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18/03/2012

salon du livre

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Oui, bon évidemment j'aurais aimé y être, d'autant plus que Anne y est allée et a rencontré Eric Mc Comber et Laure et que j'aurais tant voulu partager leur joie, mais bon, j'ai dû rester là à mon poste! Remarque ce que j'ai vécu aujourd'hui, et hier et plus encore avant-hier pourrait faire l'objet d'au moins un livre, c'est fou ce qui peut se passer en une soirée, en un lendemain de soirée et tout un Samedi, la nature a vraiment horreur du vide... Il ya plus que de quoi faire, juste trouver le nerf, pour paraphraser mon cher et tant aimé! Avanti, et vive les mots et leurs auteurs!

 

10/03/2012

Missticienne...

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- Miss-Tic -

 

05/03/2012

Et hop!

 

Cadeau de Lorka qui tombe à pic!

You say "Dance?

 

 

03/03/2012

va bene

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- Photo Laurence Guez -

 

 

 

Seul, on est toujours tellement seul face à soi-même, face aux décisions qu'on se doit de prendre, face à l'avenir incertain, nébuleux pas dessiné parce qu'il compte sur nous. Créer, oeuver, écrire, amalgamer, faire naître, accoucher, surprendre. J'apprends à la vitesse de l'atome que j'ai encore tant à comprendre. Pourtant j'ai besoin depuis peu de vivre de certitudes. Grave. C'est pas inscrit dans ma carte du monde. Jusqu'alors je vivais d'envies, d'idéaux, de soupirs cosmiques...

J'ai changé. Suis seule, comme tout à chacun, mais bien accompagnée. J'ai pas peur du bonheur. Il est à ma portée. A moi de jouer. On peut passer sa vie à pleurer, sur son sort en priorité et puis sur celui des autres...

Non, faut pas pleurer, pas seulement, faut y aller. Faut se battre pour ce en quoi on croit, vrai. Faut dire sa rage de vivre, faut l'exprimer, juste être là à l'oser, la revendiquer. Aimer être au monde. Aimer. Aimer. Aimer. Et puis accepter d'être comme on est. S'aimer. Se reconnaître. S'offrir. Recevoir. Donner. Donner... Et accepter de recevoir. Savoir être aimé. Se le permettre. Se l'attribuer. Exister.

 

 

28/02/2012

A Mac

Salut Éric,

A cette heure matinale tu dois déjà être sur le pont, il démarre tôt dans les hôpitaux! La nouvelle de ton coeur qui a flanché a secoué pas mal de tes amis de la blogosphère et d'ailleurs, comme tu t'en doutes. Quand j'ai reçu ton petit message avant avant-hier soir, je l'ai tout de suite relayé à Christian d'abord et puis à quelques autres âmes qui t'apprécient, je n'ai pas dans mes adresses mails un seul de tes ennemis, pouvais pas leur faire ce petit plaisir! J'ai pensé t'appeler tout de suite ne mesurant pas dans ma précipitation que tu ne serais certainement pas en état. Mais comme d'habitude Black Angel veille et m'a plutot suggéré de rameuter du monde pour qu'en commun et d'une seule voix on exprime toute l'affection qu'on a pour toi, il t'aime tout comme moi, même s'il ne sait pas toujours pourquoi, l'amitié a de magnifique qu'elle est plus exigeante tout en étant plus tolérante, c'est un des plus beaux sentiments que je connaisse et que je partage avec quelques rares humains sur cette planète...

Certains Tribaux avaient déjà réagi sur leurs blogs, Sandy et GeeBee te toucheront au coeur avec leurs messages respectifs. Je te joins ceux de Gom, Butch, Flash Gordon, Lorka qui t'écris de je ne sais où, je ne sais comment avec je ne sais qui. Nancy était beaucoup trop émue pour t'écrire en public et je n'ai pas le courriel de Swan qui doit elle aussi être bien affectée de te savoir maintenant bagué de l'aorte. Remarque, elle aura bien l'occasion quand elle viendra nous faire son petit coucou de nous trouver toi en pleine forme et moi avec deux membres mobiles, du moins je l'espère! T'as fait plus fort que moi bougre d'âne, t'étais jaloux, hein, de tous ses messages d'amitié que j'ai reçu pour cette intempestive et démobilisante cassure, t'en voulais toi aussi, ben tiens, apprécie:

 

«Lâche nous pas mon calisse! T'es la figure de proue de la relève littéreuse québecoise des 45 ans et plus! Oups, je sais pas trop si je peux te faire rire, anyway, prends soins, je t'aime, pis ma marmaille aussi, Monsieur Éric.» 
 
 
 
 
Kwey mon fwèwe,
 
Les petits coeurs des enfants rieurs sont remplis d'éclats de vie, selon le chansonnier Manuel Brault.
 
Prends soin de ton gros coeur d'enfant rieur. On a besoin de ton humour, fût-il noir ou sale, pour se requinquer le moral. 
 
Prompt rétablissement.
 
Makwa Grizzli alias Gaétan Bouchard -
 
 
 
Cher Mac,

On me dit que tu es à l’hôpital. Bordel du batarnak! Sors de là! Tu vas tomber malade!  On a besoin de toi! Il n'y a pas assez de Mac en ce bas monde, faut pas que tu nous quittes! Reviens nous vite, on ne saurait se passer de toi. Du plus profond de mon cœur, je te souhaite donc un prompt rétablissement. À bientôt!


Accolade et soutien flashgordonien
 
 
 
Salut eric
Desolee je suis de ce qui t'es arrive et en même temps rassuree de te savoir soigne. Je te souffle des pensees amicales du fond d'une cabane en bois ou on fait semblant de parler quebecois, jusqu a ton fond de lit Bon courage old boy ! Bien a toi.

Lorka -
 
 
 
Comme tu le sais, Christian pense fort à toi et oeuvre en coulisses pour éviter certains débordements et manques de jugeotte, parfois le coeur fait perdre la raison à certains d'entre nous, alors il fait tout son possible pour te protéger tant que tu n'es pas là pour veiller toi même au grain! Bon, dix mille personnes ont déjà dû te dire qu'il faudrait lever le pied et moins les verres et qu'il va falloir te ménager! Normal, chacun à sa manière tente de te signaler qu'il te veut encore longtemps là avec ton tempérament bien à toi et ta plume singulière! T'as pas du flemmarder ces temps derniers, huit semaines québécoises intensives avec sans doute un sommeil allégé voire réduit à sa plus simple expression et puis ton livre! Tu me mettais en parallèle l'acte d'accoucher d'un enfant avec celui d'accoucher d'un livre en me disant ne jamais avoir mis au monde un enfant, bon, ça pour le coup, ça ne risque pas de t'arriver. Moi qui l'ai fait trois et qui n'ai pas l'expérience encore tout en espérant l'avoir un jour d'accoucher d'un ouvrage je pense néanmoins que c'est dîfférent. Un enfant quand il arrive emporte tous les suffrages, tu n'as pas à te battre pour qu'on s'extasie dessus, rares sont les individus qui ne peuvent prendre un bébé nouveau-né dans leurs bras sans fondre et sans se projeter. Un livre, surtout s'il est sulfureux, trippant et dérangeant demande une énergie peu commune. Il n'est pas suffisant de l'écrire avec toute sa sueur et tout son sang, il faut encore en plus le défendre, se démener pour le faire émerger, être solide et investi, un travail de titan, à mon avis! Pas étonnant que le coeur trinque! Un enfant c'est avec le temps qu'on se bat, on s'adapte doucement avec ses pas...
 
Pour en revenir aux mots doux de tes amis, il y a aussi les filles d'ici qui s'y sont mises. Fanfan, tu la connais, si elle pouvait elle déplacerait les montagnes pour toi et Anne, après son coup de foudre pour Emile ne pouvait pas rester de marbre. Chacune à leur manière mais avec ce tronc affectif commun ont écrit et tenu au jus l'ensemble des individus qui s'intéressent à ta petite personne et à ce qu'elle produit! Un petit bonus en plus, petit veinard, des Ocreries et une petite chose toute en tendresse de mon amie Laurence délicate et rebelle.
 
 
 
 
 
Février. Je sais plus quel jour, chus trop saoûl. Y a qu'à moi que ça pouvait arriver, un truc pareil. Mon biographe à l'hosto. Un mec comme lui solide et tout, sportif en plus, je me disais, y tiendra, lui, y tiendra plus longtemps que moi.....tu parles ! Crisse de biographe ! y a failli me laisser en plan un bon coup, après m'avoir foutu dans le merdier je ne sais plus combien de fois !

 

Tabarnak de crisse de foutu biographe ! l'avait l'coeur fabriqué de travers, pis y en savait rien, le salopard ! Bin pis moé, alors ? qui c'est qui va m'écrire, si y va pas mieux ? Y va pas m'laisser là comme ça, à l'orée de la gloire, en plus, y m'a laissé en plan dans un putain d'autobus qui s'en va dans la nuit, pis moé, hein, je sais même pas vers quoi j'm'en vas ! FUMIIIIIEEEEEER ! t'aurais point pu attendre, avant de t'offrir un treck en bloc opératoire ????!!!!!!

 

A un moment on s'est arrêté, je sais même plus où, j'ai acheté de la bibine, plein. Du fort, du costaud, fallait encaisser le coup, pis j'ai entrepris de me beurrer bin épais, avec rage et méthode, comme j'sais faire. Pis là, chus pu bon à rien.

 

J'connais même pas la fin d'mon voyage. Ce putain d'autobus continue de rouler, et chus dedans.

Alors, j'pense à mon Créateur. Un biographe, c'est toujours un Créateur . 

- " Tiens bon, mon gars", que j'essaie de lui dire de toute mes forces, tout au dedans de moé. 

- " Garroche-toé bin après la vie, pis tiens le coup bordel " ! 

Ça fait bizarre, d'aller dire ça à un Créateur. T'as l'impression que c'est éternel, ces bestiaux-là, et pis même pas. Même pas ! Ah, les Créateurs ne sont plus c'qu'ils étaient, pour vrai. 

 

Bon, y a que j'ai envie d'voér aussi la fin de l'histoire, d'accord ; mais pas que. Mon biographe, c'est comme une ombre bienveillante penchée su'épaule, même avec tout c'qu'y m'a fait endurer, le salaud ; sans lui, y aurait comme un gel, un grand gel d'hiver qui glace tout dans la mort et l'immobilité.

 

Y f'rait trop frette. 

 

Alors : " Tiens bon, calvaire ! tiens bon pis lâche point !" 

C'est moé, l'Emile, qui te l'demande.

 

Anne des Ocreries,  24 février 2012 -(avec bien moins de talent que l'original, mais je suis piètre imitatrice. J'ai pas une voix d'homme, moi....)





Roule... Rosie roule...
 
 
"Dérailleur" je pense que tu as du l'abreuver d'injures "ce coeur qui a ses raisons que la raison ne connait pas" Te voila donc dans une période "d'extase" propre aux "illuminations" comme dirait Pascal... Voyons que va t il en sortir... Parce qu'il en sort toujours quelque chose de ces périodes arides... Je ne dirai pas à risque, de nos jours, on controle bien la vitesse nous ne sommes plus au temps des chevaux emballés qui vous jettaient dans le fossé à la vue d'une petite fleur bleue, là au milieu des champs de blé... non les pignons assurent... juste un petit moment de calme avant de s'enfiler la route et d'ailleurs l'entrainement va bientôt reprendre et la faculté va être étonnée de toutes tes possibilités...Alors roule dans ta tête Rosie roule en attendant de remettre tes quadriceps en action ce qui ne saurait tarder...et d'ailleurs Pascal a aussi inventé le podomètre...pour les coeurs et ton coeur qui ne bat que pour nous... il a raison... nous le valons bien... des bises        




 
Merde! j'aurais bien aimé avoir tout plein de petits mots comme ça inscrits sur mon bras droit! Couillu, va! Bon, Plumitif aussi pour l'ocasion a pris son courage à deux mains pour t'ouvrir son coeur! Toi on t'a pas demandé ton avis, remarque, on te l'a renforcé in extrémis, quelle histoire de dingue! Savoure ça aussi mon ami et rétablis-toi tranquille qu'on te retrouve en pleine lumière au salon du livre à Paris, je viendrais te faire une bise ou deux!
 



Ah, cher vieux Mac, ça me fait tout drôle de m’adresser directement à toi, surtout en de pareilles circonstances. Mais, en même temps, c’est l’occasion ou jamais de me casser un peu la timidité…


Tu fais partie de ceux que j’observe de loin, virtuellement, en me disant, osti que ça fait du bien que du monde de même existe, s’exprime, fasse savoir aux confortables abrutis que le beau p’tit monde lisse et plate qu’ils se concoctent pour mieux dormir, ben, calvaire, c’est de la pure chnoute (les profits des fabricants de somnifères sont là pour en témoigner). Évidemment, quand j’dis « du monde de même », ben, c’est un peu niaiseux, vu que la caractéristique c’est justement qu’y en a pas deux de même, mais anyway…


La Solde s’est ajouté à mon arsenal (très sélectif) contre la bêtise ordinaire, et c’est déjà très précieux. Mais, faudra que tu te ménages un peu et que tu te remettes solidement sur pied, parce que là, on est une gang de plus en plus grosse à en redemander encore et encore (faut dire aussi qu’y a vraiment ben ben de la job à faire en matière de lutte à la connerie lénifiante, et comme tes qualifications sont rarissimes…).


(Ah pis, tant qu’à y être, j’me jette à l’eau, et je profite que tu sois un peu groggy pour t’avouer que je me suis pris, en t’écoutant, à m’imaginer soutenir de ma batterie aérienne et débridée un genre de blues psychédélique - à la David Lynch, en québécois, porté par ta guitare et ta voix - non mais, faut-tu être phoqué rien qu’un peu…)


Fait que, c’est ça…

Le Plumitif -


 

J'ai envie de finir avec la phrase de philosophe que Sandy a mise en exergue sur son blog:

" Ce qui nous arrive est moins important que notre façon d'y réagir."

 

 

A très vite.

Blue

 

 Ps: Mes trois grands gars et leur père te saluent bien. Séquence émotion, hier soir, autour d'un chili con carne, on a parlé de toi et de ses bonnes soirées qu'on a tous passées en ta joyeuse et poétique compagnie! On en a bien profité, faut dire... Hé,hé...

 

14/02/2012

Fête de l'amour

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" L'amour n'est pas une chimère, il donne plus que l'on espère."

 

 

24/01/2012

Sandy

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Je suis pas bégueule pour parler de mes amitiés, je considère qu'il vaut mieux offrir des roses aux gens qu'on aime de leur vivant. Sandra fait partie de ces gens qui comptent pour moi. Et je suis loin d'être la seule. Cette femme est authentique, unique et électrique. C'est un bonheur que de la connaître, de la lire et de croiser sa destinée. C'est mon cas, j'en suis la première récompensée. Bon! J'ai macéré un bail dans une valise de char sans bien savoir où j'en étais quand à l'instar de Mistral elle a contribué à mon bizutage, m'en suis sortie, ai fini par trouver la clé! Et puis ces danses à en perdre mon latin! Hé,hé, Sandy, tu te souviens? Avec Christian vous ne m'avez rien épargné, j'ai tenu bon et j'ai bien fait. Diable! Quelle densité dans cette amitié! Quand chez Emcée on s'est prise dans les bras, t'avais les cheveux mouillés et moi le coeur en goguette, intense et vrai! Oh, c'est donc aujourd'hui ton birthday! J'en bois un, tiens, à ta santé ma belle! Pas tous les jours qu'on a deux chiffres pareils, hé, hé!  Le Grand Vent veille et a dans ses tablettes toutes les dates d'importance. Il sait que je t'aime, il t'aime aussi. Nous sommes là pour toi et tout près de toi, belle amie, tribale, géniale.

Bon anniversaire Sandra. Love!

* Pour quand le deuxième roman, qu'on se régale? 


31/12/2011

Une belle, généreuse, rassérénante et créative 2012 à tous!

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 - Christophe Miralles -

 

28/12/2011

Une histoire de présent.

J'aime faire des cadeaux aux gens que j'aime, pas forcément des cadeaux coûteux, pas forcément des cadeaux voyants et pas forcément non plus des cadeaux à la date où ils sont attendus. J'aime juste qu'ils touchent. J'aime en touchant être touchée. On donne un bout de soi quand on offre quelque chose, on donne un bout de sa sincérité, un bout de l'attention qu'on porte à l'autre, un bout de son temps, un bout de son imaginaire et beaucoup de son amour. Comme pour tout, je préfère ne rien faire que mal faire. Et c'est une épreuve pour moi d'être obligée d'offrir, car alors qu'est-ce qui reste de la notion de don là-dedans? J'ai aussi la coquetterie de surprendre. Quand j'offre un cadeau qui fait mouche et qu'on me dit: " mais comment tu as su que ça allait me plaire, que j'en avais envie ou que je ne m'y attendais pas du tout mais quel délice!" Je suis alors autant aux anges que l'attentionné. Offrir c'est recevoir aussi, et c'est prendre le risque de la relation. Rien ne me paraît plus déplacé qu'un présent qui ne veut rien dire, qui n'atteint pas l'autre ou qui est insipide, commun, stupide. C'est dénaturant. Vaut mieux une belle accolade ou un baiser dans le cou que cet objet pris à la va-vite en tête de gondole par ce qu'il le fallait bien! Je n'aime tellement pas quand ça m'arrive que je serais bien incapable de l'imposer à d'autres.

Je veux lui faire un cadeau, j'y pense depuis plusieurs jours. Rien jusqu'alors n'avait fait tilt en moi, rien de ce que j'envisageais me paraissait convenir. Un grand tee-shirt bleu bien sûr avec un big love dessus, trop facile! Une chemise de nuit pour homme en fin coton d'Egypte pour protéger un peu ses nuits d'hiver, pas utile, certains corps le réchauffent! Un film, il screame! Un livre, il les écrit lui-même! Un parfum, il a perdu l'usage olfactif par excès de cocaïne! Un voyage, il n'aime que sa ville et se sent perdu quand il n'en ressent plus les vibrations ténues! Les chansons d'Aznav, déjà fait! La Fontaine en ch'ti, aussi! Une douceur littéraire érotique, pareillement! Le gâteau de Peau d'âne, c'est la Poutine qui l'enchante! Une image osée qui ferait frissonner son échine, il en a un dossier plein dans un coin du bureau de son ordinateur! Non, non, j'avais envie d'autre chose, je ne savais pas quoi. Cette nuit j'ai rêvé de lui une fois encore. Nous étions dans la grande maison de campagne de MmwH! Il n'y avait pas que nous mais un grand bout de la Tribu aussi: Emcée bien sûr, Kevin, Lorka, Vieux G., Terrible, Sandy, Venise, Plum, la belle Swann, Nancy, le Toubib, JohnyBee, Gomeux. Mac n'y était pas mais Laurence si. Elle prenait des photos à tire-larigot! Serait-ce là le cadeau? Non, ça c'est dans le programme 2012 sans doute, orchestré par Laure et son dossier en cours. L'Idée m'est venue d'un seul coup ce matin, en buvant mon thé vert au miel et citron dans ce mug Tintin que mes fils ont offert à leur père. Cette idée, je l'avais déjà eue, je l'avais déjà élaborée et puis je n'étais pas allée jusqu'au bout. Cette fois-ci, je ne vais pas laisser tomber, et même s'il ne l'aura pas à temps pour la nouvelle année et qu'il est bien trop tard pour la Noël, il aura tantôt par voie des airs ce que je lui concocte! Beau temps des fêtes à toi Black Angel et à vous tous, sweet engeance de sauvages!

 

24/12/2011

Happy birthday to you!

 

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 - Laure par Laurence Guez -



13/12/2011

Au Bunker...

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- Photo Guillaume Pâquet -

 

C'était il y a maintenant sept jours, au Bunker. Il se sont vus et parlés pendant des heures, de littérature sans doute, de vieux amis, de blondes, de paix dans le monde, du milieu, de la France, du Québec et que sais-je encore. Ils ont du bien certainement piquer des gueulantes l'un et l'autre, rire à gorges déployées, s'émouvoir, s'attendrir, se confier, s'étourdir, se réjouir, s'étonner. Leur amitié se lit dans leur regard, il y a comme une sorte de tendresse fraternelle. J'aime celui que porte Black Angel sur Mac, j'aime aussi la complicité qui lie manifestement Mac à Gom. Tout ce qui se dégage de cette photo que m'a envoyée dans la foulée Christian est particulièrement touchant. De les voir ainsi: Christian beau comme un astre, et Mac épanoui, de revoir cet endroit où je me suis tenue moi-même, face à la cuisinière à laquelle j'ai failli foutre le feu (j'ai tant de souvenirs dans cette portion d'espace que rien qu'apercevoir la boule au bout de son fil me fait frissonner), de sentir ces deux énergumènes ainsi l'un à côté de l'autre dans une connivence simple et palpable, ça me fait chaud au coeur. Alors je partage. N'est-ce pas qu'ils sont beaux et lumineux?

 

 

 

27/11/2011

Blue Natier

Merci à mes deux ailes, Laure et Laurence.

 

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- Photos Laure K. -

 

 

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- Photos Laurence Guez -


 

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- Photos Laure K. -

 

 

05/11/2011

Mammifère

C'était son anniversaire, avant-hier, j'ai fortement pensé à lui. Je pense à lui tous les jours, il m'accompagne, tout comme je l'accompagne aussi. Ni lui, ni moi ne pouvons être tout à fait seuls maintenant que nous nous sommes rencontrés. Même si la vie est un contrat solitaire, il peut être partagé. Mistral a un cousin, talentueux, une belle voix grave et chaude, des textes d'une poésie à fleur de peau. Son deuxième opus vient de voir le jour. Il va venir jusqu'à nous pour nous le présenter et sera à Paris le 23 Novembre, espace Dente d'ACP la Manufacture Chanson. Pour lui et pour nous, voici une des chansons de l'album de Moran. I love you so, Christian.

 

 

03/11/2011

Introspection

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- Photos Laurence Guez -

 

 

 "Aller sur la lune, ce n'est pas si loin. Le voyage le plus lointain, c'est à l'intérieur de soi-même."

- Anaïs Nin -

 

 

27/10/2011

Live

00:15, je suis devant l'écran de mon ordinateur toute excitée à l'idée d'être un peu avec mes amis là-bas, avec la voix. C'est une idée de Black Angel. Il m'a dit par mail, il y a maintenant six jours:" Next week, ça te plairait se surprendre Mac à son lancement? Tu pourrais appeler, on fixerait l'heure pour que je puisse être ton complice, genre." J'ai dit: "OK!", c'est vrai quelle bonne idée, je n'y avais même pas songé! Il m'a refilé le numéro de la librairie du lancement 514.678.9566 et puis il m'a proposé 19h heure locale, ce qui fait pour moi ici, une heure du matin, " C'est tard" ai-je rétorqué ce qui a provoqué un petit échange mistralien des plus savoureux comme il sait le faire si bien! Private joke.

00:22, je suis toute émoustillée, toute en foufelle. C'est drôle d'être un humain. Je pense à Eric qui doit être noué par le trac, je pense à Yvan qui se prépare à se griser de deux soirées, je pense à Swann qui se fait belle, à Nancy, à Gomeux qui à mieux les connaître ne manqueront pas la sortie du livre de leur ami pour un empire, je me demande si Sandra y sera, si Venise va faire le déplacement et si je vais pouvoir entendre Christian au bout du fil tout à l'heure. Je quitte enfin mes bottes, il était temps, j'avais les pieds bouillants. Je me mets à l'aise, la journée fut rude et éprouvante, des emberlificotements, source d'angoisse mais dépassés à l'heure où je sévis à mon clavier. Je m'en vais me démaquiller, au fond, la chance avec la voix c'est qu'elle n'a pas besoin d'artifice, ni d'enveloppe, juste, elle est.

00:32, ça y est je suis toute décrassée. Je sens bon les huiles essentielles de camomille que je mets avant de me coucher. Je ne suis pas encore déshabillée. Je n'ai pas envie d'être de la fête en pyjama et vieilles chaussettes, je préfère garder mon habit de lumière! C'est dingue d'être aussi coquette! Et si je n'arrive pas à avoir la communication, va savoir, un bug, ou un truc qui coince! Alors que je me fais une joie d'avoir au bout du fil mes amis québécois! Si Dieu existe, il va pas me faire ça. Remarque s'il existe il aurait pu aussi m'envoyer un jet me cueillir pour que j'y sois vraiment, bon, je sais, c'est un peu égoïste, il a mieux à faire et certainement plus utile. Parfois c'est bon de ne penser qu'à soi.

00:37, je m'étonne moi-même des minutes qui s'écoulent sans que je le vois. Ecrire prend du temps, arrête l'instant qui continue de plus belle. Difficile de suivre le rythme du temps qui passe juste avec les mots et les pensées. Avant de commencer ma note suis aller voir chez Rosie l'état d'esprit de notre ami. "Alea jacta est". Oui, c'est bien dit. J'ai pas pu m'empêcher de lui répondre " Carpe Diem". Quand même on doit être dans un état d'excitation extrême quand on sort un livre pour la troisième fois, de plus dans ses terres. Je m'interroge sur comment je serais le jour où peut-être je me retrouverais à vivre la sortie de mon premier! Chaque émotion ramène inexorablement à soi. On y peut rien, c'est naturel, on vit au travers de son prisme, tout passe par sa psyché, j'ai comme l'impression d'être ivre alors que je n'ai bu que deux grands verres de vin rouge, du Gamay.

00:43, encore 17 minutes avant de prendre le combiné et d'appeler au Port de tête où l'ambiance doit déjà être bien chauffée. Je n'y suis pas mais j'entends les souffles, les râles et les rires, les embrassades, les accolades chaleureuses et tout ce beau monde qui trinque tous à la santé de chacun, chacun à la santé de tous. Des "bravo"s fusent, des "cheers", l'émotion est palpable. Comment cela serait-il autrement? D'un coup, toute seule dans mon petit bureau, j'ai un mini-coup de blues. Je me ressaisis vite en me disant que je ne suis pas dans le ton, comme le font les supporters d'une équipe de foot devant leur écran lors d'un match, l'écharpe aux couleurs de leur équipe fétiche autour du cou, se galvanisant, se mobilisant pour que le match prenne la bonne tournure. Hé,hé, "allez la Mèche", "allez la Solde", trop de la balle!

00:50, je respire un grand coup. Je commence à avoir les mains moites. Pourvu que mes doigts ne dérapent pas et que je fasse le bon numéro. Je re-vérifie que j'ai bien l'indicatif pour appeler de France, Montréal pour la énième fois. Vais-je craquer avant l'heure qu'on s'était fixé? Ou à l'inverse, vais-je entretenir le suspense? Je souris de ces questions existentielles du moment qui me sortent de mon quotidien, tout comme va l'être pour un grand nombre d'entre nous cette rencontre autour d'un livre ou deux.

00:57, j'approche le téléphone de l'endroit où j'écris.

00:59, j'y vais. J'appelle.

01:00, un bel accent chantant décroche, il me demande de parler fort. " J'aimerais parler à Christian Mistral". Christian Mistral, je ne l'ai pas vu!". " Est-ce possible alors de parler à Eric mc Comber? J'appelle de France, c'est Blue." "Je vais voir, il y a beaucoup de monde ici, il est fort occupé, entrain de signer." Là je parle à Mac, il a l'air content et ému, je le suis moi aussi, pour lui. "Je les ai fait rire! " me dit-il. Je n'en doute pas. Je peux aller me coucher plus légère, pleine de rêves, ce brouhaha, ça sentait au travers le fil la bonne ambiance chaleureuse que va sans doute être cette soirée. J'espère que Christian a pu aussi en être. Je vais m'offrir aux doux bras de Morphée. C'est beau la vie, quand même, quand on se laisse y goûter!

 

 

 

14/10/2011

D'elle à nous

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" Elles ont l'air de dialoguer entre elles... mais ce n'est que pure apparence. Le vrai dialogue se fait avec vous, vous qui passez. Alors ces images reflètent ce que votre âme y projette. Rieuses ou mélancoliques, elles vont se loger dans votre mémoire. Il y a tant de place ici pour le quotidien et le rêve."

- Laurence Guez -

  

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Vernissage, ce soir, à partir de 18h30.

Mairie du XIème, salle Olympe de Gouges, 15 rue Merlin, Paris.

 

 

06/10/2011

J+365

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- Black Angel and Blue, Parc La Fontaine, Montréal , Octobre 2010 -

 

C'était il y a un an. Je traverse avec Christian le parc La Fontaine pour rejoindre l'Absynthe où une soirée mémorable est prévue pour la sortie des Corpuscules de notre amie commune Sandra. Y seront présents tous les tribaux ou presque, tous ceux avec qui je converse virtuellement au travers de ce prisme qu'est le blog. Je suis émue, je suis doublement voire triplement émue. D'abord d'être près de celui qui compte tant pour moi, l'écouter me parler pour de vrai, l'entendre soupirer, le sentir vivre, prévoyant et prévenant. Il tient à la main son sac blanc plein de livres qu'il doit déposer à la grande bibliothèque avant de festoyer, la fameuse où la veille nous nous sommes rencontrés de chair pour la première fois. L'émotion est à jamais gravée dans ma mémoire, j'ai tant attendu ce moment. Je nous entends encore apprendre à nous connaître mieux et à nous apprivoiser l'un et l'autre cette fois-ci de corps à corps et non plus d'âme à âme comme nous l'avions fait au travers de notre énorme échange épistolaire par mails. L'expérience vaut plus que la peine d'être vécue! C'est la première fois de ma vie que je rencontre quelqu'un que j'ai le sentiment de connaître et qui me connais aussi intimement sans jamais l'avoir vu. La magie opère. Nous sommes l'un et l'autre, l'un avec l'autre comme si nous nous étions quittés la veille. C'est fascinant. Doublement émue, oui, Montréal m'inspire et m'interpelle, j'ai du plaisir à découvrir cette ville et à m'y frotter de plus près. Triplement enfin, face à ce qui m'attend dans une heure à peine, l'intensité prévisible de ce rendez-vous étonnant et fou avec tous mes amis outre- océan.

C'était il y a un an, le temps file. Si je m'écoutais je ferais de nouveau le voyage pour goûter aux sensations douces, chaudes et conviviales que j'ai pu déguster cette fois là. D'autant que Black Angel me manque. J'aimerais retraverser une fois encore avec lui ce parc, refaire cette ballade dominicale superbe du Mont Royal au quartier chinois, re-goûter à son fameux pâté, retrouver ses puissants éclats de rire, ses coups de gueule imprévisibles et l'ardeur de ses grands bras forts. Il le sait, je l'aime, et j'aime lui dire une fois encore. On ne dit jamais assez aux gens qu'on aime combien on les aime, je ne sais pas pourquoi on devrait s'empêcher de le faire puisque c'est si bon d'aimer et de le dire, de l'être et de se l'entendre dire. Un océan ne sépare pas deux coeurs aimants et le temps n'a pas de prise sur une amitié de cette nature, je veux le croire, j'en ai besoin. J'ai besoin aussi de savoir que tous mes amis québécois existent, qu'ils sont là, et qu'ils pensent parfois à moi tout comme je pense si souvent à eux, à leur manière si singulière et si touchante de m'avoir accueillie, à leur langue truculente et savoureuse en diable, à cette générosité qui les caractérise.

C'était il y un an, presque jour pour jour. J'y pense et je souris. Quel délicieux souvenir...

 

 

 

 

01/09/2011

Le lit

 

C'est le poème spontané de Mokhtar sur mon post Upgrade Nocturne  il y a presque deux mois qui m'a donnée l'impulsion de provoquer cette note commune sur le thème du lit. Le temps que chacun oeuvre dans son coin, trouve l'inspiration, fouille dans sa mémoire ou dans son disque dur ou crée pour l'occasion, il s'est passé un certain temps. Voilà maintenant, le résultat de l'aventure. Merci à tous ceux qui ont eu le coeur à l'ouvrage, pas forcément évident un sujet imposé quoique en l'occurrence celui-ci fasse plutôt rêver, dans le meilleur des cas bien sûr. Le plumitif est parti s'épivarder*, il ne sera pas là pour profiter en direct du spectacle ainsi que de réagir aux écrits et images des uns et des autres et m'a demandé de l'excuser. Je m'empresse de le faire tant j'ai trouvé ce mot* affriolant. Manouche en était elle aussi et m'a devancée, hé,hé. Enjoy vous tous, il y a là un éventail délicieux de trésors en tout genre, une lit-érature tout à fait à propos pour attaquer la rentrée. Aux lits! 

 


Hommage au lit

 

Le lit est plus qu'un poème 

C'est un recueil où l'on cueille

Tant de rêves, tant de sève

Où, enfin, l'on se recueille

Pour se dire que l'on s'aime!

C'est un transport de trêve

Où tous les printemps se sèment

Bien loin des vindictes des glaives!

Après des heures de débats houleux,

C'est la houle des ébats amoureux!

C'est le haut-lieu, le pieu de la prise de pied

Des plus jeunes aux plus vieux!

Il s'ouvre en cieux radieux et pluvieux;

Il n'est jamais ennuyeux!

On y vit et voit toutes les saisons.

S'y marient raison et déraison!

C'est le vrai trône dans toutes les maisons!

 

- Mokhtar El Amraoui -

 

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- Photo Laurence Guez -

 

Le lit et la vie

 

Enfant, je faisais de mes blanches couvertures,

Dans mon lit, un abri d'où dépassait ma tête,

Imaginant donc que les sales créatures

Terrées dans les vapeurs d'ombres perdraient leur crête.

 

Adulte, je les ai troquées pour des moutures

Plus sombres; pourtant, dans mon lit, le coeur en fête,

Je rêve la nuit à venir, sens l'aventure

Proche de mon vaisseau aux diaphanes quêtes.

 

Les hiéroglyphes se répondent par échos

Dans mon esprit, ainsi qu'un aurique tricot.

Parfois, je touche la peau d'ambre d'une muse.

 

Mes rêves se mêlent à ma réalité!

Mon lit est un portail d'où les rêveries fusent:

«Es-tu réelle?», dis-je à la divinité.

 

- Guillaume Lajeunesse alias Vieux G. -

 

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- Photo Laurence Guez -

 

 

Lit de jour et de nuit

 

J’aime le lit, la lie aussi

Pour le repos du dépôt une fois bue la vie

 

Si j’aime tant les lits

C’est certainement parce que j’y lis

En me liant et déliant

Dans nouvellement des draps blancs

D’un blanc éclatant

Quand la lumière s’y jette

Je m’y jette rêves par-dessus tête

 

De nuit je sors et par allers et retours

Je viens et reviens au rectangle blanc

De haut je vois sa montagne douillette

L’envie de soulever la banquise pour m’y chauffer

Me prends fort et dans la mouillure de mes suaires

Par une saine navigation houleuse

Je surfe sur mes eaux monstrueuses

 

De jour et de nuit je vis dans un lit

Jusqu’à ce que le livre soit reposé

 

- Venise Landry -

 

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- Photo Le Bourdon Masqué -

 

 

 Mon cerveau s’ankylose

 

chus dans une place bizarre et au centre y a un bar

entouré d’un nuage électrique

carré avec quatre grosses portes de style malabar

pis la barmaid a un méchant tic

 

et je réalise qu’une des portes est dans la lune

fait qu’là j’en profite pour subtilement me glisser

près d’une élégante Arabe qui m’a foudroyé

par la gracieuse spirale de son œil lagune

 

même pas eu l’temps de juste me déposer la fesse

elle me saute à la gorge me murmure d’un drôle d’air :

« je suis ta vraie reine ma voix chaude te lacère

je te noie t’englobe enfin te tue de caresses… »

 

là faut que j’fasse kekchose

fini pus d’lit

mon cerveau s’ankylose

j’dors pus fini !

 

mais je refuse de me laisser périr ainsi

non mais des fois j’vous l’dis chus ben trop abruti

mais peu importe le décor change la pièce est blanche

 

le dessin de ma verbalité sur papier

là étalé en tristes gouttelettes qui s’épanchent

et elle penchée qui s’apprête à se les sniffer

 

courbant le dos j’amène l’énergie

entre mes omoplates pour m’élever comme si

j’étais un immense ballon qui prend du galon

je lévite sauf que là y a l’plafond

 

juste pour me contrépiphanier

je r’bondis inquiet ravi rieur énervé

avant de m’éveiller tout à fait en sueur

empoissé de rêveuses frayeurs

 

là faut que j’fasse kekchose

fini pus d’lit

mon cerveau s’ankylose

j’dors pus fini !

mon cerveau s’ankylose

j’dors pus fini !

mon cerveau s’ankylose

j’dors pus fini !


podcast

- Texte et musique - Michel Plamondon alias Le Plumitif -


 

écriture,poésie,photographie,lit,échange,blog,amitié,humain

- Photo Le Bourdon Masqué -

 

LITS

 

Depuis un moment je m'escrime sur ce thème, et rien, rien, rien de rien. A part des tas de banales conneries, qu'est-ce qu'on peut bien sortir sur un lit, bordel ? qu'on est content de se foutre dedans tous les soirs, emmerdés de s'en lever le matin pour aller gratter ses miettes ?

Quoi en dire, si ce n'est qu'on y naît (en général), qu'on y crève (assez souvent en occident, ailleurs c'est pas dit....), qu'on y souffre, qu'on y dort ou qu'on y baise ?

Qu'on y fait tout ce que vous voulez sauf y vivre, excepté les paraplégiques qui n'ont plus d'autre horizon que le plafond ?

Sauf y vivre.

Un lit, ce truc de civilisé issu de la croisée des siècles. Rien qu'un foutu meuble. A la base, pioncer, ça se faisait par terre. Pas confortable, on a rajouté des feuilles sèches, qu'un jour on a su tisser en natte, puis des fourrures - enfin je suppose.  Puis quoi, ensuite ? un sac de tissu rempli de foin, de paille, de plumes ? un matelas. D'abord ça. Mais pour isoler de l'humidité du sol et du froid, surélever sa couche, c'est mieux.

Alors, un cadre de planches sur pieds ? un lattis supportant le matelas ?

Voilà, on y était, au lit. Bon, on a fait ça de matériaux divers et de formes diverses, mais ça reste toujours un truc pour dormir dans le confort, quoi, au chaud, quelque part.

Et qu'est-ce qu'il y a à dire de plus là-dessus ? déblatérer sur les ébats qu'on s'y donne ? Histoire de se rassurer sur la réalité de nos vies sexuelles ? Parler de tous les morts qu'on y a vus rendre l'âme, de tous les malades auprès desquels on s'est tenu ?

Un lit. Cet espoir de l'esclave harassé, ce repos attendu, ce lieu redouté des insomniaques chroniques......

Ce qui manque chroniquement dans tous les hôpitaux, les lieux d'accueil, les refuges.

Un lit. Ce truc depuis quoi on regarde les araignées arpenter le plafond, sauf quand on a fait le ménage, en ressassant ses soucis....parce que quand on regarde nos joies, ce sont elles qu'on voit, plus le plafond.

 Un lit. Juste un foutu meuble, rien d'autre.

 

 - Anne des Ocreries -

 

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- Photo Le Bourdon Masqué-

 

Certains soirs, 

seule au creux de son lit, 

elle s'abandonnait aux souvenirs brûlants de leurs nuits.

Elle pensait à lui.
A son sexe dressé, si doux sous ses baisers.
L’image de son corps revenait.
Fulgurante.
Puissante.
Un frisson la parcourait.
Et sa main descendait, frôlant son ventre comme il le faisait lui,
S’égarant avec volupté vers son sexe
Humide et chaud
Lorsqu’elle fermait les yeux elle revoyait les siens
Leur douceur tout à coup enflammée par l'envie
Son désir décuplait et son corps, vibrant sous ses doigts
s'abandonnait enfin à la douce caresse
Délice
Abandon
Elle entrouvrait les yeux
Il venait, sans le savoir,

de lui offrir du plaisir.
Un délicieux plaisir.

 

- Pieds sur terre

 

 

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Rien ne s'oppose à la nuit

Le lit ressemblait ce matin a un vaste chantier labouré et pétrifié par ma sourde mélancolie. 
Battre la campagne et battre en retraite juste après. 
J'ai aimé abandonné mon corps aux rayons du soleil, et ce fût chaleur, moiteur, sueur poisseuse mais filets ambrés qui s'accrochaient au moindre carré de peau à tanner. 
Ma superdose de vitamine D.
L' été me préservait jusque là de mes sentiments mortifères, mais ma vieille caboche jugeait que l'abandon aux jouissances de l'été servaient un puit sec et m'envoya valdinguer un instant vers l'assourdissant espace du vide - celui où je n'entends plus rien remuer en dedans. Cette étrange pulsation de n'être plus.
La position horizontale me semblait alors la mieux à même pour me sortir de là et de ré-ouvrir l'ouvrage de saison: "Rien ne s'oppose à la nuit ".
.
 
 
.
- Photo et Texte Laure Kalangel alias Lorka -

 

 

 

Dinde Dorée 

Nouvelle de Guillaume Pâquet 

 

Samedi soir, 10 heures et 10. Je suis dans la chambre, assis devant l’ordinateur. Je clavarde avec quelqu’un qui dit être une lesbienne de 23 ans, portant du 36 c et habitant Repentigny. Jeanne est dans le salon avec son frère. Ils écoutent un film d’horreur, un de ces films de peur japonais que les Américains ont cru bon refaire avec des actrices blondes et des villes aux noms plus familiers. Terreur à Mobile, Alabama !

La conversation avec la lesbienne s’enlise depuis un bon moment, elle doute de l’authenticité de mon identité. Les hommes doivent payer pour chatter ici, pas les femmes. Je me suis inscrit comme fille, j’ai pris une photo sur un site de soft porn et voilà. J’ai 25 ans, je suis bisexuelle, enceinte et mon chum me joue dans le dos sur des sites de rencontre virtuels. La lesbienne veut entendre ma voix. Je change de sujet et je lui demande ce qu’elle porte. Autant en venir au but tout de suite. J’attends la réponse impatiemment, je fais une recherche sur les autres femmes en ligne, je regarde leurs photos. Sans trop savoir pourquoi.

Les chats se mettent à courir dans le couloir, une longueur, deux longueurs. Brom Brom brom Brom-brolom krrr krrr krrrr. Leurs griffes graffignent le plancher. Ils sautent, se lancent par terre, le plancher vibre un peu, Colette a pris du poids depuis la grande opération. Pause. Je les regarde par le cadre de porte de la chambre, ils se font face et se préparent pour d’autres longueurs. Les deux ont les yeux noirs, les pupilles sont dilatées au maximum et leurs queues branlent vigoureusement.

Je sors de la chambre, j’en prends un dans chaque bras et je les enferme avec Jeanne et Luc, dans le salon, à l’autre bout de l’appartement.

En revenant devant l’écran, la lesbienne me dit qu’elle doit quitter. Pas grave, ça n’allait nulle part.  Une partie de moi se réjouit et se met à espérer que nous (c’est à dire toutes les parties de mon corps et de mon esprit qui ne sont pas intéressés par les relations adultères virtuelles) allons passer à quelque chose de plus constructif.

Je fais taire ma bonne conscience en m’adressant à ce qui semble être une femme de 36 ans. Elle dit être mariée, bisexuelle et à la recherche de discussions cochonnes avec des femmes. Excellent, pas de taponnage avec ce genre de personnage. Surtout pas besoin de faire vérifier trois fois son identité avant de les sauter virtuellement.

 Ça sonne à la porte, dix heures et vingt.

Je quitte Exploder, me déconnecte de l’internet, me lève, vérifie que je ne suis pas en érection et je me dirige vers la porte d’entrée. Jeanne est dans le cadre de porte du salon et attend de voir qui sonne, elle tient Colette dans ses bras. Comme je m’approche, la porte s’ouvre, c’est le voisin d’en bas, qui est aussi le propriétaire. Il entre. Je me recule un peu. Il titube et respire fort. Il pue l’alcool. Je vois dans ses yeux que c’est à propos des chats

— Salut

— Allô

— Z’ai essayé d’appeler, zc’était toccupé

Il me tend des papiers

— Ça cé lé… lééé…

Il a la bouche grande ouverte, il lui manque une incisive inférieure et il en a une autre qui branle et vibre pendant qu’il parle. Il s’est peut être battu ? Peut-être a t’il goûté à la médecine de ses escaliers glissants?

— Cé le… lééé…

— Les T4 ?

— Lé T4.

— Ok.

Il me tend les papiers, je les prends.

Ses yeux regardent par dessus mon épaule et semblent chercher les chats.

Sa dent tremble à chaque respiration, elle semble tenir le coup malgré tout. Il prend une grande inspiration et s’appuie sur le mur, il lui reste un autre papier.

— Ça cé lé… la…

— L’avis d’augmentation de loyer ?

— Ouain.

Il semble offusqué que je ne l’aie pas laissé finir sa phrase tout seul. À jeun il parle avec un accent portugais. Quand il est saoul comme présentement, ça se confond, son accent devient presque exclusivement ivre international.

Je prends l’avis, 10 piasses de plus à partir de juillet. Comme l’année d’avant. Et les deux autres d’avant. Et comme l’année prochaine fort probablement. Le loyer est encore abordable, il a du rattrapage à faire pour rejoindre les prix du marché.

Jeanne s’approche et se place derrière moi, je lui donne les papiers.

En voyant ses yeux je comprends qu’elle devine ce qui s’en vient. La colère lui fait froncer les sourcils.

Ça fait trois ans qu’on marche sur la pointe des pieds pour ne pas qu’il se plaigne du bruit, et il s’en plaint quand même.

Il a appelé la semaine passée à huit heures du matin parce que les chats venaient de faire une petite longueur d’appartement. «J’ai le droit de vouloir dormir à huit heure si je veux.»

Le lendemain, à sept heures du matin, il était sur le toit du bloc pour déneiger. Il a vraiment bien déneigé la partie au-dessus de notre appartement.

Il possède deux canaris et souffre probablement d’ailourophobie.

— La zlé CHATS, ça pu PU continuer !!

Il monte le ton, se serre les mâchoires et peut-être sent-il que je regarde sa dent car il tente de la cacher derrière sa lèvre inférieure. Ça provoque un zézaiement qui rend la discussion encore plus dure à supporter.

— Ben là, spask yé yenk 10 heures…

— JZ’ m’en FOUS !!!! On écoute tutte en bas !! TUTTE !!

Je lui fais timidement signe de baisser le ton avec ma main.

— ZSS’cusez, qu’il siffle entre ses dents. Il se pince les lèvres avec l’index et la moitié de pouce qu’il lui reste (accident de scie ronde), les trois autres doigts de la main en l’air. Il lève l’autre main en signe de pardon et réprime un rot.

— On écoute tutte pis là ccccé là quatrième fois que jze vous le dis. Cé t’assez.

— Je sais qu’on entend tout. Tsé, j‘veux pas partir de guerre mais juste avant hier, vous êtes rentrés à 2h de matin, pis vous étiez pas vraiment discret, pis des fois, vos canaris-

— Ah BEN Les CHATS qui COURENT PARTOUT dans l’appartement à dzeux Troizeure du matin z’en VEUX PU ! VOUS avez DIX jours pour faire DIZSSPARAÎTRE Les CHATS-

Jeanne passe la tête par dessus mon épaule et s’insère dans la conversation, je sens son ventre gonflé contre mes reins.

— Han ?

 Le propriétaire se remet l’index et le majeur sur les lèvres. Il lève l’autre main en signe

de pardon

— 10 jours pour faire dizsparaître le BRUITS des chats !

— Ben là j’m’excuse monsieur Miranda, mais je pense que vous êtes présentement pas en état de me dire quoi faire. Vous êtes-

— MA QUESSZ ÇA FA que JEU ZSSOIS comme je zssuis LÀ. JE ZSSUIS PAS DANS MON AUTO !

Il mime qu’il tient le volant.

Je regarde Jeanne dans les yeux, elle recule en me fusillant sur place du regard.

Je me retourne vers Miranda, j’essaie de gagner un peu de sympathie, je sais qu’il est divorcé, je roule les yeux en voulant dire « …les bonnes fammes… quessé tu veux fére…». Il se calme. Un peu.

— Jze suis chez moi, jze dérange pas personne, zeu suis pas dans mon auto, et les CHATS courts partout !!!

Il reprend ses arguments comme ça deux trois fois, en boucle. 10 jours d’avis, et puis quoi après les 10 jours ? C’est pas spécifié. Je ne m’objecte que symboliquement. Comprenez monsieur Miranda, le minou est tout jeune.

Il ne veut rien entendre.

L’idée me vient sporadiquement de le pousser en bas de son escalier glissant, juste pour voir ce qui se passerait avec sa dent qui branle…Mais je suis poli.

Je n’ai jamais été très menaçant dans ces situations. Toujours eu peur de déplaire, de me faire haïr. Un bon ti-gars qui dit jamais un mot plus haut que l’autre et qui roule des yeux quand c’est le temps. «On l’entends pas ! Tout le temps en train de lire oubedon de jouer dans sa chambe !» «aye, si mon Michael pouvais-tu êtes tranquille de mingue !»

Il finit par s’en aller au bout de 5 minutes. J’ai les mains qui tremblent.

Luc, le frère de Jeanne, est dans la porte du salon, il tient le chaton Daniel.

— Dix zours ! Cétacé 

— Ça PU PU continuer, que je lui réponds mollement.

Le film vient de perdre de son intérêt, il s’en retourne chez lui.

Après l’avoir salué, je vais me prendre un verre d‘eau, j’en renverse un peu en regardant mon verre trembler dans ma main. Jeanne est dans le lit, et tient un oreiller entre ses bras. Rageuse.

— Le vieux CÂLISSE... Vieux crisse de saoulons ! Ça va être quoi après ?? Pis ça va être quoi quand le bébé va être là ?!?

— Ché pas… Par contre, euh…C’tait pas le move de la soirée pareil, dire à un gars saoul kié saoul. Tsé, ctait quasiment comme y demander d’hurler plus fort…

Je me déshabille en la regardant du coin de l’œil, anticipant sa réaction. Je me glisse furtivement sous les draps, elle n’est pas dupe et sait que je veux éviter son regard. Elle s’appuie sur son coude en me regardant.

— Fallais tu que j’y amène une biére en plus ?? Tsé, cibouère…Na-non y reviendra nous vouère quand y s’ras à jeun le vieux câlisse ! Pis pourquoi y capote tant que ça après les chats ? Y courent 10 minutes dans journée pis c’est beau…

— Ptête que son ex-femme aimait les chats…

— Pis ? Y est pu avec là, y pourrait nous câlisser patience yenk une fois dans sa vie. J’haïs assez ça des vieux niochons d’même là… 

— On fait quoi ? On met les chats dans le salon ? Ek litière ? Au moins si y courent, ça va juste être dans ste pièce là.

— Ça va être le fun de regarder la télévision…

— Spa toé qui dis kia yenk dla marde à Tévé ? Tu vas avouère une Tévé en odorama…

— …

— Quessé tu veux qu’on fasse de plus, y capote, yé saoul pis y veux rien comprendre... Couche toé donc, tu te fatigues pour rien avec ces niaiseries-là.

— Ouin… mais j’ai quasiment hâte pareil d’entendre le bébé brailler à 4 heures du matin, juste pour que ça lfasse chier…

Elle termine sa phrase en m’embrassant. Je ferme la lumière.

Je m’endors en pensant à mon match de hockey cosom du lendemain, je suis en train de casser la gueule à deux-trois morons en même temps. La preuve que je rêve.

Je me réveille en pleine nuit, cauchemardant que j’ai furieusement envie d’aller à la toilette. Je sors du lit et en posant le pied par terre je me rends compte que ça ne va pas du tout. Pendant que je cours silencieusement vers la salle de bain, je refais vite une liste de ce que j’ai mangé et bu. Ça ne peut pas être pas la bière, j’en ai bu juste deux. Peut-être la poutine et le Roca Cola…

Dès que je m’assois sur le banc de la toilette, ça sort. Comment est-ce que ça peut se liquéfier comme ça ? Je sens que ça remonte vers le haut aussi. Une onde de souvenirs échoue en même temps dans ma tête. Je revois toute les fois où j’ai réussi à refouler les envies de vomir depuis que je suis petit. C’était pour moi une fierté à chaque fois. Je réussissais à repousser le mal, quelqu’un s’en rendrait compte un jour, j’en étais certain. On m’adulerait bientôt!

Pas ce soir, ce soir c’est trop fort. Aucun rempart ne peut résister à ce qui s’en vient. Je dois me lever prestement de la toilette, la flusher pendant que je me retourne et que je m’accroupis pour vomir. C’est une explosion, un raz-de-marée, la toilette se vide pendant que je la remplie. Les spasmes secouent mon ventre, mon dos, ma gorge. J’ai de la sueur au front et je ne distingue que vaguement les restes de mon souper qui virevolte dans l’eau montante. Puis l’accalmie, l’œil de la tempête ? La pensée que je puisse rater la partie de hockey du dimanche m’apparaît et me redonne un peu de volonté de combattre. Sans grand résultat. Une autre vague me happe. De la bile. Ce sera quoi après ? Mon corps se crispe, luttant contre l’absurdité d’expulser du vide.

Ce qu’il fait, une fois, deux puis trois fois. Plus rien ne sort, mon ventre se contracte, mes épaules se haussent à chaque fois et se replient vers l’avant, je beugle et j’ai les larmes aux yeux. 

Qu’est-ce qui m’a rendu malade ? La sauce brune ? Le fromage ? Un virus attrapé dans le métro ? Non… Il faut que ce soit le Roca Cola. Absurde. J’ai pourtant un drôle de goût dans la bouche, c’est sur et sucré.

Je m’assois sur les tuiles froides de la salle de bain en m’adossant contre le mur et je regarde mes mains sous la lumière de la veilleuse, elles sont blêmes et tremblotantes.

Ça fini par se calmer. Je retourne me coucher, il est 4 heures du matin. Je ne dormirai plus.

C’est chaque fois pareil. Je me revois dans ma chambre d’enfant à Amqui, sur mon minuscule lit, recouvert d’un couvre-lit en forme de voiture parce que mes parents ne pouvaient pas m’acheter le lit en auto. Malade, fiévreux, apeuré par tous les bruits que je peux entendre. Effrayé par le vieux merisier qui fait grincer ses branches mortes sur la vieille tôle du vieux garage Fournier. Terrifié par le toit de la maison qui craque sous la neige et les froids de février. Intrigué parfois par ces rares visiteurs dans la cuisine qui parlent pendant que je suis malade. Tous les commentaires que ces gens disent qui me concernent peut-être. Qui ne parle pas de moi du tout finalement.

Et toujours cet inconfort, ce marathon dans mon lit, mon repère, cette nausée qui empêche le sommeil de prendre racine. Et la tôle qui grince. Et ce lugubre merisier qui n’a jamais rien donné.

J’entends les chats qui commencent à courir.

Les Canaris à l’étage en dessous ne semblent pas être dérangés.

 

Dimanche. Huit heures. Je regarde Jeanne dormir. Ma main sur son ventre rond, j’attends, espérant sentir les mouvements de mon fils. Ça ne vient pas. Il doit dormir.

Tout est tranquille, pas de bruits dans l’appartement. Il fait soleil dehors. La chambre est pleine de lumière. Une voiture passe sous ma fenêtre. J’entends sous ses roues le bruit de la neige fondue par le soleil encore faible de février, le calcium et le va-et-vient matinal des clients du marché Jean-Talon. Je place mes bras derrière ma tête, j’essaie de m’imaginer avec un bébé dans mon lit, le matin. Un matin comme celui-ci. Une onde de fierté monte en moi. C’est agréable et incontrôlable, ça me dépasse largement, je le sens.

Après un temps, l’angoisse de subvenir aux besoins de cet être tout neuf se fait sentir et mon ventre bascule presqu’à nouveau.

La journée se passe en mode « lendemain de veille ». La matinée à vomir ou non et l’après midi à errer comme une âme morte dans toutes les pièces de l’appartement. Je fais quand même un effort supplémentaire pour ne pas trop faire de bruit. On prend bien soin de séparer les chats le plus longtemps possible. Le loyer est vraiment pas cher et c’est tellement bien situé.

 

Lundi. Daniel a un rendez-vous pour se faire castrer et je dois l’amener chez le vétérinaire avant d’aller travailler. Il neige doucement ce soir, c’est paisible. Les sons de la ville sont étouffés, le quartier semble être devenu un petit village tellement c’est tranquille et moelleux comme ambiance. Cinq centimètres depuis ce matin, ça fait du bruit quand je marche. Cronche, crounche, cronche. Je suis encore vaguement dans les nuages comateux de ma crise de vomi de la nuit de samedi, les épaules endolories.

J’arrive au coin St-Zotique/St-Denis. C’est l’heure de pointe, les voitures roulent comme en temps normal, vite et mal, mais on les sent plus vulnérables, incertaines dans les cinq centimètres de neiges. Je sens Daniel trembler. Une maman passe avec sa petite fille assise dans un traîneau. La maman regarde la cage : « regarde Mégane ! Un ti-minou ! » La petite mange un biscuit, elle le tient à deux mains avec ses mitaines, ses yeux sont presque cachés par son capuchon. Elle me regarde en passant sous mon nez et s’éloigne en se laissant traîner par sa mère.

La lumière change au vert. Une voiture descendant St-Denis qui croyait avoir le temps de passer freine et glisse en silence sur 2 mètres. Elle s’arrête finalement en plein milieu de la rue et repart avant que les Klaxons se fassent entendrent.

 

St-Zotique/Christophe-Colomb, j’enjambe un pare-choc gisant sur le trottoir et je regarde des deux cotés de la rue avant de traverser.

 En entrant chez la vétérinaire, j’ai l’impression que j’apparais dans un mauvais téléroman. Il y a un chat qui dort sur le comptoir près de la caisse enregistreuse, un couple flatte un grand Danois en lui disant des mots doux, une employée place des sacs de moulés dans une étagère, et une vieille madame sort d’une salle d’examen avec son caniche dans les bras, suivi de la vétérinaire.

— Jvous rmarci donc ma tite madame, ché pas ske j’aurais faite si y avais fallu que mon ti-Bijou toffe pas l’opération. 

— C’était rien madame Larose. Y va être ben correct votre Bijou.

La vétérinaire doit avoir à peu près mon âge, fin vingtaine, rousse, yeux verts, nez fin. Sarrau vert, uniforme, on imagine déjà une romance entre le personnage principal et la jolie docteure animalière... Elle se dirige derrière le comptoir et regarde des dossiers. L’employée qui plaçait les sacs s’approche de moi.

—  Oui ?

—  Je viens porter mon chat, Daniel, il se faire opérer demain.

Je monte la cage au niveau de son visage. Daniel la regarde.

— Suivez-moi s’il vous plait.

Elle m’emmène dans une autre salle d’examen qui donne sur une pièce pleine de cages. Elles sont presque toutes occupées. Un Gros Labrador noir se lève et me regarde de derrière ses barreaux.

L’employée installe Daniel sur une table en acier inoxydable, l’examine, il rechigne un peu, à peine.

C’est qu’il est bien élevé ce chaton ! Cinq mois ! Il ramène la balle ! Je ne me contrôle plus, un scénariste vétérinaire s’est emparé de moi, je suis un personnage, un caméléon sans personnalité, qui se transforme au gré des rencontres. Pour le moment je suis : le plus très jeune adulte en mal d’être qui est en admiration devant son chaton et la vétérinaire rousse au nez fin (qui palpe au même moment les bourses d’un grand Danois).

L’examen de Daniel se termine, l’employée me demande de faire rentrer Daniel dans sa cage.

— Oh, d’habitude, il entre seul dans sa cage.

Le chat essaie de sauter en bas de la table de stainless, ne semble pas vouloir y entrer. Il miaule en me regardant, je le rentre dans la cage.

— Vous allez pouvoir venir le chercher demain vers 6 heures.

Retour, marche en sens inverse vers le métro, vers la masse qui retourne à la maison.

Je pars travailler.

Même procession de véhicules, arrêt, départ, arrêt, départ, klaxon.

J’arrête au dépanneur, j’achète un billet de loterie, la Dinde Dorée.

Un jour je gagnerai peut-être, je pourrai réaliser mon rêve de sacrer à la TV :

«Calisse de tabarnak ! Jvas pouvouère rembourser mon prêt étudiant !!!»

Je gratte, le billet, je jette le billet.

Une longue file de gens épuisés aux yeux morts attendent pour embarquer dans l’autobus, la porte s’ouvre, le chauffeur est sémillant, il est assis de façon à faire face aux gens qui entrent, il les salut tous, les remercie. Parfois il reçoit un sourire, une réponse.

J’approche de la porte de la station de métro, encore la même surprise qu’hier et que demain, la résistance de la porte, le vent froid qui s’engouffre. C’est lourd, je pousse avec les jambes, je force. Une femme sort, je lui tiens la porte. Son regard est vide, les yeux morts. Elle m’ignore et sort. Je secoue mes bottes, j’entrevois mon reflet dans la fenêtre, je lâche la porte et j’entre, les yeux morts.

 

 - Guillaume Pâquet, alias Gomeux - 2004-2011 -

 

 

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- Le lit par Nancy Mc Donald - alias Mc Doodle -

 

 

 

Josée Limoges

Fait l’Achat d’un Grand Lit 

Extrait du roman Oro Negro, à paraître

©Éric McComber 2000-2011 

 

Quand on a commencé ce truc dingue avec Jaja et Émilio, on s’est vite rendu compte qu’y faudrait un terrain de jeu digne de nous. Jaj et moi, on est toutes petites, mais Émilio, c’est un tronc. Puis, on est... Disons, actives, toutes les trois... Une demi-journée de magasinage m’a convaincue qu’il valait la peine de réfléchir.  

Ainsi, la première tentative d’amélioration que j’ai proposée était l’addition sous le futon d’une feuille de « coquilles d’œuf ». Nonobstant un effet positif sur l’émission de craquements et une quasi imperceptible augmentation de hauteur, je ne suis pas convaincue. Eux paraissent ravis, mais ils ne sont pas perfectionnistes comme moi.

— Mette lé pas enn-déssous, mette lé par déssous...  

Xhana est incapable de prononcer le son « U ». Malgré tous ses efforts ― ce qu’on a rigolé avec le mot « aiguille » ―, elle ne parvient toujours pas, après deux ans au pays, à prononcer différemment « dessous » et « dessus ». En conséquence, elle accompagne maintenant ces mots d’un geste de la main... vers le plancher pour « dessous », et vers le plafond pour « dessus ». À pisser de rire quand elle a les mains chargées de sacs d’épicerie et qu’elle tente de m’indiquer dans quelle partie du réfrigérateur je dois ranger le gigot :

— Pas déssous, déssous ! Naoon, Josée, déssous-déssous-déssouuuus ! Ay, puta que pario !… Que língua estúpida !  

Magnanime, je fais comme si de rien était, et je daigne bien tenter l’expérience (de la feuille de coquilles d’œuf sur le DESSUS). Déception. Évidemment. Sentir, juste sous le drap, cette vile matière qu’est la mousse. Non. Ils peuvent bien m’appeler princesse aux petits pois... Émile qui évoque ses années chez les scouts et Xhana qui me fait la morale en parlant de Cidade de Deo... Lourd. Tant pis... Je suis qui je suis, je m’assume, je ne dors pas dans ces conditions. Histoire de parvenir au sommet, je vais aller au bout du monde.  

Ce qui est bien, quand on va loin, c’est que ça fournit toujours une excuse pour voir Élizabeth. Elle est la seule personne qu’on connaît dotée d’un véhicule à carburant. Ça se termine chaque fois à trois ou quatre mains sur ses immenses lolos. C’est ainsi, que voulez-vous, son mari les néglige. Ah, l’autre jour Émilio y allait entre les deux pendant que Jaja et moi on... Enfin.  

Une fois rendues sur place toutes les quatre, au coût d’un grave torticoli parce que, dans sa voiture, le courant d’air lui durcit les aréoles et que je suis assise devant, tout au long d’une magique odyssée à travers les landes défigurées par les bétons du progrès, nous voilà en train d’essayer des pajots dans l’immense rayon des lits du Gros Scandinave.  

Un jeune vendeur s’approche. Uniforme bleu et jaune. Il nous regarde toutes les quatre, affalées dans un Byornsk ; T-grand /tiroir à roulettes - Omskö.

— Pt.

Il sourit.

― On peut vous aider, mes petites madames ?

Nous lui rendons son sourire. Surtout Zabeth. Elle a toujours aimé sourire. Voilà une bonne occasion. Elle sourit. Nous sourions.

— On cherche un lit.

Rires.

— Vous êtes à bonne place.

Sourires. Il se gratte la gorge.

— Hm.

Il fait de petits bruits avec ses lèvres, comme s’il embrassait l’air.

— Pt.

Les soirées ont l’air longues, chez le Gros Scandinave. Il ose :

— C’est pour le ou laquelle de vous autres ?

― Ekh, ekh, ekh.

Nous rions.

— C’est pour toutte lé quatre.

Ah, la discrétion sophistiquée de la Panzera qui s'assume.

— Pt-pt.

— À nous nous aime dé sé faire l’amour à trois. Nécéssité oune grande matélas. Plous grande qué o double. Des fois notre amie Zabeth sé joigne à nous, aussi.

Élizabeth rougit et sourit plus encore. Le vendeur tente de demeurer professionnel mais n’arrive pas à arracher ses yeux de la charismatique encolure de la Saint-Brunoise. Émilio se cache la tête entre les doigts. Le vendeur met une main dans sa poche, ce qui ne nous fait que mieux voir ce qu’il tente de dissimuler.

— Pt. Hm.

Et puis encore :

― Pt.

Il décide enfin :

— Ooon vous laisse regarder, alors ! 

Il se sauve. Bon. Je tombe amoureuse (avec l’aide de mes trois collaboratrices) d’une grande base en bois. Miam. Je sens déjà le sommeil me bercer entre ses grandes lattes suaves. Nous repartons de l’ambassade de Suède armées de nombreuses boîtes de carton et passons la soirée à assembler la chose et la nuit à la tester. 

C’est le lendemain que l’idée géniale me vient. Ma Joconde, à moi. Bon. Recouvrir le recouvrement... De cette vieille douillette en coton qui traîne, dérisoire, au fond d’un placard. Comme ça respire et que ça vit et tout et tout... ben, l’épaisse douillette non seulement contrecarre l’effet désagréable, tant tactile qu’olfactif, de la mousse, mais en plus ajoute au moelleux de l’affaire. Le résultat est immédiat. On l’essaie, on l’adopte. Toute la matinée, tout l’après-midi, même après le départ de Zabeth, puis celui d’Émilio, on peut plus s’arrêter. Je crois, sans vouloir exagérer, que notre lit est sans doute le plus confortable et le plus propice aux ensuquades de stupre de toute la Terre. Grand. Ferme. Solide. Moelleux. On le mangerait.

 

- Eric Mc Comber -

 

Lille b.JPG

- Photo Le Bourdon Masqué -

 

Max

 

Je m'appelle Max, suis une espèce d'hétéroptères de la famille des Cimicidae, un cimex lectularius pour être plus précis. Une punaise de lit. Je suis plutôt de nature nocturne et me nourris de sang humain comme les vampires à moindre dose, forcément, je suis beaucoup plus petit. J'adore l'odeur du dioxyde de carbone que libère la chaleur des corps, ça m'éclate, c'est tout juste carrément tripant, un pur extase! Les individus dans mon genre ont une espérance de vie n'excédant pas une petite année, mais moi, je suis un être à part. Sur mon berceau les fées se sont penchées et, après une concertation longue et douloureuse ont décidé de me donner dix longues années. Neuf pour étudier mon environnement et une dernière pour l'écrire et le consigner afin d'offrir aux générations futures de quoi réfléchir et rêver. Ainsi ai-je vécu dans le lit d'une chanteuse de jazz dans le Bronx, dans le lit d'hôpital d'un vieillard infirme et difforme dans le New-Jersey. J'ai squatté  aussi quelques sofitels haut de gamme un peu partout dans le monde, me servant des valises diplomatiques pour voyager. J'y ai vu des vertes et des pas mûres. Je ne vous dis pas la dose de secrets défense que je trinqueballe! J'ai toujours eu la bougeotte, démuni d'ailes il m'a fallu être inventif et astucieux. Un véritable Indiana Jones des oreillers et traversins. Au bout de moultes épopées en tout genre, j'ai élu domicile pendant plus de deux ans dans un appartement, sur le Plateau, à Montréal chez un écrivain noctambule, bigrement riche et imaginatif. Un lit au draps rouges qui fleuraientt bon le fauve, les parties de fous rires, les nuits d'ivresse chaude et les délires chatoyants d'une nature hors norme. J'ai plus appris chez lui, ma piqûre régulière une fois tous les trois jours, en partageant ses lectures, ses rencontres, ses coups de sang, ses coups de fil rares et ses visionnements érotiques, comiques, tragiques et burlesques qu'en trois longues années de carrière de part le monde. Il pestait parfois râlant que je me serve sans lui demander son accord à sa cheville ou ses fesses, mais n'a jamais pris les gros moyens pour me faire sortir de sa vie. J'ai vu grâce à lui plus de films que je n'aurais pu voir, nous avions les mêmes horaires, dormant de jour, vivant de nuit. Je m'installais peinard sans qu'il le sache tout près de sa joue assis en tailleur multi-pattes sur son oreiller Spiderman, je me sentais, disons, ainsi, comme en famille et j'ai pu parfaire mon vocabulaire à l'écouter mettre ses textes à l'épreuve du gueuloir comme le faisait Gustave. J'y serais bien resté jusqu'à la fin de mes jours. Les chairs délicates qui se pressaient chez lui ne manquaient ni de saveurs ni d'intelligence à l'entendre, je n'y ai pas goûté, je ne pique pas ces dames. Je pensais même y écrire mon livre. Mais un événement chamboula tous mes plans.

Un jour d'Octobre 2009, il prêta son lit à un couple d'amis venus de la vieille Europe. Des ch'tis. Je n'avais pas encore à ce jour foulé le territoire français, la tentation d'y goûter l'emporta sur ma vie de coq en pâte et je quittai la mort dans l'âme mon vieil ami québécois pour venir m'installer à Lille dans un lit conjugal ne manquant pas de piquant ni d'exotisme. Là, dans mes nouveaux quartiers, je me pris d'amitié pour deux vieux acariens, petits et laids, un humour à la Woddy Allen et une grande connaissance d'un terrain qui m'était étranger. Je me suis aussi acoquiné de trois gracieuses araignées longues fines et érudites ayant beaucoup de conversation, cuisinant à merveille en chantant de veilles ritournelles poétiques. Mais, mais, mais surtout j'ai découvert le corps d'une femme immense, royale et sublime dont je suis tombé raide. Je n'avais encore jamais de ma vie croiser pareille créature et j'espérais ne pas mourir avant d'en avoir fait le tour. C'est la première fois dans mon existence trépidante que j'ai envie de tout savoir d'un corps, je veux tout connaître d'elle, tout explorer, la boire millimètre par millimètre, parcourir ses recoins, ses trésors cachés, inhaler ses odeurs les plus secrètes, savoir tout de ses pensées les plus intimes et tout de ses rêves les plus enfouis. J'ai joui tous les jours dans ses draps rayés à entendre son coeur battre et son souffle doux régler le rythme du temps. J'ai compris ce qu'est la souffrance d'attendre quand elle tardait à venir s'allonger, comme celle de désespérer à la voir se lever plus tôt que d'habitude. J'ai haï son mari suffisamment taillé pour la prendre, détesté son ordinateur avec lequel elle passe des heures, envié ses enfants qui viennent lui parler assis au bord du lit et voulu pouvoir être ce livre qui l'a fait rire, celui qui l'émeut, celui qu'elle re-feuillette sans cesse, ce livre écrit par celui là-même que j'ai quitté pour elle. Comme ce vaste monde est petit!

Un soir n'y tenant plus, j'en ai voulu davantage. J'ai dérogé à mes principes et dardé une humaine femelle. Je n'avais pas encore osé goûter de plus près à sa peau sucrée et au sang qui bouillait dans ses veines de peur quelle ne me congédie sur le champ par je ne sais qu'elle opération commando de nettoyage. Nombre de mes congénères avaient été exterminés ainsi et avaient vu leur temps de vie se rétrécir encore plus vite, violemment. J'ai piqué à la cuisse, pas trop profond pour qu'elle n'en souffre pas, mais longtemps, vraiment longtemps, avec délectation je me suis avalé un merveilleux festin royal. Je pensais avoir été on ne peut plus délicat mais la superbe avait l'épiderme fin d'un bébé fraîchement né et n'a pas manqué de s'en plaindre à grands cris dès son réveil. Alors, pendant plus d'une semaine je me suis fait encore plus minuscule que d'habitude. A peine s'y j'osais respirer. La crainte a entraîné la perte de mon appétit coutumier et légendaire au point d'ailleurs que mes amis s'en inquiétèrent. Pas de bombe au pyrèthre végétal, pas de grand retournement de printemps, pas de battage de matelas. Ouf! J'ai pu en me tenant à carreau rester ainsi dans le creux de ma belle. Je n'ai pas rempli ma mission, je n'ai pas écrit. Du moins pas le livre qui m'avait été commandé à la naissance, non, j'ai préféré élaborer un conte, celui d'une punaise de lit devenant un grand homme pour donner à sa douce tous les plaisirs du monde et l'honorer chaque jour de la puissance d'une passion sans cesse renouvelée par les grâces d'un amour fécond, motivant et complice. Peut-être qu'un jour, on en fera un film! En attendant, moi, je le vis éveillé, ce conte merveilleux. Ce lit là sera certainement mon dernier. C'est tout le mal que je me souhaite.

 

 - Helenablue -

 

écriture,poésie,photographie,lit,échange,blog,amitié,humain

- Photo Le Bourdon Masqué -

 

Sans lit dessous.


-Le lit til-t’il ou si il ilt ?
-Non, il ilt le lit, il ilt.
-Comment ilt ? Til non ? ? ?
-Jamais lit til, il ilt comme ceci ce lit.
-Einh ! Il ilt toujours comme ça ?
-Si si, ce lit, ilt comme ça, comme ça et encore, et encore.
-Bravo, qu’il ilt mais s’il til pas, qu’il ilt
 seulement, quand t-il tilera-t-il, un peu ?
-Lis ici, ceci, là, là : " Lit IKÉA, ILT"
-Ces lits qu’ILT, aussi en bleu lys, vu que
 til, ils ne font pas? 
-Pas plus de lits en bleu lys. En jaune, ça oui.
-En jaune lys ?
-Ilt jaune lys, si on veut, et lisse avec ça, voilà.
-En kit, ce lit ILT jaune lys?
-En kit toujours, toujours en kit.
-Hum! En kilt pour assembler ce kit de lit ILT qui til pas, 
 qui ilt, qui ilt encore, et encore, c’est Lili la lisse qui 
 va m'offrir son lys ! 

 

MakesmewonderHum! -

 

 

 

25/08/2011

entre parenthèses

Je suis dans le hammam, la vapeur chaude m'envoûte et m'ouvre les pores petit à petit. J'aime cette caresse brûlante et cette brume enveloppante. Mon homme est en face, allongé lui aussi, je le devine à peine, je le sens, ça suffit. Mes paupières se ferment. Alanguie je me laisse faire, mon esprit voyage, divague, s'engouffre dans des sentiers tous plus riches et variés les uns que les autres, je sinue, j'escarpe, j'offre mes chakras à la buée pressante et au carrelage tiède. Black Angel le premier me vient à l'esprit, je l'imagine, le corps ogre offert aux charmes orientaux. Je me dis qu'un jour j'aimerais l'y emmener, lui faire goûter le gant de crin du gommage que des jeunes femmes berbères prodiguent avec ferveur en ce lieu à part tout près d'un quart monde tenace dans un quartier livré à lui-même. Elles ont la voix douce mais la main virile, et crac crac, arrachent ma vieille couenne, dégomment les couches superficielles d'un épiderme propre certes, mais pas en profondeur. Les pelliculles grises s'accumulent comme les grumeaux dans une sauce ratée et disgracieuses flottent à la surface, ça sent la décomposition. Quand les seaux d'eau tiède les éloignent de ma chair, je fais peau neuve et d'un coup je respire à nouveau. Allongée sur mon lit de pierre, je m'inquiète de savoir si mon amour va bien. Il me murmure que oui, et s'interroge lui aussi en retour sur mon bien-être. Je le rassure dans un souffle et repars dans mes songes, ceux qui n'appartiennent qu'à moi. M'apparaissent d'un coup d'un seul mes deux L. Elles aussi, elles seraient bien ici. Et puis défilent dans mon silence intérieur nombres d'individus, vous tous, et puis d'autres encore. J'ai l'esprit déchaîné et l'âme vagabonde. Arrive le savon noir à l'eucalyptus. Les mains féminines qui s'occupent de mon corps sont vraiment vives et douces. Je n'ai toujours pas encore discerné un visage. En fait, je m'en fous. Je m'offre, c'est tout. A moitié nue. Complètement détendue. Lit de repos mauresque. Musique de oud. Parfum de fleur d'oranger. Arrive l'heure du massage à l'huile d'argan exotique et odorante. Je succombe au doigté expert et renoue avec ma carcasse meurtrie depuis quelques mois déjà. C'est bon de se réintégrer et de ne faire qu'un sans la souffrance en frontière. Un thé à la menthe ensoleillé et une salade de fruits frais finissent par me ragaillardir pour de bon. Je me sens à nouveau prête à tout affronter, tout accueillir, tout reprendre. New Blue.

 

 

12/08/2011

Bol d'air champêtre

Cadeau de Laure K. que je partage volontiers avec vous, enjoy! Il me semble entendre des rires enfantins dans ses aigrettes offertes au vent de la montagne.

 

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" Quand nous rions, nous nous vidons et le vent passe en nous, remuant portes et fenêtres, introduisant en nous la nuit du vent."

- Paul Eluard -