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07/03/2009

Le jardinier d'amour

 

Mon coeur, oiseau du désert , a trouvé son ciel dans 

tes yeux.

Ils sont le berceau du matin, ils sont le royaume

des étoiles.

Leur abîme engloutit mes chants.

Dans ce ciel immense et solitaire laisse-moi planer.

Laisse-moi fendre ses nuages et déployer mes ailes

dans son soleil.

 

- Rabindranath Tagore -

 

07:28 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : poésie, inde, amour, art

01/03/2009

Bloguer

139925843.jpgZinc , revue de la relève

Dans la filiation des Éditions Marchand de feuilles, la revue Zinc se veut un espace indépendant où la relève évolue et expose ses idées et ses fictions. Un lieu où art, lettres et culture se rencontrent pour fixer une polyphonie de discours qui s'entre-choquent, s'entrecoupent et se font écho. Zinc est un laboratoire pour la littérature de demain.
Comme dans le Paris des années 30 où écrivains, peintres et philosophes se réunissaient aux comptoirs des bistrots pour discuter et crayonner, nous proposons un lieu pluridisciplinaire où les voix de demain pourront se faire entendre comme au zinc, jadis.

Découvert chez Christian Mistral , à l'origine de ce cadeau du numéro spécial blogues que je vous invite vivement à lire ,ce recueil de textes d'écrivains et de blogueurs , initiateurs et précurseurs est passionnant .

A plusieurs titres d'ailleurs .

La démarche de cette revue , Zinc , d'abord . La qualité des textes des uns et des autres sur l'origine de leur blogue et la réflexion qui ne manque pas de poindre , pourquoi moi aussi , pourquoi et qu'est ce que cela m'apporte de bloguer ?

 

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J'ai commencé ce blogue sur les conseils d'une amie , qui elle même venait d'en faire la découverte . Je n'avais jamais vu un blogue de ma vie avant Juin 2008 , c'est dire le retard ! Et je n'avais pas l'ombre d'une idée de ce qui allait bien pouvoir se passer .

J'avais besoin d'exprimer , de m'ouvrir sur le monde , d'échanger aussi sans doute , et de reprendre ma respiration , j'étouffais . Maintenant , huit mois ont passés , et je dois bien avouer que je ne suis pas au bout de mes surprises . J'ai rencontré par cet intermédiaire des hommes et des femmes étonnamment riches et variés , je me suis découverte une volonté et une curiosité à toute épreuve et une maturité , cet espace m'a permise d'avancer et de résoudre aussi .

Ce qui me fascine également , c'est l'implication émotionnelle, on ne mesure pas toujours à quel point on parle soi , et dans les sujets que l'on choisit et dans les réponses que l'on fait aux différents commentaires et aussi à la place que cela prend dans la vie , au temps que ça consomme , et aux effets boomerangs . C'est une aventure unique , pour chacun , je pense. Cet outil , est créatif , addictif , réactif et vivant !

Vraiment , je vous invite à lire ces textes de Zinc .

 

 

 

21/02/2009

Sylvaine Vaucher

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«Ce qui est créé par l’esprit est plus vivant que la matière.» Baudelaire

Découvrir l'univers de Sylvaine Vaucher est un voyage vers soi-même . Elle porte un regard sur le corps de la femme étourdissant et profondément sensible et ses images sont d'une poésie rare . Depuis déjà plusieurs mois , je m'étais promise de faire une note parlant de l'expression artistique de cette femme qui me touche jusqu'à la moëlle , si je puis m'exprimer ainsi , et une première note chez  et sans doute plus encore la résonance poétique de Jalel El Gharbi m'ont rappelé à cette promesse .

 

 

"L'oeil est à celui qui sait regarder, pas à celui qui croit voir". 

Sylvaine Vaucher

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Ce qui me fascine dans le monde de Sylvaine , c'est qu'elle parle avec ses photos , respire avec ses mots et envoûte par le choix musical qui nimbe le tout d'une sorte d'émotion à fleur de peau , j'ai presque l'impression d'être comme en miroir tant est puissante la fibre humaine qui s'en dégage , une fenêtre sur mes fantasmes et ces sensations claires et obscures à la fois , sur le désir , et ces méandres .
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«Le femme est l’être qui projette la plus grande ombre ou la plus grande lumière dans nos rêves." Baudelaire


03:56 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : art, photo, poésie, blog

17/02/2009

Camille Claudel

 

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Montage de Guidu , photographe de Terres de femmes

Camille Claudel est née le 8 Décembre 1864 à Fére en Tardenois . Elle est l'aînée des enfants d'une famille bourgeoise, et de Paul Claudel son frère né en  1868 qui deviendra poète, écrivain et diplomate .

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Femme libre et artiste elle aura un destin hors du commun. C'est à 17 ans qu'elle décide de faire de la sculpture et d'en faire en quelque sorte son métier. Elle vient à paris en 1882, suit les cours de l'académie Colarossi, rencontre le sculpteur Alfred boucher et créée son premier atelier . En effet, il est inconcevable à cette date qu'une femme est accès à l'école des Beaux-Arts !

Ce n'est qu'en 1889 qu'une classe spéciale pour les femmes, séparée des hommes , est ouverte , et ce n'est qu'à partir de 1903 que celles-ci auront la possibilité de concourir pour le prix de Rome .

 

En 1853, Camille Claudel rencontre Auguste Rodin et devient son élève. Elle devient aussi son inspiratrice, son modèle, sa confidente, et sa maîtresse tandis que Rodin vit avec Rose Beuret.

 

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C'est à partie de 1893 que les rapports du couple se dégradent, par des conflits avec Rose mais aussi avec Rodin dont Camille Claudel commence à rejeter l'opportunisme et le souci de sa réputation à laisser croire que certaines de ses créations sont de lui . c'est une séparation progressive et douloureuse, Camille s'enferme dans son domicile qu'elle transforme en atelier, tandis que Rodin ne pense qu'à sa gloire .
Délaissée par Rodin , et peu à peu abandonnée par sa famille, elle sombre au fil des années dans la misère matérielle et s'enferme dans la solitude maladive d'une névrose obsessionnelle grandissante.
En 1913, elle est admise à l'hôpital psychiatrique de Ville-Evrard, en proie à un délire de persécution allant s'aggravant d'année en années jusqu'au 19 Octobre 1943 où elle meurt après trente années de séquestration .


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C'est la force épique, sensible et tragique des scènes et la parfaite maîtrise de la technique et du détail qui font l'originalité de l'œuvre de Camille Claudel dans l'histoire de la sculpture par rapport à celle de son éminent maître qui ne sera resté finalement qu'un classique dans un   expressionnisme donnant l'impression d'un dégrossi modelé, contrasté et parfois grossier de la matière.

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" Je réclame la liberté à grand cri "

- Camille Caudel -

 

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08/02/2009

Grock

749785002.jpgAu Mami , Hervé Suchet nous a présenté un de ses" imparfaits " , qui ressemble au portrait de Grock ce clown  génial, à la fois jongleur, acrobate, cascadeur, contorsionniste, danseur, mime ou directeur de troupe ...

L'art du clown est loin d'être facile ; il est un virtuose de la présence de l'émotion , à la frontière entre le tragique et le comique . C'est la quintessence du jeu et de l'abandon , la condition humaine sublimée dans un acte créateur qui vient bousculer l'ordre établi .

 

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Le clown

Je suis le vieux Tourneboule
Ma main est bleue d’avoir gratté le ciel
Je suis Barnum, je fais des tours
Assis sur le trapèze qui voltige
Aux petits, je raconte des histoires
Qui dansent au fond de leurs prunelles
Si vous savez vous servir de vos mains
Vous attrapez la lune
Ce n’est pas vrai qu’on ne peut pas la prendre
Moi je conduis des rivières
J’ouvre les doigts elles coulent à travers dans la nuit
Et tous les oiseaux viennent y boire
sans bruit

Les parents redoutent ma présence
Mais les enfants s’échappent le soir
Pour venir me voir
Et mon grand nez de buveur d’étoiles
Luit comme un miroir

Werner Renfer, Jour et nuit

 

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23:17 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : peinture, art, paroles, expression

26/01/2009

Kees Van Dongen

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Inukshuk a signalé au MAMI l'expo de Kees Van Dongen , à Montréal jusqu'au 19 Avril 2009 . C'est un peintre que j'aime beaucoup , d'où cette petite note en amuse-yeux pour ceux qui ne peuvent aller jusqu'au Québec , et pour ceux qui le peuvent leur donner envie d'aller voir les toiles de ce grand peintre .

 

 

 

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Kees Van Dongen naît dans la banlieue de Rotterdam. En 1892, il entre à l’Académie royale des Beaux-Arts de sa ville natale. Fréquentant le Quartier Rouge, sur le port, il dessine des scènes avec des marins et des prostituées. 


Le jeune artiste s’installe à Paris en 1899. Il commence à y exposer des toiles dans la manière impressionniste, puis autour de 1905, les couleurs de ses toiles se font plus criantes et saturées, et les formes se simplifient. Le peintre expose au Salon d’Automne de 1905 avec Henri Matisse et les artistes que la critique surnomme « les Fauves ». L’année suivante il s’installe au Bateau-Lavoir à Montmartre, avec son ami Picasso, et gagne sa vie en vendant des dessins satiriques à La Revue blanche, et en organisant des bals costumés à Montparnasse. Dans ses toiles, il développe le thème des prostituées et du cirque. En 1908, Van Dongen expose avec les peintres expressionnistes allemands du Brücke, mais reste attaché au fauvisme.

Rapidement, le marchand d’art Daniel-Henry Kahnweiler signe un contrat avec le peintre, ce qui lui permet d’obtenir un large succès auprès de la bourgeoisie. Après la guerre, l’archétype de la figure féminine à larges yeux et lèvres éclatantes fait le succès de Van Dongen. En 1929 il obtient la nationalité française, et deux de ses œuvres sont admises au musée du Luxembourg. Il produit non seulement des portraits de femmes de la haute société (Madame Jenny Bernard, 1923), mais également des lithographies et des dessins illustrant la vie de Paris (Le Mauvais Shimmy, 1921). Van Dongen devient un peintre à la mode et sa fortune est considérable. Il achète une somptueuse villa à Cannes qu’il baptise avec une ironie grinçante « le Bateau-Lavoir ».

Kees van Dongen meurt en 1968 à Monte Carlo, à l’âge de quatre-vingt-onze ans.

 

 

 

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Kees Van Dongen a beaucoup fréquenté les cirques dont le célèbre  Médrano au pied duquel il exposait ses toiles ... à même le sol. Vision classique du clown triste sauf que chez Van Dongen, tous les gens sont tristes . Evidemment on peut lui reprocher d'avoir surtout peint des portraits de la haute , et d'avoir bien gagné sa vie grâce à ce milieu , il n'a sans doute pas révolutionné la peinture mais il y a une touche , une sensibilité qui m'émeut , peut-être , oui , cette sorte de tristesse , de quête ... Je ne sais pas dire , mais à chaque fois que j'ai eu l'occasion d'en voir un , chaque fois j'ai été touchée . 

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"D'accord avec la psychologie, l'art, depuis les débuts du XXéme siècle, a décelé; conquis des montagnes de mouvants désirs, les geysers inavoués, les coraux de l'inavouable, les algues d'un tumulte dont, au bord de la plage d'apparence, le flâneur de la surface n'aurait su prévoir les sous-marines splendeurs.

Dés lors il n'y a point d'abîme où ne doive avoir le courage de plonger qui se propose de représenter l'homme . mais que la zone hier interdite ne prétende point aujourd'hui figurer le paradis retrouvé .

La flamme d'une vie intérieure, si intense soit-elle, ne saurait déceler à elle seule ni éclairer le monde qui est, ni suffire pour forger le monde dont un strict minimum de bonne foi et d'intelligence donne à vouloir qu'il soit et à faire en sorte qu'il devienne."  -René Crevel-

 

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00:01 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : art, peinture, expo, montréal

19/01/2009

Ensor


5821.jpgJames Ensor

James Ensor est né à Ostende en 1860; Figure originale il domina la peinture belge de son époque. Il commença à peindre sous l'influence de Manet et Degas et des symbolistes de l'époque qui renoncèrent à exprimer les apparences au profit des idées. Sa particularité se trouve dans l'exceptionnelle ardeur vitale qui lui fait apprécier les êtres et les choses jusque dans les aspects les plus positifs et matériels dans un débordement de joie qui entraîne tout et chacun dans des rondes triomphantes. 
On a comparé sa carrière à un film montrant à l'accéléré près d'un demi-siècle de peinture, allant du naturalisme à l'expressionnisme et au surréalisme en passant par l'impressionnisme, le symbolisme et le fauvisme. On ne peut donc associer son nom à un style pictural défini; il les transcende tous. Méconnu pendant ses années de génie, il fut fêté dans sa vieillesse, alors qu'il ne faisait que se survivre.

 

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" James Ensor est l'un des peintres dont le drame aura été d'être né trop tôt . Il est pourrait-on dire, l'inventeur de l'expresionisme bien des années avant que les critiques ne conduisent par opposition à l'impressionisme à donner ce nom à un nouveau courant de la peinture moderne.

Il avait la particularité de revendiquer pour le laid une place dans la peinture. Il considérait que la vie n'était avant tout qu'une vaste farce, dont il valait mieux rire en toute circonstance. Il cherchait à traquer dans les portraits et derrière les compositions de ses toiles l'épaisseur et le ridicule de l'apparence. "


 

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Encore un peintre que j'apprécie particulièrement , j'aime cette truculence et le côté un peu carnavalesque de ces peintures , et puis en filigrane cette obsession de la mort , toujours présente et dont on se rit , du moins essaye-t-on !
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thumb_571f2d991065b10e0bbcd94fe4e56fcf.jpgthumb_87ce3008713b432bdafe9a90824f360f.jpgthumb_5877d3d243a1e7aa5920fca170caa3d4.jpgLes photos de son atelier , sont à elles seules une oeuvre d'art à part entière , un peu comme celui de Bacon , tout l'univers du peintre jusque dans ses meubles , son lieu de création .
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"Le fantastique chez Ensor représente une transfiguration du réel, qui s’aide d’une fantaisie prédisposée à transformer en symboles hallucinants ou grotesques certains aspects du monde visible. Ensor, lui, peint le visible de façon antiréaliste. II transpose des existences réelles et qui sont par elles-mêmes d’allure exceptionnelle, en s’aidant d’une figuration de visionnaire, toute personnelle. Ses personnages fantasques, ses masques hallucinants, ses intérieurs étranges ne sont pas inventés, mais imaginés. Ce monde d’épouvante tragi-comique est en rapport direct avec le monde autour de lui. Il le créa à la suite de certaines visions dont profita ce regard particulier avec lequel il contempla les réalités extérieures. " 
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04:44 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : art, peinture, couleur, james ensor

15/01/2009

sens


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 " On se demande parfois si la vie a un sens ... et puis on rencontre des êtres qui donnent un sens à la vie "

Gyula Halasz Brassaï







14:41 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : photo, art, pensée, sens

13/01/2009

paysage

 

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" Et son ventre sembla de la neige où serait,

Cependant qu'un rayon redore la forêt ,

Tombé le nid moussu d'un gai chardonneret . "

 

Stéphane Mallarmé

 

12:26 Publié dans érotisme | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : érotisme, art, pensée

12/01/2009

Paul Klee

 

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     tn-2.jpeg   " L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible. "

tn-1.jpegNé près de Berne dans une famille de musiciens, Paul Klee est initié très jeune à l’art et à la musique. Il étudie l’art à l’Académie des Beaux-Arts de Munich, puis, après un voyage en Italie, rencontre Kandinski et s’associe au Blaue Reiter. En 1914, lors d’un voyage en Tunisie, Klee est très impressionné par la qualité de la lumière et des couleurs, et restera marqué par cette vision. Il utilise alors de nombreux types de médiums, huile, aquarelle, encre, qu’il combine souvent dans ses œuvres. Souvent associé à l’expressionnisme, au cubisme ou au surréalisme, l’œuvre de Klee est en réalité difficile à classifier. On leur reconnaît généralement une certaine qualité fragile et enfantine, et une allusion à la poésie, à la musique et aux rêves. La géométrisation des sujets, la recherche de perfection dans la matière et la couleur sont sublimées par le souci de préserver l’intuition. Les œuvres plus tardives se caractérisent par de rapides symboles hiéroglyphiques. Après la Première Guerre mondiale, Klee enseigne, aux côtés de Kandinsky, au Bauhaus, puis, à partir de 1931 à l’Académie de Düsseldorf, avant d’être renvoyé en 1933 par le parti nazi pour son art jugé «dégénéré». L’artiste retourne alors en Suisse, et, très atteint moralement, souffre de sclérodermie et meurt à Muralto en 1940, à l’âge de 61 ans.
 
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" La lune est le rêve du soleil "
 
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On a voulu associer l'art de Paul Klee à celui des enfants. Mais on a exagéré, dans ce sens que l'imagination de l'enfant reste toujours gratuite et qu'elle laisse toute liberté à l'intervention de hasards inévitables chez des êtres en formation qui cherchent surtout à trouver leur équilibre par quelque moyen que ce soit. De sorte que le dessin chez les enfants ne constitue jamais qu'une suite de chutes rattrapées où les jeunes artistes veulent bien moins imaginer un monde nouveau que se dépêtrer du leur qu'ils ne connaissent pas encore. Par contre, Paul Klee, lui, s'est facilement dégagé d'un univers dans lequel il n'a pénétré profondément qu'à ses débuts dans l'art de peindre; il lui aura suffi de nous initier au sien, qu'il découvre au jour le jour et au fur et à mesure de ses émerveillements continus.

 

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Il en définira la nature quand il dira: "Jadis nous représentions les choses visibles sur la terre, celles que nous avions plaisir à voir. Maintenant, nous révélons la réalité des choses visibles, par suite nous exprimons la croyance que la réalité sensible n'est qu'un phénomène isolé, débordé de façon latente par les autres réalités. Les choses acquièrent souvent une signification plus large et plus variée en semblant être en contradiction avec l'expérience rationnelle. Il existe une tendance à accentuer l'essentiel de l'aventure." D'autre part, Klee ne s'appesantit pas sur la technique des couleurs, et les règles plastiques seront ce que son inspiration les fera.

Il part toujours, et sans discernement rationnel, d'une vision entrevue, et, là-dessus, improvise à perte de vue et de raison, c'est-à-dire sans savoir exactement où il va ni où il devra s'arrêter. Si ses compositions sont animées d'un rythme attachant et d'une qualité si surprenante, ce n'est pas pour en avoir longuement cherché les mesures. Et si ses combinaisons plastiques sont de même ordre, c'est qu'il possède une science infuse de l'art des formes, des lignes et des couleurs.

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D'ailleurs, lorsqu'il parle de lui-même, il ne met jamais en avant son moi intime. Aussi bien n'a-t-il pas éprouvé de sentiments violents; il ne s'abandonne pas non plus à quelque exhibitionnisme expressionniste. Il reste prudent et mesuré, parlant de l'art en formules générales. "Moi et la couleur ne font qu'un..." dira-t-il.

peinture,art,klee,couleurs

 

10:05 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : peinture, art, klee, couleurs

05/01/2009

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          - Edvard Munch - Vampires -

 

" L'art vise à imprimer en nous des sentiments plutôt qu'à les exprimer . "

  H.Bergson

 

 

 

 

 

( note inspirée par Inukshuk )

 

05:25 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (34) | Tags : art, peinture, pensée

04/01/2009

Walter Carone

 

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                                                     - Matisse - par Walter Carone

 

Walter Carone , photographe pour Paris Match a immortalisé un grand nombre de personnalités , acteurs , artistes ...

carone.jpg"Il fallait voir le spectacle ! Tous brillants, ils tenaient leurs rôles à la perfection. Les stars s’alanguissaient, les producteurs mâchonnaient leurs cigares, les « starlettes » aguichaient : premiers festivals de Cannes, fin des années noires… Et un prince survient, le pied léger, un visage éclairé d’un sourire de conquête, l’oeil doublé d’un appareil photo. D’un bond, le voilà debout sur une de tables de gala. Il pirouette, bouscule quelques verres, assure son territoire, et de là, bien campé, flashe son monde à la ronde. On le connaît, on le salue, on rit de l’audace, on applaudit le roi de la fête, Walter Carone. Pourtant, il savait les limites de son pouvoir de photographe. Alors circulait entre stars et médias, un air de confiance, de liberté, d’amitié. Walter Carone et quelques garçons de Paris-Match avaient créé une nouvelle aristocratie. Tutoyant, embrassant les riches et les « fameux », sa noblesse venait de son seul Leïca, brandi comme un trophée. "

 

Une rétrospective " Walter Carone " Exposition du 13 décembre 2008 au 25 janvier 2009

au Cultuurcentrum De Spil - Roeselare - Belgique

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-Marlon Brando-
par Walter Carone
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-Alain Delon-
par Walter Carone
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- Marilyn Monroe-
par Walter Carone
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- Jacques Tati- Prévert - par Walter Carone
Aprés quelques commentaires , un doute s'installe et se confirme sur l'identité du " Jacques " de la derniére photo , ci-aprés une photo , qui n'est pas de Walter Carone mais qui est bien de Jacques Tati , c'est vrai qu'alors celui de Carone serait plutôt de Prévert !!
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- Jacques Tati -

 

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                                            - Jacques Prévert -       

 

Je prie mes fidèles et assidus et talentueux lecteurs de m'excuser pour cette erreur !!

 

 

22:32 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : photo, expo, art, walter carone

01/01/2009

écrire

 

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Ecrire , pour expurger , sortir de soi , envisager , refaire ...

Ecrire , comme une seconde chance, une survie , un lancement !

Ecrire , encore parce que ça permet le regard et la distance , la dissociation, la distanciation , la prise de conscience ! Ce n'est pas parler , ni peindre , ni danser , ni chanter , c 'est si étonnant de grâce et de souffrance emmêlées ;

Ecrire , enfin parce que c'est nécessaire, c'est en soi , pas d'autre issue , pas d'autre alternative pour être ce que j'ai à être ,  en devenir, toujours aux abois en quête de sens . Ecrire et vivre , respirer ...

 

21/12/2008

Mayte Martin

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podcast
    obsession

 


podcast
    toda una vida

 

 

 

 

Mayte Martin  est une célèbre chanteuse de Flamenco .

Le flamenco (cante flamenco) est un art créé par le peuple grec et romain, sur la base du folk. Les Espagnols ont recréé le flamenco sur la danse. À l'origine le flamenco consistait en un simple chant (cantea cappella dont le premier genre fut la toná, établie dans le triangle formé par Triana, Jerez et Cadix. Puis sont apparus les claquements des coudes aux mains (palmas), la danse (el baile) et la toque. La danse et la guitare s'expriment désormais souvent seules, bien que le chant soit toujours considéré comme le cœur de la tradition. Plus récemment, des instruments comme le cajon (un instrument de percussion provenant du Pérou), les palillos ( castagnettes ), et la guitare basse, ont été introduits dans le milieu.


07:05 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : musique, danse, art

17/12/2008

pensée du jour

 

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"Et soyons complètement dans le moment présent ,
attentifs à ce que l'on ressent ... "

 

 

12/12/2008

Depuis toi moi

 

 

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De tes yeux bleus comme ne l'est pas le ciel

En ces heures grises comme ne l'est plus ma vie

Depuis que tel un simple battement d'ailes

Tu te tiens là dans l'éveil et mes nuits

 

De ton rire gai comme ne l'est pas ce siècle

En ces jours tristes comme ne sont plus les miens

Depuis que moi je peux prendre ta main

Depuis que toi tu peux prendre la mienne

 

De ta voix douce comme ne l'est pas ce monde

En ces temps sombres comme ne sont plus mes nuits

Depuis que telle la caresse d'une onde

Tu me berces comme le doux son de la pluie

 

Depuis que moi dans le bleu de tes yeux

Je me tiens comme au milieu d'un verger

Il me semble que tout me parait bien mieux

Il me semble que tout est bien plus léger

 

Depuis toi moi je ne crains plus demain

Le présent m'est de moins en moins pesant

Le passé loin me parait presque éteint

L'avenir près ensemble est à créer.

 

 

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- Andrea Maldeste -

 

 

 

11/12/2008

Au pays de l'outre-noir

 

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Depuis un demi-siècle et plus, l'aveyronnais Pierre Soulages est "le peintre du noir". Pourtant, son matériau premier est la lumière. Portrait du peintre entre ses amours préhistoriques et romanes et sa consécration de Saint-Pétersbourg, où il a été le premier artiste vivant exposé au musée de l’Ermitage.

Pierre Soulages est né le 24 Décembre 1919 à Rodez.
Très jeune il est attiré par l'art roman et la préhistoire. Il commence à peindre dans cette province isolée que n'ont pas pénétré les courants artistiques contemporains. A 18 ans, il se rend à Paris pour préparer le professorat de dessin et le concours d'entrée à l'Ecole Nationale supérieure des Beaux-Arts. Il y est admis mais convaincu de la médiocrité de l'enseignement qu'on y reçoit refuse d'y entrer et repart aussitôt pour Rodez. Pendant ce bref séjour à Paris il fréquente le musée du Louvre, il voit des expositions de Cézanne et Picasso qui sont pour lui des révélations.

Il a douze ans quand son instituteur l’emmène, avec sa classe, visiter l’abbaye romane de Sainte-Foy de Conques pour leur montrer la splendeur de l’architecture... et la "maladresse" des sculpteurs de l’époque. Soulages est trop jeune encore pour mettre des mots sur l’indignation que provoque en lui ce regard sur la sculpture médiévale, mais Conques lui apporte confusément une double révélation : la passion de l’art roman et le désir de devenir peintre.

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Soixante ans plus tard, quand l’Etat français le sollicitera pour réaliser des vitraux pour la belle abbaye bénédictine (l’une des plus importantes commandes qu’il ait jamais passées), Soulages ne pourra dire non au lieu de ses premières grandes émotions artistiques.
C’est ainsi qu’en 1994 Conques étrenne ses cent quatre nouveaux vitraux qui relèvent magnifiquement le difficile défi d’inscrire une œuvre du XXe siècle finissant dans un édifice du XIe siècle.

 

Le Centre Pompidou présentera à l'automne 2009 une rétrospective de son oeuvre .

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" J'aime l'autorité du noir, sa gravité, son évidence, sa radicalité. Son puissant pouvoir de contraste donne une présence à toutes les couleurs, et lorsqu'il illumine les plus obscures, il leur confére une grandeur sombre. Un jour je peignais, le noir a envahi toute la surface de la toile, sans formes, sans contrastes, sans transparences. Dans cet extréme j'ai vu en quelque sorte la négation du noir. Les dîfférences de textures réfléchissaient plus ou moins faiblement la lumiére et du sombre émanait une clarté, une lumiére picturale dont le pouvoir émotionnel animait mon désir de peindre. Mon instrument n'était plus le noir, mais cette lumiére secréte venue du noir. Par la suite, pour ne pas limiter ces peintures à un phénoméne optique, j'ai inventé le mot " outre-noir" ; désignant aussi un autre pays , un autre champ mental que celui du simple noir . "

Pierre Soulages

 

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09:24 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : soulages, noir, peinture, art

10/12/2008

Capture

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Didier a envoyé ce commentaire et ce lien ... J'ai en envie de le relayer ... Et un grand merci pour cette belle découverte ...

 

Les hasards des gambades sur le web m'ont conduit à découvrir ce site :http://www.paulbloas.com/
Et à lire ce qui suit, avec dans la foulée l'envie de le déposer ici. 

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Capture de fantômes

" Descendu sur vos indications, voir les peintures de Paul Bloas dans le vieux Beyrouth, Je me suis surpris à attendre sur la route un tramway qui ne venait pas. Quelle heure était- il, et de quel temps ? À quelques pas de là, l'auteur de Sylvie avait trouvé la jeunesse éternelle. C'était peut-être pour cela que je remontais les aiguilles sur une pendule de l'époque de Médicis (il y a un magasin d'horloges diverses en descendant d'Achrafleh, après l'école des Jésuites)...

Les remarques précédentes venaient de m’être inspirées par ces peintures sur les murs de la ville, de la municipalité. Tout de suite ces «traces» parurent ce qu'elles étaient réellement de modestes capteurs de l'énergie de gens passés qui furent, qui sont là, encore, avec nous, en nous.

«La pierre est vivante» on ne le dira jamais assez avec Le Clézio qui fut le premier à me le souffler à deux doigts de l'invasion israélienne, avec Michel Basbous, Saloua RaoudaChoucair ou Mona Saoudi. Vivante de ses éternels habitants, Or Beyrouth est pierre, donc mémoire, et miroir. Miroir reflétant le ciel, à présent le seul nuage qui passe. Mais un nuage habité ?

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Michel Butor avait reconnu devant Mona Saoudi, que l'Occident n'avait apporte que destruction à l'Orient. C'est vrai. On notera que le sculpteur Arman, autrefois fier guerrier au Vietnam, venu imposer une œuvre martiale à Beyrouth {hache de guerre, qu'on pourrait déterrer ou du prince Occident et de ses intérêts pécuniaires), reparti la tête assez basse, doit revenir malgré les protestations de nos sculpteurs, avec un projet «modifié »!

images-4.jpegOr le travail de Bloas, par contraste est émouvant de tact, utilisant des matériaux offerts par des plantes périssables, inoffensifs à notre pierre de mémoire, il nous a fait un cadeau discret d'une caresse, d'un effleurement, d'un souffle.

Et ce que cet attouchement non agressif libère en conséquence, c'est l'âme de nos morts - qui doit exister quelque part - et émue, revient, descend, reprend le tramway. Non, rien n'a changé, tout est éternel face à ce seul éphémère que j'ai compris maintenant, maintenant seulement grâce à Bloas : la domination, l'arrogance. Main basse sur ma ville. Main basse sur quelques millions d'âmes !

Un Jour, a l'endroit où une amie disparut, une photo est apparue : une affiche, comme pour les surréalistes celle de «Bébé Cadum», avec son vrai nom « Lily, parfum de Paris ». N'est-on pas là dans un autre ordre ? 

L'ordre des gens qui ont perdu la parole, et que quelques affiches de hasard, que quelques peintures rares, inspirées, ont la grâce, je dirais la sainteté, de redonner à ceux qui savent les entendre ?  "        

 

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00:18 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : paul bloas, art, didier, ouverture

07/12/2008

La question de Jules

 

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Jules est mon neveu , bientôt 10 ans , un garçon adorable ... On s'entend bien . Il aime prendre des photos , de toute sorte et puis il aime jouer aussi aux devinettes ,

"Et là c'est quoi ," dis , tante Helena !!

Une fois de plus confrontée à ses brillantes images , l'énigme pour moi parfois reste entière et ça le fait beaucoup rire ..." Alors tu trouves pas ?" . Pas toujours , mais souvent je sèche , et puis après je ris beaucoup des réponses réelles , car forcément je passe avant par toutes sortes de" divagueries" et bètises en tout genre , sinon c'est pas du jeu ...

J'ai dis à Jules , écoute ce matin , on va soumettre la question à plus de monde , je vais le mettre sur mon blog et on va voir s'il y en a plus dans plusieurs têtes que dans une ... Pour moi , c'est sûr , quelqu'un va forcément y arriver ! 

Bon , si vous avez garder votre âme d'enfant , si vous aimez le jeu et les challenges visuels , pour Jules et pour mon plaisir ; vous pouvez répondre à ces deux questions pour toutes les 4 images qu'il a choisi ou pour une de votre choix , ou aucune ...

 

La question de Jules : qu'est ce que ça représente ?

Et la mienne : Qu'est-ce que ça vous inspire ?

 

 

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A vous de jouer !!

11:20 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : photo, jeu, enfance, art

02/12/2008

Dora Maar

 

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Dora Maar fut surtout réputée comme photographe et se fit connaître au monde par ses clichés des stades successifs du chef d’œuvre «Guernica» que Picasso peignit dans son atelier de la rue des Grands Augustins. Elle fut aussi peintre après avoir suivi ses conseils mais ce sont surtout les innombrables portraits photographiques de Picasso qui firent sa célébrité. Picasso la rencontra en janvier 1936 à la terrasse du café les Deux-Magots. Subjugué par ses yeux noirs et ses cheveux de jais, il obtint du poète Eluard de faire les présentations. 
Dora Maar, née d’un père yougoslave et d’une mère originaire de Touraine, avait été élevée en Argentine. Elle lui répondit en espagnol ce qui eut le don de fasciner Picasso encore plus. 
Leur liaison se concrétisa quelques semaines plus tard et sa durée (près de neuf ans) coïncida avec la sombre période allant de la guerre d’Espagne à la Guerre Mondiale
Dora Maar devint donc la rivale de la blonde Marie-Thérèse Walter qui avait donné une fille prénommée Maya à Picasso. Contrairement aux autres femmes qu’il avait connues, elle était une artiste dotée d’une certaine indépendance d’esprit. 


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A 55 ans, Picasso fut charmé par cette belle brune et produisit durant leur relation de nombreux croquis, aquarelles et toiles qui témoignent aujourd’hui des instants de bonheur qu’il connut avec elle. 

Dora Maar les garda jalousement jusqu’à sa mort en 1997 et ce, malgré une existence difficile. 
A ses yeux, ces témoignages ineffaçables eurent le don de lui faire conserver un souvenir vivace et fervent de cette longue aventure extraordinaire qui fit d’elle une femme célèbre. 
Elle dut toutefois se plier aux caprices de Picasso qui n’avait pas abandonné Marie-Thérèse Walter. Il alla ainsi de l’une à l’autre, au gré de ses humeurs et des événements. Elle fut la «Femme qui Pleure», une toile peinte après «Guernica», le tableau - symbole de la souffrance du peuple espagnol et aussi la femme qui partagea la vie douloureuse de Picasso durant la période trouble des années 1936-1944. 
Dans Paris, encore occupé par les Allemands, il lui laissa en guise d’adieu en avril 1944 un dessin de 1915 représentant Max Jacob. 
picasso_double_bis.jpgDurant cette longue liaison, Picasso lui offrit de nombreux dessins, des livres, des bijoux qu’il conçut, des tableaux, des aquarelles et des papiers découpés, déchirés ou brûlés avec des cigarettes. Maintenant, on peut se demander quel fut le rôle exact de Dora Maar auprès du peintre, elle qui après leur séparation ne leva pratiquement pas le voile sur leurs relations. 
On peut aisément imaginer qu’elle lui fut soumise tout en étouffant avec difficulté tout esprit de rebellion, qu’elle se laissa basculer dans une sorte de masochisme pour assouvir les désirs du maître qui se satisfaisait d’être son dieu.dora_cigarette.jpg Mais au fond d’elle-même, elle sut probablement qu’elle se sacrifiait au nom de la gloire, profitant d’un côté de l’avantage d’être la muse de l’artiste et de l’autre perdant ses illusions quant à la possibilité de le retenir à jamais auprès d’elle. Cette attitude ne pouvait que provoquer des étincelles qui finirent par court-circuiter cette longue liaison. Elle ne manqua pas d’être foudroyée, même en parvenant à conserver sa dignité, tandis que Picasso, imperturbable, poursuivit sa route sans se préoccuper du sort de celles qui avaient auparavant partagé sa vie. 
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Au final, elle n’avait été pour ce dernier qu’un jalon et au mieux une complice momentanée qui lui offrit l’occasion de produire de nouveaux chefs d’œuvre et notamment de la peindre livrée au minotaure, telle une femelle résignée se laissant séduire par la bête, le regard fixement posé vers le ciel, victime expiatoire d’un monstre à l’appètit démesuré qui n’était autre que l’ogre Picasso. 

Il la dévora comme il l’avait fait d’Olga, Marie-Thérèse et tant d’autres et elle s’immola en échange d’un morceau de célébrité. A travers sa soumission, la photographe de talent qu’elle fut n’hésita pas à passer du rôle de voyeuse à celui de la pellicule qui fixe des instants de bonheur et de désespoir ainsi qu’à celui de révélateur qui sert à les dévoiler. 
Elle accepta vraisemblablement son sort avec regret et nul ne sait comment elle se comporta dans ses ébats amoureux avec Picasso. Fut-elle femme-objet, femme fatale, femme-femme ou, lucide, joua-t-elle simplement la comédie ? 
Elle fut certainement son carburant durant toutes ces années et on ne s’étonnera pas de penser alors qu’il la consuma car il ne pouvait en être autrement.Elle vécu ainsi dans une superbe maison dans le village de "Ménerbes " dans le Vaucluse avec un trés joli jardin, Nicolas de Staël y vécu également.

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                                images.jpegDe toute manière, aucune femme n’aurait pu changer cet homme de 60 ans engoncé dans ses habitudes, cimenté par son égoïsme forcené et atteint d’ une vanité démesurée nourrie par les flatteries de tant d’admirateurs. Disparue près d’un quart de siècle après celui auquel elle se soumit, elle emporta ses secrets dans la tombe. Il reste d'elle de superbes photographies souvent méconnues et des gouaches et aquarelles .

 

 

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09:23 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (40) | Tags : photo, dora maar, art