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25/01/2010

Vincere

 

Vincere de Marco Bellochio, interpellant, Giovanna Mezzogiorno y est stupéfiante...

 

 

13/01/2010

Des fleurs en hiver

 

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Visionnement tard dans la soirée d'un téléfilm américain comme eux seuls savent le faire, appuyé en diable, shaker de tous les ingrédients nécessaires à faire venir la larme, une histoire chassé croisé de relations parents enfants, hum, plutôt mère fille père fille, genre une fille qui vient de perdre son père infirmière aux urgences et qui sauve une vieille dame atteinte d'un cancer du poumon pendant qu'il meure juste à côté de cinq balles dans le thorax. La vieille elle même en conflit avec sa fille qui n'accepte pas de voir sa mère en phase terminale et surtout d'en rire, d'en plaisanter, d'avoir l'air de s'en foutre, oh, j'oubliais la fille de la mère en question enceinte bien sûr, un bon mélo du Dimanche soir. Sauf que je n'ai pas versé une larme mais un torrent, sauf que la maman mourante était jouée par Gena Rowlands, sauf qu'elle joue de surcroit le rôle d'une brillante pianiste, sauf que la musique de Chopin dans les moments boîte à kleenex, sauf que ces morts qui vivent en nous, les amours manqués, les paroles non dîtes, les réconciliations, le happy end ou presque, les tulipes jaunes qui poussent dans la neige blanche, ça m'a remuée sec et profond et je me suis mise à l'horizontale dans des gros sanglots d'enfant emmitouflée dans un pyjama douillet chaussettes comprises, j'avais si froid dehors et si liquide et humide en dedans.

Plusieurs rêves ont secoués ma nuit mais un plus tenace, évident comme un flash: j'écris à mon cousin!

Ce cousin parmi tous mes cousins est le fils aîné du frère de ma mère, son frère préféré, je le soupçonne de l'être parce qu'il a failli tuer son père à coup de pioche, mon parrain de plus, celui aussi des frères de ma mère qui a épousé une des sœurs de mon père, Olivier de son prénom, il était avec Maxime, l'autre fils aîné de l'autre frère de ma mère mon cousin préféré, nous étions les trois aînés faut dire de ce côté il y avait de quoi se serrer les coudes, gamins on a fait les quatre cent coups ensemble gentiment, la dernière fois que je l'ai vu et entendu, j'avais 15 ans. Et là, suite à un véritable suintement outre-atlantique me prenait une viscérale et imposante envie, voir besoin de lui écrire trente années après, je réitère, le cheminement de l'inconscient est imprévisible et surtout il ne connaît aucun repos ni RTT...

Les fleurs qui poussent dans la neige. Des fleurs en hiver.

 

Cher Olivier,

Je vais sans doute te paraître une revenante, on le serait à moins, pas vu ni entraperçu ni parlé depuis de longues années, pourtant cela ne me semble pas si loin quand j'y repense. Je ne sais de toi que ce que ton père m'en a dit lors de l'unique visite que je lui ai faite il y a bien quinze ans maintenant, j'y ai appris que tu étais kiné et que tu exerçais à Paris, j'aurais pu faire des recherches plus approfondies à l'époque, n'en ai pas eu la force. Je venais de lui parler de son père, tu sais, peut-être t'en a-t-il touché un mot, c'était mon souhait mais je n'en suis pas certaine, son père, notre grand-père... Je venais lui parler de moi, de mon frère ma sœur de la tienne, la petite écrasée par un camion en le fuyant et l'autre portant comme moi un prénom de martyre, de sainte, de celle qu'on jette aux lions.

Je ne sais comment est ta vie, si tu as rencontré l'âme sœur si tu es toi-même papa, je me souviens de toi d'une manière assez vague surannée n'ayant plus aucune photos de famille à mon actif toutes brûlées dans une grosse caisse noire au milieu de ma cheminée un hiver torride il y a un bail maintenant.

J'aimerais que l'on se voit, qu'on se raconte, qu'on se retrouve, la vie passe si insensée, je voudrais qu'on puisse se parler avant le décès de mamie, que je te dise ce que sans doute tu sais dans ton for intérieur ou que tu sais tout court quoique j'en doute, les secrets sont bien gardés dans nos familles respectives d'un côté comme de l'autre.

Je reconnais que mon initiative est brutale et directe mais je ne peux pas ne pas le faire, alors appelle-moi ou déchire moi ou répond moi ou laisse pisser, l'important finalement c'est de savoir que tu existes et que tu connaisses mon existence en retour.

Je suis moi même mariée depuis 25 ans, je vais bientôt très bientôt avoir 45 ans moi qui pensais ne jamais passer la quarantaine, mise sous quarantaine si jeune, je suis mère de trois fils grands sensibles et fiers. J'habite Lille, de Paris c'est une heure de TGV, d'une vie à l'autre une éternité.

Take care, et fait comme bon te semblera.

Ta cousine.

HB

 

 

Alors voilà, j'ai posté ce courrier, papier bleu enveloppe de même couleur, encre noire à l'adresse que j'avais eu par ma tante, la femme de mon parrain qui avait couru derrière ma voiture pour que je dise à ses enfants ce qu'elle ne pouvait dire accepter voir reconnaître, je n'ai pas eu le courage à l'époque, pas le courage, et maintenant que je fais face, maintenant que la boucle est presque bouclée pour moi et que je peux comprendre et accepter, Gena jouant ce petit bout de morceau de Mozart dans ce moovie pour coeurs en détresse m'en donne la force, j'en suis toute remuée et miel aussi voilà que je retrouve au fond d'un carnet cette adresse oubliée et que je lance mon flacon d'encre et de papier dans les tuyaux des postiers.

Une fleur en hiver.

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18/11/2009

une petite pause s'impose!

Vu chez Rainette!

 

09/11/2009

dans le rétroviseur

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Souvent, et c'est récurrent je me prends à construire des films dans le rétroviseur celui du véhicule devant moi où je ne perçois qu'un regard et à l'arrière dans le mien où je profite davantage de l'inconnu dans son entièreté;  j'observe, j'invente, j'extrapole mon imagination va bon train et, j'en ris parfois toute seule dans mes babines!

Je n'ai pas pu conduire pendant plus de dix ans ayant ce que Sigmund a nommé et qu'on appelle communément des hallucinations, terrifiantes et sanglantes. Toujours la même, un couteau m'éventrait, le sang giclait sur le pare-brise et finissait par envahir tout l'habitacle. Ca me paralysait sur place et je n'étais alors plus capable d'appuyer sur la bonne pédale ou de passer la vitesse adéquate. J'ai laissé des lors la voiture au garage ou dans des mains moins atteintes du ciboulot. Ce n'est qu'après ma longue et laborieuse thérapie que j'ai pu récupérer mes facultés au volant; étrange quand même que tout cela ait disparu car c'était vraiment très présent très précis en 3D palpable et incroyablement violent.

Le moniteur d'auto-école avec qui j'ai appris à conduire était un pervers grisonnant la cinquantaine bien sonnée tombeur de ces dames prétentieux et macho et qui n'avait qu'une idée en tête du moins me concernant tripoter de la chair fraiche. Avec moi il jouait sur du velours sa main effleurait ma cuisse souvent et je devenais alors dure comme du bois de fer en état de tétanie totale incapable de quoi que ce soit, il a prolongé jusqu'à mon sexe tendre et frais de jeune fille je sens encore sa main d'homme dans ma culotte, les miennes agrippées au volant de terreur incapable de lui envoyer un aller retour ni même d'émettre un son de désaprobation. J'ai mis du temps à comprendre que sans doute tout cela m'était familier...

A l'examen du permis, l'inspecteur m'a trouvé trop émotive mais a fini par me le donner au bout du quatrième passage ayant compris finalement que je ne serais jamais une Speedy Gonzales de la route.

Maintenant je m'éclate! Quand je suis au volant de titine, la musique à tire larigot, chansons, jazz, classique et même de la variette de midinette d'antan, je me plais à chanter à tue-tête ou à me raconter mes histoires de rétroviseurs... Les temps ont changés, moi aussi, joueuse et courtoise je suis souvent reprise au klaxon aux tricolores perdue dans mes pensées, je jette toujours un petit signe de la main à un acte galant de laisser passer et apprécie une conduite souple feutrée féline et comme je suis dans une sorte de véhicule sans âge un peu déglingué j'intéresse beaucoup les contrôles de gendarmerie et je me fais des amis parmi les rastaquouères de mon quartier. Toujours est-il que je peux enfin conduire ma vie comme bon me semble sans craindre les giclées d'hémoglobine, les caresses intempestives ou les bouffées de chaleur émotionelles et je me régale...

 

 

 

05/11/2009

Le corset

 

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23/08/2009

Anne, ma soeur anne ...

helene.jpgNe vois tu rien venir.

A me lire pourtant je me dis que ce doit être limpide et que tous ceux qui viennent me visiter et s'abreuver savent de quoi il en retourne, et puis parce que j'ai aussi ce besoin de faire le point sans doute par souci d'honnêteté mais pas seulement une sorte de "viscèralité" de la vérité chez moi assez présente parfois handicapante aussi quoiqu'avec le temps et pas mal de discipline je récupère l'agilité, il reste encore du travail.

Je ne peux être ordinaire, pas au sens commun mais au sens normale, je ne le serais jamais après avoir tendue à l'être à m'en tordre le cou je me suis faite à l'idée, ou plutôt j'accepte cet état qui est mien depuis peu mais qui dure depuis toujours. Enfant ou âme sensible s'abstenir. Abusée, incestuée, volée depuis ma plus tendre enfance du plus loin qu'il m'en souvienne à l'âge d'un an par mon grand père, son frère et puis plus tard mon propre père et tout cela avec l'aval de ma pauvre mère, elle-même ayant bu à la même source, j'ai fait de ma vie un parcours du combattant, je ne peux pas et ne pourrais sans doute jamais être autrement que ce que je porte qui parfois m'entrave et me ramène à des états d'âme compliqués à gérer mais qui me donne par ailleurs une force de vivre herculéenne, j'ai toujours lutté, longtemps inconsciemment mais plus aujourd'hui sortie de la honte et de la haine aussi. Un travail incessant, une quête, un besoin de comprendre et une sorte de volonté d'être moi-même tout cela cumulé m'a permis d'en sortir, des rencontres aussi le père de mes enfants, mes enfants plus encore, certaines rencontres révélatrices passées et présentes et probable cette petite fille en moi qui n'a jamais baissé les bras, coriace.

Voilà. J'essaie du mieux qu'il m'est possible d'en faire une richesse et une ouverture à l'autre, pas pour me guérir ça c'est une affaire personnelle mais pour humaniser, quand on est confronté trop jeune à la cruauté et à la dénature du monde cela forge un regard et sans doute aussi une sensibilité d'une autre matière, mais c'est ainsi, à prendre ou à laisser. Je prends.

 

 

24/06/2009

A mes amis du Québec ...

 " C'est la voix d'un peuple généreux, curieux, aventurier. La voix d'un peuple en survivance créateur et talentueux."

Suis de tout coeur avec vous.


Bonne fête de la St Jean .

Blue.

 

 

 

01/06/2009

Pour tous ceux qui se battent ...


pour défendre leur patrimoine culturel, langue, valeurs, racines, pour garder les choses que d'autres veulent enlever.

Peut-on vivre bien sans ce lien à son histoire? Sans ses souvenirs plus anciens que soi ...

 

 

03/05/2009

botanistes-voyageurs

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C'est une note de Didier dans son "canard du coin" qui m'a inspirée, c'est vrai que l'on ne s'interroge pas forcément sur la symbolique des fleurs mais pas davantage sur l'endemie des plantes. Les fleurs et les arbres qui forment notre paysage familier, toutes ces plantes qui réjouissent notre regard et nos sens, les amaryllis, les hortensias, les capucines, hibiscus et rhododendrons, les pivoines et les lilas, nénuphars, lotus et magnolias, jasmin, gardénias et les roses! azalées, glycines et héliotropes, il nous semble qu'elles sont là, dans nos parcs, nos jardins, nos forêts, de toute éternité. Or, il n'en est rien. Les plus somptueuses comme les plus utiles viennent d'ailleurs, de très loin; elles sont parmi nous depuis peu de temps, depuis le début du XVIéme siècle, ou le XVIIéme, le XVIIIéme ou le XIXéme; enfin elles ne sont pas venues là toutes seules, derrière chacune d'elles, il y a un homme, l'aventure d'un homme qui, bien souvent, a laissé sa vie ou sa raison dans cette quête passionnée. 

Ces hommes, les botanistes-voyageurs étaient jeunes, savants, hardis, curieux. Un jour ils partaient, au mépris des dangers, vers ces paradis terrestres qui étaient bien souvent des enfers: l'Amérique, l'Extrême-Orient, l'Océanie, l'Amazonie, le Pérou, Madagascar. Inlassablement, ils envoyaient, ils rapportaient des graines, des plants au " jardin du Roi " et ils repartaient. Ils s'appelaient Pierre Belon, Tournefort, Joseph de Jussieu, Commerson, André Michaux, Humboldt , hum bel homme! ,Victor Jacquemont ... Qui les connaît? Qui sait ce que nous leur devons? Et le long chemin de leur passion et de leur mort souvent étrange? Bien, j'ai découvert tout ça en lisant une très beau livre sur le sujet, m'intéressant de savoir d'où venait certaines essences, j'ai été rassasié, c'est "La planète des fleurs " de Marguerite Duval aux éditions Robert Laffont. Un grand voyage à travers le monde et le temps ...

 

 

 

00:30 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : voyage, blog, histoire

14/04/2009

marcel

 

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Marcel, il aurait un siécle aujourd'hui, c'était un drôle d'oiseau, plutôt de mauvaise augure et cependant... C'était mon grand-père, maternel, enfin peut-être, je veux dire peut-être mon grand-père! Paysans dans la famille depuis plusieurs générations, vrai c'est lui qui m'a appris à traire une vache, dépiauter un lapin, tendre des pièges aux rats musqués, tresser l'osier, cueillir des cerises, conduire un tracteur, coudre les feuilles de tabac, récolter les pommes de terre et, oups sentir les tomates! Je dis oups, parce que les tomates m'ont coûté cher... Il m'a appris aussi à jouer à la manille, au billard, bien manier la queue, à écouter le chant des pigeons et autres volatiles, il avait une grande volière... A fumer la pipe sous le saule pleureur, faire la course avec des cochons, ça j'aimais pas trop, chevaucher un porc ça fait peur, siffler, reconnaître un pissenlit d'un bouton d'or, et écosser les petits pois... Il m'a appris aussi et en même temps, que je n'étais rien qui vaille , m'a appris à bien me tenir sur la table de la cuisine pour pouvoir goûter à mon abricot frais, et m'a formé trés tôt, trop tôt à l'art de la sucette! Papy, l'ogre, et moi poucette bleue. Paix à son âme pour peu qu'il en eut une. Evidemment ! Tous, nous en avons une! La question est, qu'en fait-on ?