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22/12/2010

soie

 

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"Il faut porter du chaos en soi pour accoucher d'une étoile qui danse"

- Nietzsche -


 

20/12/2010

adhérence

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Et là,
je me sens comme une petite fille qui voudrait juste pouvoir faire un gros long câlin réconfortant à sa maman, l'entendre me dire je t'aime et comme tu es jolie, comme je suis fière de toi. Sentir son corps chaud, son odeur, sa tendresse enveloppante douce et sécurisante, pouvoir m'abandonner dans ses bras aimants, ce petit geste simple que je n'ai jamais eu, et qu'elle n'a jamais su ou pu se permettre.

Fragilisée.

 

19/12/2010

live

On est le 19, tiens! mon chiffre fétiche, dans moins de quinze minutes il sera quinze heures et dehors il neige à gros flocons, je suis en compagnie de Patricia Barber et j'ai grand peine à réchauffer l'espace, j'ai les pieds gelés du bout de chemin que j'ai du faire dans la neige mais le coeur chaud pourtant comme de la braise. Franchement rien ne devrait là me réjouir, je suis à mon poste comme il se doit les Dimanche de fêtes et je sais pourtant que c'est peine perdue pour mon petit commerce, alors j'essaie de ne pas perdre cette flamme qui m'anime et qui me viens de je ne sais où n'ayant rien fait au fond pour qu'elle s'avive. Ce matin déjà, j'étais prise d'une énergie vivace, levée tôt ce qui est plutôt rare, très tôt même ce qui l'est davantage, j'étais déjà dans cet état fournaise, cette sorte d'incandescence, un peu de même nature quand on est amoureux et qu'on sait qu'on est en foufelle à l'idée de pouvoir voir en tête à tête, en corps à corps l'objet de ses désirs! Je le suis peut-être...

J'aime pourtant vraiment pas cette période des fêtes, je ne l'ai jamais franchement aimée et là, comme une parenthése dans ce que j'ai l'habitude de traverser à cette période, pas trop d'angoisses, pas trop de tourments, mais une sorte d'envie de vivre de la manière la plus chouette ces intenses moments. Hier mon homme et mes fils ont fait un sapin dingue, immense  lumineux décoré en diable scintillant clignotant et tout multicolore, quans je suis rentrée tard dans la soirée, j'étais comme l'enfant que j'aurais voulu être, émerveillée, c'est bête quand même que ça m'ait pris tout ce temps. Dans l'après-midi j'ai parlé avec M. un joli sourire, frisée, trentenaire et touchante, nous avons échangé, nous nous sommes approchées, c'était une belle rencontre et je n'ai fait qu'une bouchée des orangettes qu'elle m'a offertes du bout de ses doigts fins, et là je pense à elle très fort comme pour être présente, et puis j'ai revu des vieilles connaissances pas vues depuis plus de dix ans, de ces gens qui vous ramènent d'un coup en arrière et qui vous aident à mesurer le chemin parcouru. Et puis, et puis, toujours cette écriture qui me brûle les doigts et qui pousse et qui pousse, qui demande à s'inscrire, cette voix à l'intérieur qui veut se faire entendre.

J'ai aimé l'entendre au téléphone, sa voix encore un peu endormie, la mienne si vive en réponse. J'ai aimé l'entendre pourtant elle si loin et que je sens si près, j'aime ces conversations en dehors du temps juste pour se dire sans se le dire vraiment qu'on s'aime et qu'on pense l'une à l'autre, c'est précieux, c'est touchant, ça gonfle mon coeur déjà chaud, d'un coup j'aime la terre entière, c'est normal docteur? Je devrais être inquiète, rongée par le désespoir des jours à venir, de la fin du mois à boucler des factures à payer, des cadeaux que je ne pourrais faire faute d'avoir les moyens nécessaires, je devrais me maudire de ne pas avoir su faire ce qu'il fallait, de ne pas avoir été à la hauteur, d'avoir merdé, c'est vrai parfois j'ai honte et pourtant là, là présentement, je suis heureuse, la neige tombe de plus en plus j'y vois presque plus goutte au travers de la vitre de la boutique qui m'abrite.

Un texto tendre, un mail réjouissant, un geste prévenant, là tiens voilà Abbey Lincoln qui résonne dans mes oreilles, quoiqu'il se passe tout prend une couleur tendre et énergisante, je me sens comme dans un état de grâce, oh, que je me méfie, je sais que ça peut être annonciateur d'un retour violent, mais tant pis je cours le risque et j'en profite à fond, j'aime aussi goûter à cette joie intense d'être en haut de la crête et pas toujours en bas à l'attendre, la vie est une danse...Et je pense à nous tous, à notre passage ici, à tout ce qu'on peut faire ou non de notre vie, à ce qui nous rattrape, à ce qui nous nuit, ce qui nous fait du mal et ce qui nous réjouit, et me vient comme un flot, comme un flot de tendresse, une caresse géante, une envie de partage, un sentiment profond de grande humanité.

Je n'ai ni fumé, ni bu, ni pris de psychotropes, je ne viens pas non plus de faire l'amour, c'est dommage, non, c'est un état étonnant, une sorte d'extase devant le vivant, devant tant de beauté, devant ce qu'on peut faire de bon, de profitable, de magique, de merveilleux et c'est vrai je vois le verre à moitié plein même si je sais qu'il reste tant à faire! Chacun en mettant sa petite pierre on peut construire grand, on peut faire bouger ce qui parait immuable, on peut s'ouvrir, se permettre, s'agrandir...Bonjour le réveil de mon rêve en live! Tout est ouaté dehors, ça devrait faire moins mal!

Love.

Blue

 

jeu de jambes

"Helenablue vue par Claudio" vue par Laurence ou le tableau enjambé de Claudio.


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- Photo Laurence G. -

 

 

 

18/12/2010

"Les corpuscules de Krause" de Sandra Gordon

Etonnant de lire le livre d'une auteure devenue une amie au fil d'échange de blog à blog, de mails à mails et finalement de chair quand elle m'a remis son ouvrage en mains propres manifestement aussi émue que moi un soir au Moonshine, le soir de la veille de cette si étonnante soirée où toute la tribu mistralienne et d'autres s'étaient réunis pour le lancement des fameux "Corpuscules de Krause". Je me souviens avoir lu la dédicace avec une larme à l'oeil et puis la préface tôt dans la matinée du lendemain dans le fauteuil trop mou moelleux dans lequel on s'enfonce qui trône face au bureau de Christian Mistral au Bunker, il y avait une lumière dehors particulièrement magnifique et il était prévu une grande ballade en fin de matinée vers le Mont Royal. J'ai souri à la lire, j'ai tout de suite reconnu le style et l'écriture franche, truculente et directe que je lui avais toujours connue et dont j'apprécie la nature. Je n'ai jamais vu autant d'écureuils de ma vie après cette lecture, c'est ça aussi la force de la littérature, elle ouvre le regard et aiguise les sens. Et même si ça n'est pas peut-être dans l'ordre des choses qu'on lise en public la préface d'un roman qui vient juste de sortir, j'ai eu déjà là-bas vraiment envie de le faire, bon, je demande indulgence parce qu'il faut quand même dire que le québécois pour des néophytes comme moi n'est pas franchement facile à appréhender avec l'accent et qu'il m'aurait sans doute fallu quelques cours de sacres pour rendre avec justesse le ton dans le cru de la langue. La musique de Michel Plamondon, notre ami le Plumitif donne un ton d'ailleurs à cette lecture un peu plus angoissant peut-être que ce que Sandra voulait rendre, elle se sert plutôt de l'humour décapant voire noir et de causticité rude matinée de tendresse pour faire dire à ses personnages et notamment à sa Lucie ce qu'elle veut nous transmettre, mais moi à la lecture du livre en entier faite finalement depuis peu, j'avais volontairement voulu attendre pour pouvoir avoir un recul affectif mais ça ne marche pas si bien, j'ai eu vraiment tout au long du bouquin l'impression bien nette d'être avec Sandra Gordon en personne près de moi, j'ai trouvé qu'il y avait en filigrane cette dimension terrible et ce ton tendu, en voici la mouture, mixée par mon cher Barner.

 

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podcast
 

- Prologue des Corpuscules de Krause de Sandra Gordon- Musique Michel Plamondon - Mixage Barner- Voix Blue -

 

 

 

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Au cours de ses quarante sept chapitres, Sandra Gordon nous maintient en alerte, on sent toute la quête de réponses des uns et des autres, chacun à leur manière et tous confrontés à leurs solitudes respectives et à leurs angoisses. Une galerie de personnages qui s'entrecroisent, s'entremêlent, s'entraident aussi au coeur de nulle part qui pourrait être n'importe où. Le langage est cru, parfois cruel même et pourtant en même temps une grande humanité se dégage du livre, une intensité particulière qui nous ramène au sens même de la vie. L'usage du joual accentue pour moi cette truculence et ce côté direct, pas toujours facile quand on ne le maîtrise pas, je devais parfois m'y reprendre à plusieurs fois et ça finissait souvent à voix haute, pour que je saisisse le sens et la puissance de frappe des mots dits de cette façon là ce qui donne un relief et une couleur bien personnelle qui renforce cette impression d'écriture parlée. L'écriture de Sandra Gordon ne fait pas dans la dentelle, elle est direct du gauche, certaines scénes même font vraiment froid dans le dos, d'autres sont tellement caustiques qu'on en sourit même face à l'adversité, sacrée leçon de vie et d'endurance, quelques phrases courtes lucides aussi qui en disent long: "Ça prend trop de place, du monde absent.", "On est toujours seul avec ce qui se passe à l'intérieur de notre corps." Et puis il y a du suspense, cet écrivain qui erre, des secrets bien gardés, des morts dans les tiroirs, des désirs d'exister, des besoins de comprendre, d'aimer et de l'être, de se maintenir à la vie. J'ai particulièrement aimé les monologues intérieurs de Lucie avec elle-même et cette manière de prendre sa vie et son destin en mains, d'avancer sans se faire de cadeau pas plus d'ailleurs qu'elle n'en a reçu elle-même, un peu comme un parcours initiatique finalement. C'est vrai, on aimerait en savoir davantage, on reste un peu sur sa faim, mais c'est tant mieux je trouve, on a hâte au prochain! 

 

*Lire là les différentes réactions à ce premier roman.

 

 

16/12/2010

la vie

 

 

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- Photo de Laurence G. -



podcast

- Astor Piazzolla -

 

 

" La vie est courte, même pour ceux qui vivent longtemps.

Il faut vivre pour quelques-uns qui vous connaissent,

vous apprécient, vous jugent et vous absolvent,

et pour lesquels on a même tendresse et indulgence."

 

" La vie engendre la vie. L'énergie produit l'énergie.

C'est en se dépensant soi-même que l'on devient riche."

  

- Sarah Bernhardt -

 

 

 

14/12/2010

le blues du bleu

 

 

12/12/2010

ses mots

 

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- Annonciation - Igor Mitoraj -

 

 

 

Ses mots m'emportent, me crispent, m'enivrent, me désespèrent, ses mots m'envoûtent... Ils me transportent, ils m'encouragent, parfois me jettent à terre, me renvoient trop le miroir de moi-même et c'est pas forcément toujours pour moi facile, mais ses mots m'enveloppent, me protègent, me rassurent me rendent plus lucide, me rendent à moi-même aussi... j'aime ses mots. Parce qu'au coeur de ma nuit ils sont une lumière, parce qu'au coeur de mon noir ils deviennent ma couleur, parce qu'au coeur des arabesques tordues qui sont miennes parfois ils deviennent miroir de ma joie de mon trouble et de tout mon amour. Ses mots sont source, ses mots sont fenêtres, ses mots sont souffle parfois ils sont tornades, parfois brises légères, mais jamais ils ne sont pour moi insipides et fades. Ses mots sont ma raison de vivre, ses mots sont les miens. On ne mesure pas toujours à quel point les mots de l'autre peuvent à ce point résonner en nous, on ne mesure pas l'importance de l'implication de celui qui écrit pas plus que celle de celui qui le lit, les mots qui viennent de ses tripes me touchent bien au delà, sans doute est-ce cela qu'on nomme poésie, sans doute est-ce là toute la puissance de l'écriture qui touche, et sans aucun doute, aucun, si un jour je me le permets c'est par mes mots que je souhaite venir m'inviter à la table de votre coeur, tout comme ses mots m'ont invitée à son banquet où je me retrouve livrée et enivrée, sereine et remuée, vivante...

 

 

 

11/12/2010

saute d'humeur

Oh! Ce matin j'étais d'une humeur à couper au couteau, stressée par une nuit agitée et puis une addition de petites contrariétés au saut du lit dès six heures du mat, j'étais à prendre avec multiples pincettes, ce qui bien sûr dans ce genre d'état même ne suffisent pas! Alors j'ai envoyé bouler le bébé et l'eau du bain, tous ceux qui ont le soi-disant bonheur de vivre en ma douce et séduisante compagnie en ont pris chacun pour leur grade! Dans un état vraiment au bord de la crise j'ai commis un véritable pugilat, car au lieu de me taire comme il serait intelligent de le faire dans ces cas-là et d'attendre que l'orage interne se calme, les mots ont fusés -il fallait que ça sorte- et j'ai envoyé du lourd, du bête et du méchant!

Bonjour les dégâts!

 Et après, comme chaque rares fois où ça m'arrive -on est pas fait non plus que de douceurs- je suis mal, vaiment mal d'avoir pas su contenir, de m'être laisser entraînée par des broutilles qui quoiqu'on fasse et quoiqu'on s'en fasse finissent finalement toujours par se résorber, mal d'avoir fait mal inutilement juste pour passer mes nerfs, d'avoir réagi plutôt que d'avoir agi! Et franchement ça me rend vraiment triste, saleté de chierie de chienne d'humeur à la noix, crisse de calvaire d'hostie de saletés d'interférences puériles et inutiles. Quelle sale engeance! Là je me suis calmée et je suis apaisée mais je n'arrive pas à sortir de ma bouche ce goût d'amer qui me brûle les lèvres parce que j'aime vraiment pas ça la méchanceté gratuite, la colère sans fondement et surtout pas produite au bon endroit et là, je suis pas bien fière de moi!

 

 

09/12/2010

Carlos Gardel

Découvert grâce à notre cher poète Mokhtar, voici pour lui et pour vous ce petit hommage au grand Monsieur du tango qu'est Carlos Gardel, avec en prime cette magnifique scène de danse au début du film "l'exil de Gardel" de Fernando Solanas.

 

 

 

" Le tango crée un trouble/ passé irréel qui d'une certaine façon est vrai/ un souvenir impossible d'avoir péri/ en se battant/ au coin d'une rue d'un faubourg."

- Jorge Luis Borges -

 

07/12/2010

Frida

 

C'est quoi être libre! C'est quoi en réalité! Pouvoir dire ce qu'on a à dire, vivre ce qu'on a à vivre, espérer, ressentir, être là. Vit-on seulement ce qu'on veut vraiment, n'a-t-on pas tous des chats dans nos gouttières, des silences enfouis, des rats dans nos cimetières. Vivre c'est faire face, quoiqu'il nous arrive ou qu'il nous soit arrivé, vivre ça n'est pas jeter l'ancre au contraire c'est larguer les voiles tout en ayant conscience qu'on vient de quelque part. Vivre, c'est vivre avec toute cette jouissance que peut contenir le mot, vivre c'est danser, c'est écrire, chanter, et donner du plaisir, vivre c'est aller partager entreprendre, c'est aussi perdre et s'aventurer, c'est se savoir vulnérable et tendre et simultanément fort et guerrier. Vivre devrait être "être libre" à la vie! Oh oui!

Seulement, pas si simple, n'est-ce-pas! Vivre semble être une sorte de combat, envers soi-même dans le meilleur des cas! Vivre nous appartient, à nous de faire en sorte de ne pas avoir à, trop souvent regretter, ou pleurer sur son sort, vivre est le plus précieux bien que je nous connaisse, alors, hum, pas de temps à perdre! Soyons en vie! Enjoy!

 

 

 

06/12/2010

sa voix

Sa voix m'enveloppe de mots touchants murmurés à voix basse, son timbre intime résonne à mon oreille comme une mélodie nourrissant, intense, mon imaginaire. Elle m'emplit de frissons indolores et de caresses chaudes et m'emporte vers des horizons flous, des contrées foisonnantes, des rêves insensés, elle m'enlace m'interpelle me révèle me séduit m'inspire. Sa voix me fait jouir quand elle me dit je t'aime, quand elle me glisse je te désire, quand elle poétise je te chéris plus que tout et même au-delà même. J'aime quand sa voix parfumée et profonde me prend ainsi, quand elle me fait l'amour et puis quand elle soupire, vibrante, en écho à la mienne...

 

04/12/2010

miroir

 

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- "Do it yourself" - Uwe Ommer -

 

 

" Tous les arts sont comme des miroirs où l'homme connaît et reconnaît quelque chose de lui même qu'il ignorait."

- Alain -

 

 

03/12/2010

mais encore

Ce n'est pas parce qu'on a connu le "du genre pire" et qu'on l'a enfoui et qu'on la fait rejaillir quand on pouvait le faire, qu'on n'a pas pu profiter de la vie. J'en ai bavé, vrai, j'ai souffert profond, j'ai dégusté grave, et j'ai aussi essuyé bien des plâtres et pourtant malgré tout la vie a pris le dessus, j'ai mis au monde trois enfants formidables, j'ai construit en équipe une relation durable bénéfique passionnée passionnante renversante, avec ses revers, ses aléas, ses souffrances intrinsèques, quoi! on ne fait pas d'omelette sans casser un peu d'oeufs, même la mère poularde toute sorcière qu'elle soit doit en passer par là. 

Je buvais il y a encore quelques heures avec deux bonnes amies rencontrées ici même un doux chocolat chaud embaumé de cannelle, nous devisions fébriles, heureuses d'être ensemble, et j'étais là, vivante " comme une souffrance d'amour un soir d'orage brûlant ", presque qu'autant que le breuvage porté à mes lèvres. Comment vous dire à quel point j'étais là et à quel point je pense que c'est ainsi qu'il faudrait toujours être, en pleine conscience tous pores ouverts, en pleine présence tous neurones aiguisés, mais " c'est difficile en sacrement!" ...

 

 

" Vivant. Vivant comme un matou huant la bagarre qui se glisse entre les faisceaux de lune et les échos de ruelle. Comme Custer enfilant ses bottes à Little Horn. Comme un chrétien dans l'arène, comme les cancrelats quand j'allume l'ampoule des toilettes, comme la truffe à l'approche de la truie, comme la truie à l'approche de l'abattoir, devinant un au-delà de bacon et de chair à saucisse, comme une souffrance d'amour un soir d'orage brûlant quand ça tonne tant qu'on jurerait que Dieu déplace les meubles là-haut. Et puis vivant comme Essex au retour d'Irlande, comme Fredo Corleone récitant un Ave dans sa chaloupe, comme la flamme flottant haut sur un bout de chandelle, vivant comme seul peut l'être ce qui va tantôt mourir, ainsi faudrait-il pouvoir se sentir en pleine conscience à chaque heure de chaque jour, mais c'est difficile en sacrement."

- Christian Mistral - Carton Pâte -

 


 

02/12/2010

La vida és Ritme

 

Merci à Barner pour cette belle découverte...

 

30/11/2010

drôle de vie

 

 

29/11/2010

La poupée d'Hélène

 

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- Photo Laurence G. -

 

La poupée d’Hélène

                           

                                   à tous les enfants victimes de l’inceste

 

 

Hélène dort, les poings fermés,

Rêvant de la poupée ensanglantée

Qu’elle avait,

Quand violée,

Elle explosait,

En cris déchiquetés,

Moquée,

Brûlée,

Frappée,

Souillée !

Hélène dort,

Bercée par la houle d’or

De ses cheveux affolés

Pris d’assauts répétés

Par son putride bourreau

Mais jamais tendrement caressés 

Par  ce maudit grand –père

Qui aurai dû, pour elle, être le meilleur cadeau

Dont elle aurait été si fière !

Elle, ou ce qui, d’ailes, reste  en elle,

Toujours cassée,

Sainte pucelle,

Par ce vil pervers,

A l’appétit vorace de lâche carnassier

Qui la prenait, dans ses serres,

Puis la reprenait, entre apéro et dessert !

Les anges pleuraient de rage et de colère,

De voir le minuscule ange

Se débattre dans tant de sang et de fange !

De honte et de douleur, tous les cieux

Venaient la pleurer,

Dans ses yeux,

Qui suppliaient, déchirant de leurs larmes épuisées,

Le lourd  silence d’airain des vieux clochers pieux !

 

- Mokhtar EL Amraoui -


 

 


 

de facto

On m'a appris à sucer avant de dire "maman", c'était dans l'ordre des choses pour elle, pour eux aussi, c'est toujours plaisant une petite qui suce avant de formuler, et qui n'avait même pas les dents pour mordre des fois que l'envie de révolte aurait pu lui prendre.

La toute petite a grandi, elle est devenue femme et bien malheureusement pour les protagonistes, elle n'a plus de bâillon, ni d'entrave dans la bouche et quand bien même peut parler la bouche pleine... et elle trouve enfin les mots pour le dire, le dire parce qu'il lui reste un fond d'éducation, elle voudrait le crier, le cracher, et le hurler, et puis tout ce qu'elle a dû avaler par la force des choses, pas facile à décrire, pas facile non plus à ingurgiter, à digérer, à rendre.

Alors toutes ces nuits à se tordre, à se perdre, à se poser tant de questions, à s'en arracher les cheveux  et la peau des ongles voire les ongles eux-mêmes maltraités dans l'affaire; tout ça pour ça, pour se rendre compte qu'on effraie, et qu'on crée autour de soi tant de malaise, tant de rejet!

Ne vaut-il pas vraiment mieux se taire?

Non.

Il vaut mieux dire l'indicible, l'indéfinissable, l'inacceptable, les choses telles qu'elles ont été et continuent à être.

Peu en importe le prix, sur ce coup j'ai de l'avance, j'ai juste parfois encore la peur au ventre, et puis c'est pas si simple d'affronter un passé chargé d'ordures et d'aspirations à mieux faire. 

Saleté, comme j'aimerais parfois, je l'avoue avoir été autre, du moins dans le passé! Tout en sachant que celle que je suis, là, au jour j, à l'heure où je vous parle n'est que ce qu'elle est parce que cela est arrivé et fait partie intégrante de sa vie!

Croyez-vous que cela me rende plus humble, plus humaine, plus "aware"! Je ne sais pas, je ne sais plus, je crois que oui et puis très vite je doute, aussi vite je me reprends, presque aussi vite je sombre.

Faut pas se voiler la face, malgré la poésie, et malgré la musique, et la peinture, la sculpture, la littérature, l'aventure, les voyages et toutes les rencontres, on reste vraiment seul avec son équation.... mais on la partage, on l'exprime, on l'envoie par pixels dans le monde et même si cela paraît n'être que des mots envoyés via des fils à toute la planète capable de me lire, moi, là du bout des doigts sur mes touches, cela me fait du bien.

Jamais, je l'ai compris depuis belle lurette on ne me rendra ce que j'ai sans doute perdu, mais j'ai gagné de pouvoir me dire, j'ai gagné de vous avoir rencontrés, et je gagne chaque jour qui passe à continuer de croire qu'écrire, sans être la panacée, est le meilleur moyen de m'affranchir, de me définir et de me révéler, et j'ai pas l'intention d'arrêter...

Merci d'être là.

Merci.

 

 

 

28/11/2010

jet

Le cours d'encre de ma plume jaillit de mes entrailles, percutant comme l'écriture permet.

 


26/11/2010

voir clair

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" Nous pourrions dire plus simplement: n'essayez pas de comprendre pour comprendre mais laissez-vous aller et acceptez d'être surpris. Accepter de voir en fermant les yeux. La demande paraît excentrique et pourtant il arrive que, pour y voir plus clair, nous fassions le choix de fermer les yeux. Ce n'est pas paradoxal, simplement cela requiert une vision qui n'est pas liée à la vue mais qui la dépasse. Voir clair consiste parfois à être au clair, ou à se mettre au clair, ce qui revient plus à prendre de la distance avec sa pensée. C'est tenter de prendre du recul pour ne pas juger à l'emporte-pièce. Regarder à l'intérieur de soi. La démarche est mentale et s'appuie sur une écoute sensorielle de soi-même. C'est un regard aveugle, un regard sans les yeux, un regard qui fonde une pensée éclairante."

- Sophie Marinopoulos - Le corps bavard -