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14/05/2013

Au fond de tes yeux

 

 

08/05/2013

Philip Glass, l'émotion à fleur

 

04/04/2013

Nikita Nomerz

 

Le street-artiste russe Nikita Nomerz offre aux murs un visage...

 

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01/04/2013

Rieko Koga

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Malgré la grande distance entre Tokyo et Paris, environ 9730 kilomètres,
j’ai pu vous rencontrer ici.
C’est comme un miracle.
Un fil invisible mais très solide m’aurait entraînée ici de toute façon.
Je rembobine ce fil, fil de la rencontre et du souvenir.
J’ai réalisé mes œuvres avec ce fil.

Selon une vieille croyance japonaise que je partage toujours,
les points de couture ont un pouvoir magique.

J’ai appris au Japon l’existence du tissu de prières.
Je me suis aperçue que coudre est un acte spirituel.
Les vêtements que me faisait ma mère quand j’étais petite fille me couvraient toujours de son grand amour.
Et leurs points de couture sur leur dos me protégeaient contre l’angoisse et la peur.

Une douleur …
Quand je pique mon aiguille dans le tissu,
Je superpose à cette douleur la blessure au cœur de quelqu’un.
Je soigne cette plaie avec mes gestes, avec mon aiguille.

Je voudrais coudre un tissu magique pour celui qui m’attend et protéger son cœur avec mes points de couture.

Noire,
la couleur de mes yeux et de mes cheveux.

Blanc,
Vide,
Rien.

Cet instant est vanité,
Cette rencontre est unique
et nécessaire.

Car un fil immaculé m’a guidée jusqu’ici pour vous rencontrer.

- Rieko Koga -


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Proverbe japonais « ichi go ichi é »
Le moment où je suis avec vous et cet instant présent sont, l’un et l’autre, uniques.
De tels moments n’arrivent qu’une seule fois dans une vie, ils ne reviennent jamais.
On ne sait pas si on pourra se revoir encore une fois.
Il se peut que ce soit la première et la dernière fois…
Voilà pourquoi il faut pleinement apprécier cet instant, cette rencontre,
qu’il faut précieusement accueillir cette occasion.
Chérir chaque rencontre car elle est toujours unique.

- Rieko Koga -


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- Rieko Koga -


 

31/03/2013

Changement d'heure, envie de printemps...

 

 

 - Hé,hé, merci Vieux G. -



Thomasz Alen Kopera*

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* Découvert chez Mokhtar El Amraoui



30/03/2013

lettre à un ami

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- Chris Falaise -


Cher Toi,


en parcourant ce matin le web comme je le fais chaque matin depuis presque cinq ans, j'ai encore fait moult découvertes. Tu me connais, je suis insatiable quand il s'agit de m'étonner, de vibrer, de ressentir toutes ces correspondances entre les êtres humains, toutes ces pensées qui interagissent, tout ce grand magma spirituel et artistique, à l'infini. Comment ne pas s'extasier telle une enfant face à une confiserie de toutes ces beautés qui se créent partout sur cette planète, de toutes ces réflexions, ces chemins, cette poésie humaine? Au milieu du fracas, je trouve ça tellement chouette qu'on puisse laisser vivre la beauté et que malgré tout elle transpire.

J'ai démarré ma journée avec Lou Andreas-Salomé, je me suis rendue compte que je ne connaissais rien de cette femme et que je n'avais rien lu d'elle. Il me semble que tu m'en as déjà parlé ou peut-être l'ai-je rêvé? Mes nuits sont tellement pleines. Ne trouves-tu pas la vie de cette femme, sa démarche, son aura magnifiques et inspirantes? Correspondre avec Rilke, Nietzsche, Freud, s'essayer à toutes formes d'expressions artistiques aussi variées, égérie, femme de lettres... Quel destinée tout de même!

En cherchant dans ma bibliothèque, pensant l'avoir, le livre des correspondances entre elle et Rainer, je suis tombée sur une tout autre lecture. Parfois j'aime fureter comme ça entre mes livres et piquer là ceci et relire là celà et m'en nourrir comme on peut le faire d'un plateau repas devant un très bon film. Tiens! A propos de film, hier j'ai revu Le Dîner de cons! Rien à faire, je ne peux m'empêcher de rire une nouvelle fois même si certaines scènes qu'on s'est passées en boucle, souviens-toi, nous faisaient rire l'un et l'autre à hurler et pisser! Le "mais de qui il parle là?" m'arrache des sons bruyants et "le rire de Juste" qu'Huster a un plaisir fou à jouer est juste communicatif à souhait.

" La violence n'est pas notre nature mais la frustration de notre propre nature." Après avoir lu cette phrase, j'ai refermé l'ouvrage et j'ai eu subitement l'envie de t'écrire pour te demander ce que tu en pensais. Entre temps, j'ai croisé cette artiste, Chris Falaise, je t'envoie une image et le lien. C'est tout à fait un genre de peinture que j'aime. Tu me diras.

Là, je file, c'est encore une rude journée qui m'attend. Enfin, je dis rude, mais va savoir, pas forcément. les journées sont rudes pour moi quand l'attente est trop longue et pesante. Quand les gens se pressent dans ma boutique, que les demandes sont multiples et variées m'obligent à m'adapter et à toujours avoir de nouvelles idées. Là, pas de rudesse mais au contraire, un plaisir fou!

Je t'embrasse, cher solitaire. Comme tu as raison. Les gens qu'on aime vraiment sont peu nombreux. Raison de plus pour entretenir cette relation rare et si nourrissante qu'est l'amitié.

A te lire.

Blue



Maurice Denis

Peintre Nabi.

 

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 - Toiles de Maurice Denis -

 

 

28/03/2013

Laura Mvula

 

Merci Jacques.


11/03/2013

Wilhelm Hammershøi, peintre de l'intime

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Descendant de Vermeer ou précurseur de Hopper ? Hammershøi, peintre danois dont la notoriété s'affirme dans les années 1880, est sans doute l'un et l'autre. L'intimisme minimaliste de ses intérieurs aussi bien que l'atmosphère trouble qui se dégage de son apparent rigorisme en témoignent suffisamment.

Hammershøi a sans doute inventé le portrait de dos, comme il existait un portrait de face ou de profil. Cette femme assise - dont on ne saurait dire s'il s'agit d'une bonne ou d'une bourgeoise, ni même deviner ce qu'elle est en train de faire - attire par son indifférence affichée vis à vis de celui qui la contemple. Au personnage silencieux correspond une gamme très raffinée de gris et de bruns, qui montre la sensibilité profonde du peintre aux atmosphères intérieures.

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 La composition est toute en angles droits : les lignes de la chaise, de la plinthe, de la desserte quadrillent cet éloge de l'absence avec une rigueur toute protestante. Mais il ne faut pas en conclure trop rapidement que cette toile est une allégorie de la solitude ou du tragique humain. Car Le vrai sujet en est peut-être la nuque, partie du corps la plus indécente dans l'imaginaire oriental. Aussi bien ces rares mèches folles, l'ouverture de la blouse laissant apercevoir la blancheur du dos, en contrepoint de la coupe en forme de fleur posée sur le meuble, constituent-ils les antidotes radicaux à la tentation d'une lecture platement puritaine. (Source Musée d'Orsay)

 

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" Il n'y a rien que cet espace enclos dans les lignes minuscules et vertigineuses du parquet, du plafond, la symétrie des moulures sur les murs, un parallélisme obsédant qui se cherche des points de fuite, une ouverture. Une lumière exsangue et bleue, fatiguée de se frayer un chemin à travers des rideaux, des tentures, des bibelots espacés, respectables, inutiles. Et puis cette nuque un peu penchée... Froide ou chaude ? C'est dans l'incertitude que la sensualité progresse, en silence, en secret. "

- Philip Delerm - Intérieur -



10/03/2013

Langes de vie

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 - Toiles et sculpture Lydie Arickx -

 

23/02/2013

Je me souviens

En lisant le récit d'Anne suite à ses aventures au Québec, je me souviens. Je me souviens des miennes. Il n'y avait pas de neige en Octobre, au contraire, la lumière était plutôt douce et ocre. Je me souviens de l'émotion qui m'a étreinte pendant tout le vol, je me souviens de ma sensation d'immense ivresse une fois arrivée au sol, je me souviens de n'avoir rien compris quand j'ai du acheter mon ticket pour la navette mais avoir quand même réussi à me faire comprendre, je me souviens, je me souviens très bien de la Grande Bibliothèque et de l'arrivée de Mistral avec son parapluie vert, fluo. Je me souviens et avec un plaisir insensé de notre ballade le lendemain jusqu'au Mont Royal, de la vue, de l'extase, du bonheur que nous avions Christian et moi à nous dire. Je me souviens en vrac du chinois, de l'immeuble en ruine que je voyais revivre, de cette galerie d'art, du bus, des lasagnes d'Emcée, de l'arrivée de Sandra, de la table de cuisine où nous nous sommes retrouvés, du Bunker, de la soirée des Corpuscules, du feu que j'ai failli mettre à sa cuisine en voulant me faire un thé, de l'image du balcon à jamais insérée dans ma rétine, du dépanneur, de la poutine. Mais ce dont je me souviens le plus et qui me touche chaque fois que j'y pense, c'est la chaleur, l'amitié et la prévenance de tous ceux que j'ai rencontré là-bas. Anne en parle, elle en a goûté, l'accueil insensé et vrai que les québécois nous font, nous ont fait, nous feraient. Enrico chante que les gens du Nord ont dans le coeur le soleil qu'ils n'ont pas dehors, les gens du Grand Nord, je vous dis pas! En attendant d'y retourner vite, je me souviens, et me régale, me régale et me régale encore et c'est sans fin, de me souvenir.

 

découpages

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- Bronze Béatrice Bizot -



22/02/2013

Quelques images de Prague...

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17/02/2013

Correspondage*


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Voilà, l'histoire de ces deux-là m'a profondément émue. Ainsi correspondre pendant toute une année, ainsi chaque jour penser à l'autre, se le dire, se dévoiler. Ainsi créer. J'ai trouvé ça vraiment touchant. Evidemment, les choses n'ont pas été faites au départ pour être vue par d'autres que les protagonistes, n'empêche que, au-delà de l'aspect esthétique et artistique, c'est l'aventure humaine qui me donne là des frissons de plaisir. L'un parlant avec ses découpages, l'autre avec ses mots. Chacun sensible et attentif, chacun voulant toucher l'autre. Chacun se nourrissant l'un de l'autre. L'âge importe peu, la distance non plus, la matière pas davantage. Il se fabrique ainsi un dialogue d'âme à âme. Je suis bien covaincue qu'au bout d'un temps certain, la communication entre ses deux êtres a dépassé le papier, l'encre et l'image. C'est du moins ce que j'ai ressenti tout au long de cette exposition attachante, inspirante et délicate...

 

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* Correspondage - Exposition jusqu'au 17 Mars 2013, bâtiment de la Galerie Nationale - Prague 

 

 

16/02/2013

Jazz Dock

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Le pur hasard fait parfois bien les choses. Encore faut-il les chercher pour les trouver, alors est-ce encore du hasard? Je voulais entendre du jazz et nous avions sans succès tenté de trouver sur internet avant de partir ce qui pouvait bien se passer dans la capitale tchèque point de vue musique de ce genre. Dépités nous pensions devoir nous passer de cette petite madeleine que nous apprécions l'un et l'autre, Pat et moi et voilà qu'à deux doigts d'en faire notre deuil nous découvrons à deux pas de l'endroit étonnant où nous avions trouvé refuge, sur l'eau, une adresse toute nouvelle dédiée au jazz, au blues et à la musique country, on ne pouvait être plus vernis! Avec une décoration très "pop" ou se mêlent jaune, rose et vert fluo tant au travers des éclairages que des meubles, le Jazz Dock bouscule les traditions et dépoussière l'idée que l'on se fait des clubs de jazz enfumés et cachés du regard des curieux. Ce soir là, la programmation proposait Rene Trossman à partir de 22h et jusqu'au bout de la nuit. N'ayant pas la moindre idée de qui était ce gars là et ce qu'il jouait comme sorte de musique mais séduits par l'endroit, nous nous y sommes posés. Wouah! Du blues. Du blues comme je n'en avais pas entendu depuis belle lurette. Un René de Chicago éblouissant et drôle accompagné de trois autres musiciens excellents et notamment un as au synthé. On a passé une soirée géniale qui nous a mis tout en foufelle. En sortant nous ne sentions plus le froid mordant bien allumés par la musique et les quelques cocktails pris à son rythme endiablé...

 

 

 

lettre à K.

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Cher Franz,

je reviens tout juste de votre ville de Prague, la grande Praha, si magique à la tombée de la nuit. Je l'ai traversée de long en large, montant, descendant, usant mes semelles sur ses mosaïques de petits pavés gris et blanc qui changent tous les dix métres et j'ai bravé la neige, le vent, le froid pour découvrir et ressentir cette cité mythique que beaucoup de guides touristiques donnent pour une des plus belles d'Europe avec Paris et puis Venise. Je ne sais dire, la beauté est si subjective. Pour moi elle est si dépendante de l'état d'esprit dans lequel on est et tellement liée à des idées qu'on se fait des choses. Difficile à dêméler. Praha n'est pas époustouflante de beauté comme peut l'être Rome ou Florence, du moins à mon humble avis mais elle dégage une sorte de mystère qui agit progressivement au fur et à mesure qu'on la découvre. C'est sans doute l'euphorie architecturale qui donne à cette cité un ton particulier, tous ces bâtiments qui s'entrechoquent et s'entrecoisent, tous plus chargés les uns que les autres en sculptures, en fresques, en ornements, avec en contraste, parfois, au milieu de cette opulence gracieuse un bâtiment austère, cubiste, à la serpe venant calmer le jeu. J'ai adoré tenter vous comprendre mieux en marchant sur vos pas. Comprendre dans quel état d'esprit vous pouviez être, tenter de me mettre à votre place dans vos endroits. Saviez-vous qu'un musée à votre intention a été créé, un musée qui tente de rendre votre angoissant univers et la tristese infinie de votre oeuvre? Je n'ai pas visité cet endroit, j'ai préféré mille fois baguenauder dans la Ruelle d'or, le long de la muraille nord du château qui domine la ville, cet "amas de petites maisons délabrées" je vous cite, dans lesquelles vous avez vécu au numéro 22 et qui semble vous avoir inspiré. Rénovées depuis, impressionnantes de petitesse, ces maisonnettes incongrues pas plus hautes qu'un homme, et plutôt un homme de petite taille, renferment une sorte de magnétisme, j'ai particulièrement été touchée par celle de la diseuse de bonne aventure, Matylda Prusova, plus connue sous le nom de mystique Madame de Thébes qui malgré la perte de son fils à la guerre de 14 continua à lire dans sa boule de cristal leurs fortunes aux gens du peuple. La pauvre, ayant prévu la chute du Troisième Reich, est morte aux mains de la Gestapo. La minuscule pièce qui ne contient qu'un divan recouvert d'un tapis d'Orient cramoisi, un guéridon rond, une chaise et un bureau sur lequel trône un crâne humain blanchi ressemble à un confessional, il a du s'en dire des choses dans cette alcove propice aux confidences. Et puis, surtout, pour mieux vous suivre, j'ai erré dans les cafés de la ville. Et là, je peux bien vous le dire tout de go, je me suis régalée. Le café Louvre d'abord, celui où vous aviez votre rond de serviette au premier étage de la rue Nationale, avec ses murs rose et crème, ses moulures en stucs néo-rococo, ses grands luminaires en vasque d'albâtre où le temps d'un chocolat chaud, onctueux à souhait, on retrouve l'art de vivre chaleureux et cosy de la Belle Epoque. Vous ignorez sans doute que cet endroit qui permettait aux visiteurs, dont vous faisiez parti, d'user du téléphone comme bon leurs semblaient et dont certains étaient passés maître dans l'art de s'y montrer passant parfois plusieurs coups de fil bruyants au cours d'une même soirée, a été fermé en Mai 1948 par les communistes pour en faire des bureaux et n'a été réhabilité qu'un 1992? Albert Einstein y avait aussi ses habitudes, ainsi les arts, la littérature et la science se côtoyaient autour de cafés et de mets. Votre ami Brod fut exclu du cercle philosophique qui y siégait? Diable, et pourquoi donc? Remarquez cela ne vous a pas empêché de continuer à visiter votre café préféré! J'y suis resté pendant quelques heures à regarder déambuler de table en table des corps masculins tendus dans de seyants gilets noirs, attentifs au moindre désirs des personnes attablées. Ce qui m'a frappée outre le décor, c'est qu'on peut y fumer. Et plus encore c'est dans le coin fumeur que la vie se fait plus active, à croire que la cigarette délie les langues et rassemble les individus. J'ai vu plusieurs groupes de femmes entre elles riant à gorges déployées, deux vieux copains qui semblaient en veine de se dire, et, tout près de moi, j'ai observé un long moment un monsieur d'un certain âge, mèche grisonnante, veste à carreaux plutôt criarde, en jeans comme la plupart des gens dans le lieu, se levant d'un bond à chaque fois qu'une grande brune faisait son apparition et se rasseyant dépité, la belle ne venant jamais dans sa direction. Je crois bien que tout son paquet de blondes y est passé. J'en étais presque désolée pour lui et aurais donné cher pour connaître son affaire, mais il ne parlait que tchèque. Quelle langue improbable! Impossible de s'y retrouver. Je serai bien incapable, Franz, de vous lire autrement que traduit en français, l'allemand est plus abordable que le tchèque mais est encore beaucoup trop une montagne pour moi. M'étant bien imprégnée du Louvre, il me restait vous concernant à visiter le Slavia. Magnifique endroit! Vaste, éclairé, de grandes baies s'ouvrant sur la Valtva, fleuve plus connu sous le nom de Moldau, avec un point de vue magique sur le château et la cathédrale trônant en hauteur derrière la multitudes de ponts rythmant ainsi l'image de carte postale quelle que soit l'heure. Le Slavia m'a plus fait songer à la Coupole de Paris, le genre grande brasserie truculente, symbole de l'histoire tumultueuse de la ville et de sa très riche vie intellectuelle, de sa façon de vivre, de se penser, de parler de soi. Ici, aussi, le personnel est en frac, à l'ancienne, tout comme le vestiaire à l'entrée. Les traditions sont respectées! Faisant face au théâtre national, ce lieu a accueilli nombreux intellectuels et artistes, on le sent fortement, il y a une liberté d'expression et une décontraction tout a fait sympathique invitant l'esprit à gambader et gamberger. Là aussi, j'ai stationné, n'en pouvant plus, je veux bien vous l'avouer de marcher et marcher encore, de musée en musée, 700 parait-il, rien que pour votre ville! Je ne les ai pas tous arpentés, de tous ceux que j'ai eu envie de faire, c'est le Veltrzni Palac, immense bâtiment construit dans le style constructiviste à l'autre bout de la ville qui m'a le plus secouée. Mais je vous en reparlerai, j'y ai fait une découverte si émouvante qu'il faudra bien une autre missive pour vous ne parler que d'elle, j'y suis encore, par la pensée. Oh! C'est que pour aller jusque là il m'a fallu prendre le métro. Je n'avais jamais encore pris un escalator aussi raide pour investir les entrailles de la terre. Quelle émotion! Mais,revenons à vos cafés. Aux cafés de votre ville sourde et gracieuse qui se découvre petit à petit. Hier, dernier jour de ma visite, j'ai voulu prendre un dernier liquoreux chocolat chaud dans le seul café cubiste au monde. Vraiment tous les styles se côtoient dans cette ville: roman, gothique, baroque, art nouveau, art déco, cubiste... A nouveau à l'étage, c'est le mobilier bien sûr qui m'a attiré l'oeil jusque dans les moindres détails: patères, poignées de porte, luminaires. Je n'ai pas tellement aimé les jupettes vertes en abat-jour sur les grand lustres de métal forgé mais par contre la rigueur et la pureté des tables et des sièges méritent le détour. Finalement pour nous, ce qui était sans aucun doute avant-gardiste à l'époque est devenu presque dépassé voire un tantinet vieillot mais c'est rigolo de se replonger ainsi dans des ambiances totales jusqu'aux tasses à café, on a un peu l'impression d'être dans un décor de ciné et de faire de la figuration. J'y ai vu une jeune femme slave de toute beauté, perdue dans ses pensées, seule, écrivant sur son petit carnet noir des bribes de choses et d'autres, sirotant entre deux coups de stylo son cappucino. J'avais pour ma part à la main un de vos livres, Un artiste de la faim à la colonie pénitentiaire et autres récits, votre médecin de campagne m'a fait froid dans le dos, et "Un rêve", Joseph K. rêvait, m'a subjuguée. Je ne vous avez plus lu depuis pas mal d'années, le dernier livre que j'ai repris de vous il y a peu était lettre au père qui m'avait inspiré une lettre à ma mère beaucoup moins dense, pour, comme vous l'écrivez vous-même "rendre à tous deux la vie et la mort plus faciles", pensez-vous cela possible? Je veux y croire même si parfois encore j'en doute. Je ne sais s'il est possible d'extraire de soi tout le poison que notre éducation nous a "intraveiné". D'ailleurs, je ne veux pas vous ennuyer avec ça mais j'ai fait pas mal de cauchemars entre vos murs, je me suis demandée s'il n'y avait pas une alchimie particulière qui m'a ainsi ramenée aux fantômes du passé. Comment séparer les choses qu'on décide et celles qui se décident malgré nous? Cher K., en tout cas, ces quelques jours en votre compagnie furent un régal et Prague sous son grand manteau blanc une poétique découverte pleine d'instants que je garde en mémoire comme des petits trésors brûlants. Merci d'avoir été et d'être encore au travers de vos mots aussi remuant.

Bien à vous.

Blue

 

11/02/2013

Prague

 

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 " Le voyage est une espèce de porte par où l'on sort de la réalité comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve."

- Guy de Maupassant -

 

 

10/02/2013

Quatuor Talich

 

 

08/02/2013

Danse harmonique

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- Acrylique sur toile - La Rouge -


 

" Entre deux individus, l'harmonie n'est jamais donnée, elle doit indéfiniment se conquérir."

- Simone de Beauvoir -