14/05/2013
Au fond de tes yeux
21:41 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, amour, émotion, calligraphie, découverte, partage, humain
Bright Star
Hier soir, ce film de Jane Campion m'a bouleversée, mon petit côté romantique sans doute. J'aime les histoires d'amour au cinéma, je les aime dans la vie aussi, comment ne pas aimer ça? Dans ce film, l'importance des mots et des non-dits dans l'éclosion et le développement d'un sentiment est magnifiquement amenée, les images sont superbes, le temps semble suspendu et tout est fait avec une élégance rare, sans miévrerie, sans ennui, sans effet de violon, on est pris par l'émotion qui emporte ces deux êtres vers ce voyage insensé et par sa poésie.
J'ai été touché par la présence, que Jane développe, de l'échange épistolaire... Il a pour moi une telle importance que je me demande parfois si je suis bien à ma place dans mon siècle, dans ce temps où l'on ne s'écrit plus, où ce n'est plus "in", plus adapté. Oh! Je suis friande des mails, sms et "like" facebookien, mais reste inconditionnellement et sentimentalement très remuée par l'échange de lettres, de cartes, de petits mots, écrits à la main avec toute la suavité que contient l'écriture, le papier, tous les parfums qu'une lettre comportent en elle, toute la puissance qu'elle transmet.
Sans parler de l'attente qui exacerbe et qui sublime la relation qu'elle soit d'amour ou d'amitié.
" Les nuages nagent dans des enveloppes géantes, comme des lettres que s'enverraient les saisons."
- Ismaïl Kadaré -
09:13 Publié dans art, Cinéma, écriture, poésie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : art, cinéma, poésie, écriture, correspondance, amour, partage, humain
13/05/2013
petite robe noire
- Photo Gérard Uféras - Jean-Paul Gaultier, haute couture, Paris 1999 -
Très tôt les femmes apprennent qu'il faut une petite robe noire dans leur dressing, que c'est un incontournable indispensable, la non-faute de goût par excellence. J'ai la mienne, moi aussi. Elle n'est pas une robe noire ordinaire, elle n'est plus toute jeune et commence sérieusement à être usée et trouée de-ci de-là: au creux du dos, sur l'avant-bras et, en bas, au niveau des cuisses elle semble avoir été mangée par une armée d'infimes bestioles affamées, leur passage ayant laissé une sorte de dentelle, gruyère de vide au milieu du jersey sombre laissant ainsi la peau appraraître en légère transparence.
J'aime cette robe, je n'ai qu'une seule trouille c'est qu'elle lâche aux entournures et craque aux coutures. Douce comme la soie, sensuelle, fendue, décolleté juste ce qu'il faut pour laisser deviner la naissance des seins, un rechampi de dentelle noire dans le V de l'endroit et un petit noeud discret finissant l'arrondi, elle m'est plus que précieuse. J'étais triste ces temps derniers, je l'avais égarée, impossible de me souvenir où elle était rangée. J'ai déterré de mes placards d'autres substituts pour la remplacer mais impossible d'avoir cette même sensation de confort, de présence, de chaleur qu'avec elle.
Elle a fait bien des voyages, elle a bourlingué, du Bunker à Montréal où j'ai failli mettre le feu, des sables du Brésil, de la chaleur torride de l'Andalousie, de la clémente démence d'une nuit vénitienne aimante à de folles nuits parisiennes ou plus sereines sur la côte Alamafitaine. Elle porte tous les parfums qu'un corps secrète, toutes les odeurs de l'amour et de la tristesse, de la joie, du désespoir, des rêves les plus déments. Elle agit quand je l'enfile comme un philtre et j'ai parfois bien du mal à la quitter pour aller travailller.
Je n'écris pas sans elle, bien incapable d'écrire autrement que dans mon jus de nuit. Je ne petit-déjeune pas sans l'avoir enveloppée d'un châle ou d'un vieux pull mité et je dors bien mieux quand je l'ai sur moi. Je suis heureuse de l'avoir enfin retrouvée au fond d'une valise entre Vamp, John Fante et Rien à me mettre, le vêtement plaisir et supplice. Heureuse d'avoir passé ma nuit avec elle malgré son odeur de renfermé et comblée d'avoir pu démarrer cette journée en me lovant dans son coton raffiné.
Depuis dix longues années, notre histoire d'amour dure, depuis dix longues années elle caresse mon corps, me réchauffe, me protège. Ele sait quand j'ai mal, elle sait quand je désire, elle connait tout de mes mains qui cherchent à m'offrir du plaisir. Nous avons cuisiné ensemble des dizaines de fois ma purée du Dimanche, mon tiramisu, mes poulets façon Blue. Elle adore la musique, elle tremble la première sur les chansons de Michel Legrand, Bob Dylan, Barbara ou Christophe et sur les notes de Schubert, Bach, Chopin, ou Mendelsohn. Elle est devenue avec le temps experte en film d'auteurs et en thrillers. Elle aime l'odeur des livres, du sexe et des souvenirs. Jamais je n'aurais pensé qu'une robe puisse avoir une telle valeur, pour moi. S'il faut un jour que je meure, et il le faudra bien, même si je ne suis pas trop pressée, j'aimerais qu'elle soit mon suaire et faire avec elle mon dernier voyage. J'aimerais que celle qui aura escorté une grande partie de mes nuits m'accompagne et une dernière fois me tienne dans ses fibres encre de chine.
Petite robe noire de nuit...
08:24 Publié dans art de vivre, écriture, mode | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : robe noire, écriture, émotion, partage, humain
12/05/2013
14:43
" Être intime avec quelqu'un, n'est-ce pas donner accès à ce qu'il y a de plus indicible en soi? "
14:43 Publié dans art de vivre, pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : pensée du moment, réflexion, livre, écriture, partage, humain
J'aime beaucoup ça
00:18 Publié dans art de vivre, poésie | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : poésie, baudelaire, amour, ivresse, partage, humain
09/05/2013
Pour l'amour des livres
Suite à l'heureuse initiative de Laurent Margantin et les photos de la bibliothèque de Dominique Hasselmann chez lui, j'ai eu envie de lancer une vaste opération collective sur ce que nous avons, beaucoup d'entre nous ici en commun: l'amour fou des livres. J'ai ainsi contacté chaque membre de la Tribu mistralienne, quelques lecteurs assidus de Blue et quelques uns de mes ami(e)s avec comme douces directives l'envoi de photos de livres in situ et de quelques mots pour ceux qui le souhaitent répondant à la question: Qu'est-ce que les livres sont dans votre vie? J'ai été fascinée par les réponses successives. Tous ont répondu présent, même ceux qui n'ont pas eu le temps de prendre des photos ou écrire un texte parce que trop débordés par leur vie quotidienne, ou parce que cloués au lit, ou parce qu'entrain de déménager ou pour certains autres parce qu'encore blessés par des échanges malheureux qui se sont passés ici et qu'ils n'arrivent pas à dépasser. Aucune des personnes contactées n'a été insensible à cette idée. C'est dire que les livres ont cette capacité de nous rejoindre tous autant que nous sommes et à créer des ponts entre chacune de nos sensibilités.
Et si lire demeure une activité coupable férocement associale car prenant du temps sur le travail, sur les amis, et retranchant du monde, enfermant le lecteur dans sa bulle d'où plus rien ne semble pouvoir l'en faire sortir, si lire accumule, les livres s'entassent, s'empilent, montant des tours qui parfois s'écroulent (sans doute à cause d'un avion de papier), lire a aussi la capacité de rejoindre, comme cette note le prouve.
Merci à tous ceux et à toutes celles qui ont bien voulu livrer les arcanes de leurs constructions personnelles et ainsi nous ouvir leur intimité.
Le premier à m'envoyer son image fut Henri et ces "quelques livres à lire au pied du lit".
- Henri Zerdoun -
Jacques, lui, n'ayant pas ses techniciens à portée de main, n'a pas pu faire d'images et m'a envoyé cette vision minimaliste de sa bibliothèque qui, je le cite, est très ordonnée car comme il croit aux signes ou aux appels que les livres ou les auteurs vous envoient, il désire immédiatement les retrouver, ça urge, c'est un impatient!
Alex et le Bourdon masqué ont été très rapides:
Mon premier livre de chevet a été le dictionnaire Larousse illustré dans lequel je recopiais les dessins d'oiseaux, de fleurs.... Aujourd'hui ça reste mon compagnon qui trone dans ma table de nuit. Le livre est toujours un remède qui remonte le moral, qui est là à disposition, n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. j'ai toujours été quelqu'un d'assez "bordélique" et ma bibliothèque me resemble; le principal c'est que je m'y retrouve. Je ne fréquente pas les bibliothèques car j'ai besoin d'avoir des livres à moi, même vieux et endommagés, car comme dirait Saüll Streinberg:
"Il porte sur son visage et dans son corps l'empreinte de la société à laquelle il appartient".
"Les signes, voilà l’intérêt que je porte à un bouquin mais pas l’écriture tel que tous semblez l’apprécier. Il y a eu un début c’était Clostermann, on est loin du roman puis rapidement des « j’ai lu » aux théories les plus « curieuses » sur des civilisations perdues ou englouties, sourires garantis.
Barjavel et surtout sa trombine en quatrième de couverture me sidérait et avec un regard actuel me fait sourire. Une période Vernes, puis l’apprentissage.
Les hasards +/- provoqués m’installèrent dans la commission bibliothèque du Comité d’Entreprise où grand nombre de salariés venaient piocher, curieusement cette expérience m’aura définitivement coupée du livre, de sa sacralisation et surtout du cadre qu’il définit. Ce n’est qu’un objet l’africain ne s’en encombre pas, le griot et puis voilà on partage loin de l’isolement du lecteur lambda."
1 - les livres ont toujours tenu beaucoup de place dans ma vie, mais ma maison n'est pas encore aménagée pour contenir tous ceux que j'ai. Voici ceux, les plus lus, beaux, qui tiennent dans la bibliothèque que m'a prêté une de mes nièces.
Nancy, n'y participera pas mais j'ai aimé som mail alors le voici:
J'en ai deux dans mon lit, trois sur la table de chevet, un dans ma sacoche de vélo, quatre sur la table à manger, deux dans mon tiroir au bureau, en plus des bibliothèques et ceux qui traînent sur le plancher.
- Un bout de Mistral chez Blue -
J’ai mis « en vitrine » Alice. Parce que ce livre PARFAIT exprime bien ce qu’est pour moi la lecture. L’évasion, l’imaginaire, mais dans un monde juste à côté du nôtre. Il suffit de suivre le lapin pour y entrer. Pas peur.
Puis ce furent les délicieux mails de Claudio et Louis-Paul:
"Pas besoin d'aller chercher loin pour répondre à la question de ce que sont les livres dans sa vie. Il suffit de photographier sa bibliothèque à la demande d'une amie et l'impression de se déshabiller vous saute à l'émotion. Déshabiller son coeur, son corps ou son âme ? On ne sait pas trop. Mais c'est terriblement intime cette affaire. C'est donc que les bouquins touchent à l'essentiel. Disons que les livres, c'est de l'intimité. Et nous avons tout dit"
- Mots et photos de Claudio Orlando -
Avec un zoom sur les livres que j’aime avoir toujours près de moi…
- Photos et texte Louis-Paul Fallot -
De Manouche et son encre turquoise:
Les livres régnent un peu partout dans la maison ; je t'envoie deux clichés de là- où- ils -ne -sont-
De Francoise et sa belle sensibilité:
Livres de chevet
Livre génial, tout simplement. Je m'y ressource, souvent!
Un peu comme le chiendent, ils s'imposent, se propagent... Mais comme la plus rare des fleurs, je les aime et les cultive, leur laissant libre cours dans la maison.
Jamais seuls.
Ma main,
Kevin
Pire encore, les livres, je prétends, moi, qu'ils sont pires que les femmes. D'abord ils sont moins jolis en général (à quelques exceptions près), et à volume équivalent, ils sont beaucoup plus lourds, parce que plus denses (sauf Monique, mon ex.) Qui n'a jamais porté sur ses épaules, du comptoir d'un bar jusqu'à son lit, 1m73 de bouquins complètement bourrés et imbibés de vomi, ne sait pas de quoi je parle. Puis, les livres ne savent pas enfanter, soigner les plantes, occuper un ministère, conduire un camion, échapper du champagne sur la moquette, glapir dans une fête ou se déguiser en joggings. De plus, lorsque le petit Jésus fait apparaître une femme sur Terre, on a pas besoin de raser une forêt ; alors que les bouquins, son père le putois, à tous les coups, c'est un boisé qui zappe !
Mémémémaaais, entends-je s'égosiller les chaumières-zé-chômeurs, pourquoi s'embarrasser de toutes ces merdes qui ramassent et engendrent de la poussière, qui attirent les escargots, qui ne savent pas bouger leurs culs et qui posent plus de questions qu'ils ne connaissent de réponses ? Eh bien, c'est simplement que bien employés, ils servent d'amarres aux âmes trop légères, qui autrement, risqueraient de s'envoler, les jours de grand vent. Eh, vas-y, du coup, on s'en accommode. Et puis, si on y songe, le livre est une technologie récente qui a permis d'éliminer plus de 99.78 % des conteurs. Et juste pour ça, le livre, c'est mon héros.
- Photos Angelica -
- Photo Angelica -
J’ai eu cette « chance » d’être très tôt entouré de livres. En fait, ça faisait tellement partie du décor que je ne me suis découvert un véritable intérêt pour la littérature qu’une fois adulte. Avant de nourrir l’imaginaire et la réflexion (qui se gavaient aussi bien de télé, films, bd, jeux et divagations diverses), les livres ont d’abord été pour moi source de savoir. De doute plutôt, en vérité : j’ai précocement réalisé que ce que les profs nous serinaient comme vérités éternelles était souvent sujet à caution, hypothétique, voire carrément faux. Pas terrible pour cultiver le respect de l’autorité, rien de tonifiant pour la persévérance scolaire… Cette petite brèche devint bientôt une faille qui fut bien près, d’ailleurs, de me conduire tout droit à la faillite. Jusqu’à ce que je tombe sur le livre qui allait irrévocablement changer ma vie : Le Secret. Naaaaaan, je déconne! (N’empêche, il est tenace ce rêve du grimoire révélant enfin la clef de cette énigme que nous serons éternellement à nous-mêmes…)
- Texte et photo Le Plumitif -
Partir doublement
Dans la lecture fluide
Et le wagon mouvant.
- Haiku et image Laurence Guez -
J'attendais encore les photos de Venise, je ne concevais pas une note sur l'amour des livres sans qu'elle y participe, j'attendais aussi les pensées de Michael, je crois que Vieux G. est perdu dans ses limbes et Flash m'a annoncé être trop occupé à réssuciter. Tard dans la nuit leurs images et leurs proses sont arrivées:
J'ai une relation amour-haine avec la lecture : je l'aime lorsqu'elle déchaîne les tempêtes imaginaires à l'aurore, mais la déteste quand vient la symphonie de l'aube, le chant matinal des oiseaux. Je bascule de manière déconcertante dans l'envers du décor - si l'auteur sait jouer sur les cordes universelles qui nous relient tous - quand le livre devient l'outil qui façonne et fascine, qu’il est sens et essence.
- Texte et photos Michael Deschambault -
- Composition et texte de Venise Landry -
Et Fanfan, charette, m'envoie à la toute dernière minute cette charmante lettre avec ses deux images:
Chaque soir, mon amoureux bouquine très tard, il ne peut pas s'endormir tant qu'il n'a pas absorbé sa dose. Cet homme là ne lit pas, il dévore : policiers, romans, essais, poésie... Depuis son arrivée, les livres s'entassent un peu partout à la maison...Je crois que son amour des livres lui vient de Luc, sa maman, dont la fabuleuse bibliothèque occupe un mur entier du salon de sa petite maison de Cuges-les-Pins...Luc aime tellement les livres qu'elle a décidé de leur donner une nouvelle vie en créant " le livre libéré".
Hier, en fouillant dans un des nombreux cartons qui s'empilent sur les marches de l'escalier qui mène à son appartement, j'ai trouvé un exemplaire du chef d'oeuvre de Steinbeck " Des souris et des Hommes". Un exemplaire en poche, jauni et écorné, dont l'odeur caractéristique des bouquins longtemps oubliés a chatouillé mes narines, avant de m'emporter pour la seconde fois, émotion intacte, jusqu'au bout de la nuit...
- Mots et photos Pieds sur terre -
Et voilà Pat Caza qui me traite de canaille, il a raison, j'ai toujours eu du mal avec le décalage horaire. Il nous ouvre le tiroir de sa table de chevet et là, pamoison, il est rempli et nous avons des goûts communs!
Ma table de chevet. J'ai ouvert le tiroir, ceux-là y étaient. Je manque de place, manque de temps, mais de livres jamais,
j'voulais faire une petite mise en scène avec Requiem des Innocents de Louis Calaferte, mais comme je l'ai surement refilé à quelqu'un et perdu, ça m'a retardé. J'allais en racheter un ce soir après le boulot, mais voilà, je me suis fait prendre de court, donc impro, le tiroir de ma table de chevet, zam, sans rien de plus, vraie canaille.
- Photo, mots et maux Pat Caza -
Et voilà Zoé, qui in extrémis, vient participer:
On peut dire que les livres sont le seul bien dont je ne saurais me séparer qu’en cas d’extrême nécessité.
Je me souviens de ce couple à qui j’avais prêté mon modeste studio dont je déménageais pour un espace légèrement plus confortable, au temps de mes premières armes dans la vie d’adulte. Un dépannage de quelques jours, en attendant qu’ils trouvent une solution plus pérenne.
Quand je suis venue récupérer la clé, je me suis aperçue avec horreur que la bibliothèque avait été vidée des vieux livres que le monsieur très gentil qui me louait mon meublé, rue des Ecouffes, m’avait confiés, et j’avais accepté avec reconnaissance. Cet homme, malade du cœur, tenait à monter les trois étages tous les mois pour percevoir, essoufflé, son loyer, sans doute pour le plaisir d’échanger avec une très jeune femme amoureuse de littérature. L’antique bibliothèque vitrée avait été vidée entièrement par les indélicats. Il et elle avaient décampé avant mon arrivée, laissant à l’abandon le lieu dans un état indescriptible et délesté de cette manne précieuse. J’ai appris, beaucoup plus tard, que le compagnon de la copine à qui j’avais fait confiance était une crapule minable qui avait vendu chez Gibert les bouquins pour se procurer son morceau de chichon.
J’étais malade de honte en entendant, dans l’escalier, les pas lourds de monpropriétaire avec qui j’avais noué une amitié entretenue par nos conversations mensuelles (j’ai occupé deux ans ces deux pièces minuscules).Je le savais déjà navré de me perdre comme locataire. Je craignais qu’il ne fasse une crise cardiaque. Finalement, c’est lui qui m’a consolée de la découverte que je venais de faire. Une amie pouvait vous trahir. En s’emparant, de plus, de livres qui avaient une faible valeur monétaire, mais une haute valeur affective. Il m’a assuré que cela n’avait pas l’importance que je donnais à la perte, même s’il comprenait ma déception.
Chez moi, les livres sont partout chez eux, dans mon bureau, dans ma chambre, dans une autre pièce encore et sur les tables … partout.
- Photos et texte Zoé Lucider -
Après avoir recueilli les photographies et les mots des uns et des autres, je me suis demandée ce que je pouvais bien ajouter à tout ce qui a été dit. Je suis vraiment très émue de voir comment chacun de nous vit les livres, se les approprie, en fait son voyage, sa liberté, sa quête, et puise en eux refuge, sens, amour et résonances. Ma bibliothèque est immense, toute une pièce lui est consacrée et ne suffit pas pourtant, elle déborde dans les pièces d'à côté, dans la cuisine, dans les toilettes, dans la chambre où sont pêle-mêle empilés les livres d'art, de psychologie, de poésie, des romans noirs, des romans fleuves, des romans d'amour, des correspondances. Sur mon bureau, dans mon sac à main. Les livres font partie de ma vie au quotidien. Pas un seul jour sans que je n'en ouvre un ou plusieurs. J'ai besoin de les avoir à portée de main. Pour l'amour des livres, je suis heureuse d'avoir pris cette initiative qui nous unit un peu plus encore. Un grand merci!
- Photos Helenablue -
07:49 Publié dans art, art de vivre, Blog, écriture, photographie, rencontre | Lien permanent | Commentaires (30) | Tags : livres, bibliothèque, amour, blog, échange, partage, émotion, écriture, photographie, humain
08/05/2013
Philip Glass, l'émotion à fleur
11:55 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : musique, amour, émotion, découverte, partage, humain
jeu de voile -2-
08:02 Publié dans art, art de vivre, photographie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art, art de vivre, photographie, blue, guadeloupe, partage, humain
07/05/2013
Jeu de voile -1-
- René Lalique -
08:11 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art, verre, femme, lalique, partage, humain
05/05/2013
Jack Vettriano
Jack quitte l'école à 16 ans et devient apprenti (ingénieur des mines), mais s'adonne à la peinture durant ses loisirs. Ses premières toiles sont des copies de tableaux impressionnistes (dont Claude Monet).
Vettriano devient célèbre en 1988 quand il expose deux toiles à l'exposition annuelle de la Royal Academy d'Écosse : ces deux toiles se vendent le premier jour et plusieurs galeries se proposent de vendre ses œuvres. Le succès contribue à casser son premier mariage et il déménage à Édimbourg, changeant son nom en Vettriano (nom de jeune fille de sa mère). Suivent des expositions couronnées de succès à Édimbourg, Londres, Hong Kong, Johannesburg et New York. Ses peintures rappellent le genre film noir, avec des touches de romantisme et parfois d'érotisme.
Bien que son style soit jugé vulgaire et sans imagination par certains critiques d'art, c'est l'un des artistes les plus en vue sur le marché de l'Art.
En octobre 2005, on a découvert que certains personnages des peintures de Vettriano (dont The Singing Butler) étaient inspirés d'un manuel de référence pour artiste The Illustrator's Figure Reference Manual. Cette révélation a quelque peu terni la réputation de Vettriano, bien qu'il n'ait jamais nié être autodidacte (il n'avait pas les moyens de rémunérer des modèles).
Vettriano a des studios en Écosse et à Londres. Représenté par la Galerie Portland à Londres de 1994 à 2007, il a désormais son propre site d'internet. Jack Nicholson et Terence Conran figurent parmi ses plus grands collectionneurs.
En 2003, il a été fait Officer de l'Ordre de l'Empire britannique. (source Wiki)
Ce côté glamour, réaliste, à la Hopper, j'aime. Ces femmes fatales, félines, féminines et langoureuses, ça me parle, ça me fascine, j'aime, j'aimerai toujours cette image "gilda", elle m'énergise. Pourtant, je sais que ça peut paraître caricatural. Mais l'idée de la femme, femme, fière et heureuse de l'être, animale, sensuelle, sûre d'être, c'est pour moi le chemin de la liberté de la féminité. J'aime plaire, j'aime être désirée et j'aime, bien plus que plus jeune, être femme. Chez Vettriano, l'ambiance invite au plaisir et sa peinture "érostisitique" invite à se donner. Comment dire. C''est si fabuleux d'être femme, comment ne pas en profiter?
15:24 Publié dans art, art de vivre, érotisme | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : art, art de vivre, érotisme, femme, peinture, partage, humain
air printannier
10:02 Publié dans art de vivre, photographie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : art de vivre, photographie, printemps, bonheur, partage, humain
04/05/2013
Tutu
23:24 Publié dans état d'âme, Musique | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : musique, jazz, état d'âme, émotion, partage, humain
Mise en abîme
08:16 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : art, émotion, réflexion, rencontre, partage, humain
02/05/2013
Good day for (the) Blue(s)
20:18 Publié dans état d'âme, Musique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : blue, blues, bonheur, état d'âme, musique, partage, humain
Drôle de rencontre
Extrait de journal:
- 27 Avril -
Ce matin, la lumière était à couper le souffle. Après un petit déjeuner copieux: ananas frais, melon, banane juste coupée en rondelles, fromage blanc 0%, thé vert de Chine, pain grillé, et différentes confitures toutes plus exotiques et plus déliceuses les unes que les autres, avec vue sur une mer d' huile bleue outremer, j'ai eu une envie irrépressible de plonger dans la piscine qui jouxte la grande terrasse blanche et grise face à une nature sauvage s'étendant jusqu'à l'eau. Sans même réfléchir ni mettre un doigt de pied pour tester la température, je plonge derechef dans le rectangle bleu et goûte avec bonheur la fraîcheur de l'eau du bassin.
Je nage tranquillement seule jouissant du calme et de la légère brise dehors et je me laisse aller, divinement bien. Tout d'un coup je sursaute. Je viens de me télescoper avec un objet non- identifié et visqueux. Je surmonte ma frayeur et me retourne et tombe nez à nez avec une bête pustullée, dans un dégradé de kaki et de brun, deux gros yeux globuleux et des pattes charnues. J'ai un frisson de dégoût qui me parcoure toute entière et je bondis hors de l'eau. Pouah!
Est-ce là, mon prince du jour, tentant de retrouver forme humaine?
07:17 Publié dans art de vivre, écriture, Voyage | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : voyage, écriture, rencontre, émotion, partage, humain
01/05/2013
Anse à la barque
Entre Sainte Anne et Saint François, l’Anse-à-la-Barque, mouillage anticyclonique, est un site magnifique. Je viens d'y vivre huit jours de rêve et j'ai vu la Guadeloupe comme je ne l'avais pas encore vue. Nous étions dix. Dix à investir la maison d'hôte d'un couple d'amis commun. Nous ne nous connaissions pas tous et le premier soir nous avons tout de suite pensé au dix petits nègres. Qui allait être le premier à passer à la trappe! La vue de la terrasse de cette maison blanche accrochée à la colline était juste sublime et changeante suivant les différentes lumières du jour. Nous prenions sur une grande table blanche, elle aussi, nos petits déjeuners festifs et pantragruéliques colorés par des grandes assiettes carrées de fruits frais. L'ambiance a toujours été bonne et joyeuse. Nous avions en commun, je crois, le désir que les choses se passent au mieux et aussi l'envie de passer du bon temps ensemble. Nous étions tous là pour nous détendre. L'air de la mer, la chaleur, la beauté des paysages, l'ambiance particulière qui se dégage de cette vie insulaire, le rythme qui change, le goût de se laisser faire et puis l'extrême gentillesse de nos hôtes ont donné le ton. Ce fut une semaine bleue à foison.
JB, notre hôte est un organisateur hors-pair. Il nous a concoté très vite un programme au poil pour nous faire découvrir les trésors du coin. Chaque jour a eu son lot d'émotions et de découvertes. Arrivés en fin de journée Samedi, nous étions déjà en pleine action le lendemain au coeur du marché local de St François. Quelle ambiance! Quittant un Nord froid et gris, se retrouver en si peu de temps plongée dans un tableau aux mille couleurs toutes plus vives les unes que les autres, au milieu de " Qu'est ce que tu veux doudou?" avec l'accent créole et des étals de fruits et légumes débordants d'exotisme est on ne peut plus stimulant pour l'esprit et l'imaginaire. Les petits boudins et les gratins de chistophines dans leurs barquettes alu chez le boucher-traiteur à l'angle de la place avec son affichette très drôle sur le paiement comptant, les dizaines de bouteilles de rhum arrangé rangées bien gentiment sur une toile cirée à l'entrée du marché (on les a tous goûtés), les carioles d'ananas frais, la marchande de fleurs qui fait rêver avec ces bouquets atypiques nous ont tous plongés dans l'ambiance et c'est en très peu de temps qu'on s'est tropicalisé!
Le temps est changeant sous les Tropiques, et souvent il tourne passant d'un soleil de plomb à une pluie diluvienne en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Les premiers jours furent plutôt couverts et mouillés avec quelques belles pointes de soleil fort, mais le tout premier jour ressemblait plutôt au temps qu'on a sur la côte bretonne, pas étonnant qu'ils soient si nombreux dans le coin: les bretons. D'ailleurs La Pointe des châteaux, péninsule située à l'extrême Est de l'île de Grande-Terre, à quelques kilométres de St François, large bande littorale balayée par des vents souvent violents, fait tout de suite penser à la Bretagne et ses falaises ventées. L'escalade de la "Grande-Croix" située au sommet de la Pointe des Châteaux offre une vue magnifique et c'est le souffle coupé qu'on a pu admirer de là-haut l'île de la Désirade éructant au large de l'océan et qu'on s'est donné des frayeurs en s'approchant du vide avec en bas une mer enragée se fracassant contre les rochers. Là nous est revenu nos dix petits nègres. Hé,hé, comme nous étions tous, c'était pas compliqué!
J'avais emmené plein de lectures mais je n'ai pas pu tout lire et n'ai ouvert et fini que deux de la dizaine de livres que j'avais emmenée. Lou, histoire d'une femme libre de Françoise Giroud (vous en reparlerai) et surtout Le démon de Selby Jr. qui m'a scotchée. Je n'avais pas été remuée à ce point par une écriture depuis celle de Christian Mistral avec son Valium et son Vautour. Pourtant j'avais déjà lu ce livre il ya plus de vingt ans mais n'en avais pas gardé de souvenir marquant. Il faut dire que je n'étais pas tout à fait la même non plus, que depuis j'ai changé et suis plus en contact avec moi-même que je ne l'étais. C'est un ami très cher qui me l'avait fait lire. Notre amitié particulière nous permettait à l'époque de beaucoup partager et de frissonner ensemble, puis nous nous sommes perdus de vue pendant plus de deux bonnes dizaines d'années et voilà que par les mystérieux hasards de la toile nous nous sommes retrouvés, notre relation intacte a pu reprendre tous ses droits. Il m'a re-parlé de ce livre qu'il m'avait prêté, j'ai eu envie de le re-lire et je n'ai pas été déçue, bien au contraire. J'ai été secouée. Ce vertige éblouissant d'un don Juan moderne, aux prises avec ses obsessions sur le seuil de l'enfer est un véritable chef-d'oeuvre. Lire un ouvrage de cette nature au milieu des cocotiers peut paraître incongru, je le reconnais. Je ne suis pas à une surréalité près!
Beaucoup de choses encore à raconter: Le marché aux poissons, les repas du soir, les Saintes, ma rencontre avec un prince charmant dans l'eau de la piscine, Caro, Kri-kri, le ti punch, la recette des bananes flambées du capitaine du bâteau, Françis, etc... J'en garde un peu pour demain et pour après-demain, le temps de distiller.
En attendant la suite, je vous souhaite à tous un excellent 1er Mai, et vous offre, plus couleur locale, une fleur d'hibiscus à la place du muguet...
10:26 Publié dans amitié, art de vivre, écriture, Voyage | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : voyage, guadeloupe, art de vivre, amitié, écriture, partage, humain
30/04/2013
De retour!
Partir, c'est toujours revenir, différente, comme réhydratée. L'air du large, l'autre, la rencontre, les éléments, la force de l'océan, celle aussi de l'amitié, de la découverte, de cette possibilité rare d'être soi-même sans préjugé, sans a priori, cette capacité qu'on a et qu'on devrait développer de s'adapter, de s'ouvrir, d'orienter autrement sa pensée, de s'aventurer.
L'ailleurs ça n'est pas fuir. L'ailleurs c'est se découvrir, de l'intérieur, davantage. C'est aussi se confronter et avancer, se mesurer. C'est (en tout cas pour moi) vivre. On ne peut rien, les uns sans les autres...
00:42 Publié dans art de vivre, pensée du moment, Voyage | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : vivre, retour, photographie, sensation, émotion, pensée, partage, humain
19/04/2013
Voyage
"Comme tout ce qui compte dans la vie, un beau voyage est une œuvre d'art : une création. De la plus humble à la plus haute, la création porte témoignage d'un créateur. Les pays ne sont que ce qu'il est. Ils varient avec ceux qui les parcourent."
- André Suarès -
Dans la nuit et dans le vent
Nous trouvons notre passage
À travers espace et temps
Rien jamais ne nous arrête
Et du soir jusqu'au matin
Chaque nuit est une fête
Et non pas un songe vain
09:29 Publié dans art de vivre, écriture, Livre, Voyage | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : art de vivre, voyage, écriture, pensée, échange, partage, amitié, livres, humain
18/04/2013
Oscar
- Isamu Noguchi -
" Les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais."
- Oscar Wilde -
22:35 Publié dans art, art de vivre, pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art, art de vivre, pensée du moment, échange, partage, humain
17/04/2013
Fleurir
Laisser émerger les bourgeons qui nous constituent, laisser faire Dame nature, laisser venir à soi les sensations renouvelées sans cesse. Laisser le printemps imprégner nos veines et les méandres de nos esprits engourdis. Laisser jaillir nos coeurs, laisser la sève faire son travail. Accepter de se renouveler, de s'autoriser, de se sentir vivant, entier, vibrant. Laisser les frissons nous parcourir, nous dévaster, nous fructifier. Ne pas viellir trop vite. Embrasser. Embraser. Nourrir. S'épanouir. Se fortifier. Se découvrir. S'autoriser. S'enorgueillir. Retrouver son âme d'enfant. Jouir. Se réjouir. S'aimer. Donner du plaisir. S'affirmer. Se défaire de ces vieilles peaux qui nous collent tellement trop. Ne pas se satisfaire, ne pas se complaire, ne pas s'abêtir. Au contraire...Fleurir.
22:54 Publié dans état d'âme | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : état d'âme, printemps, vie, vivance, partage, humain