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16/11/2010

Mokhtar El Amraoui: "Arpèges sur les ailes de mes ans", par Giulio-Enrico Pisani

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221 poèmes d'amour et ... une chanson désespérée?

Fallait-il vraiment que je paraphrase ici le grand Pablo Neruda en présentant Mokhtar El Amraoui ? Et pourquoi pas ? Compte tenu de leurs espaces culturels très différents, leur parenté est indéniable et leurs styles parfois assez proches. Coïncidence, ou influence du vieux poète chilien sur le jeune barde tunisien ? ¿Quién sabe ? Quoiqu’il en soit, chez El Amraoui comme chez Neruda, l’amour est partout, l’espoir fréquent, la colère aussi, le découragement sporadique et, à bien chercher, on leur trouve à tous deux au moins une « canción desesperada ».

Professeur de français à Bizerte, Mokhtar El Amraoui est né en 1955 à Mateur d’un père algérien et d’une mère tunisienne, qui, chacun à sa façon, ont contribué à son épanouissement poétique. (1) La source jaillit vers 1970 ; fille d’Erato, rivière aux flots passionnés, elle s’élança à la fois joyeuse et grondante, ici torrent sans frein, là vortex sans fond. Toute chutes, gerbes d’écume, espoir et clameurs, elle se fraya un passage entre les falaises et à travers les gouffres où Mnémosyne l’attendait pour l’enrichir de l’esprit de ses autres filles : Calliope, Melpomène et Thalie. (2) Adulée, caressée, tourmentée, parfois maltraitée par son chantre durant dix années de maturation, d’engagement et de colère, Erato, la muse des poètes, l’accompagna dès lors, à la fois stimulante et indulgente, au cours de ce qui allait devenir son premier recueil : « Élans d’espoir (1070-1980) ».

Son troisième poème, intitulé, justement, « Espoir », qui en représente le principe, sinon la quintessence, annonce clairement la couleur par « Je me tais, / Vous m’avez bâillonné / Mais l’enfant qui a faim / N’a pas cessé de pleurer... », passe par « L’homme qui combat » et culmine dans « Des chants d’espoir, / Des chansons de victoire. ». À 11.430 Km de là, « Victor Jara », lui, s’est élevé plein ciel sur les ailes de Mokhtar avec les « Oiseaux libres, / Oiseaux fiers du Chili... » auxquels Mokhtar crie : « Volez plus haut que le deuil, / plus loin que les larmes et les tristesses / Car son sang répandu, / Car ses chansons / Sont un bouquet d’espoir, sont un appel au combat ! »

Mais à la montagne avec ses Roncevaux rêvés finissent par succéder plaines et collines, aux cascades les marais, aux lacs sans fond les étangs glauques, aux jeunes roches cristallines les sables mouvants, aux épaisses forêts de trop rares oasis. Le blanc n’est plus tout à fait blanc, ni le noir toujours noir et les falaises usées devenues plages de sable bordant les méandres nonchalants invitent davantage à la réflexion qu’au combat, plutôt à l’amour qu’à la vindicte, à la raison qu’aux impulsions. Le rythme se ralentit, la poésie s’apaise. Mais elle grandit, s’étend sur trois décades et forme un second recueil qui s’intitule « Rayons de lune pour funambule absent (1981-2010) » C’est surtout dans cette deuxième partie, à la fois moins dense et plus apaisée, que la poésie de Mokhtar El Amraoui s’épanouit pour ainsi dire poétiquement. Moins engagée, plus contemplative et jouissive, mais non dépourvue de lucidité et de sens critique, elle cède part de sa fièvre à ce que d’aucuns appellent sagesse et d’autres maturité. Résignation ? Non, sans doute pas, mais découvrant ses limites, le poète tend peut-être vers quelque forme de fatalisme. La lune du funambule absent éclaire désormais surtout l’amour. Erato y triomphe partout, même quand l’amour devient l’Amour ou, le plus souvent, emprunte des sinuosités sous-jacentes. Libérée de combats qu’elle ne peut gagner, la poésie de Mokhtar se livre davantage à son propre épanouissement, à sa poétique, à ses libertés surréalistes et au chant sempervirent de la vie, tout en se permettant quelques mordances et une continuelle partance.

« Je vole, en frémissant, » clame-t-il, page 210, « Les dernières gerbes du soleil. // Derrière la vitre trempée, / Ta main tremble, / En tenant le même verre vide. » Et, douze pages plus loin, « Sans valises, / Sans mémoire, / Il décide de la portée de son clavier / Et ouvre, seul, / Les veines de la ville / Et ses cieux. ». Et plus haut, plus loin encore, au-delà des mille et une nuits, Mokhtar se réjouit que « La rose, jaillie des sables à dos de parfums, / Egaye, sorcière, du sein de la belle captive, la pointe. Son amour au long cours a scellé le destin / De l’amant aux aguets / qui se verse l’incendiaire vin. » Vers somptueux à l’érotisme délicat, que n’eussent renié ni Khayam ni Ronsard !

Certes, aucun poète n’est toujours égal à lui-même et sur 222 poèmes de Hölderlin, Rilke, Apollinaire ou Darwich, il est difficile de trouver 222 chef-d’oeuvres. Peut-être qu’ici, pour les puristes, une sélection plus sévère se fût imposée et une centaine de ses sommets poétiques eussent suffi à assurer le renom de « notre » poète sans risquer de lasser le lecteur. Cependant, le lecteur, eh bien, parlons-en du lecteur, boulimique, curieux, enthousiaste et aventureux, poète lui-même pas sa lecture interactive, autant que l’auteur l’est par l’écriture, ce lecteur donc, refusera ce régime minceur. Et il a bien raison. Car les huit lustres qu’embrasse sa rhapsodie « Arpèges sur les ailes de mes ans » (3), où Mokhtar sous-entend à tout bout de champ (ou chant) ces vers de Neruda : « Je ne suis rien venu résoudre. / Je suis venu ici chanter. / Je suis venu / Afin que tu chantes avec moi. », ces quarante années donc, forment un tout.

Sans être nécessairement un chant général, « Arpèges sur les ailes de mes ans » est la musique d’une vie, et ses deux recueils forment un binôme magnifique : deux orogenèses somptueuses avec leurs sommets, cols, vallées, crêtes, torrents, chutes, forêts, rochers, dryades, naïades, nymphes, tempêtes et étoiles calcinées. Mais ce couple de chaînes enchaînées sans véritable discontinuité au seuil de la 9ème décade du 20ème siècle n’en font en réalité qu’une seule autour d’une fracture/soudure unique aux reflets protéiformes. Et ceux-ci de provoquer de nouvelles diffractions communes à quasiment tous les cheminements poétiques : jeunesse–maturité, protestation–critique, espoir–lassitude, impulsivité–sagesse, amour–mort, sérénité–passion et j’en passe et des meilleurs.

L’une des principales caractéristiques de la poésie de Mokhtar, est que l’interaction auteur–lecteur peut s’y développer et s’y épanouir librement. Ainsi que je l’esquissai plus haut et le formulai dans d’autres articles, l’authentique poésie est telle autant par son écriture que par sa lecture, qui peut même diverger de l’intention de l’auteur. En effet, le vrai poète est celui qui n’impose pas ses choix, n’écrit pas du tout cuit, ne fournit pas du prémâché. Il permet à son lecteur d’appréhender le texte à sa manière, à s’y retrouver, au moins en partie, lui-même, ce dernier pouvant même y introduire des éléments créatifs nouveaux, insoupçonnés : en fait ses propres sentiments et visions. La poésie est un dialogue entre poètes.

Qu’on me permette à présent de conclure en vous recommandant chaleureusement la lecture de ce double recueil d’une grande richesse linguistique – les créations de mots, phrases et tournures y pullulent – et d’une harmonie poétique presque toujours réussie. Mais, de grâce, amis lecteurs, n’essayez pas de le dévorer en quelques heures. Vous passeriez à côté des subtilités qui distinguent les grands crus. Et si de courts poèmes, comme croqués en quelques trait de sanguine, peuvent y être saisis d’un coup d’oeil, d’autres, plus complexes, permettent parfois – n’allons pas jusqu’à dire : exigent – plusieurs combinaisons, recombinaisons et lectures. Ailleurs se forment des micro–romans surréalistes. D’autres pages encore vous nouent la gorge, ne vous bouleversent pas nécessairement, non, mais vous émeuvent à coup sûr. N’hésitez donc pas à ouvrir cette fenêtre sur notre ailleurs profond qu’est « Arpèges sur les ailes de mes ans ». Et, ne craignez rien : non ĕ vietato sporgersi !

***

1) Mokhtar El Amraoui évoque aussi son défunt oncle maternel Belhassen Ben Chaabane, barde et poète, dont la générosité poétique se perdit trop souvent en oralité et en feuillets servant plus tard au fruitier ou à l’épicier. Nombre de ses poèmes ont toutefois échappé à ce dévoiement alimentaire grâce aux journaux de l’époque, à un livre de Mohamed Boudhina et au travail de Habib Ben F’dhila (Belhassen Ben Chaabane : Recueil de poèmes écrits entre 1930 et 1960 - Présentation et établissement de texte par Habib Ben F’dhila, 208 p. – 2001), info. CNCC@ Email.ati.tn

2) Les neuf muses sont, selon la mythologie grecque, les filles de Zeus et de Mnémosyne, déesse de la mémoire. Parmi elles Érato préside à la poésie lyrique, Calliope à l’éloquence, Melpomène à la tragédie, Thalie à la poésie bucolique.

3) Mokhtar El Amraoui : « Arpèges sur les ailes de mes ans » 288 pages, ISBN 978-9973-05-892-8, peut être commandé à Monsieur Noureddine Limam, Librairie Science et Culture, 24 avenue Taïeb Mehiri, Bizerte, 7000 Tunisie. Fax : +216.72431372.

- Giulio-Enrico Pisani  -

 

11/11/2010

Richard Desjardins

 

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Je ne connais pas bien Richard Desjardins, pour tout dire je l'ai découvert au travers de mes amis québécois. La toute première fois c'était lors d'un tag musical chez Mistral, "Les Yankees", plus tard le sachant cher au coeur de ceux qui me sont chers j'ai cherché sur la toile de ses chansons, j'avais mis en ligne "Tu m'aimes-tu?", j'en aime beaucoup les paroles, et pis j'aime aussi celles de " Quand j'aime une fois, j'aime pour toujours ": Je foncerais comme un ours - Aux pattes de velours- Je veux toucher du doigt - La peau de ton tambour - Quand j'aime une fois, J'aime pour toujours. L'amour toujours l'amour!

Quand Gomeux propose un hommage live à un artiste que j'apprécie, j'en suis, je préfère, comme le dit Barbara dans une de ses chansons, offrir aux gens les roses de leur vivant. J'ai fouillé davantage, j'ai compris tout l'engagement de cet homme pour la défense de son pays, de ses idées, de sa langue, ça me touche, forcément, un bout de mon coeur est là-bas outre-atlantique, c'est un secret pour personne icitte.

J'ai du coup le coeur de mettre cette toune là:

 

 

J'connais pas l'nom des étoiles dans le ciel,
Ni des rivières, ni des oiseaux.
Honte à moi, trop souvent j'connais pas l'chemin
qu'y m'faudrait prendre pour être content.
J'connais pas la couleur d'un bill de vingt.
J'connais même pas le nom de mon voisin.
J'connais rien.

Mais y va toujours y avoir
d'la neige au mois d'janvier.
Y va toujours y avoir un feu de forêt
Dans l'temps des bleuets.
Toujours y avoir du vent su'l' St-Laurent.
Tu peux pas changer ça.
Chante-moi pas.

Mais y va toujours y avoir
De l'eau dedans mon vin,
'vas-tu toujours y avoir
que'qu'chose en moins
quand tout c'que t'as c't'une tranche de pain ?
Quand l'vent souffle, moi j'sais
D'où c'est qu'ça vient.
Yen a qui ont tout' pis tout' les autres, y ont rien.
Change-moi ça.

- Richard Desjardins -

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Et pis cette petite interview, pour ce qu'elle dit et pour surtout cette dernière phrase qui me parait tellement universelle:

" Pis tout part d'un rêve..."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

10/11/2010

Prends la vie comme elle vient

 

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- Au haut du Mont-Royal

 


podcast

- Masataq - Frédéric Mas -

 

 

Si tu ne vois plus rien, que tu es dans l'impasse

Fie-toi à ton instinct, pour trouver une trace

Si tu ne crois plus en rien, que les idées noires menacent

Des fois t'attends plus rien, et c'est là que tout se passe

 

L'humain est plein d'entailles, creusées par les sentiments

T'en fais pas si tu as mal, ça prouve que tu es vivant

Quant aux heures les plus pâles, tout te semble déprimant

Il n'y a pas de vie idéale, faut vivre l'instant présent

 

Mais tu crois que la vie t'a abandonné

Tu sais bien que la vie n'abandonne jamais

Regarde les grands espaces, regarde toujours plus loin

Apprivoise tes angoisses, prends la vie comme elle vient

 

La vie est une question sans réponse

T'en fais donc pas si tu comprends pas

La vie est un concours de courage

L'important c'est que tu y crois

 

Plus de six milliards d'humains, qui remuent leur carcasse

A rechercher le bien, certains comme des rapaces

A prendre le même train, pour que l'amour nous enlace

A repousser la fin, avant que tout ne s'efface

 

Parfois c'est un combat, pour se faire une place

Dans ce monde tu n'as pas le choix, de te faire une carapace

Car on est tous comme çà, si fragile qu'on se casse

Ne te décourage pas, il faut que tu sois tenace

 

Mais tu crois que la vie, t'a abandonné

Tu sais bien que la vie, n'abandonne jamais

Mets un sourire dans ta face, mets un coup au pied au destin

On est juste de passage, prends la vie comme elle vient

 

- Frédéric Mas -

 

 

 

06/11/2010

j'aime

 

" Je préfère cette version là..."

 

Je t'écris c'est plus romantique
Comme un amant du temps jadis
Sur un papier couleur de lys
A l'encre bleue, et je m'applique
Quand ma plume, manque de chance,
Fait en sortant de l'encrier
Une tache sur le papier
Que je déchire et recommence

Je t'aime A.I.M.E.
T'aime le cœur en feu
Faut-il un X à feu ?
Ça me pose un problème
Allez je barre feu
Mais je garde je t'aime
Je t'aime A.I.M.E.
Simplement j'y ajoute
Ces mots "A la folie"
Mais soudain j'ai un doute
Folie avec un L
Un seul L ou bien deux ?
Deux ailes serait mieux

Tellement plus jolies
Et bien sûr plus vivant
Vivant, comme une envie
Que le bonheur agrafe
Comme un papillon bleu
Au cœur d'un amoureux
Inquiet de l'orthographe


A l'école j'étais le cancre
Dont on ne pouvait rien tirer
Guettant l'heure de la récré
L'œil fixe et les doigts tachés d'encre
Aujourd'hui je me désespère
J'ai des lacunes et je le sais
Mais amoureux il me vient des
Velléités épistolaires

Je t'aime A.I.M.E.
Et je n'ai foi qu'en toi
Comment écrire foi
Privé d'un dictionnaire
Il y a tant de fois
Dans le vocabulaire
Je peine et je m'en veux
Allez je place un S
Mieux vaut peut-être un E
Franchement ça me stresse
Et mon foie fait des nœuds
Des heures d'affilée
Penché sur le papier

Je corrige et rature
Puis j'envoie tout valser
Maudissant l'écriture
Ecœuré j'abandonne
Au diable mon stylo
Je dirais tous ces mots
Tranquille au téléphone
Je prends le combiné
Compose un numéro
Je n'ai plus de problèmes
Allo, amour, allo
Oui oui c'est encore moi
Pour la énième fois
Qui t'appelle, tu vois
Pour te dire : "Je t'aime"

 


05/11/2010

Quand il n'y en a plus, il en reste encore !

A Black Angel.

 

 

Vrai, on ne mesure pas les capacités qu'on a à rebondir, à créer, à puiser en nous des ressources cachées et si insoupçonnées, on est bien plus riche à soi-même qu'on ose l'imaginer. Parfois on se pense seul, on se sent seul au monde, incompris, dérouté, mal-aimé, malmené, détourné aussi et puis on se retrouve comme par magie humaine encouragé et entouré.

Je crois et dur comme fer à cette énergie qu'on oublie trop souvent dans ces moments de désespoir intense, et même dans certains autres plus récurrents, je crois plus que possible de déplacer des monts voire même des montagnes en se permettant de s'aimer, de se le dire aussi. Face à sa détresse, l'amour est et reste le meilleur des remèdes. L'amour de la vie, l'amour de l'amour, l'amour de l'humain au fond de tout à chacun, c'est un pétrole qui ne pollue pas quand il est raffiné, quand il respecte et comprend, quand il offre et répond, quand il ouvre les coeurs respectivement.

Je crois que si " la mesure de l'amour est d'aimer sans mesure", il implique celui qui donne et celui qui reçoit et qu'on ne mesure pas, je devrais dire "je" que "aimance" bien ordonnée commence par soi-même, que l'amour qu'on s'octroie à toute son importance et que c'est nécessaire d'apprendre à s'aimer car là est le gisement, s'aimer permet d'aimer l'autre davantage et décuple du même coup notre capacité et cet étonnant don, cette particularité de goûter à ce bonheur d'aimer et de l'être quoiqu'il advienne. C'est puissant, et ça dépasse même parfois nos espérances, je viens d'en faire live une nouvelle fois l'expérience.

 

 

I will survive !

A Mokhtar et à vous tous...

Thanks. 

 

 

 

31/10/2010

Montréal again

 

 

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Pendant que mon homme s'interrogeait sur le pourquoi de la bande de plastique sur la grande majorité des voitures circulant dans Montréal, pendant qu'il s'étonnait qu'il n'y ait sur aucune d'entre elles de plaque d'immatriculation à l'avant, et remarquait la poésie du mot sur celles à l'arrière "je me souviens", de mon côté je faisais d'autres découvertes, le regard attiré par mille choses en même temps et l'oreille attentive aux propos de notre hôte devisant et fumant tout en marchant...

 

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Pour les premiers questionnements, après plein d'égarements et de supputations des uns et des autres, jusqu'à penser que c'était par pure coquetterie, Emcée par son papa a pu avoir l'explication, je vous la donne en mille:

"Bref, la bande de plastique sur le hood empêche la garnotte d'égratigner la peinture du char tout en protégeant le windshield."

Voilà qui a le mérite d'être clair, merci à elle et lui, et en ce qui concerne la devise poétique sur les plaques à l'arrière des voitures, je vous invite à lire ici le pourquoi du comment.

Pour ma part, je garde un souvenir ému de notre ballade au Mont-Royal, au milieu des feuilles mortes qu'on aurait pu ramasser à la pelle et que je me suis contentée de picorer de-ci, de-là. Une randonnée vivifiante et simple entre Mistral et mon homme, j'étais bien, comme si j'avais dix ans, légère comme une enfant. Pendant que Pat mitraillait de photos tout le paysage et ses subtilités, et qu'entre deux gorgées de bière, Christian nous parlait de sa ville, je ramassais mes petites feuilles d'érable tranquille et sereine.

 

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Elles sont mon petit précieux souvenir de voyage et leurs nervures aux couleurs automnales et passées sont chargées de douceurs et quand je les regarde me reviennent en mémoire nos éclats de rire, nos silences, et nos propos complices, comme ceux de vieux amis heureux de se retrouver, comme ceux de deux vieux amis qui ne se seraient jamais quittés alors qu'ils ne s'étaient même jamais vus pour de vrai mais juste entraperçus au travers de leurs mots, au travers de leurs mails, au travers de pixels. Et puis la vue là-haut qui embrasse toute la ville est magnifique surtout par cette superbe lumière qu'il faisait ce jour-là, une chance inouïe, quoiqu'à croire Black Angel, il avait commandé, je ne sais trop à qui, cette magnifique journée. Une réussite totale, vraiment, mieux ça aurait été ...

 

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Me reste à revenir l'hiver, va savoir, pourquoi pas?

 

 

 


"la terre est bleue comme une citrouille"

Dans les rues de Montréal...

 

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29/10/2010

autres variations poétiques

Reconnaissance, merci Bourdon masqué!

 


27/10/2010

variations poétiques

Merci Christian!

Et vive la poésie, la poésie de la vie!

 

 

 

26/10/2010

reconnaissance

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podcast

 

Je résiste à tout sauf à la tentation, à défaut de dune j'offre un horizon bleu à ce poème de Mokhtar El Amraoui. Sur une musique d'Anoushka Shankar et Karsh kale avec la toujours et fidèle complicité de mon précieux ingénieur du son préféré "Barner".

 

20/10/2010

mes deux L.

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Laure et Laurence...

Touchée !

 

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" ça ne peut pas toujours ne pas arriver! "

- Gaston Miron -

 

 

19/10/2010

boomerang

J'ai pas passé une bonne nuit, des vieilles remontées difficiles et des pensées auxquelles j'essaie d'échapper et qui me rattrapent parce que je les mets en mots step by step... Et là au courrier ce matin, une nouvelle bombe de ma mère, quel timming, quel feeling, quel étonnant personnage quand même, je vais finir par croire qu'elle lit dans mes pensés, au fond peut-être que Dieu existe vraiment et qu'elle lui parle en vrai. Je reçois de sa part un livre appuyé de deux phrases simples qui en disent long, voilà regarde cet homme là témoigne de sa sortie de la drogue justement grâce au ciel et à la prière, et à la Vierge, notre sainte mère à tous, tu vois prends en de la graine, toi habitée par le diable, tu n'as qu'une seule issue, mets toi donc à genoux et demande pardon.

Evidemment je rage, ma réaction première et je me dis câlisse, peuvent pas me foutre la paix avec leur religion et avec leur poème sans cesse le même que je suis habitée par je ne sais quel démon! Moi je suis juste vivante et marquée aux fers d'une terreur difficile et de gestes malheureux, moi j'essaie juste de comprendre et d'agir, j'essaie juste d'écrire et de décrire cette vérité que personne ne veut voir ou ne peut accepter. C'est pas grand chose, je sais, je me tue à dire que le sacrifice n'est pas la bonne voie. Bien au contraire. Et que ce n'est pas en remettant à une pensée magique les clés de mon destin que je vais en sortir et mes enfants non plus et plus élargi encore l'humanité entière...

Oh! J'étais déjà black blue, ils sont coriaces quand même, et personne à l'impossible n'est tenu, non? Bon je vais pas me laisser abattre pourtant parfois j'avoue, je baisserais bien les bras et baiser les pieds du pape, qu'on me donne enfin une sorte de rédemption. Là,là, Blue, pas toi, c'est pas possible, Hein, t'as pas fait tout ce chemin pour craquer au dernier châpitre pas celui des corinthiens mais le tien. L'histoire s'écrit au fur et à mesure, ne laisse pas t'atteindre tous ces faiseurs de miracles et ces empécheurs de voir vrai, tu sais qu'ils ne peuvent pas, tu sais qu'ils souffrent aussi, tu en sais trop en fait...

Respire, écris, ressaisis-toi!

Sigh.

 

 

 

18/10/2010

carnet de voyage

De Lille à Montréal, d'un blog à la réalité, carnet de voyage, souvenirs bleus...

 

 

 

Magnifique romance au fond que ce voyage, bel aboutissement d'une longue histoire qui s'est construite jour après jour, mots après mots, j'avoue ne pas encore en revenir tant la charge émotionelle est puissante et l'aventure riche... Déambulant dans les rues en compagnie de Mistral, mon Angel Black, montée tout là-haut au top du Mont Royal avec cette vue magistrale sur tout ce Montréal que j'ai tant rêvé au fil des semaines et plus encore à l'approche du jour J, le matin au lever au sein même du Bunker que j'ai imaginé de mille et une manières, l'image de cette "églusine" qui me fascine encore par son étrangeté et par son symbole, les lumières changeantes à chaque bon matin et puis cette fête imprévue dans le quartier chinois hautement colorée et pleine d'artifices et puis ces repas animés entre amis épistolaires, tout cela me remue pas mal les méninges et j'ai encore je l'avoue bien du mal à attérir. Avec Sandra, cette longue ballade et notre plaisir simple juste d'être là ensemble et la découverte amicale et chaleureuse de son chum et puis le rire d'Emcée et son empathie si sincère, sans compter cette soirée au delà de toute espérance avec cette envie folle de déjà la refaire! Ah, que de souvenirs doux et gourmands à loisir... Et tout cela parce qu'un jour j'ai pris ma souris à bras le corps et je me suis lancée dans cet inconnu informatique et ce grand monde des blogs, si on m'avait dit, tu sais grâce à ça tu vas découvrir des contrées lointaines et des gens formidables et de l'amour et de l'amitié à tout rompre, je ne l'aurais pas cru, mais maintenant l'évidence est bien là, les blogs ne sont pas pas toujours dans tous les cas ce qu'on veut bien croire qu'ils soient ou qu'on veut nous faire croire, je dirais bien au contraire, l'expérience prouve qu'on peut se découvrir et apprendre bien plus des uns et des autres par les mots qu'on écrit, les images qu'on choisit, les musique aimées, et les ouvertures affectives qu'on se permet parce qu'on en a besoin, on a besoin, je le crois fortement et plus encore chaque jour de savoir qu'on partage des choses entre êtres humains, des valeurs, des envies, des aspirations simples, de la fantaisie, de l'humour et des espérances. C'est ce que je retiens de mon court et intense périple, cette chaleur humaine qui nous nourrit et puis cette évidence même si parfois la terre semble ne pas tourner rond et les choses ne pas avoir de sens, il y a une volonté d'un certains nombres de gens de faire autrement et de pas seulement le dire mais de le faire aussi et dans leur quotidien. Alors longue vie à cette belle aventure humaine qui est la notre du bout des doigts, de ces clics qui sortent de notre coeur direct, appuyons sur l'piton, n'hésitons surtout pas!!

 

 

 

17/10/2010

à Kevin, ma main...

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- Kevin Vigneau - Fusain de Cynthia Gauthier-

 

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Je suis revenue de Montréal avec un trésor dans mes bagages, un trésor de plus. Kevin m'a touchée au coeur avec ce petit livre relié par lui-même, papier fabriqué et peint et marouflé par ses soins. "Contes et légendes des Iles-de-la-Madeleine" d'Azade Harvey, j'ai choisi un de ces récits, il me touche et est si plein de sens. Pour toi, Kevin, et pour nous tous....

 

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Sur une musique de Djam&Fam, mise en son par mon complice Barner, juste ma voix et cette histoire si belle...

 

 

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podcast
- Les deux innocents - Azade Harvey -

 

 

 

 

 

16/10/2010

au bunker...

Dans l'antre, il me montre d'emblée l'important, l'essentiel, ce qui nous rassemble entre autres, et tout de suite je note, je saisis la phrase et je la fais aussitôt mienne, heureuse d'apprendre de sa bouche qu'un homme de cet acabit a reçu le prix nobel, faut croire quand même qu'il y a une justice ou du moins un désir de faire autrement, et j'en suis, corps et âme, ça va sans dire, un grand merci à toi Christian.

 

 

" L'écrivain a été, est et restera un mécontent. Quiconque est satisfait n'est pas capable d'écrire, quiconque est d'accord, réconclié avec la réalité, ne commetra pas l'ambitieuse folie d'inventer des réalités verbales. La vocation littéraire naît du désaccord d'un homme avec le monde, de l'intuition de déficience, d'insurrection permanente et elle n'admet pas les camisoles de force. Toutes les tentatives destinées à faire plier sa nature turbulente, indocile, échoueront."

- Mario Vargas Llosa - " Contre vent et marées " -

 


 

 

 

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Prise lors de notre géniale ballade du lendemain jusqu'au Mont Royal, j'ai eu envie d'associer cette photo à ce texte et à tout, je pense sincérement qu'il faut dépasser ses peurs et que l'écriture le permet, l'écriture permet tout, l'amour aussi voire davantage, que dire alors de l'association des deux...

 

14/10/2010

mieux, ce serait insupportable!

 

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" En fait ce qu'il faut reconnaître c'est l'immense droit de cité que nous procure à tous, la blogosphère, le talent extraordinaire de ceux qui l'animent avec tant de générosités. À parcourir les différents blog-rolls qui s'y rattachent, il y a une telle énergie qui en émerge c'est, pour moi, à couper le souffle et/ou le redonner, c'est selon. Ces sincères amitiés, bien réelles, qui s'y dévelloppent et toutes celles qui restent à venir, quel merveilleux outil de communication nous avons!"

- MakesmewonderHum! - commentaire chez Christian Mistral -


la rencontre

 

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Debout à six heures, TGV à huit heures, embarquement à Orly à dix heures, décollage à onze heures et quarante cinq minutes. Deux ans et demi d'attente, sept heures de vol, un quart d'heure pour descendre de la carlingue et me voici arrivée sans trop de turbulences à Montréal, aéroport Pierre Elliott Trudeau, YUL! après avoir traversé sans le voir tapi sous un épais ouatage de nuages blancs l'océan atlantique. A cet instant précis je suis tendue comme un arc et plein d'effervescence. J'appelle Mistral, il était sous sa douche, et me dit "Blue! Rappelle-moi dans dix minutes!". C'est le nombre exact de minutes qu'il nous faudra pour traverser la douane comme une fleur, récupérer les bagages et acheter un pass pour les transports en commun valable toute la journée et attendre patiemment la navette 747 qui d'ailleurs ne se fait pas beaucoup attendre. Tout est fluide et limpide, je me sens plus sereine, une petite pluie fine nous brumise le visage et puis on arrive tranquille au coeur de la ville et là au Terminus je rappelle Christian, il est lui-même enbouchonné dans un bus, je lui dis " C'est normal, euh, que je sois devant la grande bibliothèque?" là il se met à rire, et je comprends du même coup que c'est pas un hasard! Quel meilleur endroit n'est-ce pas pour notre première rencontre. Avec Patrick, mon homme on traverse et on s'installe au bar un peu exténués, on se prend un café pour dire de se requinquer et on savoure autour déjà un peu l'accent et la vie montréalaise.

Là au bout de quelques minutes, Patrick me dit: "Je crois bien que c'est lui!", moi j'étais de dos à la porte d'entrée, alors je me retourne et... je crois que j'ai bondi! Mon coeur battait la chamade à tout rompre, devant moi, en chair et en os, un mélange d'Orson Welles et de Mr Hulot, l'unique Mistral, tout de noir vêtu, imper kaki, parapluie vert fluo, et regard rieur, ému, égal à lui-même. Il m'a prise dans ses grands bras, et on s'est embrassé avec une affection terrible et beaucoup de bonheur, la première étreinte de vieux amis qui malgré ne s'être jamais senti ainsi joue contre joue avaient le sentiment de toujours se connaître. Comment vous dire la magie de l'instant, dans cet endroit symbolique chargé d'histoire et d'écritures, émotion à son comble! Une fois les présentations faîtes entre les deux hommes, Christian a entamé sa première cigarette et nous nous sommes tous les trois un peu remués, surtout Christian et moi, engouffrés avec tout notre barda dans un premier métro jusqu'à la station Papineau...

 

 

Une émotion intense et puis plus que cela surtout une certitude qui prenait corps, notre amitié virtuelle avait une consistance et notre affection un souffle et une intelligence. Je n'oublierais jamais de ma vie ce moment là, il est gravé à jamais dans ma mémoire, puissant.

 

 

12/10/2010

J+4

 

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Pas facile de savoir par quel bout commencer, la densité, l'intensité, l'immensité, c'est difficile de l'appréhender mais finalement au fond pas si difficile à vivre! Des coeurs à l'unisson, en harmonie disons, je préfère... des curiosités, des quêtes, des ouvertures, et puis une nouvelle manière de communiquer d'être les uns avec les autres, vapeurs d'absynthe...

Ce séjour court et dense en terre montréalaise demande un tempo particulier, plus qu'un jour de grâce, une semaine peut-être, j'ai passé là quatre jours d'une rare intensité et finalement je me rends compte que j'avais le bon feeling, ce pays m'a changée. Ah! Soirée à l'Absynthe, c'est pas le tout début pour moi dans le voyage mais ç'en est un point d'orgue! Retrouver à des milliers de kilomètres des hommes et des femmes avec qui on entretient depuis un bail des relations vraies et épistolaires, sans compter qu'entre eux parfois juste à quelques mètres c'est une découverte, je vous dis pas le choc! Le choc n'est pas une question d'enveloppes ou d'effets d'annonce, le choc positif à contrario des électros est que chacun était ce qu'il transpire d'être dans ce qu'il écrit, chante ou exprime. 

MakesmewonderHum! sans en être y était plutôt sous forme liquide (merci encore), le Plumitif dans le genre fugitif mais échange très touchant enfin de mon petit coeur, Max là avec son chum épanoui, ravie j'étais de le revoir ainsi. Venise qui arrive surprise par ma taille et moi complètement émotionnée de la voir et de rencontrer enfin son Marsi d'amoureux, charmant au demeurant, Prométhée cow-boyé et empathique, Ranger que je n'imaginais pas si jeune tant se dégage de son écriture une maturité. Swann, quelle présence aussitôt sympathique, et puis Nancy et sa délicatesse, cette sensibilité à fleur, cette volonté farouche. Flash tel que je l'imaginais sans jamais l'avoir vu (Sandy m'a dit de même). Et puis Sandra elle-même, une crisse de rencontre, son artiste de mari de talent tripant en diable et puis sa musique à lui et puis ses mots à elle. Gomeux, l'étonnant à l'asti de verbe câlisse, et mon dear et si cher Yvan terriblement attentionné et curieux, présent, sensible.

Reste sans vous mentir qu'au milieu de toute ces émotions et rencontres de tout poil je dois dire que pouvoir serrer dans mes bras mon Mistral, j'entends celui que j'ai toujours eu au fond de mon coeur dans une place secrète et par là-dessus rencontrer sa plus que douce pour qui mon coeur à nouveau a doublé, a précédé les vapeurs de l'Absynthe et que jamais, jamais, je ne pourrais de ma vie oublier et mon homme non plus cette magnifique soirée.

Merci à vous, merci d'être vous, merci pour tout.

 

 

Là, vous y étiez tous, je vous avais emmenés, je vous l'avais promis, l'avez-vous donc senti?