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31/01/2009

Le bal des actrices

 

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Après « Pardonnez-moi », règlement de compte familial, Maïwenn se livre à un exercice drôle et plus léger, avec ce docu-fiction sur les comédiennes, leur métier, ses coulisses. Karin Viard, Mélanie Doutey, Charlotte Rampling, Muriel Robin, Marina Foïs, Julie Depardieu, Romane Bohringer, Jeanne Balibar, Karole Rocher ou Estelle Lefébure jouent en liberté de leur image, de leur vécu, de leurs expériences, se montrant parfois sous un jour pas très glorieux. Karin Viard a la grosse tête ; Muriel Robin rêve de jouer un classique sans nez rouge ; Jeanne Balibar classée intello carbure aux médocs en rêvant d’un film d’action ; Romane Bohringer fait des pubs pour vivre ; Marina Foïs, botoxée à mort, aigrie, en a ras le bol des Robins des Bois, etc. Une actrice a besoin d’amour et de regards, elle est parfois humiliée, bousculée, insultée : rien qu’on ne sache déjà mais l’exercice de style, avec ses intermèdes musicaux qui dévoilent la vérité du personnage, est bien construit, bien joué. Dans ce film de femmes, la révélation est un homme : Joey Starr crève l’écran en papa poule pas caillera très drôle. C'est vrai qu'il assez étonnant !

 

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J'ai pris du plaisir à voir ce film , qui parle des actrices , bien sûr et plus généralement des névroses féminines , ce besoin de plaire , d'être aimé , regardé , reconnu . Une belle brochette d'actrices , avec leurs fragilités , leurs attentes , leurs caprices , leurs désespoirs qui en disent long sur les femmes que nous sommes . Le cinéma est aussi dans la vie ! Parfois même davantage ... Personnellement j'ai la responsabilité d'une bande de 8 femmes ( comme le film d'Ozon ) ; toutes plus belles et talentueuses les unes que les autres , toutes avec leurs fêlures et leur demande affective et leurs doutes , j'ai retrouvé tout cela dans le film de Maïwenn dont j'avais particulièrement apprécié " Pardonnez-moi " , dont j'aurais l'occasion de reparler ...


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Alors , je m'interroge , ce besoin de reconnaissance , ce besoin d'être aimé qui pousse au dépassement de soi , au rêve et à cette sorte de narcissisme touchant et ce charme , cette soif de vivre , est-ce typiquement féminin ?

 

 

14:57 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : cinema, art de vivre, femme

30/01/2009

clair - obscur

 

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" Dans l'obscurité existe la lumière, ne regardez pas avec une vision obscure.

Dans la lumière existe l'obscurité, ne regardez pas avec une vision lumineuse.

Lumière et obscurité créent une opposition mais dépendent l'une de l'autre comme un pas en avant d'un pas en arrière ."

 

Maitre Sekito

 

29/01/2009

Virturéalité

 

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Merci à vous tous , les commentaires sur ce thème de "l'amour virtuel " nombreux et enrichissants m'ouvrent vers une réflexion plus personnelle . Depuis que je me suis engagée dans cette aventure blogesque , si je puis dire , j'ai fait pas mal de découvertes , et plus particulièrement sur moi-même . La frontière que l'on croit si présente entre virtuel et réel me semble pour ma part bien mince , sans doute est ce parce que je m'investis sincèrement et intimement sur cet espace , et que les différentes rencontres que je peux y faire me semble teintées de cette réciprocité , un mélange d'ouverture , de respect , de curiosité et de réelle volonté ou besoin d'échange ; comme une correspondance à une autre échelle .

Sans doute comme dans la vie " physique ", il y a un lot de mensonge et de manipulation , mais également d'amitié sincère et de réelle affection . Les mots ont une puissance en eux-même , comme la musique , ils peuvent nous atteindre pour le meilleur et pour le pire , nous faire grandir , nous ouvrir à nous-même , ou nous détruire aussi . Et puis dans ce flot des rencontres que nous faisons tous les uns , les autres avec ce nouvel outil , il y a comme dans notre quotidien , certaines plus intenses que d'autre , car certains mots nous parlent davantage , certaines façon de penser ou d'appréhender la vie ou de voyager ...

Pas tant de virtualité que cela dans cette nouvelle réalité , pour moi en tout cas ... Ce que j'appelle virturéalité me donne des émotions aussi intenses ,  même étonnamment vivantes , et j'y goûte  , m'en nourris et avance ainsi .

 

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Une correspondance comme une multitude de portes et d'ouvertures qui s'ouvrent sur des mondes insoupçonnés , et des richesses communicables d'âme à âme par l'intermédiaire de mots frappés sur un clavier , d'images ou de sons associés , de silences aussi et de dialogues "internétisés" , de cris poétisés et de larmes retenues ou de smileys "lyesés " , de phrases érotisées et de sentiments ainsi exprimés au plus prés possible de chacune réalité . Je crois bien que ce "virtuel" est bien réel , ou que cette réalité virtuelle à priori ne l'est pas autant que l'on voudrait le penser peut-être . 

"De la puissance des mots sur le mouvoir des peaux ..." de la grâce de votre présence sur ma présence à la vie !

Virturéalité !

 

27/01/2009

virtuel

Suite à cette nouvelle trouvaille de Venise sur son blog littéraire le Passe-mot ,

 

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Peut-on "tomber" virtuellement amoureux ? Et est-ce que l'amour "virtuel" provoqué par les mots et donc , relation d'âme à âme est plus pur que l'amour réel ? Que provoque alors la mise en réalité d'un tel amour ?

 

26/01/2009

syngué sabour

henry-moore-23.4.jpg" Du corps à corps par le corps avec le corps depuis le corps et jusqu'au corps ."

- Antonin Artaud "

 

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 " Syngué sabour " d'Atiq Rahimi

Pierre de patience . Dans la mythologie perse, il s'agit d'une pierre magique que l'on pose devant soi pour déverser sur elle ses malheurs, ses souffrances, ses douleurs, ses misères... On lui confie tout ce que l'on n'ose pas révéler aux autres... Et la pierre écoute, absorbe comme une éponge tous les mots, tous les secrets jusqu'à ce qu'un beau jour elle éclate... Et ce jour-là on est délivré.

Je viens de refermer ce livre , lu d'un seul tenant , remuant et si dense . Un livre d'une grande poésie , monologue d'une femme face au coma de son époux , lâchant dans un souffle sa colère , ses frustrations , désirs inavoués , ses angoisses , et sa haine , sa peur aussi ...Utilisant alors le corps de son mari inconscient comme contact, se raccrochant à son souffle comme à une écoute, elle parviendra à lui livrer tous ses secrets, à lui confier toute sa douleur comme à une «pierre de patience» qui finira par «éclater» en lui apportant la délivrance. Parler pour mourir enfin libre. Un roman qui traite avec beaucoup de profondeur et sans fioriture de cette incommunicabilité entre les sexes opposés , de cette chape qui les empêche de s'ouvrir l'un à l'autre et à eux-mêmes , surtout quand on est une femme .Dans ce livre marquant, écrit à la mémoire de Nadia Ajuman, jeune poétesse afghane sauvagement assassinée par son mari, Atiq Rahimi apporte le regard neuf d'un homme donnant parole à une femme, tout en permettant de comprendre son bourreau. Car dans cette histoire, il n'y a pas de monstres, seulement des victimes.

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 Les mots d'Atiq Rahimi sont simples, mais ils pèsent lourds et touchent au plus juste, en plein cœur. Ils sont la voix de milliers de femmes qui souffrent. « Cette voix qui émerge de ma gorge, c'est la voix enfouie depuis des milliers d'années. » dit-elle à son mari. Il le fait avec gravité et un certain lyrisme et une certaine audace qu’il faut souligner. C’est un magnifique poème, une œuvre puissante absolument à découvrir, poignant , juste et bouleversant .

Et en «révélant» cette vérité des femmes en terre d'islam , Atiq Rahimi se veut aussi «prophète» d'un changement, d'un espoir.

 

 

 

Kees Van Dongen

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Inukshuk a signalé au MAMI l'expo de Kees Van Dongen , à Montréal jusqu'au 19 Avril 2009 . C'est un peintre que j'aime beaucoup , d'où cette petite note en amuse-yeux pour ceux qui ne peuvent aller jusqu'au Québec , et pour ceux qui le peuvent leur donner envie d'aller voir les toiles de ce grand peintre .

 

 

 

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Kees Van Dongen naît dans la banlieue de Rotterdam. En 1892, il entre à l’Académie royale des Beaux-Arts de sa ville natale. Fréquentant le Quartier Rouge, sur le port, il dessine des scènes avec des marins et des prostituées. 


Le jeune artiste s’installe à Paris en 1899. Il commence à y exposer des toiles dans la manière impressionniste, puis autour de 1905, les couleurs de ses toiles se font plus criantes et saturées, et les formes se simplifient. Le peintre expose au Salon d’Automne de 1905 avec Henri Matisse et les artistes que la critique surnomme « les Fauves ». L’année suivante il s’installe au Bateau-Lavoir à Montmartre, avec son ami Picasso, et gagne sa vie en vendant des dessins satiriques à La Revue blanche, et en organisant des bals costumés à Montparnasse. Dans ses toiles, il développe le thème des prostituées et du cirque. En 1908, Van Dongen expose avec les peintres expressionnistes allemands du Brücke, mais reste attaché au fauvisme.

Rapidement, le marchand d’art Daniel-Henry Kahnweiler signe un contrat avec le peintre, ce qui lui permet d’obtenir un large succès auprès de la bourgeoisie. Après la guerre, l’archétype de la figure féminine à larges yeux et lèvres éclatantes fait le succès de Van Dongen. En 1929 il obtient la nationalité française, et deux de ses œuvres sont admises au musée du Luxembourg. Il produit non seulement des portraits de femmes de la haute société (Madame Jenny Bernard, 1923), mais également des lithographies et des dessins illustrant la vie de Paris (Le Mauvais Shimmy, 1921). Van Dongen devient un peintre à la mode et sa fortune est considérable. Il achète une somptueuse villa à Cannes qu’il baptise avec une ironie grinçante « le Bateau-Lavoir ».

Kees van Dongen meurt en 1968 à Monte Carlo, à l’âge de quatre-vingt-onze ans.

 

 

 

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Kees Van Dongen a beaucoup fréquenté les cirques dont le célèbre  Médrano au pied duquel il exposait ses toiles ... à même le sol. Vision classique du clown triste sauf que chez Van Dongen, tous les gens sont tristes . Evidemment on peut lui reprocher d'avoir surtout peint des portraits de la haute , et d'avoir bien gagné sa vie grâce à ce milieu , il n'a sans doute pas révolutionné la peinture mais il y a une touche , une sensibilité qui m'émeut , peut-être , oui , cette sorte de tristesse , de quête ... Je ne sais pas dire , mais à chaque fois que j'ai eu l'occasion d'en voir un , chaque fois j'ai été touchée . 

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"D'accord avec la psychologie, l'art, depuis les débuts du XXéme siècle, a décelé; conquis des montagnes de mouvants désirs, les geysers inavoués, les coraux de l'inavouable, les algues d'un tumulte dont, au bord de la plage d'apparence, le flâneur de la surface n'aurait su prévoir les sous-marines splendeurs.

Dés lors il n'y a point d'abîme où ne doive avoir le courage de plonger qui se propose de représenter l'homme . mais que la zone hier interdite ne prétende point aujourd'hui figurer le paradis retrouvé .

La flamme d'une vie intérieure, si intense soit-elle, ne saurait déceler à elle seule ni éclairer le monde qui est, ni suffire pour forger le monde dont un strict minimum de bonne foi et d'intelligence donne à vouloir qu'il soit et à faire en sorte qu'il devienne."  -René Crevel-

 

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00:01 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : art, peinture, expo, montréal

25/01/2009

La fessée

arton737-104x200.jpgJe lis rarement le journal , mais ce matin , une fois n'est pas coutume je l'ai feuilleté et je suis tombée sur cet article sur l'abolition de la fessée qui devrait arriver en France , cette année . Je savais que la Suède avait été le premier pays a adopter cette loi , j'ignorais en revanche que les Pays-bas , la Grèce , le Portugal et l'Espagne lui avaient emboîté le pas ; d'après cet article la France reste indécise et partagée sur le sujet ...

C'est drôle , la semaine dernière , je dînais avec mon fils aîné et nous parlions justement de cette fameuse gifle dont il se souvient , qui lui fait encore mal, reçue par son père à la volée , en pleine rue , une des seules d'ailleurs , sans doute est ce pour cela qu'elle l'a tant marqué , et aussi de ces fessées que sous la colère , je m'étais permise ; je reconnaissais que c'était moi que ça soulageait et qu'avec le recul , en aucun cas je ne pense que cela est pu être bon pour lui .

Moi , mon père me faisait venir vers lui , et il enlevait son ceinturon ; un rituel beaucoup plus humiliant et moins spontané je dois dire , mais le plus humiliant de tout , plus encore , c'est que je devais moi-même soulever ma jupe et présenter mon petit derrière à la colère patriarcale . Rien que de l'écrire , la bouffée de honte remonte !

images.jpegMaman avait une autre technique , terriblement efficace, elle avait acheté un martinet aux lanières multicolores , et il suffisait qu'elle le brandisse , en me regardant après l'avoir juste utilisé une ou deux fois peut-être ! Là tous pleurs, cris, refus ou désobéissance s'arrêtaient net ! Jusqu'à 5 ou 6 ans , ensuite elle n'a plus eu besoin de sortir quoique ce soit , elle faisait son regard " martinet " et ça suffisait ; j'avais intégré !!

Hum , pas des pensées très gaies pour un Dimanche matin , mais pourtant , je relis cette phrase ironique du journal : " Quand on frappe les adultes , c'est une agression . Quand on frappe les animaux, c'est de la cruauté. Quand on frappe les enfants  c'est pour leur bien " !!  Et ce médecin militant qui dans son rapport démontre la corrélation entre la violence reçue par un sujet et le multiplication d'accidents et de maladies psychosomatiques . Alors ?

Mon être avait trouvé la solution et a occulté pendant plus de vingt ans toutes ces épreuves , j'ai somatisée , ça et tout le reste , toute cette maltraitance emagasinée , maintenant , c'est sorti de moi et je n'ai plus toutes ces tensions internes . Je ne sais pas si interdire la fessée est une bonne chose en soi , peut-être , cela permet de prendre conscience , je crois surtout qu'il faudrait expliquer les conséquences de la violence sur un enfant , expliquer que c'est le même cerveau qui perdure du bébé à l'adulte et peut-être essayer de comprendre ce que ressens l'enfant face à ce geste ! Et puis lire ou relire Alice Miller ...

 

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24/01/2009

droit à l'erreur

 

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"Les être humains sont la seule espèce qui a le droit à l'erreur. Si une fourmi échoue, elle meurt . Mais nous, nous avons la possibilité de tirer la leçon de nos erreurs, de nos échecs. Et c'est comme ça que j'apprends. Je tombe, je me relève et je recommence. "  -L'engle-


podcast

 

 

 

22/01/2009

"sexplorer"

Réponse à " Voyage "

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                       - Auguste Rodin -

 

Ainsi ce "voyage " pour certains d'entre vous est lié inconsciemment au sexe féminin , cela m'a surprise et puis aussi enthousiasmée ! Je pense sincèrement et le plus délicatement possible qu'il n'y a pas de plus grande traversée que celle-ci , l'union de deux sexes ... Pas de plus merveilleux voyage !

Je suis particulièrement sensible à vos commentaires et je reconnais que l'oeuvre choisie pour illustrer ce propos de Marcel Proust pouvait susciter des réactions étonnantes , l'origine du monde ! Je n'y avais pas pensé .... mais finalement , on naît d'un cri , d'un jaillissement , et la source n'est pas neutre puisqu'il est de sexe féminin , celui que tous , hommes et femmes confondus , on met des années à appréhender , à comprendre , à apprivoiser !

Source de vie , de plaisir et de souffrance aussi ... L'équation n'est pas des plus simple , le plaisir non plus , mais la volonté et le désir eux restent si vivaces ...

Le voyage en vaut la peine !

 

 

 

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                                -oeuvre de Gérald Rast -

 

"Le véritable voyage , ce ne serait pas d'aller vers d'autres paysages , mais d'avoir d'autres yeux . "

 - Marcel Proust -

 

 

 

21/01/2009

Venise

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Pour faire écho au très beau billet de Venise sur Venise , voici quelques images de cet endroit si magique , et si généreux pour les amateurs d'art et de beauté , pour les amoureux de la poésie et des ambiances hors du temps.

 

 

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Pour une grande amoureuse comme moi , la vie ne paraissait pas concevable sans voir une fois Venise , c'était il y a une dizaine d'années , en Orient- Express, accompagnée , une semaine délicieuse à jamais engrammée dans ma mémoire et dans mon coeur ; inoubliable séjour , ballades à perte de temps , et poésie de l'instant sans cesse renouvelé; où que votre regard se porte , on est là-bas en dehors du monde et pourtant si entouré de celui-ci , c'est une expérience unique .
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VENISE
de Philippe Deschamps

Que bourdonne sur le pavé
Le passé des amours perdues.
Que revienne pour la cité
La part des plaisirs défendus.

Qu'un rêve d'or et de ténèbres
Innonde l'ombre des ruelles
Et couvre l'eau. Et qu'il célèbre
Le jeu des amantes cruelles.

Sous les habits noirs et les masques,
Que renaissent au petit jour
Les doux souvenirs de nos frasques
Sans les trahisons de l'amour.

Que la colombe au coeur éteint,
De son filin, fasse pleuvoir
Ses confettis, gouttes de vin,
Amères douceurs de l'espoir.

Que s'élève sous tous les ponts
L'humide soupir des gondoles,
Lunes noires où nous voguions,
Perçant la brumeuse auréole.

Sur les canaux, mon âme en peine
A laissé voguer ma prière
Pour que, Venise, tu retiennes
Celle qui m'aimait tant hier.

 

 

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Et ces deux belles chansons , parlant chacune à leur manière de Venise , la généreuse ...


podcast
- Charles Aznavour -

podcast

- Serge Reggianni -

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Et puis , bien sûr le magnifique film de Luchino Visconti " Mort à Venise " , avec l'inoubliable Sylvana Mangano et Dirk Bogarde d'aprés la nouvelle de Thomas Mann , et l'émouvante musique de Gustav Malher .

Difficile de ne pas succomber au charme de cette ville, et c'est tout à fait légitime qu'elle inspire artistes et poètes et tout humain ouvert à sa sensibilité ...

Et puis c'est une ville qui s'est toujours tournée vers l'art et qui continue à lui rendre hommage .

 

 

 

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"Merveille, splendeur, féerie, Venise appelle l'excès. Son attraction procède d'un charme, au sens magique du terme. A chaque pas, le visiteur bute contre des façades inouïes, de petits autels où de pâlottes bougies éclairent des madones en extase, des fresques effritées où éclatent des rouges et des bleus intenses. Mais Venise n'est pas une vitrine marchande ou une ville-musée, qui ne vivrait plus que de sa gloire passée ; elle est une cité où se mêlent la vie bruyante des marchés et des campi et la vie immobile des palais et des églises. Venise donne l'impression d'être à la fois familier de ce lieu et complètement dépaysé, projeté dans un monde épargné des usages ordinaires. "

-Alain Vircondelet-

 

11:36 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (25) | Tags : voyage, venise, poésie, amour

19/01/2009

L'avenir dure longtemps

images.jpegEn octobre 1990 disparaissait le philosophe Louis Althusser, dix ans après avoir étranglé sa femme Hélène au cours d'une crise de démence. Dans l'intervalle, il avait rédigé L'avenir dure longtemps, afin de "soulever la pierre tombale" d'un non-lieu qui l'avait "enfoui à vie " dans le silence. En effet reconnu irresponsable au moment du meurtre, il n'avait pas eu à répondre de ses actes devant un tribunal: " ce livre est cette réponse à laquelle autrement j'aurais été astreint " , écrit-il .

 

Dans cet ouvrage , Althusser abat les cartes de son destin où histoire familiale et personnelle, amitiés et amours, tissent avec le parti communiste, l'Ecole normale, la philosophie, la psychanalyse, la psychiatrie et la folie une vie peu commune.

Un texte unique , d'une intensité tragique , poignant , L'avenir dure longtemps a marqué mon parcours et ma mémoire .

 

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" Nul être au monde ne peut répondre à la demande d'angoisse: dis-moi quelque chose! quand ce mot veut simplement dire donne-moi tout, donne-moi d'exister enfin ! de quoi colmater cette angoisse de ne pas exister dans ton regard et dans ta vie, de n'être qu'une simple occasion en passant, de ne pas suffire à constituer ton intégrité entamée à jamais! Et derrière cet appel pathétique, je savais trop, et Hélène elle-même savait trop, ce qui de dissimulait: la terreur fantasmatique d'Hélène de n'être qu'une mauvaise femme, une mère affreuse, une mégère à faire du mal et mal, et avant tout à qui l'aimait ou voulait l'aimer. A la volonté impuissante d'aimer, ne répondait alors que le refus (désir ) farouche, obstiné et violent de ne pas être aimée parce qu'elle ne le méritait pas, parce qu'au fond elle était qu'un affreux petit animal plein de griffes et e sang, d'épines et de fureur . "

 

" Qu'est ce donc que pouvoir aimer? C'est disposer de l'intégrité de soi, de sa "puissance ",non pour le plaisir ou par excès de narcissisme mais tout au contraire pour être capable d'un don, sans absence, reste , ni défaillance, voire défaut. Qu'est ce alors qu'être aimé,sinon être capable d'être accepté et reconnu comme libre en ses dons mêmes, et qu'ils "passent", trouvent leur voie et chemin de dons, pour recevoir par eux l'échange d'un autre don désiré du fond de l'âme : précisément être aimé, échanger le libre don d'amour ? Mais pour être le libre "sujet" et "objet" de cet échange, il faut pouvoir l'amorcer, il faut commencer par donner sans restriction si l'on veut en échange le même don, ou plus encore, que celui qu'on donne. Pour cela il faut bien entendu et de toute évidence ne pas être limité dans la liberté de son être, il ne faut pas être entamé dans l'intégrité de son corps et de son âme, il faut , disons le, ne pas être " châtré " mais disposer de sa puissance d'être sans en être amputé d'une seule partie, sans être voué à le compenser dans l'illusoire ou le vide . "

-L'avenir dure longtemps - Louis Althusser -

 

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Louis Althusser avait entamé une analyse avec Lacan , ce qui ne l'a pas mis à l'abri de tuer sa femme, Lacan voyait en lui depuis longtemps un cas atypique , cela m'a amusé , étant donné que moi aussi au cours de mes différentes rencontres "psy" j'ai entendu cette phrase moulte fois ! Oh je vous rassure je n'ai tué personne !! Dans son livre , il parle très bien de cette relation qui s'instaure entre l'analyste et son patient ...

" L'analyse est comme un lourd camion chargé de sable fin " . Oui c'est vrai , au début rien ne vient , quelques grains tombent et puis d'un coup  d'un seul le sable se déverse et là on se dit , ça y est , c'est bon ... mais non , c'est ce que l'on voudrait croire ... Une analyse , un détricotage de névrose est un processus lent et semé d'embûches . On peut même en devenir son pire ennemi tant la lutte est inégale !"

 

Ce livre est poignant , autobiographique , recherche d'un homme qui cherche à comprendre comment une partie de lui a pu ainsi lui échapper , superbe écriture , dense et sensible . 

 

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" L'inconscient , c'est comme le tricot, il suffit de laine, mais on peut varier les points à l'infini "

-Louis Althusser-

 

Ensor


5821.jpgJames Ensor

James Ensor est né à Ostende en 1860; Figure originale il domina la peinture belge de son époque. Il commença à peindre sous l'influence de Manet et Degas et des symbolistes de l'époque qui renoncèrent à exprimer les apparences au profit des idées. Sa particularité se trouve dans l'exceptionnelle ardeur vitale qui lui fait apprécier les êtres et les choses jusque dans les aspects les plus positifs et matériels dans un débordement de joie qui entraîne tout et chacun dans des rondes triomphantes. 
On a comparé sa carrière à un film montrant à l'accéléré près d'un demi-siècle de peinture, allant du naturalisme à l'expressionnisme et au surréalisme en passant par l'impressionnisme, le symbolisme et le fauvisme. On ne peut donc associer son nom à un style pictural défini; il les transcende tous. Méconnu pendant ses années de génie, il fut fêté dans sa vieillesse, alors qu'il ne faisait que se survivre.

 

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" James Ensor est l'un des peintres dont le drame aura été d'être né trop tôt . Il est pourrait-on dire, l'inventeur de l'expresionisme bien des années avant que les critiques ne conduisent par opposition à l'impressionisme à donner ce nom à un nouveau courant de la peinture moderne.

Il avait la particularité de revendiquer pour le laid une place dans la peinture. Il considérait que la vie n'était avant tout qu'une vaste farce, dont il valait mieux rire en toute circonstance. Il cherchait à traquer dans les portraits et derrière les compositions de ses toiles l'épaisseur et le ridicule de l'apparence. "


 

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Encore un peintre que j'apprécie particulièrement , j'aime cette truculence et le côté un peu carnavalesque de ces peintures , et puis en filigrane cette obsession de la mort , toujours présente et dont on se rit , du moins essaye-t-on !
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thumb_571f2d991065b10e0bbcd94fe4e56fcf.jpgthumb_87ce3008713b432bdafe9a90824f360f.jpgthumb_5877d3d243a1e7aa5920fca170caa3d4.jpgLes photos de son atelier , sont à elles seules une oeuvre d'art à part entière , un peu comme celui de Bacon , tout l'univers du peintre jusque dans ses meubles , son lieu de création .
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"Le fantastique chez Ensor représente une transfiguration du réel, qui s’aide d’une fantaisie prédisposée à transformer en symboles hallucinants ou grotesques certains aspects du monde visible. Ensor, lui, peint le visible de façon antiréaliste. II transpose des existences réelles et qui sont par elles-mêmes d’allure exceptionnelle, en s’aidant d’une figuration de visionnaire, toute personnelle. Ses personnages fantasques, ses masques hallucinants, ses intérieurs étranges ne sont pas inventés, mais imaginés. Ce monde d’épouvante tragi-comique est en rapport direct avec le monde autour de lui. Il le créa à la suite de certaines visions dont profita ce regard particulier avec lequel il contempla les réalités extérieures. " 
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04:44 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : art, peinture, couleur, james ensor

18/01/2009

la parole aux astres ...

 

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" Nous sommes nés à un moment donné, en un lieu donné, et nous avons comme les crus célèbres, les qualités de l'an et de la saison qui nous ont vu naître "
Carl Gustav Jung

 

Est ce possible ?

 

 

 

17/01/2009

je zappe

Un petit zapping " humour " pour se réchauffer de rire de bon coeur , l'instigateur  ici , flambeau repris là et pour finir icite !!


 

Il parait qu'il faut rire au moins une fois par jour , là avec ce zapping , on fait des réserves pour la semaine !! Lâchons nous !!

vivre au coeur de l'absence


05:34 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (14)

s'extraire du ventre la différence

 

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" Je n'arrive jamais simplement à embrasser d'un seul baiser d'âme toute la perspective de mon exil intérieur, ni même à considérer son principe dans sa multiplicité dimensionnelle tant le kaléidoscope me déroute et m'éblouit "

- Vamp - Christian Mistral -

 

16/01/2009

inspiration

 


Sonya parle si bien de la mer , du bleu ...

Et j'aime tant la musique de JSB ...

 

17:26 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : musique, rencontre, bach, bleu

15/01/2009

Vamp

 

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Je viens de refermer le deuxième livre venu du Québec de Christian Mistral : "Vamp", son premier roman, paru en 1988; une chronique urbaine qui met en scène des jeunes de cette " génération vamp ", génération qui ne rêve pas de changer le monde, mais de le vampiriser . Personnages vaguement désabusés au romantisme nostalgiques, les héros de Vamp sillonnent Montréal en rêvant de la "super-femme", celle qui séduit et terrorise en même temps.

Christian Mistral a écrit ce livre  impressionnant , généreux et fantasque à 23 ans ! Un mordant et une richesse de vocabulaire , une truculence , je n'ai jamais rien lu de pareil !

 

J'ai pris mon temps pour lire , car ce livre déborde de partout , je ne sais comment dire ; une telle densité de  mots , matière brute poétique, une musique bien personnelle et décapante, des lettres qui s'entrechoquent et s'entremêlent pour faire jaillir l'émotion, intense et ce phrasé qui s'infiltre , et nous emmène profond , une expérience qui ne peut laisser indifférent , un travail d'orfèvre !

Une sorte de violence contenue et un lyrisme ; et puis un réel amour de la langue qui dépasse l'entendement et qui donne à ce roman cette température unique et particulière . Tout est écrit à la première personne , ce "je " qui accentue la dynamique et qui prend aux tripes ...

 

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" S'extraire du ventre la différence, comme un fantassin déroule ses intestins sur le champ de bataille, est un acte extatiquement spasmogène comparable seulement à celui de s'abreuver au suc des chairs femelles. La personnalité, le ton à nul autre pareil, deviennent quand enfin on les débusque les plus précieux des trésors. Des richesses qu'on n'a pas à défendre, du reste, et qu'on gagne à étaler, car elles sont tout sauf transmissibles et on les emporte avec soi dans la tombe,aprés qu'elles vous ont au long de la vie marqué d'un sceau corrosif indélébile que l'on confond avec la vérité de l'être. "

 

"Qu'est ce que tu fais demain ? " demanda quelqu'un. " Je n'ai jamais rien à faire. je suis toujours libre", m'entendis-je répondre. Et c'était vrai. le ciel se charbonnait, virait au fusain jaspé de garance comme le crayon facile, rapide et sûr d'un pastelliste cyclopéen. Je bus aussi, longuement, vidai la bouteille, et quand July prévint du balcon qu'elle montait nous rejoindre, je m'en fis apporter une autre. J'avais envie de partager avec eux la grâce que m'inspirait à moi cette noble nuit opalescente et dramatique, le calme sans mélange qui m'imprégnait, limpide comme une eau claire, mais je m'abstins de troubler le silence de peur d'altérer sa qualité, comme pour fixer ce précieux instant dans ma mémoire, cette rare et trompeuse éclaircie dans l'écrasante permanence de la tempête. Mon sentiment flottait dans les sphéres de l'indicible; j'avalais ma salive devant l'immensité de cette nuit, dont suintait un tel lyrisme lacrymogène quelle prenait les proportions d'un opéra à notre insolente gigantomachie, dans l'arène du Moulin devenu pour un soir le royaume de l'orgueil ."

 

Vamp , Christian Mistral

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39490_5.jpgPour bien comprendre Christian Mistral et l'effet de son écriture , on peut lire cette très belle note de Venise sur un autre de ses romans " Vacuum " ; j'en ai encore un troisième qui m'attend , je vais le désirer un peu car cette écriture me chamboule et me remue fort . C'est vraiment à consommer avec délectation , si je puis me permettre , car on ressort d'un livre comme celui -ci différent et rincé pour ne pas redire karcherisé dans les entrailles de son inconscient !

 

" Je ne sais pas, c'était atroce. De me sentir plein de quelque chose pour lequel je n'avais pas de nom, de ne pas savoir comment ouvrir le robinet et laisser couler tout ça dans les rues . Je cherchais mon axe, le centre précieux de l'être autour duquel tout s'organise, et c'était comme une bouée sur la mer, il flottait, montait, descendait, dérivait avec les marées, insaisissable,imperceptible ..."

Vamp , Christian Mistral

 

sens


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 " On se demande parfois si la vie a un sens ... et puis on rencontre des êtres qui donnent un sens à la vie "

Gyula Halasz Brassaï







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