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09/12/2012

Le chant de mon oud

En lien avec le beau nouveau poème de Mokhtar El Amraoui...

 

 

 

29/11/2012

cheminement

 

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- Sculpture Henrique Oliveira -

 

 

"Ce qu'on apprend dans les livres, c'est la grammaire du silence, la leçon de lumière. Il faut du temps pour apprendre. Il faut tellement plus de temps pour s'atteindre."

- Christian Bobin - "La Part Manquante"



28/11/2012

Halim Karabibene

Découvert chez Mokhtar... 

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- Le port de Noé - Halim Karabibene -



27/11/2012

Un bouquet de lumière

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- Jérome Karsenti -

 

" J’ai toujours attendu que quelque chose sauve la vie. J’ai toujours été étonné, quand un livre me brûlait les mains, de voir que d’autres pouvaient en parler calmement, et que cela ne les faisait rasseoir que dans leur propre vie éteinte. Quand on leur amène leur propre cœur dans des mains blanches, et que les gens n’en veulent pas, il n’y a plus rien à espérer pour eux.

Par l’amour c’est comme si j’avais été mis une fois de plus en haut d’un arbre, à l’abri de tous les dangers. Quelqu’un m’a aimé, par cet amour j’ai été sauvé de ma vie et du monde. Il m’a semblé que c’était cette lumière que je cherchais étant enfant.Tout d’un coup quelqu’un rassemble toutes ces lumières et me les donne. C’est comme si je posais ma main sur le cœur nu de la vie. Je suis prêt à ce que tous mes livres disparaissent et même le prochain, sauf cette phrase :” La certitude d’avoir été un jour, ne serait-ce qu’une fois, aimé, et c’est l’envol définitif du cœur dans la lumière”.

Il est possible que tout me soit enlevé, mais cette phrase là est écrite en moi autant que dans mes livres."

 

- Christian Bobin, La lumière du monde, extrait de Dans le tympan du cœur, édition Gallimard, 2001 - 



26/11/2012

Jacques Loussier Play Bach Trio

 

 

Je me réveille en vrac, déchirée de l'intérieur, encore à lutter avec mes vieux démons qui m'empêchent de vivre mes désirs les plus profonds. Toujours ce mur, toujours cette chappe, ce noeud qui me vient de si loin et que je tente de résorber avec le temps. Pourtant j'ai peur, le temps passe, vais-je arriver à temps à me vivre complètement corps et âme? Avant la ménopause, avant que je m'assèche de vieillesse et que je me rabougrisse de la chair, avant que ça ne puisse plus, vraiment plus. Je sens les blocages, je sens que ça serre, je sens que je n'y arrive pas, comme si j'étais enfermée dans un écran de télé et que je cogne à l'écran de toute mes forces pour sortir de la boîte, comme cette publicité pour protéger les enfants des programmes qui ne sont pas pour eux, des images qui pourraient les choquer. Moi c'est mon passé qui me hante, comme Angot, comme tant d'autres et je veux m'en tirer, je veux récupérer ce qui m'a été volé, arraché, pris de force. J'écoute Loussier jouer Bach, Colette disait de Jean-Sébastien qu'il était comme une machine à coudre. je l'entends comme une machine à en découdre. La musique a cet effet étonnant et tout à fait extraordinnaire d'arriver à me faire oublier mon enveloppe charnelle, elle me parle au-delà et je me sens libre avec elle comme je peux l'être avec la poésie d'Eluard ou l'air frais d'un petit matin au bord de l'océan, le plombé d'une nuit chaude d'été, un feu de camp. Je sais pourtant que ça n'est pas à force d'y penser, d'y repenser encore, de me culpabiliser de ne pas y arriver et de forcer la chose qu'alors se libèrera l'énergie de vie en moi. Et quand je butte comme j'ai l'impression de faire depuis trois heures du matin, c'est au cutter que j'attaque ma vie. Quelle merde que d'avoir envie de vivre à fond, dense, quelle prétention peut-être que toujours vouloir plus, que toujours vouloir fort. Maman me disait qu'être riche c'est se contenter de ce que l'on a. Se contenter, je ne peux pas, je ne peux me résoudre à m'accrocher au peu que j'ai réussi à regagner. Ce que je veux c'est sentir la chaleur du bonheur m'envahir et n'être qu'être. Les notes de Bach s'insinuent en moi, je sens que la contrebasse me charme et que doucement mes tensions intérieures et mes sensations de lutte acharnées baissent, je m'apaise, me cotérise. Phénix. Quand le piano revient avec toute sa vitalité, je récupère la mienne. Loussier me permet de rebondir. Tant qu'il y a de la vie, on peut espérer, on doit le faire. Rien n'est figé. Nous ne sommes que mouvements. Il faut que je trouve comment je vais pouvoir contourner cet obstacle. Je sais que la clef existe quelque part. C'est gai d'entendre un public comme ça avoir du plaisir et communier ainsi autour de la musique. Je ne regrette pas mon choix, j'ai pourtant hésité, je voulais écouter Mahler, la cinquième symphonie, le "end" de Mort à Venise. J'ai commencé et tout de suite j'ai saigné, je me suis dit " tu n'es pas maso, quand même, tu ne souffres donc pas assez que tu veuilles en remettre une louche!". C'est idiot parfois de se mettre au diapason musical de son état d'âme, c'est pas le bon plan. J'ai pensé à Loussier. Hier matin au petit déjeuner pendant que nous parlions de choses et d'autres avec mon homme il est appparu au milieu de la conversation et nous nous sommes l'un et l'autre tus et juste regardés. Intense. Cette intensité, je la retrouve. J'ai de la chance d'être aimée comme je le suis depuis tant d'années. J'ai de la chance d'aimer. Au nom de cet amour je veux être entière. Je veux être toute à moi pour être toute à lui. Cet homme magnifique qui partage ma vie. Je cesse d'écrire, je me laisse porter par les notes, et j'entre fière dans ma journée. Presque recomposée.

 

21/11/2012

Le blog de Mokhtar

Je n'avais plus de ses nouvelles depuis un bail. Parfois, je pensais à lui, il avait tant exprimé et partagé ici. La semaine dernière encore, relisant un de ses poèmes je me demandais ce qu'il devenait, s'il écrivait encore et si la poèsie était toujours le centre de son monde. Quelle surprise, quelle belle surprise il m'a fait hier en m'envoyant par mail son bébé. Mokhtar El Amraoui a maintenant un blog, il s'est lancé! On en avait parlé à l'époque de nos échanges répétés, il hésitait, ne se sentait pas prêt. Et bien, le temps de la gestation est révolu, voici notre ami dans l'arêne et je vous invite à le visiter et à lire sa poésie toujours aussi agréable à redécouvrir, c'est ici.

 

19/11/2012

On sème

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On sème
des espoirs de toutes couleurs
sur nos nuits blanches
et le cœur s’apaise. 



- Roland Giguère - Poème inédit (in Possibles, Vol. 28, no 2, printemps 2004) -


11/11/2012

Être

 

10/11/2012

Des passantes et des passants

Un livre de mes amis Jalel El Gharbi et Giulio-Enrico Pisani...

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24/10/2012

disparaître pour apparaître

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23/10/2012

de la parole

 

 " Je cherche mon patois personnel, tout est là."

- Fred Griot -

 

Peux-tu?

Peux-tu me vendre l'air qui passe entre tes doigts

et fouette ton visage et même tes cheveux?

Peut-être pourrais-tu me vendre cinq pesos de vent,

ou mieux encore me vendre une tempête?

Tu me vendrais peut-être

la brise légère, la brise

(Oh, non, pas toute!) qui parcourt

dans ton jardin tant de corolles,

dans ton jardin pour les oiseaux,

dix pesos de brise légère?

 

Le vent tournoie et passe

dans un papillon.

Il n'est à personne,

à personne.

 

Et le ciel, peux-tu me le vendre?

Le ciel qui est bleu par moments

ou bien gris en d'autres instants

une parcelle de ton ciel

que tu as acheté crois-tu, avec les arbres

de ton jardin, comme on achète le toit avec la maison?

Oui, peux-tu me vendre un dollar

de ciel, deux kilomètres de ciel,

un bout, celui que tu pourras, de ton ciel?

 

Le ciel est dans les nuages.

Les nuages qui passent là-haut ne sont à personne, 

à personne.

 

- Nicolas Guillén -

 

 

08/10/2012

collages

Quand je n'arrive plus à dormir, parfois je lutte en me disant que ça finira bien par revenir et puis d'autres fois je me lève en désespoir de cause le corps endolori. Alors je viens devant mon ordi pour m'enrichir, m'évader, trouver l'inspiration, prendre une bouffée d'affectif, lire les gens que j'aime et alors découvrir au travers de leurs posts leurs états d'âme, leurs avancées, leurs rencontres. Je n'étais pas allée chez Mc Doodle depuis un moment et j'ai découvert que depuis quelques temps elle postait ses collages qui m'ont interpellés surtout trois d'entre eux plus que les autres.

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- Collages Nancy McDonald -


Il y a quelques choses de touchant dans les collages. J'ai toutjours été attirée par cette expression libre, je ne sais pas pourquoi. Peut-être que nancy pourra me dire ce qui l' amène à ça. Je vais sur Wikipédia pour en savoir plus: 

Le collage a renouvelé la pratique de l'art, en remettant en cause la représentation classique de la réalité, la fabrication de l'image, pour rapprocher l'art et la vie, la réalité faisant désormais partie intégrante de l'œuvre, à travers les matériaux utilisés, « tout le bric-à-brac qui traîne dans les cabinets de débarras ou sur les tas d'ordures » selon Kurt Schwitters qui privilégie les objets usagés, abimés, « parce qu'il n'y a rien de parfaitement propre dans la vie, ni les hommes, ni les meubles, ni les sentiments. »

Oui, il doit y avoir de ça. Picasso, Braque, Max Ernst, Dubuffet, ils sont légions à avoir explorer cette technique. En continuant de fouiller je découvre que Jacques Prévert aussi en avait produit. Les collages d'un poète c'est tout un poème...

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- Collages Jacques Prévert -

 

Je continue à fouiller, à chercher, à percevoir ce qui fait qu'on puise avoir ce besoin de coller et de s'exprimer ainsi, ce qu'on tente de découvrir en se laissant ainsi faire par de images et des morceaux de matériaux divers, comme le dit si bien Prévert, "Quand on ne sait pas dessiner, on peut faire des images avec de la colle et des ciseaux, et c'est pareil qu'un texte, ça dit la même chose". Je tombe alors sur un espèce de site d'art-thérapie qui m'explique que le collage artistique consiste à puiser, au hasard des émotions, dans la réalité du quotidien, les images qui nous entourent, des éléments dissemblables, hétérogènes, afin de composer, de recomposer la trame de la réalité en la transformant et la sublimant.

Les images découpées figurent les émotions intimes de l'artiste, révélant ses confidences intimistes.Les images, désordonnées, prises au fil de nos ressentis, de nos désirs, s’imbriquent entre elles jusqu’à ce que plus aucune brisure, cassure multiple entre les images, reflet de nos blessures, ne se devinent, nos blessures étant désireuses de retrouver une harmonie d’ensemble.

Des images déjà vues, s’étiolent des fragments qui naissent, créant ainsi une fresque unique, reflet de notre vécu. De là surgissent nos émotions refoulées conduisant à une transformation positive de soi même.

Un collage est le reflet miroir de nos émotions, le reflet de soi, fruit de l'expression de notre âme et un passionnant support pour les exprimer et les révéler. Il parle et dévoile l'inconscient. Le collage révèle ainsi les nombreux recoins d'une personnalité. Il offre à chacun la possibilité de traduire telle ou telle dimension de son vécu. Le collage permet de se rendre compte de l’invisible, de le mettre en scène en combinant le visible avec le senti et le ressenti.

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- Collages de Guy Garnier -

 Les collages de Guy Garnier me mettent en émoi et j'avance doucement dans ce monde qui me tente depuis pas mal de temps. Depuis des années j'accumule des images, des photos, des matières diverses, bouts de papier, rubans, extraits de journaux dans l'idée de m'adonner à cet art mais je n'ai pas encore franchi le rubicon, trop absorbée par la danse des mots. le temps presse, j'ai du travail qui m'attend, mon exploration matinale qui d'un seul coup m' rengaillardie approche à sa fin. Là, le comment du pourquoi, je vous laisse deviner, tout ceux qui pratiquent Google savent bien que c'est une succession de tiroirs sans fin. Quand on se laisse aller à chercher sans chercher on finit toujours par tomber sur quelque chose. La pêche ce matin fut plutôt bonne, car en plus de m'être souvenue grâce à Nancy qu'il fut un temps où j'avais caressé l'idée  de m'exprimer ainsi, j'ai découvert les collages de John Stezaker. Réalisées à partir de photographies de plateau ou de portraits d’acteurs trouvés dans des librairies d’occasion, d’images extraites de livres de seconde main ou de cartes postales anciennes, les œuvres que l’artiste britannique John Stezaker crée depuis le milieu des années 1970, ont pour origine la fascination que peut exercer l’image trouvée, inversant ainsi la hiérarchie habituelle entre l’artiste et l’œuvre...

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 - Collages John Stezaker -


Wouah! Là je reste scotchée.

« Ce sont les images qui me trouvent plutôt que l’inverse », se plaît à répéter John Stezaker. À l’exemple de sa série Mask, dans laquelle des cartes postales recouvrent, tels des masques, les visages d’acteurs de cinéma, ses collages et ses fragments d’images se caractérisent par des modes d’intervention minimaux : le recadrage, l’inversion, la superposition, la juxtaposition...

Parce qu’elles renvoient à une époque récente mais néanmoins révolue, les images qu’utilise John Stezaker mettent en œuvre le pouvoir imaginatif et révélateur que les Surréalistes percevaient dans les objets « démodés ». « Je suis intéressé par l’obsolescence des images, le point où elles deviennent illisibles, mystérieuses, où elles touchent à un autre monde », précise John Stezaker. Ses œuvres proposent un arrêt, ou un retard, dans le flot d’images qui caractérise le monde contemporain, rendant soudainement visibles des images qui s’éclipsaient derrière leurs usages et leurs fonctions.

Si elles s’inscrivent à plusieurs égards dans la continuité des pratiques du collage qui ont marqué l’art du XXe siècle, les œuvres de John Stezaker se distinguent notamment par la manière dont elles abordent la construction du sens : celui-ci n’est pas appréhendé en termes de composition, mais est l’objet d’une certaine « suspension ». La ligne créée par la rencontre entre deux images hétérogènes devient, pour John Stezaker, un espace en soi, « profondément attirant », où peut s’engouffrer le regard et d’où peuvent émerger d’autres significations. Ses œuvres explorent le potentiel du non-dit, troublant nos habitudes de spectateur en même temps qu’elles soulignent le pouvoir du regard.

L'article lors d'une expo qui lui a été consacrée à son sujet du MUDAM m'interesse. L'exploration du potentiel du non-dit , oui, avec l'image, la poésie, la musique et les mots aussi. La démarche de ce " colleur " et ce que j'y vois me parle. Cette matinée finalement commence bien, je me suis enrichie. Merci Nancy.

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 - Collages John Stezaker -



07/10/2012

Mistral chanté par Moran

 

 

C'est toujours un régal poignant. Merci Christian.

 

04/10/2012

Face B, pour Laure et pour nous tous...

 

03/10/2012

Plus fort que nous

 

Je partage ma vie depuis presque trente ans avec un homme que j'aime et qui m'aime. Notre parcours semé d'embûches et de désillusions nous a parfois séparés l'un de l'autre, subrepticement. Et puis les autres aussi s'en sont mêlés, le bonheur, ça agace. Pourtant nous ne vivions pas dans le bonheur, nous tentions juste l'un et l'autre de nous offrir l'un à l'autre le meilleur de nous-mêmes. Qui est parfait, qui peut se targuer de l'être? La vie de couple, c'est ça l'idée, c'est de parvenir à être, chacun et du même coup permettre et encourager l'autre, c'et un deal, une relation, une juste équation, un amour vrai, une confiance sans cesse renouvelée. C'est savoir qu'il ne peut pas faire autrement que ronfler et préférer prendre les feuilles de salade dans le plat avec les doigts, c'est qu'en retour il accueille plusieurs fois par jour que je lui demande s'il me désire, et m'aime encore. C'est accepter qu'il soit au fond du trou à faire on ne sait quoi, voire rien peut-être et qu'en retour il écoute sans sourciller mes états d'âme. C'est avoir le matin un poème et une fleur séchée au bol de mon petit déjeuner et qu'il trouve sans sa poche un mot doux, un baiser. C'est privilégier la qualité à la quantité, l'humain à la vanité, l'humour à la possession, l'esprit à la négation de l'autre, la tendresse à l'emporte-pièce. C'est vraiment tout un programme. Je ne pourrais vivre sans cet homme qui parfois, très rarement, me met hors de moi. Et que parfois, tout aussi rarement j'exaspère. Nous nous aimons, plus comme nous nous aimions, mais davantage, mieux avec l'âge. Parce que pour quoi est-ce que? Parce que je crois que nous savons l'un et l'autre que l'amour se travaille, se cultive et s'entretient. Par ce que nous avons en commun l'envie, l'idée et l'énergie à faire ce que nous sommes, parce qu'aussi nous sommes fiers et en sommes fiers. Et parceque nous nous sommes apprivoisés, compris, acceptés, chacun dans notre complexité et que nous avons faim l'un de l'autre. L'amour, n'est pas une donnée, c'est un cheminement, une destinée... Faut se le permettre, s'offrir à son possible, s'ouvrir à soi-même. C'est une expérience unique, qui engage, qui embellit et qui encourage chacun à être ce qu'il  a à être, lui- même Seuls deux êtres libres peuvent s'aimer longtemps. Cette liberté qu'ils gagnent l'un avec l'autre, l'un sur l'autre, l'un dans l'autre. Cette ivresse amoureuse qui les fait devenirs grands.

 

24/09/2012

love

 

Muere lentamente

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- La Havane, plage de l'Est - Août 2012 -

 
 
 
Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n'écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux
 
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider
 
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu
 
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés
 
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés
 
Vis maintenant !
Risque-toi aujourd'hui !
Agis tout de suite !
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d'être heureux !
 
- Pablo Neruda -
 
 


29/08/2012

Dans mon vers je suis libre

 

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- Photo Patrick Natier -


 

Dans mon vers je suis libre : il est ma mer.

Ma mer vaste et dénuée d'horizons...

Dans mes vers je marche sur la mer,
je chemine sur les vagues dédoublées
d'autres vagues, et d'autres vagues. Je marche
sur mon vers; je respire, je vis, je croîs
en mon vers et en lui mes pieds ont
un chemin et mon chemin une direction et mes
mains ont de quoi tenir et mon espoir

de quoi espérer et ma vie a son sens.

Je suis libre en mon vers et il est libre
comme moi. Nous nous aimons. Nous nous avons.

En dehors de lui je suis petite et m'agenouille
devant l'oeuvre de mes mains, la
tendre argile pétrie entre mes doigts...
A l'intérieur de lui, je m'élève et je suis moi même.

 

 - Dulce Maria LoynazTraduit de l'espagnol par E. Dupas. -

 

 

22/08/2012

élégie sans nom

" Je partirai demain pour me perdre à la dérive "


Le sable aux pieds nus la mer déshabillée
Mer nue impatiente contemplée dans le ciel
le ciel continué
poursuivant son azur sans jamais
le rencontrer sublimé


J 'allais effleurant le sable
trop dieu tremblant pour mes solitudes
fils d'esperanto et de toutes les langues
déployant des regards de blancheur éparpillée


...


Le vent enflait ses voiles d'une force invisible
il dansait dans l'oubli abandonné retrouvé
et tu étais toi
Je ne t'avais pas encore vue

...


Je t'offre à la vie entière du poème
J'ai échoué sans honte
puisque de cette terre mouillée de larmes sans prière
tu nais - dahlia du vent - plus nue que la mer
plus abandonnée que le ciel
plus éternelle que cette étoile qui te poussait
vers moi
ma souffrance vers ton extase

Tu sais ?
Je partirai demain pour me perdre à la dérive
sur une barque d'ombres
dans le violet des vagues et le chant des marins
dans un silence astral lourd phosphorescent ...

Et mes lèvres tristes berceront ton nom
sans jamais t'appeler
et dans une chanson inutile toujours inutile toujours inutile
je le murmure pour assoupir mon sang
inutilement toujours

Les seins de la mort nourrissent ma vie .


- Emilio BALLAGAS -

                    extraits de Sabor Eterno
                    traduit de l'espagnol par Brigitte Le Brun Vanhove