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06/10/2012

céleste

 

04/10/2012

Face B, pour Laure et pour nous tous...

 

28/09/2012

Une autre extraordinaire journée ordinaire -2-

Plate, plate plate. Rien. Rien à se mettre sous la dent. Le néant. Le vide. Et la peur qui pointe son bout de nez. Quel métier stupide! Pas même la force de prendre mon livre. J'ai ma déclaration de douane à faire, et puis les taxes et paiements divers. J'ai la sensation effrayante de ne faire que des chèques, alors que je devrais plutôt les recevoir. Pas de pluie à l'horizon! En tout cas pas de cette nature. Faut être cinglée pour faire ce métier! Pourtant je m'accroche, pourtant j'y crois, pourtant je me dis que les gens ont besoin d'être admis, aimés, reconnus, regardés, conseillés, respectés, entendus. J'ai peur, peur de ne plus être dans la course, peur d'avoir trop envie de faire autrement que le courant, peur d'en payer le prix une nouvelle fois. Indépendant, une utopie, un rêve d'enfant, une lubie! Trop de charges, trop d'impôts trop de trop. Mais l'âme sincère et toujours au taquet, pas le moment de chômer.

Elle revient me voir une énième fois, c'est incroyable à quel point l'indécision fait partie de sa vie. Je la bouscule un peu, "oui, mais vous, oui mais vous..." Oui, quoi, moi? Je suis toujours stupéfaite à quel point les femmes que je rencontre me trouve pleine, féminine, là, entière, féline. Certaines sont partagées entre la confiance et la méfiance, elles sont bigrement partagées, elles sont méfiantes et puis d'un coup super confiantes. Etrange. Je leur fait peur, je le sens. Elles me respectent. Elles m'envient. Elles voudraient vivre ma vie. Elles se disent que peut-être, elles aussi... (Si seulement elles savaient, le prix que j'ai payé.) Elles aussi elles pourraient passer des heures à s'expliquer, à se dire, à s'enthousiasmer à un homme aimant, présent, là pour elles. Sauf que ça court pas les rues ce genre d'individu. Sauf qu'elles ne sont sans doute pas capable de fournir ce qu'il faut pour s'entourer d'une telle présence, sauf que prendre le risque  d'aimer est au dessus de leurs forces, sauf que c'est compliqué.

J'apprends jour après jour avec toutes ces femmes qui vivent des réalités loin des miennes mais leurs. J'apprends la vie et je deviens humble, deviens humble, oui. J'étais tellement campée sur ma vérité. Tellement à cran. Tellement sûre. Tellement aveuglée.

Des souffrances, il y en a tant que ça dépasse l'entendement.

 

Sur toi

 

26/09/2012

ailleurs...

 

24/09/2012

Muere lentamente

poésie,pablo neruda,émotion,partage,humain,écriture,pouvoir des mots,blog,mc comber

- La Havane, plage de l'Est - Août 2012 -

 
 
 
Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n'écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux
 
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider
 
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu
 
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés
 
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés
 
Vis maintenant !
Risque-toi aujourd'hui !
Agis tout de suite !
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d'être heureux !
 
- Pablo Neruda -
 
 


22/09/2012

Psalmem

 

Retirado do disco "Between Us and The Light" (Outside Music, 2006). Com Leszek Możdżer no piano, Lars Danielsson no contrabaixo e Zohar Fresco na percussão. As fotos são da autoria de Juanjo Valverde, extraídas da sua obra "La vida en Albacete".

 

17/09/2012

Feeling good

 

émotion,nina simone,aventure,vie,état d'être,partage,humain

 

 

 

 

16/09/2012

L'insatiable Homme-Araignée

Elle est entrée dans la boutique, royale ! Tout chez elle est artistique. Elle est gourmande, étonnante, atypique. Sa crinière noire. Ses yeux jais outrageusement maquillés. Son corps ondoyant. Ses mains d’artisan. Sa voix rauque. Une femme enivrante, exaltante, sorcière. Elle captive et masque ainsi sa grande fragilité et sa sensibilité d’écorchée. C’est mon amie depuis toujours même si on ne se le dit que depuis peu. J’ai du plaisir à la regarder, à l’écouter, à la deviner. J’aime croiser son regard fier, j’aime l'habiller.

- Blue ! faut que tu lises ça !

- Quoi, ça ?

- Cet écrivain cubain.

- Tu sais que je reviens de Cuba ?

- Non je l’ignorais, tu as aimé ?

- Oui. La Havane, torride ; Trinidad, envoûtant ; les cubains, charmants…

- Lis ça, tu m’en diras des nouvelles. C’est l’écriture comme on aime, tu sais: celle qui décape, qui arrache, qui nous remue profond et loin…

- Ok, ok, c’est quoi son nom ?

- Pedro Juan Gutiérrez.

En face de chez moi, il y a un petit libraire, un des rares qui survit tant bien que mal. J’y passe toutes les semaines, parfois même deux à trois fois, c’est irrésistible pour moi. J’entre dans son petit espace tout en longueur bourré de bouquins jusqu’au plafond et sur l’étroite table à l’entrée je vois une pile de livres qui attire mon attention : L’insatiable Homme-Araignée, 13E Note Editions, Pedro Juan Gutiérrez, la photo d’un métis tatoué envoyant un baiser d’une portière de vieille américaine en noir et blanc. Je prends l’ouvrage, et je souris, je pense à elle. C’est un recueil de nouvelles. Je feuillette, j’en aime le ton, la manière incisive, la rage qui se dégage du livre. En exergue une phrase d’Hemingway, et puis une autre de Frank Lloyd Wright qui me plaît : «  Il est beaucoup plus difficile de vivre sans règles, mais c’est ce que doit faire, en toute honnêteté, un homme capable de penser. » Je suis conquise et je repars avec le livre.

Ce matin je l’ouvre à nouveau pendant que le poulet dore dans le four et que Swan prend sa douche. La première nouvelle  Silvia à New-York me scotche, j’en ai des frissons jusqu’au fond de mon sexe, je tressaille. Puissant, dérangeant, irrésistible. L’écriture de ce cubain va être ma drogue des jours prochains. C’est peut-être ce qui m’a sauvé : les cuites, les femmes, faire sortir la rage, tout envoyer bouler, ne rien attendre de personne. Et écrire. Ivre, aux aurores, j’écrivais des nouvelles sur tout ce qui m’arrivait. C’était très amusant. Et j’ai continué. Et j’en suis là. « Il y a le Cuba des cartes postales et des clichés. Et il y en a un autre, un Cuba du sexe, d’alcool, de fureur et de mots. Du premier, Pedro Juan Gutiérrez semble tout ignorer, le second il le croque en couleur, à grands traits, à grands bruits. «  écrit Vanessa Postec de Transfuge. « La rage de Gutiérrez contre la répression du Cuba de Castro est grisante. Crue. Choquante. Et sensuelle. » dit a son tour Anderson Tepper du New York Times. Je ne peux pas encore en dire autant avec le peu que j’en ai lu, ce que je sais c’est que cette façon cruelle et douce d’écrire, les tripes à l’air, me touche au plus haut point et me bouscule, me donne envie de prendre la plume et d’à mon tour crier la vie.

 

Callejón de Hamel

- L'univers naïf et fantastique de Salvador Gonzàlez Escalona -

 

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C'est grâce au Guide du routard que nous avons découvert cet endroit:

"Je suis celui qui peint les murs, et qui envoie des messages à l'âme humaine". Artiste autodidacte inspiré par Dali, Miro et Picasso, peintre muraliste, sculpteur, Salvador Gonzales Esaclona est aussi un santero. Inspiré par l'esprit de cette culture afro-cubaine, il a projeté ses visions esthétiques sur les murs gris et les façades lépreuses d'un pâté d'immeubles, en plein centre de la capitale. Plus de 10 ans de travail! Le quartier semble revivre sous l'effet de ce nouveau souffle de couleurs tropicales et de messages universels. Même les réservoirs à eau, perchés sur les toits, ont été touchés par la magie de son pinceau. Considéré comme l'un des plus grands muralistes d'Amérique latine, demandé dans le monde entier, Salvador voyage beaucop. Mais s'il est là, il ne sera pas difficile de le rencontrer.

J'ai lu et j'ai dit à Pat: "Faut qu'on y aille!" Jesus nous y a emmené mais n'a pas voulu nous accompagner, il craignait trop pour sa caisse. Alors il nous a déposé et est allé nous attendre plus loin à quelques rues de là. C'est tout à fait étonnant comme endroit, bourré d'artistes, de musiciens et de curieux comme nous. Les couleurs sont partout, on en a plein les mirettes. Chaque fois que l'oeil s'arrête il fait une découverte. Stimulant! Un lieu enchanteur et enchanté. Quand j'ai vu le petit prince au fond de sa baignoire, j'ai pensé à Vieux-G et lui ai envoyé l'image une fois rentrée. Je me suis régalée avec les petites phrases que Salvador a essaimées ici et là comme "le poisson ne sait pas que l'eau existe". Matière à penser. Matière à rêver. La Havane nous faisait là un beau cadeau, j'ai adoré.

 

 

 

13/09/2012

Amour à mort

 

" Si ton oeil était plus aigu, tu verrais tout en mouvement."

- Fiedrich Nietzsche -



11/09/2012

De l'art...

Ce matin, vu chez Laure, un petit film sur J.Pollock en pleine création artistique...

 

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- Photo Massaki Nakajima - Exposition J. Pollock -


 

" C'est le propre des oeuvres vraiment artistiques d'être une source inépuisable de suggestions."

- Charles Baudelaire -

 

 

10/09/2012

Santana & Barbieri

 

09/09/2012

La Casa Musica de La Habana

Le spectacle devait commencer à neuf heures du soir et nous étions un peu à l'avance parce que Marlen avait tenu à nous accompagner, elle n’aime pas sortir le soir seule dans son quartier et voulait être sûre que nous ne courions aucun danger. Vu le nombre de gardiens et d’hommes de sécurité, il n’y avait pas à s’en faire. Nous nous sommes assis à une petite table au milieu de la grande salle sombre en sirotant notre récurent mojito et nous avons assisté à l’installation de la scène au milieu des ingénieurs du son. La salle s’est remplie progressivement. Des couples d’amoureux, des groupes d’amis, une bande de vénézuéliennes complètement en transe, sans doute ravies d’être là et quelques hommes seuls disséminés de ci-de là. Les gros caissons noirs de chaque côté de l’estrade envoyait un son épouvantable, à un point tel qu’il n’était pas possible d’apprécier la musique diffusée. J'espèrais que cela allait changer une fois le groupe en piste. De plus en plus l’ambiance chauffait, certains se mettaient à danser près de leur table, d’autres trinquaient et se réjouissaient d’être là. Mais le spectacle le plus édifiant qui au début m’avait mise mal à l’aise était le défilé de plus en plus consistant de jeunes femmes toutes tirées à quatre épingles, maquillées, perchées sur des talons invraisemblables, moulées dans des petites robes trois trous à la Jackie Kennedy, les mains impeccablement manucurées tenant une pochette oblongue scintillante. Elles passaient et repassaient, se déhanchant et lançant des œillades à la volée. Elles m'évoquaient une présentation de Paule Ka avec leurs coupes de cheveux toutes identiques, lissés et remontés en chignons savamment décoiffés. Si jeunes. Tellement jeunes. Des lolitas, jeunes femmes jouant à être femme pour aiguiser les appétits masculins. Aucun homme célibataire ne le restait longtemps. Elles l’approchaient à deux ou trois, souvent une blonde, une brune, une entre-deux, comme pour proposer un choix à leur proie et même parfois l’une d’elle se levait pour aller en chercher une quatrième sentant que celle-ci qui avait tapé dans l’œil du coquin. Juste avant que le concert ne soit lancé, des bandes de copains firent leur entrée. Manifestement, ces hommes avaient leurs habitudes, et venaient sans état d’âme cueillir une fleur pour agrémenter leur soirée. A la table à ma droite étaient assis trois couples de cubains et cubaines venus pour apprécier la musique, ou tenter de le faire. Mon voisin le plus proche me regardait d’un air dépité chaque fois qu’un gars repartait avec une de ces jeunes filles sous le bras. Je pensais : « ça pourrait être sa fille ! » Et lui semblait se dire : « Elle doit penser que ça pourrait être ma fille ! ». La musique d’un coup est venue s’abattre sur nous coupant court à nos émotions. Et j’aime trop la musique pour pouvoir l’entendre dans de telles conditions, je me suis demandée d’ailleurs de quoi les tympans des cubains étaient faits pour pouvoir le supporter. Et puis, surtout, je commençais à avoir trop mal au cœur de voir tout ce gâchis, toute cette jeunesse qui n’a comme seule issue que l’usage de son corps. Je suis repartie de la casa musica de la Habana, ivre et triste. Une image de Cuba loin des couleurs, des lumières et de la poésie que je m'étais écrite jusque là.

 

La Finca Vigia -2-

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J'ai toujours adoré les allées bordées d'arbres. Petite, je me rappelle très bien de l'euphorie que me procurait celle qui menait au petit Moulinsart de mon amie Marianne. Ses parents étaient les meilleurs amis de mes parents et j'allais souvent le Mercredi après-midi chez elle. On jouait au docteur, à la poupée, on s'inventait des histoires de reines. Mais mon moment préféré était toujours... l'arrivée. L'immense allée en gravier habillée de droite et de gauche d'une rangée bien dessinée de peupliers. Comment dire? Allégresse, c'est le premier mot qui me vient, oui, un sentiment d'allégresse à être comme ça, sur un chemin qui communique avec le ciel. A La Finca, quand mes pas m'ont amenés à l'allée bordée de palmiers qui mène à la piscine, j'ai pensé à Proust et à ses madeleines. J'avais la mienne. J'en ai pleuré.

 

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Au bout de l'allée, les sièges à bascule, présents dans tous les intérieurs cubains, au bord de l'énorme piscine presque carrée vide mais peinte en bleue des mers du Sud invitaient à s'asseoir. Ce que j'ai fait. Je me suis plue à imaginer qu'avait dû être l'ambiance à l'époque, les amis, les rires, les discussions, les espiégleries d'Ernest et les chiens au milieu de tout ça. J'ai fermé les yeux et j'ai goûté au délicieux bruit du vent dans les feuillages, me faisant mon petit film. Pat m'a sorti de ma rêverie, me montrant du doigt les petites pierres tombales pour chacun de ses quatre chiens et par derrière le fameux "Pilar" restauré.

 

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De voir son bâteau m'a donné envie d'en savoir davantage et je proposais à Pat et à Emilio qui nous accompagnait dans le même genre de voiture que Jesus à la Havane, de pousser jusqu'au petit village où Hemingway aimait pêcher: Cojimar, la source d'inspiration du vieil homme et la mer, on ne pouvait pas ne pas aller y finir notre sorte de pélerinage avant d'enfin s'échouer sur la plage. Nous sommes tombés d'accord et nous prîmes la route vers cette nouvelle destination. Après s'étre désaltéré d'un vesou frais, aux peut-être vertus aphrodisiaques, nous sommes repartis dans la chaleur moîte, fenêtres grandes ouvertes vers Cojimar. Sur la route, il n'y avait presque personne, à part des camions aux chargements incroyables: sacs de riz vintages ou masse d'individus agglutinés, des équipages improbables toujours très colorés et quelques rares américaines plaisantes à regarder. Du vert, du vert, du vert encore. La nature est riche et foisonnante. Cuba ne manque pas d'être arrosé. Juste avant d'arriver à l'entrée du village, juste au tout dernier carrefour, je demandais à Emilio de s'arrêter devant une ruine magnifique qui avait mis en branle spontanément tous mes neurones. J'ai bondi tel un cabri hors de la voiture pour la prendre en photo sous toutes ses coutures. J'ai senti en moi pousser mes envies d'entreprendre et de construire, je voyais déjà ce que je pourrais faire d'un endroit comme celui-là, tout y était. J'ai demandé à Emilio à quoi avait bien pu servir cette bâtisse, il m'a répondu: une école. Je n'ai pas pu y entrer mais mes plans étaient fait. Vaste restaurant au rez-de chaussée et belles chambres claires avec vue sur la mer dans les étages. Emilio ne comprenait pas mon enthousiasme et me regardait avec des yeux ronds tentant de partager ma vision. Pat alors me dit: "Blue, tu es à Cuba!", j'ai déchanté, adieu veau, vache, cochon, couvée...

 

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- L'objet de ma rêverie -

 

Dés l'entrée du petit village de pécheurs, on est au parfum. Bien clair qu'ici "Papa" a laissé son empreinte, d'ailleurs face au fort au bout du port, sa tête en bronze trône au milieu d'une rotonde de colonnes blanches, fixant à jamais la mer qui s'étend à l'infini devant son effigie. Là, Pat a pris de belles photos de moi contemplative et nous sommes repartis vers les plages où les habitants de la Havane viennent en famille prendre l'air du large. Emilio connaissait un endroit moins touristique où il venait régulièrement avec sa femme et ses enfants. L'idée nous plaisait d'être plutôt du côté des cubains que sur une plage formatée face au complexe hôtelier. Pas du tout la même ambiance qu'à Trinidad, pas l'ombre des cocotiers, à la Havane, ça cogne dur mais l'eau de l'océan est plus fraîche que celle trop tiède de la mer des Caraïbes. Les us et coutumes, eux restent les mêmes. Tous avec leur bouteille de Rhum et de coca à s'enivrer tout au long de la journée sous un soleil de plomb, tous plutôt en groupe, peu de couple comme nous, et toutes tranches d'âge confondues. Je n'avais pas vu autant de grand-pères et de grand-mères sur une plage qu'à Cuba! Nous avons déjeuné là sous une petite construction de bric et de broc. Un délicieux poisson grillé et dos mojitos. Et nous avons bullé sur la plage sachant que nos vacances tiraient à leur fin et qu'il allait nous falloir très vite changer de rythme, de paysages aussi...

 

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- "Papa" à l'entrée de Cojimar -



08/09/2012

La Finca Vigia -1-

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- Portrait d'Ernest Hemingway -


Après une journée chargée et torride à la Havane, nous avions décidé de prendre un peu l'air et de nous faire dorer la couenne sur les plages de l'Est à quelques encablures de la ville. La Finca Vigia était un petit détour mais me semblait un passage obligé de notre séjour cubain. Il y a une sorte de jubilation à pouvoir voir la maison de quelqu'un, sentir dans quel environnement il a vécu et oeuvré et ce qui composait son quotidien. L'intérieur de notre maison nous ressemble et en dit long sur nous. Celle où Hemingway a vécu pendant prés de vingt ans avec sa quatrième femme est un véritable enchantement: une belle villa colonniale noyée dans une végétation luxuriante avec une vue magnifique sur la Havane au loin, des terrasses accueillantes, une piscine au bout d'une allée de palmiers, une décoration apaisante, une belle luminosité et puis des livres partout: dans le salon, dans les différents bureaux, dans la chambre à coucher et même dans la salle de bains. Un endroit où je me suis tout de suite sentie bien malgré la présence inquiétante de nombreux trophées de chasse. La tour adjacente où Hemingway entretenait sa demi centaine de chats et au sommet de laquelle il entreposait sa "bibliothèque de guerre" est un endroit rêvé pour écrire et réfléchir, je m'y voyais déjà. Tout, d'ailleurs, à la Finca est objet de plaisir. L'air qu'on y respire, la lumière au travers des feuillages denses, l'ombre, le calme et l'échelle humaine du lieu. On sent tout de suite qu'on ne peut que si sentir bien. D'ailleurs nous sommes restés un long moment à nous détendre, à rêvasser et à causer. A part quelques ouvriers qui continuent la restauration entreprise par le centre national du patrimoine culturel et du bureau de l'historien de la Havane, depuis qu'après sa mort, par sa volonté, elle fut offerte au gouvernement cubain; quelques gardiennes de musée tentant de nous soutirer quelques cuc de plus en nous prenant en photo ou en nous proposant des petits souvenirs fait maison nous étions seuls au monde, Pat et moi, et nous avons pu sans trop d'effort faire comme à la casa!

 

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02/09/2012

Bénédicte Dubart

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- Sculpture Bénédicte Dubard -


En faisant le petit tour du pâté de maisons, hier, pour dire de prendre la température de l'ambiance de la braderie de cette année, j'ai été littéralement scotchée par une sculpture sur le trottoir au milieu des tablées de bradeux venus festoyer. La petite galerie d'art à quelques mètres de chez moi présentait une artiste du Nord que je ne connaissais pas, Bénédicte Dubard. Si je devais faire une rencontre ce jour là, c'était celle-là. Suis restée une bonne dizaine de minutes face à cette pièce immense de force et de grâce et puis j'ai replongé mon nez dans mes petites affaires, déjà plus tout à fait la même...

 

28/08/2012

Trinidad -3-

voyage, écriture, sensation, émotion, cuba, trinidad, partage, humain

- Trinidad - Aout 2012 -

 

Je suis restée plus longtemps à Trinidad, plus que prévu au départ. Me devais de me partager équitablement entre chacune de mes hôtesses, mais bon, c'était mes vacances aussi et j'avais un certain besoin de farniente et de poésie. Après avoir atterris à la Havane, Marco est venu nous chercher dans sa Lada pourrie pour nous amener chez Marlen, la mère de l'amie de notre amie. Wouah, je vous dis pas le bruit qui m'a assaillie. Dingue. Des diesels fumants à tout va, des vieux bus scolaires et engins que je n'avais jamais de ma vie vus avant de venir ici. Des antiquités ambulantes crachant de leurs pots des nuages noirs provoquant des brouillards dignes du cinéma hitchcockien. Quand Marlen m'a soumis l'opportunité de dégager au plus vite de chez elle parce qu'elle avait besoin du lit de la grande chambre sur rue, je n'ai pas hésité et me suis retrouvée dans cet havre de paix qu'est Trinidad. Luisant, coloré, musical. Tous les soirs nous allions entendre la salsa à la casa musica, vaste bar en plein air où viennent tous les cubains danser et boire un verre. Après deux mojitos, on est vite pris par l'ambiance et par le rythme même si parfois je me sentais un peu vieille au milieu de tous ces jeunes plus beaux les uns que les autres se déhanchant au son de la guitare. Impossible pour nous de nous fondre dans la masse! Avec notre physique, Pat et moi, on nous prenait souvent pour des allemands ou bien des hollandais, personne n'arrivait à croire qu'il pouvait y avoir des français aussi grands! Nous avons dit par nos gestes, en parlant ni l'un, ni l'autre la langue espagonle. C'est là qu'on comprend tout l'intérêt de parler la langue du pays, quoique par chance l'espagnol à des racines communes avec le français et que le langage analogique lui est universel!  Et même là-bas, à l'autre bout du monde j'ai été rattrapée par mon métier... Juani a voulu me faire visiter sa garde-robe pour avoir mon avis et a étrenné pour nous une robe fleurie bleue qu'elle s'était offerte trois mois auparavant et n'avait jamais osé mettre. Quand elle est apparue dans sa robe avec ses deux coktails de fruits frais dans les mains pour nous faire plaisir, je me suis extasiée: " Wouahou! Que vous êtes belle!". Le lendemain j'avais deux roses du jardin d'un rose évanescent dans un vase sur ma table de nuit. La mode est partout un moyen de communiquer impressionnant. Les cubaines d'ailleurs aiment la couleur et les vêtement moulants et aussi ce qui brille, ça m'a frappé le nombre de T-shirts que j'ai pu voir à Trinidad comme à La Havane avec des motifs scintillants...

 

22/08/2012

élégie sans nom

" Je partirai demain pour me perdre à la dérive "


Le sable aux pieds nus la mer déshabillée
Mer nue impatiente contemplée dans le ciel
le ciel continué
poursuivant son azur sans jamais
le rencontrer sublimé


J 'allais effleurant le sable
trop dieu tremblant pour mes solitudes
fils d'esperanto et de toutes les langues
déployant des regards de blancheur éparpillée


...


Le vent enflait ses voiles d'une force invisible
il dansait dans l'oubli abandonné retrouvé
et tu étais toi
Je ne t'avais pas encore vue

...


Je t'offre à la vie entière du poème
J'ai échoué sans honte
puisque de cette terre mouillée de larmes sans prière
tu nais - dahlia du vent - plus nue que la mer
plus abandonnée que le ciel
plus éternelle que cette étoile qui te poussait
vers moi
ma souffrance vers ton extase

Tu sais ?
Je partirai demain pour me perdre à la dérive
sur une barque d'ombres
dans le violet des vagues et le chant des marins
dans un silence astral lourd phosphorescent ...

Et mes lèvres tristes berceront ton nom
sans jamais t'appeler
et dans une chanson inutile toujours inutile toujours inutile
je le murmure pour assoupir mon sang
inutilement toujours

Les seins de la mort nourrissent ma vie .


- Emilio BALLAGAS -

                    extraits de Sabor Eterno
                    traduit de l'espagnol par Brigitte Le Brun Vanhove


 

21/08/2012

passage à Blue...

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- Trinidad, Août 2012 - Photos Blue -