Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/01/2013

Crime et châtiment

poésie,intolérance,norge,pensée du moment,partage,humain

- Astrid Shriqui Garain -

 

 

Il avait pris l'habitude de ne plus répondre
Et quand on l'interrogeait, il se donnait simplement l'air
   d'une poule qui va pondre.

Il avait pris l'habitude de ne plus se défendre
Et quand on l'accusait, il se donnait simplement l'air de
   de quelqu'un sous qui la terre va se fendre.

Les choses les plus sérieuses, il semblait vraiment s'en
   amuser.
Et allait jusqu'à sourire devant les guichets et dans les
   musées.

Évidemment, cette façon de faire devait lui attirer des ennuis,
Rien n'est insupportable comme quelqu'un qui sourit jour et
   nuit.

Évidemment, ce qui devait arriver est arrivé
Et un jour, il s'est réveillé en prison avec les deux pieds rivés.

Évidemment, il n'y avait pas de raison de l'en faire sortir
Puisqu'il n'y avait pas eu de raison de l'y faire entrer.
Voilà ce que c'est, Messieurs-dames, de sourire
Quand les autres ne savent pas pourquoi vous souriez.

 

- Géo Norge -

 

17/01/2013

Anja Stiegler

photo anja stiegler.jpg

 

Anja-Stiegler_7600_600.jpg

- Photos Anja Stiegler -

 

 

" L'art est un jeu d'enfant."

- Max Ernst -

 

De la beauté

 

Hymne à la beauté

Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
Ô Beauté ! ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l'on peut pour cela te comparer au vin.

Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore ;
Tu répands des parfums comme un soir orageux ;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.

Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ;
De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau.

Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène,
Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L'univers moins hideux et les instants moins lourds ?

 

- Charles Baudelaire -

 

15/01/2013

Blue Tag

 

Pour faire un poème dadaïste 

 
 
Prenez un journal.
Prenez des ciseaux.
Choisissez dans ce journal un article
ayant la longueur que vous comptez donner à votre poème.
Découpez l’article.
Découpez ensuite avec soin chacun des mots
qui forment cet article et mettez-les dans un sac.
Agitez doucement.
Sortez ensuite chaque coupure l’une après l’autre.
Copiez consciencieusement dans l’ordre où elles ont quitté le sac.
Le poème vous ressemblera.
Et vous voilà un écrivain infiniment original et d’une sensibilité charmante, encore qu’incomprise du vulgaire.


- Tristan Tzara, Sept Manifestes Dada -
 
 
 
 
Bon, plus jeunes on s'adonnait facilement à ça, au Tag. Une sorte de petit jeu entre amis relayé de blog en blog, genre le questionnaire de Proust ou la photo du bureau où on sévit ou Si tu étais un arbre, enfin toute sorte de chose. Le principe est simple pour ceux et celles qui veulent bien y participer. Il y a toujours les récalcitrants, les qui ont pas le temps, les qui ne joue jamais à rien d'autre qu'aux échecs ou au pmu et pis ceux que ça emmerde grandement et il y a les autres, ceux qui ont gardé un bout de leur âme d'enfant. Je propose de tenter d'en mettre un nouveau en circulation, le cut-up. Genre Dada mais en moins pied de nez. Parce qu'à les lire ces dadaïstes, pas la peine de se casser le cul. Tu coupes certes, dans un journal toujours mais si même ce que tu découpes est le fruit du hasard la manière dont tu agences tes découpes ne l'est pas. Celui ou celle qui veut bien répondre à ma demande fait la chose, la produit sur son blog et tague à son tour cinq personnes de son choix qui elles, etcetera, etcetera...
 
Pour ce tag bien particulier et qui demande de l'outillage je tague mes amis Vieux G., Plumitif, Lorka, Laurence et Anne des Ocreries (La Rouge est overbookée!) ... A vous de jouer! ( De mon côté je vais bien entendu faire l'exercice et vous le produire dans les plus brefs délais...) Et ceux que ça titille peuvent aussi y participer bien sûr et nous faire savoir le résultat de leur méfait! S'ils n'ont pas de blog, je les pubierais.
 
 
 

Emel Mathlouthi

 

13/01/2013

Eluard

 

11/01/2013

Bleue

Maja-Vuckovic16.jpg

- Photo Maja Vuckovic -

 

 

" Bleue est la couleur du regard, du dedans de l'âme et de la pensée, de l'attente, de la rêverie et du sommeil."

- Jean-Michel Maulpoix - Une histoire de bleu -



08/01/2013

Obscurités et lumières

medium_6_1.jpg

- Toile Isabelle Vialle -


L'amour est à réinventer. Vivre, étincelle d'or de la lumière. D'âme à âme. S'étoiler.

 

07/01/2013

Les mots

 

06/01/2013

Le piano ivre

 

31/12/2012

Lettres à un jeune poète

 

29/12/2012

Catherine Sauvage

 

 « Et tout à coup sa voix, comme un cadeau, chaque mot qui prend sens complet. Ces phrases qui vous font entrer dans un pays singulier, on n'est plus seul, on n'est plus avec les importuns. Il y en a pour une demi-heure. Ce qu'elle dit, tient, mais elle le chante ! C'est tout comme, c'est son choix. Ce choix d'intelligence et nous voici vraiment appelés dans un univers différent, où tout parle à l'âme même. Un pays, je vous dis, où tout, comme les mots, se détache avec cette perfection du dire et ce tact merveilleux de chanter (...). C'est que tout cela est langage de poètes, mais qui passe par une gorge de jour et d'ombre, le prisme de la voix se fait lumière et transparence. Avec qui voulez-vous parler ? Moi, je voulais parler de seize chansons choisies et d'une femme rencontrée avec ce nom déjà de souveraine, comme un beau masque de velours : Catherine Sauvage.  »

- Aragon -

 

24/12/2012

De la fidélité

Elle est rarement là où on la croit.

Elle n'est ni une plaine que tout le monde foule, ni une dette due à la multitude.

Elle est chemin de traverse qui trouve son matin dans la fraîcheur de ton regard.

Toute fidélité est d'abord fidélité à soi.

Ne sois jamais fidèle à autrui, mais demeure fidèle à tes vérités intimes.

Celles-ci sont filles du temps, elles dansent et changent avec les saisons.

Que la fidélité soit ta compagne, même si pour elle, tu dois être infidèle au monde.

Ne crains point la trangression, car trangresser c'est parfois voir au-delà de la lisière des forêts. C'est souvent emprunter le chemin de l'authenticité.

 

- Felwine Sarr - Méditations africaines -

 

23/12/2012

Aimer à perdre la raison

 

 

La transhumaine

Nous ne savons rien.
Nous passons notre vie à ouvrir et refermer des portes,
à retourner des cartes, à en ignorer d’autres,
Face cachée sur la table d’un étrange jeu de lois.
Nous suivons un labyrinthe en tissant notre fil.
Nous arrêtons nos voix, nous prolongeons nos pas.
Nous écoutons si vite notre instinct, tentons de suivre notre raison, accueillons nos intuitions.
Aveugles, toujours…
Nous devançons.
Nous sommes en l’équilibre sur nos choix :
Entre le regret et le remord,
Nous accomplissons des figures qui graveront les rides dans le visage de nos saisons.
«Les signes ne se trompent pas»
Voilà ce que nous récitons nous lorsque le souffle s’éteint en nous.
La graine du destin germe bien dans le terreau du renoncement.
«Les signes ne se trompent pas».
Mauvais présage, grelottant dans la grisaille de notre âme.
Nous ne savons rien.
La belle affaire sera bagage suffisant!.
C’est ici grand état de misère sans doute ,
Mais s’ouvre à nous la rose de braise.
Il nous faut reconnaître la longueur et le poids de cette misère pour lacer avec force nos brodequins de vers fous .
On trie, on recrache ce qui se cachait en toute évidence, ce qui, dans le regard de «l’autre que nous», ne renvoyait qu’indifférence et suffisance béante de l’engeance.
Il faut donc partir.
Passer portes, et labyrinthes, enfourner un peu de nous dans la besace de notre cuir.
Et prendre cet espace sans aucune ombre à notre route.
Une plaine courbe -vierge- immense.
Le ciel accourt alors vers nous et nous courons au devant de la terre.
Chair, sève, poussière d’étoile, les trois royaumes sont en nous.
Nous portons le monde, voici notre paquetage.
Il contient tout..
Partir seul puisqu’après tout cela ne regarde que nous.
Laisser en taverne crasse, les signes,
Et dans l’âtre mourant jeter les restes du supposé.
La sciure saura recouvrir les crachats de l’à peu près.
Il faut partir, comme on prend la mer
alors que l’on sait depuis toujours qu’elle ne se donnera jamais.
Il faut partir puisque nous devons rejoindre ce que nous ne savons pas.
La transhumaine commence.
Ici , nous ne savons rien.
Ni le temps des couleurs , ni le poids de l’obscur, ni la naissance des sources, ni même le son de la harpe de nos peines.
Ailleurs tout a le goût du vivre. Ici, la soupe se débat entre nous.
Alors nous tenterons.
Nous ne savons rien et avons faim de tout.

 

- Astrid Shriqui Garain - Magnifique poétesse découverte chez Mokhtar El Amraoui -


22/12/2012

L'enfance

alain laboille.jpg

- Photo Alain Laboille -

 

Qu'ils étaient doux ces jours de mon enfance 
Où toujours gai, sans soucis, sans chagrin, 
je coulai ma douce existence, 
Sans songer au lendemain. 
Que me servait que tant de connaissances 
A mon esprit vinssent donner l'essor,
On n'a pas besoin des sciences,
Lorsque l'on vit dans l'âge d'or !
Mon coeur encore tendre et novice, 
Ne connaissait pas la noirceur,
De la vie en cueillant les fleurs,
Je n'en sentais pas les épines,
Et mes caresses enfantines 
Étaient pures et sans aigreurs.
Croyais-je, exempt de toute peine 
Que, dans notre vaste univers, 
Tous les maux sortis des enfers, 
Avaient établi leur domaine ? 

Nous sommes loin de l'heureux temps
Règne de Saturne et de Rhée,
Où les vertus, les fléaux des méchants,
Sur la terre étaient adorées, 
Car dans ces heureuses contrées 
Les hommes étaient des enfants.

 

- Gérard de Nerval -

 

20/12/2012

phrase du jour

" Nous apprenons en allant

Où nous devons aller."

 

- Theodore Roethke -

 

 

16/12/2012

Et notre mouvement

poésie,eluard,émotion,art de vivre,partage,humain

- Photo Angelo Musco -

 

 

Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses

Le jour est paresseux mais la nuit est active

Un bol d’air à midi la nuit le filtre et l’use

La nuit ne laisse pas de poussière sur nous

 

Mais cet écho qui roule tout le long du jour

Cet écho hors du temps d’angoisse ou de caresses

Cet enchaînement brut des mondes insipides

Et des mondes sensibles son soleil est double

 

Sommes-nous près ou loin de notre conscience

Où sont nos bornes nos racines notre but

Le long plaisir pourtant de nos métamorphoses

Squelettes s’animant dans les murs pourrissants

Les rendez-vous donnés aux formes insensées

A la chair ingénieuse aux aveugles voyants

 

Les rendez-vous donnés par la face au profil

Par la souffrance à la santé par la lumière

A la forêt par la montagne à la vallée

Par la mine à la fleur par la perle au soleil

 

Nous sommes corps à corps nous sommes terre à terre

Nous naissons de partout nous sommes sans limites.

 

- Paul Eluard -



 

14/12/2012

Perles d'orphée

cropped-hope-by-gf-watts2.jpg

 

 Il vient à peine d'ouvrir son blog que j'y ai déjà fait de somptueuses découvertes musicales et poétiques. Je crois ne pas être au bout de mes surprises et de mes émotions avec cet homme là et je vous encourage à le découvrir, rien que pour entendre sa chaleureuse et sensuelle voix, c'est là!

 

 

13/12/2012

Élévation

art,poésie,photographie,élévation,charles baudelaire,partage,humain

- Niels Eisfeld -

 

 

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées, 
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers, 
Par delà le soleil, par delà les éthers, 
Par delà les confins des sphères étoilées, 

Mon esprit, tu te meus avec agilité, 
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde, 
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde 
Avec une indicible et mâle volupté. 

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ; 
Va te purifier dans l'air supérieur, 
Et bois, comme une pure et divine liqueur, 
Le feu clair qui remplit les espaces limpides. 

Derrière les ennuis et les vastes chagrins 
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse, 
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse 
S'élancer vers les champs lumineux et sereins ; 

Celui dont les pensers, comme des alouettes, 
Vers les cieux le matin prennent un libre essor, 
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort 
Le langage des fleurs et des choses muettes ! 

 

- Charles Baudelaire -