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29/12/2009

tournée de tounes

Après avoir posté ma note toute encore babadabada, le monde a bien changé et pleine d'autres dans la tête, Ferré, Vigneault, Desjardins, je me suis recouchée, me suis accrochée en cuillère à son grand corps irradiant, les pieds gelés, ça l'a réveillé.

- Dis-moi, c'est quoi ta chanson d'amour préférée?

- Tu sais, moi, les chansons d'amour... ... Ne me quitte pas.

- ... ... Je suis là. Chantée par Sting (j'adore, les malentendous et le temps perdou) ou par Jacques lui-même?

- L'île de Ré, j'aime beaucoup celle-là.

Dans l'île de Ré, ma belle adorée, je t'emmènerai...


podcast

 

J'ai pleuré, moins légère mais toute chose, et lovée me suis rendormie, les pieds recroquevillés dans ses plantes à lui.

 

 

 

25/12/2009

22e souffle

 

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-  Kandinski -

 

 

" Redevenir devenu

Tout plutôt qu'avoir été

Puiser encore

A la force des images

Connaître encore

Le don d'évoquer en puissance

Le sel du monde."

 

- Christian Mistral, Fontes -

 

 

 

23/12/2009

de la création...

 

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- Nicolas De Staël -

 

 

" La volupté de la chair est une des choses de la vie des sens au même titre que le regard pur, que la pure saveur d'un beau fruit sur notre langue, elle est une expérience sans limites qui nous est donnée, une connaissance de tout l'univers, la connaissance même dans sa plénitude et sa splendeur. Le mal n'est pas dans cette expérience, mais en ceci que le plus grand nombre en mésusent, proprement la galvaudent. Elle n'est pour eux qu'un excitant, une distraction dans les moments fatigués de la vie, et non une concentration de leur être vers les sommets. Les hommes ont du manger aussi, fait autre chose; indigence d'un côté, pléthore de l'autre, ont troublé la clarté de ce besoin. Ainsi ont été troublés tous les besoins simples et profonds, par lesquels la vie se renouvelle. Mais chacun pour soi-même, peut les clarifier et les vivre clairement. Sinon tous, du moins l'homme de solitude. Il est donné à celui-là de reconnaître que toute beauté, chez les animaux comme chez les plantes, est une forme durable et nue de l'amour et du désir. Il voit les animaux et les plantes s'accoupler, se multiplier et croître, avec patience et docilité, non pour servir la loi du plaisir ou de la souffrance, mais une loi qui dépasse plaisir et souffrance et l'emporte sur toute volonté ou résistance. Fasse que ce mystère, dont la terre est pleine jusque dans ses moindres choses, l'homme le recueille avec plus d'humilité: qu'il le porte, qu'il le supporte plus gravement! Au lieu de le prendre à la légère, qu'il ressente combien il est lourd! qu'il ait le culte de sa fécondité. Qu'elle soit de la chair ou de l'esprit, la fécondité est "une": car l'oeuvre de l'esprit procède de l'oeuvre de chair et partage sa nature... L'homme, me semble-t-il, est aussi maternité, au physique et au moral; engendrer est pour lui une manière d'enfanter, et c'est réellement "enfanter" que de créer sa plus intime plénitude."

- Lettres à un jeune poète - Rainer Maria Rilke -

 

 

 

 

 

21/12/2009

délicatesse

 

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- Edgar Degas -

 

 

" Une danse est un poème "

- Denis Diderot -

 

 

 

17/12/2009

Green



Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.
J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve des chers instants qui la délasseront.
Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encor de vos derniers baisers ;
Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête.
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.

- Paul Verlaine -

 

Merci bel ami.

 


15/12/2009

There for you


"There For You"

When it all went down
And the pain came through
I get it now
I was there for you
Don't ask me how
I know it's true
I get it now
I was there for you
I make my plans
Like I always do
But when I look back
I was there for you
I walk the streets
Like I used to do
And I freeze with fear
But I'm there for you
I see my life
In full review
It was never me
It was always you
You sent me here
You sent me there
Breaking things
I can't repair
Making objects
Out of thoughts
Making more
By thinking not
Eating food
And drinking wine
A body that
I thought was mine
Dressed as Arab
Dressed as Jew
O mask of iron
I was there for you
Moods of glory
Moods so foul
The world comes through
A bloody towel
And death is old
But it's always new
I freeze with fear
And I'm there for you
I see it clear
I always knew
It was never me
I was there for you
I was there for you
My darling one
And by your law
It all was done



- Léonard Cohen -

 

 

 En concert à Lille le 3 Mars 2010.

 

 

 

08/12/2009

rencontres

 

" Tous les jours je continue d'apprendre les codes de ma route. "

 

 

résonances

Me suis réveillée Dimanche matin avec ces trois images dans la tête dans l'ordre, j'avais dans la nuit voyagé deci delà, au lever rien à faire elles ne me quittaient plus, étrange, j'essayais d'en comprendre le sens l'association le fil, et puis j'en parle à Eric McComber, me vient alors l'idée de lui demander de mettre des mots sur ce que lui évoque ce triptyque atypique, voilà ses mots...

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La peau
De mes pneus
Fait craquer
La fourrure de givre
Sous les branches
faussement parées
Les lames
acérées de l'étang
Me renvoient
Chatoyantes
Pommettes
Fissures
Et lisses lézardes

Roulé sept cent jours
À la rencontre
Morbide
De tes lèvres
De frimas plâtrées
Tes paupières
Closes et dures
Ton visage vide
Figé dans l'arrogance
De la belle éternelle

Mes sacs s'accrochent
Aux ronces de sucre blanc
Mais je trace
Imperturbable
Plein Sud
Je te tourne le dos
Douce momie
D'éther
Tendre
Dague
En mon sein
Je roule
De l'aube
Laiteuse
Au soir
Pudique
Mon souffle
Fantomatique
Marquant mes mâchoires
De taches lugubres

Je traverse
les hameaux pluvieux
Ectoplasmique
Masse visqueuse
Dégoulinante
Sans bruit
Ni âme
Je fonce
C'est tout

Les chœurs mécanisés
Soi-disants joyeux
De la saison fausse
Résonnent tout seuls
Sur les pavés luisants
Contre les murs impavides
Sur les trottoirs déserts
Minutes, secondes, mètres
Hop !
Sorti
Rien vu
Les champs reprennent
Leurs droits
Chemins
Verts épuisés
Bruns affadis
Ici et là un cheval obèse
Me jette aussi
Un regard
Prétentieux
À peine vivant
Ou une chèvre
En pleine vie
Fait mine
Surtout
De ne rien
Voir




- Eric McComber -

 

 

 

04/12/2009

Aurélien

 

- Michel-Ange -

 

 

 Un tout jeune homme romantique discret timide fluet le regard fuyant du moins devant le mien, gentil courtois et presque trop bien élevé, propre sur lui soigné poli et polissé assez lisse somme toute, je ne me souviens plus trés bien ce qui nous a conduit tous les deux dans cette correspondance torride, lui seize printemps, moi dix de plus. J'ai découvert son écriture fragile nerveuse à la fois par deux vers au dos d'une carte postale, une oeuvre de Michel-Ange de mémoire avec les mots de Rimbaud, j'ai rétorqué par quelques rimes de Baudelaire adossées à un Modigliani un tantinet plus provocant j'avoue, un excitant petit manége ma foi qui dura quelques semaines et puis soudainement une lettre, trois pages recto verso écrit serré sciante crue suave débordante de sensualité d'audace de stupre, d'étonnants fantasmes voluptés caressantes embroglios érogénes poésie lascive musique des sens, Wouah! J'ai adoré, lu relu jusqu'à épuisement de l'encre, remué plié replié caressé désiré, ce gosse m'étonnait me scotchait me terassait d'aise! Le gredin, il avait le manche à la bonne place et la cervelle qui allait avec, stupéfiant. Alors j'ai riposté sur papier bleu fontaine, encre noire parfumée enjôleuse et cruelle j'ai vampé dévoré avalé tout cru ce petit bout d'âme à coups de soupirs de reins de chatte brûlante et d'espoirs ensorcellants. Vindedious! Le revers crescendo encore plus chaud hot arrachant bandant époutousflant d'où sortait-il donc ce vocabulaire qui transpirait le vécu digne du Marquis associé aux poémes de Bataille ou des Onze Mille Verges véritable hospodar du sexe muni d'une connaissance soutenue du plaisir féminin cunillungustique lingual broutage de buisson foutrement érotique, pas du tout raisonnable cette petite affaire... Les mois passérent et les années, deux pleines à s'échanger des mots doux et profonds profonds...

Je l'ai croisé dans le train Lille Paris la semaine dernière, un bel homme maintenant avec plus de contenance et de présence aussi, toujours assez réservé mais le regard plus vif, vingt ans avaient passé quand même! On s'est reconnu d'un sourire, pas d'échanges de mots verbaux et rien de plus... garder le sortilége intact... j'en m'humide encore!

 

 

19/11/2009

épanescence

 

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18/11/2009

La musique

Merci Giulio.

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La musique souvent me prend comme une mer!
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile;

La poitrine en avant et les poumons gonflés
Comme de la toile
J'escalade le dos des flots amoncelés
Que la nuit me voile;

Je sens vibrer en moi toutes les passions
D'un vaisseau qui souffre;
Le bon vent, la tempête et ses convulsions

Sur l'immense gouffre
Me bercent. D'autres fois, calme plat, grand miroir
De mon désespoir! 

 

- Charles Baudelaire -

 

 

 

17/11/2009

poetry

 

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- Photos Elisabeth Opalenik -

 

 

"Il faut être toujours ivre. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules, il faut s'enivrer sans trêve. De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous !"

- Charles Baudelaire -

 

 

 

 

16/11/2009

scellées

 

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les voix
dans l’ombre
une vie


à rebours
on aurait souhaité
la perte de mémoire


devant la porte
restée fermée


comment
tracer


le silence
à fleur


du corps
laissé


en proie
au temps


parole
enfouie


sous la
terre tiède


message d’ici
dans l’oubli
de la chair


une main
restera tendue


certain
du sourire


l’ailleurs
en abîme


trouer le lit
par le feu


l’espoir
n’est que
brasier
de paille


l’histoire
n’est plus
la même


devant le phénix
l’ombre du mot


dira
l’anamnèse


écrite
dans la plaie


greffe le souvenir
sur la terre ouverte


penser
l’instant


devant l’éternité


conduire aux
cages du vent


la parole
offerte


contre
l’ennemi


qui ronge
par derrière

 

 

- Laurent Fels -

 

 

 

15/11/2009

Lalla Essaydi

 

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- Lalla Essaydi - Les Femmes du Maroc -

 

 

 

11/11/2009

ballade en eaux troublantes...

Tout ce temps à m'éprendre des mots des uns et des autres pour mieux comprendre, cette exploration sans fin dans la littérature et la poésie inextinguible me nourrit et l'esprit et le coeur, m'inspire. Une semaine passée étrangement riche et variée, réentendre la petite musique de Louis-Ferdinand Destouches au travers de passages de son voyage au bout de la nuit et de son mort à crédit une biographie ça s'invente et l'émotion comme suspendue écriture fouillée présente accaparante vivante, en parallèle et en même temps une nuit pour l'arrachant pur jus criant Putain d'Arcan. Toujours le même parcours le même désir qui m'anime et les mêmes frissons qui me traversent l'échine quand je lis certains et certaines et que je m'endors avec eux, une sorte de drogue mi douce mi dure, éclectique. Et de la poésie aussi, compagne permanente d'au moins une heure quotidienne à voix haute ou off en intime entre deux portes deux conversations deux soupirs à n'importe quel moment, mélodique, particulière prégnante imprégnante même, suavité et douleur, violence et tendresse, art en ombre et lumière, indéfectible amie des gris de Novembre comme des bleus de Mai ou des ors de Juillet... J'aime les mots, les phrases, syntaxe et grammaire bousculées et bousculantes, l'écoulement paisible d'un vers, le verbe transperçant lucide sans concession truculent et jouissif de certains romans et la poétique troublante de certains autres. Ces ballades sont offrandes et échappées, prise de conscience et rencontres. Un jour perdu que celui où tu n'as pas ri, un jour perdu que celui où tu n'a pas lu, un jour perdu que celui où tu n'as pas vécu. Au commencement était l'émotion...

 

 

 

09/11/2009

regards croisés

 

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Chez Françis...

 

 

 

08/11/2009

Mano a mano

 

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L'opacité d'un bras nu qui se love

la fixité d'une main véritable

l'air immobile que troue le luxe de tes ongles

et l'arène incurvée d'un éternel retour

 

Vers quelle clairière

ira la pointe aigüe du glaive

pour déterrer le plus ancien des trésors

taureau épais

la nature

ou ton corps

que mes mains creusent pour en exhumer le plaisir

 

- Michel Leiris -

 

 

 

07/11/2009

cours de poésie!

 

 

02/11/2009

amitié

 

Je ne suis pas tout à fait sans famille j'ai appris aujourd'hui que papa avait fait un AVC, sur le coup j'ai pas réagi pourtant ça m'a secouée et d'être secouée m'a secouée, étrange cet homme qui a plus fait mon malheur que mon bonheur d'un seul coup m'apparaissait en manque, c'est douloureux. Gaétan m'avait fait une remarque juste au sujet de l'importance qu'avait l'amitié pour moi long time ago, comme une famille choisie et cultivée, juste remarque, je n'aurais pas pensé qu'une telle nouvelle pouvait m'atteindre mais celui que je pleure par peur de le perdre n'est pas celui qui est mais celui que j'aurais voulu avoir pour père, c'est compliqué et simple à la fois, c'est l'histoire d'un raté raté parce que j'ai fait le chemin jusqu'à lui mais qu'il n'a pas pu saisir, raté parce que tant de douleur pour un passage si mince tant de souffrances infligées et d'humiliations pour juste sauver sa peau pas "sauvable" pas possible, équation insoluble et pas soluble tant la misère à voir est immense.

Alors une fois de plus je découvre et expérimente, et je mesure à quel point l'amitié, celle d'amis proches celle de mes enfants et la votre comptent pour moi, au-delà des mots; et aussi qu'amitié ou amour c'est la même énergie, c'est une nourriture, c'est la vie.

 

 

 

 

30/10/2009

j'habite une douleur

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-Giuseppe Arcimboldo. 1566. "Water," Oil on wood-


Le poème pulvérisé (1945-1947)


Ne laisse pas le soin de gouverner ton coeur à ces tendresses parentes de l'automne auquel elles empruntent sa placide allure et son affable agonie. L'oeil est précoce à se plisser. la souffrance connaît peu de mots. Préfère te coucher sans fardeau: tu rêveras du lendemain et ton lit sera léger. Tu rêveras que ta maison n'a pus de vitres. Tu es impatient de t'unir au vent, au vent qui parcourt une année en une nuit. D'autres chanteront l'incorporation mélodieuse, les chairs qui ne personnifient plus que la sorcellerie du sablier. Tu condamneras la gratitude qui se répète. Plus tard, on t'identifiera à quelque géant désagrégé, seigneur de l'impossible.

Pourtant.

Tu n'as fait qu'augmenter le poids de ta nuit. Tu es retourné à la pêche aux murailles, à la canicule sans été. Tu es furieux contre ton amour au centre d'une entente qui s'affole. Songe à la maison parfaite que tu ne verras jamais monter. A quand la récolte de l'abîme? Mais tu as crevé les yeux du lion. Tu crois voir passer la beauté au-dessus des lavandes noires...

Qu'est-ce qui t'as hissé, une fois encore, un peu plus haut, sans te convaincre?

Il n'y a pas de siège pur.


- René Char -