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15/05/2011

Guy Bourdin

Nous parlions de choses et d'autres au petit déjeuner comme à l'accoutumée depuis quelques jours devant un thé rouge et un pain noir avec ma lumineuse amie Stella. La conversation de ce matin nous mène de fil en aiguille sur ce nom de photographe avec qui elle a beaucoup travaillé et qui a bousculé les codes des photos de mode de l'époque: Monsieur Guy Bourdin. Je ne connaissais pas ce nom, mais en cherchant à en savoir davantage sur lui, intriguée par ce qu'elle m'en a dit, je découvre que certaines de ses images me sont familières et d'autres une trouvaille.

Tout comme me le disait ma belle amie, il a une approche plus artistique de la photo de mode, un peu provocatrice aussi. Dans sa jeunesse, il avait été plutôt attiré par le dessin, la peinture et la photographie de paysage, mais une fois adulte il délaisse ces pratiques et s'adonne définitivement à la photo de mode et de publicité. Il est contacté à 26 ans par la rédactrice adjointe du Vogue, qui lui ouvre les pages de célèbre magazine. Là, il n'hésite pas à sortir des conventions et aime à brouiller les photos, à escamoter les modèles, à les noyer dans des décors et des postures inquiétantes et suggestives.

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Ce n'était pas les marques qu'il désirait mettre en avant mais bien plutôt son propre imaginaire. Ses récits éditoriaux et ses photos publicitaires étaient osés et sont encore une source d'inspiration pour de nombreux photographes contemporains, stylistes, art directors et artistes. Ses images, reposant sur une atmophère de glamour et de sexualité, sont surréalistes et provocantes et toujours très léchées.

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"Je m’efforce de laisser cette chose imperceptible qu’est l’objectif agir indépendamment lorsqu’il se retrouve face à son sujet."

-Guy Bourdin-

 

 

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"Je ne veux blesser personne mais ma tranquillité m’est vitale." (en justification à son refus du grand prix national de la photo)

Guy Bourdin -


Même s'il a profondément perturbé le registre de la photo de mode, Guy Bourdin a - contrairement à Helmut Newton - mis de nombreuses années avant d'être reconnu. De son vivant il n'a jamais exposé, donné d'interview, ni publié ses photographies en dehors de leur contexte professionnel. En 2003, le Victoria and Albert Museum de Londres lui consacre une exposition. En 2004, elle est reprise au Jeu de Paume, agrémentée de nouveaux tirages et films inédits. Une belle découverte dominicale pour moi, ce matin que je partage avec vous.

 

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14/05/2011

Les petits papiers

 

J'ai une grande tendresse pour cette "toune" là!

Je n'essaie même pas de savoir pourquoi!

Mais c'est tenace et un plaisir toujours renouvelé...

 

13/05/2011

orishas

 

 

 

 

du meilleur comme du pire

réflexion,pensée,laure k.,bague,humour,mode,art,humain

 - Photo Laure K.-

 


 « Je suis capable du meilleur comme du pire, mais c'est dans le pire que je suis le meilleur ! » 

- Coluche -

 

 

saudade

 

 

12/05/2011

So you want to be a writer

if it doesn't come bursting out of you
in spite of everything,
don't do it.
unless it comes unasked out of your
heart and your mind and your mouth
and your gut,
don't do it.
if you have to sit for hours
staring at your computer screen
or hunched over your
typewriter
searching for words,
don't do it.
if you're doing it for money or
fame,
don't do it.
if you're doing it because you want
women in your bed,
don't do it.
if you have to sit there and
rewrite it again and again,
don't do it.
if it's hard work just thinking about doing it,
don't do it.
if you're trying to write like somebody
else,
forget about it.
if you have to wait for it to roar out of
you,
then wait patiently.
if it never does roar out of you,
do something else.

if you first have to read it to your wife
or your girlfriend or your boyfriend
or your parents or to anybody at all,
you're not ready.

don't be like so many writers,
don't be like so many thousands of
people who call themselves writers,
don't be dull and boring and
pretentious, don't be consumed with self-
love.
the libraries of the world have
yawned themselves to
sleep
over your kind.
don't add to that.
don't do it.
unless it comes out of
your soul like a rocket,
unless being still would
drive you to madness or
suicide or murder,
don't do it.
unless the sun inside you is
burning your gut,
don't do it.

when it is truly time,
and if you have been chosen,
it will do it by
itself and it will keep on doing it
until you die or it dies in you.

there is no other way.

and there never was.

 

- Charles Bukowski -


11/05/2011

Haute couture

Suite à une conversation fin de journée pour lui et nocturne pour moi, nous avons été amenés après bien des détours à parler des calembours, Black Angel and me. Je lui avouais aimer les jeux de mots de Raymond Devos, lui ne pas y adhérer, les trouvant vides de sens, et préférant et de loin bien au-dessus de la mêlée le grand Desproges, me rappelant backstage le fameux "Plus cancéreux que moi tu meurs!". J'ai eu envie alors de ré-entedre certains de ses sketches tous plus savoureux les uns que les autres et je suis tombée sur celui-là qui fait écho en moi pour mille et une raisons. Je vous laisse vous régaler, c'est collector et tellement vrai, j'adore!

 

 

 

10/05/2011

amertume

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- Raphaëlle Colombi -

 

" D'une joie même, le souvenir a son amertume, et le rappel d'un plaisir n'est jamais sans douleur."

- Oscar Wilde -

 

 

09/05/2011

Sous les yeux

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- Magritte -

 

" Qu'y a-t-il de plus difficile au monde? Ce qui te semble le plus aisé: Voir de tes yeux ce que tu as sous les yeux."

- Goethe -

 

 

08/05/2011

Julien Puzenat

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 J’ai rencontré Julien au pied du lit d’une amie chère à mon cœur. Je sais. C’est pas très bien de fureter et de jeter un œil quand on est invité mais la porte était ouverte et je ne peux résister à une pile de livres où qu’elle soit. Je suis irrémédiablement attirée, c’est plus fort que moi ! Là, chez elle, chez Christian au Bunker ou chez Laurence dans l’île, je ne peux m’empêcher d’y jeter un cil. C’est le tire qui m’a fait tilt, il paraît que c’est ce qui fait un livre, en tout cas ce qui fait qu’on s’y arrête, c’est vrai. Mon amie étant partie avec mon homme cueillir des herbes fraîches en décapotable pour la salade je ne sais où sur le domaine, je me suis installée, tranquille, au soleil, au milieu d’une verdure accueillante et des gazouillis du genre rossignols avec en main l’épine du désir de Julien Puzenat. L’effet fut immédiat, et la piqûre intense. Les mots de Julien m’ont tout de suite percutée. J’ai bondi comme un cabri hors de ma chaise, pas tout à fait longue, vers mon sac de vie, c’est comme cela que j’appelle mon sac à main, toujours plus que plein de tout ce qui me touche et m’importe dans l’existence. Il est particulièrement pantagruélique, plein, de carnets, clefs, photos, bouts de papier, crayons, rouges, parfum, et toujours un livre, en plus, si ce n’est, deux ! J’en extirpe le petit moleskine noir qui ne me quitte jamais pour relever à la hâte quelques phrases ainsi que les références de l’ouvrage palpitant tout chaud entre mes mains. Ni vu, ni connu, je le remets en place, j’ai parfaitement conscience que je transgresse,  je sais que mon amie le sais, je suis une curieuse insatiable mais tout autant respectueuse des choses telles qu’elles sont agencées et de l’ordre de tout à chacun. J’oublie de lui en parler parce qu’on part sur autre chose et surtout présente à ce que je vis, un repas délicieux; entre amis.


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En rentrant dans mon Nord natal, je fais un come back remarqué et glamour avec deux vers du dit Julien, j’apprends alors par mon ami Hervé, le mari de mon amie, un peu plus et même davantage sur ce poète qui m’était jusque là inconnu. Il me met en contact avec sa mère, Carole et là, la magie opère ; nous échangeons quelques mails, et elle m’envoie le recueil tant désiré de son fils mort trop jeune. L’épine continuait ainsi à faire son chemin. Peut-être est-ce là un signe du destin ou un signe de Julien ? Il a toujours, depuis son plus jeune âge écrit des poèmes, pourtant après son décès, on ne retrouvera que cette somme de 36 d’entre eux. Les mots parlent d’eux-mêmes et perdurent au-delà de la mort, c’est là toute leurs forces. L’histoire d’une épine du désir, devenu désir et puis plaisir à partager, à découvrir, à lire et relire.

 

Quelques poèmes tracés de nuit,

Le temps d’un souffle. 

- Julien Puzenat - 

 

Pour rester encore vivant de part ce monde.

 

 

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" Jette les étreintes de crainte

Lorsqu'elles veulent te posséder."

- Julien Puzenat -

 

 

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Pénombre et peur,

Les bas quartiers s'habillent de nuit

Non loin de la fenêtre.

Les réverbères jouent la rareté de leurs lueurs,

La lumière aplatie d'un manque d'intensité,

Se perd en halos.

La cité de la pénombre peut se nourrir des étincelles du jour,

Cependant demeure la solitude des ghettos.

Les âmes de chaînes et de haines se déversent

Sur les surfaces glacées par un froid aveugle.

Sexe, violence et rêve d'une nuit trop courte les tiennent,

Au bord de l'éveil d'une force illusoire.

Les cris se perdent, dans les dédales

Et la mémoire des ruelles,

De la cruauté de l'instantané.

 

- Julien Puzenat  -

 


07/05/2011

Le poète

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- Le poète - Ossip Zadkine -

 

 

" La lumière du poète est la contradiction. La poésie ne requiert pas d’adeptes mais des amants. Elle sème des ronces et des bris de verre pour que les mains qui la cherchent se blessent par amour. "

- Le fait poétique - Lorca -

 


 

06/05/2011

Rajiv et Renu

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Agés d'une vingtaine d'années, l'un et l'autre, ils s'aimaient, mais ils n'avaient pas reçu le consentement de leurs parents respectifs pour s'unir, parce que pas de la même caste. Ils se sont enfuis, Dimanche, de leur village de Nagla Khuru, dans l'état de l'Uttar Pradesh pour y revenir 24 heures plus tard, mariés et heureux, sans imaginer sans doute ce qui pouvait les attendre, sûr de la force de ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre, pensant sans doute que la puissance de leur amour les mettrait à l'abri du pire. Là, pourtant, à leur retour, une foule immense les attendait, une foule menée par la famille de la mariée ne pouvant viscéralement pas accepter l'affront au code ancestral de l'honneur familial, se sentant terni et souillé dans leur réputaion par cette union décidée librement. Tous, pierre à la main, les uns après les autres, la haine au ventre et la bave aux yeux ont lapidés le jeune couple d'amoureux jusqu'à ce que mort s'en suive...

L'amour mis à mort! C'est donc encore possible!

Une étude indépendante publiée en 2010 chiffrait à 900 le nombre de ces meurtres commis chaque année pour seulement trois états dans le Nord de l'Inde!

 

05/05/2011

Cet homme là, je le trouve top!

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" L'homme veut voir. La curiosité dynamise l'esprit humain."

- Gaston Bachelard -

 

 

04/05/2011

Let Me Fly

 

 

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podcast

- Let Me Fly - DMX -

 

 

 

03/05/2011

Comment expliquer Oedipe à son fils

Le titre est d'Anne des Ocreries, et la trouvaille d'Yvan le Terrible voulant nous faire partager son amour pour la BD de Gotlib, collector! Je l'ai comme promis chez YLT montré à mes fils, on a bien rigolé mais pas seulement, la discussion a pris une tournure fort intéressante et fort instructive, je vous laisse imaginer...

 

blog,bande dessinée,psychologie,échange,amour,humain

 

 

Stella, princesse d'ébène

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- Stella, par elle-même, photographiée par son ami Léon -

 

Sed non satiata

Bizarre déité, brune comme les nuits,
Au parfum mélangé de musc et de havane,
Oeuvre de quelque obi, le Faust de la savane,
Sorcière au flanc d'ébène, enfant des noirs minuits,

Je préfère au constance, à l'opium, au nuits,
L'élixir de ta bouche où l'amour se pavane;
Quand vers toi mes désirs partent en caravane,
Tes yeux sont la citerne où boivent mes ennuis.

Par ces deux grands yeux noirs, soupiraux de ton âme,
O démon sans pitié! verse-moi moins de flamme;
Je ne suis pas le Styx pour t'embrasser neuf fois,

Hélas! et je ne puis, Mégère libertine,
Pour briser ton courage et te mettre aux abois,
Dans l'enfer de ton lit devenir Proserpine!

 

- Charles Baudelaire -

 

 

 

Stella est une grande amie, elle m’appelle « sa sœur », parce que je le suis, de cœur. Depuis quelques jours empêtrée dans une histoire de fous avec son propriétaire elle vit chez moi en attendant de se retrouver un sweet home bien à elle, et c’est un bonheur que de l’avoir ici au quotidien. Il faut que je vous explique, cette femme là, c’est un soleil ! Elle cuisine comme une diva, danse comme une étoile comme son nom l’indique, a un cœur gros comme ça, adore mes fils qu’elle prend pour ses neveux et qui l’adorent eux aussi en retour, ne manque jamais une occasion de vous offrir un mot gentil et une attention particulière. C’est d’ailleurs comme ça que ce Dimanche matin je me suis retrouvée entre ses mains et sa paire d’yeux qui lui servent tant pour mettre en valeur n’importe quel visage qu’on lui confie, maquilleuse professionnelle elle connait toutes les plus belles filles de cette planète, les plus beaux gars aussi et les plus beaux endroits. Toujours en voyage, elle quadrille le globe avec sa mallette bourrée de fards à paupières, de rouges à lèvres, de poudre, de fonds de teint, de crayons à sourcils, à bouche, à tout ; de crèmes cache-boutons, de crèmes lumières, de crèmes parfumées, d’huiles essentielles, de mascaras, de pinces, de brosses, de peignes, de ciseaux, à l’occasion aussi elle est coiffeuse et elle excelle dans son art, celui de permettre à n’importe quel visage de donner ce qu’il a, sans que ça se voit, nude, naturel, elle vous fait, magicienne, une jolie peau en en tour de pinceau et donne à votre regard un éclat sans pareil et toujours et surtout sans en avoir l’air.

Je l’ai rencontrée il y a maintenant un bail, ici, dans ma bonne vieille ville, elle venait de s’y installer pour faire un break suite à une déception amoureuse, à l’époque elle était parisienne et new-yorkaise en même temps. Nous avons eu l’une pour l’autre une sorte de coup de foudre, et notre amitié ne s’est jamais égarée ni amenuisée, pourtant parfois des mois sans se voir, ni s’écrire, ni se parler. Une évidence, nous sommes de la même famille. On aime franchement tellement rire et deviser ensemble ! Notre dernier fou rire avant celui d’hier remonte à un shooting parisien, elle travaillait alors avec un photographe célèbre, celui du moment pour le Elle, un shooting de dessous et de déshabillés glamour, je vous dis pas les corps de ces dames présentes ! Elle avait prévenu celui dont j’ai oublié le nom que sa sœur viendrait lui déposer un paquet, sa sœur c’était moi bien entendu ! Je vois encore avec tous les détails de la scène la tête du dit photographe quand il m’a vue arriver, il s’attendait à voir une liane féline du genre Naomi, faut dire que Stella, avec sa mère éthiopienne et son père martiniquais, est aussi noire que je suis blanche alors forcément le bougre, il a eu un choc. Je l’avais rassuré par un «  Nous n’avons pas le même père ! » et nous mortes de rire à en faire pipi dans nos culottes. En en parlant ce matin à ma séance V.I.P, on en riait encore !

Voilà, elle m’a bouclée avec son fer à friser, m’a enjolivé le regard avec ses crayons et ses couleurs ton sur ton, m’a redessiné une bouche, m’a rafraichi le portrait, tout ça avec un plaisir évident, un sourire large, et des « Tu es sublime ! » ponctuant ses gestes sûrs et gracieux ! Ensuite on s’est mise toutes les deux aux fourneaux et on a cuisiné en diable un poulet farci à la mode antillaise, une purée comme le faisait ma grand-mère et une petite salade verte assaisonnée à l’ail, au citron vert et à l’huile d’olive du Mas D’Auge qui est à ce jour la meilleure que je connaisse, et pour le dessert une tarte à la banane et au gingembre confit caramélisée fondante et exotique à souhait. On est passé à table heureuses d’une matinée entre filles, ce qui est pour moi franchement inattendu, et pas vraiment comme dans le conte avec les grands ours, je me suis sentie Boucle d’or avec tous ses grands hommes qui peuplent ma maison, d’autant que depuis hier, en plus, le frère de Pat est arrivé pour couler du béton ; parce que non contente d’avoir un balcon, j’ai émis l’hypothèse d’avoir dans le petit patio de notre maison une petite terrasse pour pouvoir profiter des rares rayons quand ils se présentent ce qui du même coup va permettre d'agrandir la cuisine. Boucle d’or, c’est joli, non?

 

 

 

01/05/2011

Gal

 

 

Du bonheur, du bonheur, du bonheur...

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Le premier Mai c'est pas gai,
Je trime a dit le muguet,
Dix fois plus que d'habitude,
Regrettable servitude.
Muguet, sois pas chicaneur,
Car tu donnes du bonheur,
Pas cher à tout un chacun.
Brin d' muguet, tu es quelqu'un.

 

- Georges Brassens - Discours des fleurs -

 

Pour vous tous!


29/04/2011

De Lille au château d'If

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 Partis sur un coup de tête sans vraiment bien savoir ce que nous allions faire, si ce n'est visiter nos vieux amis des Baux, notre périple prit une tournure des plus singulières et des plus romanesque aussi, parfois, oui, je me dis "comme la vie est belle"!

Hervé et Pascaline sont des amis chers; ceux qui suivent depuis le début ce blog les connaissent déjà un peu, ils ont traversé pas mal de galères et en sortent toujours grandis. Leur force réside au fond dans chacun de leurs caractères aguerri aux choses de la vie mais aussi à leur appétit de vivre et cette capacité à accepter la fatalité voire à la sublimer de différentes manières dans la matière qui les rassemble depuis longtemps, le bois. Tous deux enfants du soleil, ils ne pourraient concevoir de vivre loin de la lumière si caractéristique du midi et c'est avec un grand bonheur que nous nous sommes fait devant un petit feu une délicieuse raclette tout en refaisant le monde à notre façon et tout en faisant naître mille et un projets comme à l'accoutumée chaque fois que l'on se voit. Ils viennent de perdre dans un incendie accidentel toute une partie de leur histoire, toutes leurs photos, d'eux et de leurs enfants, des papiers, des objets, des tableaux jalonnant depuis toujours leur vie d'artiste, ils ont vécu l'épreuve du feu, et celle pire encore, d'après leurs dires, des pompiers qui tout en sauvant détruisent, et sont en train de reconstruire une nouvelle fois leur cadre de vie, je dis chapeau! parcequ'il faut en avoir de l'énergie et du coeur au ventre pour toujours et encore bâtir.

Après un déjeuner ensoleillé et convivial avec la maîtresse des lieux: petite salade composée, chou-fleur au persil et à l'ail un peu cramé, c'est toujours un problème quand on a l'habitude de cuisiner au gaz de passer à des plaques électriques de remplacement, poulet au cumin cuit au barbecue et jaja local; nous avons, tranquillement, Pat et moi, pris la route vers la côte pour nous arrêter au campement  de la famille de mon homme depuis plus de quarante années. Un chouette endroit dans une pinède, au milieu de glycines enchanteresses toutes en fleur et plutôt isolé du monde à cette saison! Là nous n'avons rien fait d'autre que nous laisser vivre, baguenaudant chacun à nos occupations. Pat faisant des plans sur la comète pour réaménager l'espace et moi, le nez plongé dans un carnet de notes, fébrilement à recueillir les fruits de ma prochaine compote ! Pas d'horaire, pas de téléphone qui sonne, personne à écouter, à servir, à conseiller; juste nous deux, les oiseaux et malheureusement les bruits de la route qui n'est pas assez loin et qui nous ramène inexorablement à notre réalité citadine!

Nous décidons quand même de ne pas rester là une journée de plus à lézarder et j'avais dans la tête de piquer jusque Marseille que je ne connaissais pas de si près avant de remonter dans le Nord. Pat aimant répondre dans la plupart des cas à mes désirs, surtout quand ils recoupent les siens, nous décidâmes d'un comun accord d'y aller le lendemain avant de dormir à Lyon où j'avais un rendez-vous de travail, l'art de joindre l'utile à l'agréable! Quelle ville incroyable que cette ville de Marseille, étonnante, gigantesque, grouillante, vivante. Nous sommes allés directement au vieux port pour y manger une spécialité locale et c'est là que notre oeil est tombé par le plus grand des hasards sur un bateau: L'Edmond Dantes ! My God! Un bâteau à moteur qui propose aux gens qui le veulent de faire une ballade avec ou sans halte jusqu'aux îles de Frioul ce qui oblige à passer par celle qui fait vibrer mon imagination jusqu'au trognon, celle d'If! Dingue! Pat me dit:

- Qu'est-ce que tu en dis, mon coeur?

- J'en dis que c'est incroyable et que même dans le plus vibrant de mes rêves, je n'aurais osé imaginer voir un jour de très près l'ile du comte, c'est un de mes films préférés sans parler du livre!

- Et bien allons-y!

- Allons-y, oh oui! Je vais me la jouer Mercedes le temps de la traversée!

Ce qu'il y a de plus fantastique dans ce tour prévu pour les visites de ces îles, c'est que ça n'est pas tant le parc maritime des îles du Frioul ni sa diversité floristique surprenante, ni non plus les nombreux prisonniers réels qui firent un séjour sur celle d'If qui inspirent et encouragent les gens au voyage, non, c'est tous pour l'imaginaire prisonnier célèbre d'Alexandre Dumas, Dantes, c'est pour lui que les gens font la queue, prennent un ticket et se posent dans ses traces à l'intérieur du château. La littérature a ici plus de force et de puissance que n'importe quelle aventure vraie, impressionnant d'émotion! J'ai adoré!

 

 

 

28/04/2011

Come back

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- Alberto Vargas -

 

 

"Déshabille les rêves

Instaure les trêves"

Julien Puzenat -