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29/01/2013

15:03

" Un exemple n'est pas forcément un exemple à suivre."

 

- Albert Camus -

 

24/01/2013

Iradât al hayât, la volonté de vivre

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- Photo Laurence Guez -

 

 

" Je dirais au destin qui s'acharne à combattre

Mes espérances par mille épreuves:

Ni les vagues du désespoir

Ni les malheurs soufflant en tempête

N'éteindront les flammes

Qui circulent dans mes veines."

 

- Sobhi Habchi -

 

 

 

23/01/2013

le blues indolent

 

Vous savez quelle est la question qu'on m'a le plus posée ? 'Quel effet cela vous fait-il de vieillir ?'" La réponse de Jeanne Moreau, dans un grand éclat de rire ? "Je vous emmerde !"

 

22/01/2013

Kiki

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On connaît tous Kiki, on connaït tous la sublissime photo de Man Ray la représentant de dos, le corps violoncelle si déferlant de beauté. Personne n'ignore qu'elle a été élue la "reine de Montparnasse" et elle a, me concenant, longtemps coloré mes fantasmes d'adolescente ( la grande Sarah aussi mais pour d'autres raisons) : muse, amante d'artistes célèbres, chanteuse, danseuse, actrice, peintre, gérante de cabaret, tout ce dont je rêvais plus jeune au milieu des champs de betteraves de feu mon grand-père tant choyé. Et voilà, qu'au détour d'une conversation sur la mode et ses effets secondaires, mon Black Angel, une nouvelle fois, éclaire ma lanterne et m'ouvre les yeux, me les nettoie et du même coup me donne à penser, à réfléchir et à m'aventurer. Lui et moi sommes aguerris à ce petit jeu là, celui de nous exciter l'un et l'autre les neurones et nous donner du grain à moudre. Je dois dire aussi que la balance, n'empêche, penche toujours un peu plus de son côté. Kiki. Quel parcours, quelle destinée! Quand j'ai lu Wiki, les bras m'en sont tombés. Sa vie est un vrai mélodramme et son parcours un combat de chaque instant. Jamais je n'aurais pensé que cette femme au visage d'albâtre que j'imaginais volontiers passant de bras en bras, de salons en salons, gracieuse et inspirante par les courbes de son coprs, par son audace, par la vivacité de son esprit et par son intarissable appétit de vie en ait bavé, ait autant bouffé de la vache enragée, en ait essuyée des plâtres et des déboires de sa naissance jusqu'à la fin. Les images déforment la réalité, les oeuvres d'art l'embelissent et les rêves transforment en délices toutes les aspérités de la vie. Sacrée Kiki. Après avoir nourrie mon adolescence d'élucubrants désirs, voilà qu'elle me ramène par le parcours de sa vie à une pensée qui m'est chère. On peut voir une rose pousser dans le fumier. Même que la rose peut l'emporter et devenir un parfum. Un parfum, d'éternité...

 

Try to be alive

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20/01/2013

All we need

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19/01/2013

chaos

Aristote a dit:"la musique adoucit les moeurs". Elle apporte, c'est vérifié, réconfort et sentiment de sécurité à bon nombre de personne atteintes de la maladie d'Alzheimer. Je n'ai pas encore cette maladie, mais d'après une très ancienne ex petite amie de Pat, c'est ainsi que je devrais finir, elle lit dans les astres et m'a décrit dans le moindre détail ma fin funeste. Autant dire que je ne suis pas pressée! La musique adoucit les moeurs et en l'occurence, cette soirée d'hier en présence de Manu Katche et surtout de Nils Peter Molvaer m'a permis d'oublier pour un temps le fracas de mon coeur.

Avant-hier, en route pour la capitale, c'est pour moi la saison des achats, un hiver en cache un autre, la neige vient de tomber, en boutique je reçois l'été et je m'en vais décider de ce que sera fait l'hiver prochain. Je vis dans une sorte d'absurdité mais c'est la loi du genre, assise chaudement dans la voiture, me faisant délicieusement conduire, rêvassant au dernier passage que je venais de lire de Simone de Beauvoir dans ses lettres à Nelson Algren, je reçois un coup de fil sur mon portable. Alertée vu l'heure tardive, je décroche et j'entends une vois familière, celle de mon fils, haletante et en souffrance: " S'il te plaît, décroche, s'il te plait décroche, maman, mon dieu, faîtes qu'elle décroche...". Choquée, pensant au pire, je lui dit le plus calmement possible: " Je suis là, mon chéri, je suis là, qu'est-ce qu'il t'arrive?". J'avais déjà à ce moment précis l'estomac noué et les palpitaions d'usage d'une mère inquiète.

- Ils sont rentrés dans la maison, ils étaient trois, je n'ai rien pu faire, ils ont cassés la fenêtre du salon, ils ont dévastés la maison, ils m'ont menacés, je...

- Calme-toi mon coeur, calme toi, je suis là, ils sont partis maintenant. Es-tu blessé?

- Non, je n'ai rien, je suis chamboulé, secoué, horrifié, j'ai peur, j'ai peur maman et puis j'ai rien pu faire...

- Raconte-moi , dis-moi doucement ce qui s'est passé. Mais avant ferme les volets, tu te sentiras plus en sécurité. Ils ne vont pas revenir ce soir...

Tout en fermant les volets, Peter me raconte ce qu'il vient de vivre. Le récit est entrecoupé de larmes, de frissons et d'élan de haine aussi. Il est très ému.

Tranquillement installé dans sa chambre au deuxième étage de notre maison située en plein coeur de la ville, il se faisait une joie de passer une soirée tout seul, peinard avec lui et lui-même. Nous étions en route pour Paris et son frère au cinéma avec sa douce amie. Il entend du bruit mais ne s'en inquiète pas outre mesure, il pense que les tourtereaux sont rentrés et font du rangement. Quand même au bout d'un moment, pour s'en assurer, il se met à sortir de sa chambre et tombe nez à nez avec deux gars basanés qu'il ne connaît ni d'Eve ni d'Adam. Là, c'est la panique des deux côtés. Les deux prennent leurs jambes à leur cou, dévalent en courant l'escalier et repartent pa la fenêtre brisée avec deux sacs enflés et le troisième sort de mon bureau, un chandelier à la main avec un " Bâtard, si tu bouges, je te fracasse!" qui cloue mon grand sur place et se sauve. Peter découvre alors les dégâts.

Mis à part la fenêtre du salon brisée, le rideau éventré et la barre à rideau descellée par la force du mouvement d'intrusion forcée, ils ont mangé des bananes dans la cuisine, sans doute pour prendre des forces, ont vidé par terre le contenu du placard sur le palier où je range mes fringues d'été, fouillé gentiment si je puis dire le bureau de mon homme et complètement mis à sac le mien. M'ont pris mon ordi portable, mon apprareil photo, toutes mes bagues qui étaient entreposées dans un pot en ébène africain à côté des mes livres de poésie dans l'étagère au dos de mon bureau. Ma bague de fiançaille, une petite aigue marine sur un jonc en or, la bague que ma belle-maman m'avait confiée qui lui venait de sa grande tante, ces bagues années trente après guerre or blanc platine et diamant, elle y tenait tant et puis d'autres bagues qui m'étaient chères plus par leurs histoires que par leur valeur en soi au marché noir. Quand Peter, après s'être remis de ses émotions deux verres de rhum à la rescousse, m'a envoyé les photos du chantier dans mon bureau, j'ai été prise d'un spasme lourd et profond et j'ai fondu en larmes. Un chaos. Pas d'autre mot. Jonchent sur le sol pêle-mêle tous mes papiers, mes vers, mes billets doux, toutes les petites attentions que je conserve minutieusement et que je relis et retrouve quand j'ai le coeur trop lourd. Tous mes tiroirs vidés, mes étagères retournées, ma vie piétinée.

- Tu appelles Police Secours, ok! Et tu me rappelles dans la foulée. On va continuer à se parler jusqu'au retour de ton frère. Encvoie-lui un texto, qu'il ne soit pas surpris par le chambardement en entrant et Trouve une solution pour calfeutrer la fenêtre, il fait un froid de canard ce soir.

- Ok, maman! Je n'ai rien pu faire , tu sais...

- Tu as fait beaucoup, mon grand. Va sovoir s'il n'y avait eu personne dans la maison ce qu'auraient été  les dégâts. Tu peux être fier de toi, ça va ?

- Merci maman, ça va , ça va. J'appelle les flics et te rappelle.

Les "Police secours" ont été très sympa. Ils l'ont valorisé en insistant sur le fait qu'il avait mis en fuite les trois voleurs, qu'il avait bien réagi en restant courtois et puis ils sont passés à la maison le rassurer. Rien de tel que d'agir dans ces moments là. Son frère est rentré, ils ont fait une nuit blanche. C'est violent en crisse une telle expérience.

 

18/01/2013

Manu Katche

Tout à l'heure, au café de la danse, Bastille, Paris... Vais découvrir... Vous emmène avec moi!

 

 

17/01/2013

De la beauté

 

Hymne à la beauté

Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
Ô Beauté ! ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l'on peut pour cela te comparer au vin.

Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore ;
Tu répands des parfums comme un soir orageux ;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.

Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien ;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques ;
De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement.

L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau.

Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô Beauté ! monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ?

De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène,
Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L'univers moins hideux et les instants moins lourds ?

 

- Charles Baudelaire -

 

15/01/2013

Neige

La neige est tombée dru cette nuit et a recouvert de son manteau blanc ouaté tout le paysage. Plus un bruit, tout est feutré, filtré, absorbé. Je suis incapable d'en voir toute la beauté. J'ai le poignet qui hurle, qui se souvient et qui a peur d'à nouveau perdre la main. C'est si étrange la mémoire. On peut oublier pendant des jours et des nuits et puis d'un coup se rappeler nettement une chute, une déchirure, une souffrance aigue, une peur indicible. Le cerveau, cette masse de cicatrices, caverne d'ali-baba de tous nos sacrifices, antre peuplé de fantômes près à ressurgir en grimaçant titubant sous le poids des ans et en même temps délicieux havre d'ancres positives et de souvenirs fleuris d'éternels printemps...

 

14/01/2013

Premiers gestes

Tous les matins, depuis début janvier je reprends mon rituel du début de l'année dernière auquel s'est ajouté les trois pages d'écriture "sans penser" conseillées par "Comment développer sa créativité". Je m'enveloppe dans une veille robe de chambre tantôt bleue tantôt fraise écrasée et j'allume mon ordinateur. D'abord aveuglée par la lumière de l'écran, les yeux encore collés par une nuit chargée de rêves et peuplée d'imageries et d'élucubrantes idées, je consulte mes mails. Quand je vois que j'en ai reçus, je ne les ouvre pas tout de suite, un peu comme je faisais plus jeune avec mon courrier, j'attends, je me délecte d'abord de l'expéditeur en espérant lire encore et encore de quoi me nourrir et je vais faire un tour chez moi et chez mes amis pour sentir ce qui s'est passé pendant la nuit dans leurs vies et dans leurs têtes. Je sens alors que mon esprit amalgame le tout. Le futur passé chez Christian, le chier un schtroumpf chez Mac, le coeur à palme chez Laure, la Tarasque chez VieuxG., Plumi chez Plumi, l'invitation à la valse chez Lelius, Orfeenix et Michael chez Mokhtar et toute la matière à se griser les neurones en commentaire chez moi parce que Laure, parce que Bizak, parce que chaque réaction provoque en chaîne une pensée à l'autre bout. Je me pose. Je réfléchis. Il est déjà sept heures et demie. J'essaie de ne pas me laisser surprendre par des interférences d'ordre pratique, tout ce que je vais devoir accomplir dans la journée. J'essaie de mettre à l'écart les pensées noires, tordues, désernégisantes, empêcheuses d'avancer et je tente de me concentrer sur ce qui me vient à écrire. Les fameuses trois pages d'écriture du matin sont normalement des pages personnelles que personne à par celui qui les écrit ne doit lire. Cela s'avère exact qu'au bout de trois semaines de cet exercice ressortent en filigrane les désirs les plus profonds, les besoins, le mode d'expression. Boileau d'un seul coup me revient en mémoire, le fameux Boileau cité par Venise à son insu, repris par Laure sur son blog, ce qui ce conçoit bien s'énonce clairement, à croire que notre esprit est construit avec cette fulgurance puisqu'il est capable de fabriquer lui-même une réponse à nos problèmes pourvu qu'on veuille bien lire ce qu'il a à dire. A ce moment précis de ma réflexion, je sens le besoin d'aller relire la note de Mistral, parce qu'elle m'a perturbée. Autant le CUS de Mac m'a fait lyeser, autant le questionnement de Christian m'a interpellée, vraiment: Un autodidacte célébré pour sa maîtrise du langage peut-il, avec le moindre espoir de convaincre, exprimer le drame de l'ignorance structurelle de sa génération? Et dénoncer la sienne propre, s'il songe à tout ce qu'on a criminellement négligé de lui enseigner? Peut-il avec succès alerter ses contemporains à l'urgence d'agir alors même qu'il semble incarner à lui tout seul l'inexistence du problème qu'il soulève? Toute son éloquence ne servira qu'à dissimuler l'agonie de l'éloquence. Ultimement, la logique exigera qu'on ne sache plus parler pour persuader autrui des périls que court la parole, qu'il ne sache plus nous comprendre, il faudra perdre le lire et l'écrire pour qu'un illettré adresse à un autre une missive bien sentie s'inquiétant du cours des choses. Absurde à un bout, absurde à l'autre et sans substance au milieu: ce fil de réflexion me contraint depuis longtemps, aussi sûrement qu'une chaîne soudée à un piquet planté dans un champ, quand elle mène à un collier coulant qui ceint le cou d'un grand chien jaune. Aïe. Ne pouvons-nous donc pas nous permettre l'imperfection? Ne sommes-nous pas condamnés à toujours peaufiner et à toujours aiguiser nos couteaux, comme en cuisine, plus on s'en sert, plus il faut affûter la lame pour qu'elle reste coupante? Je reste avec ma réflexion un bon moment avant de mesurer la souffrance qu'implique une telle prise de conscience, une telle absurdité. En même temps je sens qu'elle me pousse dans mes retranchements, et toi que fais-tu pour que ça change, quelle pierre vas-tu mettre à l'édifice de l'humanité, comment vas-tu t'y prendre? 


13/01/2013

Pola Kinski

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- Photo de Pola Kinski -

 

C'est toujours difficile pour moi de lire des choses comme ça, d'autant que j'ai toujours trouvé Klaus Kisnki fou certes mais génial, stupéfiant, envoûtant et hors du commun. Jamais évidemment je n'aurais imaginé qu'il puisse avoir à ce point maltraité sa fille. C'est normal. Personne ne peut penser qu'un père ou qu'une mère puisse manquer de discernement, d'humanité, d'empathie. Je ne doute pas que son enfance à lui ait été misérable et torturante, incestueuse et destructrice mais ça me fait mal de voir qu'il n'a pu faire autrement que de reproduire. J'y pense souvent moi aussi, je pense souvent à tout ce qui aurait pu être évité si mon grand-père, ma mère et mon père, leurs parents, leurs grand-parents s'y étaient pris autrement. Et même si j'ai plus ou moins réussi à faire pousser un jardin de fleurs sur ce fumier familial, même si les souffrances que j'ai endurées pour en sortir sont maintenant derrière moi et ont fait de moi la femme que je suis, je ne peux m'empêcher d'avoir mal quand je croise un tel témoignage. Probablement qu'il y a quelques années encore, ça m'aurait mise dans une rage folle. Plus maintenant. Je suis profondément attristée et intimement convaincue que c'est bien que les choses soient dites un jour ou l'autre, pour elle, pour ses enfants et pour nous tous. C'est un sujet tellement difficile à aborder et comment faire autrement pour que ça s'arrête?

- Kindermund, parole d'enfant, de Pola Kinski -


 

Simone, mon deuxième prénom...

 

En vérité, l'influence de l'éducation et de l'entourage est ici immense.Tous les enfants essaient de compenser la séparation du sevrage par des conduites de séduction et de parade; on oblige le garçon à dépasser ce stade, on le délivre de son narcissisme en le fixant sur son pénis; tandis que la fillette est confirmée dans cette tendance à se faire objet qui est commune à tous les enfants. La poupée l'y aide, mais elle n'a pas non plus un rôle déterminant; le garçon aussi peut chérir un ours, un polichinelle en qui il se projette; c'est dans la forme globalede leur vie que chaque facteur : pénis, poupée, prend son poids. Ainsi, la passivité qui caractérisera essentiellement la femme«féminine» est un trait qui se développe en elle dès ses premières années. Mais il est faux de prétendre que c'est là une donnée biologique; en vérité, c'est un destin qui lui est imposé par ses éducateurs et par la société. L'immense chance du garçon, c'est que sa manière d'exister pour autrui l'encourage à se poser pour soi. Il fait l'apprentissage de son existence comme libre mouvement vers le monde; il rivalise de dureté et d'indépendance avec les autres garçons, il méprise les filles. Grimpant aux arbres, se battant avec des camarades, les affrontant dans des jeux violents, il saisit son corps comme un moyen de dominer la nature et un instrument de combat; il s'enorgueillit de ses muscles comme de son sexe; à travers jeux, sports, luttes, défis, épreuves, il trouve un emploi équilibré de ses forces; en même temps, il connaît les leçons sévères de la violence; il apprend à encaisser les coups, à mépriser la douleur, à refuser les larmes du premier âge. Il entreprend, il invente, il ose. C'est en faisant qu'il se fait être, d'un seul mouvement. Au contraire, chez la femme il y a, au départ, un conflit entre son existence autonome et son «être-autre»; on lui apprend que pour plaire il faut chercher à plaire, il faut se faire objet; elle doit donc renoncer à son autonomie. On la traite comme une poupée vivante et on lui refuse la liberté; ainsi se noue un cercle vicieux; car moins elle exercera sa liberté pour comprendre, saisir et découvrir le monde qui l'entoure, moins elle trouvera en lui de ressources, moins elle osera s'affirmer comme sujet; ... les femmes élevées par un homme échappe en grande partie aux tares de la féminité.
 
- Simone de Beauvoir -
 
 
Ce matin, je me lève aux aurores, sachant que ma journée va être une fois de plus consacrée à recevoir les doléances d'un tas de femmes cherchant à résoudre leur mal-être, Eh oui, même le Dimanche!. Comme évidemment je n'habille que les femmes, c'est plus souvent d'elles que je reçois les confidences. Parfois un homme s'égare à me confier ses pensées existentielles, mais c'est plus rare. Hier, samedi, la journée fut chargée. Premier Samedi des soldes, faut le vivre pour le croire. Electriques, hystériques, femmes au bord de la crise de nerfs, maris à bout, enfants balladés de boutique en boutique n'en pouvant plus de suivre mécaniquement des parents en quête de bonnes affaires, individus hagards suivant la masse, et au milieu de tout ça, néanmoins une ou deux bonnes surprises: une vieille connaissance qui réapparaît dans ma vie après des années de perte de vue et une de mes bonnes clientes qui, mariant sa fille dans l'urgence a senti le besoin de venir m'en parler avec l'argument de lui trouver une tenue. Comment en est-on arrivé à parler de Simone? Je ne sais plus. Mais elle a sourit quand je lui ai dit que c'était le prénom de ma grand-mère paternelle et donc mon deuxième prénom de baptême (tradition familiale oblige). " Quand j'étais adolescente, j'ai eu une passion pour elle, j'ai lu tous ses livres je crois. J'aimais aussi beaucoup Duras et Colette. Mais c'est avec Simone que j'ai le plus avancé. Grâce à elle, j'ai élevé ma fille autrement, autrement que ce que ma mère a fait de moi..." Pendant que je cherchais à trouver dans les rayons blindés cette fameuse tenue qui pourrait faire l'affaire pour le "jour J" ( comme elles disent pour la plupart) de sa fille, elle me parlait et me parlait encore, elle avait un incommensurable besoin de parler, je n'entendais qu'elle. J'essayais de me concentrer, une oreille pourtant attentive à ses propos. J'ai appris à faire ça avec le temps. Faire deux choses à la fois et tendre plusieurs cellules de mon cerveau. " C'était un vrai garçon manqué, remarquez, je n'ai pas eu trop de difficultés à l'élever autrement. Elle n'arrêtait pas de faire les quatre cent coups, etait toujours fourré avec son frère, jouait au foot, construisait des cabanes et au lieu de créeer des vêtments pour ses poupées ou comme moi passer des heures à jouer à la dînette ou à la marchande, elle les dépeçait et les torturait dans tous les sens. Plus tard elle s'est toujours habillée comme un garçon. C'est bête cette expression. Et maintenant, vous la verriez, une vraie femme, chatte, ensoceleuse, une diva!". Je lui tends une magnifique robe noire destructurée de Martin Margiela et lui propose au milieu de sa réflexion de la passer avec un longue veste plissée argent vielli d'Issey Miyaké, cet ensemble ne pouvait que lui aller, des matières qui mettrait en valeur ses rondeurs en les suggérant plutôt qu'en les moulant. pendant qu'elle continuait son monologue tout en se déshabillant, je pensais: " Comment aurais-été avec ma fille si j'en avais mise une au monde?"...
 
- Ah, Blue! C'est bon de te revoir. Comment tu vas?
- Wouah, Alexandra, ça fait un bail dis-moi, cinq, six, sept ans, je ne sais plus, mais ça fait longtemps, non?
- Une éternité! mais regarde nous n'avons pas changé. Les épreuves nous ont conservées...
- Qu'est-ce que tu deviens?
- Tu ne vas pas le croire... Je me marie!
- Non !?!
- Je ne pensais pas me remarier un jour, tu sais avec tout ce que j'ai endurer de mon premier mariage... Toi, ton homme, ça va?
- Oui, ça va... Tes filles?
- Difficile. C'est toujours difficile. Leur père est devenu fou. Il a fait rechute sur rechute, tu sais, il a été hospitalisé un nombre de fois incalculable, maintenant il est retourné vivre chez sa mère. C'est très triste, il n'a jamais réussi à dépasser son irrépressible besoin dépressif, il est devenu agressif et méchant avec elles, plus qu'avec moi. Elle ne peuvent plus le voir, il les détruit. Mais elles sont soulagées qu'un homme entre dans ma vie, elles n'aurant pas à s'occuper de moi, c'était un souci pour elles...
 
Je me souviens bien des deux gamines d'Alexandra, l'aînée était d'une intelligence fulgurante, elle s'intéressait à tout, art, philosophie, littérature, musique, peinture et la seconde un vrai petit diable ne se passionnait que pour la course à pied! Quand j'ai connu Alexandra, j'avais dix-sept ans. A l'époque j'étudais ma médecine en première année, elle était déjà à la fin du cursus, interne en cardiologie. Je faisais des babby-sittings mais n'ai jamais eu l'occasion de garder ses filles, les petits gars de sa meilleure amie, oui. Elle est devenue une amie aussi des années après. Le monde est si petit...
 
Aurais-je été différente avec ma fille qu'avec mes fils? Quelle espèce de femme serait-elle devenue? A-t-on des enfants à son image? Ai-je été une bonne maman pour mes garçons? Est-ce que Simone a raison?
 
 
 

04/01/2013

Résolution 2013

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03/01/2013

aspiration

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01/01/2013

Une année 2013 tout feu tout flamme!

 Photo "live" de mon amie Laurence G., hier, tard dans la soirée...

 

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- Photo Laurence Guez -

 

31/12/2012

Lettres à un jeune poète

 

30/12/2012

Miscellanées de fin d'année

Avant-hier soir nous décidons d'aller manger un couscous chez notre vieil ami Momo. Vieil ami! Nous nous connaissons depuis plus de 28 ans et nous avons lui, comme nous toujours gardé un contact intelligent et affectueux quasi familial depuis que nous nous sommes rencontrés. Plus jeunes, nous allions Pat et moi discuter avec lui pendant des heures en soirée autour d'une bouhra à refaire le monde. J'étais alors un peu plus l'étendart à la main et lui plus susceptible. Souvent nos discussions se terminaient dans un pugilat de rires. Nous étions tous les deux si exaltés! Avant-hier, nous avons mesuré le chemin parcouru. Lestés, calmes, posés et presque sages nous avons devisé beaucoup plus sereinement sans pour autant avoir perdu notre humour et notre volonté d'en découdre, notre mordant. C'était touchant d'être là à nouveau tous les trois à déguster une bastilla." Les enfants, ça va?", "ça va, et toi ta maman?"," ça va, merci, elle vient toujours travailler le matin - le couscous de la mère de Momo est juste divin - elle a le coeur à l'ouvrage, quand même, venir comme ça cuisiner à plus de soixante-quinze ans, mais c'est ce qui la maintient en forme. Hier nous discutions tous les deux, elle me disait: "mon fils, il y a un début et une fin. C'est comme ça. Faut l'accepter." Un début et une fin...".

 

Une fin d'année, c'est comme la fin d'un cycle. Même si on sait au fond que les choses ne vont pas profondément changer d'un jour à l'autre, on saisit l'opportunité de faire le point et de se rapprocher de ceux qu'on aime. On a besoin de faire des sauts dans le passé, de se rassérener, d'imaginer ce qu'aurait pu être certaines journées si on les avait appréhendées autrement. On fait le plein des bonnes choses et on tente d'oublier les mauvaises, les douloureuses, les malheureuses, les maladroites. C'est le temps de la réconciliation, de la tolérance. Une sorte de tréve avec soi-même et avec les autres.

 


podcast

- Mousso Tilou - Dobet Gnahoré -

 

Hier, j'ai appelé maman. Je n'appelle jamais ou que très rarement maman au téléphone. Déjà depuis quelques temps je lui envoie de temps en temps un message par mail, et elle me répond. Tout doucement au fils des ans depuis trois maintenant j'essaie de re-tricoter un lien qui s'était fatalement distendu. Hier c'est le son de sa voix qui m'a émue. On ne s'est pourtant pas dit grand chose. Des banalités. Des politesses.  Mais il y a tout ce qu'on ne dit pas et qui transperce au travers des silences, des soupirs, des attentes, de l'émotion, des noeuds dans la gorge, des trop-difficiles. 

 

Je pense à Laurence, à son papa, à celui de Pat et au mien toujours vivant que je ne changerais pas...

 

" On me parle de mots, mais il ne s'agit pas de mots, il s'agit de la durée de l'esprit. Cette énonce de mots qui tombe, il ne faut pas imaginer que l'âme n'y soit pas impliquée. A côté de l'esprit, il y a la vie, il y a l'être humain dans le cercle duquel cet esprit tourne, relié avec lui par une multitude de fils..."

- Antonin Artaud - Fragments d'un journal d'enfer -

 


podcast

- La Bohème- Charles Aznavour -

 

J'ai vu des photos de Montréal récemment, toute cette neige, c'est époustouflant. J'y repense souvent. Mistral, la poutine, la Tribu, Sandra, le Mont-Royal, le québécois, le restaurant chinois, et nos ballades qui n'en finissaient pas... C'est gravé en moi à l'encre bleue, à l'encre bleue fleurdelysée.

 

écriture,pensée,poésie de la vie,réflexions,émotions,partage,humain



Deux de mes trois fils seront avec nous pour le réveillon de fin d'année (l'aîné est à l'autre bout du monde). Tous les deux ont eu une année particulière avec des grosses déceptions amicales. C'est dur, la trahison de votre ami. C'est dur de perdre la confiance dans la personne qui l'avait toute entière. Dur aussi d'encaisser la médisance et pire l'indifférence. Vous étiez tout pour un être la veille et le lendemain vous n'êtes plus rien. Difficile à comprendre, difficile à digérer...

 

Laure m'a écrit hier, attentionée, douce, aimante. Elle m'envoit une photo de paysage de montagne qui me fait rêver. J'aimerai être avec elle là-haut au coin du feu dans ce chalet qu'elle a investi pour la semaine. On se raconterait l'une l'autre, comme on le fait souvent. Rien ne me touche plus que l'amitié si ce n'est peut-être la poésie. L'amitié n'est-elle pas la poésie de la vie?

 

Demain je vais faire un hammam et commencer de lire un ange cornu avec des ailes de tôles que je viens de recevoir. J'en sue et en salive d'avance!

 


podcast

- The Logical Song - Supertramp -


" Qu'il est doux d'évoquer les anciennes audaces,/ L'âme en broussaille et le cheveu folâtre,/ Rebelle sans cause au regard épineux/ Comme du chaparral farouchement sauvage,/ Allant, contre le vent et la vague sage,/ Fiévreux dans l'âpre bataille pour la vie,/ La vitesse et le droit de ne jamais mourir. "

- Christian Mistral - Fièvre -


 

écriture,pensée,poésie de la vie,réflexions,émotions,partage,humain

          - Photo Laure K. -

 

 
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- Like it is - Yusef Lateef -


Chaque année, j'envoie mes voeux à une trentaine de clientes, celles que je connais le mieux voire intimement. Celles pour qui j'ai beaucoup de tendresse. Il y a Madame chose d'Amiens que je fréquente maintenant depuis plus de vingt ans. Vingt ans à la voir se déshabiller, se rhabiller et se sentir mieux d'année en année. Il y a Madame machin de Libercourt pour qui c'est l'inverse, elle se ratatine avec le temps, s'aigrit, se rapetisse, devient méchante à la limite du supportabe. Il y a Mademoiselle étrange dAvesnes sur Helpe, elle et moi on s'aime bien. Vieille fille élégante au chignon impeccable, à la démarche altière et à la voix grave, fumeuse de cigare, éternelle revancharde, passionnée de Chopin et de Boris Vian, on peut parler pendant des heures entre l'essayage d'un manteau en drap de laine noire doublé de lapin roux et d'une robe ajustée en soie imprimée façon poils. Un éternel ravissement malgré que je ne sache toujours pas qui elle est vraiment. Il y a aussi Angelica, mon amie peintre, tornade émotionelle et fulgurante crinière de jais; Françoise, prof de philo, fan de Yamamoto, des thés Mariages Frères, de la poésie de Norge, des pensées de Pascal, des essais de Montaigne, "Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis et amitiés, ce ne sont qu'accointances et familiarités nouées par quelque occasion ou commodité, par le moyen de laquelle nos âmes s'entretiennent. En l'amitié de quoi je parle, elles se mêlent et confondent l'une en l'autre, d'un mélange si universel qu'elles effacent et ne retrouvent plus la couture qui les a jointes. Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne se peut exprimer, qu'en répondant : « Parce que c'était lui, parce que c'était moi.", vais lui envoyer une belle carte de Chagall que j'ai trouvé à l'exposition qui lui est consacré en ce moment à la Piscine de Roubaix; et puis, et puis il y a Frida, qui est belle comme un soleil et qui m'aime pareil que moi j'aime Frida, ah! Frida! Un grand corps comme moi, aussi brune que je suis blonde, la même façon d'appréhender le monde, de la mode, de l'art, de la musique, de la littérature, le monde tout entier. Quand elle vient me voir pour résoudre un problème de tenue, si elle a un mariage ou un dîner ou une conférence ou un voyage, les occasions sont multiples et variées, elle passe et on trouve ensembe la solution. Et on s'échange nos points de vue entre un jean slim brut, un top en cachemire black blue et une écharpe en soie et laine ébène ou une longue jupe fourreau noire fendue jusqu'au genou et un chemisier crème en viscose arachnéenne. "Tu ne trouves pas que les gens sont maussades en ce moment, qu'ils n'ont pas le moral, qu'ils se plaignent tout le temps"... La dernière fois que je l'ai vue, je venais de relire: "La frivolité essentielle" un essai  de Monneyron sur la mode: "En quoi l'adoption de telle ou telle parure vestimentaire peut-elle modifier un comportement ou déterminer une identité?" L'essayage a duré plus de quatre heures. Je regrette de ne pas pouvoir envoyer mes voeux à la femme de Marc qui est décédée en si peu de temps de son cancer du pancréas par contre je me fais une joie d'envoyer une carte à Marie-Anne qui elle, en est sortie alors que tout le corps médical la donnait perdante et perdue...

 


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- Quand on s'aime - Michel Legrand -


Hier encore, j'ai reçu un mail de Christian avec un lien vieux de deux ans. Merci Maestro! C'était une discussion au Vacuum protégée par le Bunker, une discussion comme on les aime, celle qui remue les méninges, celle qui nous fait nous dépasser, une discussion à coeur ouvert surtout. Plumitif était dithyrambique, j'étais en verve aussi. Je pense encore ce que je disais alors mais ce qui m'a frappée c'est l'aisance avec laquelle j'arrivais à élaborer ma pensée et à l'écrire. Je me sentais en sécurité, je me sentais vibrante, je me sentais vivre. Je me suis toujours sentie bien chez lui, chez nous, chez mes amis québécois.


J'écris avec le râle de ma valise
Remplie d'algues et de corail.
J’écris avec l’encre de mon ombre,
Affiche de mes nuits.
J’écris une langue comète
Aux rides assoiffées.
J’écris les nymphes
Caressant mes pieds d’étranger,
La spirale verte
De ma titubante amnésie.
 
- Mokhtar El Amraoui -



OPEN (Réseau d'entreprise et de créateurs d'entreprise) vous souhaite une belle année 2013, une année pour : convaincre, créer, concrétiser, imaginer, progresser, réfléchir, surprendre, construire, initier, prospérer, innover, oser... une année pour FAIRE !  ( Reçu dans ma boîte mail pro)

Là j'ai plutôt envie de rêver, de me laisser faire, d'écouter tout Michel Legrand, de m'étendre, d'écrire, de danser nue devant ma glace, de me gaver de pinottes (salut Sandy), de soleil, de désert, de chaleur, de faire tourner tous les moulins de mon coeur...

 

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- Photo Jim Richardson -


Ce matin j'ai fait comme touts les matins ma tournée des popotes: Mistral (mon Black Angel), Mokhtar (enfin son blog), Laure K., Laurence, Lélius (nouveau venu), Mac Comber (TopFloor man), Salve d'étoiles (Vieux William G. Youth!), Swann (l'intrépide), les deux Gaétans, Venise, Versus, Jalel, Constance, La Rouge (belle âme), Pieds, Ranger, Zoé, JF Glabik, Michael, Nancy, Bizak, Manouche, Le Bourdon, Bird, Isbid, Les Ocreries, (Pour quand celui de Plumi?), L'air de rien, Claudio (le fidèle) et Balthazar. J'écoutais Mozart, j'ai voyagé...

 


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- Requiem - Mozart -

 

Belle fin d'année à vous tous qui venaient me lire ici, à vous, tous mes amis. Merveilleuse, créative, enchanteresse et lumineuse année 2013!

N'oublions pas: " Pour qu'un rêve devienne réalité, on doit l'abandonner en tant que rêve." - Viki King -


 

29/12/2012

J'adore!

 

28/12/2012

L'homme qui plantait des arbres

Merci Gaétan...