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08/03/2011

De la lecture

 

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- Toile de Patrick Natier -

 

 

" On aime toujours un peu à sortir de soi, à voyager, quand on lit."

- Marcel Proust -

 

 

05/03/2011

De l'influence des mots sur le comportement

On raconte qu’il y avait à New York, sur le pont de Brooklyn, un mendiant aveugle. Un jour quelqu’un lui demanda combien les passants lui donnaient par jour en moyenne. Le malheureux répondit que la somme atteignait rarement deux dollars. L’inconnu prit la pancarte que le mendiant portait sur la poitrine et sur laquelle était mentionnée son infirmité. Il la retourna et écrivit quelques mots sur l’autre face. Puis la rendant à l’aveugle: « Voici, dit-il, je viens d’écrire sur votre pancarte une phrase qui accroîtra notablement vos revenus. Je reviendrai dans un mois. Vous me direz le résultat. » Et le mois écoulé: « Monsieur, dit le mendiant, comment vous remercier? Je reçois maintenant dix, voire quinze dollars par jour. C’est merveilleux. Quelle est la phrase que vous avez écrite sur ma pancarte et qui me vaut tant d’aumônes? »

C’est très simple, répondit l’homme. Il y avait: "Aveugle de naissance", j’ai écrit à la place: "Le printemps va venir, et je ne le verrai pas ".

Voilà le début de la rhétorique et, par cet intermédiaire, celui de la littérature et de la poésie même (…).

 

- Roger Caillois - Art poétique (1955) -

 

 

04/03/2011

parenthèse printanière

 

" La fantaisie est un perpétuel printemps. "

- Johann Friedrich von Schiller -

 

 

20/02/2011

Moi

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- Bacon - Photo expo Beaubourg -

 

 

Le Crâne, un coeur avec sa vie secrète,

Les chemins de mon sang dissimulés,

Et les tunnels du rêve, ce Protée,

Les viscères, la nuque, le squelette.

Je suis ces choses. Et, je ne peux y croire.

Je suis aussi une épée, sa mémoire,

Celle d'un soleil seul et déclinant

Qui se disperse en or, ombre, néant.

Je suis celui qui voit les proues du port;

Je suis ce peu de livres, de gravures

Fatigués par le temps et son usure.

Je suis celui qui jalouse les mots.

Et, plus étrange, l'homme qui assemble

Des mots chez lui, dans un coin de sa chambre.

 

- Jorge Luis Borges ( 1899-1986 )-( La Rosa Profunda, 1975 )-

 

 

 

17/02/2011

Là, maintenant.

 

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- Photo Jean Boccacino -

 

J'aimerais qu'une paire de mains douces et gourmandes parcoure de part en part mon grand corps pendant que je ne penserais à rien.

 

 

15/02/2011

Espasmes

 

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- Photo Maia Flore -

 

 

Dans l'alchimie de tes songes enflammés,

Des refrains de cigognes

Ravivent les ailes sonores

D'une mémoire qui n'a jamais cessé de voyager.

Des jets de couleurs bruissent,

Au fond d'un choeur qui gémit,

Suppplie et se repent.

 

- Mokhtar El Amraoui -

 

 

 

13/02/2011

Quand les murs tombent...

Hommage à Edouard Glissant. 

 

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" Agis dans ton lieu, pense avec le monde. "

 

" Ecrire, c'est souffrir sa liberté."

 

- Edouard Glissant -

 

 

 


10/02/2011

le serpent qui danse

 

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- Pierre Bonnard -



podcast
- Serge Gainsbourg -

 

 

Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau!

Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,

Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.

Tes yeux où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,
Sont deux bijoux froids où se mêlent
L’or avec le fer.

A te voir marcher en cadence,
Belle d'abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton.

Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d'enfant
Se balance avec la mollesse
D’un jeune éléphant,

Et ton corps se penche et s'allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l'eau.

Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l'eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,

Je crois boire un vin de bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D’étoiles mon coeur!

 

- Charles Baudelaire - Les Fleurs du mal -

 

 

 

06/02/2011

La plus drôle des créatures

  •  
    • Comme le scorpion, mon frère,
    • Tu es comme le scorpion
    • Dans une nuit d’épouvante.
  •  
    • Comme le moineau, mon frère,
    • Tu es comme le moineau
    • Dans ses menues inquiétudes.
  •  
    • Comme la moule, mon frère,
    • Tu es comme la moule
    • Enfermée et tranquille.
  •  
    • Tu es terrible, mon frère,
    • Comme la bouche d’un volcan éteint.
  •  
    • Et tu n’es pas un, hélas,
    • Tu n’es pas cinq,
    • Tu es des millions.
  •  
    • Tu es comme le mouton, mon frère,
    • Quand le bourreau habillé de ta peau
    • Quand le bourreau lève son bâton
    • Tu te hâtes de rentrer dans le troupeau
    • Et tu vas à l’abattoir en courant, presque fier.
  •  
    • Tu es la plus drôle des créatures, en somme,
    • Plus drôle que le poisson
    • Qui vit dans la mer sans savoir la mer.
  •  
    • Et s’il y a tant de misère sur terre
    • C’est grâce à toi, mon frère,
    • Si nous sommes affamés, épuisés,
    • Si nous somme écorchés jusqu’au sang,
    • Pressés comme la grappe pour donner notre vin,
    • Irai-je jusqu’à dire que c’est de ta faute, non
    • Mais tu y es pour beaucoup, mon frère.
  •  
    • Nazim HIKMET, 1948.


03/02/2011

le plus beau ...

 

poésie,espoir,vie,ouverture,amour,humain

- Toile de Patrick Natier -

 

 

 «Le plus beau des océans

Est celui que l’on n’a pas encore traversé.

Le plus beau des enfants

N’a pas encore grandi.

Les plus beaux de nos jours

Sont ceux que nous n’avons pas encore vécus».

 

- Nazim Hikmet -

 


31/01/2011

VILLONELLE

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Dis-moi quelle fut la chanson
Que chantaient les belles sirènes
Pour faire pencher des trirèmes
Les Grecs qui lâchaient l'aviron
Achille qui prit Troie, dit-on,
Dans un cheval bourré de son
Achille fut grand capitaine
Or, il fut pris par des chansons
Que chantaient des vierges hellènes
Dis-moi, Vénus, je t'en supplie
Ce qu'était cette mélodie.
Un prisonnier dans sa prison
En fit une en Tripolitaine
Et si belle que sans rançon
On le rendit à sa marraine
Qui pleurait contre la cloison.
Nausicaa' à la fontaine
Pénélope en tissant la laine
Zeuxis peignant sur les maisons
Ont chanté la faridondaine !...
Et les chansons des échansons?
Échos d'échos des longues plaines
Et les chansons des émigrants !
Où sont les refrains d'autres temps
Que l'on a chantés tant et tant?
Où sont les filles aux belles dents
Qui l'amour par les chants retiennent?
Et mes chansons? qu'il m'en souvienne !

- Max Jacob - Laboratoire central -

 

22/01/2011

l'herbe tendre

 

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- photo Laurence G. -

 

podcast

- Adrienne Pauly - L'herbe tendre -

 

D'avoir vécu le cul
Dans l'herbe tendre
Et d'avoir su m'étendre
Quand j'étais amoureux
J'aurais vécu obscur
Et sans esclandre
En gardant le cœur tendre
Le long des jours heureux
Pour faire des vieux os
Faut y aller mollo
Pas abuser de rien pour aller loin
Pas se casser le cul
Savoir se fendre
De quelques baisers tendres
Sous un coin de ciel bleu
Pas se casser le cul
Savoir se fendre
De quelques baisers tendres
Sous un coin de ciel bleu.
.
.
- Serge Gainsbourg -
.
.

 

 

18/01/2011

du plaisir

 

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" Seul le battement à l'unisson du sexe et du coeur peut créer l'extase."

- Anaïs Nin -

 

16/01/2011

I am you

 

 

15/01/2011

En songeant à Jivago

 

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" J'aime à laisser s'emplir mon âme

Du bleu des steppes,

Les paupières givrées, j'ai la paix sur les lèvres

Et mes muscles s'apaisent.

Là-bas, tu l'entends? Une balalaïka

Tout là-bas.

Sous la terre endormie, sous la nouvelle neige,

L'entends-tu qui appelle les purs?

J'aime à laisser mon âme s'emplir

Du chant bleu des steppes.

 

- Christian Mistral- Fontes -

 

 

13/01/2011

équation

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On peut-être l'un avec l'autre l'un contre l'autre l'un à côté de l'autre l'un envers l'autre l'un dans l'autre l'un pour l'autre l'un et l'autre, mais on est rien, l'un sans l'autre.

 

 

09/01/2011

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La libido en berne

Je me traîne

Dans les méandres de la trace

Qu'il a plantée en moi.

Tenace.

Vorace.

Papa!

 

 

25/12/2010

Coeur à Mateur

" Ecrire, c'est danser le monde!"

- Mokhtar El Amraoui -

 

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- Fresque sur mur intérieur de la mairie de Mateur -

 

 

15h30, Mokhtar El Amraoui donne un récital à Mateur, sa ville natale, je sais que ça le touche au plus profond de lui, alors nous y sommes nous aussi. Car comme le dit lui-même le poète " l'ailleurs est ici ", "appel, vocation, contact direct, la poésie se tisse dans ce rapport avec le monde, avec l'autre qui nous interpelle!". Je vous invite à l'entendre lors d'un entretien qu'il a donné à la radio tunisienne dans l'émission Intersignes parlant de sa poésie, avant-hier le 23 Décembre, il vous suffit de cliquer sur la date dans ce lien, l'enregistrement n'est pas d'une qualité extrême mais les propos tenus sont denses et touchants, Mokhtar tel que lui même.

 

" J'écris avec le râle de ma valise

Remplie d'algues et de corail.

J'écris avec l'encre de mon ombre,

Affiche de mes nuits.

J'écris avec une langue comète

Aux rides assoiffées.

J'écris les nymphes

Caressant mes pieds d'étrangers,

La spirale verte

De ma titubante amnésie."

 

- Mokhtar El Amraoui - J'écris (extrait) - Arpèges sur les ailes de mes ans -

 

 

23/12/2010

envolée

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" Mon coeur, oiseau du désert, a trouvé son ciel dans tes yeux.

Ils sont le berceau du matin, ils sont le royaume des étoiles.

Leur abîme engloutit mes chants.

Dans ce ciel immense et solitaire laisse-moi planer.

Laisse-moi fendre ses nuages et déployer mes ailes dans son soleil."

 

- Rabindranath Tagore -

 

14/12/2010

le blues du bleu