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14/02/2011

parlez-moi d'amour

 

 

Un bogue sur Hautetfort a empêché l'accès à mon espace ainsi qu'à tous les autres sur la plate-forme ce Dimanche. J'en suis bien désolée. Sachez néanmoins que malgré quelques coups de blues passagers et récurrents je ne lâcherais pas Helenablue de manière aussi sauvage et je remercie les marques d'amour et d'amitié qui lui ont été prodiguées. J'en suis particulièrement touchée.

 

 

11/02/2011

Christian Mistral, le géant aux doigts fins...

Si vous ne connaissez pas Christian Mistral, vous êtes ou bien perdus, ou bien pas originaires du Québec... Cet homme est un conteur, remuant le triste arbre de la vie pour en faire tomber des fruits poétiques. Mistral raconte sa vie, c'est presque uniquement ce qu'il fait. Ses romans sont des « romans-réalité » pour ainsi dire. Notre bonhomme est une sorte de bohème, un rebelle, un barbare au coeur fébrile et à l'intelligence affûtée. Il croit être un génie. C'en est un : mais seulement lorsqu'il décide de faire le bien.

Christian Mistral est le premier romancier que j'ai lu à l'adolescence. Je ne lisais pas à cette époque, et pourtant, à l'âge de quatorze ou quinze ans, je me suis rué tête première dans Vamp, le roman mythique, où abonde un vocabulaire riche. Je me suis alors cogné la tête ! Mon vocabulaire souffreteux ne me permettait pas de bien sonder le texte. J'avais alors décidé, je m'en souviens, de chercher chacun des mots dans le dictionnaire, et de tous les noter. Quel infernal exercice c'était, si l'on considère la richesse du vocabulaire de Mistral. Depuis, j'ai dû relire Vamp quatre ou cinq fois. Sans compter ses autres romans. À chaque fois, je suis étonné par la qualité de ses textes.

Lorsqu'on ouvre un livre de Christian Mistral, les mots ont un tranchant relief. Ils se soulèvent, s'amplifient, se rapprochent de vous, se gorgent de passion ; ils ont une odeur, une vie ; on est instantanément ailleurs, fascinés d'être pourtant ; si l'on retrouve des virtuoses de la musique, qui semblent faire de chaque envolée de notes un serment unique, alors chaque mot des livres de Mistral est sacré, et vous captive ; les phrases qu'ils forment se déroulent de façon ardente, gironde, avec une implacable, inlassable beauté, ainsi qu'une matière en fusion, dangereuse, qui progresse, étonne dans un vrai mystère, fait rêver... Quand je le lis, dégustant la succession suave et surprenante des expressions qu'il sait former, je pense : « Nul choix de mots ne serait plus parfait ; ah oui, ce mot également complète la suite parfaitement ; celui-ci aussi ! » ; telle est la réaction simpliste de celui qui s'enhardit face au génie de l'autre, génie dont le fruit semble si intellectuellement accessible, mais dont la gestation a été, à vrai dire, un tourbillon démené, où tout a dû être crument ressenti, réfléchi, repensé, soupesé, flairé par l'âme ! Voulu depuis les entrailles !

Le ton des textes de l'auteur québécois ont, par moments intercalés au joual, quelques reflets pour ainsi dire royaux, sans pourtant porter une essence guindée. Ses mots les plus riches ont la hauteur des étoiles, et ses descriptions aux paroles rares ont souvent la texture du rêve des grands peintres. Mais essentiellement, son ton est vrai, véritablement vrai, on l'entend penser ; c'est un grand conteur... Christian Mistral est violemment doué, et je le remercie d'être ce qu'il est.

- Guillaume Lajeunesse -

 

Je ne pouvais passer au travers d'un tel texte, juste, savoureux et si joliment et lucidement écrit. Ce Guillaume nouvellement arrivé sur la toile avec sa salve d'étoiles touche à l'une de mes plus chères d'entre elles. Comment pouvais-je passer mon chemin et ne pas l'encourager dans le sien?

J'aime le "violemment doué", j'aime le "voulu depuis les entrailles", j'aime le "crument ressenti "et le "tranchant relief", toutes sensations éprouvées par moi-même à la même lecture, sans toutefois être québécoise de naissance mais devenue depuis québécoise de coeur. Je ne serais pas aussi directe que ce nouvel ami: "si vous n'avez pas lu Mistral, soit vous êtes perdus, soit vous n'êtes pas originaires du Québec"... On peut ne pas l'avoir lu parce qu'on ne savait pas ça possible...une telle écriture, et qu'on a pas eu l'occasion et l'heureuse surprise de la/le rencontrer sur sa route, moi si, aussi, comme Lajeunesse, la jeunesse que je n'ai plus, ou plus ou moins car toujours pourtant si présente dans mon âme et ma soif de vivre.

Une nouvelle occasion pour moi de rebondir sur cette rencontre qui m'a tant apportée jusqu'à l'audace d'écrire grâce à sa fulgurance et à son amitié. Une belle et heureuse occasion pour moi de remercier cet homme d'une rare sensibilité, d'une rare présence, d'une rare étonnante présence, oui, dans ses livres comme dans la vie...

 

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                                       - Black Angel & me - Mont-Royal -

 

 

09/02/2011

un tramway nommé désir

 

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- Anne Kessler et Eric Ruf - Photo Cosimo Mirco Magliocca

 

Un tramway nommé désir!

 

 Double, triple, quadruple émotion même, devrais-je dire... D'abord de passer quelques heures avec cette délicieuse et attentionnée amie pleine de grâces et de ressources, ensuite d'avoir pour la première fois et cela à son initiative franchi le seuil de la Comédie Française, lieu mythique et dont les murs transpirent de patrimoine et de culture, ensuite d'assister à une première au théâtre dans des conditions insoupçonnées, enfin cette magnifique et remuante pièce de Tennessee Williams si brillamment jouée et superbement mise en scène par Lee Breuer... une belle soirée que je ne suis pas prête d'oublier!

 

 

 Temps superbe, presque printanier Lundi à Paris et malgré un emploi du temps assez chargé dans l'après-midi, j'avais la légéreté d'être et puis l'idée de passer un moment avec Laurence me donnait du coeur à l'ouvrage; nous allions encore deviser, échanger, boire un thé, projeter et cela adoucissait fortement mon labeur, presque, lui donnait un sens. En toute fin de journée je suis arrivée chez elle, toujours aussi bien accueillie, c'est délicieux l'amitié partagée, et après nos échanges habituels, comme si on n'avait jamais stoppé la conversation d'il y a quelques semaines, elle me dit tout de go avoir eu l'idée de m'emmener à la Comédie Française voir la première d'un tramway nommé désir, le titre ayant fait mouche dans son inconscient suite à ma note "du désir" d'il y a quelque temps, je ne sais si certains d'entre vous s'en souviennent? Nous sommes arrivés au théâtre sur le coup de sept heures, car c'était une représentation pas ordinaire, plutôt réservée à la presse et aux artistes et donc sans moyen de pouvoir prendre une place d'avance, il fallait faire la queue et attendre en espèrant pouvoir avoir un siège. Après une heure et demie d'attente la chance nous a souri et nous nous sommes retrouvées en corbeille face à cette magnifique scène et dans ce lieu mythique, je ne saurais vous expliquer l'indicible joie que cela m'a procurée!

Et quelle pièce! Dense, profonde, remuante, esthétique, une mise en scène époustouflante, des jeux d'acteur admirables, touchants, renversants d'authenticité et de vitalité, un régal pour les yeux, l'esprit et l'âme. J'ai été pour ma part très profondément émue par ce texte et par cette manière de l'appréhender et de l'offrir ainsi: la présence de la musique, le mouvement des paravents intensifiant les émotions et rythmant les expressions déchirantes des êtres, ce mélange de brutalité et d'élégance... Bouleversant! A priori pas du goût de tous, à l'entracte pas mal de sièges de notre côté se sont vidés ce qui nous a permis de nous approcher davantage et être encore plus au coeur de cette tragédie, j'en ai rêvé la nuit et j'y pense encore. Pas facile de rendre la folie aussi palpable et la souffrance aussi belle, l'Anne qui joue Blanche est stupéfiante et l'Eric incarnant Stanley remuant au possible, franchement j'ai vraiment beaucoup aimé et encourage tous ceux qui peuvent le faire d'aller se régaler de cet intense poétique spectacle.

Merci belle amie.

 

 

01/02/2011

coucou me revoilou

 

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Je reviens à la vie, à son ivresse essentielle, à VOUS!

 


27/01/2011

-28°

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Ici, dès qu'il fait zéro, on se les pèlent menus, on râle, on ne bouge plus, alors, difficile d'imaginer nos neurones à moins vingt et des poussières, pourtant d'autres y arrivent très bien! Mets-en en sacrament! Moi, c'est leur chaleur à l'intérieur que j'aime tant chez ces gens du grand Nord, leur franc-parler aussi et leur langue vivante réchauffante haute en couleur! Je vous aime les amis et plutôt plus que moins!

 

 

16/01/2011

à propos des corpuscules de Sandra Gordon...

Parce que c'est mon amie, parce que j'ai aimé son livre et parce que cette critique est vraiment bien sentie, voilà au moins trois bonnes raisons pour que je la partage avec vous:

 

 

Lucie vit une relation malsaine avec un érotomane narcissique. Le jour de ses 24 ans, «écoeurée de la rue Bourbonnière, de Geoffroy et de la barbarie», elle vide son appartement, saute dans sa voiture et fuit vers le nord. Direction: le plus loin possible.

Quand sa voiture tombe en panne, près d'un petit village des Laurentides, elle est bien obligée de s'arrêter. Et, tant qu'à y être, de se refaire un semblant de nid, de santé mentale et de confiance en l'humanité.

Noyé dans le déluge de la rentrée d'automne, ce premier roman d'une blogueuse affranchie a bien failli passer inaperçu. Il suffit pourtant d'en lire les premières lignes pour se convaincre d'être en présence d'un vrai talent.

L'histoire, qui fait se croiser les trajectoires de son héroïne et celles d'un écrivain alcoolique et suicidaire, d'une serveuse au grand coeur et de quelques survenants tragicomiques, rappelle parfois le Ducharme des Bons débarras, version hardcore.

Si l'on peut regretter son dénouement, légèrement surfabriqué, on n'est pas près d'oublier cette voix brisée mais puissante, cette intelligence incisive, cette force autodestructrice. Et l'on restera marqué par ces personnages magnifiquement campés, plus vrais que vrais, et des dialogues d'une rare justesse. Sandra Gordon serait musicienne, on dirait qu'elle a l'oreille absolue.

- Marie-Claude Fortin -

 

 

 

15/01/2011

En songeant à Jivago

 

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" J'aime à laisser s'emplir mon âme

Du bleu des steppes,

Les paupières givrées, j'ai la paix sur les lèvres

Et mes muscles s'apaisent.

Là-bas, tu l'entends? Une balalaïka

Tout là-bas.

Sous la terre endormie, sous la nouvelle neige,

L'entends-tu qui appelle les purs?

J'aime à laisser mon âme s'emplir

Du chant bleu des steppes.

 

- Christian Mistral- Fontes -

 

 

13/01/2011

équation

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On peut-être l'un avec l'autre l'un contre l'autre l'un à côté de l'autre l'un envers l'autre l'un dans l'autre l'un pour l'autre l'un et l'autre, mais on est rien, l'un sans l'autre.

 

 

07/01/2011

scrabble

 

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- Toile de Patrick Natier -

 


podcast
- I never entered your mind - Coleman Hawkins -

 

 

 

03/01/2011

2010, celle qui vient de passer...

Quelle année mes amis! Quelle année!

La télé nous inonde de ses best-of 2010, (non pas que je le regarde beaucoup mais comme j'ai fait une petite apparition fugace au JT, j'ai été amenée à y jeter un cil! Hi,hi...), c'est l'heure des bilans, l'heure des souvenirs; le temps passe si vite que pendant un instant, s'arrêter et y réfléchir, se replonger dans les délicieux moments et un peu moins les pires... Avez-vous remarqué comme on a en soi cette capacité à ne retenir que le meilleur, disons, a priori? Les malheurs se gravent en nous, les erreurs, les sorties de route, les deuils aussi mais pourtant on leur préfère les joies, les émotions fortes, les rencontres, les découvertes, l'éblouissement, la rage, l'aventure, la vie, "oui ou non"?

Quelle année étonnante! Quelle année fascinante!

Elle a filé une fois de plus à la vitesse du son, du mal à retenir et à savourer autant que je le voudrais. C'est sans doute pour cela que j'écris, pour ancrer ces moments qui comptent et ont compté. En vrac et tout à trac, comme ça me vient, pas d'ordre, pas de préférence, que des émotions denses, des images qui dansent au fond de mes prunelles, des rencontres formidables... que des événements qui m'ont changée un peu, les changements ne peuvent être brusques ou alors ils n'en sont pas vraiment, j'ai grandi, je m'affirme davantage, je me fais un peu moins peur, des fragments d'histoires, des moments de vie, des tranches d'existence.

Quelle année que celle qui vient de passer!

Trois jours à Montréal, l'embrassade à la grande bibliothèque, les dîners au Moonshine, mon coeur contre le sien, Black Angel dans mes bras, la balade exquise et vivifiante au Mont-Royal, le déjeuner chinois, les lasagnes d'Emcée, son sourire, sa généreuse présence, le cadeau de Kevin, la soirée à l'Absynthe, la fameuse et incroyable soirée à l'Absynthe! Gomeux, Doodle, Swann, Ranger, Max, Dame Venise et son Marsi, Flash Gordon, Prométhée chapeauté, ma discussion bigrement intéressante avec le Plumitif, la terrible délicatesse d'Yvan, la joie de Sandy, la musique de Frédéric, l'heureuse complicité en le recevant il y a quelques jours ici chez moi à Lille, la poutine, la bouteille de MakesmewonderHum!, son amitié sincère et précieuse, la lumière d'Octobre de la fenêtre du Bunker, les coussins Spiderman, le gâteau partagé le jour du départ avec le voisin du dessus dans sa roulotte fleurie, l'après-midi de rires, de silences et de sons de voix avec Sandra devenue une véritable amie, mon émotion palpable à l'aller, viscérale au retour, avec la conviction profonde que ça se refera, une complicité de mots matérialisée dans une réalité de vie, comme un rêve qui se réalise, puissant.

Plusieurs échanges avec elles, Laure et Laurence, mes deux L comme je les appelle, cette belle amitié qui se tisse entre elles et moi au fil des jours, des rencontres, des émois; des projets communs, nos envies de faire, d'avancer, d'exprimer et cette aventure qui bouleverse la vie d'Hélène plus encore que je ne l'aurais imaginé, tout comme les encouragements et la présence et l'amitié de Giulio, de Jalel et de Laurent backstage... Il n'y a pas de hasard, cela devait se faire, cela se fait... Cette nuit blanche avec les drôles de dames finissant dans une péniche sous le regard ému d'un bourdon faisant tomber le masque et puis toutes mes expériences radiophoniques noctanbules avec mon cher et complice Barner!

Les" Arpèges sur les ailes de mes ans", Mokhtar et sa délicatesse, Mokhtar et son amitié, Mokhtar et son talent, sa philanthropie, son indéfectible présence depuis notre rencontre, qui me fait chaud au coeur et qui me touche profond. Anne des Ocreries et Françoise Pieds sur terre que j'espère rencontrer sous peu à Paname avec notre jovial joueur de mots à vélo, Eric Mc Comber, autour d'une bonne bière, nos coeurs tout en foufelle rien qu'à cette idée; leurs chaleureuses présences et leur ouvertures, leurs soutiens dans les creux et leurs rires dans les bosses, Manouche et sa finesse, Amélie et sa complicité, tant d'autres, fidèles...l'absence de Démonio, qui me manque. La surprise que Claudio m'a faite en déboulant dans mon antre sa toile sous le bras, les compils de musique que Didier m'envoie et qui sont un régal, ce déjeuner tout chaud et si touchant avec Mik comme dans une parenthèse et puis moi au milieu de tout ça!

Quelle année! Quelle aventure! 

Au fur et à mesure, l'écriture me taraude, au fur et à mesure elle vient, m'appelle, m'aspire dans ma propre tourmente. Et, ici, grâce à vous tous, ceux qui ne font que passer, ceux qui se posent un peu et ceux qui vont plus loin, ceux qui veulent en savoir davantage, ceux qui me lisent au travers de mes mots et de mes maux, ceux que ça touche, ceux que ça énerve aussi! j'avance, je pose un mot devant l'autre et j'écoule de moi tout ce qui s'y passe et ce qui est passé... jamais je n'aurais pu imaginer avant de l'avoir vécu et avant de le vivre que cela allait à ce point compter, m'enrichir, et me donner à ce point foi dans l'humain en nous...

Quelle année mes amis! 

Et quelle autre à venir?

 

 

25/12/2010

Coeur à Mateur

" Ecrire, c'est danser le monde!"

- Mokhtar El Amraoui -

 

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- Fresque sur mur intérieur de la mairie de Mateur -

 

 

15h30, Mokhtar El Amraoui donne un récital à Mateur, sa ville natale, je sais que ça le touche au plus profond de lui, alors nous y sommes nous aussi. Car comme le dit lui-même le poète " l'ailleurs est ici ", "appel, vocation, contact direct, la poésie se tisse dans ce rapport avec le monde, avec l'autre qui nous interpelle!". Je vous invite à l'entendre lors d'un entretien qu'il a donné à la radio tunisienne dans l'émission Intersignes parlant de sa poésie, avant-hier le 23 Décembre, il vous suffit de cliquer sur la date dans ce lien, l'enregistrement n'est pas d'une qualité extrême mais les propos tenus sont denses et touchants, Mokhtar tel que lui même.

 

" J'écris avec le râle de ma valise

Remplie d'algues et de corail.

J'écris avec l'encre de mon ombre,

Affiche de mes nuits.

J'écris avec une langue comète

Aux rides assoiffées.

J'écris les nymphes

Caressant mes pieds d'étrangers,

La spirale verte

De ma titubante amnésie."

 

- Mokhtar El Amraoui - J'écris (extrait) - Arpèges sur les ailes de mes ans -

 

 

24/12/2010

pensées amicales et festives

 

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Je vous souhaite un joyeux, chaleureux, tendre, malicieux et merveilleux Noël! Une pensée toute particulière pleine de lumière pour Laure K. qui fête aujourd'hui son anniversaire, Happy Birthday ma belle.

Kiss à vous toutes et tous. Enjoy. Je pense bien à vous.

Blue

 

23/12/2010

envolée

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" Mon coeur, oiseau du désert, a trouvé son ciel dans tes yeux.

Ils sont le berceau du matin, ils sont le royaume des étoiles.

Leur abîme engloutit mes chants.

Dans ce ciel immense et solitaire laisse-moi planer.

Laisse-moi fendre ses nuages et déployer mes ailes dans son soleil."

 

- Rabindranath Tagore -

 

19/12/2010

live

On est le 19, tiens! mon chiffre fétiche, dans moins de quinze minutes il sera quinze heures et dehors il neige à gros flocons, je suis en compagnie de Patricia Barber et j'ai grand peine à réchauffer l'espace, j'ai les pieds gelés du bout de chemin que j'ai du faire dans la neige mais le coeur chaud pourtant comme de la braise. Franchement rien ne devrait là me réjouir, je suis à mon poste comme il se doit les Dimanche de fêtes et je sais pourtant que c'est peine perdue pour mon petit commerce, alors j'essaie de ne pas perdre cette flamme qui m'anime et qui me viens de je ne sais où n'ayant rien fait au fond pour qu'elle s'avive. Ce matin déjà, j'étais prise d'une énergie vivace, levée tôt ce qui est plutôt rare, très tôt même ce qui l'est davantage, j'étais déjà dans cet état fournaise, cette sorte d'incandescence, un peu de même nature quand on est amoureux et qu'on sait qu'on est en foufelle à l'idée de pouvoir voir en tête à tête, en corps à corps l'objet de ses désirs! Je le suis peut-être...

J'aime pourtant vraiment pas cette période des fêtes, je ne l'ai jamais franchement aimée et là, comme une parenthése dans ce que j'ai l'habitude de traverser à cette période, pas trop d'angoisses, pas trop de tourments, mais une sorte d'envie de vivre de la manière la plus chouette ces intenses moments. Hier mon homme et mes fils ont fait un sapin dingue, immense  lumineux décoré en diable scintillant clignotant et tout multicolore, quans je suis rentrée tard dans la soirée, j'étais comme l'enfant que j'aurais voulu être, émerveillée, c'est bête quand même que ça m'ait pris tout ce temps. Dans l'après-midi j'ai parlé avec M. un joli sourire, frisée, trentenaire et touchante, nous avons échangé, nous nous sommes approchées, c'était une belle rencontre et je n'ai fait qu'une bouchée des orangettes qu'elle m'a offertes du bout de ses doigts fins, et là je pense à elle très fort comme pour être présente, et puis j'ai revu des vieilles connaissances pas vues depuis plus de dix ans, de ces gens qui vous ramènent d'un coup en arrière et qui vous aident à mesurer le chemin parcouru. Et puis, et puis, toujours cette écriture qui me brûle les doigts et qui pousse et qui pousse, qui demande à s'inscrire, cette voix à l'intérieur qui veut se faire entendre.

J'ai aimé l'entendre au téléphone, sa voix encore un peu endormie, la mienne si vive en réponse. J'ai aimé l'entendre pourtant elle si loin et que je sens si près, j'aime ces conversations en dehors du temps juste pour se dire sans se le dire vraiment qu'on s'aime et qu'on pense l'une à l'autre, c'est précieux, c'est touchant, ça gonfle mon coeur déjà chaud, d'un coup j'aime la terre entière, c'est normal docteur? Je devrais être inquiète, rongée par le désespoir des jours à venir, de la fin du mois à boucler des factures à payer, des cadeaux que je ne pourrais faire faute d'avoir les moyens nécessaires, je devrais me maudire de ne pas avoir su faire ce qu'il fallait, de ne pas avoir été à la hauteur, d'avoir merdé, c'est vrai parfois j'ai honte et pourtant là, là présentement, je suis heureuse, la neige tombe de plus en plus j'y vois presque plus goutte au travers de la vitre de la boutique qui m'abrite.

Un texto tendre, un mail réjouissant, un geste prévenant, là tiens voilà Abbey Lincoln qui résonne dans mes oreilles, quoiqu'il se passe tout prend une couleur tendre et énergisante, je me sens comme dans un état de grâce, oh, que je me méfie, je sais que ça peut être annonciateur d'un retour violent, mais tant pis je cours le risque et j'en profite à fond, j'aime aussi goûter à cette joie intense d'être en haut de la crête et pas toujours en bas à l'attendre, la vie est une danse...Et je pense à nous tous, à notre passage ici, à tout ce qu'on peut faire ou non de notre vie, à ce qui nous rattrape, à ce qui nous nuit, ce qui nous fait du mal et ce qui nous réjouit, et me vient comme un flot, comme un flot de tendresse, une caresse géante, une envie de partage, un sentiment profond de grande humanité.

Je n'ai ni fumé, ni bu, ni pris de psychotropes, je ne viens pas non plus de faire l'amour, c'est dommage, non, c'est un état étonnant, une sorte d'extase devant le vivant, devant tant de beauté, devant ce qu'on peut faire de bon, de profitable, de magique, de merveilleux et c'est vrai je vois le verre à moitié plein même si je sais qu'il reste tant à faire! Chacun en mettant sa petite pierre on peut construire grand, on peut faire bouger ce qui parait immuable, on peut s'ouvrir, se permettre, s'agrandir...Bonjour le réveil de mon rêve en live! Tout est ouaté dehors, ça devrait faire moins mal!

Love.

Blue

 

jeu de jambes

"Helenablue vue par Claudio" vue par Laurence ou le tableau enjambé de Claudio.


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- Photo Laurence G. -

 

 

 

30/11/2010

drôle de vie

 

 

29/11/2010

de facto

On m'a appris à sucer avant de dire "maman", c'était dans l'ordre des choses pour elle, pour eux aussi, c'est toujours plaisant une petite qui suce avant de formuler, et qui n'avait même pas les dents pour mordre des fois que l'envie de révolte aurait pu lui prendre.

La toute petite a grandi, elle est devenue femme et bien malheureusement pour les protagonistes, elle n'a plus de bâillon, ni d'entrave dans la bouche et quand bien même peut parler la bouche pleine... et elle trouve enfin les mots pour le dire, le dire parce qu'il lui reste un fond d'éducation, elle voudrait le crier, le cracher, et le hurler, et puis tout ce qu'elle a dû avaler par la force des choses, pas facile à décrire, pas facile non plus à ingurgiter, à digérer, à rendre.

Alors toutes ces nuits à se tordre, à se perdre, à se poser tant de questions, à s'en arracher les cheveux  et la peau des ongles voire les ongles eux-mêmes maltraités dans l'affaire; tout ça pour ça, pour se rendre compte qu'on effraie, et qu'on crée autour de soi tant de malaise, tant de rejet!

Ne vaut-il pas vraiment mieux se taire?

Non.

Il vaut mieux dire l'indicible, l'indéfinissable, l'inacceptable, les choses telles qu'elles ont été et continuent à être.

Peu en importe le prix, sur ce coup j'ai de l'avance, j'ai juste parfois encore la peur au ventre, et puis c'est pas si simple d'affronter un passé chargé d'ordures et d'aspirations à mieux faire. 

Saleté, comme j'aimerais parfois, je l'avoue avoir été autre, du moins dans le passé! Tout en sachant que celle que je suis, là, au jour j, à l'heure où je vous parle n'est que ce qu'elle est parce que cela est arrivé et fait partie intégrante de sa vie!

Croyez-vous que cela me rende plus humble, plus humaine, plus "aware"! Je ne sais pas, je ne sais plus, je crois que oui et puis très vite je doute, aussi vite je me reprends, presque aussi vite je sombre.

Faut pas se voiler la face, malgré la poésie, et malgré la musique, et la peinture, la sculpture, la littérature, l'aventure, les voyages et toutes les rencontres, on reste vraiment seul avec son équation.... mais on la partage, on l'exprime, on l'envoie par pixels dans le monde et même si cela paraît n'être que des mots envoyés via des fils à toute la planète capable de me lire, moi, là du bout des doigts sur mes touches, cela me fait du bien.

Jamais, je l'ai compris depuis belle lurette on ne me rendra ce que j'ai sans doute perdu, mais j'ai gagné de pouvoir me dire, j'ai gagné de vous avoir rencontrés, et je gagne chaque jour qui passe à continuer de croire qu'écrire, sans être la panacée, est le meilleur moyen de m'affranchir, de me définir et de me révéler, et j'ai pas l'intention d'arrêter...

Merci d'être là.

Merci.

 

 

 

25/11/2010

trésor

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- Photo Laure K -

 

A quoi rêve une petite fille qui vient d'avoir cinq ans, à quoi rêve une grande fille, les rêves de la petite appuyés sur son coeur, que sont devenus nos rêves de-quand-on-était-petits, en quoi sont faits nos rêves, maintenant, devenus grands?

Happy Birthday, trésor.

 

24/11/2010

hier

La journée s’annonçait sous de tendres auspices, j'étais plutôt sur la position cœur, les cellules du cerveau en action sur la droite et puis ce réveil mi-figue, mi-raisin pourtant énergisant assez tardif, je m’étais permise une grasse, ça m’arrive rarement surtout en tout début de semaine où je suis plutôt normalement le pied à l’étrier, une fois n’est pas coutume!

Je savais que la journée serait pleine et vraiment différente, c’était de surcroît l’anniversaire de mon beau-papa, et nous avions prévu de lui faire une visite pour cette occasion, mon homme et moi. Il n’est plus tout jeune, et perd la vue, de plus en plus, et ça l’angoisse drôlement, sa maman étant elle décédée complètement non-voyante, il m’a dit d’ailleurs en fin de soirée : « Tu sais c’est dur, de ne plus voir clair quand on a eu comme moi jeune la vue d’un aigle! » ; mais et c’est plus touchant encore ce qui lui fait vraiment profond de la peine c’est de voir sa femme celle qu’il aime depuis plus de cinquante ans perdre doucement la tête, elle est atteinte de leucoaraiose ou plus vulgairement de démence sénile, le cerveau en gruyère, qui fait qu’elle perd doucement la mémoire, qu’elle se désocialise, qu’elle puise dans son enfance de plus en plus ses souvenirs, qu’elle perd de sa superbe de son autonomie.

Mais avant cette soirée la journée ne fut pas en reste d’émotions en tout genre. J’étais en état d’hyper réceptivité dont acte. J’ai reçu quelques coups de téléphone plus ou moins agréables, laissons les moins de côté, j’avais l’humeur « partie pleine du verre », j’ai envoyé un sms tendre à un bon ami cher, échangé quelques mails sulfureux et coquins avec une vieille amie, parlé un bon bout avec ma chère Laure de projets, de construire, d’élaborations, toujours des échanges riches et stimulants en diable, j’ai tenté d’avoir Laurence au bout du fil sans grand succès, j’ai aimé entendre une voix venue de loin en fin d’après-midi, j’ai eu une discussion étonnamment intime avec ma collaboratrice justement sur ce thème de la vieillesse, de cette prise de conscience qu’on est de passage : elle est jeune maman et sa grand-mère qui compte beaucoup pour elle lutte avec les signes inéluctables de l’âge, ce qui ramène chacun à sa propre destinée et aussi à se positionner dans l’échelle familiale, comment vais-je vieillir face à mes enfants, on mesure aussi qu’on n'est pas immortel, « Que va devenir ma fille si je meurs demain? ». Je n’étais pas surprise, j’avais dès le matin senti que ce serait une journée assez dense avec de quoi réfléchir et réflexionner. Un peu avant qu’on ait cette discussion sincère, une de mes vieilles connaissances m’annonçait droit dans les yeux ne plus en avoir pour très longtemps, on venait de lui déceler un cancer pas terrible celui du pancréas, je lui dis : « Ne dites pas de bêtises ! Vous êtes une dure à cuire… », ce à quoi elle répond «  Vous avez bien raison Hélène, j’ai toujours eu une santé de fer mais là, vache, c’est costaud, ils me font un traitement de cheval, regardez mes cheveux, je les perds par poignée ! Remarque le positif, c’est que je perds du poids ! Gardons le sens de l’humour, n’est-ce-pas? » Et bien, la journée pour le coup prenait une drôle de tournure, mais bon, j’avais en moi de quoi la conforter, elle est repartie plus légère et plus souriante, plus gaie!

Il ne me restait plus qu’à prendre la route pour Paris pour la petite fête concoctée avec ma belle-sœur pour l’anniversaire de son père. J’avais émis l’idée d’amener un couscous, c’est le plat préféré de grand-papa, c’est ainsi que je l’appelle, toute la famille d'ailleurs, c’est normal, il a vécu une grande partie de son enfance en Algérie, pour lui c’est le plat familial et convivial par excellence et celui que mon vieil ami Momo sert dans son restaurant tout près de là où j’habitais plus jeune est un des meilleurs que j’aie jamais mangé, c’est sa vieille maman qui toujours le cuisine et qui me fascine par son endurance, toujours fidèle au poste, ne se plaignant jamais, son beau visage creusé par les épreuves du temps et par toutes les joies que lui donnent ses enfants. Nous étions allés là-bas au pays, dans leur village du Maroc pour fêter les dix-huit ans de sa petite fille, j’en garde un souvenir ému et tenace, étonnant. Je savais que nous ne pouvions plus lui faire plaisir, de plus Claude, ma belle-sœur, avait de son côté préparé avec soin une salade d’oranges, avec des « elle et lui », c’est pas encore la saison me disait-elle des « toi et moi », j’ignorais pour ma part que les oranges pouvaient avoir des noms si poétiques et gagner en saveur en se rapprochant l’une de l’autre, ça m’a fait bien sourire, et puis elle avait aussi amené dans ses bagages, sa magnifique et merveilleuse mousse au chocolat, dessert préféré dudit grand-papa mais aussi de grand-maman, surtout !

Une belle soirée chaleureuse, chacun y mettant du sien pour qu’elle se passe fluide, on glanait des souvenirs on a parlé d’avant, des choses plus ou moins gaies, des épreuves traversées. Grand-maman nous relatant une fois encore cette fois où des allemands avaient fait feu sur elle avec leurs mitraillettes juste pour lui faire peur et qu’elle n’avait jamais de sa vie pédalé aussi vite sa jupe volant au vent, elle se répétait d’ailleurs:« Ils voulaient juste me faire peur, avec ma jupette, ça ils ont réussi, mais ils ne tuaient pas les enfants de mon âge… ». C’est là que j’ai pris conscience que je n’avais pas connu de guerre, du moins pas de cette nature, et c’est là que je me suis dit aussi que ça ne pouvait en aucun cas rester indolore pour ceux qui la portent dans leurs fibres et dans leur mémoire. On a évoqué aussi d’autres souvenirs douloureux, la perte d’un de leur fils, et puis cette mort qui traîne à arriver et ce corps qui doucement s’use et se perd en route, c’était serein, poignant et bien arrosé, on s’est sifflé à quatre trois bouteilles de bordeaux aux noms plus jolis les uns que les autres, grand-papa étant descendu à l’aveugle dans sa cave et avait tiré une bonne pioche! A quatre parce belle-maman carbure elle au coca, un reliquat de son adolescence à New-York, il y a de ça un bail!

C'est comme ça que je me suis retrouvée en léger état d'ivresse à 2h21 à écrire quelques phrases avant le dodo bien mérité, des idées plein la tête et que je me suis levée ce matin le coeur gonflé, les poils hérissés, la tignasse en bataille et matière à penser...

 

 

 

21/11/2010

interactivité

 

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- Photographie Roger Thiery -

 

 

" On ne peut pas peindre du blanc sur du blanc, du noir sur du noir. Chacun a besoin de l'autre pour se révéler."

- Manu Dibango -