sonder, d’entrevoir. J’aime agir, je suis insatiable dans le mouvement, pourtant tout aussi paradoxal que ça paraisse, réfléchir me poser me triturer les méninges me sont tout aussi nécessaires. J’aime plaire jusqu’à un certain prix, celui de pouvoir être et rester moi-même, je suis consciente des artifices mais n’aime pas m’en servir, je veux juste qu’ils me servent, sans en avoir l’air !

Je suis loin d’être un ange, j’utilise, j’organise, je me sers de tout pour me sortir de ces contorsions de mon âme d’enfant faites à mon insu mais si réelles en moi, ce fameux Hyde, cette Hydesse qui me permet de rebondir, de manipuler et de séduire. Je suis un pur produit de ce qu’ils ont fait de moi, ce côté putassier, ce côté sur le marché, ce côté accessible, je n’avais que çà sous la main pour me maintenir en vie !

Maintenant j’ai grandi, oui, j’ai pris du poids aussi, et j’ai ouvert les écoutilles et les mirettes. Je ne suis pas un ange, pourquoi faire, ils sont asexués. Je suis ce que je suis, pas forcément facile à vivre, pas forcément facile à suivre, pas forcément, non plus, si facile à aimer. J’ai appris l’amour tard, étonnamment je m’en méfie encore alors que j’ai toujours tendu à le donner, à l’extraire. Et je sais que j’ai pu être injuste, et que je le suis encore. Je sais que j’ai pu être capricieuse, et ça m’arrive encore... un peu. Mais mon plus gros défaut c’est d’être en demande, de ne pas être autonome, d’en vouloir toujours plus, toujours mieux, toujours davantage. J’ai le sentiment de me prendre les pieds dans le tapis. De courir après un lièvre inaccessible, ou d’un renard flatteur, ou d’un lion pris dans les mailles de mon filet !

Je ne suis pas un ange, et toute bleue que je suis, je me sens faillible et tendre violente en devenir et sensible… Un ange, lui, virevolte, butine, profite, voit la vie presque de manière enfantine, goûte, danse et rit, en toute innocence ! Je ne suis pas innocente, je n’ai jamais pu l’être, pas eu le temps, pas eu l’occasion, pas eu le contexte. Suis toujours en quête de ce moi perdu, là, au fond du bleu qui m’anime, me modèle et m’étreint, celui auquel, j'aspire, tant...

 


podcast

 

06/03/2011

Vengo

 

" Vengo  c'est d'abord cela: un cri, un hymne à la vie, à l'amour, au deuil, au pacte du sang..."

- Tony Gatlif -

 

 

05/03/2011

inside

 

musique,émotion,jazz,expression,état d'âme,ressenti,humain

- Photo Laurence G.-

 




podcast

- Blues for Klook - Eddy Louis - Sang mêlé -

 

 

04/03/2011

parenthèse printanière

 

" La fantaisie est un perpétuel printemps. "

- Johann Friedrich von Schiller -

 

 

02/03/2011

échappée nocturne...

Pourquoi je ne veux pas, pourquoi quand je ne veux pas je ne sais pas, pourquoi quand je ne sais pas je m'égare et pourquoi alors, je ne sais pas dire non! Ah! pourquoi? Je me pose encore la question alors que je sais. On ne m'a jamais demandé mon avis mon accord mon sentiment mon ressenti... Et ce temps là est révolu mais, mais et plus encore que mille fois mais, est malheureusement malgré moi toujours agissant en moi, et, alors, je me hais, je ne fais que correspondre à cette image qu'on a fait de moi! Et alors là, je rêve... je rêve... d'être un violoncelle! Dieu soit loué, je ne suis pas freudienne! Les notes emportent les mots, ouf! Et les mots les maux, ouf again!


podcast
- Suite pour violoncelle- Bach- Pierre Fournier -

 


pause réflexive

 

 

concentration,réflexion maturation,création,écriture,art,photographie,humain

 

- Photo Christine Lebrasseur -

 

 

18/02/2011

La course contre la montre

La ménopause me panique, depuis mon plus jeune âge, c'est étrange. J'ai toujours pensé que ma vie prendrait fin pour mes quarante ans et puis finalement j'en suis à davantage. La ménopause me panique parce que je n'ai pas pu profiter de mon corps et de ses hormones comme il aurait fallu et que par expérience chargée sur le terrain, je sais à quel point elle transforme une femme, la trouble, la surprend, l'angoisse, l'assaille... Tôt, c'est tôt et bien trop tôt pour quelqu'une comme moi qui se réveille tard d'une longue et embrouillée réalité cauchemardesque. Je suis à J-1 de mes quarante six ans et, c'est la panique qui l'emporte, vais-je y arriver à temps?

Vais-je pouvoir investir tout mon être, vais-je pouvoir avoir cette liberté d'en être maître et de le ressentir? Le handicap sexuel sensuel émotionnel, ne se voit pas, il se vit de l'intérieur, gangrenant. Et puis pour beaucoup de gens tout cela est une énigme. Je suis en vie, what else? Moi c'est l'else qui m'intéresse, m'aspire, m'inspire et me donne le courage d'affronter les vieilles peaux qui me font ombrage, grave!

Alors je prends de l'âge comme tout à chacun, et j'aimerais pouvoir rejouer les dés, mais c'est une illusion, je sais que ce n'est pas possible et qu'il me faut accepter ma réalité telle qu'elle est, mais personne ne peut non plus m'empêcher de l'imaginer autrement, réécrire mon passé qui forme mon présent. Je suis suffisamment avancée pour savoir et pour accepter que celle que je suis là, ici et maintenant, est le fruit de ce passé sauvage et violent.... mais qu'on me laisse rêver à ce que j'aurais pu être, qu'on me laisse des plages de non-discernement, j'ai besoin aussi de me sentir faillible, de me sentir fragile, de me sentir vivante!

 

 

14/02/2011

quand je t'aime

Quand hier, j'ai demandé à mes fils leur chanson d'amour préférée, quelle drôle de question n'est-ce-pas! Mon dernier, entrant dans sa vingtième année, me sort de son portable Demis, je suis restée sans voix, et pourtant! Un chevalier d'autrefois, un roi, le seul homme sur la terre...

 

 

J'ai trop longtemps vécu dans le désamour de mon père, j'ai si longtemps quêté ce manque, sans doute n'importe comment... et puis j'ai ancré ma demande à l'homme qui est son père et qui sans doute lui ouvre des voies quant à ce possible et parce que j'y ai toujours cru, que j'y ai toujours aspiré et que cette aspiration est partagée, notre fils aujourd'hui, un de nos trois fils me sort de ses propres fagots cette chanson là, que je ne connaissais pas " quand je t'aime ", alors j'ai envie de lui dire, dans un genre différent et pourtant compatible, j'ai celle-là à t'offrir: écoute, entend:

 

" On fera des voyages à déchirer les nuages... "

 

L'amour, c'est plus que vrai et plus que tout, plus à vivre qu'à sublimer et pourtant, l'un ne va pas sans l'autre. La poèsie, la musique, la peinture, l'art, et la vie elle-même... tout se nourrit de l'amour.

Je l'ai toujours pensé, je le crois, et maintenant je le vis et comment!

A fond.

 

 

Et quand la question m'a été retournée, et puis à leur père aussi, nos réponses furent différentes mais si cohérentes!

 

 

Et vous?

 

parlez-moi d'amour

 

 

Un bogue sur Hautetfort a empêché l'accès à mon espace ainsi qu'à tous les autres sur la plate-forme ce Dimanche. J'en suis bien désolée. Sachez néanmoins que malgré quelques coups de blues passagers et récurrents je ne lâcherais pas Helenablue de manière aussi sauvage et je remercie les marques d'amour et d'amitié qui lui ont été prodiguées. J'en suis particulièrement touchée.

 

 

30/01/2011

motherless

 

Tellement plus simple de penser que tout se panse, tellement plus confortable, pourtant il est des blessures qui perdurent... La résilience n'est pas un acquis, elle est une démarche, elle est " la vie", oui! 

 

 

16:36 Publié dans état d'âme | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : step by step!

ce matin

 

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- Liz Mc Comb par Marine Karbowski -

 


podcast
- Motherless child - Liz Mc Comb -

 

Il me prend souvent sans crier garde et souvent aussi parce que je baisse la garde et je me décourage; il m'oblige à m'introspecter, il me torture, je n'arrive pas à lutter. Quand il m'étreint c'est toute entière. Tout alors devient noir, tout devient difficile, plus rien n'a de goût, de saveur; plus rien n'a de sens, n'a d'intérêt, j'en perds jusqu'au sommeil et jusqu'à l'appétit. Il me replonge tout au fond du chaudron, disgrâce, et je me raille, me raye, m'écorche, me trouve mille défauts, m'en veux de tout, m'auto-flagelle, me love dans la culpabilisation extrême, m'embourbe dans la honte, me nourrit du poison de la souffrance intime, de cette lèpre existentielle. Il agit sur moi comme une drogue dure douce amère, et, je me délecte de cette substance imprévisible qu'ainsi je m'inflige seringues dans la tête, parce que toujours tapi dans un coin de la boîte, il me ressert ma dose, me replonge dans le gouffre de mes angoisses profondes et de mes peurs d'enfant; parce que je n'ai pas encore complètement éradiqué la source probablement pas possible à tarir il me faut me servir de cette matière prégnante qui fabrique du doute, du mal et qui m'enrage. J'essaie d'avoir le recul nécessaire et j'essaie de l'écrire pour décoller la glu qui s'abat sur mon coeur et qui m'immobilise dans une inhibition à toute épreuve alors que je sens bien que ça hurle profond à l'intérieur. Il n'est pas toujours aussi intense, parfois juste il passe comme un effluve au détour d'un mot ou d'une situation, d'un échange, d'une vision, fugace; là il me scotche déjà secrètement depuis deux ou trois jours, je suis prise dans la nasse de ses noirceurs vivaces, je fabrique comme Soulages des outre-noirs dévorants et lumineux de ténèbres.

Jusqu'où ira à nouveau ce passage à vide si plein de fantômes, ce non-néant anéantissant, cette baisse de régime puissante si ce n'est sur un fond sur lequel rebondir et remonter la pente. Me faut-il encore à ce point douter et souffrir pour rester en alerte et arriver à être celle que je suis?

 

 

16/01/2011

I am you

 

 

12/01/2011

rêve

Je viens de faire un drôle de rêve, je fais souvent des rêves, souvent je m'en souviens ayant depuis pas mal d'années appris à faire en sorte de ne pas les oublier, quand ils me paraissent nourris  de messages et de symboles je les note dans un petit carnet et je les relis plus tard et suis toujours surprise de voir et de finir par comprendre ce qu'ils me disent, ce que finalement je perçois de moi-même au travers des images envoyées de mon inconscient... C'est intime, pourtant j'ai envie de vous parler de celui que je viens de faire, là à chaud, au réveil, tant il est dense.

 

J'étais dans une sorte d'embarcation à fond plat, on descendait un fleuve ou peut-être une rivière, je dis descendre parce que c'était la sensation que j'avais, très en hauteur le paysage au début, j'avais l'impression qu'il devenait plus près et plus visible au fur et à mesure de l'avancée tranquille; et je dis "on" parce qu'il y avait là mon homme, mes fils, et quelques autres personnes que je ne peux parfaitement identifier, et puis un guide avec lequel j'avais souvent des discussions enrichissantes, des joutes oratoires et des fous rire tonitruants. Je suis à la barre, pourtant je ne suis pas vraiment experte en la matière mais tout danger semble écarté, personne ne s'en fait! On admire autour, c'est beau et de plus en plus beau au fur et à mesure que ça se dessine, tout le monde a l'air bien, détendu, jovial... D'un seul coup, sans prévoir on tombe sur un rapide, je ne peux agir, je ne peux ralentir ni faire marche arrière, alors c'est le plongeon, le vol plané, je dis " accrochez-vous, ça va torcher!", je ne pense même pas qu'on pourrait ne pas s'en sortir, je suis certaine même qu'on va s'en tirer...

Là, le rêve bascule, on se retrouve tous trempés jusqu'au os dans une espèce d'hacienda, il y a des tas de gens de tous les âges, j'ai le sentiment d'en connaître quelques uns et d'autres moins, pourtant deux personnes attirent plus particulièrement mon attention, une femme plutôt jeune au visage diaphane et un homme mûr, tous les deux me paraissent familiers et amis sans que j'ai à comprendre pourquoi. Notre guide maugrée et s'en veut de ne pas avoir pu prévoir cet incident de parcours mais soupire d'aise de nous savoir tirés d'affaire. Je ne sais pas pourquoi je tiens absolument à voir un musée, j'y tiens pour faire plaisir à mon homme et parce que j'ai ce sentiment qu'il ne faut pas être là et perdre son temps, comme une sorte d'urgence qui s'impose à moi. Je m'approche de la jeune femme que je sens proche et j'essaie de communiquer avec elle, on ne parle pas la même langue, j'explique avec des gestes et des onomatopées ce que je cherche absolument à voir, je finis par comprendre au bout d'un moment qu'il y a bien ce genre d'endroit tout près, j'arrive même à savoir que l'endroit est ouvert tous les jours de l'année sauf le mois de Décembre, parce que ce mois là tout le monde est occupé à s'occuper de la famille et des fêtes, et qu'alors ce que le musée offre n'intéresse plus personne.

Elle nous y emmène, mon homme, mes fils, mon guide, l'autre homme que j'avais remarqué au milieu de tout ce monde et qui semble particulièrement inspiré et touché d'une telle demande et moi. Mon guide est surpris qu'au milieu d'une terre inconnue, ne parlant pas la langue, je réussisse à me faire comprendre et plus encore à avoir eu gain de cause, qu'il y ait bien au milieu de ce nul part, un endroit de la sorte. On arrive devant une bâtisse blanche, immaculée, assez basse, le toit en terrasse, un style assez arabisant alors qu'autour ça ressemble plutôt à la jungle, c'est vraiment tout à fait stupéfiant, le contraste est saisissant! A ce moment, je demande à celle qui m'a amenée là quand on peut visiter l'endroit, elle me déploie un magnifique sourire et me sort de sa poche une énorme clef, c'est elle, la gardienne du musée.

Elle nous ouvre la porte, il fait un peu sombre, elle actionne une espèce de grosse manette, j'ai l'impression d'entendre " moteur!" comme au cinéma, et ô mon Dieu! ô Jésus Marie Joseph! Des centaines de tableaux plus beaux les uns que les autres, des centaines de sculptures, c'est un festin pour les yeux, pour l'esprit, pour l'âme. Je me sens attirée, aimantée vers un tableau immense, au fond de la pièce, il reçoit comme une lumière naturelle par une ouverture étrangement dessinée dans le toit, une fente parfaite, horizontale sur toute la largeur de la toile, et là je vois, je me prosterne, et je pleure d'émotion tant elle est violente. La jeune femme s'approche de moi et me pose délicatement la main sur l'épaule comme signe de réconfort mais aussi comme une sorte d'osmose avec ce que je ressens, de l'autre côté l'homme mûr fait de même et je reste ainsi entourée dans mon ressenti, épaulée face à ce qui m'étreint.

Sur cette immense toile, c'est moi. Une peinture mystique, symbolique, forte, haute en couleur, un mélange de Frida Kahlo et de Francis Bacon, toute mon histoire peinte, toute ma vie, toutes mes souffrances tous mes espoirs toutes mes fuites mes peurs mes rêves, toutes mes larmes, tous mes cris, tous mes sourires, tous mes amours mes délires mes tortures mes soupirs. Une toile vivante dans ce musée perdu au milieu d'une nature sauvage...

Et, je me suis réveillée... en pleurs certes, mais apaisée.