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11/09/2013

Air

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- "Air" de Maillol - Jardin des Tuileries -



09/09/2013

Jean Arp

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" Les hirondelles croient aux anges des nuages."

- Jean Arp -

 

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" Dans ses sculptures, dans ses reliefs, ses peintures ou ses poèmes, seul ou en collaboration, Arp manifeste la permanence de son attitude devant l ’art et la vie. L’humour si particulier que l ’on y décèle souvent, et qui ne fut certes pas étranger à la participation très active de Arp au mouvement Dada, n’est pas le signe d’un vain goût pour la plaisanterie gratuite, mais celui d’un état de défense contre la bêtise qui se prend au sérieux, d’une curiosité ravie devant les découvertes de l ’esprit créateur, et, aussi, une forme exquise de la pudeur. Artiste pour qui le sentiment et la sensualité existent, et jamais enclin à se soustraire aux exigences les plus difficiles à exprimer de son tempérament, Arp est plasticien le plus naturellement du monde. Il possède la faculté rare d’unir, en art, la tendresse à la puissance."

- L. Degand -




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« For Arp, art is Arp ». 


L’expression est de Marcel Duchamp.

En dépit de son évidence, cette allitération nous incite à interroger l’art selon Arp, qui ne répond pas à une définition, une appartenance, un style, une technique, mais tend davantage à se faufiler entre tout et tous. Son parcours, en effet, invalide une lecture linéaire et sans nuances de l’histoire des avant-gardes : des jalons documentaires très choisis montreront qu’il a su faire fi des querelles de chapelle et concilier l’inconciliable, par exemple l’expressionnisme et Dada, Dada et le surréalisme, le surréalisme et l’art constructif. 

 

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« J'emploie très peu de rouge.

Je me sers de bleu, de jaune,

un peu de vert, mais surtout,

comme tu le dis, du noir,

du blanc, du gris.

Il y a en moi un certain besoin

de communication avec l'être humain.

Le noir et le blanc, c'est de l'écriture. »

 

- Jean Arp -

 

 

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 Jean Hans Arp est né en 1886 à Strasbourg, en Alsace annexée, d’une mère française et d’un père d’origine allemande. Le double prénom de Jean et Hans qu'il aime à se donner illustre sa double appartenance. Il parle français avec ses parents et allemand à l'école. Mais surtout, en famille comme avec ses camarades, il utilise le dialecte alsacien. 
     Exclusivement occupé par la passion du dessin, Arp fait des études médiocres. En désespoir de cause, ses parents le confient au strasbourgeois Georges Ritleng, pour qu'il guide ses débuts de peintre. Dès 1903 paraissent en revue deux premières œuvres : une gravure accompagnée d'un poème écrit en dialecte strasbourgeois. Après des études à l'Académie de Weimar, il suit à Paris les cours de l'Académie Julian. 
     A 24 ans, Jean Arp se met à voyager : il rencontre Kandinski, Delaunay, Ernst, Modigliani, Picasso, Jacob, Apollinaire. Lorsque éclate la guerre, il part s'installer à Zurich où il expose ses premiers collages et fait la connaissance de Sophie Taeuber, qu'il épousera en 1922. 
     En février 1916, Arp, Tzara, Hülsenbeck et Hugo Ball fondent le mouvement Dada. A la fin de la guerre Arp et Tzara portent le dadaïsme à Paris et entrent en contact avec la revue Littérature, dirigée par Aragon, Breton et Soupault. 
     De 1926 à 1928, Arp et sa femme travaillent avec Theo van Doesburg à l'aménagement de l'Aubette à Strasbourg. Les expositions consacrées aux sculptures de Jean Arp se multiplient en Europe et aux Etats-Unis. En 1940, Arp et sa femme se réfugient à Grasse, puis, en 1942, quittent la France pour la Suisse. C'est là que, l’année suivante, Sophie Taeuber trouve la mort. 1963 : Grand Prix National des Arts en France. 1965 : Prix Goethe de l'Université de Hambourg., 1966: restauration d'une église à Oberwill en Suisse (autel, fonds baptismaux, bénitier ). 
     Jean Hans Arp meurt à Bâle le 7 juin 1966.

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CUIS-MOI UN TONNERRE

Arrose-moi la lune.
Brosse-moi les dents de mes échelles.
Transporte-moi dans ta valise de chair sur mon toit d'os.
Cuis-moi un tonnerre.
Enferme-moi les tremblements de terre dans une cage
et cueille-moi un bouquet d'éclairs.
Coupe-toi en deux et mange une de ces moitiés.
Ejacule-toi en l'air plus fier que les jets d'eaux de Versailles
Brûle-toi roule toi en boule.
Sois une boule au rire archaïque
qui roule autour d'une pilule.
Tire toutes tes langues aux roses.
Donne tes langues aux doux rhinocé-roses.
Rata-toi en ratatouille.
Grenouille-toi en grenouille.
Appose-toi en signature sous ma lettre.

"Le voilier dans la forêt"
- Jean Arp -


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 "L'homme fait à tous les instants des déclarations définitives sur la vie, l'homme et l'art, et ne sait pas plus que le champignon ce qu'est la vie, l'homme et l'art."


- Jean Arp -


 

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07/09/2013

En vie

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- Exposition Reza, berges de Seine -

 

" On circule, on avance. Vers quoi, vers qui se dirige-t-on ? Le bout de la promenade ? La fin de journée ? Peut-être le repas du soir, le film du dimanche à la télévision, la tiédeur su sommeil... Demain, de quoi sera-t-il fait ? Et plus tard, qu'est-ce que ça veut dire ? A quoi cette vie tient-elle ? Un battement de montre contre le poignet ? Des espoirs, des projets, des désirs ? Quoi au juste ? Du bonheur ? Connaît-on la recette ? Retourner sur la promenade ? Manger d'autres glaces à la fraise ? Regarder courir les enfants ? C'est quoi, demain ? C'était quoi, hier ? Nos visages un peu dans le vent ? Quelque chose qui n'est pas encore arrivé ? Une escale ? Un oubli ?

On circule toujours, on avance. On se pose sur un banc, comme font les oiseaux sur les branches. Il semble qu'on ne souffre pas, mais parfois qu'on s'ennuie un peu. Comme si l'on attendait que quelque chose se passe, comme si l'on espérait davantage. Heureusement c'est l'été; il fait doux. On tiendra bien ainsi jour après jour, jusqu'à l'hiver. On a des provisions en soi. De quoi, au juste, on ne sait pas. On s'alimente par les yeux, les heures, les pas. L'important, se dit-on, est de subsister sans chagrins. Ailleurs, c'est guerre, tueries, famine... De pleines charrettes de misère."

- Jean-Michel Maulpoix - Une histoire de bleu -



02/09/2013

Mains

 

28/08/2013

Songe d'une nuit d'Août

 

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- Antoine Bourdelle - Le pommier abandonné -



24/08/2013

Cheveux au vent

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- Sculpture Kathleen Girdler Engler -

 

21/08/2013

Lindsay Kemp

 

 

 

19/08/2013

Le jardin des Tarots

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" Si la vie était un jeu de cartes nous sommes nés sans connaître les règles et nous devons nous satisfaire de ce que nous avons en main et jouer le jeu. Le tarot est-il seulement un jeu de cartes ou y a-t-il une philosophie derrière? "

 Niki de Saint Phalle -

 

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Le jardin des Tarots (Giardino dei Tarocchi) est un environnement d’art constitué de sculptures monumentales et situé à Garavicchio de Pescia Fiorentina, une frazione de Capalbio en Toscane. Il a été créé par l'artiste française Niki de Saint Phalle (1930-2002).

Basé sur les 22 arcanes du jeu de tarot, il a été réalisé entre 1979 et 1993. Construit avec la participation initiale du mari de l'artiste, le sculpteur Jean Tinguely (qui fit les structures), et avec l’aide de nombreux ouvriers, il fut ouvert au public en 1998.

 

" Je suis l'architecte du jardin, j'ai imposé ma vision parce que je ne pouvais pas faire autrement. Ce jardin a été fait avec beaucoup de difficultés, d'amour, d'enthousiasme fou, d'obsession et plus important de tout, rien n'aurait pu m'arrêter. Comme dans tous les contes de fées avant de trouver le trésor j'ai rencontré sur mon chemin des dragons, des sorcières, des magiciens, et l'ange de la tempérance."

- Niki de Saint Phalle -

 

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" L'impératrice est la grande déesse, elle est la reine du ciel, la Mère, la putain, l'émotion, le sacre magique et la civilisation. L'impératrice je l'ai faite dans la forme d'un sphinx. J'ai vécu pendant des années dans cette mère protectrice. Elle m'a servie comme centre pour mes rencontres avec l'équipe. C'est ici que nous buvions notre thé et café. Elle exerce sur tous une attraction. Fatale ! "

 

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" Au tout début du jardin, j'étais accablée par l'arthrite rhumatoïde et je pouvais à peine marcher et utiliser mes mains, mais j'ai continué. J'étais ensorcelée. Je sentais aussi que c'était ma destinée de faire ce jardin n'importe la grandeur des difficultés. 

Dans la carte de l'Impératrice, j'ai fait ma maison. Je vivais et je dormais à l'intérieur de la mère. Elle est devenue le centre du jardin.

L'immersion totale était la seule manière de réaliser ce jardin. le jardin des tarots n'est pas seulement mon jardin, c'est aussi le jardin de tous ceux qui m'ont aidé à le réaliser. "

- Niki de Saint Phalle -


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" La Justice implique se connaître soi-même. Pour être juste il faut pouvoir se juger soi-même, et rencontrer sa propre ombre, avec cette sagesse alors on pourra juger les autres et les situations avec un oeil de compassion. La vraie justice n'est pas aveugle, elle amène une vision d'universalité."

 

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"La tour de Babel. Certains appellent cette carte la maison de Dieu. Elle représente les constructions physiques et mentales qui n'ont pas des bases solides. la tour n'est pas seulement négative, elle donne une leçon. les fabrications mentales complexes doivent s'écrouler. Il faut casser nos murs mentaux et y voir à travers."

 

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" L'Ermite est le chercheur d'un trésor spirituel et il sait que la recherche doit se faire à l'intérieur de lui-même et à travers le coeur. L'oracle qui se trouve aussi au jardin est la version féminine de l'Ermite."

 

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" Le choix. Certains jeux de tarots appelle cette carte les amoureux. Adam et Eve était le premier couple de notre civilisation et ont fait le premier choix. C'est pourquoi j'ai choisi de les représenter dans cette carte. La carte implique qu'il y a un bon choix et un mauvais choix mais il faut se souvenir que nos erreurs peuvent parfois nous amener plus près de la vérité de nous-mêmes."

 

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" La Tempérance. j'ai eu beaucoup de difficultés à comprendre cette carte, c'était trop loin de ma nature passionnée. La Tempérance me semblait un compromis, le chemin du milieu. Un jour la lumière m'a éclairée, la Tempérance était le CHEMIN JUSTE. j'en ai fait un ange, de cette carte qui couronne la Chapelle de la Tempérance. A l'intérieur il y a une chapelle avec une Madone Noire et beaucoup de miroirs qui reflètent le cosmos. La réflexion de la réflexion."

 

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" La lune est la carte de l'imagination créative et de l'illusion négative. La lune est une carte intérieure, passive, mystérieuse, énigmatique. La lune affecte les marées des océans, les règles des femmes, l'accouchement et toute chose en rapport avec l'eau. La lune peut-être périlleuse ou offrir un pouvoir d'imagination."

 

" Le tarot m'a donné une grande compréhension du monde spirituel et des problèmes de la vie et aussi un éveil aux difficultés qui doivent être surmontées pour qu'on puisse aller à la prochaine épreuve et à la fin du jeu trouver la paix intérieur et le jardin du paradis."

- Niki de Saint Phalle -


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18/08/2013

Le cloître de Torri

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16/08/2013

Les jardins de Bomarzo

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De Rome, il faut à peine une heure de route, en direction de Viterbe pour rejoindre, dans une vallée échancrée par les collines et les calanques de tuf, le village médiéval de Bomarzo. Les maisons, plantées sur un éperon rocheux, sont surplombées par le château Orsini. Il faut être attentif pour ne pas rater les panneaux indiquant, en contrebas, le«Parco dei Mostri», le parc des monstres. Discrétion ou indifférence, pour un jardin pourtant cité dans tous les livres d’histoire de l’art, oublié durant quatre siècles, redécouvert à la fin des années 30 par Dali, et depuis objet de fascination pour de nombreux artistes: Cocteau, Brassaï, Mandiargues ou Antonioni. Pat tenait à me le faire découvrir et à le découvrir lui-même. Il a eu raison. Cet endroit est terriblement magique. De la poésie pure. Nous devions y rester une heure et y avons presque passé la journée. Tant de beauté!

 

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Avec l'aide du petit plan qui nous est fourni à l'entrée particulièrement insignifiante en construction préfabriquée au bout d'un parking non aménagé, on entre dans l'antre par une porte fortifiée accueilli par deux sphinx dédiés à l'empereur Auguste et qui transmettent leur message de bienvenue gravés dans la pierre grise à grandes lettres rouges majuscules en latin qui nous disent: "Si le promeneur aux sourcils froncés et aux lèvres serrées ne vient pas dans cet endroit, il ne sera pas non plus capable d'admirer les sept merveilles du monde" et "Toi qui entre ici sois très attentif et dis-moi si ces merveilles ont été réalisées par erreur ou bien comme forme d'art". On identifie alors  chacune des statues et édifices qui jaillissent prodigieusement des gros blocs de pierre comme sortant de terre. Glaucus, d'abord, le pêcheur devenu divinité marine et qui amoureux de la nymphe Scylla demande un philtre d'amour à Circé qui en pince pour lui et qui métamorphose Scylla en monstre. L'expressivité de la sculpture est saisissante et perdure à travers les siècles.

 

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Plus bas, en descendant un grand escalier de pierre aux marches éffritées par l'érosion, on découvre soudain une sculpture colossale et brutale: un Hercule au visage serein en train d'écarteler un homme, Cacus ou le mal incarné, qui ressemble déjà à un pantin. Une violence inouïe. " Le geste par sa brutalité commande aux yeux de se fermer", écrivait, dans son essai sur Bomarzo, André-Pieyre de Mandiargues. C'est une des pièces qui m'a le plus remuée tant elle est puissante et immense.

 

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Plus loin, on tombe littéralement en arrêt devant la beauté de la Nymphe endormie ou bien Belle au bois dormant, comme elle est souvent surnommée. La grande nymphe, signifiant la pureté selon l'étymologie grecque couchée semble à mi-chemin entre le sommeil et la mort. Pirro Logorio voyait en elle l'image d'Ariane endormie entre un amour terrestre et un amour extra-terrestre. Elle saisit par sa taille et par son étonnante présence. Je suis restée devant un long moment, scotchée et fascinée.

 

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En continuant la promenade, on va de surprises en surprises et d'émotions en émotions. On rencontre Furie dont l'origine remonte aux Erinyes grecques qui d'abord semblable aux Arpies est devenue la gardienne de la gloire nationale et de la fertilité de la terre. Son étonnante queue de dauphin lui confère une grâce particulière et l'associe au monde marin. Spectaculaire.

 

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Plus loin encore, on croise une grotte moussue où se nichent trois grâces, on découvre un Neptune majestueux, puis un dragon assailli par chien, lion et loup, les crocs plantés dans ses chairs ; un éléphant enserrant de sa trompe un légionnaire ; une grande déesse nue dont la nuque est entourée d’angelots. «Un nu à la fois voluptueux et naïf, rongé par les intempéries, détérioré, couvert de taches de moisissure et de mousse», décrit la romancière néerlandaise Hella S. Haasse dans son livre sur le bois des monstres. Des statues barbares, surgissant de la terre. Une profusion de virtuosité qui donne le tournis. Comme cette petite maison penchée, bâtie toute de biais, au bout du jardin. On la dirait repoussée par la main d’un géant, assez clément pour l’épargner au bord de la chute.


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On tombe enfin sur une énorme tête, pétrifiée dans un cri d'épouvante. C'est "L'Ogre", un des noms du roi des enfers. Il prend un aspect de plus en plus féroce au fur et à mesure que la végétation le couvre nous dit le petit guide et son expression change selon l'heure et la lumière. C'est de loin la sculpture la plus photographiée et visitée. Devenue l'emblème de Bomarzo, ce masque géant exprime très bien l'impuissance désespérée de celui qui se sent frappé par son destin. On a le sentiment d'entendre crier du fond de la pierre taillée.

 

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Objet de maintes recherches historiques depuis sa redécouverte, minutieusement ausculté par l’Institut d’histoire de l’architecture de Rome, le bois sacré (au sens de magique) de Bomarzo, si différent des jardins géométriques de la Renaissance italienne, reste une énigme. Personne encore n’a tranché sur le sens de cette collection de statues ou du parcours labyrinthique que dessine le bois. La plupart des chercheurs s’accordent sur la personnalité du concepteur, le maître de Bomarzo, le duc Vicino Orsini. Né en 1523, dans une prestigieuse famille romaine, au service des Etats pontificaux, l’homme était un fin érudit, qui se faisait envoyer de Rome les livres les plus récents. A 37 ans, las des campagnes militaires, de la cour et des villes, il se retire à Bomarzo pour savourer enfin la vie familiale et rurale. Mais son épouse adorée, Giulia Farnèse, meurt. En proie à la mélancolie, le duc se fait «citoyen des bois» et s’emploie jusqu’à sa mort, qu’on situe en 1586, à parfaire sa résidence, pour «épancher son âme», comme l’indique une inscription sur l’une des sculptures. Une des versions de l'histoire de ce jardin qui laisse rêveur. Ces «merveilles» au sens où l’entendaient les maniéristes, eux qui cherchaient à s’affranchir des normes, des règles de l’anatomie comme de la réalité : par l’extravagance, le monstrueux ou l’exotique, voulant éblouir, étonner, et susciter ainsi le questionnement, la réflexion philosophique sur nos peurs d’humains, ne quittent pas ma mémoire depuis que je les ai croisées. C'est certain, sur moi, le charme de Bomarzo a vraiment opéré...

 

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18/07/2013

Voyage intérieur

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- Photo Sophie Zénon -



podcast

- Gymnopédies - Satie -


11/07/2013

Grégoire Alexandre

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- Photos Grégoire Alexandre -



08/07/2013

Love

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- Toile Nicoletta Tomas -

 

03/07/2013

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- Cocteau - Lettre à Paul Valery, 1924 -

 

02/07/2013

Thomas Devaux, la photographie au pinceau

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Au premier coup d'oeil, on dirait du dessin ou de la peinture. Ses visages de femmes ont des traits délicats. Ses corps se détachent sur des fonds de couleur épais, noirs ou rouges, comme des murs peints. Pourtant, il n'en est rien. A partir de simples clichés pris dans les backstages des défilés de mode de Paris ou de Milan, Thomas Devaux, 31 ans, recrée un tout autre monde. Il fait de ses photos de corps et de textures sa matière première. Après quelques heures de travail sur Photoshop, ses mannequins d'un jour ressortent transformés, parfois à peine reconnaissables. Ne prenons pas ce garçon pour ce qu'il n'est pas, un photographe de mode, mais pour un serial photographer à l'affût de nouvelles proies: une robe en dentelle, une chevelure brune, une main, un bébé... Autant d'éléments qui vont lui servir à recomposer un univers bourré de symboles.

 

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C'est avec le collage que l'ex-étudiant en cinéma, devenu photographe de défilé par hasard, a commencé à sévir. Il s'est emparé d'images prises dans de vieux livres d'art réalisés par héliogravure dont il aimait l'esthétique noir et blanc charbonneux, pour les recomposer numériquement à sa façon. En 2009, il se met à retoucher ses clichés de mannequins. Il matérialise l'arrière-plan, redessine le modèle. "Non pas pour obtenir des corps parfaits ennuyeux, mais pour figurer des métaphores", explique-t-il. Dans une photo intitulée La Culotte, une belle brune aux lèvres rouge sang n'a qu'un oeil ouvert, l'autre est effacé pour, dit-il, "mieux exprimer qu'elle est à l'intérieur d'elle-même". Dans sa dernière série, également titrée Attrition en référence au terme médical "usure", il va encore plus loin. Les corps sont plus décomposés, l'étrange et le fantastique surgissent, rappelant les tableaux des maîtres symbolistes, Odilon Redon et Gustave Moreau. Thomas Devaux n'est pas peintre, mais son art de la retouche fait déjà de lui un magicien.  (Source L'Express)

 

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En intitulant l’une de ses séries “Attrition”, il semble insister sur l’idée d’usure. Une notion qui n’implique pas toujours la détérioration. Car si les marques du temps détruisent certains aspects, elles en révèlent également d’autres. Finalement, son oeuvre abime la beauté pour la sublimer hors des canons conservateurs et fachisants. Elle rassemble des approches traditionnelles et les ouvre à la modernité. Elle intègre la dimension cyclique de l’existence et rappelle que ce qui nait meurt et ce qui meurt renait sous une nouvelle forme.

 

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28/06/2013

L'aurore

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- Paul Delvaux -



22/06/2013

Standing Woman

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Sculpture de Gaston Lachaise


 

« Tu es la déesse que je cherche à exprimer en toutes choses »  écrit Gaston à sa femme Isabelle qui sera toute sa vie son inspiratrice en ne posant jamais pour lui comme modèle, Gaston préférant travailler de mémoire.

Créée en 1932 et installée en 2000 dans les jardins des Tuileries, "Standing Woman" est caratéristique de l'oeuvre de Lachaise par ses formes voluptueuses, ses longues jambes et son torse puissant, à l'image des déesses antiques de la fécondité.

Impressionnante.

  

20/06/2013

Simon Hantaï

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 " Le pliage ne procédait de rien. Il fallait simplement se mettre dans l'état de ceux qui n'ont encore rien vu ; se mettre dans la toile. On pouvait remplir la toile pliée sans savoir où était le bord. On ne sait plus alors où cela s'arrête. On pouvait même aller plus loin et peindre les yeux fermés. "

- Simon Hantaï -

 

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L'exposition qui se tient jusqu'au 2 septembre au centre Pompidou de Paris est la première de grande ampleur depuis plus de 35 ans consacrée à cette figure de l'abstraction en France. 

Après avoir représenté la France à la Biennale de Venise en 1982, "le peintre n'a plus voulu exposer et s'est volontairement mis en retrait du monde de l'art", rappelle Alfred Pacquement, directeur du musée national d'Art moderne et commissaire de l'exposition. L'artiste n'est plus apparu que ponctuellement lorsqu'il a fait des donations de certaines de ses oeuvres au musée d'Art moderne de la Ville de Paris et au Centre Pompidou. 

L'exposition, éblouissante, déploie plus de 130 peintures, la plupart de très grand format. Elles sont présentées de façon chronologique, de 1949 jusqu'aux années 1990. 

 

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Né dans un village hongrois en 1922, dans une famille de paysans catholiques souabes, le jeune homme étudie à l'école des Beaux-Arts de Budapest. Il y rencontre en 1945 Zsuzsa, une jeune étudiante juive qui deviendra sa femme. 

 

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Ayant reçu une bourse (jamais versée) pour la France, Hantaï et son épouse quittent la Hongrie en 1948. Le couple visite l'Italie puis arrive à Paris, sans un sou. 

Un jour de 1952, Hantaï dépose une petite oeuvre devant la porte d'André Breton. Le poète décide de l'exposer. Le peintre entre dans le groupe des surréalistes qu'il quittera trois ans plus tard. 

Ayant découvert Jackson Pollock, Hantaï se tourne vers l'abstraction gestuelle. Il peint rapidement, racle la peinture avec un morceau de réveille-matin: cela donne "Sexe-Prime" (1955). 

En "aveugle

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Intellectuel, le peintre consacre l'année 1959 à deux toiles monumentales, qu'il travaille simultanément. Le matin, il réalise "Ecriture rose", couvrant la toile de textes religieux et philosophiques, superposant les encres, le rose finissant par émerger sans jamais avoir été utilisé comme couleur. L'après-midi, il passe à "A Galla Placidia", en référence au mausolée de Ravenne. 

 

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Dans les années 1960, l'artiste change de "méthode" et se tourne vers le pliage. La toile est froissée, pliée, roulée, puis recouverte de peinture souvent monochrome. 

"Hantaï disait peindre comme un aveugle, sans voir ce qu'allait donner le résultat final", souligne M. Pacquement. La toile était ensuite déployée, tendue et l'oeuvre se découvrait. 

 

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L'écrivain Dominique Fourcade, co-commissaire de l'exposition, qui, comme M. Pacquement, a bien connu l'artiste, se souvient avec émotion de la façon dont l'artiste concevait ses "Tabulas", grands tableaux des années 1970. Réalisés avec une technique de noeuds placés à intervalles réguliers, ils se présentent comme un quadrillage de rectangles monochromes. 

 

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"Les toiles étaient si grandes qu'Hantaï ne pouvait pas les défaire tout seul. Il attendait le retour de ses enfants, ou à défaut des visiteurs. Chacun tirait. C'était comme une détonation, une explosion de lumière et de couleur". 

L'innovation a ses revers: en 1982, les "Tabulas Lilas", pliages en blanc sur blanc, peints sur de la toile à drap non préparée parviennent à produire une lumière lilas diffuse et mystérieuse. Ils sont présentés au mur et au sol dans la galerie Jean Fournier à Paris. "C'était divin", se souvient M. Fourcade. Las, en un mois et demi, la lumière du jour avait fait jaunir de façon irréversible les toiles. Il n'en reste qu'une en bon état, que la famille Hantaï a accepté de prêter sous des conditions d'éclairage protectrices. 

 

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A 60 ans, Hantaï se retire et cesse peu à peu de peindre. L'exposition s'achève sur un humble petit "Pliage à usage domestique" (1990), fait de salissures sur un chiffon...  ( Source AFP )

 

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19/06/2013

Tania

Elle s'appelle Tania. C'est une amie d'amis. Je ne l'ai pas encore rencontrée mais ça ne saurait tarder. La prochaine fois que je descends dans le midi, c'est promis. Elle aime fabriquer des photographies qui ressemblent à des tableaux. Ses images me touchent. Une grâce, une force et une vibration particulière. Tout un monde déjà en fait. Hâte de la connaître mieux, hâte de savoir ce qui l'anime et ce qu'elle veut exprimer d'elle au travers de son art, hâte d'en savoir davantage...

 

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- Oeuvre de Tania Thune Larsen -



18/06/2013

Pluie de soleil

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- Klimt - Eaux mouvantes -


C'était un jour d'été. Les champs de lavande s'étalaient à perte de vue. Je m'étais allongé au milieu de l'un d'eux, admirant le ciel et pensant à elle. Elle, que je venais d'apercevoir nue, offrant son long corps souple à l'ondée frémissante qui venait de s'abattre sur la campagne en fleurs. Elle était apparue comme par magie au bout de mon regard. Elle semblait rêveuse et agitée d'une tendresse vibrante. Quand le ciel lâcha d'un coup ses eaux sonores, elle quitta sa robe noire et se déchaussa doucement, pris la peine d'ôter ses sous-vêtements et, le corps nu, entama une danse sensuelle avec les gouttes de pluie glissant sur elle comme la couleur sur un papier d'aquarelle. J'aurais voulu être cette pluie, goûtant ainsi le parfum de ses pores, m'immisçant dans ses cheveux ardents, coulant le long de sa nuque altière, ruisselant sur toute la surface de sa chair. A ce moment, tout moi était en elle, j'étais comme pris d'une passion subite et d'un désir érotique insensé. La pluie s'arrêta net. La magie, elle, continua d'opérer. Ma lady Chatterley se rhabilla, apaisée et sereine et reprit son chemin les chaussures à la main. Le soleil, royal, retrouva toute sa place. L'ondée fut brève et chaude comme une douche dorée. Je laissais alors mon esprit fantasmer sur cet être fou et délicieux qu'il venait de croiser.


C'était un jour d'été, j'errais parmi les lavandes, l'âme en fleur. Je me sentais printanière et précisément prête à éclore et à exprimer ce que mon corps avait à dire. C'était une sensation étrange, profonde, violente et sourde en moi qui ne demandait qu'à sortir. La pluie se mit à tomber, drue, presque chaude, soudaine, puissante. Je n'ai pas réfléchi, je me suis dévêtue et nue, je me suis lovée en elle. Je sentais tout mon être frémir, s'offrir à l'humide, se désaltérer. Et j'ai commencé à danser ne me souciant plus de rien. J'étais bien. J'ai pensé à cette scène sous la pluie du roman de Lawrence que j'avais tant aimé adolescente, j'ai pensé à toutes mes frustrations accumulées, j'ai pensé à la vie, au plaisir, à l'amour, à l'envie d'être libre, fascinée, emportée. J'ai goûté avec une joie manifeste à l'eau vive sur ma peau, j'ai fait l'amour avec le ciel, j'étais dans un état second. L'ondée fut brève, la douche dorée s'arrêta d'un seul coup, je me sentais lavée et en paix. J'étais sereine et habitée par moi-même. Je m'aimais. Je me suis rhabillée et j'ai repris ma route, pleine, rassasiée et confiante. Jamais plus je ne serai celle que j'étais. 


Pluie de soleil. Sun Shower Power.