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20/03/2010

quiz

 

 

19/03/2010

arbres

Photo de Mc Doodle.

 

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" La forêt raconte la vie des arbres en images simultanées. Les jeunes pousses voisinent avec les spécimens adultes et les troncs vieillissants. Le sol est jonché de bois pourris. De leur substance se forme le terreau où germent les nouvelles graines. La forêt nous enseigne à regarder la vie sous son angle dynamique. À en avoir une perception d'ensemble intégrée dans la durée du monde."

- Hubert Reeves -

 

 

17/03/2010

dentelle de fer

 Vue chez Menfin.

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"J'aime travailler comme avocat du diable visuel, en utilisant la contradiction comme un véhicule pour trouver mon chemin vers une image d'empathie" 

- Cal Lane -

 

10/03/2010

Paul Rebeyrolle

 

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« Si on a l'amour de la nature et des gens, cela peut aller jusqu'à la violence »

- Paul Rebeyrolle -

 

aRebe.jpgDisparu en 2005, Paul Rebeyrolle est l’auteur d’une œuvre puissante, habitée. Né dans le Limousin il est atteint dans son plus jeune âge d'une maladie osseuse qui l'oblige à l'immobilité et passe son enfance et son adolescence à dessiner. En 1944 il part pour Paris par " le premier train de la Libération", il sait déjà qu'il veut devenir peintre: il prend des cours à la grande Chaumière et se lance à la découverte de la peinture contemporaine notamment Picasso et Soutine et également les classiques du Louvre dont Rubens et Rembrandt qui le marquent profondément. Homme de liberté et d'indépendance, il se forme seul.

 

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Il témoigne, fait des constats sur la société… Coexistances (1969), parle de la guerre froide, Monétarisme (1999) , des excès du consumérisme, La carpe et le lapin (2003), des manipulations génétiques… Il ne cesse d’interroger les conditions de vie des individus, de manière expressive. Il fait corps avec le tableau, il y pénètre complètement. À l’aide de peinture à l’huile, pigments encollés, tissus, objets, il nous donne sa vision du monde. Il travaille sur de grandes toiles, à plat, fait corps avec l’œuvre, à la manière d’un rite, d’une danse (on peut d’ailleurs penser au travail de Pollock dans cette idée de gestuelle, de fusion avec la toile). Puis il offre au spectateur, ses « toiles de colère ». On ressent comme un coup de poing d'ailleurs la première fois que l'on voit ses toiles, percutantes et difficiles.

 

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Son oeuvre est marqué par la rage, la révolte, la violence et renvoie à toutes les souffrances, les interrogations du monde.

 

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" Je me demande si je ne pense pas autant à la vie et aux conditions de vie des individus qu'à la peinture."

- Paul Rebeyrolle -

 

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10:09 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art, peinture, rencontre, humain

09/03/2010

créativité

 

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" Impara l'arte e mettila da parte "

 

On ne peut pas être créatif sans apprendre ce que savent les autres, mais on ne devient pas créatif sans rejeter ce savoir (ou une partie de ce savoir), pour trouver mieux.

- Mihaly Csikszentmihalyi -

 

 

 

08/03/2010

8 mars

 

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Je trouve cela dommage qu'il faille une journée dite "de la femme" pour prendre conscience de leurs existences leurs desideratas, leurs pouvoirs leurs faiblesses et leurs qualités. Bon nombre d'entre elles sont encore placées sous silence maltraitées voir reconnues comme quantité négligeable, d'autres sans doute aussi nombreuses se bagarrent au quotidien pour faire entendre leurs droits et admettre leur valeur. Je suis une femme également en relation avec beaucoup d'autres de toutes sortes jeunes et moins jeunes, sveltes avenantes vieillissantes ménauposées, chefs d'entreprises artistes avocates infirmières institutrices, présidente d'un parti politique, actrices poètes musiciennes, pédiatres chercheuses professeurs agrégées notaires journalistes chanteuses d'opéra, hôtesses d'accueil, de l'air, confirmées, éleveuses de chevaux, financières, mannequins, photographes, coloristes, en quête d'emploi, souvent aussi mères de famille voir grand-mères, en couple, divorcées une à trois fois, veuves, ayant eu un ou plusieurs amants ou pire n'ayant jamais eu accès au plaisir, beaucoup qui passent ainsi avec leurs histoires leur lourde valise chargée d'espoirs de souffrances et de renoncements. Toutes ont en commun cette soif de liberté et cet appétit de reconnaissance pour ce qu'elles sont et pour ce qu'elles peuvent apporter en tant que femme, en tant qu'être humain. Alors même si je trouve ce 8 mars insultant dans un sens, je lui trouve un intérêt dans l'autre. La femme a son rôle à jouer et son chemin à faire pour une société meilleure et plus humaine, qu'on se le rappelle une fois l'an plus médiatiquement n'empêche pas d'oeuvrer chaque jour en ce sens.

 

 

04/03/2010

cinq sens

 

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" Rien n'existe dans notre intelligence qui n'ait d'abord été dans nos sens."

- Démocrite -

 

 

 

01/03/2010

Georges Seurat

 

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"L'art, c'est l'harmonie. L'harmonie c'est l'analogie des contraires, l'analogie des semblables, de ton, de teinte, de ligne… "

- Georges Seurat -

 

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download.blog.jpegGeorges Seurat naît le 2 décembre 1859 à Paris, dans un milieu bourgeois. Son père, un fonctionnaire, est un homme solitaire, un caractère dont hérite son fils. En 1877, il s'inscrit aux Beaux-Arts. Au cours de sa brève existence,ce peintre cérébral , cultivé, sophistiqué, dépasse avec détermination l’immédiateté “romantique” de la peinture impressionniste pour élaborer une méthode picturale fondée sur des lois scientifique précises et révolutionner le concept même de l’art figuratif. Son problème étant de trouver un lien entre l’art et la science et, plus précisément, entre la peinture, la physiologie et la psychologie de la perfection. La théorie de la peinture de Seurat se fonde sur l’optique ou encore appelé le « pointillisme ». En effet, la lumière résulte de la combinaison de plusieurs couleurs, un ensemble de points colorés juxtaposés qui, a une certaine distance, recomposent l’unité de ton et rend la vibration lumineuse avec d’avantage d’exactitude.

 

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Il commence par s’inspirer de Manet, Monet, Renoir, Pissarro et sera très influencé par Rembrandt, Francisco Goya et Pierre Puvis de Chavannes, ainsi que par Ingres, dont son professeur, Henri Lehmann avait été un disciple. Ses études sont interrompues par son service militaire qu'il effectue à Brest, où il réalise de nombreuses esquisses de bateaux, de plages et de la mer.
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Dessinant beaucoup, Seurat étudie dans ses œuvres graphiques veloutées les volumes, les jeux d’éclairage, alliant à la force des lignes la sensibilité des ombres : son dessin évolue alors plus vite que sa peinture.

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Un dimanche à la Grande Jatte (1886) signale l’aboutissement de ses recherches et répond à des préceptes rigoureux : chaque personnage pensé en fonction de l’ensemble ; technique de la « division » fondée sur l’emploi de couleurs juxtaposées selon la théorie du contraste simultané ; opposition entre les formes géométrisées et les surfaces colorées ; utilisation du nombre d’or pour construire la perspective.
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Peintre théoricien, « réunissant la pratique à l’idée et l’inconsciente fantaisie à l’effort réfléchi », Seurat influence fauves, cubistes, expressionnistes et futuristes, jusqu’aux artistes du Bauhaus… Son oeuvre, réalisée sur moins de dix années de peinture représente effectivement une énorme somme de travail, compte tenu de sa méthode quasi scientifique à l'opposé de la spontanéité impressionniste, avec ses multiples dessins et "croquetons" préliminaires et sa technique bien personnelle, il fut incontestablement à l'origine d'une importante révolution en peinture et on peut se poser la question de savoir où cela l'aurait conduit s'il avait vécu plus longtemps. Il meurt précocement et subitement en 1891, à l'âge de 31 ans pendant l'exposition du huitième salons des indépendants où fut présenté sa dernière toile "Le cirque" partiellement inachevée.

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27/02/2010

Lendemain de fête d'un vieux maître soufi...

 

Mon ami et poète Jalel El Gharbi vient de sortir aux éditions du cygne le receuil de pensées de son vieux maître soufi maintes fois rencontré au cours de mes nombreuses et quotidiennes visites sur son blog, je vous invite d'ailleurs à lire ce qu'en écrit Guilio-Enrico Pisani dans Zeitung Lëtzebuerger Vollek, ma commande passée j'attend avec douce impatience de me délecter des inflexions mystiques et poètiques sorties de l'âme et du coeur de celui qui souvent m'enchante de sa délicatesse et de sa profonde humanité.

13:16 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : livre, poésie, rencontre, blog, art, humain

26/02/2010

La marche à l'amour

 En écho à la note de GeeBee et parce que j'aime beaucoup...

Tu as les yeux pers des champs de rosées
tu as des yeux d'aventure et d'années-lumière
la douceur du fond des brises au mois de mai
dans les accompagnements de ma vie en friche
avec cette chaleur d'oiseau à ton corps craintif
moi qui suis charpente et beaucoup de fardoches
moi je fonce à vive allure et entêté d'avenir
la tête en bas comme un bison dans son destin
la blancheur des nénuphars s'élève jusqu'à ton cou
pour la conjuration de mes manitous maléfiques
moi qui ai des yeux où ciel et mer s'influencent
pour la réverbération de ta mort lointaine
avec cette tache errante de chevreuil que tu as 
tu viendras tout ensoleillée d'existence
la bouche envahie par la fraîcheur des herbes
le corps mûri par les jardins oubliés
où tes seins sont devenus des envoûtements
tu te lèves, tu es l'aube dans mes bras
où tu changes comme les saisons
je te prendrai marcheur d'un pays d'haleine
à bout de misères et à bout de démesures
je veux te faire aimer la vie notre vie
t'aimer fou de racines à feuilles et grave
de jour en jour à travers nuits et gués
de moellons nos vertus silencieuses
je finirai bien par te rencontrer quelque part
bon dieu!
et contre tout ce qui me rend absent et douloureux
par le mince regard qui me reste au fond du froid
j'affirme ô mon amour que tu existes
je corrige notre vie 
nous n'irons plus mourir de langueur
à des milles de distance dans nos rêves bourrasques
des filets de sang dans la soif craquelée de nos lèvres
les épaules baignées de vols de mouettes
non
j'irai te chercher nous vivrons sur la terre
la détresse n'est pas incurable qui fait de moi
une épave de dérision, un ballon d'indécence
un pitre aux larmes d'étincelles et de lésions profondes
frappe l'air et le feu de mes soifs
coule-moi dans tes mains de ciel de soie
la tête la première pour ne plus revenir
si ce n'est pour remonter debout à ton flanc
nouveau venu de l'amour du monde
constelle-moi de ton corps de voie lactée
même si j'ai fait de ma vie dans un plongeon
une sorte de marais, une espèce de rage noire
si je fus cabotin, concasseur de désespoir
j'ai quand même idée farouche
de t'aimer pour ta pureté
de t'aimer pour une tendresse que je n'ai pas connue
dans les giboulées d'étoiles de mon ciel
l'éclair s'épanouit dans ma chair
je passe les poings durs au vent
j'ai un coeur de mille chevaux-vapeur
j'ai un coeur comme la flamme d'une chandelle
toi tu as la tête d'abîme douce n'est-ce pas
la nuit de saule dans tes cheveux
un visage enneigé de hasards et de fruits
un regard entretenu de sources cachées
et mille chants d'insectes dans tes veines
et mille pluies de pétales dans tes caresses 
tu es mon amour
ma clameur mon bramement
tu es mon amour ma ceinture fléchée d'univers
ma danse carrée des quatre coins d'horizon
le rouet des écheveaux de mon espoir
tu es ma réconciliation batailleuse
mon murmure de jours à mes cils d'abeille
mon eau bleue de fenêtre
dans les hauts vols de buildings
mon amour
de fontaines de haies de ronds-points de fleurs
tu es ma chance ouverte et mon encerclement
à cause de toi
mon courage est un sapin toujours vert
et j'ai du chiendent d'achigan plein l'âme
tu es belle de tout l'avenir épargné
d'une frêle beauté soleilleuse contre l'ombre
ouvre-moi tes bras que j'entre au port
et mon corps d'amoureux viendra rouler
sur les talus du mont Royal
orignal, quand tu brames orignal
coule-moi dans ta plainte osseuse
fais-moi passer tout cabré tout empanaché
dans ton appel et ta détermination 
Montréal est grand comme un désordre universel
tu es assise quelque part avec l'ombre et ton coeur
ton regard vient luire sur le sommeil des colombes
fille dont le visage est ma route aux réverbères
quand je plonge dans les nuits de sources
si jamais je te rencontre fille
après les femmes de la soif glacée
je pleurerai te consolerai
de tes jours sans pluies et sans quenouilles
des circonstances de l'amour dénoué
j'allumerai chez toi les phares de la douceur
nous nous reposerons dans la lumière
de toutes les mers en fleurs de manne
puis je jetterai dans ton corps le vent de mon sang
tu seras heureuse fille heureuse
d'être la femme que tu es dans mes bras
le monde entier sera changé en toi et moi 
la marche à l'amour s'ébruite en un voilier
de pas voletant par les lacs de portage
mes absolus poings
ah violence de délices et d'aval
j'aime
que j'aime
que tu t'avances
ma ravie
frileuse aux pieds nus sur les frimas de l'aube
par ce temps profus d'épilobes en beauté
sur ces grèves où l'été
pleuvent en longues flammèches les cris des pluviers
harmonica du monde lorsque tu passes et cèdes
ton corps tiède de pruche à mes bras pagayeurs
lorsque nous gisons fleurant la lumière incendiée
et qu'en tangage de moisson ourlée de brises
je me déploie sur ta fraîche chaleur de cigale
je roule en toi
tous les saguenays d'eau noire de ma vie
je fais naître en toi
les frénésies de frayères au fond du coeur d'outaouais
puis le cri de l'engoulevent vient s'abattre dans ta gorge
terre meuble de l'amour ton corps
se soulève en tiges pêle-mêle
je suis au centre du monde tel qu'il gronde en moi
avec la rumeur de mon âme dans tous les coins
je vais jusqu'au bout des comètes de mon sang
haletant
harcelé de néant
et dynamité
de petites apocalypses
les deux mains dans les furies dans les féeries
ô mains
ô poings
comme des cogneurs de folles tendresses

mais que tu m'aimes et si tu m'aimes
s'exhalera le froid natal de mes poumons
le sang tournera ô grand cirque
je sais que tout mon amour
sera retourné comme un jardin détruit
qu'importe je serai toujours si je suis seul
cet homme de lisière à bramer ton nom
éperdument malheureux parmi les pluies de trèfles
mon amour ô ma plainte
de merle-chat dans la nuit buissonneuse
ô fou feu froid de la neige
beau sexe léger ô ma neige
mon amour d'éclairs lapidée
morte
dans le froid des plus lointaines flammes 
puis les années m'emportent sens dessus dessous
je m'en vais en délabre au bout de mon rouleau
des voix murmurent les récits de ton domaine
à part moi je me parle
que vais-je devenir dans ma force fracassée
ma force noire du bout de mes montagnes
pour te voir à jamais je déporte mon regard
je me tiens aux écoutes des sirènes
dans la longue nuit effilée du clocher de Saint-Jacques
et parmi ces bouts de temps qui halètent
me voici de nouveau campé dans ta légende
tes grands yeux qui voient beaucoup de cortèges
les chevaux de bois de tes rires
tes yeux de paille et d'or
seront toujours au fond de mon coeur
et ils traverseront les siècles 
je marche à toi, je titube à toi, je meurs de toi
lentement je m'affale de tout mon long dans l'âme
je marche à toi, je titube à toi, je bois
à la gourde vide du sens de la vie
à ces pas semés dans les rues sans nord ni sud
à ces taloches de vent sans queue et sans tête
je n'ai plus de visage pour l'amour
je n'ai plus de visage pour rien de rien
parfois je m'assois par pitié de moi
j'ouvre mes bras à la croix des sommeils
mon corps est un dernier réseau de tics amoureux
avec à mes doigts les ficelles des souvenirs perdus
je n'attends pas à demain je t'attends
je n'attends pas la fin du monde je t'attends
dégagé de la fausse auréole de ma vie

- Gaston Miron (L'Homme Rapaillé, Montréal, l'Hexagone, 1994) -



25/02/2010

Mon bel amour

 

Mon bel amour navigateur
mains ouvertes sur les songes
tu sais la carte de mon coeur
les jeux qui te prolongent
et la lumière chantée de ton âme


qui ne devine ensemble
tout le silence les yeux poreux
ce qu'il nous faut traverser le pied secret
ce qu'il nous faut écouter
l'oreille comme un coquillage
dans quel pays du son bleu
amour émoi dans l'octave du don


sur la jetée de la nuit
je saurai ma présence
d'un voeu à l'azur ton mystère
déchiré d'un espace rouge-gorge

 

- Gaston Miron -

 

 

24/02/2010

Éloge de la caresse

 

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" Mes mains m'étonnent. Sereines devant l'étoffe, le bois, le cuir, les voici gagnées d'une fièvre, d'une détresse de bête captive tirant sur son attache. Je les vois, devançant tout geste, voleter autour de cette femme, s'affoler de ce qui s'offre à elles et, de dépit, rêver de ravages.

Maints mouvements dans l'instant les traversent, se combattent, renoncent, renaissent - et tant de désordre et de désarroi me laissent interdit. Qu'est-ce qui les requiert ainsi? A quel invincible attraction cèdent-elles? Que signifie tant de hâte? Et pourquoi cet assombrissement de la pièce?

Mais si ces mains m'avaient seulement précédé en esprit? Si l'être entier s'engageait à leur suite, déjà s'inclinant comme l'arbre sous la cognée? Toucher, il faut toucher. Toucher rejoint, dans l'inéluctable, le fil des fleuves, la course des astres."

 

- François Solesmes -

 

 

 

 

21/02/2010

Tabarnak!

Découvert chez Gomeux, grande prestation d'acteur sur ce seul mot typiquement québécois, scotchant et savoureux, voici là décliné pour vous les mille et une manières de tabarnaker, ché pas on doit bien avoir l'équivalent outre-océanique mais suis pas sûre qu'on trouve aussi percutant! Avis aux connaisseurs!

 

 

 

17/02/2010

peinture et poésie

 

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- oeuvre de Christophe Miralles -

 

 

" La peinture est une poésie qui se voit au lieu de se sentir et la poésie est une peinture qui se sent au lieu de se voir."

- Léonard de Vinci -

 

 

 

09/02/2010

Diane Arbus

" Ce que je préfère c'est aller où je ne suis jamais allée."

- Diane Arbus -
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Il y a comme ça certains destins qui me fascinent, surtout les jusqu'au-boutistes et les emprunteurs de chemins de traverse, de ceux qui dérangent qui montrent qui interpellent qui donnent une autre résonance et qui remuent, j'aime ça, et Diane Arbus que j'ai découverte tard dans ma vie lors d'une exposition quand j'ai commencé à m'intéresser de plus près à la photo et à tout ce qu'elle peut inspirer et dévoiler, fait partie de ces rencontres.

 

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"Issue d’une famille de la grande bourgeoisie newyorkaise Diane Arbus est devenue un mythe en ayant principalement photographié des travestis, des monstres de foire, des marginaux et des handicapés. Beaucoup de garçons sont sous le charme de cette jeune fille déterminée. A 14 ans Diane Nemerov sait avec qui elle se mariera, ce sera Allan Arbus de 5 ans son ainé. Contre l’avis et les manœuvres de ses parents elle arrivera à ses fins et l’épousera à l’âge de 18 ans. Le couple vivra confortablement de leur travail commun de photographe de mode pour la presse magazine. Mère de deux filles, Diane construit sa vie de famille avec passion et dévouement. A 38 ans elle réalise, avec le départ d’Allan pour une autre compagne, que tout ce qu’elle avait construit s’effondre. Le travail de photographe de studio ne lui a jamais véritablement plu, son besoin d’expression photographique est aux antipodes de ce qu’elle a réalisé durant sa jeunesse. Elle décide alors de suivre des cours de photographie et retiendra comme maître et confidente Lisette Model. Son travail interpelle toujours ses interlocuteurs mais ne lui permet pas de vivre paisiblement à l’abri des contraintes financières quotidiennes. En 1967, grâce à John Szarkowski, elle expose ses « freaks » (monstres) au MOMA, le Musée d’art moderne de New York, aux côtés de Lee Friedlander et Garry Winogrand. Si cette exposition fait beaucoup parler d’elle, les commandes se font attendre. Amante de longue date de Marvin Israel (ancien directeur artistique d’Harper’s Bazaar et peintre), à qui elle voue un véritable culte mais qui ne la ménage pas, Diane a des hauts et des bas. Sa vie sexuelle est chaotique, elle raconte à Walker Evans ses reportages dans des clubs échangistes. Elle donne des cours pour compléter ses revenus, elle multiplie les propositions de reportage mais en tant que femme, elle est payée deux fois mois que ses homologues masculins. Le 26 juillet 1971, elle se suicide dans son appartement de Westbeth en se tranchant les veines du poignet.

9782246710912.jpg45 ans après, Violaine Binet a interviewé le jeune garçon grimaçant de Central Park avec une grenade en plastique à la main. Le gamin devenu adulte, qui figure sur cette image qui a fait le tour du monde, nous raconte le contexte de la prise de vue. La biographe nous livre aussi le témoignage de la jeune serveuse d’un camp de nudiste. Ces éléments nous apportent quelques éclairages nouveaux sur les images en question. Avec cet ouvrage on découvre aussi qu’en 1969 Diane Arbus ne savait pas développer les pellicules alors s’occupait personnellement du tirage de ses photos. En fait elle confiait cette tache depuis toujours à un assistant d’Allan. Bien que séparé depuis 10 ans avec son mari, elle conservait de bonnes relations avec lui, c’est le déménagement de ce dernier qui va obliger Diane à développer ses pellicules et à devenir autonome.

Cette nouvelle biographie intègre au récit des interviews datant de 2006 et 207 d’Allan Arbus qui a, à présent 91 ans, de Renee Nemerov Brown, Joel Meyerowitz, Peter Crookston, Robert Delpire, Ralph Gibson, Larry Fink, Eva Rubinstein… Ces témoignages, confirment ou rendent plus évident ce que l’on pouvait savoir de la vie de Daine Arbus. Violaine Binet s’attache à faire une description très détaillée des personnages qui se trouvent sur le chemin de Diane, comme John Szarkowski, Lisette Modele, Walker Evans, Marvin Israel. Pour le lecteur qui découvre cette époque et la vie de la photographe, ces éléments l’aideront sans conteste dans la compréhension du parcours de l’artiste. Pour les autres, on frôle parfois le hors sujet en s’attendant à toujours plus de révélation sur la vie de Diane Arbus. On soulignera le travail pointilleux et le style fluide de Violaine Binet qui nous retranscrit le fruit d’un énorme travail avec l’aisance d’un conteur. Elle nous révèle enfin, qu’il manque les pages des 26, 27 et 28 juillet de l’agenda où Diane notait tout. Qu’avait-elle écrit sur ces pages le jour de son suicide ? Qui a soigneusement découpé ces pages ? Marvin Israel (décédé en 1984), qui découvrit le corps de Diane le 28 juillet 1971 en fin de journée ? Doom sa fille ainée ? En vérité, il n’est pas nécessaire de le savoir, on s’en fait une idée après avoir refermé le livre de Violaine Binet qui nous a fait partager quelques moments de la vie de Diane Arbus."

 

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" Je suis née tout en haut de l'échelle et, toute ma vie, j'en ai dégringolé aussi vite que j'ai pu " disait-elle, j'ai plus aimé la vie en elle-même, de la passionnante et passionnée Diane que l'écriture de Violaine Binet mais me suis régalée malgré tout, pas autant néanmoins qu'en savourant les portraits de cette artiste à l'oeil acéré et tendre qui flashe au vif avaleuses de sabre, femmes à peau de serpent, géants jumelles nains bizaretés et étrangetés de tous ordres, ombres de Manhattan, solitudes et désirs aussi dans les hôtels miteux ou recoins hors la loi de Central Park.

 

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"Un photographe est un secret sur un secret. Plus il en dit, moins vous en savez."

- Diane Arbus -

 

 

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Exploratrice insatiable, Diane Arbus repousse les limites, cherche, fouille, se heurtant ainsi aux violents rejets d'un public qui n'a encore jamais vu ça. Son influence sur la photographie américaine est considérable. Elle a contribué à imposer l'idée que la photographie est un art à part entière. Elle travaillait en noir et blanc et développait elle-même ses travaux afin de maîtriser complètement le résultat de ses œuvres. Ses photos me bousculent et m'émeuvent par leur sincérité et leur cruauté aussi parfois.

 

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04/02/2010

grande petite Isa...


"... Tout me crible alors que je ne suis que ce maigre rien

Et plus je ravine, plus mon coeur s’innove et s’élève,

Dans les fentes de ma chair,

Dans les ourlets de mon être

Dans les lacis de mon ignorance…"

- IsaBercée -

 

03/02/2010

Giorgio Morandi

 

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Un des rares paysages peint par Morandi qui avait une prédilection sans faille pour les natures mortes, ce qui en fait un peintre à part tout à fait étonnant et dans la démarche et dans l'aboutissement.

 

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"Ce qui m’intéresse le plus, c’est d’exprimer ce qui se trouve dans la nature, j’entends dans le monde visible."

- Giorgio Morandi -


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Né à Bologne à la fin du XIXe siècle, Giorgio Morandi étudie à l’Ecole des Beaux-Arts de sa ville natale. Dès 1910, l’artiste a défini son style. La découverte de l’œuvre de Cézanne, puis celle des fresques des peintres du Quattrocento (Giotto, Piero della Francesca, Uccello, Masaccio) sont déterminantes. Peu après Morandi fait la connaissance des peintres futuristes italiens et se joint à eux lors de plusieurs expositions. Il est enrôlé dans l’armée d’Italie et, rapidement blessé, subit alors une crise profonde.

Après la guerre, Morandi découvre la « peinture métaphysique » de Giorgio de Chirico et Carlo Carrà : il développe leur concept, en y ajoutant une forte dose de poésie. Les natures mortes qu’il peint alors révèlent une « intégrité impénétrable comme un corps céleste » (Brandi).

Dans les années 1920, Morandi semble s’éloigner des courants picturaux d’avant-garde auxquels il s’était associé plus jeune, et se renferme sur lui-même, pour ne peindre plus que les éléments de son intérieur physique et mental. Peu d’événements, en dehors de son professorat à l’Ecole des Beaux-Arts de Bologne et de diverses expositions internationales, ponctueront désormais la vie de l’artiste, qui se retranche dans la peinture. 

Morandi ne peut être clairement identifié à une école de peinture spécifique. L’œuvre deCézanne représente son influence majeure : il lui emprunte la monumentalité des formes et les zones denses de couleur. L’artiste développe une approche intime de l’art qui, guidé par une sensibilité formelle d’un grand raffinement, donne à ses paysages et à ses natures mortes une subtile délicatesse de ton et de dessin, suscitant chez le spectateur un mode contemplatif, réminiscence de l’œuvre de Piero della Francesca et de divers artistes de la Renaissance italienne. 

Exerçant une grande influence sur les artistes italiens de la seconde moitié du XXe siècle, Giorgio Morandi meurt à Bologne en 1964, à l’âge de 74 ans.

 

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L'œuvre de Morandi, longtemps isolée au sein de la culture figurative italienne du XXe siècle, trouve aujourd'hui sa place grâce à l'analyse historique. Cependant, la valeur qu'on lui attache tient moins à la démarche rassurante de l'optique historiciste qu'au pouvoir presque obsessionnel des signes que crée l'artiste tout au long d'un parcours formel d'une rigueur exemplaire. L'émotion froide que les objets suscitent, depuis les compositions de l'année 1916 jusqu'aux dernières toiles, témoigne de l'unicité presque irritante de sa vision. En effet, son œuvre passe sans se compromettre à travers les expériences cubiste, futuriste et métaphysique. Vers 1920, elle atteint une stabilité que seul un isolement fécond, presque une ascèse, explique et épure. À partir de cette période, l'artiste reste seul face à un champ visuel réduit qu'il explore jusqu'à ses limites les plus extrêmes. La peinture de Morandi tend à contredire l'approche historique et à dénoncer ses insuffisances. Au-delà des signes qui cernent le réel et le contestent, il existe une volonté de remise en question des formes qu'aucune analyse traditionnelle ne peut éclairer. 

 

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Moi qui ne suis plutôt pas attirée par les natures mortes, je trouve celles-ci tout à fait étonnantes et pleines de poésie, une sorte de quête de l'essentiel, une recherche de pureté aussi, c'est troublant...

 

27/01/2010

Edward Hopper

 

"Edward Hopper est la quintessence du peintre réaliste américain. Ses images sont devenues des éléments à part entière de l’expérience américaine."
Robert Hugues -

 

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Edward Hopper est le peintre de la réalité et de la mythologie américaines, il est aussi le peintre de la solitude et de l’introspection.

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Il étudie d’abord le dessin publicitaire, puis voyage en Europe, ne peignant alors qu’occasionnellement, avant d’exposer sa première toile à l’Armory Show de New York en 1913. Ses œuvres montrent l’influence des grands maîtres classiques. Hopper s’oriente vers un art réaliste, fort éloigné de la peinture cubiste alors en vogue. L’artiste ne parvient à une réelle maturité dans son œuvre qu’en 1924, avec House by the railroad : la composition géométrique simple, l’économie de moyens et le sentiment de solitude qui caractérisent ses toiles leur donnent une dimension symbolique insoupçonnée.
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Quelque chose de troublant et de profond dans cette peinture de Hooper, il arrive sans peine à nous rendre la solitude de l'humain et son besoin de comprendre, le tout avec un minimum d'effet, une épure, comme s'il allait à l'essentiel. Une peinture sans fioriture, si sobre, et si lumineuse à la fois, elle me touche. Souvent galvaudée et utilisée à des fins décoratives il s'en dégage pourtant une force bien spéciale, une identité. Ses toiles incarnent une sensibilité particulière de l'Américain du vingtième siècle aux prises avec l'isolement, la mélancolie, l'attente, le silence, la solitude et un érotisme latent, elles sont universelles et concernent chaque être humain que nous sommes.
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Son modèle de composition repose sur des formes géométriques grandes et simples à base d'éléments architecturaux mettant en valeur les verticales, horizontales et diagonales et des grands à-plats de couleurs. En simplifiant les formes des personnages mais surtout des ensembles architecturaux, il permet aux objets inanimés d'évoquer des sentiments humains. Pour Hopper, l'élément américain se trouve dans son sujet principal : la grande ville, ses rues et ses bars, ses théâtres et ses hôtels. Cependant, pour lui, la ville n'est pas synonyme de compagnie, en dépit de la foule.
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Cinéphile, l’artiste s’est nourri des films de l’âge d’or hollywoodien des années 1930 et 1940. «Quand je n’arrivais pas à peindre, disait-il, j’allais au cinéma pendant une semaine ou plus». Hopper n’a cependant jamais revendiqué la moindre influence particulière du cinéma.
 
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Peut-être Hopper a-t-il utilisé les techniques de la mise en scène et du cadrage des films noirs expressionnistes des années 30 pour concevoir ses toiles. Le jeu des ombres et des contrastes, la construction d’une image fortement géométrisée en seraient les paramètres les plus évidents. Mais, au jeu des correspondances, c'est toujours le peintre qui est en avance sur le cinéma.
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"Les tableaux de Hopper ne contiennent pas vraiment une narration. Les tableaux sont vidés de leurs personnages. Ils sont plutôt l'esquisse, la possibilité, l'invite de notre imaginaire à inventer une narration. Ce cadre raréfié, ces temps morts où l'action est hors champ les rendent plus proche de Michelangelo Antonioni que du film noir.

Edward Hopper décrit avec jubilation la pastorale américaine, une Amérique provinciale, conservatrice en proie à une angoisse existentielle mais où prédomine les couleurs pimpantes. On serait là assez proche de David Lynch dans son esthétique de l'immobilisme, de la tension immobile, avant le déchaînement des éclats de violence. Lynch disait d'ailleurs que, avec Pollock et Francis Bacon, Edward Hopper était son peintre préféré, qu'il pouvait passer des heures devant une toile afin d'en capter les mystères et les secrets. Ils partagent surtout le même fond d'images, celle de la "Small town america" que l'on voit au début de Blue Velvet, dans Twin Peaks ou Une histoire vraie.

Hopper et Lynch ont tous deux une dimension théâtrale. Ils ne peignent pas tant l'Amérique que ses lieux communs, ses dimensions carnavalesque et symbolique. Ils ont conscience du pouvoir des stéréotypes sur l'imaginaire du spectateur. Il s'agit d'un processus visant à sortir de l'aliénation pour rénover notre regard par ses clichés et non d'un réalisme mimétique. C'est une théâtralisation carnavalesque de l'ordinaire.

Diagonales et perspectives, opposition intérieur / désert, dedans / dehors et surtout la figure du voyeur (Blue velvet, Lost highway) avec ce que cela suppose de violation de l'intimité par le dehors sont des figures communes à Lynch et Hopper."

(Source : Edward Hopper, David Lynch : mises en perspectives par Jean Foubert (univ. Paris VII et du Havre) in Colloque " Vous avez dit Hopper ? " organisé par : Jean-Loup Bourget (ENS) et Elizabeth Glassman (TFA, MAAG)

 

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24/01/2010

mode

 

 

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"En chacun de nous vivent de multiples potentiels cachés. Ces fragments, souvent hétéroclites, indépendants et liés à la fois, tissent notre personnalité. Ils se révèlent, s'ensommeillent, diparaissent, surgissent à nouveau. Notre sensibilité se construit sur leur mouvement. Ils irriguent notre vie et nous lient les uns aux autres. Ils fondent notre humanité. La mode est un art mineur. Comme tout art mineur, elle est proche de notre quotidien, de notre expérience intimement liée à notre vie. Comme tout art, il lui appartient de nous aider à révéler et exprimer ces potentiels cachés."

- Lily Barreth

 

 

 

18/01/2010

Frida Kahlo

" Elle est la première femme dans l'histoire de l'art à avoir repris avec sincérité absolue et impitoyable, et l'on pourrait dire avec une impassible cruauté, les thèmes généraux et particuliers qui concernent exclusivement les femmes."

- Diego Rivera -

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Jusqu'au 18 Avril au palais des Beaux Arts de Bruxelles se tient l'exposition "Frida Kahlo et son monde", une peinture entre art naïf symbolisme et surréalisme, une oeuvre flamboyante la mort et la douleur omniprésente, la beauté et la vie aussi, elle me fascine, et la femme et son langage.

 

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Née en 1907, elle décide dès son plus jeune âge de ne pas être comme les autres femmes, de ne pas suivre le même parcours, elle a un fort désir de voyager et d'étudier et veut goûter au plaisir et à la liberté, elle voulait être médecin. Elle est atteinte très jeune de poliomyélite et dès lors dès ses huit ans portera le surnom de "Frida l'estropiée", le pied droit déformé à jamais. Un père d'origine allemande et une mère mexicaine d'origine indienne, parents de bonne famille, elle entame ses études et s'intéresse à la politique, et à tout ce qui peut donner un nouvel élan à son pays fraîchement indépendant. 

A 15 ans elle décide qu'elle serait l'épouse et la génitrice du peintre Diego Rivera, et n'en démordra pas. A 18, le 17 Septembre 1925 pour être très précise, en revenant de son école d'art son bus percute un tramway et elle est alors transpercée de part en part d'une barre de fer qui fait basculer toute se vie. Clouée sur place, coincée dans son corset, elle fait installer un miroir au-dessus de son lit. C'est là qu'elle peindra une grande partie de son oeuvre, les auto-portraits, parmi les 150 peintures qu'elle accomplira dans sa vie. Elle devra subir de très nombreuses interventions chirurgicales, et sera souvent tenue couchée dans son lit d'hôpital.

" Il est faux de dire qu'on se rend compte du choc, faux de dire qu'on pleure. Je n'eus aucune larme. Le choc nous déporta vers l'avant et la main courante me traversa comme l'épée le taureau."

- Frida Kahlo -

 

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Dès 1928, celle-ci s'engage dans le parti communiste mexicain, dans un pays encore trouble et instable, pour aussi s'occuper de l'émancipation de la femme, où l'homme à toujours une position machiste. Dans cette même année, elle rencontre enfin Diego Rivera, ils tombent tout de suite amoureux, et se marient un an plus tard, un 21 août. Le couple s'installe dans un appartement, et en 1930, ils vont vivre à San Francisco, où Rivera reçoit plusieurs commandes. Après quelques allers-retours entre les Etats-Unis et le Mexique, et après que Frida ait subit deux avortements, les artistes rentrent à Mexico pour s'installer dans la banlieue San Angel, dans leur nouvelle maison. Entre temps, la mère de Frida meurt en 1932. Mais ensuite, dès 1934, elle subit un troisième avortement, et découvre quelques mois plus tard une liaison entre son mari et sa soeur, elle décide donc de s'isoler en s'installant ailleurs pour quelques mois, elle aussi aura des liaisons extra-conjugales.

 

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 - Las dos Fridas -

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En 1937, Diego réussi à accorder l'asile politique à Trotsky qui sera alors hébergé dans leur maison bleue de Coyoacán. Frida et Trotsky on eu une liaison que l'on dit passionnée, et celle-ci lui dédicace un tableau à l'occasion de son anniversaire, où elle se montre à son meilleur jour. André Breton et Jacqueline Lamba profitent de venir à Mexico pour rencontrer Trotsky, ils vont donc du même coup faire la connaissance du fameux couple mexicain. Trotsky sera assassiné deux ans plus tard à coup de pic à glace. En automne 1938, Frida Kahlo présente ses oeuvres, dans sa première exposition individuelle, dans la galerie Julien Levy à New-York, où elle y rencontre un franc succès.

 

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fridaetdiego.jpgEn 1939, elle se rend à Paris pour y exposer ses oeuvres à Renou & Colle en mars, elle y fera la rencontre de nombreux peintres surréalistes. Puis de retour à Mexico, elle s'installe chez son père, et divorce avec Diego.Puis elle part à San Francisco pour suivre un traitement médical. Elle se remarie un an plus tard avec le même homme, le 8 décembre 1940. A la mort de son père, Frida s'installe avec Diego dans la "Maison bleue", et Diego utilise celle de San Angel comme atelier. Au fur et à mesure du temps, sa santé se dégrade, et ses douleurs au dos deviennent de plus en plus intolérables. Elle subit sept opérations successives de la colonne vertébrale, sa convalescence qui durera 9 mois, manquera de la rendre folle. Malgré son handicap, et son nouveau fauteuil roulant, elle continue de peindre et de militer, jusqu'à assister à sa tant désirée expositon individuelle dans son propre pays, malgré les conseils de son médecin. Elle meurt le 13 juillet 1954, et est incinérée, suite à sa volonté : " Même dans un cercueil, je ne veux plus jamais rester couchée ! ".

 

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" Je suis la seule à connaître la Frida que je porte en moi. Moi seule puis la tolérer. Elle pleure, elle a de la fièvre, elle est en chaleur, elle est féroce, pleine de désirs pour un homme, pour une femme un désir épuisant. le désir vous anéantit, vous vide, vous rend inutile."

- Frida Kahlo -

 

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Diego, début

Diego, bâtisseur

Diego, mon enfant

Diego, mon fiancé

Diego, mon amant

Diego, mon mari

Diego, mon père

Diego, ma mère

Diego, mon fils

Diego, moi

Diego, univers

Diversité dans l'unité.

 

Pourquoi est-ce que je l'appelle "Mon Diego"? Il n'a jamais été, ne sera jamais mien. Il appartient seulement à lui-même.

- Extrait du journal de Frida Kahlo -

 

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