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06/12/2013

Maux d'esprits

Le tiers livre et Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de « vases communicants » : le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement…  Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.

La liste complète des participants est établie grâce à Brigitte Célérier.

Aujourd’hui, j’ai le grand plaisir d’accueillir ici Dominique Hasselmann, tandis qu’il me reçoit sur son blog Métronomiques .

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- Photo helenablue -


 

« Le désir est une conduite d’envoûtement. »

Jean-Paul Sartre, L’Être et le Néant (Gallimard 1943, édition 1964, page 463).

 

Je n’ai pas fait tourner les tables à Jersey, en 1853, sous la houlette de Victor Hugo : je préférais les guéridons de Saint-Germain-des-Prés.

C’est aux Deux Magots que je l’avais rencontrée. L’ombre de Sartre et de Simone de Beauvoir (qui jouissaient d’un écriteau à leurs noms sur la place) s’étendait encore ici ou là, surtout quand il y avait du soleil, c’est-à-dire assez rarement.

Cette jolie femme m’avait semblé énigmatique, proche et lointaine à la fois, comme si elle venait d’ailleurs, mais je ne connaissais pas son pays d’origine. Elle était de nationalité française (sinon elle aurait été expulsée depuis quelque temps déjà), mais parlait avec un léger accent allemand que venait renforcer celui, circonflexe, qui ornait sa lèvre supérieure de couleur purpurine.

Je crois qu’elle écrivait mais elle restait très discrète sur cette activité. C’était normal, d’ailleurs, car les « intellectuels » étaient désormais surveillés de très près par l’État : non pas qu’ils aient pu menacer l’ordre public – le temps de leur influence et des manifestes s’était perdu dans les méandres de l’Histoire du XXème siècle – mais ils pouvaient toujours publier une « tribune » dans un journal, même confidentiel, qui risquait de titiller l’esprit de quelques lecteurs et miner à force les principes de l’autorité en place.

Nous parlions donc de tout autre chose que de littérature : de l’augmentation du coût de la vie, de la difficulté de la population à « joindre les deux bouts », des éléments naturels qu’aucun pouvoir n’avait encore réussi à museler malgré les progrès des prévisions météo, de la musique, de moins en moins moderne et de plus en plus assourdissante, de la circulation parisienne qui était devenue un enfer quotidien (sauf pour quelque élue de l’ancienne UMP qui avait découvert il y a longtemps « les charmes » du métro parisien), de la mode, des derniers restaurants en vogue.

Quand nous nous retrouvions dans le quartier des quelques galeries de peinture encore existantes et des librairies disparues, nous évoquions aussi des vacances passées à l’étranger, des projets de voyages (l’idée de prendre l’avion nous faisait déjà décoller), ou le fantasme d’un simple week-end dans une ville comme Rome ou Amsterdam.

Finalement, nous parlions de (presque) tout et de rien : nos paroles s’enroulaient les unes aux autres, la petite musique de nos voix se mêlait au fond sonore des autres conversations, souvent émises bruyamment en anglais, en américain ou en japonais.

Je crois qu’elle m’avait envoûtée et j’étais donc hors-la-loi. Nos esprits faisaient l’amour avant même nos corps.

Le guéridon ne bougeait pas, le serveur en noir et blanc jouait le rôle qui avait été décrit une fois pour toutes dans L’Être et le Néant (et c’était comme si l’amoureux du Castor avait été metteur en scène de cinéma). Nous commandions des Mojitos, l’époque n’était plus guère au Cuba libre, et les heures coulaient impétueusement sous les ponts du temps.

Un jour, elle n’est pas venue au rendez-vous. Je suis resté assis bêtement à la terrasse du café, aucun taxi ne l’a déposée près des tables et des chaises cannées sagement alignées, j’ai attendu à peu près deux plombes et je n’ai reçu aucun message ou appel sur mon téléphone. Un seul être me manquait et tout était déraciné.

Le soir, rentré chez moi, en regardant les infos sur BFMTV, j’ai appris qu’une certaine Magdalena Auschenbach avait été arrêtée par la police. Sa photo anthropométrique en couleurs, de face et de profil, était affichée plein écran. Elle était dans le collimateur de la DPS (Direction de la Police secrète) depuis quelque temps déjà : sur elle, on avait retrouvé un long article, destiné à Mediapart, le brûlot toujours en ligne d’Edwy Plenel (900 000 abonnés maintenant), et intitulé : « La Nouvelle Résistance Populaire renaît de ses cendres ». Un certain nombre d’actions d’opposition à mettre en œuvre étaient listées dans ce texte qui sentait la poudre.

L’État avait failli en trembler sur ses bases : il était temps qu’un terme soit mis à ce genre d’appel à la rébellion ou à l’insurrection contre la droite qui avait repris les rênes du pouvoir en mai 2017. Je ne m’étais jamais douté de rien… J’aurais donné à Magdalena le bon Dieu sans confession, ou même après.

Soudain, l’interphone retentit :

– Monsieur Grimonpré ?

– Oui, c’est moi… Qui est-ce ?

– Ouvrez immédiatement, brigade anti-terroriste !

J’habitais au sixième étage d’un immeuble en cours de  ravalement : j’ouvris la fenêtre du séjour, enjambai le rebord et marchai sur les planches de l’échafaudage. J’aperçus en bas dans l’avenue trois voitures banalisées avec des gyrophares bleus dont les lueurs intermittentes dessinaient un étrange ballet sur les murs en face. Je grimpai à l’échelle et m’enfuis par les toits. 

Le panorama de Paris est toujours si beau, vu depuis une perspective plongeante, quand l’aube se lève précautionneusement sur la ville encore endormie.

 

- Dominique Hasselmann -

 

 


05/12/2013

L'origine du monde

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J’ai revu ce tableau, il y a peu.

J’ai été troublée.

J’en avais oublié la quintessence et la puissance…

 

 

04/12/2013

Le ciel est très silencieux

Les choses dans le monde sont absentes --- pas vraiment là ---
Je suis malheureux parce que ma vie est froide et étrange --- Mais elle
ne fait que paraître ainsi. En réalité, il n'y a pas le moindre fondement
sur lequel je puisse prétendre que je ne suis pas ce que j'ai pensé.
Tout est parti, absent. L'absence rend le cœur plus tendre.
On nous enseigne de mourir. La longue souffrance devient même
pire. Il n'y a absolument aucun espoir, et au nom de la même loi
il n'y a pas de péché. Réjouissez-vous de l'instant, régulateurs du
monde! Le Ciel est très silencieux.

- Jack Kerouac -

 

02/12/2013

Alberto

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- Sculpture Alberto Giacometti -

 

" La grande aventure, c'est de voir surgir quelque chose d'inconnu, chaque jour, dans le même visage. C'est plus grand que tous les voyages autour du monde."

- Alberto Giacometti -



01/12/2013

Lettres volées

Christian m'a parlé de ce livre, je l'ai lu, il m'a émue jusqu'au trognon, j'en ai pleuré...

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Ma chère Catherine,


Nous venons de vivre douze semaines ensemble. C'était la première fois que nous tournions en extérieur, la nuit. Je t'ai vue belle et fatiquée, belle et tendue, je t'ai découverte belle de nuit.

Il y a des beautés figées, égoïstes, des beautés qui cherchent à vous en imposer, à vous en reduire à un rôle de Sganarelle ou de Quasimodo.La vraie beauté est enrichissante. Près d'elle, près de toi je me sentais incapable de mauvaises pensées, d'être violent. Cette beauté-là apaise, rassure, vous rend meilleur. C'est une vraie discipline d'être belle, il faut beaucoup de rigueur, de vigilance. C'est un équilibre précaire. Un homme peut débarquer à une émission sans être rasé, les yeux cernés, un petit coup de maquillage et de rasoir et le tour et joué. Si une femme n'est pas bien dans sa peau, c'est tout de suite catastrophique, on ne peut pas tricher. Il faut être très généreuse pour rester fidèle à sa beauté, il faut beaucoup de tenue. C'est penser à chaque instant aux autres. Il n'y a que la jeunesse qui peut être insolente dans la beauté, qui n'en a rien à foutre.

Notre couple de cinéma est plus intense, plus solide que de couples dans la vie. Il y a un vrai désir à jouer ensemble, une complicité professionnelle aui peut en rendre plus d'un jaloux. On s'amuse tout les deux, on s'amuse à s'embrasser devant les caméras alors que le plupart des acteurs vous diront qu'il n'y a rien de plus casse-gueule, de plus angoissant que le baiser au cinéma. Nous, on se regarde, on se dit des yeux: "On va encore y avoir droit!"

J'ai lu dans un sondage que tu était la maîtresse rêvée des Français. Je sais qu'il y a des légendes qui courent autour de nous, que l'on fantasme notre couple depuis "Le Dernier Métro". Il y a un interdit entre nous. Tu es une idole bourgeoise et racée; je suis un fils de paysan aux mains fortes, avec tout sa santé. Dans le film de François tu te donnes brutalement à moi, sans pudeur, par terre, comme seules sont capables d'oser les femmes bien éduquées. Toi et moi, c'est presque une conquête sociale, la chance pour un gars de la terre un peu rustre d'être aimé par la plus belle femme de faubourg Saint-Germain. C'est la prise de la Bastille de l'amour!

Tu traînes avex toi deux énormes valises chargées de fantasmes, alors que tu vis des choses simples très poétiques. Tu as su protéger ta vie privée, tes enfants. Certaines pensent que tu es froide. Tu es simplement directe, franche, sans ambiguïté. On te croit sereine, organisée. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi désordonnée, fantaisiste avec l'argent, ses affaires. 

Mais il y a plus intéressant que l'actrice, sa beauté institutionnelle. Gainsbourg disait que tu marchais comme un soldat. Mastroianni que tu étais un Prussien. Je ne t'ai jamais vue te plaindre sur un tournage. Tu peux rester debout des heures sans un mot, sous un soleil de feu ou dans un froid de canard. Tu peux faire la fête, boire comme un hussard et être prête au combat le lendemain.

Un jour, dans un interview, j'ai déclaré que "tu étais l'homme que je voudrais être". J'ai envoyé cette phrase insensée pour dire que j'enviais chez toi ces qualités q'on prête d'ordinaire aux hommes, et q'on trouve si rarement chez eux. Tu es plus responsable, plus forte, plus carapacée que les acteurs. Tu es moins vulnérable. Sans doute, ce paradoxe est-il la vraie féminité. La féminité, c'est l'hospitalité, l'ouverture, c'est aussi savoir résister, ne pas se laisser atteindre par ces regards malsains, insistants, allusifs. On n'est pas dans un monde où l'on accepte la féminité. 

La nuit, dans la tension de tournage de "Drôle d'endroit pour une rencontre", on mangeait ensemble sur le pouce. J'avais besoin de décharger mes angoisses en racontant des choses énormes de vulgarité. Tu riais pourtant, tu m'encourageais à me laisser aller. Ton humour, ton indulgence me libéraient. Il y a souvent des histoires plus fortes entre les hommes et les femmes quand la sexualité n'est pas là. 

"Elle était belle, si la nuit
Qui dort dans la sombre chapelle
Où Michel-Ange a fait son lit
Immobile peut être belle"


Peux-tu m'écrire, Catherine, pour me confirmer qu'il s'agit d'un poème d'Alfred de Musset. 
Je t'embrasse.

 

- Gérard Depardieu - Lettres volées -



29/11/2013

Lettre au metteur en scène de "La Vénus à la fourrure"

Cher Monsieur Polanski,


C’est une grande première pour moi que d’écrire ainsi à un metteur en scène à propos de son film. Je me suis d’abord dit, il va me prendre pour une idiote et puis, je vous ai entendu affirmer à la fin de la présentation du film à Cannes : «  On peut penser ce qu’on veut de moi, ça m’est égal ! », je me suis alors ravisée et j’ai pensé : «  Moi aussi ! »

D’autant que ce que j’ai à vous dire à propos de votre « Vénus à la fourrure «  ne sont que des choses agréables qui risquent même de vous paraître un peu dithyrambiques.

Admirable, formidable, génial ! Tout, j’ai tout aimé, tout m’a transportée.

Le cadre d’abord, ce vieux théâtre, ce lieu ambivalent, clos et ouvert à la fois. Un écrin, une caisse de résonance. Cette sorte de bricolage qui invite à l’imagination est une idée magnifique qui fonctionne, on est là dans ce qui se joue devant nous, on a l’impression presque d’y participer.

Emmanuelle, superbe actrice, superbe femme, vôtre dans la vie, m’a littéralement subjuguée. Elle est percutante, hypnotique, drôle, remuante, elle crève l’écran et pourtant elle semble si proche et si familière. On se retrouve en elle, dans chacune des différentes facettes qu’elle exprime à merveille, dans sa capacité à passer de l’une à l’autre, dans son art abouti de la manipulation et du jeu. C’est un grand bonheur que de passer ces 96 minutes en sa compagnie.

Vous disiez être surpris et flatté que votre film plaise aux femmes. Comment pourrait-il ne pas leur plaire ? Comment ne partageraient-elles pas cette jubilation qui a été la vôtre d’ainsi voir un machiste aux idées préconçues se faire complètement démonter par une femme qu’il prend au premier abord pour une grue ?

Dans un des nombreux entretiens donnés à la sortie du film à Cannes, Emmanuelle Seigner parle de ce bonheur qu’elle a eu de jouer la femme qui domine en opposition à la femme qui est encore trop souvent au cinéma comme dans la vie utilisée comme objet.

Mais ce n’est pas tout. Mathieu Almaric, votre Thomas, le metteur en scène en quête de sa Wanda, l’actrice principale de sa pièce, à la fois masculin et féminin, prodigieux et sensible est absolument épatant dans cette joute quasi surréaliste.

Emmanuelle-Vanda et Mathieu-Thomas, se croisant, se cherchant, se découvrant dans un jeu multiple de questionnements et de retournements...

Magistral !

Ce film, cette Vénus à la fourrure qui explore les arcanes du pouvoir sexuel, de la domination, de la séduction, de la manipulation que Sacher-Masoch avait expérimentée dans sa vie, d’abord avec Fanny Pastor dont il s’était engagé à exécuter tous les ordres et désirs pendant 6 mois et puis ensuite avec Aurora Rûmelin qu’il voyait comme l’incarnation de sa Wanda de Dunajew mais qui ne lui donna pas entière satisfaction m’a vraiment, comment vous dire, énergisée. C’est jouissif.

Pardon d’être aussi directe mais c’est un pur bonheur pour l’esprit d’avoir à appréhender une chose si aboutie. Il s’en dégage une telle joie, un tel amour du jeu, une telle drôlerie, une telle intelligence qu’on ressort de la projection de ce film heureux. Heureux et conquis. Avec une furieuse envie d’aimer, d’aimer la vie.

Merci.

Bien à vous.

Blue

  

La Vénus à la fourrure

 

 

 

28/11/2013

Même quand nous dormons

 

Même quand nous dormons nous veillons l'un sur l'autre

Et cet amour plus lourd que le fruit mûr d'un lac

Sans rire et sans pleurer depuis toujours

Un jour après jour une nuit après nous.

 

- Paul Eluard -

 

 

27/11/2013

Serge Poliakoff, le rêve des formes

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" Une forme doit s'écouter et non pas se voir."

- Serge Poliakoff -

 

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Du 18 Octobre 2013 au 23 Février 2014, le musée d'art moderne de Paris propose une rétrospective du peintre abstrait Serge Poliakoff (1900-1969) regroupant 70 peintures et de nombreuse oeuvres réalisées sur papier entre 1936 et 1969. L'exposition, conçue comme un cheminement s'organisant en plusieurs séquences articulées autour d'oeuvres-clés, depuis les années de recherches lorsque Poliakoff appartient à l'avant-garde abstraite d'après-guerre, jusqu'à ses dernières peintures d'une modernité épurée, est un pur ravissement. J'ai découvert Poliakoff à ma dernière visite à la Fiac, je ne savais alors encore rien de lui, de son parcours, de ses recherches, de ses origines et de sa vie. Mais les deux tableaux que j'ai alors pu voir de lui m'avaient profondément émue, alors ça va sans dire, cette accumulation dans le cadre élégant et lumineux du musée d'art moderne a été une véritable source de bonheur intense, trois toiles plus que les autres m'ont littéralement subjuguée par leur musicalité, Serge était guitariste et a longtemps gagné sa vie en jouant dans des cabarets russes, par leur matière profonde et vibrante et par leur singularité, ce "rêve des formes en soi" qui est le grand mystère à élucider de "l'abstrait"...

 

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" Quand un tableau est silencieux, cela signifie qu'il est réussi."

- Serge Poliakoff -

 

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Pour Poliakoff, la maîtrise de la couleur est essentielle : il utilise pour cela des pigments purs qui confèrent une qualité énergétique à ses rouges, ses orangés et ses jaunes éclatants. La superposition des tons contribue à la vie sous-jacente de la peinture que le spectateur devine, et participe à l'effet souvent jugé mystérieux de l'oeuvre.

Poliakoff déclare que l'une des qualités de la peinture est d'être géométrique, mais cette géométrie doit être sans sécheresse. Et c'est vraiment ce que je ressens face à ses toiles, l'absence de sécheresse, l'extrême sensualité de l'assemblage forme-matière-couleurs, tout à fait stupéfiant, la surface vibrante de ses toiles semblent éclairée de l'intérieur, l'oeuvre parait vivante.

 

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" Une chaleur humaine teintée de mysticisme auquel s’ajoutent la richesse de la matière " résume avec exactitude et pudeur Dina Vierny. On pourrait aussi appeler ça de la poésie, je la ressens en regardant cette exposition. J’ai l’impression que ces formes angulaires qui se frottent ou se repoussent ont quelques choses à me dire. Peut-être voudraient - elles me suggérer un peu de silence. Poliakoff serait dans son genre un passeur de silence? « Je suis vraiment dans mon cosmos à moi » prévenait-il. Ses toiles invitent à la contemplation...

 

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Être en vie

C’est quoi d’autre la vie que le merveilleux qu’elle nous offre. C’est quoi d’autre la vie que la vie elle-même. Quoi d’autre que d’être en vie !

J’ai sombré parfois dans des désespoirs intenses et je sais ne pas en être à l’abri, j’ai pris des chemins de traverse toute ma vie, j’ai tout remué, tout mis à plat, tout écharpé, épluché, ressassé, tenté de comprendre, me suis confrontée à mes paradoxes, je continue d’ailleurs allégrement, j’ai œuvré pour perdre tout sentiment de culpabilité et Dieu seul sait à quel point cela m’a pris du temps, mais c’est bon, c’est bon, là maintenant, je n’ai pas à me reprocher d’être vivante, et d’être vivante comme je l’entends.

J’ai gagné de haute lutte ce sentiment  de me permettre d’être. C’est enthousiasmant ! Vivre est un tel émerveillement. Entre naître et mourir, il y a tant à faire, tant à dire, tant à oeuvrer, tant à aimer, tant à … les mots se bousculent, s’entrechoquent, s’emberlificotent… c’est tellement, tellement, hallucinant ce qui nous est permis ! D’être en vie !

Vivre est une chance inouïe. Il faut saisir sa chance. Toujours. Dès que possible… Maintenant. Il n'y a rien de plus important que la vie.

 

24/11/2013

L'amitié

Qu’est-ce qu’être l’ami de ? Qu’est-ce qui fait qu’un autre devienne mon ami ? L’amitié amoureuse n’est-elle pas la forme la plus absolue de la relation d’amour possible entre deux êtres ? Pourquoi sommes-nous sensibles aux signes émis par une personne plutôt qu’une autre ? Est-ce que l’amitié est la perception du charme de quelqu’un et en retour celle qu’il a du nôtre ?

 

 

Tony Toste

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" Dans nos ténèbres, il n'y a pas une place pour la beauté. Toute la place est pour la beauté."

- René Char -


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" Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver."

- René Char -

 

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Voilà Plumi, Tony Toste est un artiste portugais originaire des Açores, je ne sais rien de lui, si ce n'est qu'il est un " Shy Digital Artist ", comme il se qualifie lui-même et que j'aime beaucoup sa sensibilité. Son travail de photomanipulation me touche, me parle, me remue. Il n'a pas de site, pas de blog et sévit sur facebook en postant chaque jour une de ses oeuvres, je t'en ai sélectionné quelques unes. J'espère que cela va satisfaire ta curiosité...

 

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12/10/2013

A quoi il sert ?

Cet amour qui est en nous, à qui on le donne ? Tous ces rêves qui nous secouent ? Si c'est pour personne, à qui on l'avoue ?


 

Cette chanson m'accompagne depuis que j'ai douze ans ou peut-être quinze, je ne sais plus très bien. J'ai du l'écouter des centaines de fois et au moins autant en boucle. Je l'ai sur chacune de mes play-lists et chaque fois qu'elle passe, qu'elle soit chantée par son auteur ou par France ou Françoise, j'ai le même frisson au coeur. Sur You-Tube, je n'ai pas trouvé de vidéo correspondante à mon état d'âme quand je l'entends. J'ai pensé à Laure et je lui ai fait ma demande, d'ailleurs bien maladroitement. Nous avions déjà parlé de cette chanson, y trouvant l'une et l'autre un écho, le même sans doute. Voilà le résultat. Je l'en remercie infiniment.

Je continue à croire que c'est à ça qu'il sert, cet amour qui est en nous. A donner, partager et à s'ouvrir à l'autre.

A tout bientôt ! A toujours... A demain.

 

06/10/2013

Merci

Quand j’ai démarré ce blog, il y a plus de cinq ans maintenant, j’étais encore bien atteinte. Border line, trouble du comportement, dédoublement de personnalité, il me restait encore pas mal d’obstacles à surmonter. J’ai apprivoisé ce que j’appelais le Hyde en moi, j’ai avancé, j’ai tenté de comprendre pourquoi j’avais des manières de réagir exagérées, pourquoi la tristesse chez moi se transformait tout de suite en une intense douleur psychologique, pourquoi je ressentais de la honte plutôt que de l’embarras et pourquoi toujours la peur plutôt que la nervosité. Trop sensible.

 

Quand j’ai démarré ce blog, je venais de vivre une étape de ma vie traumatisante et difficile. J’avais perdu mon tuteur et je devais continuer à grandir par mes propres moyens. Je me le devais, je le devais à l’homme qui m’avait toujours épaulée, je le devais à mes fils. Alors cet endroit est devenu d’une importance vitale pour moi, je m’y suis reconstruite. J’ai pris des forces en échangeant et en interagissant. J’ai pu  faire face à mes vieux démons, j’ai pu aussi mettre ma vison de la réalité à l’épreuve de celle d’autrui et doucement j’ai guéri. Survival.

 

Quand j’ai démarré ce blog, je ne pensais pas que je rencontrerais un homme, écrivain et génie dans son domaine qui compterait tant pour moi et qui par une attention soutenue et régulière m’a permis d’avancer et de prendre confiance dans ce que je pensais, dans ce que je voulais dire et dans la manière de le faire. Christian Mistral est le créateur de Blue, il en est le protecteur et je lui dois beaucoup plus que je ne saurais l’écrire.

 

J’approche de la cinquantaine, je prends doucement conscience de ma valeur et de mon parcours. Je sais, que tout ce que j’ai pu vivre et comment je l’ai vécu, a développé chez moi une force sur laquelle je peux m’appuyer, je sais aussi que j’ai une capacité à accepter, tolérer et accueillir beaucoup de souffrances, d’extravagances et de comportements qui peuvent paraître étranges. Je ne serais pas aujourd’hui celle que je suis si je n’avais pas vécu ce que j’ai vécu. Je sais qui je suis, définie par ce que je fais.

 

On ne peut être heureux que si on le décide et si on fait ce qu’il faut pour plutôt voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. On n’est pas tous égaux face à cette capacité. Le peur de l’abandon, le besoin d’amour illimité voire de fusion, l’hyper-sensibilité ne permettent pas cette sérénité et cette paix auxquelles on aspire. Mais on peut arriver en prenant le risque de se découvrir, à cet état d’être sans pour autant perdre sa créativité. Je me sens plus humaine.

 

Hélène existe. Blue aussi. Elles ne font qu’une et même personne. Je dois cette quiétude et cette identité retrouvée à beaucoup d’années de lutte et de volonté de comprendre, à l’amour énorme d’un homme exceptionnel et à sa présence de chaque instant, à la confiance et l’amour de mes enfants et de mes proches, à feu mes beaux-parents, beaux et plus encore, à l’exigence et la rigueur d’un ami tonitruant cher à mon cœur, à l’amitié fidèle de femmes superbes, mes deux L , à la gratification et la sympathie de mes clientes, à l'épanouissement dans mon métier, à l'écriture, la poésie, et à vous tous qui venez me lire, vous tous qui me suivez depuis tout ce temps.

 

Je vois quelqu’un dans le miroir. Je ne suis plus « rien ».

 

Merci à vous. Merci la vie.

 

 

 

Francesca Woodman

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 - Photographies Francesca Woodman - 


 

05/10/2013

Youn Sun Nah

 

Eric Legnini & Emi Meyer

 

04/10/2013

Remembering

 

29/09/2013

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Toujours envie d'ailleurs, d'autrement, de plus, de mieux, de différent. L'herbe plus verte. Pourtant. Ce qui est beau, c'est ce qu'on vit. Tout le reste n'est qu'illusion. Pur produit inconscient. Il est préférable de se consumer que de consommer. C'est source de lumière que de se s'épanouir. Musical. Vibratoire.


Ton parfum sera mon souffle

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- Christophe Miralles -