28/02/2012
s'aérer, s'ouvrir la tête, s'offrir un voyage, rencontrer, s'émouvoir, réfléchir, lire...
- photo Ludivine Green -
11:38 Publié dans art de vivre, Livre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : art de vivre, lire, écriture, rencontre, échange, émotion, photographie, humain
Antoni Tàpies
" Une oeuvre, c'est une réflexion continuée toute une vie. Une réflexion sur les mystères éternels auxquels l'homme est confronté."
- Antoni Tàpies -
" Le tableau devait être une chose, un objet investi par l'artiste d'une énergie mentale, d'une sorte de charge électrique qui, touchée par un spectateur à la sensibilité appropriée, déclenche des émotions déterminées."
Artiste autodidacte, Antoni Tàpies a été reconnu très tôt aux Etats-Unis. Dans les années 1950, se détournant d’une abstraction française qu’il estime "trop élégante", il mêle à la couleur des matériaux comme le sable et le plâtre, réalise des collages avec des journaux ou des bouts de ficelle.
A la fin des années 1960, il compose des tableaux-objets, tandis que sur certaines de ses toiles apparaissent des croix (en fait deux T, le premier étant celui de son nom, le second la première lettre du prénom de son épouse, Teresa). La figuration n’est pas absente de cette œuvre qui semble abstraite, en témoignent notamment ces fragments de corps (des pieds, des morceaux de torse faisant allusion à des crucifixions).
Il détestait Dali.
Farouche opposant au régime franquiste, Antoni Tàpies n’a jamais exposé en Espagne durant le règne du général Franco. Détestant Dali (qui, lui, n’avait pas hésité à se compromettre avec le régime), ami de Miro, Antoni Tàpies avait créé en 1984 à Barcelone une Fondation qui portait son nom. Destinée à promouvoir l’art moderne et la jeune création, celle-ci abritait aussi une galerie et une bibliothèque.
Car Tàpies était un bibliophile averti, qui possédait une impressionnante collection d’ouvrages anciens mais aussi de tableaux de maîtres (Picasso, Miro, Masson, Klee, Schwitters, ou encore Ernst). Il collectionnait également les objets d’art du Japon, de Chine, d’Afrique ou d’Inde, objets dont il s’inspirait parfois dans ses propres dessins ou tableaux. Catalan, humaniste, peintre, dessinateur, Antoni Tàpies était un géant. Et les géants, on le sait, ne meurent jamais.
- Bernard Genies -
Antoni Tàpies est né en 1923 à Barcelone dans une famille cultivée de la petite bourgeoisie, militante farouche de la cause catalane. Au XIXe siècle, ses ancêtres publièrent et vendirent des livres. Héritier de cette lignée de lettrés, il en a toujours beaucoup lu, avec un appétit sans faille. Comme Proust et nombre de créateurs, une maladie pulmonaire l'a contraint jeune à l'isolement et au repos forcé. La lecture y a trouvé son compte. Mais aussi le dessin et la peinture, deux penchants qui le poussèrent à abandonner ses études de droit. Dans les années 1940, il exposait déjà ses toiles révolutionnaires de forme et de fond qui firent sensation dans le milieu artistique d'alors.
La matière comme language.
Comme nombre d'artistes de l'après-guerre, Tàpies ressentit l'effroi de la bombe atomique qui avait mis fin si cruellement au conflit mondial. On le ressent encore aujourd'hui devant ses toiles où la terre, la poussière, les atomes et les particules disaient la fragilité des choses et le retour de l'être humain au néant. Pour traduire sa vision du monde dévasté,vaincu et choqué, il employa des matériaux qui n'étaient pas académiques. La matière était le langage même d'Antoni Tàpies. Elle l'est restée dans toute sa longue vie d'artiste. Ses tableaux se reconnaissaient toujours, tout de suite, et vous emmenait dans un no man's land, entre la Lune et le cimetière des rêves. Antoni Tàpies aimait souligner la part de mysticisme propre à cette matière commune, comme la magie des alchimistes qui transformaient l'ordinaire, voire le vil, en trésor. Il voulait que ses tableaux fassent de même avec le spectateur.
Dans les années 1950 et 1960, Antoni Tàpies créa des séries d'images puisées directement dans son environnement. L'évolution de l'image renvoyait au regard de l'artiste qui voulait que le nôtre apprenne à réévaluer ce qui était tenu pour bas. Le résultat pouvait être déplaisant, voire animal, voire terriblement humain comme les fonctions les plus trivialement organiques, mais aussi comme un pied, une aisselle... Le peintre catalan laissait rarement indifférent. Il avait ses adorateurs, toujours des goûteurs de grande peinture, et des réfractaires qui passaient vite devant ces visions de la Terre devenue désert et des hommes devenus des créatures. En pur Catalan de nom, d'histoire et de culture indépendantiste, Antoni Tàpies a continué à regarder sans fards les évènements politiques et sociaux de son temps. À la fin des années 1960 et au début des années 1970, son discours artistique et son engagement politique contre le franquisme et le poids de la culture castillane ont donné à ses œuvres une profondeur plus sombre. Il coïncida alors avec d'autres mouvements concomitants, l'Arte Povera en Italie, le post-minimalisme américain. Il incorpora de plus en plus d'objets à ses oeuvres. Il ne renoua vraiment avec la toile que dans les années 1980 lorsque la démocratie revint en Espagne. L'artiste revient toujours à ses premiers rêves. Avec sa disparition, le XXe siècle espagnol perd une de ses dernières grandes figures historiques.
- Valérie Duponchelle -
Proche des mouvements dadaïstes et surréalistes, il ne se définissait ni comme un peintre ni comme un sculpteur mais plutôt comme un poète qui se laissait mener par ses sensations et ses émotions. Ses œuvres étaient selon lui des talismans, objets magiques destinés à guérir les hommes de leurs angoisses. Abandonnant la peinture au profit des matériaux pauvres, argile, bouts de ficelle, terre, cheveux, Antoni Tapies fut l'un des premiers artistes à intégrer à ses toiles des objets, voire même des pièces de mobilier. Les matériaux présentaient pour lui une réelle charge expressive à exploiter. Le signe de la croix omniprésente dans ses œuvres évoquaient pour l'artiste le souvenir des cimetières liées aux guerres civiles et mondiales. J'aime cette idée de l'art agissant comme un baume et permettant de réagir aux violences du monde...
01:02 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art, peinture, recherche, antoni tàpies, émotion, partage, humain
De la main gauche
00:55 Publié dans état d'âme | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : christian mistral, poésie, partage, émotion, expérience, humain
22/02/2012
Vivant
- Toile de Françis Bacon -
Vivant. Vivant comme un matou humant la bagarre qui se glisse entre les faisceaux de la lune et les échos des ruelles. Comme Custer enfilant ses bottes à Little Big Horn. Comme un chrétien dans l'arène, comme les cancrelats quand j'allume l'ampoule des toilettes, comme la truffe à l'approche de la truie, comme la truie à l'approche de l'abattoir, devinant un au-delà de bacon et de chair à saucisse, comme une souffrance d'amour un soir d'orage brûlant quand ça tonne tant qu'on jurerait que Dieu déplace des meubles là-haut. Et puis vivant comme Essex au retour d'Irlande, comme Fredo Corleone récitant un Ave dans sa chaloupe, comme la flamme flottant haut sur un bout de chandelle, vivant comme seul peut l'être ce qui va tantôt mourir, ainsi faudrait-il pouvoir se sentir en pleine conscience à chaque heure de chaque jour, mais c'est difficile en sacrement.
07:17 Publié dans écriture, poésie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art, peinture, françis bacon, écriture, poésie, christian mistral, émotion, pensée du moment, partage, humain
16/02/2012
Bleu de Prusse
Je vous invite à découvrir le sensible et subtil premier recueil de poèmes de Guillaume Lajeunesse, notre VieuxG. tribal, magnifié par les illustrations de Stéphanie Locas.
16:44 Publié dans Livre, poésie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : poésie, livre, dessin, guillaume lajeunesse, partage, émotion, art, humain
Ane Brun
07:04 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : musique, chanson, ane brun, découverte, émotion, partage, humain
13/02/2012
colère, rage, impuissance
Quand trop, c'est trop! Quand le sort s'acharne! Quand une tuile en cache une autre, une bonne colère contre le destin fait du bien! Qu'ai-je donc fait au bon Dieu pour mériter ça? Meeerde! Hé,hé, ma mère me disait plus jeune que c'était une manière pour lui de nous mettre à l'épreuve! Et bien, c'est réussi! Merci Seigneur! Cette saleté de gel, non content de m'avoir pris un bras pour quelques semaines - l'infirmière m'a fait rire ce matin, elle disait qu'il n'y a que les gamins qui se cassent le poignet à l'envers, comme ça m'est arrivé, ça leurs arrivent surtout en sautant d'arbre en arbre - voilà qu'il provoque un dégât des eaux dans la boutique qui vient d'être finie mettant à mal le parquet tout neuf! Sigh! Fuck! J'ai beau me dire que j'aurais pu me briser une vertèbre, genre, et que le feu aurait pu détruire mon outil de travail, c'est d'abord la colère qui est venue la première, une colère rageuse d'impuissance!
C'est rare qu'elle pointe son nez chez moi mais quand elle est là, je rugis comme un vieux fauve blessé qu'on oublie dans sa cage! Fuck et re-meeerde! Fichtre! Mon lacher-prise est mis à mal! Merci le cadeau de St Valentin! Ras le bol, ras la casquette, marre de chez marre d'avoir des couilles à la place des ovaires! Voudrais être une fragile petite chose d'un coup, quelqu'un qu'on sur-protège, qu'on dorlote, à qui on ne dit pas les choses telles qu'elles sont de peur de la blesser, de lui faire du mal... La colère ça rend bête, je dis n'importe quoi, je supporterais même pas ça une demi-seconde! Il n'y a pas mort d'homme, c'est que de la matière, on va réparer tout ça et puis on va oublier, la nature humaine est bien faite à ce qu'il parait!
Fuck! Hé,hé, ça soulage de l'écrire et de le crier à tue-tête au fond de sa salle de bains! Fuck, Fuck et re-re fuck! Vulgaire mais efficace! Maaaaaaaaaaaarre!!! Marre, marre! Bon, bon, bon, je me calme, je souffle un grand coup, je positive! Mon bras est devenu schtroumpf, les bleus finissent par sortir, z'ont mis le temps! J'ai épongé mon sol du bras gauche qui va bientôt ressembler à celui de Popeye, sans le tatouage et une fois de plus la crise passée, je relativise! De quelle matière faut-il donc être pour faire face au pire du pire? Je me pose la question et je souris, je n'ai pas la réponse. On s'apprend empiriquement, on se découvre dans le temps et on s'étonne de pouvoir traverser le pire comme le meilleur, l'un en espérant ne plus le croiser sur son chemin et l'autre en ayant peur de le perdre. Tout va s'arranger, voilà le re-doux qui revient! Misère!
19:53 Publié dans état d'âme | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : état d'âme, dégât des eaux, froid, épreuve, matière, réflexion, émotion, partage, humain
27/01/2012
Le crumble de Lolo Montes
07:32 Publié dans cuisine | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cuisine, synerthésie, laurence guez, émotion, écriture, partage, humain
04/01/2012
Olé!
08:01 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : musique, flamenco, émotion, danse, sensualité, expression, art, partage, humain
03/01/2012
L'acte d'attendre
-Photo Laurence Guez -
Elle errait muette et cruelle entre les ponts
Belle et blonde et mûrie par la nuit
Comme si l'eau qui roulait sous la coque paresseuse
Lui était un tapis de mystères et de sons
Déroulé sous l'empire de ses talons
Par un dieu voyeur et de moeurs douteuses
J'ai trébuché dans le chemin de son regrad
Au royaume de la soif et des jeux de hasard
Je me jetais sur les jetons, je décidais les dés
A rouler avec l'eau pour noyer ma malchance
Et je restais hors de la danse
Je me rinçais l'oeil automatiquement
Avec toute la flotte du Saint-laurent
Je sais qu'elle aimait les feux d'artifice
Comme tout le monde mais autrement
Comme si un très ancien serment
Comme si un très vieux noeud qui glisse
La liait à ce ciel qui épouse la fête
Et dans l'acte de boire elle fondait aussi
Tout un théâtre de fantasmes liquides
Et dans l'acte d'attendre elle arrêtait le temps
Pour laisser aux aiguilles des horloges stupides
Le loisir de la rejoindre ici
Le plaisir de rattraper l'instant
Et ce fut le silence incongru des bâteaux
Des marins impromptus, des moteurs et des disques
Le moment religieux qui précède les feux
Quand les coeurs sautent un battement
Dans l'impatience pyrotechnique
Et désirent et appellent le risque
Que le ciel enfin s'embrase
Et profère enfin des menaces esthétiques...
Et dans l'acte d'attendre elle arrêtait le temps
Pour laisser aux aiguilles des horloges stupides
Le loisir de la rejoindre ici
Le plaisir de rattraper l'instant...
- Christian Mistral - Fontes -
09:19 Publié dans photographie, poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : poésie, chanson, blues, christian mistral, photo, instantané, laurence guez, partage, émotion, humain, blue
17/12/2011
Cesaria
22:15 Publié dans Musique, pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : musique, poésie, voix, cesaria evora, émotion, mort, voyage, partage, humain
27/11/2011
Blue Natier
Merci à mes deux ailes, Laure et Laurence.
22:37 Publié dans amitié, photographie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : bleu natier, blue, amitié, art, regard, partage, photographie, instant, émotion, laure kalangel, laurence guez, humain
26/11/2011
J'ai le coeur gros.
14:48 Publié dans état d'âme, photographie | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : état d'âme, photographie, journée particulière, deuil, partage, émotion, humain
20/11/2011
Être
Être, renaître ma naissance
Dans une aube de craie
Sous la lune de sang
Aux termes d'un hiver mourant
Être, émerger du silence
Voir briller au soleil
Les givres de mon coeur
Présage d'un printemps meilleur
Être le fruit et la semence
Dans un sol épuisé
Et fleurir en exil
Comme un arbre éclaté d'avril
Être, apprendre à me connaître
Garder les yeux ouverts
Et n'être rien qu'un être de chair
Pour aimer jusqu'à la mort
Et au-delà peut-être
Être l'âme séparée du corps
Pour aimer jusqu'à la mort
Même au-delà encore
Être la voix de mes naufrages
Le verbe retrouvé
Lavé de tout défaut
Épousant le chemin des mots
Être, échapper au chantage
De tous les lieux communs
Éteindre mes volcans
Dompter et chevaucher mon temps
Être le geste qui engage
L'avenir repensé
Artisan du retour
Au simple rituel d'amour
Être, mourir pour mieux renaître
Des mensonges d'antan
Et n'être rien qu'un être
Vivant
Être...
- Charles Aznavour -
11:27 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : poésie, charles aznavour, être, état d'âme, émotion, partage humain
13/11/2011
Twombly
- Plafond du Louvre de Cy Twombly -
C'est un ami tentant de m'expliquer sa peinture qui m'a fait découvrir Twombly. Mort d'un cancer cette année à l'âge de 83 ans, ce grand Monsieur de l'art "postwar" américain était une sorte de Jupiter solitaire et érudit, adorant Proust, vivant retranché dans sa maison perdue de Gaeta en Italie, fuyant toute interview depuis toujours, ne s'exprimant qu'avec son pinceau et la photographie. Il avait un rapport particulier avec cette dernière, celle d'un esthète qui vivait dans la beauté d'un passé arrêté comme les protagonistes du Jardin des Finzi-Contini. Il a mis plus de 30 années à être reconnu contrairement à ses deux amis Jasper Johns et Robert Rauschenberg mais il est maintenant exposé dans les plus prestigieux musées du monde et est devenu ce qu'on appelle un grand maître au même titre qu'un Turner ou qu'un Monet. Ses toiles sont tout un monde. Captivantes et poétiques. J'ai été subjuguée.
"Depuis plus d'un demi-siècle, Twombly "écrit"la peinture. Les traits hâtifs qu'il inscrit à la surface, souvent de façon parcellaire, rehaussés de collages ou de crayon de couleur, établissent une tension, comme si la peinture ne pouvait supporter son accomplissement. Ainsi que l'écrit Pierre Restany en préface de la première exposition parisienne en 1961, Twombly dé-figure les symboles, les alphabets et les nombres. Son vocabulaire pictural se rapproche d'une écriture désintégrée. Les graphismes et autres écritures abstraites, empâtements somptueux, volutes répétées, qui traversent la feuille de part en part, sont autant de signes de reconnaissance d'une œuvre avec laquelle s'établit un fructueux dialogue visuel, précisément parce que la peinture ne s'impose pas au regard comme définitive. Mais qu'elle est toujours en devenir. Revenir à Twombly par le dessin, c'est insister sur les fondements mêmes de sa peinture."
« Son graphisme, est poésie, reportage, geste furtif, défoulement sexuel, écriture automatique, affirmation de soi, et refus aussi... il n’y a ni syntaxe ni logique, mais un frémissement de l’être, un murmure qui va jusqu’au fond des choses »
- Pierre Restany -
"La richesse expressive de Cy Twombly réside dans un langage métaphorique plein de symboles qui s’inspire de thèmes mythologiques, de l’écoulement du temps et de lieux chargés de sens pour l’artiste. L’histoire, la poésie, la mythologie classique et le paysage méditerranéen, telles sont quelques-unes des sources où s’abreuve l’artiste et nombre de ses titres reflètent d’ailleurs ces inspirations.
L'oeuvre de Cy Twombly est remarquable à cette graphie singulière, spontanée, colorée, presque primitive, qui scande sur la toile les noms des héros mythologiques et des vers de Sappho, Keats, Mallarmé ou encore Valéry. Ce trait fin et élancé, qui gribouille plus qu’il n’écrit, a souvent été apparenté au graffiti. Progressivement, il a perdu de sa neutralité, sans doute également de son autonomie, pour rythmer de grandes compositions abstraites dédiées à la nature, aux saisons ou aux fleurs. L’écriture s’extrapole peu à peu en un motif simple, presque enfantin, en une boucle infinie qui parcourt toute la toile y compris son hors-champ. Cy Twombly est le peintre de la méditerranée, puisant dans ses coloris chauds et dans son patrimoine."
- Le Monde -
"C'est une chose enfantine que de peindre. Je veux dire avec la main. Je commence par utiliser une brosse, mais très vite, je ne peux pas continuer parce que l'idée se fige, c'est trop long. Je suis obligé de revenir en arrière, et ce faisant, je perds l'idée en cours. Alors, j'utilise ma main. Ou ces bâtons de peinture qui se révèlent formidables à l'usage. C'est instinctif, dans un certain genre de peinture... pas du tout comme si vous étiez en train de peindre un objet ou des choses précises. C'est plutôt comme de traverser le système nerveux. C'est comme un système nerveux. Ce n'est pas décrit, c'est en train de se dérouler. Le sentiment vient en même temps que l'oeuvre. Je pars d'un sentiment, de quelque chose de doux, de rêveur, de dur, d'aride, quelque chose de solitaire, quelque chose qui se termine, quelque chose qui commence. J'en fais l'expérience, et j'ai besoin d'être dans cette action de continuer, d'avancer. Je ne sais comment décrire cet état... Pollock, quand vous le voyiez travailler, pour moi, c'est l'un des plus grands peintres américains, c'est très lyrique. Ou Gorki, qui était très passionné et pouvait prendre un dessin et le copier exactement sur la peinture. Mirô aussi, pouvait traduire ses dessins en peintures. Il y a un certain maniérisme chez eux, que je n'ai pas. Je ne pense pas à la composition, ni à la couleur, je cherche juste à progresser. Cela ressemble plus à faire une expérience qu'à un tableau."
- Cy Twombly -
08:18 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : art, peinture, découverte, émotion, partage, humain
10/11/2011
Catherine Major
22:20 | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : catherine major, christian mistral, québec, poésie, chanson, émotion, partage, humain
27/10/2011
Dans l'au-delà
17:08 Publié dans Musique, poésie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : catherine major, chanson française, québec, émotion, partage, humain
19/10/2011
A l'ombre de ma vie
16:46 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : poésie, roland giguère, québec, partage, découverte, émotion, humain
26/09/2011
Anne-Marie Cutolo
" La foudroyante fatalité "
J'emprunte ce titre à un poème de Michel Deguy "A ce qui n'en finit pas" dans lequel il trouve les mots les plus justes pour évoquer la douloureuse et tragique entreprise du deuil. Dans le même texte, il évoque aussi "l'insensée distance", "l'insensée séparation" . Des perceptions qui pourraient faire de nous des sujets suffoqués si toutefois nous ne possédions pas l'écriture pour rendre présente les figures de l'absence, le langage pour dire le secret en échappant à son exorbitante dimension mélancolique.
La peinture d'Anne-Marie Cutolo est l'union et la tension entre la hantise du deuil et la poétique du ressassement. La dépossession fondamentale est la matière de son expérience picturale. La dire et la redire dans un langage plastique économe constitue la déchirante singularité de son oeuvre. Elle fait affleurer à la surface du tableau ou de la feuille de papier le vertige d'une tristesse pensive. Le dialogue est sans cesse repris entre l'artiste et l'alarmante et irréparable perte.
écrire la peinture
l'écrire en lambeaux
le cadre. Le lieu posé des questions. le procés. Le désert des mots. Le corps négatif d'une parole qui retourne la langue
bégayer sa ligne de vie. traduire la peinture, l'exiler dans les mots, ou l'écrire au féminin, sous le signe d'une rupture, d'un entracte, d'une absence à son corps d'adoption, comme une chose comblée par ses manques.
l'image, préfigurée par le passage d'une langue à l'autre, la dénaissance du corps réel, dialectal, dans les plis de l'habit
la technique. L'humide, le sec. Le désir. La soif. Le désert du corps féminin raclé dans sa matière sur des fonds de palette, meurtri dans sa transparence par le viol d'une trace sèche
le nostalgie des corps. la rencontre avec la danse. Le déséquilibre. les torsions de l'apparence saous l'angle d'une nouvelle figuration
l'extrême douceur de l'absence. Comme un cri de résignation
la main du fleuve. Son étrange description
l'automne. la chute impossible. la jouissance des anges
archéologie d'un horizon
" Véritable expression des profondeurs, la peinture d'Anne-Marie Cutolo fait surgir des ténèbres des individus hagards qui nous renvoient à cette vérité terrible que nous tentons de cacher dans les profondeurs de nos âmes: sans l'espérance, la mort est effroyable. Un travail rare, solitaire, exigeant."
-Azart n°30 Janvier-Février 2008 -
09:06 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : art, peinture, écriture, émotion, rencontre, découverte, humain
13/09/2011
Les trois frères
La chair de ma chair. Fruit de l'amour. Je suis si fière d'être leur mère. Si fière de leur avoir offert un père extraordinaire, si émue de les découvrir chaque jour, d'encore m'émerveiller et d'être à leur côté dans leurs cheminements de vie d'homme. Energisée et enthousiaste, confiante dans ce que j'ai semé. Aimante, aimée.
23:43 Publié dans art de vivre, état d'âme | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : amour, filiation famille, fratrie, partage, émotion, humain