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18/05/2010

Écrire

Aprés avoir lu et refeuilleté très régulièrement Origines de Christian Mistral, aprés avoir découvert un peu mieux Louis Hamelin dans l'Humain Isolé, je me suis prise de passion pour cette collection Écrire des Éditions Trois Pistoles. J'aime l'idée et j'aime ce qu'elle engendre chez l'écrivain et en moi. L'intimité partagée sur l'acte d'écrire, la source la motivation l'essence l'inspiration de ces hommes et femmes de l'art m'enchantent et me donnent à penser, tout ce à quoi j'ai grand plaisir à m'abandonner. Alors quand ce matin mon facteur chéri m'a déposé, au milieu d'un recommandé peu recommandable de prospectus publicitaires tous plus laids les uns que les autres deux factures une carte postale du Brésil de mon amie Stella un curriculum vitae de demandeuse d'emploi et une lettre étrange, mon petit colis de chez Pantoute, ah! j'ai su que ma journée serait lumineuse... Toujours étonnament long ces colis direct du Québec ce qui en augmente intensément le plaisir à réception, j'ai ouvert gourmande et de manière sauvage chacun des trois livres* reçus toujours encélophanés avec le plus grand soin, deux autres Écrire, et Ô God! un livre de la plus pure poésie lue depuis longtemps. Je vous livre là quelques passages et suppose que mes amis outre-atlantiques n'auront aucune peine à découvrir de quels ouvrages il s'agit ni de quels auteurs, et je me prépare une fin de semaine festive comme je les adore le cerveau enfoui dans ces agencements de mots d'âme et le coeur prêt à battre la chamade, du délice en perspective...

 

 

* p.57  "J'ai écrit. je continue parce que je sais mon manque et ma perte surmontables. Écrire m'a permis de ne pas me dissoudre dans le manque. Ce manque est le principal probable de mon écriture, née de l'incertitude de mon être, de ma précarité identitaire. Je crois que j'ai commencé à écrire pour dominer le chaos intérieur dont je pressentais le poids réel sur mon existence. On comble souvent ses manques par des apports extérieurs. Par l'écriture j'ai voulu me les approprier. L'écriture parcourt l'étendue des manques; pour répondre au seul désir d'être soi-même entier, elle reconstitue l'origine perdue. Sinon, il y a des trous. Chaque jour me le confirme, il y a beaucoup d'identités là où j'écris. Par les mots, je trouve moi-même ce qu'aucune famille ne peut me donner: mon âme, c'est à dire mon essence humaine. Parce que, en bout de ligne, l'innomable, c'est l'âme!"

* p.169 "Inventées par l'homme parce que l'état de ses connaissances ne lui permettait pas d'appréhender l'Univers dans sa totalité, les religions ont fait des dogmes de la pauvreté, de l'ignorance et de l'exploitation. Elles se sont toujours opposé au progrés puisque celui-ci menace l'idée de superstition qui les a fondées, que ce soit l'existence de Dieu ou le paradis qui attend l'honnête homme après sa mort. Pour protéger l'un et l'autre, les religions se sont réfugiés dans le passé alors qu'elles auraient dû précéder l'homme dans sa quête de connaissance. Si quelques hommes libres ne s'étaient pas élevé contre l'Église catholique, on croirait sans doute encore que la Terre est plate et que c'est le soleil qui tourne autour d'elle. La théorie de la relativité, la mécanique quantique et l'exploration du Cosmos appartiendraient toujours au monde des limbes."

* p.133 "Comment dire ce qui ne peut être confier? Je n'ai que mon cri existentiel pour m'assumer solidaire de l'expérience d'une situation d'infériorisation colective. Comment dire l'aliénation, cette situation incommunicable? Comment être moi-même si j'ai le sentiment d'être étranger dans mon objectivité, si celle-ci m'apparaît comme opaque et hostile, et si je n'existe qu'en ma subjectivité? Il appartient au poème de prendre conscience de cette aliénation, de reconnaître l'homme carencé de cette situation. Seul celui-là qui se perçoit comme tel, comme cet homme, peut dire la situation. L'oeuvre du poème, dans ce moment de réappropriation consciente, est de s'affirmer solidaire dans l'identité. L'affirmation de soi, dans la lutte du poème, est la réponse à la situation qui dissocie, qui sépare le dehors et le dedans. Le poème refait l'homme."

 

 

 

* Consigner ma naissance de Bruno Roy éditions des Trois Pistoles,* De race de monde au bleu du ciel de Victor-lévy Beaulieu éditions des Trois Pistoles,* L'homme Rapaillé de Gaston Miron éditions TYPO poésie.

 

17/05/2010

cinéma

 

 

"Le cinéma, c'est l'écriture moderne dont l'encre est la lumière."

- Jean Cocteau -

 

 

15/05/2010

Jeu d'écriture

 

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Jeu d'écriture, jeu d'esprit, se laisser faire, laisser courir son imaginaire sur cette photo paisible calme et bleutée, un instant de vie, une interrogation, un commencement ou une fin, le jeu est vaste et multiple autant que les paires d'yeux qui vont s'y porter et les coeurs qui vont se mettre en branle.

C'est étonnant l'écriture au fond, elle s'anime en nous parfois de manière si fulgurante et s'écoule torrentielle et d'autres fois elle accouche dans la douleur et dans le temps, âpre, pas au diapason, le mot juste ne venant pas, l'idée ne se cristallisant pas par les mots, le ton pas en écho la musique absente ou pas en harmonie. Combien de pages déchirées, poubellées, brûlées même parfois, combien de stylos envoyés en l'air et de tasses brisées d'épuisement de rage d'impuissance. L'écriture qui quand elle vient au bout des doigts peut ressembler à une transe qui emporte qui anime qui entraîne nous dépasse nous étreint jusqu'au fond de nos organes les plus intimes, une jouissance telle qu'elle peut alors nous laisser vide et heureux au bord de la page.

L'image trop parfaite, trop calme trop nette vide de cette rage de cette passion de cette vitesse qui nous dépasse quand l'écriture nous vient, on dirait le repos du guerrier, après l'amour une fois qu'on se retrouve après avoir remis de l'ordre, ou devant la page blanche quand n'est pas encore passée la bataille, quand on est nouveau-né face à la feuille le stylo prêt, la tasse pas encore portée aux lèvres et le breuvage infusant doucement comme ces mots qui se préparent à sortir mais qui attendent le déclic, la voie, le possible.

Jeu d'écriture, jeu de maux, jeu de je... l'écriture est gourmande, demande qu'on souffre pour elle, qu'on la travaille qu'on l'a peaufine qu'on l'a crée qu'on la fasse sienne, elle demande beaucoup de passion de patience d'imagination de nourriture d'audaces de sensibilité de doute de culture aussi et de lumière, d'inspiration...

Est-elle jouable, joueuse, jouée, ou se joue-t-elle de nous?

 

 

* jeu d'écriture à 1000 mains

 


12/05/2010

la chos'e

 

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" En art, j'aime la chos'e, de même en amour..."

- Eric Satie -

 

Découverte chez et chez Frasby, la revue Chos'e est une revue d'art et de poésie, bimestrielle, virtuelle qui se lit, s'imprime, et se télécharge gratuitement. Ceux qui ne connaissent pas encore tout comme moi, peuvent en approcher l'univers, . C'est de toute beauté!

 

 

11/05/2010

Butch, artiste-peintre de coeur

 

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Communiqué de presse

Via Mistral

SIMPLEMENT DANS MA COUR

Trois-Rivières, 11 mai 2010... L'artiste-peintre Gaétan Bouchard tiendra son premier vernissage samedi et dimanche les 15 et 16 mai 2010 de midi à 17h00.
Son exposition s'intitule Simplement dans ma cour
L'événement aura lieu simplement dans sa cour, au 1756 de la rue St-Olivier à Trois-Rivières. 
L'artiste tire son inspiration des scènes de la vie urbaine. Il nous présente une galerie de personnages connus et méconnus du grand Trois-Rivières.

 

 

09/05/2010

Melody Gardot

 

 

miss you

 

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"L'absence diminue les médiocres passions, et augmente les grandes, comme le vent éteint les bougies, et allume le feu."

- François de La Rochefoucauld -

 

 

08/05/2010

Wifredo Lam

 

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"Quand j'étais petit, j'avais peur de mon imagination. Je n'ai jamais vu de fantômes, mais je les inventais. Je craignais la lune, l'oeil de l'ombre. Je me sentais à part, différent des autres."

- Wifredo Lam -

 

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Son père, un commerçant chinois de Canton établi à Cuba, a plus de 84 ans quand naît son huitième (et dernier) enfant, Wifredo. Sa mère est mulâtre.

De 1918 à 1923, il fréquente l’école des beaux arts de La Havane. Au début de l’automne 1923, il s’embarque pour l’Espagne.
En 1929, il épouse Eva Piris (espagnole d’Estrémadure). Un enfant naît l’année suivante. En 1931, Eva et son fils meurent de la tuberculose. En 1938, Pablo Picasso fait la connaissance de Wifredo Lam qu'il présente à ses amisGeorges Braque, Paul Éluard, Fernand Léger, Henri Matisse, Joan Miró... En 1940, André Breton lui propose d'illustrer son dernier recueil poétique « Fata morgana »1 À partir d'octobre 1940, il fait partie des artistes qui fréquentent laVilla Air-Bel à Marseille, mise à la disposition de "personnalités" à sauver des nazis, par l'américain Varian Fry, fondateur, à cet effet, du Comité américain de secours.2 En attendant un visa de sortie, il participe aux cadavres exquisdessinés et à la création du « Jeu de Marseille », jeu de cartes inspiré du tarot de Marseille.

Le 25 mars 1941, il embarque pour Cuba avec Breton et sa femme Jacqueline Lamba, Max Ernst, Claude Lévi-Strauss, André Masson (peintre) et Victor Serge. À l'escale de Fort-de-France, en Martinique, il est interné avec Breton. Ils font la connaissance d’Aimé Césaire. Le 16 mai, ils sont autorisés à quitter la Martinique.

Le 17 novembre 1942, sa première exposition monographique est organisé à la galerie de Pierre Matisse à New York. Fin 1942 début 1943 il peint la "Jungle" qui sera présentée à la galerie Pierre Matisse. Alfred Barr, directeur du MoMA, achète le tableau et l'intègre dans les collections du musée.

Le 24 janvier 1946, ses œuvres sont exposées à Port-au-Prince, en Haïti. Breton écrit la préface du catalogue : « La Nuit Haïti ».

En 1952, Wifredo Lam décide de retourner à Paris. A partir de 1961, il vit entre Paris et Albissola, un village de la côte Ligure (Italie).

Il meurt à Paris le 11 septembre 1982.

(source Wiki)
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C'est au cours de mes recherches sur la relation entre la peinture et l'art africain qui a inspiré beaucoup d'artistes comme Picasso par exemple que j'ai découvert Wifredo Lam, il avait construit une grande et riche collection de cet art qu'il affectionnait qui a pas mal influencé sa peinture d'ailleurs, il en aimait disait-il la culture primitive, le côté magique et mystique et en correspondance étroite avec la nature. Ses origines métisses aussi se ressentent fortement dans son travail, c'est je crois ce qui m'attire dans sa recherche. Pas facile de voir une de ses oeuvres en France, à priori juste une ou deux toiles à chaque Fiac et encore, le musée Dapper a bien organisé une magnifique rétrospective de son oeuvre, il n'en demeure pas moins qu'il faut pousser jusqu'à la Havane pour pouvoir l'apprécier de visue, voilà bien une belle raison de faire le voyage...

 

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" Un tableau est une proposition faite aux autres. Un vrai tableau c'est celui qui possède le pouvoir de faire travailler l'imagination."

- Wifredo Lam -

 

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Très influencé par Breton, il disait ceci: "Breton m'a transmis le point de vue poétique auquel j'ai donné une finalité: celle d'être plus que jamais indépendant par l'esprit. Dans mes toiles je transmets tout ce qu'il y a de plus essentiel à l'intérieur de mon être. Peu à peu, j'ai enrichi ma culture, j'ai dirigé ma pensée, humaniste et critique, sur la douleur de l'homme." Plus connu comme peintre, il a également une oeuvre qui s'étend aux gravures qui illustrèrent les textes de nombreux pètes comme André Breton bien sûr mais aussi Gherasim Luca et René Char.

 

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" Dans une société où la machine et l'argent ont démesurément agrandit la distance de l'homme aux choses, Wifredo Lam fixe sur la toile la cérémonie pour laquelle toutes existent: la cérémonie de l'union physique de l'homme et du monde.

Engageant délibérément l'intelligence et la technique dans une aventure fabulatrice unique qui met à nu comme par secousses sismiques les couches les plus lointaines de l'écorce cérébrale, Wifredo Lam célèbre la transformation du monde en mythe et en connivence. la peinture, est une des rares armes qu'il nous reste contre la sordidité de l'histoire, Wifredo lam est là pour l'attester. E tel est un des sens de la peinture riche plus qu'aucune de Wifredo Lam: elle arrête le geste du conquistador: elle signifie son échec à l'épopée sanglante de l'abâtardissement par son affirmation insolente qu'il se passe désormais quelque chose aux Antilles. Quelque chose qui n'a rien à voir avec le contingentement des sucres et des rhums, les cessions de bases, les amendements aux constitutions: quelque chose d'insolite: quelque chose d'éminemment inquiétant pour les ententes économiques et les plans politiques et qui risque si on n'y prend garde de faire éclater tout ordre qui le méconnaîtrait. Il se passe capitalement ceci que des hommes, qui de tout temps, se débattaient assaillis de doutes, de sollicitations contradictoires, d'invites incertaines, ce sont, à force de tâtonnement nerveux, d'incohérence, de fulgurance, trouvés. Et c'est au nom de ces hommes, au nom de ces rescapés du plus grand naufrage de l'histoire, que parle Wifredo Lam.

Bien entendu tout cela n'a pas été sans héroïsme. Il fallait rompre avec les puissants amateurs de cartes postales. Rompre avec ceux qui sont nombreux à trembler qu'une razzia de l'imagination ne les vienne dessaisir de leur petit bon sens a thésaurisé de bonheur lâche et que quiétude hébétée. Wifredo Lam n'a pas hésité à faire office de grand perturbateur. Parce qu'il porte en lui le secret du souffle, de génie de la croissance, Wifredo Lam a mis le pied dans le plat des académismes et des conformismes.

En définitive, ce qui, par ses soins, triomphe aux Antilles, c'est l'esprit de création.

Et cela prend une importance singulière, si on réfléchit que nulle part ailleurs aux Antilles le vieux problème de la forme et de l'esprit ne se pose avec plus d'acuité.

Par les soins de Lam les formes saugrenues, toutes faites, rugueuses, inspirées qui barraient la route sautent aux grands soleils des dynamites. Par les soins de Lam, la forme se fait docile dons légitime. par les soins de Lam, l'esprit premier; je veux dire le rêve, l'hérédité, se projette et hallucine.

Wifredo Lam, le premier aux Antilles, a su saluer la Liberté. Et c'est libre, libre de tout scrupule esthétique, libre de tout réalisme, libre de tout souci de commentaire, que Wifredo Lam tient, magnifique, le grand rendez-vous terrible: avec la forêt, le marai, le monstre, la nuit, les graines volantes, la pluie, la liane, le serpent, la peur, le bond, la vie.

Wifredo Lam ne regarde pas. Il sent. Il sent le long de son corps maigre et de ses branches vibrantes passer, riche de défis, la grande sève tropicale.

Nourri de sel marin, de soleil, de pluie, de lunes merveilleuses et sinistres, Wifredo Lam est celui qui rappelle le monde moderne à la terreur et à la ferveur premières."

- Aimé Cesaire -

 

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liseur d'entrailles et de destins violets

récitant de macumbas

mon frère

que cherches-tu à travers ces forêts

de corne de sabots d'ailes de chevaux

 

- Aimé Cesaire, " Wifredo Lam...", Moi, laminaire... -

 


 

 

06/05/2010

mots doux

 

 

"OK. On n'aime pas tout mais on aime tous. Tous, pour diverses raisons, la patate nous pétille saignante et chaude dans le poitrail pour gens et objets qui ont croisés notre champ d'affection.

Et ces êtres, et ces choses, tant d'êtres et tant de choses, on les baptise dans la salive et dans les larmes. Il n'y a pas de limite, il ne semble pas y en avoir, aux petits noms que les amants inventent ou barbotent ou recyclent ou rafistolent et font passer pour neufs, l'un pour l'autre. Allez-y, essayez de dresser une liste exhaustive de ceux parmi ces noms-là qui sont les vôtres, qui sont montés sur vos lèvres au fil du temps. Juste les noms doux, il va s'en dire, les noms sucrés qui caressent le lobe de l'oreille et glissent sur le tympan avant de se faufiler jusqu'au coeur. Vous n'y arriverez pas. Il y en a trop, et vous sentirez confusément qu'il faudrait inclure tous ceux que vous n'avez jamais prononcés.

Moi, ma foi, des choses et des gens, j'en ai aimé des milles et des cents. Quant aux instants aimables, émouvants, fugitifs, c'est par millions de milliasses qu'il faudrait les compter. Les mots qui m'ont fait fondre, les mots ronds et les mots texturés comme un poumon de brebis et les mots à la saveur et à l'odeur fortes comme celles d'un excellent fromage, ceux-là, je ne les compte plus. Et si souvent le souvenir fugace d'une de ces passions me visite, comme par hasard, sûrement par hasard, il est rare que je les épingle au papier comme la précieuse collection de coléoptères chamarrés qu'ils représentent..."

- Christian Mistral - Carton-Pâte -

 

 

a wonderful world

Bon, faut croire que ces derniers temps le vent à un tantinet tourné mon Mac est remis en état et je n'ai perdu ni photo ni musique ni texte que je me suis empressée de sauvegarder, l'inspecteur du fisc a l'air du moins dans l'immédiat de me lâcher la bride ils ont trop de morts en ce moment pour faire une nouvelle victime trop rapidement ce qui a été obtenu après moults palabres, l'architecte avec qui je me bagarre plus que de raison commence à fatiguer et malgré un froid de canard pour le mois où faire ce qu'il te plaît est de rigueur j'ai plutôt le moral au beau fixe...

Et puis il se passe des choses, des rencontres étonnantes et riches comme celle-ci:

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Claudio est passé chez moi dans ma bonne vieille ville de Lille après un long périple à travers l'Europe du Nord au départ de Nice. Avec près de sept mille kilomètres dans les reins ils ont déboulés lui et sa douce souriants et émus ici entre mes murs, une belle rencontre indeed! Surprenant cette intimité de facto avec des gens qu'on ne croise qu'au travers la toile et avec lesquels on a comme l'impression de se connaître depuis des lustres alors qu'on se voit pour la première fois. J'aime ça ces rencontres fortuites et denses et puis le coquin n'est pas arrivé les mains vides mais avec une toile sous le bras, une toile qui évoque Helenablue pour lui, une goutte bleue sur fond noir profonde secrète et le fameux triangle nervuré rougeoyant celui de la féminité ou de l'échange en tout cas tout à fait symbolique et étonnant quand j'y songe...

Voilà, absorbée par toutes ces émotions positives et ces petits cadeaux de la vie, je me sens l'âme légère malgré certains manques et à cet instant précis je me dis tout au fond de moi, what a wonderful word... quand même!

 


podcast

- Stacey Kent -

 

 

 

04/05/2010

le corps bavard

Le corps bavard À notre insu, notre corps s'exprime. Il dit nos peurs, nos angoisses, nos désirs, notre histoire, la vraie. Derrière un corps social exposé vit et sévit un être intime, qui souffre souvent dans son corps de ne pas être entendu. Il en est ainsi de l'enfant qui pleure sans larmes; de cet autre qui crie sa solitude la bouche fermée dans un silence assourdissant; ou de celui qui, sur la plage, à califourchon sur le dos de sa mère, dessine des mots tactiles, à la recherche de lui-même. Le corps bavard, c'est aussi cette femme à la vie sociale, professionnelle, familiale épanouie, qui panique dès qu'elle doit se déplacer; ou encore ce responsable d'entreprise aux comportements inattendus, disproportionnés, qui derrière son air assuré révèle une autre peau, psychique cette foi, qui se craquelle comme si elle ne pouvait contenir son propriétaire.

Le corps bavard, ce sont des histoires réelles de personnages qui nous entourent, qui vivent avec nous, tels des anonymes que nous connaissons, à moins que ce ne soit nous-même. Tous nous partageons en notre chair des éprouvés qui nous font toucher parfois des questions fortes, intenses sur ce que nous vivons, comment nous le vivons, pourquoi nous le vivons ainsi.

Sophie Marinopoulos est psychologue, psychanalyste. Elle exerce à l'Hôpital Mère Enfant du CHU de Nantes. Consultante sur les questions de parentalité, de famille, de filiation, elle est engagée dans la reconnaissance de la santé psychique comme faisant partie intégrante des problèmes de santé publique. Elle a fondé l'association pour la Prévention et la Promotion de la Santé Psychique (PPSP) et elle est la directrice du lieu d'accueil et d'écoute des familles Les Pâtes au beurre, à Nantes.

J'ai lu une première fois ce livre au mois d'Août l'année dernière, c'est évidemment la quatrième de couverture qui m'a interpellée, et pour cause, je sais bien que c'est en écoutant parler mon corps que j'ai pu sortir de mon enfermement, et cela n'a pas été simple mais reste toujours d'actualité, j'ai toujours pensé que mon corps était mon meilleur allié, j'ai toujours pensé aussi qu'il exprimait à sa manière mes terreurs enfouies. Je l'ai ressorti denièrement voulant en relire des passages ce qui m'arrive souvent avec certains ouvrages puisque j'en souligne les phrases qui me percutent au moment de la première lecture. Là néanmoins ce qui me frappe c'est plutôt la réaction des uns et des autres qui passent ici me voir et qui le découvre sur mon bureau et jusqu'à encore aujourd'hui a provoqué nombre de dicussions et de confidences tout à fait étonnantes. Oui, comme c'est dit plus haut on a tous expérimenté ce genre de "parole du corps" pour peu qu'on l'ait bien voulu. Pour ma part une des plus flagrantes fut les plaques dans le bain, à chaque fois que je prenais un bain chaud ou tiède moussant ou clair c'était la même chose, je ressortais couvertes de plaques rouges comme des piqûres d'orties. Peu plus jeune mais de plus en plus avec le temps, jusqu'à ce que ça m'alerte franchement, et je ne cessais de prendre des bains comme pour comprendre et quand mon corps a pu metre en mots ce qui avait bien pu m'arriver dans cette fichue baignoire, les plaques ont cessé leur apparitions fortuites, et j'ai bien d'autres exemples du genre dans mon escarcelle. Alors je rejoins ce livre et y retrouve des réponses que j'ai expérimentées par la force des choses. Et je suis bien loin d'être seule dans ce cas à entendre les histoires recueillies depuis sa présence en vue. Dans ce livre toutes sortes d'exemples de cette nature mais pas seulement, une manière aussi d'entendre et de se mettre à l'écoute de ce langage intime, de s'accepter aussi, de laisser venir les réponses, de lacher prise...

Instructif et passionnant.

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- Le corps bavard de Sophie Marinopoulos - édition fayard -

- Gravure d'Henri Matisse -

  

03/05/2010

petite histoire d'art africain

 

Ça remonte à un bail maintenant, c'était peut-être bien il y a dix ou douze ans, je ne sais pas trop le situer dans le temps, la mémoire me joue des tours quant aux dates mais moins quant aux émotions... J'ai rencontré Alain tout à fait par hasard semble-t-il, en fait c'est plutôt lui qui est tombé sur moi. Il sillonnait la France à l'époque avec une mallette bourrée de lunettes, uniquement des lunettes de soleil de toute sorte pour dames et messieurs des sobres des show-off montures écailles ou couleurs vives des petites rondes et des grandes papillonesques, de drôles de binocles aussi parfois de designers japonais ou des étrangetés d'outre-manche le genre arty qu'affectionnent certains anglais exentriques, une vraie caverne d'Ali-baba d'accessoires qui créent le mystère et protégent aussi du soleil, c'est d'ailleurs sans doute pour l'aspect soleil qu'il avait choisi ce produit là.

Il n'avait rien d'un représentant de commerce ordinaire, du genre commercial de choc complétement habité par sa camelote, il était plutôt réservé et énigmatique. Quand nos routes se sont croisées, je me passionnais d'art africain et je commençais timidement à en présenter dans mon espace galerie, j'étais complétement néophyte mais cela m'attirait grandement... C'est l'aspect symbolique et primitif qui me parlait, des objets qui me remuaient inconsciemment. Il est entré chez moi pour une poupée Ashanti du Ghana " Akwaba", m'a parlé pendant des heures de sa symbolique de son importance et des ses bienfaits, j'étais abasourdie par toute sa culture mais plus encore par l'amour qui brillait dans ses yeux, c'est là que j'ai appris son métier qui n'avait pas le moindre rapport à mes yeux avec la conversation que nous venions d'avoir, il est resté deux heures et à réapparu trois mois plus tard pour voir... Pour voir si j'avais progressé dans mes recherches d'aprés ses dires, un collectionneur m'avait déposé un masque Kanaga si interpellant que je l'ai toujours en ma possession, les danses tribales de ces masques sont d'une intensité telle et leur graphisme si puissant que je n'ai jamais pu m'en séparer...

 J'ai voulu en savoir plus sur lui, sur son parcours, sur sa vie. Trois voies le passionnaient plus que tout, les femmes, le jazz et l'art africain. Les femmes d'ailleurs rejoignaient sa dernière passion les préférant noires sans doute comme il me disait pour fuir l'image de son dragon de mère et puis leur nature animale plus féline, le jazz parce qu'une musique des tripes émotionelle, et l'art africain depuis toujours il n'en savait plus l'origine exactement, mais tout jeune il bossait dur pour pouvoir s'offrir des piéces rares des sculptures du Gabon de Côte-d'ivoire du Mali du Ghana d'Ethiopie aussi, il n'a eu de cesse de se construire une collection étonnante et particulièrement belle. Je l'ai vu une fois dans son entiéreté, j'étais subjugée, un ordonnancement recherché raffiné et une telle beauté dans tous ces objets usuels ou de cultes, renversant. C'est chez lui aussi que j'ai vu la plus grande réserve de disques vynils de jazz avec leur pochette d'époque dans le jus... Deux à tois fois par an on s'est vu comme ça pour parler pendant des heures palabrer partager s'ouvrir l'un à l'autre à nos propres sensations face à cet art si riche et si remuant. Il a épousé une ivoirienne qui lui a donné deux magnifiques enfants, mais il souffrait, je le sentais de plus en plus, de cette trop grande discordance entre son métier et sa passion, toujours cette loyauté paternelle, il faisait ce que son père avait fait, représentant de commerce le plus drôle dans l'histoire c'est que son papa c'était des parapluies!

Il est arrivé un jour pourtant, plus fébrile qu'à l'ordinaire, complétement en émoi:

- Hélène, il me veut me céder sa galerie!

- De qui parles-tu donc?

- Tu sais bien, ce vieux galeriste parisien devenu un mentor pour moi, plus que passionné d'Afrique et qui a rédigé plein d'ouvrages sur le sujet, mon père spirituel en quelque sorte!

- Oh! Lui! Et bien accepte, c'est un honneur et puis c'est inespéré, c'est toujours ce que tu as rêvé de faire si je ne m'abuse.

- Mais tu te rends compte, j'ai plus de cinquante ans, deux petits à charge, pas de notion de commerce dans l'art et puis j'ai peur, doit-on accomplir ses rêves, et que va dire mon père!

- Diable! Ton père ne pourra qu'être fier de toi, pas besoin de notion de commerce pour parler d'art tu as la passion chevillée au ventre et la connaissance de plus de trente années de recherche, tu es un autodidacte certes mais c'est justement ta force et ce qui fait de toi un regard unique et nouveau sur tout ça, et puis entre nous Alain, si à plus de cinquante ans tu ne vis pas la vie à laquelle tu aspires depuis tout petit, c'est pas une fois grabataire que tu vas pouvoir le faire...

- Mais les finances, je fais comment pour l'argent, pour démarrer, pour y aller...

- Tu empruntes un petit pécule, tu t'arranges avec celui qui veut de toi comme successeur, tu te sépares d'une partie de ta collection et surtout tu arrêtes les lunettes et de te mettre des oeillères, it's time!

Je l'ai plus vu pendant prés de deux années, et puis j'ai reçu un jour un carton d'invitation pour un vernissage 

 

 

POUPEES ASHANTI 

Les poupées en Afrique


" Suivant les ethnies la poupée tient un rôle différent et possède une fonction sociale bien définie :
La fécondité féminine est la base de la société africaine en assurant, au-delà de la famille, la survie et la continuité de la communauté.
Les cultes ayant pour but la fécondité des femmes sont donc nombreux, et pour favoriser la grossesse et surtout afin qu'elle se déroule sans problème, des représentations féminines stylisées sont souvent utilisées.
Elles représentent de façon très stylisée les formes du corps féminin. La composition de ces statuettes est toujours la même : une tête en forme de disque surmonte un long cou annelé et un corps schématique de forme cylindrique avec des seins saillants. Deux prolongements horizontaux, plus ou moins coniques, figurent les bras. Elles sont souvent ornées de perles;
Poupées réputées pour favoriser la fertilité des femmes elles sont portées dans le dos par les jeunes filles avant le mariage. Il s'agit de poupées, ou plus précisément, d'effigies sacrées, “liturgiques”, qui figurent la beauté féminine. Elles sont sculptées avec un très grand soin, parées d'ornement et même habillées.
Selon les ethnies, leur rôle peut parfois être sensiblement différent :
Ainsi aux Akwaba des Ashanti et des Fante on demandera d'accompagner la grossesse jusqu'à son terme. Les femmes enceintes les portent sur le dos, enroulées dans leur vêtement. Leur fonction est également de favoriser la naissance d'un bel enfant qui aura les qualités esthétiques de la statuette : une belle tête, un long cou. Après avoir joué leur rôle, les Akwaba sont souvent placées sur les autels.
Les Akwaba sont des effigies féminines, les femmes Akan étant particulièrement désireuses d'avoir une fille pour assurer la descendance familiale."

 

Le symbole était fort, l'appel du pied aussi, j'y suis allée, et j'ai retrouvé là un homme épanoui heureux comblé entouré de passionnés de sa superbe femme et de ses enfants, un homme vivant.

- Merci.

- C'est moi qui te remercie, j'ai tant appris au cours de nos conversations de nos échanges, j'ai voyagé et me suis ouverte davantage encore avec toi, on s'est entraidé en quelque sorte.

Il est des rencontre qui prennent plus d'importance que d'autres, il en est même qui changent complétement le cours d'une vie. J'ai toujours gardé une pensée émue pour cet homme qui est maintenant un des experts en art africain des plus confirmés et qui a toujours su gardé cette simplicité et cet engouement cette fraîcheur dans sa passion intacte. Il est comme cela dans une existence des individus qui vous marquent et vous révélent, une rencontre d'autant plus forte qu'elle est réciproque.

Akwaba siginfie " bienvenue" en dialecte twi, parlé au Ghana.

01/05/2010

voeux

1561, un premier Mai, le roi Charles IX reçoit un brin de muguet et trouve l'idée plus que séduisante, il la propage alors et offre lui-même un brin à son tour aux dames de la cour. Plus tard la tradition s'installe et est mis en place le bal du Muguet, les femmes en robe blanche immaculée et les hommes le dit brin à la boutonnière, l'endroit idéal pour les rencontres amoureuses et autres débuts de romance. Le Lys des vallées comme on l'appelle aussi est alors resté lié au bonheur et la joie d'être, aussi l'offre-t-on chaque premier de Mai accompagné de mille voeux aux personnes aimées. Une autre manière fleurie et délicate de célébrer le commencement du printemps et les amours de toutes sortes.

Tous mes voeux de félicité et bon 1er Mai à toutes et tous!

 

 

28/04/2010

sensualité

- Sculptures de Claire Lézé-Schmite -

 

 " La sensualité, c'est la mobilisation maximale des sens: on observe l'autre intensément et on écoute ses moindres bruits."

- Milan Kundera -

 

 

 

26/04/2010

connexion

" Il n'y a pas de hasards, il n'y a que des rendez-vous."

- Paul Eluard -

 

 

24/04/2010

Québec Story

Personne ici n'ignore mon attachement pour le Québec et pour certains québécois et certaines québécoises, personne n'ignore non plus mon grand désir de découvrir ces contrées lointaines que je n'ai jamais explorées et ma volonté farouche de vivre Montréal de nuit comme de jour! Je me dis toujours qu'il n'y a pas de hasard dans la vie et que les choses se font parce qu'elles doivent se faire et de plus en plus de coïncidences et de rencontres me poussent littéralement de l'autre côté de l'océan. Dans le train il y a peu, l'autre jour aussi à la table d'un petit bistrot parisien, un couple de montréalais enseignants au Cegep avec qui j'ai taillé une petite bavette trop intriguée et curieuse comme à mon habitude dès que j'entends un calisse ou un tabarnak ou plein de tsé se glisser dans la conversation... La rencontre d'aujourd'hui est tout aussi étonnante, faut que j'vous raconte...

Des gens que je connais depuis plus de 20 ans et que j'apprécie beaucoup, j'ai été très amie avec leur fils maintenant metteur en scéne avec qui je suis restée en relation plus edulcorée malheureusement et que j'aimerai beaucoup revoir. Passant à Lille, ils sont venus me saluer et dans le courant de la conversation entre les dernières pièces de théâtre qu'ils ont vus et notamment la dernière de leur fils chéri d'une table répérée au Conrad shop et du devenir de leurs trois filles, je leur parle d'helenablue de ce blog de mon goût pour l'écriture de projets en cours particulièrement la déco de cet hôtel qui me passionne du concours des correspondances d'Eastman qui me mobilise et de mon envie viscérale d'aller découvrir Montréal, ils sursautent alors de joie tout excités et moi tout autant et m'apprenent que leur fille y vit depuis plusieurs années, qu'elle a des filles de l'âge de mes fils, qu'elle adore vivre au Québec et apprécie plus que tout la mentalité et la manière de vivre québécoise, qu'elle ne quitterait pas cette contrée pour tout l'or du monde qu'elle se ferait plus qu'une joie de me voir débouler avec mes cliques et mes claques et qu'elle vient faire un saut de qelques jours en France dans une dizaine de jours et que cela pourrait être l'occasion de faire un pot, un pot de l'amitié qui me permettrait du même coup de revoir cet ami un peu perdu de vue et un petit bout de ce Montréal désiré! J'en suis toute en foufelle et mon énergie est remontée d'un coup rien qu'à l'idée, je me sens pousser des ailes!

Et là je me dis que vraiment la vie est riche de surprises, d'interconnections, d'appels au large, de découvertes et qu'on ne mesure pas la puissance du désir de l'amour et de la pensée aussi...

Aaagh!

 

22/04/2010

Pierre Bonnard

" L'art c'est l'arrêt du temps."

- Pierre Bonnard -

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 La peinture de Pierre Bonnard est une peinture ”hors du temps”. Non pas qu'elle soit intemporelle, non pas non plus qu'elle prétende à une universalité quelconque qui par principe transcenderait l'objet du tableau (cet objet qu'on appelle souvent le “sujet”). Bonnard sait que le temps est un compte, un décompte, une mesure. C'est hors de ce temps mesurable et toujours mesuré qu'il se place. Il est dans cet "instant" qui n'est pas une fraction du temps mesuré, qui en serait une fraction infime, une seconde ou moins, un millième ou moins encore. Bonnard est, par son art, dans son art et sans doute parce que c'est ainsi qu'est l'art, un peintre de l'instant, de l'ici, du maintenant, irréductible, indépassable et qui est la vie même en tant qu'elle est sa propre épreuve et qu'elle ne peut jamais être déliée ni d'elle-même, ni de nous, ni de rien. Un tableau de 1895 intitulé “L'omnibus” est une magnifique “illustration” de cette instantanéité de la peinture de Bonnard: on y voit en un seul regard et sans mesure, en toute démesure, le mouvement, une scène où tout “bouge”. De la même manière, une stupéfiante photographie qu'il a prise de Marthe, de dos, assise sur son lit, photographie qui semble non pas la figer mais l'immobiliser. L'immobiliser, au sens où celle immobilité est celle d'un mouvement, d'un geste en train de se déployer sous nos yeux et dans notre propre regard.

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Issu d’une famille aisée et excellent élève, Pierre Bonnard commence très tôt à peindre. En 1887 il s’inscrit à l’Académie Julian, où il fait la connaissance de Maurice Denis, un de ceux avec lesquels il formera le groupe des Nabis.

Bonnard est marqué au départ par le climat hostile à l’impressionnisme des années 1890, et restera toujours méfiant vis-à-vis des milieux symbolistes. En effet, le peintre est trop ironique et modeste pour partager la sentimentalité et le mysticisme de Maurice Denis. Mais comme son ami, il simplifie la ligne et exalte la couleur, utilisée de façon arbitraire, préfère l’arabesque au modelé, néglige la perspective, serre la composition et amène les plans à la surface du tableau. Pratiquant la déformation caricaturale et expressive et négligeant la représentation de la réalité, interprétée de façon décorative et humoristique, Bonnard est avant tout décorateur, ce qui lui permet la liberté, la fantaisie et l’irréalisme. Il réalise de nombreux panneaux décoratifs, des lithographies en couleurs, des paravents, illustre des livres, exécute des affiches… Bonnard est surnommé le « Nabi très japonard » en raison de son goût pour certains motifs décoratifs, tels que les ramages d’étoffe ou les carreaux, pour ses perspectives plongeantes et ses découpages imprévus.
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Il sait exprimer le pittoresque de la vie parisienne « 1900 », dans un mélange de cocasserie et de mélancolie. Le décor se fait intime et familier, tout comme dans les scènes d’intérieur, qui évoquent avec une subtile poésie les plaisirs et rêveries de la vie domestique. A partir de 1900, Bonnard multiplie les nus, où il donne une vision infinie de la variété des reflets de la lumière : c’est dans le nu que le peintre découvre progressivement le modelé, les reflets et la perspective, éclaircit sa palette et fait circuler l’air dans le tableau.
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En 1912, il s’installe près de Giverny, où vit Claude Monet, et découvre la peinture de paysages, d’abord prudemment par sa fenêtre, puis plus largement. Cependant il préfère toujours l’univers clos du jardin, qu’il dépeint dans de grandes compositions. A partir de 1914, Bonnard connaît une crise, au moment où l’impressionnisme est dénoncé par les avant-gardes. Son art va alors évoluer vers plus de monumentalité, de liberté et de complexité.
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" La peinture doit revenir à son but premier, l'examen de la vie intérieure des êtres humains."
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" Il ne s'agit pas de peindre la vie mais de rendre vivante la peinture."
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en écho

à Laure K., un souffle raffiné délicat sensible à l'image de notre rencontre toute en douceur, en confiance et en confidences... A suivre...

 

 

 

16/04/2010

smile

 

 

 Merci pour vos mots vos pensées votre tendresse votre attention votre amitié, ça me fait chaud au ♥. Love. Blue

 

 

06/04/2010

d'humeur printannière

 

"Les fleurs du printemps sont les rêves de l'hiver, racontés, le matin, à la table des anges."

- Khalil Gibran -