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19/12/2014

Ceci est mon corps

Dimanche 21, c'est la journée mondiale de l'orgasme, alors une petite révision ne fait pas de mal !! :-)

 

 

 

01/12/2013

Lettres volées

Christian m'a parlé de ce livre, je l'ai lu, il m'a émue jusqu'au trognon, j'en ai pleuré...

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Ma chère Catherine,


Nous venons de vivre douze semaines ensemble. C'était la première fois que nous tournions en extérieur, la nuit. Je t'ai vue belle et fatiquée, belle et tendue, je t'ai découverte belle de nuit.

Il y a des beautés figées, égoïstes, des beautés qui cherchent à vous en imposer, à vous en reduire à un rôle de Sganarelle ou de Quasimodo.La vraie beauté est enrichissante. Près d'elle, près de toi je me sentais incapable de mauvaises pensées, d'être violent. Cette beauté-là apaise, rassure, vous rend meilleur. C'est une vraie discipline d'être belle, il faut beaucoup de rigueur, de vigilance. C'est un équilibre précaire. Un homme peut débarquer à une émission sans être rasé, les yeux cernés, un petit coup de maquillage et de rasoir et le tour et joué. Si une femme n'est pas bien dans sa peau, c'est tout de suite catastrophique, on ne peut pas tricher. Il faut être très généreuse pour rester fidèle à sa beauté, il faut beaucoup de tenue. C'est penser à chaque instant aux autres. Il n'y a que la jeunesse qui peut être insolente dans la beauté, qui n'en a rien à foutre.

Notre couple de cinéma est plus intense, plus solide que de couples dans la vie. Il y a un vrai désir à jouer ensemble, une complicité professionnelle aui peut en rendre plus d'un jaloux. On s'amuse tout les deux, on s'amuse à s'embrasser devant les caméras alors que le plupart des acteurs vous diront qu'il n'y a rien de plus casse-gueule, de plus angoissant que le baiser au cinéma. Nous, on se regarde, on se dit des yeux: "On va encore y avoir droit!"

J'ai lu dans un sondage que tu était la maîtresse rêvée des Français. Je sais qu'il y a des légendes qui courent autour de nous, que l'on fantasme notre couple depuis "Le Dernier Métro". Il y a un interdit entre nous. Tu es une idole bourgeoise et racée; je suis un fils de paysan aux mains fortes, avec tout sa santé. Dans le film de François tu te donnes brutalement à moi, sans pudeur, par terre, comme seules sont capables d'oser les femmes bien éduquées. Toi et moi, c'est presque une conquête sociale, la chance pour un gars de la terre un peu rustre d'être aimé par la plus belle femme de faubourg Saint-Germain. C'est la prise de la Bastille de l'amour!

Tu traînes avex toi deux énormes valises chargées de fantasmes, alors que tu vis des choses simples très poétiques. Tu as su protéger ta vie privée, tes enfants. Certaines pensent que tu es froide. Tu es simplement directe, franche, sans ambiguïté. On te croit sereine, organisée. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi désordonnée, fantaisiste avec l'argent, ses affaires. 

Mais il y a plus intéressant que l'actrice, sa beauté institutionnelle. Gainsbourg disait que tu marchais comme un soldat. Mastroianni que tu étais un Prussien. Je ne t'ai jamais vue te plaindre sur un tournage. Tu peux rester debout des heures sans un mot, sous un soleil de feu ou dans un froid de canard. Tu peux faire la fête, boire comme un hussard et être prête au combat le lendemain.

Un jour, dans un interview, j'ai déclaré que "tu étais l'homme que je voudrais être". J'ai envoyé cette phrase insensée pour dire que j'enviais chez toi ces qualités q'on prête d'ordinaire aux hommes, et q'on trouve si rarement chez eux. Tu es plus responsable, plus forte, plus carapacée que les acteurs. Tu es moins vulnérable. Sans doute, ce paradoxe est-il la vraie féminité. La féminité, c'est l'hospitalité, l'ouverture, c'est aussi savoir résister, ne pas se laisser atteindre par ces regards malsains, insistants, allusifs. On n'est pas dans un monde où l'on accepte la féminité. 

La nuit, dans la tension de tournage de "Drôle d'endroit pour une rencontre", on mangeait ensemble sur le pouce. J'avais besoin de décharger mes angoisses en racontant des choses énormes de vulgarité. Tu riais pourtant, tu m'encourageais à me laisser aller. Ton humour, ton indulgence me libéraient. Il y a souvent des histoires plus fortes entre les hommes et les femmes quand la sexualité n'est pas là. 

"Elle était belle, si la nuit
Qui dort dans la sombre chapelle
Où Michel-Ange a fait son lit
Immobile peut être belle"


Peux-tu m'écrire, Catherine, pour me confirmer qu'il s'agit d'un poème d'Alfred de Musset. 
Je t'embrasse.

 

- Gérard Depardieu - Lettres volées -



31/03/2013

Changement d'heure, envie de printemps...

 

 

 - Hé,hé, merci Vieux G. -



17/03/2013

Fotografia

 

10/03/2013

Clair de lune

 

 

24/10/2012

Élémentaire!

COMMENT WATSON APPRIT LE TRUC

par Sir Arthur Conan Doyle



Watson regardait son compagnon avec intensité depuis que celui ci s’était assis à la table du petit déjeuner. Holmes leva finalement les yeux, et aperçut le regard de son compagnon.

« He bien, Watson, à quoi songez vous ? », demanda-t-il.

« A vous».

« Moi ? »

« Oui, Holmes. Je songeais à quelle point sont superficielles vos petites astuces, et comme il est extraordinaire que le public continue à s’y intéresser. »

« Je suis assez d’accord », dit Holmes. «En fait, je crois me souvenir que je vous ai moi même fait une telle remarque par le passé ».

«Vos méthodes», dit Watson avec sévérité, «sont vraiment aisées à acquérir ».

« Sans aucun doute», répondit Holmes avec un sourire. «Peut être pouvez vous donner vous même un exemple de ces méthodes de raisonnement ?»

« Avec plaisir », dit Watson. « Je suis en capacité de dire que vous étiez fort préoccupé en vous levant, ce matin ».

« Excellent !», dit Holmes. « Comment avez vous su cela ? »

« Par ce que vous, un homme d’habitude soigné, avez pourtant oublié de vous raser. »

« Mon dieu, comme c’est brillant !» dit Holmes. «Je ne savais pas, Watson, que vous étiez un si bon élève. Votre regard de faucon a-t-il détecté autre chose ? »

« Oui, Holmes. Vous avez un client du nom de Barlow, et n’avez pas eu de succès sur son cas ».

«Diable, comment avez vous su cela ? »

« J’ai vu le nom sur une enveloppe qu’il vous a envoyé. En l’ouvrant, vous avez poussé un grognement, avant de la fourrer dans votre poche avec un froncement de sourcils ».

« Admirable ! Vous êtes effectivement très observateur. Encore autre chose ? »

« J’ai bien peur, Holmes, que vous vous adonniez à la spéculation financière. »

« Et cela, comment pouvez vous le dire, Watson ? »

« Vous avez ouvert le journal, regardé la page économique et eu une exclamation d’intérêt ».

« Ma foi, c’est très subtil de votre part, Watson. Une nouvelle déduction ? »

« Oui, Holmes. Vous avez mis votre manteau noir, et non votre robe de chambre. Cela prouve que vous attendez une visite importante d’un instant à l’autre. »

« Rien de plus ? »

« Je ne doute pas que je pourrais trouver d’autres éléments, Holmes, mais je ne vous donne que ces quelques la, afin de vous montrer qu’il y a d’autres personnes que vous dans le monde à pouvoir être aussi habiles.

«Mais certaines ne le peuvent pas», dit Holmes. «Je dois bien avouer que peu sont dans cette situation, mais j’ai bien peur que vous n’en fassiez partie, mon cher Watson. »

« Que voulez vous dire, Holmes ? »

« Eh bien, mon ami, j’ai le sentiment que vous déductions n’ont pas été aussi heureuses que ce que j’aurais souhaité. »

« Voulez vous dire que je me trompais ? »

« Oui, j’en ai peur. Reprenons tous les points dans l’ordre correct ; je ne me suis pas rasé car j’ai envoyé mon rasoir pour se faire aiguiser. Me voici en manteau pour un rendez vous matinal avec mon dentiste. Son nom est Barlow, et la lettre que vous voyez la me confirme le rendez vous. Dans le journal, la page à propos du cricket est juste à coté de l’économique, et je vérifiais si l’équipe de Surrey avait tenu face à celle de Kent. Mais continuez, Watson, continuez ! Mes tours sont vraiment très superficiels, et il n’y a aucun doute qu’un jour prochain vous saurez comment faire.

 

Cette histoire fut écrite par Conan Doyle à l’occasion de la création de la Queen’s Dolls’ House, en 1923. Le texte original est rédigé sur un livre de la taille d’un timbre, d’une écriture manuscrite.



12/07/2012

La part des anges

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J'ignorais totalement que "la part des anges" était la partie du volume d'un alcool qui s'évapore pendant son vieillissement en fût. Ces vapeurs qui enivrent le ciel, plus présentes dans les chais d'élixirs forts comme le cognac, l'armagnac, le whisky. D'après Wiki, l'expression aurait pour origine l'alchimie qui désignait par anges les substances volatiles, belle poèsie. Hier soir, je n'avais pas trop envie de rentrer chez moi retrouver ma smala, je voulais être un peu seule et quand on a chez soi enfants et beaux-enfants à demeure, ça n'est pas possible. La vie de famille implique un don de soi, être mère demande certains "sacrifices" qui ne sont rien comparés aux sources de joie que ça procure et parfois j'ai besoin de ne penser qu'à moi. Suis donc allée au cinéma. J'ai beaucoup aimé ce film, sensible, drôle, émouvant, inventif et humain. Il m'a rengaillardie. Il y a toujours un moyen de s'en sortir, s'instruire et être créatif semble en être un de taille, c'est un des enseignements de ce prix du jury de Cannes mais aussi que l'amour donne des ailes, là le titre prend alors une toute autre saveur que celle du malt ou de n'importe quel grain! A voir...

 

09/06/2012

plaisir de lire

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08/05/2012

8 Mai 1880

Mort de Gustave Flaubert.

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« Le fond de ma nature est, quoi qu’on dise, le saltimbanque. J’ai eu dans mon enfance et ma jeunesse un amour effréné des planches. J’aurais été peut-être un grand acteur, si le ciel m’avait fait naître plus pauvre. Encore maintenant, ce que j’aime par-dessus tout, c’est la forme, pourvu qu’elle soit belle et rien au delà. Les femmes qui ont le cœur trop ardent et l’esprit trop exclusif ne comprennent pas cette religion de la beauté, abstraction faite du sentiment. Il leur faut toujours une cause, un but. Moi, j’admire autant le clinquant que l’or. La poésie du clinquant est même supérieure en ce qu’elle est triste. Il n’y a pour moi dans le monde que les beaux vers, les phrases bien tournées, harmonieuses, chantantes, les beaux couchers de soleil, les clairs de lune, les tableaux colorés, les marbres antiques et les têtes accentuées. Au delà, rien. J’aurais mieux aimé être Talma que Mirabeau, parce qu’il a vécu dans une sphère de beauté plus pure. – Les oiseaux en cage me font tout autant pitié que les peuples en esclavage. De toute la politique, il n’y a qu’une chose que je comprenne, c’est l’émeute. Fataliste comme un Turc, je crois que tout ce que nous pouvons faire pour le progrès de l’humanité ou rien, c’est absolument la même chose. Quant à ce progrès, j’ai l’entendement obtus pour les idées peu claires. Tout ce qui appartient à ce langage m’assomme démesurément. Je déteste assez la tyrannie moderne parce qu’elle me paraît bête, faible et timide d’elle-même, mais j’ai un culte profond pour la tyrannie antique que je regarde comme la plus belle manifestation de l’homme qui ait été. Je suis avant tout l’homme de la fantaisie, du caprice, du décousu. J’ai songé longtemps et très sérieusement (ne va pas rire, c’est le souvenir de mes plus belles heures) à aller me faire renégat à Smyrne. À quelque jour, j’irai vivre loin d’ici, et l’on n’entendra plus parler de moi. Quant à ce qui d’ordinaire touche les hommes de plus près, et ce qui pour moi est secondaire, en fait d’amour physique, je l’ai toujours séparé de l’autre. Je t’ai vu railler cela l’autre jour à propos de J.J. C’était mon histoire. Tu es bien la seule femme que j’aie aimée et que | j’ai eue. Jusqu’alors, j’allais calmer sur d’autres les désirs donnés par d’autres. Tu m’as fait mentir à mon système, à mon cœur, à ma nature peut-être, qui, incomplète d’elle-même, cherche toujours l’incomplet. »

- Gustave Flaubert- Lettres à Louise Collet -


10/04/2012

Palindrome

Les semaines se suivent et, ont parfois des similitudes. Dimanche dernier autour d'un poulet-frites, on revoyait le dictionnaire et ses nouveaux mots annuels, hier soir pour l'anniversaire de mon petit dernier nous nous sommes organisés de nouveau un bref cours de français. Nous n'étions pourtant qu'à l'apéritif, tranquillement tous les sept à siroter notre élégante coupe de champagne et grignotant des petites saucisses aux herbes fumantes. J'avais, entre une paire de baskets, un jean brut et un livre de poésie visuelle absolument étonnant d'un jeune artiste japonais, offert à Peter un chatoyant recueil d'anagrammes. Nous voilà donc partis sur le sujet, évoquant celle qui m'avait délicieusement chatouillé l'oreille concernant Marie de Tourvel. La chérie de mon cadet étudiante à la faculté de lettres, elle veut être institutrice, en a profité pour nous en faire découvrir quelques autres et nous questionner sur ces mots ou ces phrases qui se lisent de la même manière de gauche à droite que de droite à gauche. "Voyons, comment cela s'appelle-t-il? Je ne me souviens plus? On en a pourtant parlé à Noël dernier?". "Noyon", rétorque Pat. " Oui, noyon en est un..." Re-Google, re les téléphones portables, et une minute aprés à peine, la réponse tombait: Palindrome! Ressasser, engage le jeu que je le gagne, Esope reste ici et se repose, élu par cette crapule, hé,hé, tous les moments sont bons pour apprendre ou se rafraîchir la mémoire. On n'est pas au bout de nos peines avec la langue française!

 

08/04/2012

Anagramme renversante 1*

 

 

Marie de Tourvel

Vérité de l'amour

 

 

 

 

* Anagrammes renversantes ou Le sens caché du monde - Etienne Klein/ Jacques Perry-Salkow - Flammarion -


26/03/2012

Réjouissance

 

 

" La plus constante marque de sagesse, c'est une constante réjouissance."

- Michel Eyquem de Montaigne -

 

 

04/08/2011

franchir les obstacles

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" Pour qu'un rêve devienne réalité, il faut l'abandonner en tant que rêve."

- Viki King - (traduite par Gérard Krawczyk)

 

 

* Photo piquée sur ce site.                                                                                                                  

 

09/02/2011

un tramway nommé désir

 

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- Anne Kessler et Eric Ruf - Photo Cosimo Mirco Magliocca

 

Un tramway nommé désir!

 

 Double, triple, quadruple émotion même, devrais-je dire... D'abord de passer quelques heures avec cette délicieuse et attentionnée amie pleine de grâces et de ressources, ensuite d'avoir pour la première fois et cela à son initiative franchi le seuil de la Comédie Française, lieu mythique et dont les murs transpirent de patrimoine et de culture, ensuite d'assister à une première au théâtre dans des conditions insoupçonnées, enfin cette magnifique et remuante pièce de Tennessee Williams si brillamment jouée et superbement mise en scène par Lee Breuer... une belle soirée que je ne suis pas prête d'oublier!

 

 

 Temps superbe, presque printanier Lundi à Paris et malgré un emploi du temps assez chargé dans l'après-midi, j'avais la légéreté d'être et puis l'idée de passer un moment avec Laurence me donnait du coeur à l'ouvrage; nous allions encore deviser, échanger, boire un thé, projeter et cela adoucissait fortement mon labeur, presque, lui donnait un sens. En toute fin de journée je suis arrivée chez elle, toujours aussi bien accueillie, c'est délicieux l'amitié partagée, et après nos échanges habituels, comme si on n'avait jamais stoppé la conversation d'il y a quelques semaines, elle me dit tout de go avoir eu l'idée de m'emmener à la Comédie Française voir la première d'un tramway nommé désir, le titre ayant fait mouche dans son inconscient suite à ma note "du désir" d'il y a quelque temps, je ne sais si certains d'entre vous s'en souviennent? Nous sommes arrivés au théâtre sur le coup de sept heures, car c'était une représentation pas ordinaire, plutôt réservée à la presse et aux artistes et donc sans moyen de pouvoir prendre une place d'avance, il fallait faire la queue et attendre en espèrant pouvoir avoir un siège. Après une heure et demie d'attente la chance nous a souri et nous nous sommes retrouvées en corbeille face à cette magnifique scène et dans ce lieu mythique, je ne saurais vous expliquer l'indicible joie que cela m'a procurée!

Et quelle pièce! Dense, profonde, remuante, esthétique, une mise en scène époustouflante, des jeux d'acteur admirables, touchants, renversants d'authenticité et de vitalité, un régal pour les yeux, l'esprit et l'âme. J'ai été pour ma part très profondément émue par ce texte et par cette manière de l'appréhender et de l'offrir ainsi: la présence de la musique, le mouvement des paravents intensifiant les émotions et rythmant les expressions déchirantes des êtres, ce mélange de brutalité et d'élégance... Bouleversant! A priori pas du goût de tous, à l'entracte pas mal de sièges de notre côté se sont vidés ce qui nous a permis de nous approcher davantage et être encore plus au coeur de cette tragédie, j'en ai rêvé la nuit et j'y pense encore. Pas facile de rendre la folie aussi palpable et la souffrance aussi belle, l'Anne qui joue Blanche est stupéfiante et l'Eric incarnant Stanley remuant au possible, franchement j'ai vraiment beaucoup aimé et encourage tous ceux qui peuvent le faire d'aller se régaler de cet intense poétique spectacle.

Merci belle amie.

 

 

22/01/2011

l'herbe tendre

 

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- photo Laurence G. -

 

podcast

- Adrienne Pauly - L'herbe tendre -

 

D'avoir vécu le cul
Dans l'herbe tendre
Et d'avoir su m'étendre
Quand j'étais amoureux
J'aurais vécu obscur
Et sans esclandre
En gardant le cœur tendre
Le long des jours heureux
Pour faire des vieux os
Faut y aller mollo
Pas abuser de rien pour aller loin
Pas se casser le cul
Savoir se fendre
De quelques baisers tendres
Sous un coin de ciel bleu
Pas se casser le cul
Savoir se fendre
De quelques baisers tendres
Sous un coin de ciel bleu.
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- Serge Gainsbourg -
.
.

 

 

21/01/2011

du désir

Le désir est une denrée fragile et encore difficile d'accès pour une femme qui, blessée dans son intime, tente petit à petit de le retrouver. Le désir de sexe, le désir charnel, l'appel au large, l'annonciateur déclencheur provocateur du grand voyage, celui qui vous assaille, insoupçonnable, qui vous prend aux tripes, irréversible, celui qui vous percute de plein fouet, qui vous pousse dans vos contrées inexplorées, irrépressible; cette liberté d'être tout à soi, celui-là qui est identité et liberté, vivance.

Le plaisir m'a aussi longtemps été proscrit, trop associé sans doute à la honte; encore un des méfaits pernicieux et sordide d'une utilisation d'un corps de petite fille et de son affectif à des fins non avouables, pourtant il me fut récupérable en me défaisant doucement et par petits bouts de ces vieilles peaux coupables et culpabilisantes que j'avais endossées au fil des années; il reste pourtant fragile, lui aussi, agissant souvent comme le baromètre d'une vérité cruelle et assassine enfouie loin dans un trou de ma tête. Les retrouvailles profondes et intenses de mon plaisir entier qui fait fondre mon âme et emmène tout mon être dans les bras de l'extase a été la première récompense d'un parcours insondable d'une improbable guérison. D'ailleurs, au plus j'avance, au plus j'écris, au plus mon sexe s'ouvre et je m'ouvre à lui; l'écriture agissant comme décapeur chimique d'un poison trop longtemps pris en intraveineuse intra-familiale incontournable.

Le désir lui, est plus ardu à reprendre à réinvestir à ressentir, il ne peut être que spontané, il ne peut se fabriquer mentalement par des chemins de traverse et ne peut se nourrir de culpabilité; dans une construction mentale d'une carte du monde si on t'impose trop petite des choses éloignées ce que tu es en âge de comprendre et de gérer voire de digérer, on t'enlève cette liberté essentielle de laisser venir à toi et en toi tes sensations. C'est, à peine née qu'on te jette en prison. Un esclavage spirituel et corporel grave qui te blesse et t'arrache à toi-même longtemps voire, à vie. Pourtant, depuis peu, parfois, il me capte, m'étreint et me trouble au détour d'un mot, d'un regard, d'une rencontre, là encore l'écriture joue son rôle bienfaiteur d'ouverture, et après avoir été, pendant plus de vingt ans dans l'énorme besoin et l'étourdissante envie d'être désirée, je me retrouve enfin, mais à dose ténue, désirante, actrice de mon désir et dévorée par lui, quelle jouissance!

Comment pourrais-je alors cesser de coucher des mots gris sur le papier vierge, comment pourrais-je me refuser cette voie qui m'est donnée du bout des doigts, comment ne pas s'ouvrir entièrement à elle qui m'offre ainsi une existence réelle et engage tout mon être dans cette rédemption? Encore des vieux débris de culpabilité et des vieux fonds de honte qui traînent dans les limbes de mon cerveau et dont j'ai bien du mal encore à me défaire! "Ce qu'on essaye souvent et qu'on ne cesse de vouloir, on finit par réussir à l'obtenir"... est-ce que Sigmund  cette fois aurait dit vrai? C'est là mon désir le plus grand que celui d'être un être de désir doublé du plaisir de l'être, d'en prendre et d'en donner...

 

 

18/01/2011

du plaisir

 

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" Seul le battement à l'unisson du sexe et du coeur peut créer l'extase."

- Anaïs Nin -

 

26/08/2010

plaisir féminin

- Hey ! Viens-là Germaine, regarde un peu vir de quoi il parle dans c’canard !


- Ben, quoi Gaston, t’as l’air bien en foufelle !!


- Y parle du « plaisir féminin » ! Tsé, c’est pas tous les jours que nous on va savoir tout c’que tu m’dis pas…


- Ben, demande grand niais, qu’est-ce que tu veux savoir que tu ne saches déjà ?


- Attins un ch'tio peu, r’gardes-y, non mais j’rêvasse, y dise que « 20% des femmes simulent l’orgasme » !


- Et alors, j’vois pas où est le problème, c’étot pas un scoop ça m’in garchon !


- Scuze, moi ça m’fait tout drôle ! Quand tu crie après t’mère c’étot qu’du cinéma ?


- Gaston, min Gaston, min’unique, tu t’fos du mal là, tsé ces carabistouilles elles étos bonnes que pour les autres greluches, ta Germaine elle, c’étot pas une actrice, quand elle crie et demande après m’sieur l’curé c’est qu’elle voit les portes du paradis !


- Ah ! j’ferais mieux d’arrêter de lire toutes ces conneries et aller tuter un coup avec les potes.


- C’est ça, t’inquiètes, te fais donc pas d’mouron, quand je crie, je crie, c’est pas d’la bagatelle ! Pis c’est quoi au juste, « le plaisir féminin » ?

 


15/08/2010

ça existe, ça porte un nom, c'est le titre d'un film!

Piqué à Laurence, savoureux...

 

 

de la poésie...

Un aparté juste sur la poésie, après avoir lu chez Venise les dires de Dany Laferrière à ce sujet et puis sans avoir osé réagir au propos de Prométhèe V. chez Christian comme quoi le terme poète..., j'ai eu une soudaine envie de parler poésie et de ceux qui la font, de ceux qui la transpirent, de ceux qui la mettent au monde. Tout à chacun dirait notre cher Giulio, oui sans doute, il est poésie dans beaucoup de nos gestes, dans nos paroles aussi et dans celle qu'on ne dit pas. Je m'en nourris j'avoue depuis toujours, avec délectation non feinte voire même jouissance, j'en aime l'inédit j'en aime la réjouissance j'en aime aussi parfois l'amertume et l'effroi comme peut-être la vie, c'est ainsi que d'ailleurs elle est, vivante vibrante appelante et si délicate si violente à la fois si parlante à ce moi enfourné emberlificoté enchâssé dans des orties austères, elle a toujours été et le sera toujours mon air mon oiseau rare mon univers.

Alors un grand merci aux poètes, troubadours et faiseurs de rêves, je ne peux me passer d'un vers d'Eluard, d'un tourment de Baudelaire, d'un zeste de René Char, et comme j'aime les vers de ce cher Mokhtar, de mon ami Jalel et de Gaston Miron et de mon Ange Noir! comment vivre sans Apollinaire sans Prévert, sans Rimbaud sans Nelligan sans poésie sans elle, tous les jours j'y goûte, je m'y abreuve, grand bien m'en fasse!

Je ne saurais vivre sans.