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18/01/2011

du plaisir

 

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" Seul le battement à l'unisson du sexe et du coeur peut créer l'extase."

- Anaïs Nin -

 

16/01/2011

I am you

 

 

14/01/2011

flash back

J'étais au restaurant juste en face de l'endroit où je sévis six jours sur sept, il devait être à peu de minutes près treize heures. C'est rare que je me pose pour le déjeuner mais là j'en avais franchement besoin, exténuée par la masse de travail abattu la veille et le matin même. Je me suis assise lourdement devant le feu à gaz craignant même que les flammes n'emportent ma tignasse, il faut dire que c'est assez étonnant ce petit feu en hauteur qu'a installé dans son espace mon auvergnat d'en face que je connais maintenant depuis plus de vingt ans; on a ouvert ensemble nos espaces respectifs mais on est toujours restés assez distants, ce n'est pas un grand bavard ni un grand affectif, quoique depuis quelques années je trouve qu'il s'assouplit, sans doute depuis qu'il est devenu papa, je ne sais pas, mais je pense que d'être père peut permettre à un homme de laisser un peu plus son coeur prendre la relève et lui ouvrir les portes de sa sensibilité, lui permettre de l'exprimer, du moins pour certains êtres qui sont comme çà un peu tendus renfermés sur eux-mêmes...

Juste à la petite table d'à côté, justement un père était attablé avec sa petite fille, elle devait avoir environ sept ans, elle était trop mignonne avec ses petites tresses châtaignes et ses petites boots fourrées. Elle regardait son père avec des grands yeux, il était particulièrement doux et tendre avec elle, souriant, lui racontant des tas de choses, s'intéressant à ce qu'elle aimait, ce qu'elle désirait, ce qu'elle vivait, ce qu'elle voulait manger..."Des frites et du jambon, j'aime ça les frites et le jambon!", Quelle excellente idée! J'étais tellement occupée avec ma fatigue et mes soucis du jour que je n'ai pas venu venir tout de suite les remontées qui imprégnaient doucement mon cerveau, pourtant habituellement je suis plus vigilante, mais là, je n'ai pas tout de suite prêté attention à ce que produisait sur moi cette jolie et proche scénette et j'ai commandé une bière, une blanche de Brugges c'est celle que je préfère! 

En buvant tranquillement perdue dans mes pensées, j'ai eu d'un seul coup comme une affluence dans la gorge, des sanglots étouffés empêchaient le liquide mousseux de s'écouler normalement jusqu'à mon oesophage et je fus prise d'une sorte d'étranglement vraiment incontrôlable! J'ai eu d'un coup d'un seul une remontée d'images; cette petite fille que j'entendais dire à son papa " J'ai pas mon cahier d'images, celui pour dessiner...", moi au même âge... Je repensais soudain à mes petits carnets, ce que j'écrivais à l'époque, ces petits journaux intimes bourrés de mots, de dessins, de photos. Tous ces petits morceaux de moi, de mon passé, de mon petit coeur de petite fille que papa et maman, plus de dix ans après, ont jeté au feu cruellement sans me demander ce que je voulais bien en faire, sans savoir une fois de plus ce qu'ils faisaient. Double blessure de l'intime, corps et esprit, ils m'avaient presque tout pris, ils avaient tout atteint!

J'ai ravalé mes sanglots muets d'enfant d'alors, j'ai fini ma bière, en ai repris une autre, je n'ai pas opté pour le jambon-frites, j'avais commandé en arrivant le plat du jour, un coq au vin qui n'était pas loin de me rappeler celui que faisait ma mère. Et je me suis redis une fois de plus que ce beau gâchis de l'époque toute cette engeance tout cette souffrance tout ce merdier faisaient décidément partis intégrante de moi et que c'était chouette de voir d'autres possibles, que ça me faisait chaud au coeur de savoir qu'une petite fille pouvait ainsi être aimée et respectée par son père, je crois d'ailleurs qu'à ce moment là je lui ai souri et qu'un flot de tendresse et de reconnaissance m'a emplie d'air la tête et de douceur l'âme. J'ai fini allègrement mon repas et suis repartie bien plus légère que je n'étais entrée tout en leur souhaitant une bien belle journée. Si je ne m'étais pas retenue, je les aurais, tous les deux, volontiers embrassés!

 

 

 

07/01/2011

scrabble

 

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- Toile de Patrick Natier -

 


podcast
- I never entered your mind - Coleman Hawkins -

 

 

 

06/01/2011

All the world's a stage

All the world's a stage,
And all the men and women merely players:
They have their exits and their entrances;
And one man in his time plays many parts,
His acts being seven ages. At first the infant,
Mewling and puking in the nurse's arms.
And then the whining school-boy, with his satchel
And shining morning face, creeping like snail
Unwillingly to school. And then the lover,
Sighing like furnace, with a woeful ballad
Made to his mistress' eyebrow. Then a soldier,
Full of strange oaths and bearded like the pard,
Jealous in honour, sudden and quick in quarrel,
Seeking the bubble reputation
Even in the cannon's mouth. And then the justice,
In fair round belly with good capon lined,
With eyes severe and beard of formal cut,
Full of wise saws and modern instances;
And so he plays his part. The sixth age shifts
Into the lean and slipper'd pantaloon,
With spectacles on nose and pouch on side,
His youthful hose, well saved, a world too wide
For his shrunk shank; and his big manly voice,
Turning again toward childish treble, pipes
And whistles in his sound. Last scene of all,
That ends this strange eventful history,
Is second childishness and mere oblivion,
Sans teeth, sans eyes, sans taste, sans everything.
- William Shakespeare - As you like it - acte II scène VII -

31/12/2010

nouvelle année

 

 

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" Sublime et rugissante " (piqué à Sandy), créative et puissante, émotionnelle, époustouflante, aimante, tripante, réconfortante, éblouissante, charnelle, inspirante, étonnante et sereine année 2011... c'est ce que je vous et nous souhaite à tous et à toutes! Santé, amitié, découverte, rencontre, richesse, humanité, et que vive l'amour! Cheers and Kiss. 

Blue

 

Une pensée toute particulière à celui dont c'est l'anniversaire aujourd'hui, happy birthday dear!

 

* photo Serge Lutens


22/12/2010

aimer

 

23:46 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : what else!

19/12/2010

live

On est le 19, tiens! mon chiffre fétiche, dans moins de quinze minutes il sera quinze heures et dehors il neige à gros flocons, je suis en compagnie de Patricia Barber et j'ai grand peine à réchauffer l'espace, j'ai les pieds gelés du bout de chemin que j'ai du faire dans la neige mais le coeur chaud pourtant comme de la braise. Franchement rien ne devrait là me réjouir, je suis à mon poste comme il se doit les Dimanche de fêtes et je sais pourtant que c'est peine perdue pour mon petit commerce, alors j'essaie de ne pas perdre cette flamme qui m'anime et qui me viens de je ne sais où n'ayant rien fait au fond pour qu'elle s'avive. Ce matin déjà, j'étais prise d'une énergie vivace, levée tôt ce qui est plutôt rare, très tôt même ce qui l'est davantage, j'étais déjà dans cet état fournaise, cette sorte d'incandescence, un peu de même nature quand on est amoureux et qu'on sait qu'on est en foufelle à l'idée de pouvoir voir en tête à tête, en corps à corps l'objet de ses désirs! Je le suis peut-être...

J'aime pourtant vraiment pas cette période des fêtes, je ne l'ai jamais franchement aimée et là, comme une parenthése dans ce que j'ai l'habitude de traverser à cette période, pas trop d'angoisses, pas trop de tourments, mais une sorte d'envie de vivre de la manière la plus chouette ces intenses moments. Hier mon homme et mes fils ont fait un sapin dingue, immense  lumineux décoré en diable scintillant clignotant et tout multicolore, quans je suis rentrée tard dans la soirée, j'étais comme l'enfant que j'aurais voulu être, émerveillée, c'est bête quand même que ça m'ait pris tout ce temps. Dans l'après-midi j'ai parlé avec M. un joli sourire, frisée, trentenaire et touchante, nous avons échangé, nous nous sommes approchées, c'était une belle rencontre et je n'ai fait qu'une bouchée des orangettes qu'elle m'a offertes du bout de ses doigts fins, et là je pense à elle très fort comme pour être présente, et puis j'ai revu des vieilles connaissances pas vues depuis plus de dix ans, de ces gens qui vous ramènent d'un coup en arrière et qui vous aident à mesurer le chemin parcouru. Et puis, et puis, toujours cette écriture qui me brûle les doigts et qui pousse et qui pousse, qui demande à s'inscrire, cette voix à l'intérieur qui veut se faire entendre.

J'ai aimé l'entendre au téléphone, sa voix encore un peu endormie, la mienne si vive en réponse. J'ai aimé l'entendre pourtant elle si loin et que je sens si près, j'aime ces conversations en dehors du temps juste pour se dire sans se le dire vraiment qu'on s'aime et qu'on pense l'une à l'autre, c'est précieux, c'est touchant, ça gonfle mon coeur déjà chaud, d'un coup j'aime la terre entière, c'est normal docteur? Je devrais être inquiète, rongée par le désespoir des jours à venir, de la fin du mois à boucler des factures à payer, des cadeaux que je ne pourrais faire faute d'avoir les moyens nécessaires, je devrais me maudire de ne pas avoir su faire ce qu'il fallait, de ne pas avoir été à la hauteur, d'avoir merdé, c'est vrai parfois j'ai honte et pourtant là, là présentement, je suis heureuse, la neige tombe de plus en plus j'y vois presque plus goutte au travers de la vitre de la boutique qui m'abrite.

Un texto tendre, un mail réjouissant, un geste prévenant, là tiens voilà Abbey Lincoln qui résonne dans mes oreilles, quoiqu'il se passe tout prend une couleur tendre et énergisante, je me sens comme dans un état de grâce, oh, que je me méfie, je sais que ça peut être annonciateur d'un retour violent, mais tant pis je cours le risque et j'en profite à fond, j'aime aussi goûter à cette joie intense d'être en haut de la crête et pas toujours en bas à l'attendre, la vie est une danse...Et je pense à nous tous, à notre passage ici, à tout ce qu'on peut faire ou non de notre vie, à ce qui nous rattrape, à ce qui nous nuit, ce qui nous fait du mal et ce qui nous réjouit, et me vient comme un flot, comme un flot de tendresse, une caresse géante, une envie de partage, un sentiment profond de grande humanité.

Je n'ai ni fumé, ni bu, ni pris de psychotropes, je ne viens pas non plus de faire l'amour, c'est dommage, non, c'est un état étonnant, une sorte d'extase devant le vivant, devant tant de beauté, devant ce qu'on peut faire de bon, de profitable, de magique, de merveilleux et c'est vrai je vois le verre à moitié plein même si je sais qu'il reste tant à faire! Chacun en mettant sa petite pierre on peut construire grand, on peut faire bouger ce qui parait immuable, on peut s'ouvrir, se permettre, s'agrandir...Bonjour le réveil de mon rêve en live! Tout est ouaté dehors, ça devrait faire moins mal!

Love.

Blue

 

11/12/2010

saute d'humeur

Oh! Ce matin j'étais d'une humeur à couper au couteau, stressée par une nuit agitée et puis une addition de petites contrariétés au saut du lit dès six heures du mat, j'étais à prendre avec multiples pincettes, ce qui bien sûr dans ce genre d'état même ne suffisent pas! Alors j'ai envoyé bouler le bébé et l'eau du bain, tous ceux qui ont le soi-disant bonheur de vivre en ma douce et séduisante compagnie en ont pris chacun pour leur grade! Dans un état vraiment au bord de la crise j'ai commis un véritable pugilat, car au lieu de me taire comme il serait intelligent de le faire dans ces cas-là et d'attendre que l'orage interne se calme, les mots ont fusés -il fallait que ça sorte- et j'ai envoyé du lourd, du bête et du méchant!

Bonjour les dégâts!

 Et après, comme chaque rares fois où ça m'arrive -on est pas fait non plus que de douceurs- je suis mal, vaiment mal d'avoir pas su contenir, de m'être laisser entraînée par des broutilles qui quoiqu'on fasse et quoiqu'on s'en fasse finissent finalement toujours par se résorber, mal d'avoir fait mal inutilement juste pour passer mes nerfs, d'avoir réagi plutôt que d'avoir agi! Et franchement ça me rend vraiment triste, saleté de chierie de chienne d'humeur à la noix, crisse de calvaire d'hostie de saletés d'interférences puériles et inutiles. Quelle sale engeance! Là je me suis calmée et je suis apaisée mais je n'arrive pas à sortir de ma bouche ce goût d'amer qui me brûle les lèvres parce que j'aime vraiment pas ça la méchanceté gratuite, la colère sans fondement et surtout pas produite au bon endroit et là, je suis pas bien fière de moi!

 

 

24/11/2010

hier

La journée s’annonçait sous de tendres auspices, j'étais plutôt sur la position cœur, les cellules du cerveau en action sur la droite et puis ce réveil mi-figue, mi-raisin pourtant énergisant assez tardif, je m’étais permise une grasse, ça m’arrive rarement surtout en tout début de semaine où je suis plutôt normalement le pied à l’étrier, une fois n’est pas coutume!

Je savais que la journée serait pleine et vraiment différente, c’était de surcroît l’anniversaire de mon beau-papa, et nous avions prévu de lui faire une visite pour cette occasion, mon homme et moi. Il n’est plus tout jeune, et perd la vue, de plus en plus, et ça l’angoisse drôlement, sa maman étant elle décédée complètement non-voyante, il m’a dit d’ailleurs en fin de soirée : « Tu sais c’est dur, de ne plus voir clair quand on a eu comme moi jeune la vue d’un aigle! » ; mais et c’est plus touchant encore ce qui lui fait vraiment profond de la peine c’est de voir sa femme celle qu’il aime depuis plus de cinquante ans perdre doucement la tête, elle est atteinte de leucoaraiose ou plus vulgairement de démence sénile, le cerveau en gruyère, qui fait qu’elle perd doucement la mémoire, qu’elle se désocialise, qu’elle puise dans son enfance de plus en plus ses souvenirs, qu’elle perd de sa superbe de son autonomie.

Mais avant cette soirée la journée ne fut pas en reste d’émotions en tout genre. J’étais en état d’hyper réceptivité dont acte. J’ai reçu quelques coups de téléphone plus ou moins agréables, laissons les moins de côté, j’avais l’humeur « partie pleine du verre », j’ai envoyé un sms tendre à un bon ami cher, échangé quelques mails sulfureux et coquins avec une vieille amie, parlé un bon bout avec ma chère Laure de projets, de construire, d’élaborations, toujours des échanges riches et stimulants en diable, j’ai tenté d’avoir Laurence au bout du fil sans grand succès, j’ai aimé entendre une voix venue de loin en fin d’après-midi, j’ai eu une discussion étonnamment intime avec ma collaboratrice justement sur ce thème de la vieillesse, de cette prise de conscience qu’on est de passage : elle est jeune maman et sa grand-mère qui compte beaucoup pour elle lutte avec les signes inéluctables de l’âge, ce qui ramène chacun à sa propre destinée et aussi à se positionner dans l’échelle familiale, comment vais-je vieillir face à mes enfants, on mesure aussi qu’on n'est pas immortel, « Que va devenir ma fille si je meurs demain? ». Je n’étais pas surprise, j’avais dès le matin senti que ce serait une journée assez dense avec de quoi réfléchir et réflexionner. Un peu avant qu’on ait cette discussion sincère, une de mes vieilles connaissances m’annonçait droit dans les yeux ne plus en avoir pour très longtemps, on venait de lui déceler un cancer pas terrible celui du pancréas, je lui dis : « Ne dites pas de bêtises ! Vous êtes une dure à cuire… », ce à quoi elle répond «  Vous avez bien raison Hélène, j’ai toujours eu une santé de fer mais là, vache, c’est costaud, ils me font un traitement de cheval, regardez mes cheveux, je les perds par poignée ! Remarque le positif, c’est que je perds du poids ! Gardons le sens de l’humour, n’est-ce-pas? » Et bien, la journée pour le coup prenait une drôle de tournure, mais bon, j’avais en moi de quoi la conforter, elle est repartie plus légère et plus souriante, plus gaie!

Il ne me restait plus qu’à prendre la route pour Paris pour la petite fête concoctée avec ma belle-sœur pour l’anniversaire de son père. J’avais émis l’idée d’amener un couscous, c’est le plat préféré de grand-papa, c’est ainsi que je l’appelle, toute la famille d'ailleurs, c’est normal, il a vécu une grande partie de son enfance en Algérie, pour lui c’est le plat familial et convivial par excellence et celui que mon vieil ami Momo sert dans son restaurant tout près de là où j’habitais plus jeune est un des meilleurs que j’aie jamais mangé, c’est sa vieille maman qui toujours le cuisine et qui me fascine par son endurance, toujours fidèle au poste, ne se plaignant jamais, son beau visage creusé par les épreuves du temps et par toutes les joies que lui donnent ses enfants. Nous étions allés là-bas au pays, dans leur village du Maroc pour fêter les dix-huit ans de sa petite fille, j’en garde un souvenir ému et tenace, étonnant. Je savais que nous ne pouvions plus lui faire plaisir, de plus Claude, ma belle-sœur, avait de son côté préparé avec soin une salade d’oranges, avec des « elle et lui », c’est pas encore la saison me disait-elle des « toi et moi », j’ignorais pour ma part que les oranges pouvaient avoir des noms si poétiques et gagner en saveur en se rapprochant l’une de l’autre, ça m’a fait bien sourire, et puis elle avait aussi amené dans ses bagages, sa magnifique et merveilleuse mousse au chocolat, dessert préféré dudit grand-papa mais aussi de grand-maman, surtout !

Une belle soirée chaleureuse, chacun y mettant du sien pour qu’elle se passe fluide, on glanait des souvenirs on a parlé d’avant, des choses plus ou moins gaies, des épreuves traversées. Grand-maman nous relatant une fois encore cette fois où des allemands avaient fait feu sur elle avec leurs mitraillettes juste pour lui faire peur et qu’elle n’avait jamais de sa vie pédalé aussi vite sa jupe volant au vent, elle se répétait d’ailleurs:« Ils voulaient juste me faire peur, avec ma jupette, ça ils ont réussi, mais ils ne tuaient pas les enfants de mon âge… ». C’est là que j’ai pris conscience que je n’avais pas connu de guerre, du moins pas de cette nature, et c’est là que je me suis dit aussi que ça ne pouvait en aucun cas rester indolore pour ceux qui la portent dans leurs fibres et dans leur mémoire. On a évoqué aussi d’autres souvenirs douloureux, la perte d’un de leur fils, et puis cette mort qui traîne à arriver et ce corps qui doucement s’use et se perd en route, c’était serein, poignant et bien arrosé, on s’est sifflé à quatre trois bouteilles de bordeaux aux noms plus jolis les uns que les autres, grand-papa étant descendu à l’aveugle dans sa cave et avait tiré une bonne pioche! A quatre parce belle-maman carbure elle au coca, un reliquat de son adolescence à New-York, il y a de ça un bail!

C'est comme ça que je me suis retrouvée en léger état d'ivresse à 2h21 à écrire quelques phrases avant le dodo bien mérité, des idées plein la tête et que je me suis levée ce matin le coeur gonflé, les poils hérissés, la tignasse en bataille et matière à penser...

 

 

 

21/11/2010

interactivité

 

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- Photographie Roger Thiery -

 

 

" On ne peut pas peindre du blanc sur du blanc, du noir sur du noir. Chacun a besoin de l'autre pour se révéler."

- Manu Dibango -

 

 

31/10/2010

"la terre est bleue comme une citrouille"

Dans les rues de Montréal...

 

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30/10/2010

bientôt, très bientôt, très tout proche !

 

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podcast
Trick or treat! 

 

20/10/2010

Cryomalus

 

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Le Québec recèle d'autres trésors culinaires autres que le sirop d'érable et la fameuse poutine dont je vous ai déjà chaudement parlé et grâce à la créativité et la générosité de nos hôtes, nous avons mon homme et moi fait d'autres découvertes et non des moindres. Bon, bien sûr il y a le fameux pâté chinois de Mistral et je vous parle même pas de ses binnes tant c'est un pur régal, euh oui je vous explique les binnes ce sont des fèves au lard que nous avons eu l'immense bonheur de partager lors d'un brunch enjoué quoi qu'un peu dans les vapes tous autour de la table, c'était le lendemain de la fameuse soirée, il y avait des cretons aussi, manquait juste le blé d'Inde! Là, je veux vous entretenir d'une chose particulière que personnellement je n'avais jamais bu de ma vie, un élixir doux au gosier et qui se boit avec délice, un breuvage étonnant appelé cidre de glace, le cryomalus, la combinaison du grec "cryo" voulant dire froid et du latin "malus" pour pomme. Provenant du terroir de Saint-Joseph-du-Lac, le cryomalus est entièrement conçu et produit au domaine Antolino Brongo, un ami d'Emcée et de Christian, et  c'est la nature seule qui détermine le degré de maturité des pommes du verger et le rythme par lequel le froid agit sur elles conférant ainsi toute sa saveur et sa complexité à ce cidre particulier. C'est délicieux en diable, et à boire bien frais! A déguster disent-ils sur l'élégant packaging, avec fromages, foie gras desserts ou autres plats fruitées et caramélisés, et surtout en bonne compagnie, ce qui était en l'occurrence tout à fait le cas... Je m'en commanderais bien quelques bouteilles pour la fin de l'année, je ne sais pas s'il livre ça jusqu'en France ou si je peux peut-être le trouver dans une épicerie fine et raffinée, mais franchement à vous qui êtes sur place je vous encourage à la dégustation, un breuvage qui ouvre les chakras et qui vous met en bonne disposition! Miam!

Domaine Antolino Brongo- wwwantolinobrongo.com

 

 

15/10/2010

J+7, déjà!

Bon, astheure, ça se bouscule encore dans ma tête, j'ai tant d'images et d'échanges chaleureux et de surprises et de découvertes à raconter, je ne sais pas bien dans quel sens prendre tout ça, alors je me laisse faire au gré de mes idées qui arrive en masse et que je tente de trier.

Une belle histoire encore, une histoire de poutine...

 

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Bon, c'est clair qu'on ne s'imagine pas un instant ce que ça peut être et quel goût ça peut bien avoir cette affaire là, mais depuis que j'en avais entendu parler par Christian dans nos échanges épistolaires j'avais le coeur et l'estomac d'au moins en manger une, une fois dans ma vie, j'ai pas été déçue! Clair que ça vous cale un brin et que ça accroche bien mais ça se mange délicieusement même si le mélange parait déconcertant, un met constitué de frites à la base et de fromage en grains type cheddar frais genre mozzarella le tout nappé d'une sauce chaude brune indéfinissable, il y avait bien là un petit risque pour un palais français sensible à la cuisine. Ben je dois dire que j'ai vécu un ravissement, et je me suis sentie tout d'un coup de fourchette québécoise un petit peu plus encore!

 

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" Ah! c'est bon en câliiiiiiisse une poutsiiiiiiiiiiiiine!"

 

Pour rester dans le ton, disons genre boustifaille, je ne suis pas repartie de là-bas les mains vides, mes hôtes ne tenant pas à ce que je meure de faim et toujours prévoyants à mon égard, c'est très touchée que j'ai déballé mon petit panier de victuailles, enfin c'était plutôt un sac symbolique déniché par Kevin mais c'est une autre histoire, je la garde pour une suite, faut garder du mystère... Et comme souvent une photo en dit plus long qu'un discours, voici ce que j'ai ramené dans mon escarcelle, c'étit pas beau, bon et plein de promesses tout ça, je vous l'demande.

 

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Un petit cadeau tri-partite si je puis dire, Yvan lui a pensé à la bouteille de rouge, j'ignorais d'ailleurs que le Canada produisait du vin et puis bien sûr du pur sirop d'érable. Christian et sa douce, eux, ont veillé aux grains, au beurre de cacahuètes et au sirop aussi et moi qui adore ça pour le coup je suis servie, c'est la première fois que j'en vois en boîte je dois dire, et puis le lendemain de mon expérience poutinesque j'ai eu droit également au sachet de la fameuse sauce, mes fils attendent d'ailleurs de pieds fermes l'étrange et folle recette!! Et il y a devant, devant en premier plan, dans un petit pot de verre toute la douceur et le coeur d'Emcée avec sa confiture de pêche au doux sirop d'érable, faite maison, ce petit cadeau là je le déguste doucement, une petite cuillère par jour parce que je veux qu'il dure, il contient en lui tant de bons moments d'amitié partagée. J'avoue, je suis gourmande, gourmande d'un peu de tout, que ce soit de mangeaille, d'affection, de culture, d'art et de chaleur humaine. Pour ça à Montréal je me suis régalée, encore plein de choses à vous dire et puis à partager...

 

12/10/2010

J+4

 

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Pas facile de savoir par quel bout commencer, la densité, l'intensité, l'immensité, c'est difficile de l'appréhender mais finalement au fond pas si difficile à vivre! Des coeurs à l'unisson, en harmonie disons, je préfère... des curiosités, des quêtes, des ouvertures, et puis une nouvelle manière de communiquer d'être les uns avec les autres, vapeurs d'absynthe...

Ce séjour court et dense en terre montréalaise demande un tempo particulier, plus qu'un jour de grâce, une semaine peut-être, j'ai passé là quatre jours d'une rare intensité et finalement je me rends compte que j'avais le bon feeling, ce pays m'a changée. Ah! Soirée à l'Absynthe, c'est pas le tout début pour moi dans le voyage mais ç'en est un point d'orgue! Retrouver à des milliers de kilomètres des hommes et des femmes avec qui on entretient depuis un bail des relations vraies et épistolaires, sans compter qu'entre eux parfois juste à quelques mètres c'est une découverte, je vous dis pas le choc! Le choc n'est pas une question d'enveloppes ou d'effets d'annonce, le choc positif à contrario des électros est que chacun était ce qu'il transpire d'être dans ce qu'il écrit, chante ou exprime. 

MakesmewonderHum! sans en être y était plutôt sous forme liquide (merci encore), le Plumitif dans le genre fugitif mais échange très touchant enfin de mon petit coeur, Max là avec son chum épanoui, ravie j'étais de le revoir ainsi. Venise qui arrive surprise par ma taille et moi complètement émotionnée de la voir et de rencontrer enfin son Marsi d'amoureux, charmant au demeurant, Prométhée cow-boyé et empathique, Ranger que je n'imaginais pas si jeune tant se dégage de son écriture une maturité. Swann, quelle présence aussitôt sympathique, et puis Nancy et sa délicatesse, cette sensibilité à fleur, cette volonté farouche. Flash tel que je l'imaginais sans jamais l'avoir vu (Sandy m'a dit de même). Et puis Sandra elle-même, une crisse de rencontre, son artiste de mari de talent tripant en diable et puis sa musique à lui et puis ses mots à elle. Gomeux, l'étonnant à l'asti de verbe câlisse, et mon dear et si cher Yvan terriblement attentionné et curieux, présent, sensible.

Reste sans vous mentir qu'au milieu de toute ces émotions et rencontres de tout poil je dois dire que pouvoir serrer dans mes bras mon Mistral, j'entends celui que j'ai toujours eu au fond de mon coeur dans une place secrète et par là-dessus rencontrer sa plus que douce pour qui mon coeur à nouveau a doublé, a précédé les vapeurs de l'Absynthe et que jamais, jamais, je ne pourrais de ma vie oublier et mon homme non plus cette magnifique soirée.

Merci à vous, merci d'être vous, merci pour tout.

 

 

Là, vous y étiez tous, je vous avais emmenés, je vous l'avais promis, l'avez-vous donc senti?

 


 

 

04/10/2010

J-4

Je voulais la faire comme ça:

Cauchemars, angoisses, suées, idées noires, catastrophes, idées terribles, idées pourries, tout et n'importe quoi me passent par la tête! Et si ce jour là, le jour J, le jour que j'attends, fébrile et impatiente: mon réveil ne sonne pas, si j'oublie les billets d'avion une fois dans le train, si j'ai mal lu la date de validité de mon passeport, et si le train qui m'amène à l'aéroport ne part pas cause de grève ou cause de travaux sur la voie, cause de chien écrasé, et si c'est l'avion lui qui reste cloué au sol, et si le pilote n'y est pas, si une bande d'allumés décide de le détourner je ne sais où, et si un prince arabe me kidnape avant la date, et si je me casse la gueule dans les escaliers, et si et si et si et si et quoi encore... j'en passe et des meilleures des plus incroyables au plus que possibles! Faudrait dès fois pouvoir débrancher sa cervelle pour dormir tranquillement sans penser au pire et vivre que le bon, la merveilleuse idée que tout va être fluide, aérien, jubilatoire, que tout va baigner, rouler, voler, attérir sans dommage, arriver jusqu'à vous...

Hum!

J'ai aussi pensé à un genre comme ça:

Flûte, câlice, ô calvaire, ostie, saint-chrême, câlice d'esti de calvaire de tabarnak d'asti d'ciboire de sainte-viarge, pas de plantes à l'Absynthe!

Bon!

Finalement, ce matin au réveil j'ai eu envie plutôt de le faire plus profond, suite à une discussion hier tôt au saut du lit avec Laurence, qui m'a gentiment accueillie chez elle pour le week-end, justement sur ce J. et tout ce qu'il m'inspire, et tout ce qu'il remue de très profond en moi, bien plus même que je ne m'y attendais! C'est que, je suis sensible et le mot est faible à toute cette amitié qui s'est construite dans le temps et au travers des mots échangés ici et là, au travers d'émotions, au travers d'images et autres suggestions. On ne s'est jamais vu de chair mais c'est tout comme sauf que ça ne l'est pas, je sens je suis toute chose à l'idée de vous voir mes amis de là-bas, à l'idée de vous entendre, à l'idée de vous prendre dans mes bras. Mon sang devient liqueur, j'ai le coeur qui chavire, j'ai la vue qui s'embrume et le cerveau qui bout. Il n'y a pas de virtuel, mon amour est réel, et je me demande comment je vais être dans les jours qui arrivent vu l'état dans lequel déjà je me trouve là, maintenant, aujourd'hui... comment je vais tenir sur mes quilles quand je vais poser enfin mes pieds sur votre terre. "Grab a plane" m'a-t-il dit un jour, et voilà plus que quatre petits jours et je grabe le plane pour venir jusqu'à vous, mon émotion est dense, je dois dire, j'avoue. A bientôt les amis, quand même y'a pas à dire, les blogs quelle aventure, quelle étonnante aventure humaine, quelle merveilleuse invention, quel échange formidable, de l'inoubliable là en perspective, de l'inoubliable, oui, de l'intense, du puissant, du léger aussi, du vrai, du tendre, du violent, du sincère, du vivant en maudit, du tripant, de la vie!

 

 

21/09/2010

J'aime l'art et la manière, la courtoisie le conciliabule la fantaisie les préambules. J'aime étonner et aime encore plus l'être, être séduite, être emportée inspirée révélée. J'aime recevoir du courrier aux saveurs orientales ou aux saveurs d'ailleurs, j'aime ma langue natale et j'aime m'adonner à la poésie et le tout sans réserve. J'aime l'entendre se détendre cette sorte d'harmonie, j'aime aussi les sushis, le bon vin, l'amitié, et l'amour sans limite jusqu'au bout de la nuit. J'aime la vie, me sentir vivre, suer, rêver, gourmander, écrire, réfléchir, ne rien faire. J'aime croiser les regards, j'aime la lumière et ce qui s'y reflète, mais j'aime aussi le soir pour ses soupirs d'aise surtout tard, j'aime mes insomnies. J'aime l'excentrique le fou le rock'n'roll le blues le jazz l'opéra de Verdi, surtout le Trouvère, j'aime la danse, les bons mots les traits d'esprits les belles images l'esthétique la beauté la face cachée des choses le désert  les sous-entendus la mer les collines, le corps de l'être aimé, l'odeur de mon odeur, le parfum d'un livre, l'ombre d'un doute levée, le sang dans les veines, une once d'adrénaline et l'extase. Je vais aimer Octobre et ce qu'il me réserve et les mois à venir. J'aime pas faire le plein d'essence dans ma voiture, j'aimerais tant qu'elle carbure à d'autres énergies!

 

 

15/09/2010

Oscar, Paris, la mode and me...

 

 

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10/09/2010

coup de boule

Elle n'ose pas, ne sais pas, n'imagine même pas cela possible; toute sa vie elle s'est consacrée aux autres, à les motiver, à leur donner force et courage et foi aussi. Toute sa vie, elle n'a jamais voulu peiner, faire souffrir, créer un conflit, dire un mot plus haut que l'autre. Elle a toujours pris sur elle et elle le fait encore.

Pourtant, là, elle est dans la tourmente, elle a besoin de déployer ses ailes et d'exister pour elle, de ne penser qu'à elle, de se retrouver et ça bouscule drôlement l'échiquier de sa vie, le "non" ne faisant pas partie de son dictionnaire n'ayant jamais jusqu'à présent qu'utilisé le oui mais toujours pour lui et toujours pour lui plaire, comment introduire dans son vocabulaire ce mot qu'elle ne prononce que tout bas dans ses rêves les plus intimes, comment apprendre à se défendre quand on s'est toujours tu, comment faire entendre sa réalité sa vérité son identité quand on s'est vécu toujours en demi-teinte?

Il est des coups de boule bien salvateurs parfois, suffit de commencer et d'oser se permettre même si les mots eux, les attitudes, les manières de dire sont toujours de meilleurs alliés que les gestes violents que ces gestes réflexes d'auto-défense qui en disent pourtant longs sur cette part d'intègre et d'inaliénable que l'on porte tous en soi.

L'important est de s'aimer, de prendre confiance, d'être en accord avec soi-même et avec ce qui compte pour soi au plus profond, l'important c'est d'oser, une vie ça passe si vite! Bien légitime au fond de faire quelques embardées, tout aussi légitime de tracer sa route, sa route à soi, celle d'une femme libre, sereine et épanouie.