27/07/2009
la substance de l'écriture
" C'est seulement en ayant fait quelque chose ou en ayant subit quelque chose qu'on apprend à voir ce que les choses sont."
17:52 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art, écriture, marguerite yourcenar, pensées
24/07/2009
Cha Cha Cha
J'ai toujours trouvé à cette femme une classe folle, ce regard et ce sourire éblouissant, ce corps de divine, depuis que j'ai dix ans je l'admire et pourtant cela peut paraître bien désuet, mais si moderne et si avantgardiste dans l'expression la manière de vivre et de se revendiquer. Une grande dame.
14:08 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : musique, art, danse, femme d'exception, humain
22/07/2009
Juan Gris
Né à Madrid, José Victoriano Carmelo Carlos González-Pérez, dit Juan Gris, y entame des études d’ingénieur, qu’il abandonne en 1904 pour se consacrer à la peinture. Il se détourne rapidement du style Art nouveau qui prévaut alors pour se tourner vers celui de son compatriote Pablo Picasso, qu’il rejoint à Paris, dans la colonie d’artistes du Bateau-Lavoir, dans le quartier de Montmartre. Il devient l’ami de Georges Braque, Henri Matisse, Amedeo Modigliani et Fernand Léger.
Il réalise alors des dessins satiriques pour les journaux L’Assiette au beurre et Charivari, et ne se consacre pleinement à la peinture qu’en 1912. Il expose cette même année au Salon des Indépendants l’Hommage à Picasso, qui le révèle au public par son interprétation très personnelle du cubisme.
Grâce à un contrat d’exclusivité signé avec le marchand d’art Daniel-Henry Kahnweiler, Gris obtient un statut confortable et peut se consacrer librement à ses recherches. Ainsi incorpore-t-il des bandes de papier ou des morceaux de miroir collés sur ses toiles. Puis il passe à partir du 1914 à un cubisme plus synthétique, donnant une vision simultanée des différents aspects des objets. Il réalise en 1922 des costumes et des décors pour les Ballets russes de Sergueï Diaghilev.
Dès 1920 son état de santé se dégrade, mais il parvient à mettre en ordre ses théories artistiques dans plusieurs conférences et articles, notamment dans Des Possibilités de la peinture (1924), conférence donnée à la Sorbonne. Il meurt en 1927 à l’âge de quarante ans.
Le Cubisme est sans doute le mouvement le plus décisif de l’histoire de l’art moderne. Héritant des recherches de Cézanne sur la création d’un espace pictural qui ne soit plus une simple imitation du réel, et des arts primitifs qui remettent en cause la tradition occidentale, le Cubisme bouleverse la notion de représentation dans l’art. Comme le dit John Golding, historien de l’art et spécialiste de ce mouvement, « le cubisme est un langage pictural absolument original, une façon d’aborder le monde totalement neuve, et une théorie esthétique conceptualisée. On comprend qu’il ait pu imprimer une nouvelle direction à toute la peinture moderne ».
Le Cubisme comprend plusieurs étapes. Les protagonistes du mouvement conduisent d’abord une recherche qui pose la question de l’unité de la toile et du traitement des volumes en deux dimensions. Cette première phase du Cubisme, nommée Cubisme cézannien, se situe entre 1908 et 1910. Une fois conquise l’autonomie du tableau, la question de l’espace se précise, pour devenir une sorte de déconstruction du processus perceptif. Cette étape appelée Cubisme analytique se poursuit jusqu’en 1912. Enfin, après avoir frôlé l’abstraction et l’hermétisme, les artistes réintroduisent des signes de lisibilité dans l’espace de la toile, des éléments issus du quotidien, des papiers et objets collés, orientant ainsi le Cubisme vers une réflexion esthétique sur les différents niveaux de référence au réel. Cette dernière étape a été baptisée Cubisme synthétique.
Les deux premières phases sont menées par Georges Braque et Pablo Picasso qui, voisins à Montmartre dans les ateliers du Bateau-Lavoir, travaillent en étroite collaboration. Ils sont rejoints par Juan Gris en 1911 et le sculpteur Henri Laurens en 1915.
Le Cubisme influence aussi la jeune génération de peintres des années dix. Robert Delaunay, Fernand Léger, Albert Gleizes, les frères Duchamp (Raymond Duchamp-Villon, Jacques Villon, Marcel Duchamp) y prennent une impulsion qui les conduira à de grandes découvertes.
Enfin l’influence du Cubisme se fait sentir dans toute l’Europe, débouchant aussi bien sur les ready-made que sur la peinture abstraite. L’abstraction de Piet Mondrian, le Constructivisme russe, le Suprématisme de Kasimir Malevitch, et même le Futurisme, qui sera en rivalité avec leCubisme, tous sont redevables des innovations originairement mises en place par Braque et Picasso.
Une façon neuve d'aborder le monde.
21:48 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : peinture, art, cubisme, humain
20/07/2009
autrement
16:45 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : art, danse, expression, humain
18/07/2009
animale
06:38 Publié dans danse | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : art, danse, humain
12/07/2009
regards de femmes
22:59 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : femme, cinema, art, rencontre
06/07/2009
Egon Schiele
Ses premiers travaux s'inspirent de l'impressionisme, mais très vite il est attiré par la Sécession Viennoise. Son travail est dés lors très influencé par les recherches de Klimt, ainsi que Van Gogh, Hodler et George Minne qui jouent un rôle essentieel dans l'évolution et la construction de son style. Il peint des portraits, notamment sa soeur qu'il représente sur un fond vide, monochrome et uniforme, l'une des caractéristiques de son oeuvre.
Dans son oeuvre le nu occupe une place très importante, il est fasciné par le corps humain, sa précarité et les pulsions dont il est l'objet. Le corps de la femme l'inspire.
L'originalité totale d'Egon Schiele est finalement qu'il fait du corps humain un puissant support de l'expressivité. Il peint un grand nombre de nus expressifs. En 1912, à la suite d'une condamnation pour distribution de dessins immoraux, il se voit confisquer quelques-uns de ses dessins érotiques et fait trois jours de prison. Son sentiment d'injustice et de révolte grandit, il réalise un certain nombre de dessins érotiques plus provoquants encore.
Il quitte sa compagne en 1915 et épouse la même année Edith Harms, il est mobilisé peu après à Prague. Son art semble devenir plus équilibré, les thèmes ne sont plus les mêmes, les corps moins torturés. En 1918 il peint un tableau intitulé La Famille qui caractérise cette évolution.Quelques mois plus tard sa femme meurt de la grippe espagnole et lui-même succombe trois jours plus tard le 31 Octobre 1918.
09:55 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : art, peinture, egon schiele, rencontre
dormir nue
J'aime dormir nue à la fraîche, dépouillée en contact direct avec l'air et le dehors en respir tout pores ouverts communiant ainsi avec Dame nature. J'aime sentir les éléments, plonger à corps perdu dans la rivière sentir l'eau glisser sur ma peau la matière liquide sur mes muscles humer ma chair frissonner, originelle.
J'aime dormir nue le corps abandonné détendue sans entrave insouciante et insoucieuse libre sereine.
Je m'aime female.
05:06 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : land art, photo, art, vie, humain
02/07/2009
jazz en direct
Constance nous le rappelle dans son beau billet, le festival de Montreux commence. Cette année je ne pourrais m'y rendre, et pourtant c'est vraiment à voir et entendre, le lieu d'abord, et puis les artistes qui passent, toujours variés et de qualité, et cette année Steely Dan en est, entre autre...
Et puis à partir du 18 Juillet, celui des jardins de Cimiez à Nice, Claudio nous en parlera peut-être! Là aussi c'est magique, ces concerts donnés en plein air au milieu de la végétation et des étoiles, j'y avais vu il y a plus de 20 ans maintenant, Gato Barbieri, envoûtant...
La puissance du sax, au milieu de la nuit, vraiment un grand moment ... Là, le programme est riche encore cette année, sans doute qu'entre Chick Corea, Youssou N'Dour, Charles Lloyd ou Sonny Rollins, j'aurais bien du mal à choisir!
Bon, My One and Only Love, incontournable.
J'ai un faible pour le sax, j'avoue, pas seulement mais prononcé! Mais finir cette note avec Youssou N'Dour est un régal, ici en duo avec Neneh Cherry.
23:47 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : jazz, festival, voyage, art
01/07/2009
Christo
Christo et Jeanne-Claude, communément Christo, est le nom d'artiste sous lequel est connue l'œuvre commune de Christo Vladimiroff Javacheff (né le 13 juin 1935 à Gabrovo en Bulgarie) et de Jeanne-Claude Denat de Guillebon (née également le 13 juin 1935 à Casablanca)
Ce couple d'artistes contemporains (qui emballe la géographie et l'histoire) s'est rendu célèbre par ses objets empaquetés. Naturalisés américains, ils vivent à New York dans le quartier de SoHo.
Leur travail consiste à emballer de tissus un lieu, un paysage ou un monument, de manière éphémère ou durable. Ce qu'on appelle le Land Art. Ces projets monumentaux et de longue haleine ont pour vocation de donner une autre identité au lieu et donc de changer le regard du public. Leur objectif est d'ammener le public à l'art, le surprendre et l'impressionner. Ces oeuvres que l'on ne peut pas acheter, ni même posséder, parlent de liberté selon Christo. Elles s'inscrivent en écho aux phénomènes de société contemporains, comme la consommation, le marchandage ou la médiatisation.
09:24 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : land art, art, monde, regard
27/06/2009
En réponse à Laure K.
" Quel est ton rapport, toi, avec la matière peinture?" LK
Et bien Laure, pour tout te dire, elle m'attire et ce depuis longtemps, elle exerce sur moi une sorte de fascination et un désir fou. Je dois dire que la réponse de Christian Mistral m'a étonnamment frappée , " elle en mange ", parce que oui, j'ai un réel appétit et j'aime cette matière qui me semble si vivante et si onctueuse violente à la fois et riche en émotion possible à exprimer, et puis j'aime toucher pétrir mélanger malaxer, j'aime la couleur les couleurs, j'aimerais peindre des formats immenses abstraits physiques insensés, mais je suis aussi extêmement attirée par la sculpture, pierre ou métal, le bois aussi. Je repense à cet ami, qui m'a montré tout récemment des racines d'arbre d'une beauté à couper le souffle, j'étais subjuguée et j'y voyais déjà , comment dire, souvent ça m'arrive et je ne vais pas au bout, sans doute par manque de confiance ou de courage, je ne sais pas, mais j'y voyais la forme finale, ce que j'en ferais, et je dois dire que c'était une satisfaction intime intense. Je ne sais pas si cela répond à ta question pertinente mais je ne me suis pas encore permise de franchir le rubicond, suis encore sürement tellement sous l'énorme effet de tous ces artistes que j'admire par ce qu'ils m'ont tous apportés, et par la qualité de leurs démarches. La peinture, la sculpture, la poésie, la littérature, la musique sont pour moi essentielles à la vie, à la mienne, j'ai tant appris d'elles, et de tous ceux qui en sont les créateurs que peut-être par pudeur, je n'ose pas m'aventurer, mais je vieillis, alors je crois bien que cela va me libérer, aussi paradoxal que cela puisse paraître...
La toile est une oeuvre d'Arman, Tubes.
22:06 Publié dans réflexion | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : réponse, humain, pensée, art
Odalisque
Alanguie et attentive, elle attendait. La chaleur était écrasante, suffoquante, noire, alors elle faisait comme à son habitude le moins de gestes possibles, juste un peu d'air d'éventail . Elle avait depuis longtemps ces fesses présentes et douces , cette taille marquée et les seins nourriciers, les cheveux blond vénitien et le regard bleu et intense. Elle ne se pensait pas vraiment belle mais savait qu'elle avait un certain charme du en partie aussi à sa voix caressante et basse.
Elle l'attendait, il viendrait la prendre férocement, puis avec plus de tendresse l'envelopperait de ses bras puissants avant de s'endormir en elle alors elle pourrait s'assoupir dans leurs silences confondus, le corps repu et l'âme apaisée.
09:04 | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : prose, état d'âme, art, écriture
25/06/2009
Balthus
Balthus manifeste une indépendance qui l'opposera toujours au surréalisme qu'il considéra toujours comme une faillite de l'art. Résolument figuratif, ses tableaux au fil des années représentent plus volontiers des scènes à la fois intimistes, insolites et érotiques, dans lesquelles des jeunes filles évoluent dans cette absence constante repliée sur soi, et une pensée à la proie du rêve, du cauchemar ou de l'inconscient.
En 1956, le Museum d'Art Moderne de New York organise une rétrospective de son oeuvre qui lui permet d'être dès lors totalement reconnu en opposition avec le développement de la peinture abstraite.
Considéré à cette époque comme l'un des plus grands peintres réalistes de son temps, il prend la direction de la ville Medicis à Rome, en 1971 par le souhait de son ami, le ministre André Malraux, et ce jusqu'en 1977. C'est alors qu'il se retire en Suisse pour continuer à peindre. La réputation de Balthus va dés lors grandissant à partir de 1984, et il est l'un des rares artistes à avoir été exposé au Louvre de son vivant. Décédé dans son chalet de la Rossinière le 18 février 2001, il laisse derrière lui une oeuvre totalement singulière de plus de 350 peintures connues à ce jour, de plus d'un millier de dessins et d'une cinquantaine de carnets de croquis.
05:45 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : peinture, art, humain
23/06/2009
une minute trente de poésie ...
19:50 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : théâtre, poésie, humain, art
22/06/2009
c'est l'été...
12:43 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : peinture, monet, art, voyage
11/06/2009
Sauvages
"Je ne connais pas d'écrivains qui ne vivent pas dans le conflit, dans le combat, dans le désir. Oui, le désir. Je pense que le mot désir résume presque tout. Au fond, ce que je recherche dans la littérature, c'est l'énergie vitale."
- Louis Hamelin -
La première fois que j'ai entendu parler de Louis Hamelin, c'est conjointement Christian Mistral et Sandra Gordon qui me l'on chaleureusement recommandé, lors d'une discussion chez Yvan le Terrible, il me semble. "La rage", pas disponible à la librairie québécoise à Paris, j'ai lu alors "Sauvages", là c'est chez Venise que Stéphane Ranger en a parlé, dans ces livres préférés il mettait en tête Mistral et Hamelin, confiance établie. Une belle rencontre.
"Poètes qui se meurent de désir, débroussailleurs qui ont vu l'ours, informaticien pris entre deux feux : qu'ils soient indiens ou écrivains, les personnages qui traversent ces dix histoires sont aux prises avec la complexité d'un monde qui n'est que le pâle reflet des beautés réfugiées dans la mémoire. Ils ont des désirs simples ou compliqués, de l'amour à revendre, l'art de se mettre les pieds dans les plats. Naïfs ou rusés, passionnément inadaptés, ils oscillent entre la secrète nostalgie d'une vie libre et les besoins de la tendresse. Dans leur imagination s'empilent les cadavres de loups et les filles de Toronto. La solitude est leur lot commun, ils mordent dans le gras de l'avenir, se promènent de couples embryonnaires en mirages familiaux. Sans cesse, leur tristesse s'alimente à leur joie. Ils sont, en d'autres mots, des vivants bien ordinaires et terribles."
Louis Hamelin écrit cash, avec les tripes un langage poétique et charnel qui donne le vertige des histoires tristes et drôles à la fois, pathétiques, humaines. C'est abouti et vivant, une cadence et un vocabulaire riche qui vous traverse et qui touche profond. Et puis une manière bien personelle de décrire les lieux et les ambiances, on en ressent l'odeur, la couleur, le son. Une écriture comme une musique, on est pris dans un rythme qui sonne comme une dentelle d'histoires sombres et déchirantes d'individus en quête de liberté, beaux et stoïques avec une sorte de violence contenue, en quête de tendresse tout en ayant peur de l'amour, sauvages.
09:44 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : littérature, québec, christian mistral, art
03/06/2009
firmament
01:10 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : poésie, érotisme, peinture, art, photo sylvaine vaucher
02/06/2009
Chaïm Soutine
Peu expansif, introverti et secret, Chaïm Soutine n’a tenu aucun journal et n’a laissé que peu de lettres. Les photographies le représentant sont rares. Le peu que nous sachions de lui provient de ceux qui l’ont côtoyé et des femmes qui ont partagé sa vie. "Soutine resta une énigme impossible à déchiffrer jusqu’à la fin. Ses toiles sont les seules clefs véritables qui ouvrent la voie de cet homme déroutant."Un génie sauvage et désespéré, un artiste génial, scrutateur des âmes et de l'esprit; la matière de sa peinture est dense, charnelle et visuelle.
Chaïm Soutine naît dans une famille juive orthodoxe d’origine lituanienne de Smilovitch, un shtetl de quatre cents habitants en Biélorussie. Les conditions de vie étant pénibles pour les Juifs sous l’empire russe, il y passe une enfance pauvre, dans les traditions et les principes religieux du Talmud. Son père gagne sa vie comme raccommodeur chez un tailleur. Chaïm (héb. « vie ») est le dixième d’onze enfants. Timide, il se livre peu. Le jeune garçon préfère dessiner au détriment de ses études, souvent des portraits de personnes croisées ou côtoyées. La tradition rabbinique étant très hostile à la représentation de l’homme, le jeune homme est souvent puni. En 1902, il part travailler comme apprenti chez son beau-frère, tailleur à Minsk. Là-bas, à partir de 1907, il prend des cours de dessin avec un ami qui partage la même passion, Michel Kikoine.
"Il n'assimilera jamais la vie ni les mœurs de la capitale, pas plus d'ailleurs qu'il n'avait pu s'acclimater à celles de l'humble village de sa Russie natale où, dixième enfant d'une pauvre famille qui en comptera onze, il s'était refusé à devenir tailleur d'habits comme son père. Pour l'instant toutefois, il vit dans cette misérable Ruche qui a pour voisins immédiats les abattoirs de Vaugirard. Au café proche de son atelier, il a contracté d'invraisemblables relations parmi les bouchers et les tueurs des abattoirs, qui y viennent consommer sous des blouses sanguinolentes ceinturées de l'arsenal de leurs terrifiants couteaux.
Soutine partage avec ses compatriotes le goût des couleurs hautes de ton et d'intensité. Mais, chez lui, la couleur prendra le plus souvent des nuances assourdies. Les verts, les bleus, les jaunes ou les rouges de la palette de son compatriote Chagall sont toujours éclatants, les siens deviennent verdâtres, bleuâtres, jaunâtres ou rougeâtres, sans perdre pour cela de leur intensité convulsive et rageuse. La fréquentation des tueurs de Vaugirard lui inspire volontiers des sujets de bêtes égorgées ou de quartiers de viande pourvus des couleurs de la pourriture. Ses figures, ses paysages, à leur tour, se pareront, Si l'on peut dire, de toutes les boues colorées de la décomposition. Et l'on songe à ces macabres statues des XVe et XVIe siècles qui représentent des squelettes où subsistent quelques lambeaux de chair que fouillent des vers, ou encore aux terrifiants évêques verdâtres dans leurs cercueils ouverts que représente le Triomphe de la Mort, au Campo Santo de Pise.
La vie tout intérieure de Soutine poursuit le cours désordonné d'un rêve de primitif dont il cherche en vain à déterminer le sens. Il aura beau lire, au hasard, les livres les plus divers et les plus contradictoires, depuis la Bible jusqu'aux romans populaires les plus vulgaires en passant par les ouvrages des philosophes et des poètes, il aura beau s'efforcer de pénétrer les secrets des maîtres du passé, de Rembrandt à Cézanne, il ne parviendra jamais à rencontrer, dans toutes les manifestations intellectuelles auxquelles il tentera de s'initier, des échos susceptibles de l'éclairer sur un comportement interne et sur une compréhension des choses qu'il semble subir et au développement desquelles il assiste, pour ainsi dire, comme un étranger. Peut-être aura-t-il souffert d'une sorte d'amour jamais partagé.
Même s'il se passionne un temps pour Rembrandt, il ne lui arrivera jamais d'éprouver l'effet de l'intime satisfaction qu'avait ressentie son ami Chagall qui, après avoir intensément interrogé le vieux maître, avait pu s'écrier, transporté de joie: " Rembrandt m'aime!
Les conditions si spécifiques de l'art de Soutine donnent à entendre combien il serait difficile de considérer l'Expressionnisme autrement que comme un ensemble de tendances particulières puisque le cas du grand artiste demeure unique. Chez Soutine, qui restera toujours imperméable à toute théorie artistique, on relèvera surtout cet attachement irréductible à un goût de la mort ou du néant qui l'incitera à déformer, avec une amère joie sadique, tous les sujets que son pinceau a rencontrés. En effet sa technique sera fonction de ce que lui dicteront ses sentiments. Dire ce qu'il a à dire, et par n'importe quel moyen, sera son unique loi. Il sacrifiera toujours le côté plastique à son état émotionnel. Et encore ce ne sera même pas un sacrifice. Tout le long de sa dramatique existence, il ne fera que crier sa triste complainte avec ce sens bouleversant du pathétique que l'on trouve à l'écoute de quelque admirable Negro spiritual magnifiquement chanté par un nègre à la voix éraillée."
10:02 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : art, peinture, humain, art de vivre
22/05/2009
Van Gogh
Van Gogh, né le 30 mars 1853 à Groot-Zundert, dans le Brabant septentrional, était le fils d'un pasteur protestant. Dès l'enfance, il fit preuve d'un tempérament lunatique et agité qui devait, tout au long de sa vie, contrarier ses projets. À partir de 1869, il devint commis dans une galerie d'art mais, passionné par la lecture de la Bible, il négligea son travail et dut finalement l'abandonner en 1876. Après avoir été prédicateur dans un faubourg ouvrier de Londres, il entreprit des études de théologie à Amsterdam, mais consacrait néanmoins beaucoup de temps à dessiner. En 1878, il s'installa dans la région minière du Borinage où il décida d'évangéliser les pauvres dont il partageait les conditions de vie extrêmement précaires. C'est là, au début des années 1880, que Van Gogh peignit ses premières toiles. Elles représentent des natures mortes ou, comme les célèbres Mangeurs de pommes de terre (1885, Rijksmuseum Vincent Van Gogh, Amsterdam), les paysans et les gens simples qu'il rencontrait. Sombres et presque monochromes, ces oeuvres expriment avec rudesse la pauvreté et la misère de ces mineurs auxquels Van Gogh s'attacha avec une ferveur et une exaltation exacerbées. En 1886, Van Gogh s'installa à Paris et vécut avec son frère Théo qui dirigeait une petite galerie de tableaux. Il fit rapidement connaissance des jeunes peintres qui animaient les mouvements artistiques les plus innovants. Influencé par l'oeuvre des impressionnistes et par celui d'artistes japonais tels Hiroshige et Hokusai, le style de Van Gogh évolua sensiblement à cette époque. Les couleurs s'éclaircirent, les touches de pinceau, qui furent apposées suivant une technique plus étudiée, suivaient souvent la forme de l'objet représenté. Dès 1888, il adopta des teintes franches et brillantes, présentes dans les tableaux de ses amis français. En février 1888, Van Gogh quitta Paris pour le Sud de la France où, sous le soleil de Provence, il peignit des paysages et des scènes de genre de la vie méridionale. L'artiste, installé à Arles, commença à employer des touches courbes, tourbillonnantes et des couleurs pures : le jaune, le vert et le bleu en particulier. Cette technique, si spécifique à l'oeuvre de Van Gogh, apparaît dans les célèbres toiles représentant sa Chambre à coucher (1888, Rijksmuseum Vincent Van Gogh, Amsterdam), et la Nuit étoilée (1889, musée d'Art moderne, New York). Tout phénomène visible, peint ou dessiné par Van Gogh, semble être doté d'une vitalité physique et spirituelle. Dans son enthousiasme, il persuada Paul Gauguin, qu'il avait rencontré à Paris, de le rejoindre. Après moins de deux mois de travail commun, leur relation se détériora gravement et s'acheva par une dispute célèbre au cours de laquelle Van Gogh menaça Gauguin avec un rasoir. La même nuit, Van Gogh se trancha une oreille. Quelques mois plus tard, il entra de plein gré à l'asile de Saint-Rémy-de-Provence où il peignit avec acharnement. De cette période date un grand nombre de chefs-d'oeuvre, dont les Blés jaunes (1889, National Gallery, Londres). En mai 1890, l'artiste quitta le Midi et rejoignit son frère Théo à Paris. Il s'installa non loin de là, à Auvers-sur-Oise, près de la maison du docteur Gachet qui admirait et soutenait déjà plusieurs peintres impressionnistes, et dont Van Gogh fit le portrait. L'artiste travaillait avec ardeur. Pourtant, le 27 juillet 1890, il se tira un coup de revolver et décéda deux jours plus tard. Les sept cents lettres que Van Gogh écrivit à son frère Théo (publiées en 1911, traduites en français en 1960) constituent un témoignage unique de la vie d'un artiste, et une précieuse documentation concernant une uvre particulièrement fertile : environ sept cent cinquante tableaux et mille six cents dessins. Le peintre français Chaïm Soutine, ainsi que les peintres allemands Oskar Kokoschka, Ernst Ludwig Kirchner et Emil Nolde, doivent plus à Van Gogh qu'à aucune autre source d'inspiration. En 1973, le Rijksmuseum Vincent Van Gogh, conservant plus de mille tableaux, esquisses et lettres, a été ouvert à Amsterdam.
«N'oublions pas que les petites émotions sont les grands capitaines de nos vies et qu'à celles-là nous y obéissons sans le savoir.»
En plus de son oeuvre de peintre, et sa grande générosité, il laisse avec les lettres à son frère Théo, un témoignage humain et sensible de grande beauté. personnellement j'ai vraiment été touchée par ces écrits , différemment mais presque autant que par sa peinture, son bleu, sa lumière ... «Il faut commencer par éprouver ce qu'on veut exprimer.» - Vincent Van Gogh -
" L'orageuse lumière de la peinture de Van Gogh commence ses récitations sombres à l'heure même où on a cessé de la voir. Rien que peintre, Van Gogh, et pas plus, pas de philosophie, de mystique, de rite, de physcurgie, ou de liturgie, pas d'histoire, de littérature ou de poésie, ces tournesls d'or bronzés sont peints: ils sont peints comme des tournesols et rien de plus, mais pour comprendre un tournesol en nature, il faut maintenant en revenir à Van Gogh, de même que pour comprendre un orage en nature, en plaine nature, on ne pourra plus ne pas en revenir à Van Gogh. Je crois que Gauguin pensait que l'artiste doit rechercher le symbole, le mythe, agrandir les choses de la vie jusqu'au mythe, alors que Van Gogh pensait qu'il faut savoir déduire le mythe des choses les plus terre-à-terre de la vie. En quoi je pense , moi, qu'il avait foutrement raison. Car la réalité est terriblement supérieure à toute histoire, à toute fable, à toute divinité, à toute surréalité." - Antonin Artaud -
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18:15 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : peinture, art, art de vivre
16/05/2009
littérature
" Je crois en l'art bien plus qu'en l'or
Même si l'or dure, l'art est plus fort."
- Christian Mistral - Vacuum -
09:09 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : christian mistral, littérature, art