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13/02/2012

colère, rage, impuissance

 

Quand trop, c'est trop! Quand le sort s'acharne! Quand une tuile en cache une autre, une bonne colère contre le destin fait du bien! Qu'ai-je donc fait au bon Dieu pour mériter ça? Meeerde! Hé,hé, ma mère me disait plus jeune que c'était une manière pour lui de nous mettre à l'épreuve! Et bien, c'est réussi! Merci Seigneur! Cette saleté de gel, non content de m'avoir pris un bras pour quelques semaines - l'infirmière m'a fait rire ce matin, elle disait qu'il n'y a que les gamins qui se cassent le poignet à l'envers, comme ça m'est arrivé, ça leurs arrivent surtout en sautant d'arbre en arbre - voilà qu'il provoque un dégât des eaux dans la boutique qui vient d'être finie mettant à mal le parquet tout neuf! Sigh! Fuck! J'ai beau me dire que j'aurais pu me briser une vertèbre, genre, et que le feu aurait pu détruire mon outil de travail, c'est d'abord la colère qui est venue la première, une colère rageuse d'impuissance! 

C'est rare qu'elle pointe son nez chez moi mais quand elle est là, je rugis comme un vieux fauve blessé qu'on oublie dans sa cage! Fuck et re-meeerde! Fichtre! Mon lacher-prise est mis à mal! Merci le cadeau de St Valentin! Ras le bol, ras la casquette, marre de chez marre d'avoir des couilles à la place des ovaires! Voudrais être une fragile petite chose d'un coup, quelqu'un qu'on sur-protège, qu'on dorlote, à qui on ne dit pas les choses telles qu'elles sont de peur de la blesser, de lui faire du mal... La colère ça rend bête, je dis n'importe quoi, je supporterais même pas ça une demi-seconde! Il n'y a pas mort d'homme, c'est que de la matière, on va réparer tout ça et puis on va oublier, la nature humaine est bien faite à ce qu'il parait!

Fuck! Hé,hé, ça soulage de l'écrire et de le crier à tue-tête au fond de sa salle de bains! Fuck, Fuck et re-re fuck! Vulgaire mais efficace! Maaaaaaaaaaaarre!!! Marre, marre! Bon, bon, bon, je me calme, je souffle un grand coup, je positive! Mon bras est devenu schtroumpf, les bleus finissent par sortir, z'ont mis le temps! J'ai épongé mon sol du bras gauche qui va bientôt ressembler à celui de Popeye, sans le tatouage et une fois de plus la crise passée, je relativise! De quelle matière faut-il donc être pour faire face au pire du pire? Je me pose la question et je souris, je n'ai pas la réponse. On s'apprend empiriquement, on se découvre dans le temps et on s'étonne de pouvoir traverser le pire comme le meilleur, l'un en espérant ne plus le croiser sur son chemin et l'autre en ayant peur de le perdre. Tout va s'arranger, voilà le re-doux qui revient! Misère!

 

 

10/02/2012

septième jour

Déjà sept jours que je vis et me meus sans bras droit. Le quotidien est beaucoup plus compliqué mais je commence à m'organiser et surtout à accepter qu'on fasse pour moi des gestes simples: me mettre mes chaussettes, m'enlever certains vêtements récalcitrants, me hacher menu les aliments solides dans l'assiette (vive le pâté chinois!), m'ouvrir les bouteilles de jaja, me fermer mon sac, écrire à ma place, laver à ma place, cuisiner à ma place, ranger à ma place, fermer la portière et l'ouvrir à ma place, c'est fou le temps que ça me donne pour réfléchir de ne plus agir!

Hier, j'ai pris le train pour Paris, quelle sinécure, les vibrations de l'engin faisait écho dans ma chair endolorie, c'était infernal. J'ai subi. Arrivée à la gare, un homme plutôt jeune et plutôt pas mal s'est jeté sur moi:

- Madame, madame!

- Pardon?

- Vous êtes une actrice, n'est-ce-pas?

- Non, non, pas vraiment, je suis commerçante dans le Vieux-Lille.

- Je ne vous crois pas, je suis sûr et certain de vous avoir vu à la télé,vous voulez bien me mettre un petit mot sur ce bout de papier, je ne manque jamais une de vos apparitions vous savez...

- Ben, c'est que là, lui montrant mon bras en écharpe, ça va pas être possible!

- Oh! Je suis infiniment désolé, je n'avais pas remarqué! Je vous prie de m'excuser.

Décidement, la vie est pleine de surprises. La douleur lancinante s'est estompée, elle ne s'exprime que la nuit. J'ai pas encore trouvé la bonne position pour ne pas me réveiller! Avant mon départ pour la gare, un infimier est venu me faire mon soin quotidien, la veille s'était une infimière aguérrie qui n'a pas moufté à la vue de mes cicatrices, lui semblait tout chose, il osait çà peine passer les compresses de peur de me faire mal, je l'ai encouragé. Il a pris de l'assurance et en me remettant ma bande avec ses gants seconde peau sur les mains il a coincé le bout d'un doigt dans le sparadrap qui ferme l'enrobage. Il tirait comme un malade pour l'en extirper et là j'ai poussé un cri de sioux tant ma douleur au poignet était fracassante! Il est devenu blanc comme un linge, il était tout retourné, il a fallu qu'il s'assoit pour reprendre ces esprits et enfin quitter son gant qu'ensuite il a coupé! Quelle histoire!

Ce qui m'amuse le plus avec ce nouvel handicap et cette posture napoléonienne, ce sont les différentes réactions de mes congénères. Il y a ceux qui se moquent gentiment et qui rient. Il y a ceux qui prennent une mine déconfite : " Ma pauvre!". Il y a ceux, très nombreux, qui ont eu une belle-mère qui a eu la même chose au même endroit et qui a souffert le martyre, " Et je vous dis pas après! Un supplice!", celles qui ont eu un Jules qui n'a amais recalcifié et à qui il a fallu prélevé des cellules souches dans la crête illiaque pour les réinjecter dans le bras afin de fabriquer de l'os nouveau qui n'a jamais été bien fiable, et ceux qui ont bien connu quelqu'un qui n'a jamais récupéré l'agilité de son poignet et qui a souffert d'atroce arthrose tout le reste de sa vie. Ceux qui vous remontent le moral, en fait! Et puis il a ceux à qui ça dénouent la langue et qui vous parlent de tous leurs petits malheurs et déboires de la semaine sans penser un instant que vous avez eu votre lot!

De toutes les rencontres que j'ai pu faire depuis cette chute fatidique, c'est celle de Monique qui m'a le plus marquée. Dans un cadre professionnel, cette belle femme d'âge mûr m'a été envoyée pour nous faire à mes collaboratrices et moi, une formation informatique. J'ai vite remarqué qu'elle avait un faux bras gauche et je me suis vraiment demandée comment elle arrivait à être aussi agile et précise dans tous ses mouvements. Au cours de nos moults conversations, j'ai appris qu'elle était née pas terminée avec un avant-bras manquant, elle n'a jamais su ce que c'était d'avoir deux bras! L'ayant méjugée un peu vite, lui trouvant un narcissisme exarcerbé, j'ai révisé ma copie avec mon bras immobilisé, j'ai pu prendre conscience de son parcours et de sa ténacité et je m'en suis voulue de mes réactions à l'emporte pièce de gamine gâtée!

Ma main gauche continue sa formation accélérée, mon lacher-prise commence à faire de l'effet, et je tente de plus en plus de remplacer par les mots les gestes, bien obligé. Ce qui finalement m'est considérablement profitable! Reste que quand on me demande ce que je désire, je réponds: "un bras" et que toutes les nuits je me rêve en shiva. Sinon, on va dire que ça va!

 

 

08/02/2012

holiday on ice

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Toutes ces histoires de glace et de glisse m'ont replongée dans un souvenir lointain et diffus. Maman ne m'emmenait jamais au spectacle, pas de théâtre, pas de cinéma, pas d'Olympia! Je n'ai vu avec elle que Marie-Paule Belle qu'elle adorait en concert et les petits chanteurs à la croix de bois qu'elle appréciait plus encore. Pourtant, une année pas comme les autres et de connivence avec son père, elle nous emmena tous, mon frère, ma soeur, mon père, le sien, ma grand-mère et moi nous régaler du spectacle d'Holiday on Ice. Je partageais avec elle volontiers son intérêt pour le patinage artistique qu'on regardait à la télé et celui de la danse que je pratiquais depuis mon plus jeune âge. J'avais oublié ce spectacle, il m'est revenu cette nuit avec le même éblouissement que celui de mes douze ans! J'avais été transportée par les lumières, les décors, la musique et les prouesses des uns et des autres. Je m'étais juré en sortant de là de faire du music-hall!  L'avenir en décida autrement! N'empêche que cette soudaine madeleine gelée m'a mis du baume au coeur. J'ai donc en moi presque accessible des souvenirs réjouissants et constructifs au sein de ma famille! Fallait-il qur je tombe pour qu'ils refassent surface? J'ai été surprise, je dois bien le dire juste après ma chute dans la rue. La première personne qui m'est apparue et que j'ai appelé en mon for intérieur entre deux sanglots, c'était... ma maman!

 

07/02/2012

sculptures de glace

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Une façon comme une autre de me réconcillier avec ce matériau bourré de féérie... N'est-ce pas magnifique? On est loin des bonhommes de neige de nos jeunes années ou de nos châteaux de sable, sans en être malgré tout si éloigné! Ces images glacées me font presque oublier la douleur lancinante émergeant de mon poignet bandé. J'aurais mieux fait de faire l'ange plutôt que la casse-cou ce soir là! Mon moral passe par des hauts et des bas, et la main gauche progresse à grands pas, comme quoi, fallait la laisser faire! Pour m'habiller, c'est presque ça, me maquiller, je fais plus succint! Beurrer ma tartine, impossible, désosser mon poulet, non plus! Mais je peux toujous surfer sur le web, lire, décrocher mon teléphone et écrire de la main gauche via mon clavier! Juste, je me sens moins en sécurité, j'ai toujours la crainte de rechuter et parfois d'ailleurs dans un flash impromptu je revis un quart de seconde ma chute, ça me donne des frissons, je m'en veux un peu, je crois, c'est bête! Moi qui ne suis jamais allée aux sports d'hiver et qui n'ai jamais vu la neige en grande quantité, suis un peu refroidie!

 

29/01/2012

A bout de souffle

Mon beau-père disait toujours: "tu n'as rien donné si tu n'as pas tout donné!" Là, je crois être allée jusqu'au bout de ce que je pouvais faire et je me sens complètement rétamée, vidée, assagie. Entreprendre est une jouissance pour moi, créer, remuer, découvrir, aller de l'avant. Ma mission cette fois était plus délicate, il me fallait défaire ce qui m'avait faite pendant plus de vingt ans pour satisfaire à une pression économique de plus en plus prégante et coller davantage au marché. Cela demande plus d'énergie encore, une sorte de deuil doit être fait et en même temps une énergie créatrice est à insufler. C'est fait. Deux moi de dur labeur, deux mois alternant la nostalgie de la perte et l'euphorie de l'aventure nouvelle, deux mois physiquement éprouvant et moralement épuisant, deux mois à coordonner les équipes d'ouvriers, à mettre la main à la pâte, à gérer les états d'âme des uns et des autres, à affronter sa peur, à construire, à édifier. Tout penser, tout élaborer, tout mettre en place. Deux mois d'intensité. Je ressens aujourd'hui un grand apaisement, je me sens agrandie, je ne sais comment dire cette place qu'a libérée en moi ce changement. J'ai mué. Pendant toute une nuit il y a de ça quelques jours, j'ai transpiré comme jamais, je sentais la nouvelle femme se faire larvée au fond de mon lit sous ma couette rayée. Au réveil j'ai eu l'impression de ne plus être la même. A bout de souffle, oui, mais en paix. La récompensse du travail bien fait. Yeah!

 

16/01/2012

Rage de vivre

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Sortir de moi cette rage indulgente qui macère comme un vieil alcool de fruits mûrs. M'extraire. Embraser mes reins au feu de ce que je veux faire. M'exprimer. Arriver à crier, à exiger, à ne plus être gentille, ne plus craindre mon besoin de puissance. Tenter ma vérité. Atteindre la sérénité du travail accompli avec toute la violence qu'il importe. Rager, rugir, roussir, rattraper au vol les minutes perdues à me blottir apeurée dans ma propre cervelle pour ne pas avoir à voir, à ressentir, à subir. Appréhender l'existence dans tous ses multiples, me frotter au pire, m'offrir au meilleur. Dégainer mes sens. M'aventurer. Atteindre l'extase de l'ombre comme celui de la lumière. Goûter le monde. Me corrompre, m'étonner. Redevenir sauvage. Éructer. Respirer. Adorer. M'emballer. Me passionner. Déchirer. Ne plus craindre de souffrir. Agir. Étendre mon grand corps, le dépasser, aller au-delà de mes chimères, caresser mes rêves, dégommer les frontières, écrire. Donner du champ à l'esprit. Vaincre.

Il faudrait pouvoir tout vivre.

 

27/12/2011

Entre-deux

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- Photo Serge Lutens -



podcast
- Blue - Cat Power -

 

 

30/11/2011

Trois Gnossiennes

 

 

 

 

28/11/2011

Here's to life

 

26/11/2011

J'ai le coeur gros.

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- Les larmes - Man Ray -

 

 

09/11/2011

2 grammes d'alcool dans le sang

 

C'est beaucoup. Vaut mieux ne pas prendre le volant. Pourtant, écrire, n'est-ce pas d'une certaine manière tenir les rennes de sa vie, fuyante, insaisissable, et si étourdissante. Ecrire n'est-ce pas conduire? Les vapeurs de l'alcool n'ont pas que des effets meurtriers, elles peuvent même parfois remettre le pied à l'étrier! In vino véritas, à ce qu'il paraît. Ouais. C'est vrai. L'alcool inhibe d'un côté, l'alcool permet de l'autre. Avec modération, pas la peine de se torcher, là on perd tout de ce qui s'ouvre alors. Ce qui s'ouvre n'est pas forcément limpide, ni doux, ni facilement acceptable mais en nous. Alors, je m'interroge. C'est quoi le plus important. Sentir son sang alcoolisé couler dans ses veines ou ne pas se sentir vivant? C'est quoi le plus précieux de tout ce qu'on possède? 

Ressentir, peut-être?  

 

 

07/11/2011

mouv'

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02/11/2011

désirs

 

15/10/2011

Nous aurons pour nous l'éternité, dans le bleu toute l'immensité...

 

08/10/2011

passage à l'acte

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13/09/2011

Les trois frères

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La chair de ma chair. Fruit de l'amour. Je suis si fière d'être leur mère. Si fière de leur avoir offert un père extraordinaire, si émue de les découvrir chaque jour, d'encore m'émerveiller et d'être à leur côté dans leurs cheminements de vie d'homme. Energisée et enthousiaste, confiante dans ce que j'ai semé. Aimante, aimée.

 

05/09/2011

auto-portrait aux papillotes

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- Allo, c'est Blue!

- Blue?

- Oui, Blue, tu te souviens de moi, j'espère...

- Non.

- Ah! Déjà!

- Mais de qui tu parles là?

- Ben... de moi!

- Reconnais-pas la voix.

- Oups! Le temps nous joue bien des tours..

- Madame, je vous prie de ne plus m'importuner.

- Ah! Parce que tu me vouvoies maintenant?

- Madame Blue ou je ne sais quoi, je vouvoie une personne que je ne connais pas et... si, comme vous l'avancez je vous ai connu et que je vous ai oublié c'est qu'il ne fallait pas que je vous connusse. Mon cerveau et mon coeur font ainsi ce genre de tri, vous ne deviez pas être bonne pour moi, en tout cas pas décisive, pas indispensable, pas incontournable et probablement particulièrement, pardonnez ma franchise, insipide. Si vous aviez un temps soit peu pimenté ma vie, voire même si vous l'aviez copieusement empoisonnée, je me souviendrais de vous. Mais là, rien, nothing, nada! Capice!!

- Oui. J'ai du mal à l'entendre mais j'ai compris. C'est dur, cruel, injuste, désarmant, difficile à avaler et laid. L'oubli, ça m'effraie. Jamais aimé les ardoises magiques...

Tuuuut, tuuuuuuuut, tuuuuuuut .......

 

15/07/2011

Blue Moon Mask

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- Blue Moon Mask -

 

 

Je pensais me connaître, en fait, je me découvre et chaque jour un peu plus. J'ai fait un long chemin semé d'embûches pour en arriver là où j'en suis, je ne devrais plus "être" depuis longtemps si ce n'est que la rage au ventre je me suis débattue et me débats encore avec mes anges et avec mes démons! " Le diable existe, je suis bien obligé d'y croire, car je le sens en moi", disait Charles Baudelaire. J'ai fait d'un petit rien ce que je suis aujourd'hui et pourtant, je n'y suis pas encore. On est si multiple, si étonnant, si imprévisible à soi-même parfois!

Souvent on parle d'une suite de masques qu'on porte ou qu'on sort à l'occasion. J'ai longtemps adhéré à cette théorie, celle des pelures d'oignons, qu'un masque en cache un autre et ainsi de suite. Plus maintenant. On n'est pas une suite de masques, on est tout en même temps, juste magnifiquement plongé dans l'aventure de la vie, avec ce qu'elle comporte de vivant, de tangible, d'inattendu.

Qui sait comment il ferait si on pointait sur lui une arme en lui demandant l'inacceptable tout en torturant devant lui son propre enfant, qui pourrait jurer ne jamais faire du mal à un être aimé, qui sait ce qui lui viendrait à l'esprit quand la passion l'étreint? Qui peut savoir face à une situation de détresse ou d'extrême urgence sachant parfaitement qu'il se met en danger venir en aide à son prochain?

On n'est pas une suite de masques, on est juste des êtres complexes modelés dans des histoires lointaines dont on essaie de faire une matière plus humaine. On est tous confronté à sa conscience, à son ressenti, servis par eux aussi. Et on a tous à apprendre des uns des autres, si on en prend le risque. Celui de se montrer tel que l'on est et celui de gagner en force à s'y mesurer.

Je n'avance pas masquée, j'avance telle quelle, armée et désarmée, confiante et apeurée, lumineuse et ténébreuse, curieuse et pétrie de choses et d'autres, lucide et bête, bonne et mauvaise, forte et fragile, injuste et fière, folle, entière, créative, aventurière, femme, humaine.

Blue.

 

 

12/07/2011

Épiphanie

Je cherche, je cherche, je m'aventure, j'extrapole, je cherche, je cherche, je me trompe, je m'affole, je cherche, je cherche et je cherche encore, je m'abandonne. Je cherche, je m'égratigne, je cherche, cherche, fouille, fouis, fuis, recommence, reviens, je cherche, je cherche et pas toujours en vain. Je cherche, je cherche, cherche, recherche, m'inquiète, m'étonne, me déteste, je cherche, je m'aime, je cherche, je tombe, je bute, j'invente, j'imagine, je rêve, je cherche. Je cherche, je me brûle, m'incendie, m'irradie, je cherche et je cherche, je creuse, j'approfondis, je cherche, je me repose, je fais confiance, j'applaudis, je pleure aussi et je cherche, toujours et encore, j'interviens, je dispose, je me soumets, je me cabre, j'éructe et je soupire et intensément  je cherche, je découvre, j'ouvre, je ferme, je claque, j'encaisse, je cherche. Je cherche, je cherche, je cherche, je veux comprendre, je cherche, je veux aimer mieux et davantage, je cherche, cherche, cherche, je crée, j'exprime, j'écris, j'inscris, je ris de me voir si belle en ce miroir, je cherche. Je cherche, cherche, cherche, cherche et re-recherche, j'innove, j'organise, et je cherche sans relâche, je respire, reprends mon souffle, je m'instruis. Je cherche, le jour, la nuit. Je cherche, cherche, je charrie, je peine, j'introduis, je revendique, je pique, je partage, je cherche, je mens, je vole, j'inspire, je me nourris, je cherche sans relâche, je m'évanouis, je succombe, j'avance, je m'écroule, me relève, je grandis. Je cherche à être qui je suis.

 


19/06/2011

Papa

Papa,

Normalement, par le calendrier, c’est ta fête today. Pourtant, pour moi, sigh, ça n’est pas si simple! Pour ce qui est du père de mes enfants, c’est sans problème. Là, quel ravissement!

Non, c'est entre toi et moi que c'est plus compliqué, tu devines bien pourquoi même si t'as oublié. Tu as été mon père longtemps, tant que je n'avais pas accès à ma mémoire, tu l'es toujours pourtant maintenant que je l'ai retrouvée, mais je ne sais qu'en faire! Je veux pas faire dans le pathos, de ton côté, tu l'as bien éprouvé. Mais je ne peux non plus pas m'enfouir dans le non-vouloir voir, dans le non-vouloir être et dans le non vouloir-dire, père!

Le déjeuner entre hommes fut drôle, généreux, magnifique. Tu sais, papa, j'avais autour de moi mon homme, mes fils, et puis un petit gars que je porte dans mon coeur depuis longtemps. C'est le meilleur ami de ton petit-fils que tu ne connais pas par la force des choses et par sans doute ton incapacité à les voir comme elles sont, je ne t'en veux pas, comment pourrais-tu les appréhender alors qu'elles n'ont jamais été à ta portée? Lui, son père lui a mis une beigne et l'a foutu dehors. Il doit s'en mordre les doigts, l'enfoiré de papa, comme toi quand tu m'as dit que je ne faisais plus partie de la famille si je disais vrai. Dis-moi, aurais-je pris le risque de mentir à ce prix? Tu verrais ce p'tit gars, papa, que t'en serais le premier étonné tel que je t'imagine. Tel que je voudrais que tu sois.

N'empêche, je suis bien emmerdée. Je ne sais pas quoi faire, c'est la fête des pères, je devrais avec joie te la souhaiter, au pire sans grand plaisir. Mais je n'y arrive pas. Pourquoi? Pourquoi papa, fuck, pourquoi?