15/10/2012
à propos d'helenablue
- Oeuvre de Christiane Semmler -
Quand j'ai commencé ce blog, il y a plus de quatre ans, je ne savais absolument pas ce qui m'attendait. J'ai commencé timidement à parler de ce qui m'était le plus à portée, mes états d'âmes, mes goûts, mon amour de l'art, de la poésie, de la littérature, de la psychologie. J'ai très vite pris goût aux échanges et souvent il s'en passait plus dans les commentaires que dans ce qui apparaissait évident à l'écran, et j'ai fais des rencontres, de belles, de merveilleuses rencontres. Je suis allée jusqu'à rencontrer de chair ces fameuses rencontres et j'ai tissé des liens solides et indéfectibles qui sont importants et vitaux pour moi. Au fil du temps, cet sorte de "dernier salon où l'on cause" a changé d'orientation malgré moi et à mon grand dam. De plus en plus de gens viennent me lire, de moins en moins rentrent en contact, réagissent, s'expriment. Ne suis-je donc plus si accueillante, est-ce faute de temps, ce lien particulier qui pouvait faire qu'en confiance beaucoup d'entre vous avait envie d'un peu se dire est-il rompu, la magie de ce lieu cesse-t-elle d'opérer? Est-ce que je vous effraie? Je suis bien triste de devoir me rendre à cette évidence que je n'ai pas pu garder vivante cette qualité relationnelle avec le monde. Dans mon métier, je croise pourtant beaucoup de gens, et je tisse des liens puisssants avec certains d'entre eux. Ils sont d'une autre nature. C'est bien rare que je leur ouvre mon coeur et que je leur parle comme je peux le faire ici; c'est plutôt eux qui ouvrent le leur. Certaines interactions cependant se mettent en place, et je découvre alors d'autres facettes de la vie de quelques uns juste parcequ'ils viennent me lire ici. Pourquoi un blog, pourquoi écire, pourquoi ce besoin d'être lu et plus encore ce besoin de savoir ce que provoque chez l'autre ce qu'on écrit, ce besoin d'entrer en contact avec l'humanité? Je ne sais pas comment et pourquoi ce besoin est né en moi ici. Mais il est là, bien vivant et demande sa dose. Sa dose d'interactivité. De réciprocité. Pour avancer, pour élargir son champ de pensée, pour ouvrir davantage son coeur, son esprit, son horizon. Pour voyager de tête en tête. Pour fabriquer une matière grise commune, pour réfléchir, pour se renouveler, pour grandir. J'ai toujours pensé et je le pense tous les jours qu'il y a plus dans deux cerveaux que dans un, que la somme des deux fait forcément plus que leur addition mathématique, qu'il y a émulation à entrechoquer ses idées, à les défendre, à les confronter, à les sentir proches de celles d'autres pensées. Que prendre le risque d'échanger, de pas être d'accord ou à l'inverse de l'être est source. C'est ce que je voulais arriver à faire, à créer, un endroit particulier où se fabriquerait de la pensée en dehors de nos vies saccadées et pleines qui parfois nous laisse un peu vidés sur le bas-côté. Helenablue n'a pas fini de m'étonner mais je suis vraiment blessée de n'avoir pas réussi à vous convaincre de la richesse qu'on peut produire ensemble entre nous.
09:47 Publié dans art de vivre, Blog, état d'âme | Lien permanent | Commentaires (56) | Tags : helenablue, blog, interaction, remue-méninges, échange, partage, humain
28/09/2012
Une autre extraordinaire journée ordinaire -3-
15:48 | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : écriture, vie, instant, échange, partage, humain tranche de vie, expérience
17/09/2012
Un dimanche avec Swan
- Swan et Blue - Photo Patrick Natier -
Swan n’était là que pour deux jours. Elle avait déjà vu Lille, en tout cas la vieille ville avec Pat le samedi en descendant de son train alors j’avais envie de lui montrer autre chose, des endroits que j’aime, un peu plus loin. Elle était enthousiaste à l’idée de voir d’autres pays, qu’à cela ne tienne, nous irions en Belgique et puis en Hollande aussi, c’est si facile d'ici. Nous nous sommes levés plus tôt qu’à l’ordinaire pour un Dimanche. Normalement on glande un peu, on se laisse vivre mais là, si nous voulions aller jusqu’à la mer et puis ensuite passer à Bruges et pourquoi pas dîner à Gand, il n’y avait pas de temps à perdre. Quoique, est-ce vraiment perdre son temps que de le prendre ? Nous sommes partis Pat, Swan et moi après un déjeuner animé avec mes trois gars, un délicieux poulet-frites dans l’estomac. Jazz au programme tout le long du voyage : Brad, Oscar, Chet, un peu de Paolo Conte aussi. Nous avons comme à l’accoutumée suivis les canaux de Damme. Un tel ravissement ces longs canaux bordés d’arbres. Puis enfin, nous sommes arrivés à Nieuuwvliet-Bad, une enclave hollandaise sur la côte belge, au Nord. La mer était grise, je ne l’étais pas et Swan non plus, trop heureuse d’être là. Une bonne bière pour elle et un chocolat nature pour Pat, à l’amaretto pour moi. Une heure à prendre le large dans notre tête face à la mer et nous avons repris la route, enchantés. Tranquille. L’accordéon de Galliano nous donnait le tempo. Quand nous avons approché de Bruges, impossible d’entrer dans la ville avec la voiture, c’était une journée sans. Par bonheur, nous avons trouvé un parking qui nous a mené juste au cœur de la ville. Là, Swan n'a plus su où donner de la tête. Il fallait la voir s’émerveiller ainsi à chaque instant de chaque édifice, chaque monument, chaque petite chose de cette Venise du Nord bourrée de poésie et de surprises. Un régal. Clic-clic kodak par ci, clic-clic kodak par là. Nous avions de la chance, le soleil avait réussi à refaire une apparition et la lumière était plus que parfaite. On ne pouvait rêver mieux, être là dans cette ville magique, sans bruit de moteurs. Douceur de vivre. Nous nous sommes laissés faire par nos pas profitant de l’ambiance bon-enfant et avons fini cette journée hors du temps, à Gand. Ville typique des Flandres, riche et grande, une architecture étonnante en dentelle de pierre, réjouissante. Nous avons diné dans un restau au bord de l’eau sous un brasero, avons parlé de son séjour à Paris, de Montréal, de nos envies de voyage respectifs, de politique, d’art, de la vie. Son accent chantant doux comme une musique avec ces tsé, ces plates, ces chez nous, ces an au son différent était rafraîchissant au milieu de cette langue flamande impossible à comprendre. On a rit, on a eu du fun à être là et on s’est régalé d’une carbonade flamande- frites maison- côte de Ventoux goûteux et doux. Précieux moment. Elle vient de repartir vers Sauve chez notre ami Mc Comber avec son énorme sac à dos orange et noir pour homme sanglé sur son corps de femme. Cinq heures de route. Elle va peut-être repenser tendrement à nous, à cette escapade et à nos rires d’adolescentes sur la plage. En tout cas, je n’oublierai sûrement pas pour ma part ce Dimanche avec Swan.
29/08/2012
Dans mon vers je suis libre
- Photo Patrick Natier -
Dans mon vers je suis libre : il est ma mer.
Ma mer vaste et dénuée d'horizons...
Dans mes vers je marche sur la mer,
je chemine sur les vagues dédoublées
d'autres vagues, et d'autres vagues. Je marche
sur mon vers; je respire, je vis, je croîs
en mon vers et en lui mes pieds ont
un chemin et mon chemin une direction et mes
mains ont de quoi tenir et mon espoir
de quoi espérer et ma vie a son sens.
Je suis libre en mon vers et il est libre
comme moi. Nous nous aimons. Nous nous avons.
En dehors de lui je suis petite et m'agenouille
devant l'oeuvre de mes mains, la
tendre argile pétrie entre mes doigts...
A l'intérieur de lui, je m'élève et je suis moi même.
- Dulce Maria Loynaz - Traduit de l'espagnol par E. Dupas. -
22:51 Publié dans art de vivre, photographie, poésie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : écriture, poésie, photographie, art de vire, instant, partage, la havane, cuba, échange, humain
21/07/2012
Heureusement il y a les blogs...
"Helenablue" a aujourd'hui quatre ans et un mois, jour pour jour. Et il s'en est passé des choses pendant tout ce temps là. Des choses importantes pour moi. Cet endroit a changé ma vie, oui, et je pense qu'il a changé celle de quelques autres aussi, en bien je l'espère, en ouverture d'esprit et de coeur, en toute sympathie, en résonnance. Ici, je me confie, je réfléchis, je partage mes découvertes, mon goût pour l'art pictural, la musique, l'écriture et mon intérêt puissant pour les choses de la vie. Je me découvre aussi, j'avance, je me mesure à la pensée d'autrui et j'en ressens un immense bienfait. C'est un jour perdu que celui où je n'ai pas blogué ou que n'y ai pas pensé. Depuis le 21 Juin 2008, ça n'est presque pas arrivé. J'ai très vite trouvé un moyen d'expression qui me correspondait, un moyen d'expression en accord avec ma sensibilité, avec mon besoin de rencontres, de réactivités et avec cette particularité que j'ai de m'ouvrir aux autres sans me sentir dépossédée. J'aime ce lieu, il me ressemble. J'aime vous y retrouver. J'aime ce qu'on y fait ensemble. Je ne pourrais concevoir le reste de ma vie sans. J'y puise une telle inspiration, une telle énergie, tant d'affections, tant de plaisirs et tant d'étonnements, comment pourrais-je m'en passer? Merci d'être là. Merci de me lire, merci à vous d'interagir, merci d'exister et de me faire vibrer, merci à vous de m'aimer, merci de votre douce fidélité. Quand je me lève le matin, ma première pensée vient ici. Tout comme dormir, manger, boire, respirer, écrire et échanger sont vitaux pour moi, pour ma santé psychique et pour faire battre mon coeur toujours sur le qui-vive. Alors, tant que j'en ai la possibilité, tant que je peux offrir et recevoir, tant que je suis en vie, je nous souhaite le plus long et le plus inspirant des voyages via ce navire chaleureux déjà bien plein de souvenirs merveilleux, de rencontres improbables, de passion, d'amour, de ciel bleu, d'aventures cérébrales et d'audacieux échanges. Heureusement et pour mon plus grand bonheur, il y a les blogs, et il y a ... celui-là!
12:10 Publié dans Blog, écriture, pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : helenablue, pensée du moment, blog, anniversaire, aventure, échange, écriture, partage, humain
03/06/2012
Une maman parmi tant d'autres
A 19 ans je me suis retrouvée maman. C'était jeune pour l'époque et bon nombre de mes amis n'ont pas compris que je puisse l'accepter avec tant de bonheur. Je le voulais depuis l'âge de douze ans, je ne concevais pas la vie sans pouvoir être un jour maman. C'était jeune, c'est vrai, étais-je vraiment apte, étais-je vraiment mûre pour accueillir un petit être en devenir qui comptait tant sur moi, ai-je été à la hauteur de ses attentes, à l'écoute de ses besoins, à la mesure de ce qu'il avait à vivre? Peut-on être une maman parfaite? Bien entendu que non, mais jeune comme je l'étais je ne me posais pas vraiment la question, j'étais dans le feu de l'action pleine d'espérance, pleine d'innocence, pleine d'idées nouvelles et d'élans du coeur. J'ai fait comme j'ai pu, comme j'ai pensé bien, comme je le sentais venir. A 21 ans, mon deuxième fils est arrivé, pas plus angoissée que pour le premier, j'ai géré, j'ai fait au mieux avec toute l'inconscience et l'énergie qu'on peut avoir quand on a 21 ans. A 24, j'étais maman de trois enfants. C'était pas mal de chambardements et de temps! Prise dans le feu de l'action, je m'occupais de mes trois gaillards avec ferveur et passion, je reproduisais certains préceptes reçus de ma propre mère, quelques recettes de ma belle-maman et j'ajoutais à grandes lampées mes propres manières de faire. C'est bien plus tard, plus de dix années après la naissance de mon premier que j'ai commencé à réfléchir sur le pourquoi du comment et que je me suis rendue compte de mes multiples erreurs, faux-pas, manque d'empathie et d'écoute pour mes petits gars. C'est à ce moment là que j'ai commencé à leur permettre de se dire davantage et à vraiment les aimer pour ce qu'ils étaient et non plus pour ce que je voulais qu'ils soient, on projette tant d'images sur ses enfants sans bien se rendre compte. Le plus beau cadeau qu'ils puissent me faire en ce jour de fête c'est d'être tels qu'ils sont, d'exprimer leur amour, leur tendresse et leur pardon pour cette jeune maman qui a été la leur avec sa myriade de défauts et celle que je suis toujours avec ses doutes et ses fragilités. Quoi de meilleur pour une mère que d'être aimée et comprise par ses enfants devenus grands?
08:49 Publié dans art de vivre, état d'âme | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : amour, maman, enfant, fête des mamans, passé, présent, échange, partage, humain
31/05/2012
Meilleur que nous
On est là pour ça, là pour insufler, générer et être dépassé. C'est notre rôle de parents, d'artistes, d'humains. On a toujours à apprendre et à transmettre. C'est cette équation subtile qui permet à tout à chacun d'avancer et de perdurer. S'unir, s'ouvrir et s'affranchir. S'agrandir et agrandir le monde dans lequel on vit, construire un autre avenir.
15:34 Publié dans art, art de vivre, pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art, pensée du moment, jeunesse, apprentissage, transmission, humanité, partage, évolution, ouverture, coeur, échange, révolution
28/05/2012
En direct de Dijon
Mon escapade se termine, dommage, j'eusse aimé qu'elle dure davantage. J'étais bien loin de tout ce qui fait mon quotidien et plus près du coup de ce qui m'est nécessaire: la fluidité, la tranquillité, la nonchalance de l'existence, l'absence de téléphone, l'absence d'obligations, de tracas, d'allant à l'autre. Juste soi à respecter, à s'occuper, à entendre. J'ai adoré. Adoré n'avoir qu'à penser, lire et manger. Adoré revoir mes vieux amis de Provence avec qui j'ai une fois de plus devisé jusqu'au bout de la nuit, bu, ripaillé, jasé et réfléchi. Rêver de ballades au Maroc dont ils sont tous les deux des enfants, reparler du temps de quand on était plus jeunes, plus fougueux, plus imbéciles aussi. Le temps passe sur nous et nous insufle ses apprentissages douloureux et salvateurs. On s'endurcit et on s'assouplit, drôle de mélange, drôle d'alchimie que l'expérimentation de la vie. Continuer de faire des projets et constuire des châteaux en Espagne même si les uns et les autres on n'est plus depuis peu des Don Quichotte en feu. Avant-hier soir j'ai effleuré le tapis rouge de Cannes sous la pluie et puis j'ai fini la soirée dans un petit bistrot dans la vieille ville plein de charme et d'accents chantants. Les discussions autour du pastaga ont la même nature qu'autour d'une bière, partout où que ce soit, l'individu se pose les mêmes questions et a les mêmes semblants de réponse, pourtant sous le soleil, c'est différent, la manière de dire a une autre couleur. "Tsé, Marcel, c'est qu'elle ne m'aime plus la Ginette, elle veut partir avec plus jeune, qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire peuchère pour la retenir, j'ai qu'elle!". L'amour, l'amour, le nerf de la guerre.
Je suis à Dijon, dans ma famille d'adoption, chez ma soeur de coeur, son mari, ses trois petits. Il fait grand soleil, on a gonflé la piscine pour que la jeune classe s'ébroue et lâche son énergie. Elle jardine, il fait le sieste, mon homme aussi. Je croyais avoir oublié comment pouvez être des enfants de 4, 8 et 10 ans. Les miens maintenant sont grands mais les gestes reviennent vite, comme le vélo, ça s'oublie pas. Je sais que c'est pas la peine de s"énerver, j'ai appris ça avec le temps. Vieillir, ça se fait sans qu'on s'en rende compte imperceptiblement. Je me sens bien. Pendant un moment l'esprit cherche à mettre de l'ordre, petit à petit les pièces du puzzle s'installent et puis un jour se produit le déclic, l'engrenage fonctionne, on est fin prêt pour l'étape d'après. Encore quelques heures de répit avant de retourner à ma vie active, au grand théâtre de ma vie. J'ai trop attendu pour prendre le large, prendre ce recul qui permet de retrouver sa quintessence, ce pourquoi on est fait. Faut se méfier du chant de sirènes, des chemins de traverse. En même temps faut bien se mouiller. J'ai pas de remords, j'ai quelques regrets mais j'ai toujours en moi l'essentiel, ma botte secrète quoiqu'il puisse arriver, j'ai foi dans la vie et foi dans l'amitié et ça, je ne suis pas prête de l'abandonner.
Suis bien heureuse de vous retrouver...
17:43 Publié dans écriture, fragments, pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : pensée du moment, vie, amitié, amour, partance, rencontre, foi, échange, humain
17/05/2012
Voir Rouge
19:13 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : carré rouge, montréal, étudiants, québec, éducation, revendication, liberté, échange, humain
16/05/2012
Dalva
Samedi dernier, dépitée de voir si peu de monde fouler le pas de ma boutique, je suis allée me remonter le moral chez mon petit libraire juste sur le trottoir d'en face. Je voulais m'offrir un John Fante que je n'ai pas encore lu et puis un livre qui m'avait été chaleureusement recommandé de Lise Bourgeois sur l'art. Quand je suis entrée il était en grande conversation philosophique avec un de ses clients, un vieux monsieur barbu, les cheveux en bataille, un pantalon de toile mastic un peut trop grand pour lui et un pull tricoté main dans une sorte de pourpre passé avec une voix tellement rauque que je n'arrivais pas à comprendre ce qu'il disait. N'allant pas me mêler d'une conversation qui semblait intime entre mon libraire et son client, j'ai attendu un bon moment avant qu'il n'ait pu enfin après quelques oeillades infructueuses entrer en contact avec moi. Il n'avait pas d'idée sur Fante, et ne pouvait pas m'aiguiller sur le livre par lequel je devais commencer. La littérature américaine n'est pas son cheval de bataille. Je lui ai demandé de m'indiquer le rayon où je pouvais trouver, je pensais me laisser faire, séduire, accrocher par un titre ou par une couverture quand voilà que son client bavard m'a emboîté le pas.
- Pourquoi ne lisez-vous pas l'original? Avant Fante, il vous faut lire Jim Harrison, franchement tout est bon chez lui vous ne pouvez pas vous tromper!
Pourquoi ai-je fait confiance à ce gars-là? Parfois les choses nous dépassent, sa dégaine, sa manière de parler ou la pile de livre qu'il avait à la main? Je suis repartie avec Dalva.
Hier, j'avais un aller-retour à faire sur Paris pour régler une petite affaire de coeur. Un vieil ami avait refait surface dans ma vie et j'avais besoin de m'assurer que mes sentiments pour lui étaitent toujours les mêmes et que les siens pour moi l'étaient aussi. Je devais en plus visionner une pré-collection de Martin Margiela, j'ai donc emmener avec moi Dalva. Ah! L'heure de train a filé comme pour rire, depuis Vautour et Valium de Christian Mistral, je n'avais été prise d'une telle frénésie et d'une jouissance à lire de cette puissance. Riche, truculent, vivant, humain et formidablement bien écrit, ce bouquin m'a scotchée tout le long de ma route et j'ai eu grande peine à le quitter pour vaquer à mes occupations, je n'avais qu'une hâte, c'était reprendre le cours de la vie de cette femme mitraillée par l'histoire, perdue au coeur d'un pays dont elle ne sait plus les frontières. "Le grand roman de l'Amérique éternelle, l'Amérique de la prairie et des forêts, écrit avec verve, passion, ironie." mentionne Bernard Géniès du Nouvel Observateur en quatrième de couverture. Poétique, lyrique, un régal, ça percute et ça glisse, de la musique, de la vraie...
Aujourd'hui, toujours avec mon livre que je dévore entre deux coups de sonnette pas très lucratifs, le temps n'est pas à la dépense pour ces dames qui attendent avec anxiété l'annonce du nouveau gouvernement comme si tout allait être mis sens dessus dessous avec l'arrivée d'un nouveau président, je décide de m'intéresser un peu plus à l'auteur de cette femme dont je suis déjà l'amie. Je tape sur Google et tombe sur des renseignements le concernant, forcément on trouve tout sur Google et puis sur une photo de mon protagoniste qui ressemble à s'y méprendre à celui qui trois jours auparavant m'avait conseillé cet ouvrage, stupéfiant!
- Jim Harrison -
19:57 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : livre, jim harrison, roman, rencontre, échange, littérature, partage, humain
13/05/2012
exorcisme
Je dors mal, plutôt je m'endors mal ces jours derniers. J'ai comme l'impression d'être masochiste, on dirait que je prends un malin plaisir à me faire du mal par la pensée. Des tas de scénarios catastrophes affleurent à mon esprit et je les alimente inconsciemment, je peaufine, j'en rajoute, je romance. Je perds chaque fois que je me couche un être aimé. Une nuit sur deux je re-perds celui de l'avant-veille, je recommence à souffrir, je recommence à trembler, je me pince au sang pour me réveiller. La mort s'est invitée dans mes pores, je l'affronte en transpirant et me réveille en larmes le coeur chancelant. Cette nuit encore, elle est venue me mettre à l'épreuve, c'est usant. On dirait de ces vieilles peurs d'enfant. My God! Faut absolument dire aux gens qu'on aime qu'on les aime de leur vivant. Faut pas attendre pour prendre dans nos bras et serrer contre notre poitrine notre enfant, notre ami, notre père, notre amant, notre grand-mère, notre blonde, pas attendre pour manifester la tendresse qui nous anime, pour exprimer la gratitude qui nous étreint, pour écrire un petit mot doux, préparer un bon petit plat, passer du temps, aller au cinéma avec ces gens qui comptent, pas attendre pour converser avec eux car quoi de plus merveilleux que ce partage de l'intime? " On nous rabâche qu'on ne peut pas vivre sans amour, mais sans oxygène, c'est encore pire!", quand Peter m'a rapporté ce propos du Docteur House hier soir, j'ai souri, dans la foulée il a ajouté: " Oui, oui, je sais maman, pour toi l'oxygène et l'amour, même combat!". M'enlevant ainsi les mots de la bouche, il m'a embrassée et m'a prise dans ses bras. What else? Mes jours sont moins pires que mes nuits. Comment puis-je me défaire de ces pensées mortifères? Cette nuit fut une des plus difficiles. A peine me suis-je allongée que mon homme et un de mes fils périssaient. Levée en nage, j'ai bu un verre de lait frais et me suis recouchée dans l'espoir de n'avoir plus à m'écorcher vive, et là, c'est mon meilleur ami qui se faisait la malle, celui qui est plus qu'un ami pour moi, allais-je me recoucher une troisième fois? Allais-je devoir ainsi perdre tous ceux qui me sont chers et devoir vivre dans ma chair cette souffrance terrible? J'ai décidé de rester debout et puis d'écrire pour tenter de sortir de moi ces images morbides et renouer avec ce qui m'importe le plus: VIVRE, vivre passionnément, vivre en harmonie, être à la vie. Respirer et aimer.
11:37 Publié dans écriture, état d'âme | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art de vivre, état d'âme, amour, mort, écriture, échange, rêve, vie, partage, humain
12/04/2012
On se découvre face à l'adversité.
Son premier mail m'a déroutée. Faut bien dire que je n'ai pas particulièrement de relation avec Jean si ce n'est au travers de Christian et que c'est la première fois que je reçois un mail directement de lui. Pourtant, j'en garde un souvenir diffus quand je l'ai eu au téléphone parce qu'inquiète d'être sans nouvelles de Christian qui ne me donnait plus signe de vie d'un coup d'un seul presque au milieu d'une phrase et que ça ne lui ressemblait guère. A cette époque lointaine, je n'avais pas les moyens de joindre Christian directement, et, sachant que Jean Barbe était son ami, je me suis tournée vers lui, seul à être dans l'annuaire international. Une brève rencontre ponctuée de pleurs d'enfants, il a été chaleureux et disponible, me rassurant d'un "Je vais aux nouvelles, je vous reviens!".
22:50 Publié dans écriture, pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : jean barbe, christian mistral, échange, passion, écriture, amour, amitié, blue, humain
01/04/2012
1500 nouveaux mots dans le dico
Nous étions tous réunis une fois de plus autour de la table ovale nappée de lin bistre de notre salle à manger, nous fêtions aujourd"hui les 28 ans de la douce de mon fils aîné. Toujours une belle occasion de montrer à quel point l'amour circule dans cette maison. Pat a fait le poulet, Ed a préféré les frites pour son aimée, la purée c'est pas trop sa tasse de thé, c'est drôle les mots, les expressions... On a parlé de choses et d'autres, on a parlé de livres, de littérature, d'écriture, de mots. J'ai osé au moment du dessert un mot impromptu un peu enivrée par la chaleur humaine doublée de celle du vin. La tarte aux pommes était un peu molle, Pat annonce qu'il a fait l'erreur de la couvrir pour qu'elle reste chaude en la sortant du four. Là, je lui envoir un: " Pour la chaudeur, suffit que tu la laisses à l'intérieur!". Là Peter qui excelle et se gourmandise des mots me dit: " Maman, c'est quoi ce nouveau mot complétement pas possible?", je lui rétorque que je ne sais pas comment il m'est venu mais que voià il répond pour moi à cette notion de maintenir au chaud. " Ah! Tu fais comme Sarko qui après Ségolène invente des nouveaux mots!". Merde, j'ignorais que Nicolas avait créé un mot: "méprisance" que je trouve pour ma part plutôt joli. La conversation s'envole et fait feu de tout bois, voilà mes gars tous les trois avec leurs téléphones portables googlant je ne sais quoi. Là d'un coup Ed. interpelle l'assemblée: " Non, mais vous vous rendez compte, 1500 nouveaux mots dans le dictionnaire 2012! ", là dessus Peter intervient en disant: " Si facebooker entre dans le dictionnaire, je me pends!" Il hait, il déteste facebook, il déteste twitter, tous les trois en reviennent d'ailleurs. "Maman, on peut pas aimer les mots et laisser faire ça!". Non, on peut pas. Ed nous sort la liste des dix nouveaux mots les plus sollicités: cougar, twitt, vuvuzela ( quel boucan pourtant que cet engin là), cagole ( je connaissais pas, j'ignorais complètement ce mot qui désigne une femme provocante et vulgaire), E-learning (sans commentaire), cacou ( mot que j'ai toujours employé depuis plus de vingt longues années), smartphone, bisphénol, caïpirinha. "Caïpirinha!". Ce mot les a mis en émoi. Du coup les voilà tous les trois partis vers les nouveaux mots de 2010 et de nouveau s'étonner: geek, adulescent, chimie verte, réseauter... Quoi, une langue, c'est une langue vivante, normal qu'elle évolue, qu'elle s'enrichisse, qu'elle perde en route de l'inusité. "Vous savez ce qu'est l'alacrité?". Je les aime tous autant qu'ils sont les uns et les autres, ils m'éclatent et font ma fierté. Ils font mon bonheur ces gars là sans le savoir, quand un me cite Molière au petit déjeuner, ou l'autre me parle des Fleurs du Mal de Baudelaire, ou le troisième qui me disait encore il y a à peine deux heures à l'apéro: " Un livre ne remplace pas un film, un livre ça nous emporte bien davantage, on s'en fait des dizaines de films en ne lisant qu'un seul livre, moi le héros d'Harry Potter, Harry, je le voyais roux." Ouf, mille cinq cent mots nouveaux dans le dico, si ça permet d'ouvrir encore le champ d'investigation de nos cerveaux, c'est une bonne nouvelle. Chouette, la relève est assurée.
16:27 Publié dans art de vivre, écriture | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : mots, génération, jeunesse, avenir, langue, dictionnaire, échange, amour, partage, humain
24/03/2012
complicité, confiance, compréhension
"La grande différence entre l'amour et l'amitié, c'est qu'il ne peut y avoir d'amitié sans réciprocité."
- Michel Tournier -
09:12 Publié dans amitié, art de vivre, Blog | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : amitié, lorka, laurence guez, drôles de dames, intimité, échange, photographie, émotion, partage, humain
22/03/2012
l'à-venir
On a tous à apprendre de la jeunesse, elle se bat au Quebec pour son éducation et partout elle se bat pour peu qu'on l'écoute. C'est normal, c'est le propre de la jeunesse de se faire entendre. Elle est notre devenir. Je l'aime.
" Il nous reste à inventer d'inimaginables nouvelles idées." - Michel Serres -
Ces hommes et ces femmes sont l'avenir, on ne peut que les soutenir.
23:11 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : québec, avenir, christian mistral, échange, devenir, partage, humain
18/03/2012
Raconte-moi...
18:42 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : stacey kent, amour, amitié, échange, présence, envie, émotion, humain
tu verras
Merci MmwH!, vieux corsaire indomptable...
10/03/2012
Missticienne...
09:50 Publié dans art, écriture | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : évidence, art, écriture, cadeau, main gauche, lorka, échange, amitié, partage, humain
28/02/2012
s'aérer, s'ouvrir la tête, s'offrir un voyage, rencontrer, s'émouvoir, réfléchir, lire...
- photo Ludivine Green -
11:38 Publié dans art de vivre, Livre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : art de vivre, lire, écriture, rencontre, échange, émotion, photographie, humain
A Mac
Salut Éric,
A cette heure matinale tu dois déjà être sur le pont, il démarre tôt dans les hôpitaux! La nouvelle de ton coeur qui a flanché a secoué pas mal de tes amis de la blogosphère et d'ailleurs, comme tu t'en doutes. Quand j'ai reçu ton petit message avant avant-hier soir, je l'ai tout de suite relayé à Christian d'abord et puis à quelques autres âmes qui t'apprécient, je n'ai pas dans mes adresses mails un seul de tes ennemis, pouvais pas leur faire ce petit plaisir! J'ai pensé t'appeler tout de suite ne mesurant pas dans ma précipitation que tu ne serais certainement pas en état. Mais comme d'habitude Black Angel veille et m'a plutot suggéré de rameuter du monde pour qu'en commun et d'une seule voix on exprime toute l'affection qu'on a pour toi, il t'aime tout comme moi, même s'il ne sait pas toujours pourquoi, l'amitié a de magnifique qu'elle est plus exigeante tout en étant plus tolérante, c'est un des plus beaux sentiments que je connaisse et que je partage avec quelques rares humains sur cette planète...
Certains Tribaux avaient déjà réagi sur leurs blogs, Sandy et GeeBee te toucheront au coeur avec leurs messages respectifs. Je te joins ceux de Gom, Butch, Flash Gordon, Lorka qui t'écris de je ne sais où, je ne sais comment avec je ne sais qui. Nancy était beaucoup trop émue pour t'écrire en public et je n'ai pas le courriel de Swan qui doit elle aussi être bien affectée de te savoir maintenant bagué de l'aorte. Remarque, elle aura bien l'occasion quand elle viendra nous faire son petit coucou de nous trouver toi en pleine forme et moi avec deux membres mobiles, du moins je l'espère! T'as fait plus fort que moi bougre d'âne, t'étais jaloux, hein, de tous ses messages d'amitié que j'ai reçu pour cette intempestive et démobilisante cassure, t'en voulais toi aussi, ben tiens, apprécie:
On me dit que tu es à l’hôpital. Bordel du batarnak! Sors de là! Tu vas tomber malade! On a besoin de toi! Il n'y a pas assez de Mac en ce bas monde, faut pas que tu nous quittes! Reviens nous vite, on ne saurait se passer de toi. Du plus profond de mon cœur, je te souhaite donc un prompt rétablissement. À bientôt!
Accolade et soutien flashgordonien
Desolee je suis de ce qui t'es arrive et en même temps rassuree de te savoir soigne. Je te souffle des pensees amicales du fond d'une cabane en bois ou on fait semblant de parler quebecois, jusqu a ton fond de lit Bon courage old boy ! Bien a toi.
- Lorka -
Tabarnak de crisse de foutu biographe ! l'avait l'coeur fabriqué de travers, pis y en savait rien, le salopard ! Bin pis moé, alors ? qui c'est qui va m'écrire, si y va pas mieux ? Y va pas m'laisser là comme ça, à l'orée de la gloire, en plus, y m'a laissé en plan dans un putain d'autobus qui s'en va dans la nuit, pis moé, hein, je sais même pas vers quoi j'm'en vas ! FUMIIIIIEEEEEER ! t'aurais point pu attendre, avant de t'offrir un treck en bloc opératoire ????!!!!!!
A un moment on s'est arrêté, je sais même plus où, j'ai acheté de la bibine, plein. Du fort, du costaud, fallait encaisser le coup, pis j'ai entrepris de me beurrer bin épais, avec rage et méthode, comme j'sais faire. Pis là, chus pu bon à rien.
J'connais même pas la fin d'mon voyage. Ce putain d'autobus continue de rouler, et chus dedans.
Alors, j'pense à mon Créateur. Un biographe, c'est toujours un Créateur .
- " Tiens bon, mon gars", que j'essaie de lui dire de toute mes forces, tout au dedans de moé.
- " Garroche-toé bin après la vie, pis tiens le coup bordel " !
Ça fait bizarre, d'aller dire ça à un Créateur. T'as l'impression que c'est éternel, ces bestiaux-là, et pis même pas. Même pas ! Ah, les Créateurs ne sont plus c'qu'ils étaient, pour vrai.
Bon, y a que j'ai envie d'voér aussi la fin de l'histoire, d'accord ; mais pas que. Mon biographe, c'est comme une ombre bienveillante penchée su'épaule, même avec tout c'qu'y m'a fait endurer, le salaud ; sans lui, y aurait comme un gel, un grand gel d'hiver qui glace tout dans la mort et l'immobilité.
Y f'rait trop frette.
Alors : " Tiens bon, calvaire ! tiens bon pis lâche point !"
C'est moé, l'Emile, qui te l'demande.
- Anne des Ocreries, 24 février 2012 -(avec bien moins de talent que l'original, mais je suis piètre imitatrice. J'ai pas une voix d'homme, moi....)
Ah, cher vieux Mac, ça me fait tout drôle de m’adresser directement à toi, surtout en de pareilles circonstances. Mais, en même temps, c’est l’occasion ou jamais de me casser un peu la timidité…
Tu fais partie de ceux que j’observe de loin, virtuellement, en me disant, osti que ça fait du bien que du monde de même existe, s’exprime, fasse savoir aux confortables abrutis que le beau p’tit monde lisse et plate qu’ils se concoctent pour mieux dormir, ben, calvaire, c’est de la pure chnoute (les profits des fabricants de somnifères sont là pour en témoigner). Évidemment, quand j’dis « du monde de même », ben, c’est un peu niaiseux, vu que la caractéristique c’est justement qu’y en a pas deux de même, mais anyway…
La Solde s’est ajouté à mon arsenal (très sélectif) contre la bêtise ordinaire, et c’est déjà très précieux. Mais, faudra que tu te ménages un peu et que tu te remettes solidement sur pied, parce que là, on est une gang de plus en plus grosse à en redemander encore et encore (faut dire aussi qu’y a vraiment ben ben de la job à faire en matière de lutte à la connerie lénifiante, et comme tes qualifications sont rarissimes…).
(Ah pis, tant qu’à y être, j’me jette à l’eau, et je profite que tu sois un peu groggy pour t’avouer que je me suis pris, en t’écoutant, à m’imaginer soutenir de ma batterie aérienne et débridée un genre de blues psychédélique - à la David Lynch, en québécois, porté par ta guitare et ta voix - non mais, faut-tu être phoqué rien qu’un peu…)
Fait que, c’est ça…
- Le Plumitif -
J'ai envie de finir avec la phrase de philosophe que Sandy a mise en exergue sur son blog:
" Ce qui nous arrive est moins important que notre façon d'y réagir."
A très vite.
Blue
Ps: Mes trois grands gars et leur père te saluent bien. Séquence émotion, hier soir, autour d'un chili con carne, on a parlé de toi et de ses bonnes soirées qu'on a tous passées en ta joyeuse et poétique compagnie! On en a bien profité, faut dire... Hé,hé...
00:40 Publié dans amitié, Blog, écriture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : amitié, blog, eric mc comber, christian mistral, partage, échange, humain