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03/05/2012

Grand-papa

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Grand-papa a été un grand homme, droit comme l'épée d'un roi. Petits, mes garçons l'appelaient "Gros-papa", il faut dire que c'était plutôt un bon vivant au bon coup de fourchette, toujours soucieux du bien-être des gens qu'il aimait, généreux, convivial, ouvert, un excellent grand-père. Un sacré père aussi, les liens qui l'unissaient à ses fils ont toujours été denses et sincères et ceux qu'il a entretenu avec sa fille qu'il chérissait, à son image, protecteurs et aimants. Ses amis adoraient son enthousiasme et tout le monde a profité largement de son humour, de son immense gentillesse et de son féroce appétit de vivre. Il a toujours été là pour chacun d'entre nous. Me concernant, grand-papa a été un beau-papa formidable. Il m'a accueillie telle que j'étais et m'a toujours encouragée à devenir celle que je suis. Il m'a accordé sa confiance et son estime, précieux cadeaux pour quelqu'un qui en avait cruellement manqué, il a toujours porté un regard bienveillant sur ma façon d'être femme et celle d'être mère. Je l'ai beaucoup aimé. Je vois encore la toute première fois où je l'ai rencontré, comme il m'a impressionnée! Fier, père de famille respecté, drôle, il en imposait mais avec toujours une sorte de douceur dans sa manière d'être, cette sensibilité qui le caractérisait. Il fallait voir avec quel entrain il nous emmenait tous manger un couscous, son plat préféré qui lui rappelait son enfance en Algérie et comment il était touchant quand dans nos virées parisiennes il nous montrait les ponts qu'il avait construit sur la Seine avec toutes les histoires pour chacun d'eux. Il aimait ça les histoires tout comme il aimait les voyages et les autres horizons et puis les fleurs, les plantes et les odeurs. Un homme merveillleux vient de nous quitter et nous nous retrouvons d'un seul coup tous comme orphelins. Néanmoins je sais que ce qu'il nous as transmis est à jamais gravé et qu'ainsi il vivra en nous pour l'éternité. Requiescat in Pace.

 

01/05/2012

1er Mai

Mon père pensait que le bonheur n'était pas de l'ordre du possible sur cette terre, qu'on était tous là pour en baver, pour expier, pour se racheter de je ne sais quelle erreur, celle d'être né peut-être... Il n'aimait pas cette tradition d'offrir des clochettes parfumées pour le premier mai, il n'aimait pas les fleurs en général sauf les roses rouges qu'il offrait à sa femme à chaque anniversaire de mariage, une rose par année, ils va bientôt pouvoir lui en amener une belle brassée. Il n'était pas apte au bonheur, je ne l'ai jamais vu profiter de la vie, je ne l'ai jamais vu rester à rien faire à réfléchir ou à rêver, c'était inutile d'aprés lui, il ne pensait qu'à travailler, seul ça, lui importait, travailler et se battre. Avec son sempiternel: " l'avenir appartient au gens qui se lévent tôt " et son quotidien " il n'y a pas d'avance ", les marches militaires misent à fond de caisse le Dimanche dans toute la maisonnée pour nous faire décaniller du lit dès l'aube, il a tenté toute ma jeunesse de m'inculquer ses valeurs et ses vues de l'esprit. J'en ai gardé quelques unes comme: on a rien sans rien mais j'ai vite fait en sorte d'en oublier beaucoup d'autres; l'idée d'être coupable pourtant est celle dont j'ai le plus de mal à me défaire, et me permettre d'être heureuse me donne encore des vertiges, forcément je désobéis, et c'est pas bien! 

Mon père pensait que le bonheur n'était pas à atteindre ou à vivre présentement, qu'au contraire il fallait bien souffrir dans sa vie terrestre pour mériter le bonheur dans l'au-delà. Il fallait endurer, il fallait courber l'échine, mordre la poussière. Je n'étais pas d'accord en mon for intèrieur mais je pliais aux diktats paternels, en apparence, parce que dès qu'il avait le dos tourné je m'enfonçais dans la rêverie et comble de la perte de temps pour lui je lisais des livres, en cachette, sous mon lit. J'en souris, je me vois encore avec ma lampe de poche, malingre en chemise de nuit, avaler des milliers de pages, assoifée que j'étais de voyage et d'audace et d'autres possibles. J'ai pleuré et j'ai ri et je me suis enflammée pendant des heures à en oublier ma prison dorée. Il m'a fallu attendre dix-huit années pour qu'on m'offre un brin de muguet. A mon tour d'en distribuer.

Belle journée à vous, bon premier Mai. C'est si bon d'aimer.

 

29/04/2012

de tout coeur

avec les étudiants québécois.

 

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26/04/2012

voyage, voyage...

" Les voyages sont l'éducation de la jeunesse et l'expérience de la vieillesse."

- Françis Bacon -

 

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- Carte du voyage de La Pérouse -

 

 

 J'ai toujours aimé voyager, "frotter et limer ma cervelle à celle d'autrui" comme le disait Montaigne, j'ai toujours eu le sentiment que c'était un excellent moyen de développer son intelligence, en changeant sa forme de pensée et de vie, en devant s'adapter à d'autres manières de voir, en goûtant à une autre réalité. J'ai toujours aimé et j'en ai depuis longtemps senti le besoin, pour fuir sans doute l'autarcie dans laquelle j'ai été élevée et par conviction, par nécessité d'explorer. Pas seulement partir pour partir, mais partir pour revenir enrichie et rassérénée. Depuis quelques années, j'ai dû réduire la fréquence de ces découvertes du monde et ça me manque. La dernière en date est Montréal, courte et bréve incursion québécoise chargée d'émotions, une bouffée d'air dans ma vie d'aliénée et de travailleuse acharnée. J'ai décidé de repartir, de m'en donner à nouveau les moyens; trop besoin de remettre ma tête entre les mains de l'imprévu et de l'aventure, trop envie d'horizons pas encore ressentis et trop la certitude qu'il y a beaucoup à découvrir. Avanti!

 

  

25/04/2012

exprimer par son corps

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- Photographie d'André Kertész -

 

L'être humain "confectionne" son corps comme on confectionne une robe pour se protéger d'une nudié trop crue. Rougir pour ne pas exprimer son désir, sa culpabilité ou sa honte est un des exemples les plus évidents. L'écriture ( maquillage, vêtements), et par là même la lecture du corps qu'elle induit, fait comprendre ce qu'on souhaite en partie se cacher et cacher aux autres. La manière dont notre corps s'exprime et dont nous le faisons s'exprimer est un compromis qui nous protège d'une manifestation trop claire de nos désirs et de nos peurs. S'intéresser à la façon dont, volontairement ou pas, notre corps parle pour nous revient à décrypter un ensemble de signes, les uns affichés, les autres tus, dont le but est de nous protéger de nos pulsions et de nos angoisses. Aussi, quand notre corps manifeste certains signes de souffrance sans qu'il y ait de maladie somatique avérée, il est important de s'interroger sur ce que ces manifestations dissimulent et sur l'éventuelle protection que cette douleur, visible et anxiogène, pourrait assurer contre une irritation ou une angoisse plus profonde.

Aux mots se substituent les maux.

- Alain Braconnier - Protéger son soi

 

 

24/04/2012

Le petit Robert

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La langue française est une femme, nous suggère Anatole France. Et cette femme est si belle, si fière, si modeste, si hardie, touchante, voluptueuse, chaste, noble, familière, folle, sage, parle-t-il de moi?, qu'on l'aime de toute son âme, et qu'on est jamais tenté de lui être infidèle, je n'aimerais pas ça! Il y a longtemps que je pense me l'offrir celui-là, aujourd'hui me semble un bon jour. Je ne sais plus quel écrivain a dit: "Un dictionnaire, c'est un roman sauf que tous les mots sont rangés dans l'ordre!", hâte de plonger mon nez dans ce précieux coffret...

 

23/04/2012

Le jour de la Terre

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Hier, quelle coïncidence, Christian m'informait que c'était le jour de la Terre et qu'au moment même où il m'écrivait les cloches de toutes les églises de Montréal sonnaient pour deux minutes, qu'une manifestation de plus de 100 000 québécois s'ébranlait et que même des femmes innues venues à pied de Malioténam y participaient. Moi, pendant ce temps j'étais abasourdie devant ma télé à ne pas croire le chiffre qui m'était annoncé. Le matin de ce Dimanche 22, j'avais visionné une interview réjouissante de Michel Serres à l'occasion de la sortie de son nouveau livre: Petite Poucette; ses propos m'avaient mise en émoi et m'avaient donné confiance, je suis tellement d'accord avec ce qu'il dit, c'est tellement bon de l'entendre. Et là, un 20% s'affichait, plus de six millions de français avaient préféré la xénophobie, le repli sur soi, l'intolérance, l'étriqué, la préférence nationale, la régression, la démagogie, l'insensé. Les urnes avaient parlé.

Ce matin, au petit déjeuner, on était tous levés tôt, tous avec la mine défaite et avec un goût amer au fond du gosier, la démocratie n'est pas toujours aisée à avaler quand elle ne défend pas des valeurs auxquelles on tient de solidarité, d'humanité, d'intelligence. Chacun y allait de son couplet, chacun tentait de donner une explication à cette vague extrémiste de doite: l'ignorance, la peur, le ras-le-bol, l'ignorance surtout: comment peut-on penser que la voie pour une vie meilleure et une société plus juste est la mise à l'index de l'autre? Prendre ses responsabiités, c'est s'affirmer, c'est dire je ne suis pas d'accord, je veux autre chose pour moi, pour mes enfants; prendre ses responsabilités c'est oeuvrer pour que cessent ces idées préconcues, c'est s'ouvrir, c'est expliquer, c'est comprendre que le monde change et que rien ne peut plus être comme avant pour paraphraser la Marine, comment peut-il en être autrement?

Alors je repense à Michel et à son concept de petite poucette, et même si je n'ai plus vingt ans et si je ne suis pas aussi habile de mes pouces que mes grands enfants, je pense l'être de la tête, du moins je tente de l'être, je tente de comprendre ce monde dans lequel nous évoluons tous, dans lequel il nous faut exister, avec lequel il faut composer, je cherche à être au plus prés de ce que je veux vivre et de ce que je veux transmettre, au plus prés de ce qui me semble juste et justifié et je suis d'accord avec Serres: ce qu'il y a de mieux à faire c'est être soi-même et c'est bien ce que je compte revendiquer encore davantage même si j'ai toujours dit ça à mes fils depuis leur naissance: Be yourself! Je compte mettre tant bien que mal ma pierre à l'édifice à ce monde mouvant et spectaculaire et à cette aventure géniale qu'est la vie sur cette planète en montrant qu'il est possible de s'ouvrir aux autres sans craindre pour sa peau, qu'il est possible d'aimer la différence et de s'en enrichir, qu'il est souhaitable de s'aventurer et que la peur n'est pas bonne conseillère, la haine non plus, ni même la colère. Réagir n'est pas une solution, mais agir, oui, exprimer, partager et ne pas craindre de penser autrement, de penser plus grand, de penser plus vaste et plus aimant.

C'est tous les jours le jour de la terre, c'est ici, c'est maintenant.

 

22/04/2012

de l'acte de voter

Voter. Pour beaucoup de mes congénères ça n'a plus guère de sens: "pourquoi faire?", "pourquoi dire?", "c'est plié d'avance", "ça sert à rien"... Même mes jeunes! il a fallu que je les motive en leur expliquant que c'était un moyen d'exprimer notre volonté , que c'était un des droit fondamental d'une démocratie, qu'on ne peut voter depuis l'âge de dix-huit ans que depuis peu et que pour les femmes c'est encore tout frais, juste plus d'un demi-siècle, qu'il faut y aller. " Maman, c'est bonnet blanc et blanc bonnet", "sont tous pareils", "sont tous pourris"...Ben, pas tout à fait quand même! Et puis si c'est vraiment le fond de ta pensée, faut aller le crier, voter blanc, mais pas te défiler. C'est pas la panacée, on ne va probablement pas changer le monde avec juste un bulletin dans une urne mais le geste n'est pas anodin, notre avenir est en notre nos mains, et ça c'est un des moyens qui s'offre à nous, en toute légitimité, il n'y a pas à hésiter, faut que t'ailles voter! On verra ce soir ce qu'il sera advenu de ces multiples conversations ces jours derniers, en attendant... j'y vais.

 

17/04/2012

Une Vague Blanche pour la Syrie

 

09/04/2012

De mon fils à Black Angel et Sandy, d'eux deux à moi.

 

De mon fils (bon anniversaire mon grand) à Black Angel et Sandy, d'eux deux à moi et de nous tous à vous... Il n'y a pas d'heures pour les braves!

Je vous aime.

 

04/04/2012

De ses doigts de peau, toucher la peau des choses...

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- René Magritte -

 

" Le peintre, du bout des doigts, caresse ou attaque la toile, l'écrivain scarifie ou marque le papier, appuie sur lui, le presse, moment où le regard se perd, le nez dessus, vue annulée par le contact: deux aveugles qui ne voient que par la canne ou le bâton. L'artiste ou l'artisan, par la brosse ou le pinceau, par le marteau ou la plume, à l'instant décisif, se livre à un peau à peau. Nul n'a jamais pétri, n'a jamais lutté, s'il a refusé la prise de contact, nul n'a jamais aimé ni connu."

- Michel Serres -

 

01/04/2012

1500 nouveaux mots dans le dico

Nous étions tous réunis une fois de plus autour de la table ovale nappée de lin bistre de notre salle à manger, nous fêtions aujourd"hui les 28 ans de la douce de mon fils aîné. Toujours une belle occasion de montrer à quel point l'amour circule dans cette maison. Pat a fait le poulet, Ed a préféré les frites pour son aimée, la purée c'est pas trop sa tasse de thé, c'est drôle les mots, les expressions... On a parlé de choses et d'autres, on a parlé de livres, de littérature, d'écriture, de mots. J'ai osé au moment du dessert un mot impromptu un peu enivrée par la chaleur humaine doublée de celle du vin. La tarte aux pommes était un peu molle, Pat annonce qu'il a fait l'erreur de la couvrir pour qu'elle reste chaude en la sortant du four. Là, je lui envoir un: " Pour la chaudeur, suffit que tu la laisses à l'intérieur!". Là Peter qui excelle et se gourmandise des mots me dit: " Maman, c'est quoi ce nouveau mot complétement pas possible?", je lui rétorque que je ne sais pas comment il m'est venu mais que voià il répond pour moi à cette notion de maintenir au chaud. " Ah! Tu fais comme Sarko qui après Ségolène invente des nouveaux mots!". Merde, j'ignorais que Nicolas avait créé un mot: "méprisance" que je trouve pour ma part plutôt joli. La conversation s'envole et fait feu de tout bois, voilà mes gars tous les trois avec leurs téléphones portables googlant je ne sais quoi. Là d'un coup Ed. interpelle l'assemblée: " Non, mais vous vous rendez compte, 1500 nouveaux mots dans le dictionnaire 2012! ", là dessus Peter intervient en disant: " Si facebooker entre dans le dictionnaire, je me pends!" Il hait, il déteste facebook, il déteste twitter, tous les trois en reviennent d'ailleurs. "Maman, on peut pas aimer les mots et laisser faire ça!". Non, on peut pas. Ed nous sort la liste des dix nouveaux mots les plus sollicités: cougar, twitt, vuvuzela ( quel boucan pourtant que cet engin là), cagole ( je connaissais pas, j'ignorais complètement ce mot qui désigne une femme provocante et vulgaire), E-learning (sans commentaire), cacou ( mot que j'ai toujours employé depuis plus de vingt longues années), smartphone, bisphénol, caïpirinha. "Caïpirinha!". Ce mot les a mis en émoi. Du coup les voilà tous les trois partis vers les nouveaux mots de 2010 et de nouveau s'étonner: geek, adulescent, chimie verte, réseauter... Quoi, une langue, c'est une langue vivante, normal qu'elle évolue, qu'elle s'enrichisse, qu'elle perde en route de l'inusité. "Vous savez ce qu'est l'alacrité?". Je les aime tous autant qu'ils sont les uns et les autres, ils m'éclatent et font ma fierté. Ils font mon bonheur ces gars là sans le savoir, quand un me cite Molière au petit déjeuner, ou l'autre me parle des Fleurs du Mal de Baudelaire, ou le troisième qui me disait encore il y a à peine deux heures à l'apéro: " Un livre ne remplace pas un film, un livre ça nous emporte bien davantage, on s'en fait des dizaines de films en ne lisant qu'un seul livre, moi le héros d'Harry Potter, Harry, je le voyais roux." Ouf, mille cinq cent mots nouveaux dans le dico, si ça permet d'ouvrir encore le champ d'investigation de nos cerveaux, c'est une bonne nouvelle. Chouette, la relève est assurée.

 

27/03/2012

Finger Tutting

 

J'en suis pas encore là, mais je vais oeuvrer en tout cas pour au moins récupérer l'agilité pour faire ça ou ça, ce genre de petits gestes simples et usuels qui manquent quand on perd l'usage d'un bras. Il y en a beaucoup d'autres. Pour une droitière, le poignet droit est beaucoup plus vigoureux et endurant que le gauche. Je laisse libre court à votre imagination débordante pour deviner pourquoi je serais la plus heureuse des femmes quand je l'aurais complètement récupéré!

L'opération s'est bien passée. Je suis tombée sur un vieil ami anesthésiste que je n'avais pas vu depuis des lustres. Il a pu, tout en me piquant sous l'aisselle droite, me raconter où en était sa vie, ça m'a évité de trop penser à l'aiguille et à la sensation de joute de courant que j'avais le long du bras jusqu'au bout des doigts. Par chance, je bricole en électricité, il s'en rappelait le bougre, alors ce genre de pitchenettes désagréables, je connais: quand on bricole des fils, des dominos et des tableaux électriques, ça fait partie des risques du métier!

A l'heure où j'écris j'ai encore le bras droit qui pése une tonne. Endormi, on est terriblement plus lourd, c'est étonnant, je ne me l'explique pas. Si quelqu'un parmi vous sait pourquoi, je suis preneuse! C'est une sensation toute bizarre que d'avoir au bout du corps un bout mort. Je ne peux m'empêcher de penser: " Et si je reste comme ça?". J'en ai des frissons dans toute l'échine. Mais bon, j'ai suffisamment confiance dans la médecine d'aujourd'hui qui me semble à chaque fois que j'ai eu à l'approcher de près quand même drôlement bien rodée.

En attendant que ma main droite revienne à la vie, je vais réfléchir à ce cadeau de Christian et de la Tribu: l'Ecce Blue, voyons, voyons," Tout ce qui ne tue pas...", fait mal en  tabarnak d'après Mistral. C'est vrai... Cette idée que ce qui ne tue pas nous rend plus fort, n'est pas si juste au fond. Certains événements dans la vie qui ne tuent pas peuvent nous entamer profond et nous rendre plus fragile. Je crois que ce qui est à tenter c'est d'en tirer un enseignement. Ce qui ne tue pas donne du rab, ouvre des perspectives, tuera peut-être la prochaine fois mais en tout cas nous permet de rester vivant, vaille que vaille! J'aime trop la vie pour mourir trop vite. Tout ce qui ne tue pas vaut la peine d'être vécu, non?

 

26/03/2012

C'est le printemps!

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Aujourd'hui encore, il fait un temps superbe. Le printemps s'annonce prématuré et violent, déjà les bourgeons précoces surgissent sur les quelques bonsaïs du patio, tout invite à la douceur de vivre. Je petit déjeune, tard, avec mon fils aîné. Le changement d'heure, hier nous a tous un peu perturbés. Il soupire, souffle, dit qu'il est fatigué. Je suis à peu de choses près dans le même état, je lui avoue que moi aussi je sens le poids de la vie, malgré tout j'ajoute que pourtant on a une bien belle vie si on s'évertue à penser à celles d'autres humains ailleurs sur la planète et parfois même pas si loin. Un cadre doux et enveloppant, de l'amour, de l'espoir, de quoi se nourrir, se vêtir, s'instruire. S'amuser aussi, réfléchir, inventer. Pourquoi faut-il toujours qu'on ne soit pas satisfait et qu'on aspire à ailleurs, à autrement, à autre chose?

C'est sans doute notre lot, à nous autres êtres humains nantis, de vouloir toujours plus, de vouloir explorer d'autres pistes, de vouloir avoir le don d'ubiquité, de voir son temps décupler et sa vie plus intense encore, plus riche, plus incroyable. Ma mère me disait souvent: " Se contenter de ce que l'on a, c'est être riche."  Parfois j'adhère à cette idée, elle me réconforte et me rassérène, d'autre fois comme aujourd'hui elle me hérisse et me donne envie de tout envoyer ballader. Non, comment pourrais-je me contenter de ce que j'ai? Non que je veuille davantage, mais je veux autrement, je veux sentir mon coeur brûler comme un ciel d'orage, je veux que le sang qui circule tranquillement dans mes veines devienne bouillonant, je veux être bousculée par la passion, grisée par le tournis de mes neurones, je veux être emportée au-delà, que mon corps exulte et que de mon coeur jaillissent des cris de plaisir à n'en plus finir, je veux jouir. Jouir!

C'est ce fichu printemps qui sans doute me perturbe, la montée de sève, la peur de vieillir, de mourir avant que d'avoir accompli, que sais-je? Ou alors c'est dans ma composition intime, ce besoin est mon carburant, ce récurent besoin me rend infatiguable, me donne l'énergie pour aller de l'avant, pour construire, imaginer, m'offrir à la vie en permanence, ne pas m'arrêter sur mes acquis, toujours me remettre à l'ouvrage, me ré-inventer, explorer. Je n'ai pas à avoir honte d'être insatisfaite, je n'ai pas à me tourmenter de vouloir encore plus, de vouloir davantage ressentir, de vouloir davantage exprimer, de vouloir davantage encore aimer et l'être. Ah, être aimée, tout partout, toute entière, adorée.

Est-ce normal de vouoir vivre intensément? Je ris dans mes moustaches de cette question stupide. Normal? Qu'est-ce que nourmal veut dire? Si tu le vis, bougresse, c'est que c'est normal. Quand vas-tu accepter d'être ce que tu es sans détour, quand vas-tu comprendre que tu n'as pas d'autres choix que de vivre ce que tu as à vivre, que tu ne peux pas influer sur ce que tu ressens, que tu ne peux qu'en prendre acte, en prendre conscience et au mieux en faire de l'or, au pire en rester au plomb. Que ta vie est ta vie, que tu en es l'actrice, la scénariste, la metteur en scéne!

Demain, je retourne à l'hôpital sur le billard me faire enlever les quatres broches qui endolorissent mon poignet droit depuis plus de sept semaines, j'ai hâte d'être libérée et de récupérer sereine ma main gonflée comme une outre pleine. L'expérimentation d'en perdre l'usage a été source de colères, d'angoisses mais d'étonnements aussi. J'ai découvert qu'une main gauche n'est pas aussi gauche qu'on le dit, j'ai été surprise par le flot d'empathie que j'ai pu recevoir, j'ai testé ma capacité à m'adapter, à lâcher prise, à inventer d'autres façons de faire, à m'ouvrir. Rien ne remplace l'empirisme. Penser aimer, c'est bon. Aimer c'est encore meilleur. Penser créer, c'est bon. Créer, un degré au-dessus. Penser écrire c'est bon. Ecrire c'est jouissif. Penser jouir c'est bon, mais jouir. Ah jouir! 

Pas à tergiverser, le printemps est vraiment là. Il n'a plus qu'à s'installer. Je t'aime, tu sais.

 

25/03/2012

"Il nous reste à inventer d'inimaginables nouvelles idées"

 

"Oui, depuis quelques décennies je vois que nous vivons une période comparable à l'aurore de la Paideia, après que les Grecs apprirent à écrire et démontrer ; semblable à la Renaissance qui vit naître l'impression et le règne du livre apparaître ; période incomparable pourtant, puisqu'en même temps que ces techniques mutent, le corps se métamorphose, changent la naissance et la mort, la souffrance et la guérison, les métiers, l'espace, l'habitat, l'être-au-monde...

Face à ces mutations, sans doute convient-il d'inventer d'inimaginables nouveautés, hors les cadres désuets qui formatent encore nos conduites, nos médias, nos projets adaptés à la société du spectacle. Je vois nos institutionsluire d'un éclat semblable à celui des constellations dont les astronomes nous apprirent qu'elles étaient mortes depuis longtemps déjà...

Je voudrais avoir dix-huit ans, l'âge de Petite Poucette et de Petit Poucet, puisque tout est à refaire, puisque tout reste à inventer. Je souhaite que la vie me laisse assez de temps pour y travailler encore, en compagnie de ces Petits, auxquels j'ai voué ma vie, parce que je les ai toujours respectueusement aimés."

 

- Michel Serres -

 

 

24/03/2012

complicité, confiance, compréhension

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- Photo Laurence Guez -

 

 

"La grande différence entre l'amour et l'amitié, c'est qu'il ne peut y avoir d'amitié sans réciprocité."

- Michel Tournier -

 

 

23/03/2012

s'enrichir

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" Apprendre, c'est déposer de l'or dans la banque de son esprit."

- Shad Helmstetter -

 

l'éducation est un droit non un luxe

 

07/03/2012

Journée de la femme... dans 23 minutes!

 

 

05/03/2012

Et hop!

 

Cadeau de Lorka qui tombe à pic!

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