20/06/2009
musique
09:02 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : musique, état d'âme, humain, poésie
18/06/2009
Anyway
La main, l'outil de base par excellence, on ne mesure pas à quel point sauf quand on la perd. La main caresse touche prend écrit palpe cuisine frappe crée joue claque, s'agite se joint se ferme en poing se tend se passe se prête, pétrit scie rabote danse peint dessine croque parle, la main, notre extrémité la plus active et la plus expressive aussi. Alors perdre la main est une souffrance incomensurable, insoupçonnée. On vit tellement avec sans s'en rendre compte. Anyway. Et les doigts qui comptent grattent explorent pénétrent mettent l'accent furieusement parfois se dressent, se font passer l'anneau, glissent sur un clavier pincent une corde, s'enfoncent montrent prennent le sens du vent. Une main, cinq doigts, une droite et une gauche, précieux instruments de vie et de langage, prolongement harmonieux du corps habité.
16:45 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : art de vivre, humain, réflexion, photo
12/06/2009
et la vie ne tient qu'à un fil
Hier matin, j'ai reçu un coup de fil qui a résonné en moi comme un coup de poing. Un de mes ami vient de mourir en deux heures d'une hémorragie cérébrale à 47 ans. My God, si jeune! La personne que j'avais au bout du fil, d'ailleurs, sa collègue de travail qui sait que nous sommes en relation téléphonique régulière dans la conviviaité et l'humour, nous aimions rire ensemble, m'a dit: " Je vous appelle, il vous aimait bien, vous savez, et surtout, mon Dieu, profitez bien de la vie, on ne sait jamais, voyez, la vie ne tient qu'à un fil ! ". On s'esclaffait encore tous les deux la veille pour des queues de cerises, avec notre verve habituelle commune, comme deux grands enfants que nous étions l'un et l'autre dans cette relation privilège. Je vais ce week-end à ses funérailles, loyale et fidèle, et je passerais voir une autre de mes amies qui elle vit une sorte de violence qui m'a aussi abasourdie il y a quelques semaines maintenant, elle, elle est ébéniste, une artiste hors pair, et elle vient de perdre les trois doigts de sa main gauche dans sa machine à trancher le bois, cela aurait pu être la main entière, ou la vie même mais la voilà tout de même amputée et bien handicapée pour quelqu'un qui travaille de ses mains.
Bon, pas des histoires très gaies, je vous l'accorde mais qui font aussi partie de la vie, et qui permettent d'en mesurer la précarité et la valeur. Les cinq jours à venir vont avoir une teinte grise, enfin cela va sans doute émotionnellement être assez difficile, je sais que se confronter à la mort d'un être cher nous ramène aussi à la peur de notre propre mort, et puis la souffrance d'un ami aussi n'est pas toujours facile à appréhender avec les mots justes, ne pas avoir peur, être réconfortant et aimant, avec empathie.
Je tiens l'amitié en haute estime, elle n'est pas différente de l'amour mais en est à mon sens l'expression la plus sincère. Je ne vous cache pas que je suis tourneboulée là au moment où j'écris ces lignes. La vie n'est pas toujours comme on voudrait qu'elle soit, elle parait parfois si injuste. Et puis la mort a ce côté implacable.
Vous retrouverez donc après ce break, take care, et goûtez à la vie avec force et appétit et légèreté. Avec toute ma tendresse.
00:16 | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : état d'âme, perte, deuil vie, humain, amitié
09/06/2009
Cristina Branco
" Le fado est une sorte de château magique sans limites d'espace, dans lequel chacun peut vivre ses émotions en toute intimité, y rencontrer les fantômes qui lui ressemblent, et y puiser sa propre lumière."
-Mario Pontifice-
21:43 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : musique, état d'âme, humain, fado
04/06/2009
prendre le large ...
08:51 | Lien permanent | Commentaires (30) | Tags : état d'âme, humain, art de vivre
03/06/2009
carte du tendre
Tendre est le nom du pays ainsi que de ses trois villes capitales. Tendre a un fleuve, Inclination, rejoint à son embouchure par deux rivières, Estime et Reconnaissance. Les trois villes de Tendre, Tendre-sur-Inclination, Tendre-sur-Estime et Tendre-sur-Reconnaissance sont situées sur ces trois cours d’eau différents. Pour aller de Nouvelle-Amitié à Tendre-sur-Estime, il faut passer par le lieu de Grand-Esprit auquel succèdent les agréables villages de Jolis-vers, Billet-galant et Billet-doux. Dans cette sorte de géographie amoureuse, le fleuve Inclination coule tranquillement car il est domestiqué tandis que la Mer est dangereuse car elle représente les passions. La seule Passion positive est celle qui la source de nobles sentiments que l’homme peut éprouver. La Carte de Tendre est la carte d’un pays imaginaire appelé « Tendre » imaginé au xviie siècle et inspiré par Clélie, Histoire romaine de Madeleine de Scudéry, par différentes personnalités dont Catherine de Rambouillet. On retrouve tracées, sous forme de villages et de chemins, dans cette "représentation topographique et allégorique", les différentes étapes de la vie amoureuse selon les Précieuses de l’époque.
La première fois que j'ai entendu parler de cette cartographie, c'était il y a quelques années maintenant. J'avais une réelle inclination pour un homme que j'appelais "mon prince ", dont je devins après beaucoup d'échanges épistolaires, verbaux et musicaux éperdument amoureuse, bien malgré moi, là je souris. Nous étions convenu d'un rendez-vous dans le hall d'un magnifique hôtel, espace complètement dans le jus devrais-je dire d'une telle allégorie pour mettre les choses au point, pouah, affreuse expression, il a alors sorti de sa poche une feuille de papier avec un dessin grossier mais sincère de sa carte de tendre, comme il me disait, avec en fin d'explication que j'écoutais avec grande attention, découvrant l'existence même d'une telle carte, voilà, pas de place pour toi dans ma carte du tendre peux-tu le comprendre? Bien m'a fallu le comprendre, oui, préservant du même coup cette amitié qui perdure depuis, mais non sans une tristesse non feinte, et un gros soupir digne d'une Précieuse qui se respecte.
On peut aussi entendre cette très belle chanson de George Moustaki chez Bluebird, qui avec sa note a réveillé ce vieux souvenir charmant.
21:53 | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : amour, amitié, humain, rencontre
02/06/2009
Chaïm Soutine
Peu expansif, introverti et secret, Chaïm Soutine n’a tenu aucun journal et n’a laissé que peu de lettres. Les photographies le représentant sont rares. Le peu que nous sachions de lui provient de ceux qui l’ont côtoyé et des femmes qui ont partagé sa vie. "Soutine resta une énigme impossible à déchiffrer jusqu’à la fin. Ses toiles sont les seules clefs véritables qui ouvrent la voie de cet homme déroutant."Un génie sauvage et désespéré, un artiste génial, scrutateur des âmes et de l'esprit; la matière de sa peinture est dense, charnelle et visuelle.
Chaïm Soutine naît dans une famille juive orthodoxe d’origine lituanienne de Smilovitch, un shtetl de quatre cents habitants en Biélorussie. Les conditions de vie étant pénibles pour les Juifs sous l’empire russe, il y passe une enfance pauvre, dans les traditions et les principes religieux du Talmud. Son père gagne sa vie comme raccommodeur chez un tailleur. Chaïm (héb. « vie ») est le dixième d’onze enfants. Timide, il se livre peu. Le jeune garçon préfère dessiner au détriment de ses études, souvent des portraits de personnes croisées ou côtoyées. La tradition rabbinique étant très hostile à la représentation de l’homme, le jeune homme est souvent puni. En 1902, il part travailler comme apprenti chez son beau-frère, tailleur à Minsk. Là-bas, à partir de 1907, il prend des cours de dessin avec un ami qui partage la même passion, Michel Kikoine.
"Il n'assimilera jamais la vie ni les mœurs de la capitale, pas plus d'ailleurs qu'il n'avait pu s'acclimater à celles de l'humble village de sa Russie natale où, dixième enfant d'une pauvre famille qui en comptera onze, il s'était refusé à devenir tailleur d'habits comme son père. Pour l'instant toutefois, il vit dans cette misérable Ruche qui a pour voisins immédiats les abattoirs de Vaugirard. Au café proche de son atelier, il a contracté d'invraisemblables relations parmi les bouchers et les tueurs des abattoirs, qui y viennent consommer sous des blouses sanguinolentes ceinturées de l'arsenal de leurs terrifiants couteaux.
Soutine partage avec ses compatriotes le goût des couleurs hautes de ton et d'intensité. Mais, chez lui, la couleur prendra le plus souvent des nuances assourdies. Les verts, les bleus, les jaunes ou les rouges de la palette de son compatriote Chagall sont toujours éclatants, les siens deviennent verdâtres, bleuâtres, jaunâtres ou rougeâtres, sans perdre pour cela de leur intensité convulsive et rageuse. La fréquentation des tueurs de Vaugirard lui inspire volontiers des sujets de bêtes égorgées ou de quartiers de viande pourvus des couleurs de la pourriture. Ses figures, ses paysages, à leur tour, se pareront, Si l'on peut dire, de toutes les boues colorées de la décomposition. Et l'on songe à ces macabres statues des XVe et XVIe siècles qui représentent des squelettes où subsistent quelques lambeaux de chair que fouillent des vers, ou encore aux terrifiants évêques verdâtres dans leurs cercueils ouverts que représente le Triomphe de la Mort, au Campo Santo de Pise.
La vie tout intérieure de Soutine poursuit le cours désordonné d'un rêve de primitif dont il cherche en vain à déterminer le sens. Il aura beau lire, au hasard, les livres les plus divers et les plus contradictoires, depuis la Bible jusqu'aux romans populaires les plus vulgaires en passant par les ouvrages des philosophes et des poètes, il aura beau s'efforcer de pénétrer les secrets des maîtres du passé, de Rembrandt à Cézanne, il ne parviendra jamais à rencontrer, dans toutes les manifestations intellectuelles auxquelles il tentera de s'initier, des échos susceptibles de l'éclairer sur un comportement interne et sur une compréhension des choses qu'il semble subir et au développement desquelles il assiste, pour ainsi dire, comme un étranger. Peut-être aura-t-il souffert d'une sorte d'amour jamais partagé.
Même s'il se passionne un temps pour Rembrandt, il ne lui arrivera jamais d'éprouver l'effet de l'intime satisfaction qu'avait ressentie son ami Chagall qui, après avoir intensément interrogé le vieux maître, avait pu s'écrier, transporté de joie: " Rembrandt m'aime!
Les conditions si spécifiques de l'art de Soutine donnent à entendre combien il serait difficile de considérer l'Expressionnisme autrement que comme un ensemble de tendances particulières puisque le cas du grand artiste demeure unique. Chez Soutine, qui restera toujours imperméable à toute théorie artistique, on relèvera surtout cet attachement irréductible à un goût de la mort ou du néant qui l'incitera à déformer, avec une amère joie sadique, tous les sujets que son pinceau a rencontrés. En effet sa technique sera fonction de ce que lui dicteront ses sentiments. Dire ce qu'il a à dire, et par n'importe quel moyen, sera son unique loi. Il sacrifiera toujours le côté plastique à son état émotionnel. Et encore ce ne sera même pas un sacrifice. Tout le long de sa dramatique existence, il ne fera que crier sa triste complainte avec ce sens bouleversant du pathétique que l'on trouve à l'écoute de quelque admirable Negro spiritual magnifiquement chanté par un nègre à la voix éraillée."
10:02 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : art, peinture, humain, art de vivre
01/06/2009
Pour tous ceux qui se battent ...
pour défendre leur patrimoine culturel, langue, valeurs, racines, pour garder les choses que d'autres veulent enlever.
Peut-on vivre bien sans ce lien à son histoire? Sans ses souvenirs plus anciens que soi ...
10:19 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art de vivre, histoire, culture, humain
31/05/2009
mon pays c'est la vie ...
Quand j'y pense , mon coeur bat si fort ...
J'ai pas fini ! J'ai encore du pain ... Je veux parler jusqu'à la fin de ma voix...
22:50 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : vie, humain, état d'âme, poésie
29/05/2009
la peur au ventre
La peur au ventre, le doute de soi, ces maux qui ne sortent pas et qui tournent et me retournent à l'intérieur, ce matin la boule était une fois de plus là, transperçant de même la bas de mon dos fragilisé par des semaines de travail et de mise à vif. Juste besoin d'une main sur ce ventre, une main apaisante et aimante, pour le faire taire ou le faire parler, peut-être... La peur est utile et galvanise, parfois elle terrasse et inhibe. C'est pourtant la même peur, n'est ce pas, seul l'effet sur mon mental change, et sur mon état d'être.
Mais il faut avoir peur quand il y a lieu d'avoir peur, quand il y a danger. Sécuriser le périmètre, trouver une solution, agir. Notre corps nous parle, l'écouter, il nous indique, entendre et nous porte, avancer. Ventre ventriloque.
10:03 | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : maux, mots, état d'âme, humain
27/05/2009
suis pas fréquentable ...
You have to know ...
23:45 | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : musique, état d'âme, humain
Erich Fromm
Erich Fromm, né à Francfort le 23 mars 1900 et mort à Locarno le 18 mars 1980 est un psychanalyste humaniste américain d'origine juive allemande. Il a fait ses études à l'université de Heidelberg puis à celle de Munich et enfin à l'Institut de psychanalyse de Berlin. Il est avec Adorno, Herbert Marcuse et d'autres, un des premiers représentants de l'école de Francfort. Il a greffé, d'une façon critique et originale qui lui est propre, la thèse freudienne sur la réalité sociale qui s'est faite jour dans l'après-guerrejusqu'à l'époque contemporaine aux États-Unis où il a vécu à partir de 1934. Là il a enseigné au Bennington College, à laColumbia University, puis celle du Michigan et à Yale, et aussi auprès de l'Université nationale du Mexique.
J'ai lu plusieurs livres de ce psychanalyste qui m'ont interpellée et j'y reviens régulièrement, notamment :
L'art d'aimer , édition Desclée de Brouwer,
" l'amour n'est possible que si deux personnes communiquent entre elles à partir du centre de leur existence... Qu'il y ait harmonie ou conflit, joie ou tristesse, c'est secondaire par rapport au fait fondamental que deux personnes se rejoignent à partit des profondeurs de leur existence, qu'elles ne font qu'un l'un avec l'autre en ne faisant qu'un avec elles-mêmes, sans fuir leur propre réalité. Il n'y a qu'une seules preuve de la présence de l'amour: la profondeur de le relation, la rivalité et la force de chaque personne. "
La révolution de l'amour est, pour Erich Fromm l'unique alternative à la destruction de l'humanité. C'est le propos de son Art d'aimer : un art, l'art même qui fait l'homme libre.
L'art d'être , édition Desclée de Brouwer,
ce traité des progrès que tout homme est capable de faire suir lui-même pour apprendre l'art de vivre, l'art d'être, dans une société aspirant plutôt à avoir et à posséder, réunit en un volume quelques chapitres ôtés en 1976 par Erich Fromm du manuscrit Avoir ou être.
Erich Fromm ne voulait pas en effet que le lecteur pût confondre la recherche de l'art d'être, telle qu'il la concevait, avec le salut de l'âme que se proposaient d'offrir, dans "la réalisation intérieure" et "l'épanouissement de la personnalité", un grand nombre de nouvelles techniques proliférant à l'époque. Ces dernières contribuaient en effet à ses yeux à accentuer le narcissisme, beaucoup plus qu'à stimuler en l'homme l'authentique élan de vie.
L'art d'écouter , édition Desclée de Brouwer,
les textes inédits de ce volume témoignent de son expérience d'analyste. Ils ne forment pas un traité, sont encore moins révélateurs d'une " technique psychanalytique ", mais renseigne sur le thérapeute Fromm et sur son rapport avec l'homme souffrant. Un rapport vivant où le seul souci de l'analyste est de percevoir en profondeur les problèmes de l'être humain qui lui fait face.On y retrouve, sur un mode très vivant, les grands axes de la pensée de Fromm, nourrie aussi bien du bouddhisme et de toute une tradition humaniste.
" Nous sommes en rêve, il est vrai, plus intègres qu'à l'état d'éveil. Rien d'extérieur n'incline notre sommeil."
" Quoi que nous fassions, tout entraîne un changement."
" Mieux vaut n'être pas allé loin mais dans la bonne direction que d'avoir beaucoup avancé dans la mauvaise."
" La pratique, avec patience de l'auto-analyse déclenche un processus d'accroissement de son autonomie. On est plus libre parce que l'on ne ressent plus aussitôt le besoin de libérer son coeur auprès de quelqu'un. L'on développe une certaine aptitude à retenir les choses en soi au lieu de constamment les divulguer"
- L'art d'écouter - Erich Fromm -
" L'intérêt, c'est de plonger, de se mouiller, non pas de rester en marge, un observateur, un être séparé de ce qu'il voit. Une personne qui a la volonté de "faire le mur" de la prison de son narcissisme et de son égoïsme, et qui y est déterminée, qui a le courage de tolérer l'angoisse intermittente, vit les premières visions de la joie et de la force restant à atteindre. "
" Nul ne doit d'explication à quiconque, nul n'a de comptes à rendre à qui que ce soit, tant que ses actions ne blessent pas autrui et n'empiètent pas sur sa liberté. Un homme libre ne doit d'explication qu'à lui-même, à sa raison, à sa conscience."
" Se voir sans illusions ne serait pas si calé si l'homme n'était pas constamment exposé à des mises en condition voilant son acuité d'esprit. Il est exhorté à penser et à sentir des choses qu'il ne sentirait ou ne penserait pas sans l'influence de suggestions permanentes et de méthodes élaborées de conditionnement. Incapable de se percevoir tel qu'il est, à moins de percer le sens caché des propos ambigus et de voir la vérité derrière les illusions, il se perçoit pas substitution comme celui qu'il devrait être."
- L'art d'être - Erich Fromm -
" La faculté de penser objectivement est la raison; l'attitude affective qui sous-tend la raison est l'humilité. Si je veux apprendre l'art d'aimer, je dois tendre à l'objectivité dans chaque situation et devenir sensible aux situations où l'objectivité me fait défaut."
- L'art d'aimer - Erich Fromm -
07:13 Publié dans psycho | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : psychologie, art de vivre, humain
10/05/2009
les hommes de ma vie
Pas souvent dis je t'aime dans ma vie, pas non plus eu en plus de quarante ans eu à tant le dire, et surtout à le vivre. Le premier, c'est mon père, enfin peut-être mon père, il m'appelait sa princesse, Sissi, jusqu'à l'épisode Marcel, quand à trois ans je suis passée de princesse à putain, et avec évidemment les gestes en conséquence, on adore une couronne de jais sur une blondeur de pureté et on maltraite avec autant d'ardeur une poupée qui a perdu de sa superbe, Maurice, pour moi papa et encore aujourd'hui, malgré tout. Le deuxième, oh! plus léger, enfin presque, c'était le fils aîné de l'amant de ma mère un pédophile qui consommait les petites filles comme d'autres le potage, j'étais très liée à sa soeur Marianne, on faisait de la danse ensemble, lui, mon amour de jeunesse s'appelait Florent, je l'ai aimé de six à seize ans, je me souviens très bien, j'avais des chaussettes jaunes et une chemise de grand-père en chemise de nuit toujours ce conditionnement! et je crois bien que nous avions parlé de Nietzsche ce soir là, et il m'a embrassé, je sens encore la puissance de sa langue. Et à dix huit ans , j'ai rencontré celui qui allait bouleverser ma vie, c'est drôle, je lui ai demandé de m'épouser au bout d'une semaine, m'a pris pour une folle, normal, et puis finalement a dit oui, douze ans mon aîné, trois fils que j'aime au delà du disible et puis tant de partages et d'épreuves, néanmoins au milieu de ce parcours de plus de vingt ans , un amour fou sans fondement et sans suite pour un jeune homme disons oui douze ans plus jeune, Aurélien, comme dans un roman, oui, voilà un amour romanesque, si pur et si riche en écriture.Un autre, pour lequel je garde une amitié profonde, et puis là tout récemment une sorte de fièvre, un vent qui décoiffe. Peu de je t'aime dans ma vie, mais tous sur la durée, tous des hommes qui ont une place plus qu'importante , tous à des degrés divers. Père, amis, amants, fils, époux, et possible. Les hommes qui comptent pour moi sont rares et précieux. Précieux et rares. J'ai dit à peu je t'aime, mais toujours en quantité. Jamais pu être autrement. Fidèle à sans doute cette exigence au fond de moi, pas de demi-mesure. Pas sûre au fond que je sois un cadeau pour tous ces hommes là, pas convaincue du contraire non plus.
23:01 | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : humain, état d'âme, pensée, amour
emporte-moi ...
" Coeur enchaîné, esprit libre. Quand on enchaîne rudement son coeur et qu'on le tient prisonnier, on peut accorder bien des libertés à son esprit. "
- Nietzsche -
20:01 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : musique, état d'âme, humain, art
07/05/2009
l'amitié
12:20 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : amitié, art de vivre, relation, humain
02/05/2009
Christine
J'avais douze ans, elle quinze. De jais autant que moi de paille, notre amitié a commencé autour d'un feu guitare à la main, elle, la main sûre et rebelle, moi plus tendue et fragile. A priori aucune raison pour que notre relation perdure plus que cette semaine à restaurer une vieille bâtisse au fin fond de la Bretagne, l'a priori n'est pas mon fort et elle détestait ça aussi. On s'écrivait beaucoup, j'ai encore ses lettres, elle avait une écriture ronde et violette toujours beaucoup de mots, beaucoup de chagrins d'amour, beaucoup de violence et de rêves. En cela aussi on se ressemblait. Elle m'a fait découvrir Higelin, Prévert, la Leffe, son journal intime, Nietzsche, Buster Keaton et La bombe humaine, m'a appris à grogner et à jurer. Piercée et tatouée elle fonçait toujours, brûlait et rageait en permanence. Christine. Ma meilleure amie pendant prés de quatre ans, femme pendant que j'étais brindille, des crises de cafard noir profond comme de l'encre, et des rires aussi toujours déployés et sonores. Un jour elle s'est ouverte les veines, dans sa baignoire blanche faïence après m'avoir écrit cette lettre sang mauve sur gris, une fois de plus mais la dernière, et j'ai rien pu faire. Je lui ai jamais dit je t'aime. Elle non plus.
05:32 Publié dans amitié | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : amitié, amour, humain, état d'âme
30/04/2009
en mouvement
"C'est en empruntant les chemins de la mémoire
que l'avenir commence à s'écrire."
14:41 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : pensée du moment, vivre, humain
29/04/2009
Oh!
Qu'est ce qui m'attire autant dans la poésie, pourquoi est-ce qu'elle m'émeut tant, et que d'un vers on me transperce ! Oh! Je me sens parfois si étrangére dans le monde où j'évolue, trop sensible, pas assez pragmatique, si trop et tout à la fois. Mon âme sans cesse tout feu tout flamme, les nerfs à vif et les yeux grands ouverts, l'oreille alerte, les sens à fleur et le coeur. Oh! Mon coeur!!
17:14 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : poésie, état d'âme, femme, humain
23/04/2009
corps à corps
00:34 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : art, relation, humain, regard
21/04/2009
freedom
Parfois. Ca te prend comme ça sans crier gare, une rage sourde. Ca te frappe de plein fouet. Une évidence. Une odeur fétide et un goût dans la bouche, acre. Un son de violon dans la rue ensoleillée, la reception de "Sauvages" d'Hamelin, les pages de"Valium" de Mistral lues la veille, et les propos des uns et des autres distillés parcourus tôt ce matin , impulsés dans la tête et qui fabriquent une matiére, soudainement à crier.Tout envoyer bouler. Basta. Et Kunta Kinte. Il est la moitié de l'aprés-midi, tout va bien aller, t'inquiétes donc pas. Pendant que certains patrons sont sequestrés faute de ne pas avoir su faire ce qu'il fallait sans doute, de ne pas rassurer, entendre, toi tu te bats pour sauver ta petite entreprise et être à la hauteur de la confiance que sept femmes ont mise en toi, pourtant créanciers et banquiers ne te lachent pas, le service des impots te harcéle, te montre du doigt, tu dois faire face à la morosité ambiante, la crise et ses collatérales, tes insomnies et toi, tu donnes tout ce que tu as ce qu'il te reste, l'énergie de te battre. Quoiqu'on en dise, s'il n'y a plus de capitaine, les bâteaux resteront au port. Cette force, et cette humilité que ça demande. Et ce jeune homme là beau comme un astre avec son violon, juste là dans la rue, du Mozart je crois, Mozart! Et Kunta Kinte. Se battre, tous les jours, chaque matin, la peur au ventre. Pas savoir comment demain. Comment aujourd'hui aussi. Et toujours devoir inspirer confiance, insufler l'énergie nécéssaire, tenir la barre, le cap. Pas d'alternative. Pas d'échappatoire. Et ici, pour oublier tout ça, non pas oublier, se nourrir, fabriquer du carburant qui sera partagé et consommé dés le lendemain, brûlé. Allez, prendre un café, penser à ailleurs. Laisser mon esprit s'envoler, d'autres continents, d'autres possibles. Et ce téléphone qui n'en finit pas de sonner. Ne pas baisser les bras. Liberté chérie. Et Kunta Kinte.
16:56 | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : état d'ame, humain, art de vivre