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27/09/2013

Mise à jour

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25/09/2013

Ethan Johns

 

24/09/2013

De passage

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- Photo Guy Bourdin -



23/09/2013

Satori

Dehors tout était d'un calme infini. Au loin le bruit du ressac. Une lune brillante dans une nuit noire. Une chaleur apaisante, douce, diffuse, un léger vent, une atmosphère soulagée. C'était bon d'être là, entière dans cette inconcevable immensité faisant corps à l'immobilité absolue, à l'éternité de l'instant, à l'immensité de cette beauté. Pas de passé, pas de futur, juste le présent. J'avais le sentiment d'avoir l'oeil plus aiguisé, l'oreille plus fine, la peau plus attentive, la bouche plus sensible, le nez plus réceptif aux effluves de l'air. Je me sentais dans un tout, en toutes choses, comme traversée par l'essence de chacune d'entre elles, une essence intérieure, profonde, sacrée. Un sorte d'absolu. Dégagée de toutes pensées. Nue. Libérée. Présente. Vivante. Au monde. Ressourcée.

 

22/09/2013

Birthdays

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- Tableau Kenne Gregoire -

 

Soixante années de vie dont la moitié ensemble. Je nous souhaite d'en être qu'au tiers. C'est son anniversaire et celui deux jours après de notre fils aîné. Il en fallu de peu que ça soit le même, Dame nature en a décidé autrement. Aujourd'hui, aux fourneaux depuis tôt ce matin, je prépare un repas pour ces deux hommes et les deux autres hommes de ma vie. Un repas d'amour, familial et festif. J'ai bien l'intention de profiter de ce moment présent en toute conscience, et d'y être toute entière. Tous les sens en action. Attentive, confiante et aimante.

C'est si bon d'aimer.

Happy Birthday.

 

21/09/2013

Souhait du moment

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- Photo Chema Madoz -



16/09/2013

Delirium

 

Vends-moi du rêve

Fais-moi grimper haut, ouvre mes horizons, flatte mon imagination, étonne mon âme, fais jouir mon cerveau, balaie mes préjugés, mes peurs, mes postures, passionne-moi, déraisonne-moi, vends-moi du rêve, redonne vie à ma chair endormie, endolorie, récalcitrante et transfuse-moi tes forces vibrantes que mon sang ne fasse qu'un tour, que s'élargisse mon champ de vision et ma compréhension du monde dans lequel je suis, là, de passage, parfois si démunie, haletante, infime particule dans l'infiniment grand, insatiable, aimante, curieuse de tout, gourmande d'amour. Ecris-moi des mots lourds. Des mots profonds. Des mots qui décochent et dérangent. Des bouffées de poésie pure. Absynthe. Drogue dure. Transporte-moi. Elève-moi. Libère-moi. Ne m'oublie pas.

 

15/09/2013

La tarte aux prunes

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- Allo ! J'ai des prunes à ne plus savoir quoi en faire, tu en veux ? 

- Oui, pourquoi pas. Mais tu sais, j'ai pas trop de temps en ce moment...

- Je peux te faire des confitures ?

- Oui, je veux bien. Je préfère...

- Bon. Je t'en fais une dizaine de pots et ton père passera te les déposer à ta boutique quand ça sera fait.

- D'accord. Merci Maman.

 

Papa est passé en coup de vent. Je ne l'ai pas vu. C'était mieux pour nous deux, peut-être. Sur les dix pots, j'en ai offert trois et avec les prunes en vrac, j'ai fait une tarte. Et, une photo de la tarte que j'ai envoyée à maman. Cette année j'avais même oublié son anniversaire. Faut dire qu'on ne s'est pas vues depuis si longtemps, peut-être dix ans maintenant ou quinze... Je me demande si elle saurait me reconnaître ! Des prunes en trop, ça crée des situations nouvelles. Le temps passe. Les gens meurent. Et la mort qui approche fait peur. Moi aussi, je vieillis. Moi aussi, je suis mère. J'espère qu'elle va être aussi bonne que belle cette tarte tombée du ciel !

 

14/09/2013

Sylvia Makris

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- Photographies Sylvia Makris -


 

13/09/2013

La tendresse

 

11/09/2013

Dans le sac

En ce moment je balade dans mon immense sac trop lourd de cuir noir, "Le corps féminin" de Philippe Perrot, un petit livre riche et dense sur le travail des apparences au XVIIIe et XIXe siècle, un travail d'historien remarquable et mine d'anecdotes en tout genre comme je les aime. J'ai, à ses côtes, un livre immaculé au titre "Esquisse d'une philosophie de l'amour" en rouge qui claque, édition de l'Harmattan. L'expérience de l'amour se situe au carrefour de l'esprit et du corps. Michel Larroque, professeur agrégé en philosophie démontre que le vécu amoureux est, essentiellement une expérience spirituelle et qu'il est saisi du bien et du beau à travers un être singulier, investi d'un caractère sacré, et parfois même, dans la passion, transfiguré en absolu vivant. Passionnant. Pour accompagner ces deux ouvrages déjà bien enrichissants, j'ai aussi avec moi, un petit livre que m'avait conseillé ma nouvelle amie Tania, cet été, après un bref passage chez elle pour un déjeuner sur l'herbe. "Le pouvoir du moment présent" d'Eckart Tolle, un guide d'éveil spirituel qui a bouleversé sa vie, m'avait-elle dit, et qu'elle ne manque jamais d'ouvrir chaque matin, tôt, en prenant sa tasse de thé. Je cite ce qu'il en est dit en quatrième de couverture: En vivant dans l'instant présent, nous transcendons notre ego et accédons à "un état de grâce, de légèreté et de bien-être". Ce livre a le pouvoir de métamorphoser votre vie par une expérience unique. A expérimenter! Pour parachever mes compagnons du moment est venu les rejoindre, le Vautour de Mistral. Livre que j'ai déjà lu il y a quelques années et que je comptais recevoir dans sa nouvelle édition mais que j'ai reçu dans celle que j'avais déjà. Retrouver ce livre vierge de coups de crayon est une grande joie et j'aspire à avoir une belle journée devant moi pour retrouver l'écriture de cet auteur dont j'apprécie la force de frappe et l'immense vocabulaire. Suis curieuse aussi de sentir l'effet que cela va me faire de relire ce livre qui m'avait pas mal remuée. C'est tellement toujours si fascinant de se rendre compte de cette intimité qu'on noue avec certains bouquins. Voilà de quoi nourrir mon cerveau insatiable au moins pour quelques nuitées !

  

Air

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- "Air" de Maillol - Jardin des Tuileries -



10/09/2013

Rien de plus

 
Rien de plus
Rien de moins
Rien du tout
Trois fois rien
J’existe encore
Et pour longtemps
Longtemps à attendre
A rêver
A rêver du rêve
Rêve sans trêve
Rêve d’espérance
Histoire de vivre
Vivre sans trêve
 
 



feu sous la glace

 

 

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09/09/2013

Être en beau maudit

Certains matins, on ne sait pas pourquoi mais on se lève ronchon, de mauvais poil, mal dégrossi. C'est pénible et pas facile pour ceux qui vous entourent, et sujet à pas mal d'énervement. Bizarrement, ces matins là, rien ne va. Ce qui habituellement passe ou fait sourire, énerve et met les nerfs en boule. Même le plus petit truc anodin, comme plus de beurre dans le frigo ou "tu n'as pas l'air en forme ce matin", fait monter la pression et accentue cette sensibilité de l'épiderme jusqu'à parfois une colère disproportionnée et inadaptée. Parfois cet état dure. C'est usant. Même la raison n'arrive pas à prendre le dessus. Ce genre d'humeur me déconcerte. Je tente alors l'auto-dérision, parfois ça marche. J'agresse un chouïa un être aimé qui se défend mais qui comprend et là aussi ça peut faire son effet, parfois, ou bien, comme dirait les suisses je respire et je médite jusqu'à ce que l'orage interne se dissipe. Ce matin, aucune de ses trois méthodes n'a porté ses fruits, et je reste en beau maudit !

 

Jean Arp

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" Les hirondelles croient aux anges des nuages."

- Jean Arp -

 

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" Dans ses sculptures, dans ses reliefs, ses peintures ou ses poèmes, seul ou en collaboration, Arp manifeste la permanence de son attitude devant l ’art et la vie. L’humour si particulier que l ’on y décèle souvent, et qui ne fut certes pas étranger à la participation très active de Arp au mouvement Dada, n’est pas le signe d’un vain goût pour la plaisanterie gratuite, mais celui d’un état de défense contre la bêtise qui se prend au sérieux, d’une curiosité ravie devant les découvertes de l ’esprit créateur, et, aussi, une forme exquise de la pudeur. Artiste pour qui le sentiment et la sensualité existent, et jamais enclin à se soustraire aux exigences les plus difficiles à exprimer de son tempérament, Arp est plasticien le plus naturellement du monde. Il possède la faculté rare d’unir, en art, la tendresse à la puissance."

- L. Degand -




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« For Arp, art is Arp ». 


L’expression est de Marcel Duchamp.

En dépit de son évidence, cette allitération nous incite à interroger l’art selon Arp, qui ne répond pas à une définition, une appartenance, un style, une technique, mais tend davantage à se faufiler entre tout et tous. Son parcours, en effet, invalide une lecture linéaire et sans nuances de l’histoire des avant-gardes : des jalons documentaires très choisis montreront qu’il a su faire fi des querelles de chapelle et concilier l’inconciliable, par exemple l’expressionnisme et Dada, Dada et le surréalisme, le surréalisme et l’art constructif. 

 

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« J'emploie très peu de rouge.

Je me sers de bleu, de jaune,

un peu de vert, mais surtout,

comme tu le dis, du noir,

du blanc, du gris.

Il y a en moi un certain besoin

de communication avec l'être humain.

Le noir et le blanc, c'est de l'écriture. »

 

- Jean Arp -

 

 

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 Jean Hans Arp est né en 1886 à Strasbourg, en Alsace annexée, d’une mère française et d’un père d’origine allemande. Le double prénom de Jean et Hans qu'il aime à se donner illustre sa double appartenance. Il parle français avec ses parents et allemand à l'école. Mais surtout, en famille comme avec ses camarades, il utilise le dialecte alsacien. 
     Exclusivement occupé par la passion du dessin, Arp fait des études médiocres. En désespoir de cause, ses parents le confient au strasbourgeois Georges Ritleng, pour qu'il guide ses débuts de peintre. Dès 1903 paraissent en revue deux premières œuvres : une gravure accompagnée d'un poème écrit en dialecte strasbourgeois. Après des études à l'Académie de Weimar, il suit à Paris les cours de l'Académie Julian. 
     A 24 ans, Jean Arp se met à voyager : il rencontre Kandinski, Delaunay, Ernst, Modigliani, Picasso, Jacob, Apollinaire. Lorsque éclate la guerre, il part s'installer à Zurich où il expose ses premiers collages et fait la connaissance de Sophie Taeuber, qu'il épousera en 1922. 
     En février 1916, Arp, Tzara, Hülsenbeck et Hugo Ball fondent le mouvement Dada. A la fin de la guerre Arp et Tzara portent le dadaïsme à Paris et entrent en contact avec la revue Littérature, dirigée par Aragon, Breton et Soupault. 
     De 1926 à 1928, Arp et sa femme travaillent avec Theo van Doesburg à l'aménagement de l'Aubette à Strasbourg. Les expositions consacrées aux sculptures de Jean Arp se multiplient en Europe et aux Etats-Unis. En 1940, Arp et sa femme se réfugient à Grasse, puis, en 1942, quittent la France pour la Suisse. C'est là que, l’année suivante, Sophie Taeuber trouve la mort. 1963 : Grand Prix National des Arts en France. 1965 : Prix Goethe de l'Université de Hambourg., 1966: restauration d'une église à Oberwill en Suisse (autel, fonds baptismaux, bénitier ). 
     Jean Hans Arp meurt à Bâle le 7 juin 1966.

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CUIS-MOI UN TONNERRE

Arrose-moi la lune.
Brosse-moi les dents de mes échelles.
Transporte-moi dans ta valise de chair sur mon toit d'os.
Cuis-moi un tonnerre.
Enferme-moi les tremblements de terre dans une cage
et cueille-moi un bouquet d'éclairs.
Coupe-toi en deux et mange une de ces moitiés.
Ejacule-toi en l'air plus fier que les jets d'eaux de Versailles
Brûle-toi roule toi en boule.
Sois une boule au rire archaïque
qui roule autour d'une pilule.
Tire toutes tes langues aux roses.
Donne tes langues aux doux rhinocé-roses.
Rata-toi en ratatouille.
Grenouille-toi en grenouille.
Appose-toi en signature sous ma lettre.

"Le voilier dans la forêt"
- Jean Arp -


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 "L'homme fait à tous les instants des déclarations définitives sur la vie, l'homme et l'art, et ne sait pas plus que le champignon ce qu'est la vie, l'homme et l'art."


- Jean Arp -


 

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08/09/2013

La part des anges

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- Photo Tania Thune-Larsen -


 

Une part de nous nous échappe. Elle produit parfois d'ailleurs, d'innombrables dégâts. Parce qu'on ne se rend pas compte, parce qu'on ne mesure pas l'ampleur de certains de nos gestes et la portée de certains de nos mots. Cette part qui nous échappe a aussi du bon et produit le charme qu'on dégage sans le savoir, et provoque cette aura qui ensorcelle et ravit l'autre dans la relation. Impossible de toujours tout maîtriser de nous. Le seul moyen d'approcher de cette part volatile et indicible est d'être attentif à l'effet produit sur autrui et alors faire ce qu'il faut, encore faut-il savoir quoi faire et comment puisqu'en face l'autre aussi a sa part qui lui échappe. Là se niche la magie de l'amour qui prend en compte nos échappements et en fait ce miel si délicat...

 

 

07/09/2013

D'un pont à l'autre

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Ca m'a prise d'un coup. Il faisait beau, très beau, chaud, très chaud ce jour là à Paris. Tout invitait au voyage et à la rêverie. J'étais bien, heureuse, légère. Quand j'ai vu le Seine, j'ai été transportée. Plus qu'à l'ordinaire. Je me suis souvenue que j'avais toujours voulu et que je n'avais jamais fait. Alors je me suis lancée, j'ai pris mon billet, pour une heure de croisière, sous les ponts de la grande cité. Pont de la Concorde, pont Alexandre III, pont de l'Alma, pont des Arts, pont de Bir-Hakeim, autre réalisation de Gustave Eiffel, pont de l'Archevêché, le plus bas de Paris, pont de Sully, pont Neuf, pont Marie qui passe pour être le plus romantique. Est-ce sous celui-ci qu'il est de tradition de faire un voeu dans un baiser pour que la chose se réalise ? En tout cas, pour moi, le voeu de couler quelques moments paisibles sur la Seine en bateau est bel et bien réalisé. Beauté.

 

En vie

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- Exposition Reza, berges de Seine -

 

" On circule, on avance. Vers quoi, vers qui se dirige-t-on ? Le bout de la promenade ? La fin de journée ? Peut-être le repas du soir, le film du dimanche à la télévision, la tiédeur su sommeil... Demain, de quoi sera-t-il fait ? Et plus tard, qu'est-ce que ça veut dire ? A quoi cette vie tient-elle ? Un battement de montre contre le poignet ? Des espoirs, des projets, des désirs ? Quoi au juste ? Du bonheur ? Connaît-on la recette ? Retourner sur la promenade ? Manger d'autres glaces à la fraise ? Regarder courir les enfants ? C'est quoi, demain ? C'était quoi, hier ? Nos visages un peu dans le vent ? Quelque chose qui n'est pas encore arrivé ? Une escale ? Un oubli ?

On circule toujours, on avance. On se pose sur un banc, comme font les oiseaux sur les branches. Il semble qu'on ne souffre pas, mais parfois qu'on s'ennuie un peu. Comme si l'on attendait que quelque chose se passe, comme si l'on espérait davantage. Heureusement c'est l'été; il fait doux. On tiendra bien ainsi jour après jour, jusqu'à l'hiver. On a des provisions en soi. De quoi, au juste, on ne sait pas. On s'alimente par les yeux, les heures, les pas. L'important, se dit-on, est de subsister sans chagrins. Ailleurs, c'est guerre, tueries, famine... De pleines charrettes de misère."

- Jean-Michel Maulpoix - Une histoire de bleu -