14/01/2010
Le Poète
Puisque l'oiseau des bois voltige et chante encore
Sur la branche où ses oeufs sont brisés dans le nid ;
Puisque la fleur des champs entr'ouverte à l'aurore,
Voyant sur la pelouse une autre fleur éclore,
S'incline sans murmure et tombe avec la nuit ;
Puisqu'au fond des forêts, sous les toits de verdure,
On entend le bois mort craquer dans le sentier,
Et puisqu'en traversant l'immortelle nature,
L'homme n'a su trouver de science qui dure,
Que de marcher toujours et toujours oublier ;
Puisque, jusqu'aux rochers, tout se change en poussière
Puisque tout meurt ce soir pour revivre demain ;
Puisque c'est un engrais que le meurtre et la guerre ;
Puisque sur une tombe on voit sortir de terre
Le brin d'herbe sacré qui nous donne le pain ;
Ô Muse ! que m'importe ou la mort ou la vie ?
J'aime, et je veux pâlir ; j'aime et je veux souffrir ;
J'aime, et pour un baiser je donne mon génie ;
J'aime, et je veux sentir sur ma joue amaigrie
Ruisseler une source impossible à tarir.
J'aime, et je veux chanter la joie et la paresse,
Ma folle expérience et mes soucis d'un jour,
Et je veux raconter et répéter sans cesse
Qu'après avoir juré de vivre sans maîtresse,
J'ai fait serment de vivre et de mourir d'amour.
Dépouille devant tous l'orgueil qui te dévore,
Coeur gonflé d'amertume et qui t'es cru fermé.
Aime, et tu renaîtras ; fais-toi fleur pour éclore.
Après avoir souffert, il faut souffrir encore ;
Il faut aimer sans cesse, après avoir aimé.
- Alfred de Musset -
23:08 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : alfred de musset, poésie, amour, inspiration, humain, art
13/01/2010
Haïti
Ce soir mon coeur est haïtien.
Bouche de clartés
Ma bouche folle de systèmes
Folle d'aventures
place de balises
aux virages les plus dangereux
Ma bouche noire de misère
de salive noire
noire de nuit noire
boit son bol de clartés
Ma bouche enceinte de chansons
enceinte de couleuvres
de mon premier cri d'enfant
tient des propos
qui scient la lune en deux
Et c'est ma bouche
pleine de rumeurs
qui dit aux hommes
la peine d'un monde
qui s'ouvre les veines
- René Dépestre -
22:51 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : art, poésie, haïti, peinture, douleur, ravage, francophonie
08/01/2010
Edvard Munch
En écho à la note d'Yvan sur cette célébre toile d'Edvard Munch,"Le Cri", je me suis souvenue de cette expo que j'avais vue à Paris il y a un bail déjà et qui à l'instar de Bacon m'avait fortement impressionnée, il y avait ce Cri que Terrible qualifie de punk, propos que je trouve assez juste tant l'expression en est palpable, d'ailleurs toute la recherche de Munch est parlante direct au coeur par sa force et sa densité.
Munch s'acharne à vouloir percer les mystères de l'âme humaine à partir des images qui le hantent depuis longtemps, son univers est totalement interiorisé, la contemplation de son oeuvre, hallucinée, conduit à opérer aux tréfonds de sa conscience une recherche du souvenir.
Enfant de la capitale, Edvard Munch est le fils d'un médecin militaire profondément religieux et peu argenté. Son oncle, P.A. Munch, est un historien réputé. Si l'ouverture à la culture a pu déclencher la vocation artistique d'Edvard, son environnement familial éminemment morbide l'a sans nul doute nourrie. Jugez-en. Sa mère, pourtant de vingt ans la cadette de son mari, meurt alors qu'Edvard n'a que cinq ans. Sa soeur aînée, quinze ans à peine, est emportée par la tuberculose. Sa soeur cadette est diagnostiquée "mélancolique". Son frère Andreas sera le seul des cinq enfants à se marier... pour décéder quelques mois après la cérémonie. Il est la plus parfaite incarnation d'un expressionisme opressant dominé par une tension psychologique portée à son paroxysme. Ses thémes: sexualité, religion, mort, sa technique violente, sa palpitante humanité, tout dans son art oblige le spectateur à s'adapter à un univers très personnel, non seulement plastique mais moral. Cette spécificité d'un univers est aussi le propre d'Ensor en expo au grand Palais actuellement, avec ses masques coquillages squelettes attributs d'une vision tragi-comique de la vie. |
Proche par sa culture, de la philosophie de Schopenhauer et surtout de Nietzsche dont le pessimisme radical la profondément influencé il entreprend une série de tableaux qui traduisent ses obsessions. Le thème de la mort rode omniprésent; il exprime l'idée que l'humanité et la nature sont inexorablement unies dans le cycle de la vie, de la mort et de la renaissance. Stéphane Mallarmé voyait parmi la nuit hantée de fantômes espiégles, de rêves fantasques des jardins qui ressemblaient à ceux qu la malice des enchanteurs construisent d'un coup de baguette magique. Il est dans la pure tradition symboliste.
" Un soir, je marchais le long d'un chemin. j'étais fatigué, malade. Je me suis arrété pour regarder le fjord: le soleil se couchait et les nuages étaient rouges,comme du sang. j'ai senti passer un cri dans la nature; il m'a semblé que je pouvais entendre le cri. J'ai peint ce tableau, peint les nuages comme du véritable sang, les couleurs hurlaient."
- Edvard Munch -
Mon âme vers ton front où rêve, ô calme soeur,
Un automne jonché de taches de rousseur
Et vers le ciel errant de ton oeil angélique
Monte, comme dans un jardin mélancolique,
Fidèle, un blanc jet d'eau soupire vers l'Azur!
- Vers l'Azur attendri d'Octobre pâle et pur
Qui mire aux grands bassins sa langueur infinie
Et laisse, sur l'eau morte où la fauve agonie
Des feuilles erre au vent et creuse un froid sillon,
Se traîner le soleil jaune d'un long rayon.
- Soupir - Stéphane Mallarmé -
22:45 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : art, peinture, humain, rencontre, blog, souffrance, expression
04/01/2010
Lhasa
Je viens d'apprendre son décès, injuste, après avoir combattu pendant plus de vingt mois un cancer du sein, chienne de vie parfois crisse, sa voix m'était si familière et si touchante...
- Where do you go - Lhasa de Sela -
11:12 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : musique, art, voix, lhasa de sela, femme, chanson, humain, vie, mort
Georges de la Tour
" Un grand artiste se sert de tout ce que lui offre son temps. Mais il n'en est jamais l'esclave. L'esprit a besoin d'un choc extérieur qui mette en mouvement la sensibilité, l'imagination, les facultés créatrices. Peu importe, ou presque, d'où vient ce choc. Son rôle est, si j'ose dire, purement mécanique. Du frottement de deux silex jaillit une étincelle. Il n'y a que l'étincelle qui nous intéresse. Elle n'existerait pas sans les silex, mais elle ne leur ressemble pas."
- Paul Jamot -
Georges de La Tour est le héros le plus mystérieux de l'histoire de l'art. Peintre à succès sous Louis XIII, il tomba dans l'oubli pour renaître au XXè siècle. Né à Vic-sur-Seille le 14 mars 1593, fils de boulanger, Jean de la Tour dit "l'architecte", et de Sibylle de Crospeaux, issue également d'une famille de boulangers. Peintre débutant, il fit la rencontre des maîtres hollandais Honhorst et Terbrugghen lors d'un voyage en 1616, son mariage avec Diane de Nerf, membre d'une grande famille de Lunéville, à Vic-sur-Seille en 1617, lui permet d'entrer toute la noblesse lunévilloise. Il s'installe à Lunéville en 1620, afin d'y exercer ses activités artistiques.
A cette époque, la guerre de 30 ans vient de débuter. De la Tour est soupçonné de spéculation sur le grain. Il devient, en tout cas, l'un des bourgeois les plus riches de la ville, et déménage à Paris en 1639, par prudence, lorsque les combats se font plus violents. A son retour à Lunéville, il se présente sous le titre de "peintre particulier du Roi". Dans les faits, il a rencontré Louis XIII lors de son séjour à Paris, et lui a donné le "Saint Sébastien dans une nuit", lequel sera exposé dans la chambre du Roi. A plusieurs reprises, le Duc de la Ferté, gouverneur français de la Lorraine, exigea des peintures de Georges de la Tour, lequel demandait en échange des impôts prélevés sur une population très pauvre.
Georges de la Tour meurt le 30 janvier 1652, et tombe alors dans l'oubli. A tel point que nombre de ses oeuvres sont attribuées à d'autres artistes, tels le Nain, des Caravagesques, ou même Maurice Quentin de Latour, né plus d'un siècle plus tard. Dans les musées qui avaient le privilège d'en posséder, l'étiquette disait indifféremment Guido Reni, Saraceni, Gentileschi, pour les musées proches de l'Italie, Terbrugghen, Honthorst, pour les musées près du Nord, Zurbaran, Velasquez, pour les musées près du sud. Autrement dit, son oeuvre était complètement répandue aux azimuts de l'histoire de l'art. C'est véritablement un cas extraordinaire d'exil total, absolu.
Jusqu'à ce qu'un érudit allemand le ressuscite en 1905 en rapprochant trois toiles mystérieuses. Le feuilleton de la résurrection commence alors, doublé d'une chasse au trésor alléchante, car, peu à peu, on trouve des La Tour dans les lieux les plus fous, et aujourd'hui, on ne connaît encore qu'une quarantaine de tableaux sur les trois cents probables.
En 1915, l'historien Hermann Voss attribue deux toiles du musée de Nantes à Georges du Mesnil de La Tour.
En 1922, un historien d'art de génie, Louis Demonts, est frappé de voir dans les musées de la province française, à Nantes, Epinal et Rennes surtout, des tableaux qui, très visiblement, appartiennent à la même main.
En 1926, un collectionneur, Pierre Landry, achète Le tricheur. En le nettoyant, il trouve la signature !
En 1934 treize oeuvres de Georges de La Tour à l'Orangerie à Paris. Il est enfin reconnu et la recherche de ses œuvres perdues commence ...
" Les silhouettes sont nettes, les schémas perceptibles; La Tour les voit avec acuité et il les exagère volontiers. Il y a du géomètre en lui pour la composition, les formes et aussi l'éclairage... ces jeux lumineux , toujours arbitraires, qu'ils aient pour origine un projecteur extérieur à la scène ou un luminaire, visible ou non dans la composition, ont une fonction plastique et surtout ont pour but de mettre en valeur des détails lourds de sens...
Il peut être sonore, contrasté. Il est aussi discret, modeste, monotone, pauvre même mais harmonieux, car la Tour sent les valeurs, il aime faire chanter des tons rapprochés et les séparer par des nuances presque imperceptibles. Sa palette se réduit à quelques dominantes, qui contribuent à l'unité de production; jaune, brun, rouge et une gamme de gris et de mauves ou de violets qui servent de transition..."
- François Georges Pariset -
10:22 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art, peinture, lumière, écrits, humains, émotion
02/01/2010
virturéalité
Il est de tradition de faire un bilan de l'année qui vient de s'écouler, dans le monde des affaires c'est une obligation, on jauge ainsi le passif et l'actif les faiblesses et les points forts de l'entreprise et on projette alors sans mal l'année à venir, voir les trois suivantes, les chiffres s'expriment d'eux-mêmes, froids et distants ils me glacent mais sont souvent cruellement parlant et augure de ce qui va se passer. Avec les affects, c'est si différent beaucoup plus ténu fluctuant exaltant, ils me passionnent pour le coup davantage.
Deux Mille Neuf a été une année charnière pour moi, ici et là; ici d'abord j'ai fait des rencontres marquantes et inspirantes, une qui a changé à jamais le cours de ma vie, et d'autres qui la nourissent chaque jour par leurs richesses, leurs variétés leurs excentricités aussi, leurs authenticités surtout; je n'ai jamais ressenti aucune virtualité dans toutes ces relations entretenues au travers des mots vers proses images chansons et musiques sensibilités et réactions touchantes pour moi comme peuvent l'être celles que j'entretiens par ailleurs corps et âme dans mon journalier. La plus importante la cruciale celle de cette année et des années à venir, je le souhaite, m'a forgée m'a révélée et m'a redonnée confiance énergie espoir et goût de l'effort, une amitié profonde sincère, unique et précieuse, une vraie rencontre. Merci Black Angel. Et puis tous ces rires partagés, ces émotions interactives, ces découvertes chez les uns et les autres, tous ces liens qui se tissent et qui me donnent une viscérale envie d'en faire plus, de rencontrer converser et d'approfondir ce qui se construit au fil des notes, au fil du temps, la décennie à venir m'en donnera peut-être l'opportunité, la volonté, je l'espère. Là, dans mon quotidien beaucoup de bousculades de remises en question, de souffrances aussi dissolvées au fur et à mesure car j'ai depuis petite cette capacité à renaitre des épreuves, d'imaginaire et de rêve aussi qui sont des réalités dans lesquelles je me refugie souvent, m'engoufre, m'imprégne.
Toute cette matière ici et là m'est nécessaire me cimente me vibre, alors à défaut de bilan, il y a conscience, conscience de vivre une aventure formidable vivante créative, en cela vous m'êtes tous "chairs". Merci à vous tous et toutes. Et longue vie à nous!
19:27 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : pensées, bilan, réflexion, rencontre, blog, amitié, amour, humain, vie, échange, art
01/01/2010
La Deux Mille Dix
Je vous souhaite à tous et à toutes une année 2010 fructueuse riche merveilleuse sensuelle endiablée et tonique, rêveuse tonitruante rare précieuse aimante, amoureuse aussi, créative surtout, artistique poétique musicale enivrante foisonnante et festoyante, réelle présente amicale riante rageuse gourmande flambante étourdissante neuve humaine chaleureuse et vivante!
Et je vous embrasse. Blue
00:10 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (40) | Tags : art de vire, nouvelle année, amitié, monde, ensemble, humain, blog, vie, art
27/12/2009
pose
10:20 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : pastel, art, blog, amitié, temps, art de vivre
25/12/2009
22e souffle
" Redevenir devenu
Tout plutôt qu'avoir été
Puiser encore
A la force des images
Connaître encore
Le don d'évoquer en puissance
Le sel du monde."
- Christian Mistral, Fontes -
12:19 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : poésie, art, christian mistral, kandinski, peinture, rencontre, émotion, humain
doux réveil
À quoi penses-tu
Je pense au premier baiser que je te donnerai.
- Paul Eluard -
10:41 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art, piano, chopin, musique, poésie de la vie, humain
21/12/2009
délicatesse
- Edgar Degas -
" Une danse est un poème "
- Denis Diderot -
12:57 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : art, peinture, poésie, grâce, finesse, mouvement
18/12/2009
femmes bleues
22:12 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : sculpture, verre, art, femmes, rencontre
16/12/2009
voyage
" J'ai accompli de délicieux voyages, embarqué sur un mot."
- Honoré de Balzac -
09:25 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : pensée du moment, littérature, voyage, lecture, mots, rencontre, art
15/12/2009
street art
22:33 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : blu, street art, art, peinture, message, humain
14/12/2009
Henri Matisse
- Henri Matisse -
Une peinture personnelle et riche en couleur, unique, ce qui captive Henri Matisse et qui fait de lui un peintre à part c'est cette magie des formes et des couleurs. Peu d'artiste ont su traverser près d'un demi siècle aussi tumultueux en gardant une même ligne directrice, Matisse est l'un d'eux complètement à sa recherche picturale il ne laisse rien transparaître des deux guerres qu'il a traversé dans son oeuvre, il a pu ainsi tout à son art s'isoler des drames qui l'entourent et exprimer avec toujours plus de force, de raffinement, d'économie aussi l'émotion qui envahit l'âme dans sa profondeur.
Après un été passé à Collioure, où le soleil éclatant fait jaillir les couleurs pures sur la toile, Matisse et ses compagnons, que l’on surnomme « fauves », exposent au Salon d’Automne des œuvres qui font scandale, en particulier La Femme au chapeau.
Mais la période fauve est de courte durée dans l’œuvre du peintre : avec La Joie de vivre(1905-1906), Matisse revient peut à peu au dessin, puis atténue la vigueur de ses coloris (Luxe I, 1907). A la veille de la guerre, ses toiles atteignent à un dépouillement frôlant l’abstraction, notamment lorsqu’il explore le thème ambigu de la fenêtre (Porte-fenêtre à Collioure, 1914). Dans les années 1920-1930, installé à Nice, Matisse peint un univers intimiste et sensuel, où des motifs orientaux viennent animer ses compositions décoratives.
Jouissant d’une reconnaissance internationale, le peintre reçoit la commande des vitraux de la chapelle de Vence (1948), et ne se consacre plus qu’aux gouaches découpées, qui lui permettent d’allier peinture et sculpture (La Tristesse du roi, 1952).
Matisse aura eu une influence considérable sur l’abstraction de la seconde moitié du XXe siècle, en particulier sur un artiste tel Mark Rothko.
"On ne peut s'empêcher de vieillir, mais on peut s'empêcher de devenir vieux."
- Henri Matisse -
Matisse ne part pas en voyage, ne fait pas de randonnées, il se rend en un lieu précis dans l'espoir de trouver réponse à une question picturale. S'il va à Londres en 1898, c'est " spécialement pour voir Turner " après trois étés bretons durant lesquels il a pu se familiariser avec la peinture de plein air. S'il embarque pour Ajaccio dés son retour d'Angleterre, c'est pour peindre comme bon lui semble loin de l'école et des salons. Le voyage est pour lui une manière de recul, il rend la liberté au peintre. Quand il séjourne à St Tropez en juillet 1904, il ne renoue pas seulement avec le voyage corse, il se met une nouvelle fois à l'école du post-impressionnisme pour sortir de l'impasse des quatre années précédentes ; L'été suivant, il sera à Collioure, pour se libérer d'une méthode dont il avait expérimenté les limites et s'immerger enfin dans le paysage méditerranéen. S'il se rend en Algérie en 1906, c'est sur les pas des écrivains et des peintres, à la recherche d'un Orient qui ne cessera de l'inspirer. C'est à Munich en 1911 qu'il en aura la révélation. L'Orient de Matisse ne doit rien ou presque à celui des orientalistes.
Voilà ce qu'il dira de son voyage à Tahiti:
" Au cours de mon voyage, tout en étant fortement impressionné par ce que je voyais tous les jours, j'ai pensé à plusieurs reprises à mon travail laissé en train. Je pouvais même dire que j'y pensais constamment. En rentrant à Nice, cet été pour un mois, je repris mon tableau et j'y travaillais tous les jours. Quand on a travaillé longtemps dans le même milieu, il est utile d'arrêter à un moment donné la marche habituelle du cerveau par un voyage qui en repose certaines parties et en laisse affluer tant d'autres. Et puis cet arrêt permet un recul, par conséquent un examen du temps passé. On reprend son chemin avec plus de certitude quand la préoccupation de la partie antérieure du voyage n'ayant pas été détruite par la quantité d'impressions reçues du monde nouveau dans lequel on s'est plongé, reprend possession du cerveau."
" L'ivresse des pays comme Tahiti est possible sur le cerveau d'un homme en formation chez lequel les différentes jouissances se confondent ( c'est-à-dire quand il a senti la rondeur voluptueuse d'une tahitienne, il s'imagine que le ciel est plus clair ). Mais quand l'homme est formé, organisé, avec le cerveau ordonné, il ne fait plus ces confusions et il sait davantage d'où lui vient son euphorie, sa dilatation. "
11:01 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : peinture, henri matisse, art, émotion, voyage, tahiti, rencontre, humain
11/12/2009
Le plumitif
Le Plumitif, puisque c'est ainsi qu'il se nomme, son nom d'artiste en somme m'avait déjà touchée par ses propos et échanges chez Christian Mistral plusieurs fois d'ailleurs, il s'est ouvert un peu plus en nous menant vers son site qu'à priori il trouve "tarte" pour reprendre son mot, pas moi j'y ai trouvé des propos qui me parlent des oeuvres qui me touchent et une démarche tout à fait personnelle et singulière qui m'interpelle, voilà je le partage avec vous, j'ai choisi ces deux oeuvres en particulier et pour l'image et pour le texte, j'ai aimé d'ailleurs dans son introduction et présentation que je vous invite vivement à lire ce qu'il dit sur cette interactivité entre les mots et les images "les multiplicateurs de sens", les mots ne sont pas écrits par rapport à l'image, pas plus que l'image n'évoque les mots mais l'association des deux donne une autre dimension encore, "la première contribution de l'artiste c'est de nous révéler le monde sous un jour inédit" nous dit-il, je ne peux qu'y adhérer, une belle rencontre je dois dire...
14:44 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art, peinture, mots, pensées, recontre, humain, en vie
07/12/2009
paroles et baisers
"On a dit que la beauté est une promesse de bonheur. Inversement la possibilité du plaisir peut être un commencement de beauté."
- Marcel Proust -
09:49 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature, beauté, pensée du moment, art, peinture, humain
06/12/2009
ombres et lumières
- Antoni Taulé -
Et d'un bord à l'autre je barouette, j'oscille parfois docile et inconsciente entre elles deux me réveille un jour puissante l'autre absente en demi teinte, une porte s'ouvre une autre se referme j'avance dans la vie à coups de tangages intempestifs et d'estocades douces et subtiles, ma vie ressemble à cette sorte de chemin en ombres et lumières...
17:14 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : art, photo, peinture, rencontre, humain
05/12/2009
la beauté encore...
" Le plus grand obstacle à la vie est l'attente, qui espère demain et néglige aujourd'hui."
- Sénèque -
10:03 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : musique, brahms, émotion, beauté, art, rencontre, amitié
04/12/2009
et la beauté...
09:11 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : art, musique, émotion, beauté, rencontre, humain