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22/05/2011

D'un clavier à l'autre

  Ce matin, dévorée par mon angoisse nocturne et par des pensées moroses et résolument noires, j'ai comme à mon habitude, après le premier pissou du réveil, allumé mon ordinateur pour découvrir mes mails, et là, rien! Rien de nouveau depuis hier. Le ventre déjà bien noué et le coeur bien sombre, j'ai entrepris comme chaque jour la tournée de mes amis blogueurs. Le Dimanche, j'ai plus de temps alors ça s'étire davantage, je vais un peu plus chez chacun et parfois je m'attarde, je redécouvre, je relis des vieilles notes, comme une sorte de rituel qui a toute son importance dans mon existence. Certains se campent devant leur poste de télé, d'autres ouvrent la presse au petit déjeuner, je le faisais aussi avant cet outil là; d'autres encore se préparent pour aller à la messe, ou se rendre au marché, certains enfin font la grasse matinée. Mon plaisir, à moi est de faire la tournée des blogs comme on fait celle des bistrots, j'ai le sentiment parfois que c'est du pareil au même, une quête de contacts, d'échanges, de stimulations, d'écoutes sans danger par contre d'avoir la gueule de bois.

Ainsi j'ai mesuré une fois de plus l'impact qu'a sur moi ce genre de voyage d'un clavier à l'autre, d'âme à âme. Est-ce la concentration ou le plaisir que je prends à lire untel ou untel, les sourires qu'un post sur trois arrivent à me faire venir ou la douce sensation de grande intimité avec certains et certaines qui s'est construite au fil du temps, la mise en branle des neurones et l'explosion d'émotions en tout genre, les réflexions auxquelles je suis invitée riches et variées? Toujours est-il que l'angoisse semble s'apaiser et la vie reprendre un sens. Beaucoup plus efficace et moins nocif que le Prozac, encore que pour ce qui est de la dépendance, cela reste à mesurer!

J'aime aussi et je le fais relativement souvent re-voyager dans mon propre espace, je relis les commentaires et les discussions qui ont pu naître et se développer sur certaines notes et puis toutes ces marques d'affections qui toujours me touchent, ça me remet du baume au coeur, ça me redonne du courage et ça renouvelle mon envie et ma passion d'écrire. A lire les mots des autres, parfois à lire les miens, je prends conscience que l'écriture est un excellent transmetteur et transmutateur, aphrodisiaque, jouissif, énergisant, stimulant. Je me sens requinquée et prête à vivre plus sereine et plus créative cette longue journée plutôt ensoleillée. 

Bon Dimanche à vous!

Blue

 

19/05/2011

A Mokhtar

عيد ميلاد سعيد وعمر مديد      

Aïd miled saïd wa omrone madid

Bon anniversaire et longue vie!

 

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Rumeurs

 

De bouches à becs, la rumeur scintille

Et charge de ses flux

La dentelle des vagues.

Les feuilles des jours,

Au vent, frétillent.

 

- Mokhtar El Amraoui -

 


14/05/2011

Les petits papiers

 

J'ai une grande tendresse pour cette "toune" là!

Je n'essaie même pas de savoir pourquoi!

Mais c'est tenace et un plaisir toujours renouvelé...

 

08/05/2011

Julien Puzenat

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 J’ai rencontré Julien au pied du lit d’une amie chère à mon cœur. Je sais. C’est pas très bien de fureter et de jeter un œil quand on est invité mais la porte était ouverte et je ne peux résister à une pile de livres où qu’elle soit. Je suis irrémédiablement attirée, c’est plus fort que moi ! Là, chez elle, chez Christian au Bunker ou chez Laurence dans l’île, je ne peux m’empêcher d’y jeter un cil. C’est le tire qui m’a fait tilt, il paraît que c’est ce qui fait un livre, en tout cas ce qui fait qu’on s’y arrête, c’est vrai. Mon amie étant partie avec mon homme cueillir des herbes fraîches en décapotable pour la salade je ne sais où sur le domaine, je me suis installée, tranquille, au soleil, au milieu d’une verdure accueillante et des gazouillis du genre rossignols avec en main l’épine du désir de Julien Puzenat. L’effet fut immédiat, et la piqûre intense. Les mots de Julien m’ont tout de suite percutée. J’ai bondi comme un cabri hors de ma chaise, pas tout à fait longue, vers mon sac de vie, c’est comme cela que j’appelle mon sac à main, toujours plus que plein de tout ce qui me touche et m’importe dans l’existence. Il est particulièrement pantagruélique, plein, de carnets, clefs, photos, bouts de papier, crayons, rouges, parfum, et toujours un livre, en plus, si ce n’est, deux ! J’en extirpe le petit moleskine noir qui ne me quitte jamais pour relever à la hâte quelques phrases ainsi que les références de l’ouvrage palpitant tout chaud entre mes mains. Ni vu, ni connu, je le remets en place, j’ai parfaitement conscience que je transgresse,  je sais que mon amie le sais, je suis une curieuse insatiable mais tout autant respectueuse des choses telles qu’elles sont agencées et de l’ordre de tout à chacun. J’oublie de lui en parler parce qu’on part sur autre chose et surtout présente à ce que je vis, un repas délicieux; entre amis.


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En rentrant dans mon Nord natal, je fais un come back remarqué et glamour avec deux vers du dit Julien, j’apprends alors par mon ami Hervé, le mari de mon amie, un peu plus et même davantage sur ce poète qui m’était jusque là inconnu. Il me met en contact avec sa mère, Carole et là, la magie opère ; nous échangeons quelques mails, et elle m’envoie le recueil tant désiré de son fils mort trop jeune. L’épine continuait ainsi à faire son chemin. Peut-être est-ce là un signe du destin ou un signe de Julien ? Il a toujours, depuis son plus jeune âge écrit des poèmes, pourtant après son décès, on ne retrouvera que cette somme de 36 d’entre eux. Les mots parlent d’eux-mêmes et perdurent au-delà de la mort, c’est là toute leurs forces. L’histoire d’une épine du désir, devenu désir et puis plaisir à partager, à découvrir, à lire et relire.

 

Quelques poèmes tracés de nuit,

Le temps d’un souffle. 

- Julien Puzenat - 

 

Pour rester encore vivant de part ce monde.

 

 

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" Jette les étreintes de crainte

Lorsqu'elles veulent te posséder."

- Julien Puzenat -

 

 

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Pénombre et peur,

Les bas quartiers s'habillent de nuit

Non loin de la fenêtre.

Les réverbères jouent la rareté de leurs lueurs,

La lumière aplatie d'un manque d'intensité,

Se perd en halos.

La cité de la pénombre peut se nourrir des étincelles du jour,

Cependant demeure la solitude des ghettos.

Les âmes de chaînes et de haines se déversent

Sur les surfaces glacées par un froid aveugle.

Sexe, violence et rêve d'une nuit trop courte les tiennent,

Au bord de l'éveil d'une force illusoire.

Les cris se perdent, dans les dédales

Et la mémoire des ruelles,

De la cruauté de l'instantané.

 

- Julien Puzenat  -

 


03/05/2011

Stella, princesse d'ébène

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- Stella, par elle-même, photographiée par son ami Léon -

 

Sed non satiata

Bizarre déité, brune comme les nuits,
Au parfum mélangé de musc et de havane,
Oeuvre de quelque obi, le Faust de la savane,
Sorcière au flanc d'ébène, enfant des noirs minuits,

Je préfère au constance, à l'opium, au nuits,
L'élixir de ta bouche où l'amour se pavane;
Quand vers toi mes désirs partent en caravane,
Tes yeux sont la citerne où boivent mes ennuis.

Par ces deux grands yeux noirs, soupiraux de ton âme,
O démon sans pitié! verse-moi moins de flamme;
Je ne suis pas le Styx pour t'embrasser neuf fois,

Hélas! et je ne puis, Mégère libertine,
Pour briser ton courage et te mettre aux abois,
Dans l'enfer de ton lit devenir Proserpine!

 

- Charles Baudelaire -

 

 

 

Stella est une grande amie, elle m’appelle « sa sœur », parce que je le suis, de cœur. Depuis quelques jours empêtrée dans une histoire de fous avec son propriétaire elle vit chez moi en attendant de se retrouver un sweet home bien à elle, et c’est un bonheur que de l’avoir ici au quotidien. Il faut que je vous explique, cette femme là, c’est un soleil ! Elle cuisine comme une diva, danse comme une étoile comme son nom l’indique, a un cœur gros comme ça, adore mes fils qu’elle prend pour ses neveux et qui l’adorent eux aussi en retour, ne manque jamais une occasion de vous offrir un mot gentil et une attention particulière. C’est d’ailleurs comme ça que ce Dimanche matin je me suis retrouvée entre ses mains et sa paire d’yeux qui lui servent tant pour mettre en valeur n’importe quel visage qu’on lui confie, maquilleuse professionnelle elle connait toutes les plus belles filles de cette planète, les plus beaux gars aussi et les plus beaux endroits. Toujours en voyage, elle quadrille le globe avec sa mallette bourrée de fards à paupières, de rouges à lèvres, de poudre, de fonds de teint, de crayons à sourcils, à bouche, à tout ; de crèmes cache-boutons, de crèmes lumières, de crèmes parfumées, d’huiles essentielles, de mascaras, de pinces, de brosses, de peignes, de ciseaux, à l’occasion aussi elle est coiffeuse et elle excelle dans son art, celui de permettre à n’importe quel visage de donner ce qu’il a, sans que ça se voit, nude, naturel, elle vous fait, magicienne, une jolie peau en en tour de pinceau et donne à votre regard un éclat sans pareil et toujours et surtout sans en avoir l’air.

Je l’ai rencontrée il y a maintenant un bail, ici, dans ma bonne vieille ville, elle venait de s’y installer pour faire un break suite à une déception amoureuse, à l’époque elle était parisienne et new-yorkaise en même temps. Nous avons eu l’une pour l’autre une sorte de coup de foudre, et notre amitié ne s’est jamais égarée ni amenuisée, pourtant parfois des mois sans se voir, ni s’écrire, ni se parler. Une évidence, nous sommes de la même famille. On aime franchement tellement rire et deviser ensemble ! Notre dernier fou rire avant celui d’hier remonte à un shooting parisien, elle travaillait alors avec un photographe célèbre, celui du moment pour le Elle, un shooting de dessous et de déshabillés glamour, je vous dis pas les corps de ces dames présentes ! Elle avait prévenu celui dont j’ai oublié le nom que sa sœur viendrait lui déposer un paquet, sa sœur c’était moi bien entendu ! Je vois encore avec tous les détails de la scène la tête du dit photographe quand il m’a vue arriver, il s’attendait à voir une liane féline du genre Naomi, faut dire que Stella, avec sa mère éthiopienne et son père martiniquais, est aussi noire que je suis blanche alors forcément le bougre, il a eu un choc. Je l’avais rassuré par un «  Nous n’avons pas le même père ! » et nous mortes de rire à en faire pipi dans nos culottes. En en parlant ce matin à ma séance V.I.P, on en riait encore !

Voilà, elle m’a bouclée avec son fer à friser, m’a enjolivé le regard avec ses crayons et ses couleurs ton sur ton, m’a redessiné une bouche, m’a rafraichi le portrait, tout ça avec un plaisir évident, un sourire large, et des « Tu es sublime ! » ponctuant ses gestes sûrs et gracieux ! Ensuite on s’est mise toutes les deux aux fourneaux et on a cuisiné en diable un poulet farci à la mode antillaise, une purée comme le faisait ma grand-mère et une petite salade verte assaisonnée à l’ail, au citron vert et à l’huile d’olive du Mas D’Auge qui est à ce jour la meilleure que je connaisse, et pour le dessert une tarte à la banane et au gingembre confit caramélisée fondante et exotique à souhait. On est passé à table heureuses d’une matinée entre filles, ce qui est pour moi franchement inattendu, et pas vraiment comme dans le conte avec les grands ours, je me suis sentie Boucle d’or avec tous ses grands hommes qui peuplent ma maison, d’autant que depuis hier, en plus, le frère de Pat est arrivé pour couler du béton ; parce que non contente d’avoir un balcon, j’ai émis l’hypothèse d’avoir dans le petit patio de notre maison une petite terrasse pour pouvoir profiter des rares rayons quand ils se présentent ce qui du même coup va permettre d'agrandir la cuisine. Boucle d’or, c’est joli, non?

 

 

 

01/05/2011

Gal

 

 

Du bonheur, du bonheur, du bonheur...

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Le premier Mai c'est pas gai,
Je trime a dit le muguet,
Dix fois plus que d'habitude,
Regrettable servitude.
Muguet, sois pas chicaneur,
Car tu donnes du bonheur,
Pas cher à tout un chacun.
Brin d' muguet, tu es quelqu'un.

 

- Georges Brassens - Discours des fleurs -

 

Pour vous tous!


29/04/2011

De Lille au château d'If

littérature,voyage,art de vivre,écriture,partage,échange,amitié,humain

 Partis sur un coup de tête sans vraiment bien savoir ce que nous allions faire, si ce n'est visiter nos vieux amis des Baux, notre périple prit une tournure des plus singulières et des plus romanesque aussi, parfois, oui, je me dis "comme la vie est belle"!

Hervé et Pascaline sont des amis chers; ceux qui suivent depuis le début ce blog les connaissent déjà un peu, ils ont traversé pas mal de galères et en sortent toujours grandis. Leur force réside au fond dans chacun de leurs caractères aguerri aux choses de la vie mais aussi à leur appétit de vivre et cette capacité à accepter la fatalité voire à la sublimer de différentes manières dans la matière qui les rassemble depuis longtemps, le bois. Tous deux enfants du soleil, ils ne pourraient concevoir de vivre loin de la lumière si caractéristique du midi et c'est avec un grand bonheur que nous nous sommes fait devant un petit feu une délicieuse raclette tout en refaisant le monde à notre façon et tout en faisant naître mille et un projets comme à l'accoutumée chaque fois que l'on se voit. Ils viennent de perdre dans un incendie accidentel toute une partie de leur histoire, toutes leurs photos, d'eux et de leurs enfants, des papiers, des objets, des tableaux jalonnant depuis toujours leur vie d'artiste, ils ont vécu l'épreuve du feu, et celle pire encore, d'après leurs dires, des pompiers qui tout en sauvant détruisent, et sont en train de reconstruire une nouvelle fois leur cadre de vie, je dis chapeau! parcequ'il faut en avoir de l'énergie et du coeur au ventre pour toujours et encore bâtir.

Après un déjeuner ensoleillé et convivial avec la maîtresse des lieux: petite salade composée, chou-fleur au persil et à l'ail un peu cramé, c'est toujours un problème quand on a l'habitude de cuisiner au gaz de passer à des plaques électriques de remplacement, poulet au cumin cuit au barbecue et jaja local; nous avons, tranquillement, Pat et moi, pris la route vers la côte pour nous arrêter au campement  de la famille de mon homme depuis plus de quarante années. Un chouette endroit dans une pinède, au milieu de glycines enchanteresses toutes en fleur et plutôt isolé du monde à cette saison! Là nous n'avons rien fait d'autre que nous laisser vivre, baguenaudant chacun à nos occupations. Pat faisant des plans sur la comète pour réaménager l'espace et moi, le nez plongé dans un carnet de notes, fébrilement à recueillir les fruits de ma prochaine compote ! Pas d'horaire, pas de téléphone qui sonne, personne à écouter, à servir, à conseiller; juste nous deux, les oiseaux et malheureusement les bruits de la route qui n'est pas assez loin et qui nous ramène inexorablement à notre réalité citadine!

Nous décidons quand même de ne pas rester là une journée de plus à lézarder et j'avais dans la tête de piquer jusque Marseille que je ne connaissais pas de si près avant de remonter dans le Nord. Pat aimant répondre dans la plupart des cas à mes désirs, surtout quand ils recoupent les siens, nous décidâmes d'un comun accord d'y aller le lendemain avant de dormir à Lyon où j'avais un rendez-vous de travail, l'art de joindre l'utile à l'agréable! Quelle ville incroyable que cette ville de Marseille, étonnante, gigantesque, grouillante, vivante. Nous sommes allés directement au vieux port pour y manger une spécialité locale et c'est là que notre oeil est tombé par le plus grand des hasards sur un bateau: L'Edmond Dantes ! My God! Un bâteau à moteur qui propose aux gens qui le veulent de faire une ballade avec ou sans halte jusqu'aux îles de Frioul ce qui oblige à passer par celle qui fait vibrer mon imagination jusqu'au trognon, celle d'If! Dingue! Pat me dit:

- Qu'est-ce que tu en dis, mon coeur?

- J'en dis que c'est incroyable et que même dans le plus vibrant de mes rêves, je n'aurais osé imaginer voir un jour de très près l'ile du comte, c'est un de mes films préférés sans parler du livre!

- Et bien allons-y!

- Allons-y, oh oui! Je vais me la jouer Mercedes le temps de la traversée!

Ce qu'il y a de plus fantastique dans ce tour prévu pour les visites de ces îles, c'est que ça n'est pas tant le parc maritime des îles du Frioul ni sa diversité floristique surprenante, ni non plus les nombreux prisonniers réels qui firent un séjour sur celle d'If qui inspirent et encouragent les gens au voyage, non, c'est tous pour l'imaginaire prisonnier célèbre d'Alexandre Dumas, Dantes, c'est pour lui que les gens font la queue, prennent un ticket et se posent dans ses traces à l'intérieur du château. La littérature a ici plus de force et de puissance que n'importe quelle aventure vraie, impressionnant d'émotion! J'ai adoré!

 

 

 

28/04/2011

Come back

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- Alberto Vargas -

 

 

"Déshabille les rêves

Instaure les trêves"

Julien Puzenat -

 

24/04/2011

topo historique, topo nostalgique, topo antalgique

Juste une envie, là, dans ma halte parisienne, avant ma halte provençale de faire le point, parce que j'y ai pensé tout le long de la route, entre Lille et Paris, et parce que là, je sais que je ne vais pas pouvoir m'endormir tant que les mots me bousculent et ne seront pas transcris. C'est ainsi, souvent c'est les mots qui nous agissent et qui s'écrivent d'eux-même, juste finalement on sert d'intermédiaire actif entre ce qui pousse en nous et la page blanche.

J'ai envie, besoin, et bonheur de faire une sorte de topo de l'histoire de Blue! Là juste avant de ne plus pouvoir avoir accès à aucun ordinateur, à aucun clavier juste pouvoir vous lire sur mon i-phone tant qu'il sera suffisamment chargé. Quand je pars, je pars, déjà je vis depuis plusieurs années sans montre et ça été pour moi une découverte sans nom, moi à qui on a fait avaler un réveil petite, alors quand je pars, comme ça sur un coup de tête pour préserver mon coup de rein, j'emporte le minimum, un sac fait à la va-vite, des livres, du papier, un crayon, mon parfum et ma brosse à dent et un masque capillaire, pour une fois que j'aurais le temps de le laisser poser le timing nécessaire!

Ce blog, qui va dans deux mois avoir quatre ans est toute une construction faîte avec le temps, et l'amour. L'amour de l'art, l'amour des mots, l'amour tout court. Sa colonne vertébrale s'appelle Mistral, mon Black Angel, c'est lui qui a créé Blue, bien sûr avec mon aide et mon bon vouloir et mon appétit et toute ma tendresse et toute ma fantaisie, n'empêche que sur l'échiquier il en est un des pions maître; a suivi toute sa tribu dans la foulée, au début frileuse, aujourd'hui plus que généreuse, grâce à lui je me suis fait de véritables amis qui comptent pour moi, vraiment et profondément, auxquels je pense souvent: Sandy, en tête de liste, je me souviens très bien que c'est chez elle que j'ai passé mon bizutage mistralien! et depuis j'ai une profonde affection pour elle, et c'est partagé et particulièrement enrichissant, il y a mon dear terrible Yvan, cet sorte d'homme au-dessus de la mêlée, si prévenant, et si entier! Mac Comber, un poème en lui-même, et puis Venise, cette dame de coeur. Ce cher MakesmewonderHum! qui m'est si cher et Gomeux et Ranger et Plumitif, pas très présent mais là, Prométhée, GeeBee et Bouchard, et puis Swann et Doodle, toute la bande quoi de mes amis québécois! Depuis en voilà un nouveau, rencontré par Christian toujours à l'affût et qui a une sensibilité et une plume qui me plaît, Guillaume Lajeunesse, Maxime dont je n'ai plus de nouvelles et Kevin dont la pensée me ramène à ce dîner où, il m'a offert ému,ce livre relié de ces mains, que j'en suis encore toute retournée, j'ai pas la mémoire qui flanche pour les preuves d'amitié, jamais.

Il y a mes potes du territoire, ceux qui me suivent depuis le tout début du début, je pense d'abord à Balthazar, et puis à ma copine La ch'tite rebaptisée Anacoluthe qui m'a encouragée à ouvrir un blog, et à Claudio et Didier même s'ils se font plus rares, et cette merveilleuse rencontre sans cesse renouvelée avec Laure K. et Laurence avec lesquelles les souvenirs s'engrangent comme autant de perles d'un collier talisman et qui me donnent encore après m'avoir déjà tant donné. Et puis il y a la face orientale, soleil couchant, solel levant, Jalel El Gharbi qui est un fidèle, je le sens même s'il ne met jamais de sa plume ici, et grâce à lui cette rencontre stupéfiante et d'importance pour moi, profonde et poétique, Mokhtar El Amraoui, et maintenant Bizak qui fait des découvertes qui ont bien l'air de l'épanouir et qui lui permettent de croire l'humain possible et non une vue de l'esprit! Sans oublier ce cher et talentueux Giulio! Anne des Ocreries, et Pieds, on s'est toujours soutenues, Manouche, toujours fidèle, et puis il y en a d'autres auxquelles je pense avec nostalgie qui ont disparus ou qui se font plus discret, comme Trader, Isabercée, Carole, Constance, Saravati... Et enfin tous ceux qui passent sans jamais laisser de trace!

Tout cela est si merveilleux, et si enrichissant et me fait tant de bien au coeur, qu'en fait dans mes bagages c'est tout vous que j'emporte, et qu'en plus de mon homme et de son amour, c'est votre amitié aussi qui m'accompagne.

Merci d'être là... merci d'être vous. Et, Joyeuses Pâques!

 

15/04/2011

Le petit bonheur

 

 

14/04/2011

Asymétrie maîtresse

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Pablo Picasso - Tête d'une femme lisant -

 

Mon coeur ballant est un asile de lumière
Où des prophéties de noirceur pulsent, très lentes,
Tandis que mon sang saoul l'irrigue de détente.
C'est un ballet vital où des plaies interfèrent.

Ces jours de poisse, de cafard et de tonnerre,
Je cherche le faisceau liant la véhémente
Fureur d'être, la Vie, les passions amantes.
Mais l'air mort me secoue, compresse mes viscères.

Il est difficile de naître picassien ;
Yeux déments, corps tordu, bleues lèvres d'haïtien.
Le plus je me délie, le plus je me disloque!

Un casse-tête où l'on retrouve trop de coeurs,
C'est ce que je suis, sous une image de loque!
Ce battement par trop confus... c'est donc un choeur!...



12/04/2011

L'araignée

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Souvenirs, souvenirs et rêves en prime!

 

 

 

" Nous tissons notre destin, nous le tissons de nous comme l'araignée sa toile."

- François Mauriac -

 

 

11/04/2011

Laure K

 

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" Un ami est celui qui te laisse l'entière liberté d'être toi-même."

- Jim Morrisson -

 

Je ne sais plus exactement comment et quand on s'est rencontré, ce que je sais c'est qu'on se rencontre à chaque fois qu'on se voit, qu'on se lit ou qu'on se parle. L'amitié entre femmes m'a été difficile et presque impossible longtemps; sans doute parce que la figure de référence m'avait trop profondément trahie et que l'autre figure ayant accompagnée de près ma vie m'a elle aussi par la force des choses, trompée. Je retrouve d'ailleurs chez Laure K, ces traits communs à ma petite soeur quatre ans plus jeune que moi, physiquement un peu dans la manière d'être à l'espace et dans la façon de vivre et de se vêtir et aussi dans certains traits de caractère que j'apprécie; comme la volonté, l'appétit, la générosité, l'altruisme, la créativité. Laure K possède en elle une sorte de grâce qui me touche et que je ressens profonde, rien que déjà dans la façon quelle a de mouvoir ses mains fines et racées, à son image et ce que j'en perçois. Et puis, je me sens "être" auprès d'elle et avec elle, sans détour, je me sens accueillie. Laure est de cette nature d'individu qui accueille et recueille, sans doute en partie pour se rejoindre elle -même, et sans doute trop parfois à s'en brûler les ailes; je ressens une puissante demande d'affect chez elle également parce qu'elle est mienne aussi. Nous sommes amies et cette amitié me nourrit, m'importe, me touche et m'ouvre à des horizons insoupçonnés et à des joies nouvelles, tendres et inspirantes. Merci à elle d'exister. Merci à elle de me permettre d'être dans son existence cette importance.

 

08/04/2011

Pina

 

 

 

" Quand on y regarde de près, tout provient d'un incoercible besoin d'amour ."

- Pina Bausch -

 

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" Se lever, s'affaler,

tituber, s'effondrer,

se dérober, bondir, pirouetter,

s'affaisser sur soi-même,

rouler, chercher protection,

s'endurcir, se tendre,

s'entrelacer, prendre par l'épaule,

se toucher et s'éloigner l'un de l'autre,

se laisser soulever, porter, tomber,

baisser la tête, pleurer, rire, exulter, glousser,

éclater de joie, pouffer, sangloter,

glisser, trébucher, faire la galipette, foncer...

aller, marcher, courir, cavaler, s'arrêter,

rester immobile..."

 

- Wim Wenders - Discours pour Pina - 

 

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J'ai pas aimé la 3D, c'est pas le poids des lunettes qui donnent un air venu d'ailleurs, c'est que ça donne à l'image un côté tellement réel et saisissant que ça en devient complètement irréel et que ça amenuise l'émotion, ça la détourne, ça l'empêche d'éclore, en tout cas pour moi.  Evidemment c'est sans aucun doute une prouesse technique, et c'est absolument bien filmé, mais, mais, mais, ça oblige à rester finalement, dans l'image, alors qu'on aimerait pouvoir s'en éloigner pour laisser son coeur respirer, parce que Ah! Pina! par exemple! je ne connaissais rien de son univers, de son travail, de sa présence à cette grande dame de corps, je l'ai découverte par bribes grâce à Laure mais je n'en soupçonnais pas la consistance, l'ardeur, la lucidité, et ce fut pour moi une révélation.

Elle aime révéler les corps sous tous les angles pour en extraire la quintessence, la force tragique non sans humour d'ailleurs, il y a même parfois l'intervention d'un burlesque à la Buster Keaton, elle arrive à merveille à exprimer le drame d'être né et le désespoir d'aimer. Le monde de Pina est un monde où l'on danse et parle, où on joue l'amour, la vie, la mort, un monde qui interpelle, qui pose des questions, qui transcende. Sa danse est démesure. Elle ne se mesure pas, elle arrache à l'individu l'essentiel de lui-même, sans autre intermédiaire que son corps et sa voix. Les choix musicaux accompagnent magnifiquement son message, ce faire-voir qui fait voir.

 

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 En deçà de cette fascinante découverte, et au-delà de la 3D, j'ai été particulièrement touchée par cette passion commune de tout ce corps de ballet qui ne fait qu'un avec son mentor, l'insufflatrice Pina, le regard au travers de de Pina, on sent l'amour partagé, on sent l'émulation et la capacité à saisr sa chance pour donner plus et ainsi recevoir. On sent l'aventure humaine. Chacun de ces témoignages est une bouffée de profondeur, d'humanité. Tous disent d'une même voix ce que ce chemin avec cette grande dame leur a apporté, ce dépassement de soi dans la douleur, le doute et la joie, cette découverte de l'impossible, de l'indicible qui devient gestes, mouvements, grâce. Ils se dégagent de ces visages une sérénité, une congruence de toute beauté. Et c'est sans doute le plus beau message de cette artiste exceptionnelle, perdurer d'âme en âme en permettant à l'autre d'exister.

 

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- Pina Bausch -

 


 

 

* Merci Laure. Laurence en parle aussi, ainsi qu'Alex, ici.


06/04/2011

Aujourd'hui, à Paris, en début d'après-midi, en compagnie de Laure K, "Pina", le film de Wim

 

 

"I loved to dance because I was scared to speak. When I was moving, I could feel.''

- Pina Bausch -

 


21/03/2011

Mokhtar El Amraoui, de la poésie

 

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- Noces cosmiques - Mokhtar El Amraoui -

 

J'ai beaucoup d'affection pour notre ami mateuro-bizertin Mokhtar El Amraoui. Pour l'homme d'abord, philanthrope, délicat et érudit et pour le poète, engagé, enveloppant et musical. J'ai déjà parlé ici de son recueil " Arpèges sur les ailes de mes ans" qui regroupe tous ses poèmes depuis son plus jeune âge jusqu'à aujourd'hui, deux recueils en un, en fait, Elans d'espoir et Rayons de lune pour funambule absent, un régal dont je goûte chaque jour un petit morceau. Son livre fait son petit bout de chemin et suscite dans son pays; certains de ses poèmes sont mis en scène, d'autres récités dans des classes ou des réunions littéraires, Mokhtar a même été convié à venir en parler à la télévision et à la radio dans le cadre des intermèdes littéraires sur Radio Tunis. J'aurais aimé vous mettre en lien cette interview passionnante et passionnée mais l'enregistrement est trop chaotique aussi je vais juste vous faire partager certaines de ses paroles:

" La poésie ne fonctionne pas en dehors d'un corps, d'une chronométrie biologique... la poésie et la vie sont intimement liées, ce sont les deux faces d'une même médaille en quelque sorte."

" La poésie est vitale pour moi. C'est mon oxygène, c'est mon être."

" J'essaie de faire passer cette passion poétique. L'enjeu pour moi est un enjeu de civilisation... La poésie est la mer qui englobe tous les autres arts. Si on n'a pas de perception poétique, on n'a rien."

" La poésie est une éducation de l'être, une éducation écologique, une éducation du regard, du respect de l'autre... Elle est une existence réelle, elle n'est pas une chimère, la poésie est un événement et un avènement. Quand je vous regarde, je regarde votre posture, vous êtes un poème, vous m'inspirez..."

" Le poème permet d'apprendre à respecter la fleur, le jardin, à écouter le vent, à entendre la beauté, à la saisir à travers tous les pores."

" Le poème doit chanter également cet amour, cette fusion entre les êtres... La femme est l'allégorie de la sève, sans femme il n'y a rien."

" Je dédie, dans mon recueil, un poème à ma mère, un vibrant hommage à cette femme qui m'a ouvert la grande porte de l'imaginaire. Grâce à elle et à travers ses contes qu'elle nous racontait, elle a ouvert mon acuité visuelle interne profonde et cosmique, sans le dire directement. Elle m'a appris à regarder les étoiles."

 

 

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           - Effluves - Mokhtar El Amraoui -

 

 

Voici, en plus, trois inédits de Mokhtar El Amraoui: le premier " Cris " écrit à 22 ans et, "Le triomphe de la patience", il y a quelques jours; deux poèmes hors du recueil, deux poèmes qui me touchent beaucoup, et puis un troisième auquel il tient plus particulièrement "Appels", sans doute par ce qu'il est en phase avec les préoccupations écologiques qui secouent le monde en ce moment. Il y a du prémonitoire voire du médiumnique dans la poésie de Mokhtar El Amraoui.

 

 

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- Espoir - Mokhtar El Amraoui -

 

 

Cris 

 

Elle se tait

Mais ses yeux me disent le ciel

De mes étoiles qui se lèvent 

Et font pleurer la mer de mon naufrage

Où je m'agrippe à ses pas qui me fuient,

A son ombre qui se déplie sur cette herbe 

Où la lune m'a tant de fois éclairé de ses bris,

Blessant mon coeur ensanglanté et ses cris!

Me voue-t-elle à l'enfer de l'oubli,

Moi qui lui offre toute ma vie?

Devrais-je patienter encore

Et rêver d'un ultime sursis? 

 

 

- Mokhtar El Amraoui -

 

  

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-Pensées - Mokhtar El Amraoui -

 

 

Le triomphe de la patience 

  

 

Les ailes de mes mots assoiffés

S'envolent au loin,

Pour dire à ma bien-aimée

Les beaux rêves de nos lendemains.

L'espoir, pour les reprendre, 

Caresse, de son velours tendre,

Les sourires de notre inéluctable retour

Dédiés aux cimes de nos enfances 

Qui s'accrochent aux étoiles de nos fières espérances

Trop longtemps éteintes, mon amour!

Regarde-les! Elles se rallument après toutes nos souffrances,

Pour notre nouvelle naissance!

La clef de tout triomphe immense 

Est le cri orageux de tant de fière patience!

 

 

- Mokhtar El Amraoui -

 

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 - Le rêve du phénix - Mokhtar El Amraoui - 

  

Appels

 

 

Ne me téléphone plus !

 Ce matin, je suis pris par ma caravane de nuages crieurs

Qui dégrafent les sceaux de tant de prairies

Gardées par les fiers aigles des premiers orbes immaculés !

Mon numéro, je l’ai donné à cet arbre qui agonise,

Pour l’entendre me gémir

Sa complainte d’électrocuté,

Dans la nuit de ses nids incendiés!

Ne m’appelle plus !

Je me suis évaporé en senteurs d’algues

Immergées dans la sueur des éboueurs édentés,

Le long des boulevards carnivores sans échos

Lacérés par l’acide des sirènes, aboyant

En battue, derrière ma dispersion d’anges clochardisés

Par la bouse des comptes en banque cravatés

Qui cravachent les rêves de nos insomnies étoilées !

Ne m’appelle plus

Mais crie ma gueule qui explose en pétales

Sacrifiés au cadavre incinéré de la dernière lune !

Gueule mes cris de mer plastifiée,

De poissons et d'oiseaux déboussolés

Par les Christophe Colomb des espoirs mazoutés

Englués dans les exponentielles des mensongères relances

Crachant leurs fers de lances

Aux millénaires bébés

Qui agonisent sans becquées !

 

- Mokhtar El Amraoui -

   

 

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         - Elleil - Mokhtar El Amraoui -

 

 

15/03/2011

Appels d'air

 

"The good life is one inspired by love and guided by knowledge".

- Edward Morgan Forster -

 

 

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- Toiles et dessins d'Hervé Suchet - Photographies F. Tesorio -

 

 

23/02/2011

" Du désir ", live.

 

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podcast

- Texte et voix moi-même - Gymnopédie Satie - Mixage Barner -

 


16/02/2011

private joke