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21/10/2012

L'enterrement (Festen... la suite)

 

Je viens de voir la pièce "L'enterrement ( Festen... la suite)". J'en suis sortie en larmes. Je m'y attendais! Je savais parfaitement qu'un tel sujet ne me laisserait pas insensible quoique l'auteur ai choisi de me dire. C'était pire encore que ce que j'imaginais. Au départ, ça commence léger, pour tout ceux qui ont vu Festen, on replonge dans l'atmosphère du film et vite des images viennent à l'esprit même si ça n'est ça n'est que suggéré par un truchement cinématographique. Tout de suite on y est.  Un à un les personnages reviennent: Christian, le fils violé, marié à Pia, la serveuse de l’hôtel paternel. Son frère Michael et sa nouvelle épouse, Sofie, qui ignore totalement l’histoire tragique de la famille. Helene, la sœur, sorte de régulateur agressif des relations joué par une Mathilda May déchaînée et Else, la mère, presque absente à elle-même, évanescente. Kim, le cuisinier, qu'on retrouve avec bonheur et Henning, le fils de Michael, douze ans, fragile. La famille semble apaisée et la pièce s’égrène sur le mode de la comédie, avant de basculer violemment dans la tragédie. J'ai entendu à la fin de la représentation derrière moi des " ça commence à bien faire, trop c'est trop, c'est abuser..." Moi j'étais scotchée par la cruauté de l'après proposé par Thomas Vinterberg et Mogens Rukov. Après la mort du père, qu'allait-il donc se passer? Après la mort du mien que va-t-il se produire? Sans doute pas ce que je viens de voir, Dieu soit loué parce qu'il n'y a pas eu après la révélation des faits tant de distance mise entre les protagonistes mais une réelle volonté d'en découdre et de faire autrement. "L'enterrement" est pourtant réaliste, il tient compte de tout ce que j'ai pu apprendre sur le sujet, de ces fantômes qui errent dans les familles, de ces putains de loyautés et de ce malheureux et infernal piège de la répétition. J'en ai le sang glacé tant c'est justement rendu dans cette pièce. Les acteurs donnent tout, ils vivent de l'intérieur ce drame humain poignant et arrivent parfaitement à rendre ce qui se passe dans ce genre de dramatrugie familiale obscène. Samuel Le Bihan en Michael, le fils à priori épargné est exceptionnel, Pierre Cassignard poignant dans le rôle de Christian l'abusé abuseur à son tour, Mélanie Doutey qui joue Sofie est un feu-follet dans cette sinistre histoire et Caroline Proust est une Pia renversante de sincérité." L'enterrement" a le mérite de parler de sujet plutôt tabou et plutôt délicat à aborder, il le fait avec intelligence,humour et humanité, ça n'est pas "trop", bien au contraire. C'est courageux et brillant. Et ça met en lumière à quel point l'inceste est destructeur, cruel, ravageur pour les individus et à quel point aussi la révélation de l'inceste au sein de la famille ne suffit pas pour en éradiquer les effets au coeur même des individus. Je le sais. Je l'ai vécu. Je le vis encore. Le jour où comme dans cette pièce nous aurons à vivre mon frère, ma soeur, ma mère et moi, l'enterrement de notre propre père comme ce que nous avons eu à vivre à l'enterrement du père de notre mère, nous mesurerons, je crois combien nous avons encore à faire pour protéger nos enfants de cette folie et pour sortir libre enfin de cet affreux piège dans lequel nous sommes tombés petits. Daniel Benoin, merci!

 

Aujourd'hui, 15 heures, théâtre du Rond-Point

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15/10/2012

à propos d'helenablue

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- Oeuvre de Christiane Semmler -


Quand j'ai commencé ce blog, il y a plus de quatre ans, je ne savais absolument pas ce qui m'attendait. J'ai commencé timidement à parler de ce qui m'était le plus à portée, mes états d'âmes, mes goûts, mon amour de l'art, de la poésie, de la littérature, de la psychologie. J'ai très vite pris goût aux échanges et souvent il s'en passait plus dans les commentaires que dans ce qui apparaissait évident à l'écran, et j'ai fais des rencontres, de belles, de merveilleuses rencontres. Je suis allée jusqu'à rencontrer de chair ces fameuses rencontres et j'ai tissé des liens solides et indéfectibles qui sont importants et vitaux pour moi. Au fil du temps, cet sorte de "dernier salon où l'on cause" a changé d'orientation malgré moi et à mon grand dam. De plus en plus de gens viennent me lire, de moins en moins rentrent en contact, réagissent, s'expriment. Ne suis-je donc plus si accueillante, est-ce faute de temps, ce lien particulier qui pouvait faire qu'en confiance beaucoup d'entre vous avait envie d'un peu se dire est-il rompu, la magie de ce lieu cesse-t-elle d'opérer? Est-ce que je vous effraie? Je suis bien triste de devoir me rendre à cette évidence que je n'ai pas pu garder vivante cette qualité relationnelle avec le monde. Dans mon métier, je croise pourtant beaucoup de gens, et je tisse des liens puisssants avec certains d'entre eux. Ils sont d'une autre nature. C'est bien rare que je leur ouvre mon coeur et que je leur parle comme je peux le faire ici; c'est plutôt eux qui ouvrent le leur. Certaines interactions cependant se mettent en place, et je découvre alors d'autres facettes de la vie de quelques uns juste parcequ'ils viennent me lire ici. Pourquoi un blog, pourquoi écire, pourquoi ce besoin d'être lu et plus encore ce besoin de savoir ce que provoque chez l'autre ce qu'on écrit, ce besoin d'entrer en contact avec l'humanité? Je ne sais pas comment et pourquoi ce besoin est né en moi ici. Mais il est là, bien vivant et demande sa dose. Sa dose d'interactivité. De réciprocité. Pour avancer, pour élargir son champ de pensée, pour ouvrir davantage son coeur, son esprit, son horizon. Pour voyager de tête en tête. Pour fabriquer une matière grise commune, pour réfléchir, pour se renouveler, pour grandir. J'ai toujours pensé et je le pense tous les jours qu'il y a plus dans deux cerveaux que dans un, que la somme des deux fait forcément plus que leur addition mathématique, qu'il y a émulation à entrechoquer ses idées, à les défendre, à les confronter, à les sentir proches de celles d'autres pensées. Que prendre le risque d'échanger, de pas être d'accord ou à l'inverse de l'être est source. C'est ce que je voulais arriver à faire, à créer, un endroit particulier où se fabriquerait de la pensée en dehors de nos vies saccadées et pleines qui parfois nous laisse un peu vidés sur le bas-côté. Helenablue n'a pas fini de m'étonner mais je suis vraiment blessée de n'avoir pas réussi à vous convaincre de la richesse qu'on peut produire ensemble entre nous.


14/10/2012

pour l'amour des mots

Suite à la brillante note de Venise sur son amour des dicos, j'ai eu envie d'ouvrir le grand Petit Robert que je me suis offert l'année dernière, édition 2012. Je n'avais pas mis mon nez dedans depuis un bail et c'est avec un ravissement renouvelé que j'ai une fois de plus découvert quelques mots comme: épaufrer, mulard, ripaton, slurp, smack, smalt, sucrate, sucrine, tue-diable, youyouter. J'ai eu un plaisir fou à retrouver: éperdument, riquiqui, tournebouler, vitupérer, chamade, douceâtre, fastoche, heaume, merdouiller, meringuer, mignardise et n'en suis pas revenue d'y lire sinoque. Un véritable coffret de trésors. L'autre jour dans une conversation, j'ai employé le mot dithyrambique, provoquant la consternation de mon interlocutrice. "Dithyrambique, ça veut dire quoi?". Il y a comme ça des mots qu'on possède en soi sans se souvenir de comment ni du pourquoi. On les sait et on en use alors qu'autour de nous personne ne les emploie. C'est marrant, j'aime ces mots là, ils sont comme un trait de personnalité, ils marquent l'imaginaire, comme quand j'entends parler mes amis québécois faque j'ai découvert un faq dans le petit robert qui désigne la rubrique d'un site web regroupant les questions les plus fréquement posées en cherchant si le faque québécois pourrait s'y retrouver sait-on jamais! J'espère n'être pas trop fourrante, là je focaille un peu, je sais pas trop où tout ça va me mener. Si ce n'est que ça titille et que le sentiment que j'éprouve à l'orée de tous ces mots est proche de la gourmandise mêlée à ce délicieux plaisir d'y goûter, un plaisir plus que proche de celui de la cuisine. Tous ces ingrédients à portée, tous ces mélanges à créer, toutes ces recettes qui réveillent nos souvenirs et fabriquent ceux de l'avenir. J'encourage encore et toujours mes fils à ne pas appauvrir leur vocabulaire et surtout à ne pas perdre la manière de l'écrire. Avec cette nouvelle génération d'écriture simplifiée, ce nouveau langage sms, je crains que ne se perdent l'usage et la beauté des mots. Je ne sais pas vous mais j'ai mal aux yeux et aux oreilles quand je lis sur mon portable koi, jamé, grav, eske, quoique mis bout à bout comme ça, c'est presque poètique, les G à la place des j'ai, Ght, Ttf, Ic et j'en passe. Parfois je n'y comprends goutte, je dois avoir 1 QI d'8 tre et un manque de pratique c'est certain puisque je fais bien attention à l'inverse quand j'envoie un mesage de l'écrire dans un français chiadé. Parfois on me trouve vieille-France alors que ça n'est que par amour des mots que je prends le temps d'écrire: Qu'est-ce qui a embelli ta vie aujourd'hui? plutôt que: KwaD9. Et que même si biz, blem et je t'm ne me déplaisent pas, je leur préfère baisers, ennuis et je t'aime tout en entier. Tiens faribole, je l'avais oublié celui-là. Frimousse, fric-frac, fricoter... Trop de la balle! Il fait une grisaille humide aujourd'hui dehors, vais me mettre devant un bon feu dans la cheminée et continuer ma ballade aventurière avec Robert, me faire la belle pour l'amour des mots...

 

12/10/2012

"Oser avec audace"

Vu chez Laure...

 

 

J'ai appris deux choses l'année dernière. La première est que la vulnérabilité n'est pas faiblesse. Et ce mythe est terriblement dangereux. Laissez-moi vous demander honnêtement -- et je vous préviens, je suis un psy, je sais comment vous gêner -- si vous pouviez donc lever la main combien d'entre vous, honnêtement, en pensant à une action qui vous rendrait vulnérable ou à dire quelque chose qui vous rendrait vulnérable, se disent, « Mon Dieu, la vulnérabilité est une faiblesse. Ceci est une faiblesse » Combien d'entre vous pensent que la vulnérabilité est un synonyme de faiblesse ? La grande majorité. Je vais vous poser une question: Cette semaine à TED, combien d’entre vous, en voyant la vulnérabilité ici sur scène, ont pensé que c'était du pur courage ? La vulnérabilité n'est pas une faiblesse. Je défini la vulnérabilité comme un risque émotionnel une mise à nu, une incertitude. Elle alimente nos vies quotidiennes. Et j'en suis arrivée à la conviction -- c'est ma 12ème année de recherche -- que la vulnérabilité est la mesure la plus précise que nous ayons du courage -- être vulnérable, se mettre à nu, être honnête. (...)

Si nous devons trouvons un moyen de nous rapprocher les uns des autres, la vulnérabilité en est le chemin. Et je sais que c’est alléchant de rester en dehors de l’arène, parce que je l’ai fait toute ma vie, en pensant, Je vais botter le cul à tout le monde quand je serai blindée et parfaite. Et c’est alléchant. Mais la vérité est que ça n’arrive jamais. Et même si vous arrivez à être aussi parfait que possible et aussi blindés que possible en rentrant dans l’arène, ce n’est pas ce que vous voulez voir. Nous voulons que vous y rentriez. Nous voulons être avec vous et en face de vous. Et nous voulons, pour nous-mêmes et pour les personnes auxquelles nous tenons et pour ceux avec qui nous travaillons, « Oser avec audace ».

- Brené Brown

 

 

11/10/2012

Faire comme l'oiseau!?

 

08/10/2012

Mistral chanté par Major

 

J'aime ses chansons, qu'est-ce que je peux vous dire de plus, si ce n'est qu'il a des interprètes artistes musiciens hors pairs...

 

collages

Quand je n'arrive plus à dormir, parfois je lutte en me disant que ça finira bien par revenir et puis d'autres fois je me lève en désespoir de cause le corps endolori. Alors je viens devant mon ordi pour m'enrichir, m'évader, trouver l'inspiration, prendre une bouffée d'affectif, lire les gens que j'aime et alors découvrir au travers de leurs posts leurs états d'âme, leurs avancées, leurs rencontres. Je n'étais pas allée chez Mc Doodle depuis un moment et j'ai découvert que depuis quelques temps elle postait ses collages qui m'ont interpellés surtout trois d'entre eux plus que les autres.

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- Collages Nancy McDonald -


Il y a quelques choses de touchant dans les collages. J'ai toutjours été attirée par cette expression libre, je ne sais pas pourquoi. Peut-être que nancy pourra me dire ce qui l' amène à ça. Je vais sur Wikipédia pour en savoir plus: 

Le collage a renouvelé la pratique de l'art, en remettant en cause la représentation classique de la réalité, la fabrication de l'image, pour rapprocher l'art et la vie, la réalité faisant désormais partie intégrante de l'œuvre, à travers les matériaux utilisés, « tout le bric-à-brac qui traîne dans les cabinets de débarras ou sur les tas d'ordures » selon Kurt Schwitters qui privilégie les objets usagés, abimés, « parce qu'il n'y a rien de parfaitement propre dans la vie, ni les hommes, ni les meubles, ni les sentiments. »

Oui, il doit y avoir de ça. Picasso, Braque, Max Ernst, Dubuffet, ils sont légions à avoir explorer cette technique. En continuant de fouiller je découvre que Jacques Prévert aussi en avait produit. Les collages d'un poète c'est tout un poème...

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- Collages Jacques Prévert -

 

Je continue à fouiller, à chercher, à percevoir ce qui fait qu'on puise avoir ce besoin de coller et de s'exprimer ainsi, ce qu'on tente de découvrir en se laissant ainsi faire par de images et des morceaux de matériaux divers, comme le dit si bien Prévert, "Quand on ne sait pas dessiner, on peut faire des images avec de la colle et des ciseaux, et c'est pareil qu'un texte, ça dit la même chose". Je tombe alors sur un espèce de site d'art-thérapie qui m'explique que le collage artistique consiste à puiser, au hasard des émotions, dans la réalité du quotidien, les images qui nous entourent, des éléments dissemblables, hétérogènes, afin de composer, de recomposer la trame de la réalité en la transformant et la sublimant.

Les images découpées figurent les émotions intimes de l'artiste, révélant ses confidences intimistes.Les images, désordonnées, prises au fil de nos ressentis, de nos désirs, s’imbriquent entre elles jusqu’à ce que plus aucune brisure, cassure multiple entre les images, reflet de nos blessures, ne se devinent, nos blessures étant désireuses de retrouver une harmonie d’ensemble.

Des images déjà vues, s’étiolent des fragments qui naissent, créant ainsi une fresque unique, reflet de notre vécu. De là surgissent nos émotions refoulées conduisant à une transformation positive de soi même.

Un collage est le reflet miroir de nos émotions, le reflet de soi, fruit de l'expression de notre âme et un passionnant support pour les exprimer et les révéler. Il parle et dévoile l'inconscient. Le collage révèle ainsi les nombreux recoins d'une personnalité. Il offre à chacun la possibilité de traduire telle ou telle dimension de son vécu. Le collage permet de se rendre compte de l’invisible, de le mettre en scène en combinant le visible avec le senti et le ressenti.

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- Collages de Guy Garnier -

 Les collages de Guy Garnier me mettent en émoi et j'avance doucement dans ce monde qui me tente depuis pas mal de temps. Depuis des années j'accumule des images, des photos, des matières diverses, bouts de papier, rubans, extraits de journaux dans l'idée de m'adonner à cet art mais je n'ai pas encore franchi le rubicon, trop absorbée par la danse des mots. le temps presse, j'ai du travail qui m'attend, mon exploration matinale qui d'un seul coup m' rengaillardie approche à sa fin. Là, le comment du pourquoi, je vous laisse deviner, tout ceux qui pratiquent Google savent bien que c'est une succession de tiroirs sans fin. Quand on se laisse aller à chercher sans chercher on finit toujours par tomber sur quelque chose. La pêche ce matin fut plutôt bonne, car en plus de m'être souvenue grâce à Nancy qu'il fut un temps où j'avais caressé l'idée  de m'exprimer ainsi, j'ai découvert les collages de John Stezaker. Réalisées à partir de photographies de plateau ou de portraits d’acteurs trouvés dans des librairies d’occasion, d’images extraites de livres de seconde main ou de cartes postales anciennes, les œuvres que l’artiste britannique John Stezaker crée depuis le milieu des années 1970, ont pour origine la fascination que peut exercer l’image trouvée, inversant ainsi la hiérarchie habituelle entre l’artiste et l’œuvre...

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 - Collages John Stezaker -


Wouah! Là je reste scotchée.

« Ce sont les images qui me trouvent plutôt que l’inverse », se plaît à répéter John Stezaker. À l’exemple de sa série Mask, dans laquelle des cartes postales recouvrent, tels des masques, les visages d’acteurs de cinéma, ses collages et ses fragments d’images se caractérisent par des modes d’intervention minimaux : le recadrage, l’inversion, la superposition, la juxtaposition...

Parce qu’elles renvoient à une époque récente mais néanmoins révolue, les images qu’utilise John Stezaker mettent en œuvre le pouvoir imaginatif et révélateur que les Surréalistes percevaient dans les objets « démodés ». « Je suis intéressé par l’obsolescence des images, le point où elles deviennent illisibles, mystérieuses, où elles touchent à un autre monde », précise John Stezaker. Ses œuvres proposent un arrêt, ou un retard, dans le flot d’images qui caractérise le monde contemporain, rendant soudainement visibles des images qui s’éclipsaient derrière leurs usages et leurs fonctions.

Si elles s’inscrivent à plusieurs égards dans la continuité des pratiques du collage qui ont marqué l’art du XXe siècle, les œuvres de John Stezaker se distinguent notamment par la manière dont elles abordent la construction du sens : celui-ci n’est pas appréhendé en termes de composition, mais est l’objet d’une certaine « suspension ». La ligne créée par la rencontre entre deux images hétérogènes devient, pour John Stezaker, un espace en soi, « profondément attirant », où peut s’engouffrer le regard et d’où peuvent émerger d’autres significations. Ses œuvres explorent le potentiel du non-dit, troublant nos habitudes de spectateur en même temps qu’elles soulignent le pouvoir du regard.

L'article lors d'une expo qui lui a été consacrée à son sujet du MUDAM m'interesse. L'exploration du potentiel du non-dit , oui, avec l'image, la poésie, la musique et les mots aussi. La démarche de ce " colleur " et ce que j'y vois me parle. Cette matinée finalement commence bien, je me suis enrichie. Merci Nancy.

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 - Collages John Stezaker -



07/10/2012

Mistral chanté par Moran

 

 

C'est toujours un régal poignant. Merci Christian.

 

force fragile

Je me lève ce matin glacée jusqu'aux os. Un blizzard intéreur m'empêche d'agir. Je suis comme figée dans la glace de mon passé hurlant. Qu'est-ce qui m'arrive encore? J'ai eu une semaine difficile et compliquée, tourmentée et cruelle par certains côtés. J'ai du faire face à des vieux vieux démons endormis qui ont refait surface aux détours de discussions compliquées. J'ai mis le pied à terre, je me suis effondrée sous le poid d'une douleur intense qui m'a cloué au pilori. D'angoisse je me suis ratatinée Jeudi sur un trottoir à Paris. J'étais là, immobile, face contre terre, à la sortie du métro station Etienne Marcel. J'avais un rendez-vous important, et tétanisée par une souffrance intense, je ne pouvais pas m'y rendre, mon corps ne voulait plus faire un pas. J'ai senti en moi un hurlement de fauve, j'ai senti mon ventre devenir dur et j'ai pensé: " je vais imploser!". Là, en dernier recours, puisqu'aucun passant ne m'a prêté mains fortes, j'ai passé un coup de fil, un appel au secours, une sonnette d'alarme. En vain. Alors j'ai mobilisé mes forces intellectuelles, je n'ai pas laissé l'émotion envahir tout. Je me suis fabriquée une image de moi-même forte et capable de faire face, comment dire, je me suis concentrée, je me suis raccrochée à une ancre positive, j'ai pensé à mon homme, à mes fils, à mon entreprise, à mon meilleur ami, j'ai mobilisé le maximum de neurones pas encore touchés par cette vague de froid, tous les neurones encore tièdes et les quelques rares encore brûlants de ma fièvre de vivre et je me suis relevée. Je me suis redressée à la verticale et j'ai marché jusqu'à la place des Victoires où j'étais attendue. Plus tard dans la journée j'ai pu en parler, encore tremblante, encore sous le choc. Et puis les choses on repris leur cours. Cette nuit j'ai revécu cette scène. Ce matin je ne suis que frissons. Des vieilles terreurs d'enfant imprégnent ma peau d'adulte, je sais que je vais devoir aller au devant d'elles, pour les comprendre, les extirper, les empêcher de venir interférer plus qu'il ne faudrait dans la grande fille que je suis devenue. C'est difficile de se réchauffer quand le givre du passé vous tombe dessus. Forte et fragile. Parfois j'ai ce sentiment d'être dotée d'une force hors du commun et d'autre fois c'est la fragilité si fine si au bout du fil qui m'étreint que je me demande comment je vais pouvoir, pouvoir continuer à vivre comme ça, pouvoir faire ce bout de chemin, pouvoir m'ouvrir plus grande encore au monde et me mesurer aux forces du vent? Je me frotte les pieds, l'un à l'autre, j'ai les orteils gelés, j'ai les bras comme la peau d'une poule qu'on vient de plumer, et mes vertébres semblent claquer des dents. Pourtant j'ai trois tonnes de couches de vêtements sur le dos, un pull, une écharpe, une vieille robe de chambre bordeaux, des grosses chaussettes en laine, un pantalon en pilou. Il fait une température normale en cette saison dans mon bureau. Dieu que j'ai froid! Ce même froid qu'à ma naissance, ce froid de l'abandon, ce froid du non-amour, ce froid de la tahison, de l'abus de confiance, ce froid angoissant et profond. Je sens qu'il faudrait que je crie, que je pousse à nouveau ce cri: " JE VEUX VIVRE", à défaut, je l'écris. Toute la maison est endormie et si je pousse là ce cri intense qui déchire, je vais ébranler l'équilibre qui règne ici. O Solitude! Mon enfant intérieur, mon tout petit à moi n'est pas encore guéri. Et je n'ai pas non plus encore parfaitement construit la cuirasse qui l'empêche de souffrir. Ma résilience a encore à mûrir, à encore à se faire, à se construire. A être là à me dire et à tenter de rétablir mon fluide corporel me réchauffe petit à petit. Réfléchir et constuire ma pensée, l'offrir et l'ouvrir à autrui, au monde, à vous a un effet brasero. Chaleur humaine. Puissance des mots. J'ai la gorge qui se noue tout d'un coup et les larmes me salent le visage. Combien de fois vais-je devoir encore éprouver de ne pas avoir été aimée, désirée, respectée, validée? Comment puis-je me faire comprendre que je suis digne de l'être, que je n'ai pas sans cesse à devoir m'expliquer, que cette culpabilité de vivre et de tout qui me ronge n'est pas la réalité mais un poison qu'on m'a fait prendre d'office, suis tombée dans la marmite de la honte toute petite? Quand bon dieu, vais-je enfin pouvoir pour de bon sortir de cette victimisation qui me pourrit la vie. Accepter d'être ce que je suis comme je suis. Ne pas avoir sans cesse cette impression de devoir rendre des comptes. Agir en femme libre. La température monte. Shit. Fuck Hate. Venceremos! Je veux pouvoir être fragile sans finir en miettes, je veux pouvoir être juste et non plus agie par toutes ces forces obscures qui m'habitent et qui me font parfois faire des choses qui m'échappent, qui ne sont pas moi et qui pourtant le sont aussi. C'est infernal, cette dichotomie, cette sorte de skyzophrénie. Je fais tout pour me réunir, tout pour n'être qu'une, tout pour être le plus en accord possible avec ce que je pense, ce que je sens, ressens, aspire, désire et recherche. Mais je sens bien à quel point tout est un peu plus compliqué quand on a été malmené tout bébé. Je n'ai pas dit mon dernier mot, pas encore. Je ne suis pas découragée, non. Je suis fragilisée. D'un seul coup ramenée à mon état initial, à poil, sans défense. Merde, ce que j'ai froid.

 

 

06/10/2012

céleste

 

05/10/2012

se comprendre

"On a tous en nous un monde de choses, chacun un monde de choses à soi! Et comment pouvons-nous nous comprendre, monsieur, si dans les mots que je prononce je mets le sens et la valeur des choses que j'ai en moi; alors que celui qui les écoute es prend inévitablement avec le sens et la valeur qu'ils ont pour lui, avec son monde à lui?"

- Luigi Pirandello- Six personnages en quête d'auteur -



04/10/2012

Thalie

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- Toile de Jean-Marc Nattier -


 

"La conscience a été donnée à l'homme pour transformer la tragédie de la vie en une comédie."

- Démocrite -



Face B, pour Laure et pour nous tous...

 

03/10/2012

Plus fort que nous

 

Je partage ma vie depuis presque trente ans avec un homme que j'aime et qui m'aime. Notre parcours semé d'embûches et de désillusions nous a parfois séparés l'un de l'autre, subrepticement. Et puis les autres aussi s'en sont mêlés, le bonheur, ça agace. Pourtant nous ne vivions pas dans le bonheur, nous tentions juste l'un et l'autre de nous offrir l'un à l'autre le meilleur de nous-mêmes. Qui est parfait, qui peut se targuer de l'être? La vie de couple, c'est ça l'idée, c'est de parvenir à être, chacun et du même coup permettre et encourager l'autre, c'et un deal, une relation, une juste équation, un amour vrai, une confiance sans cesse renouvelée. C'est savoir qu'il ne peut pas faire autrement que ronfler et préférer prendre les feuilles de salade dans le plat avec les doigts, c'est qu'en retour il accueille plusieurs fois par jour que je lui demande s'il me désire, et m'aime encore. C'est accepter qu'il soit au fond du trou à faire on ne sait quoi, voire rien peut-être et qu'en retour il écoute sans sourciller mes états d'âme. C'est avoir le matin un poème et une fleur séchée au bol de mon petit déjeuner et qu'il trouve sans sa poche un mot doux, un baiser. C'est privilégier la qualité à la quantité, l'humain à la vanité, l'humour à la possession, l'esprit à la négation de l'autre, la tendresse à l'emporte-pièce. C'est vraiment tout un programme. Je ne pourrais vivre sans cet homme qui parfois, très rarement, me met hors de moi. Et que parfois, tout aussi rarement j'exaspère. Nous nous aimons, plus comme nous nous aimions, mais davantage, mieux avec l'âge. Parce que pour quoi est-ce que? Parce que je crois que nous savons l'un et l'autre que l'amour se travaille, se cultive et s'entretient. Par ce que nous avons en commun l'envie, l'idée et l'énergie à faire ce que nous sommes, parce qu'aussi nous sommes fiers et en sommes fiers. Et parceque nous nous sommes apprivoisés, compris, acceptés, chacun dans notre complexité et que nous avons faim l'un de l'autre. L'amour, n'est pas une donnée, c'est un cheminement, une destinée... Faut se le permettre, s'offrir à son possible, s'ouvrir à soi-même. C'est une expérience unique, qui engage, qui embellit et qui encourage chacun à être ce qu'il  a à être, lui- même Seuls deux êtres libres peuvent s'aimer longtemps. Cette liberté qu'ils gagnent l'un avec l'autre, l'un sur l'autre, l'un dans l'autre. Cette ivresse amoureuse qui les fait devenirs grands.

 

02/10/2012

Fashion-week

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Tous, ça les rend dingues. "Fashion-week". Ils tremblent, sont aux taquets, en rêvent depuis des nuits. Et puis, ben, il se passe ce week-end, avec moults fracas et moultes découvertes mais pas de quoi fouetter un chat, pour moi! Ou je vieillis, ce qui par la force des choses se produit, ou je deviens plus spectateur qu'acteur dans ce process récurent qui ne semble fabriquer que du vent alors qu'il génère tant de business. C'est étonnant de voir cette multitude de créatures venues d'on ne sait où et qu'on ne voit que là, graciles, évanescentes, fragiles, présentes et puis ces looks improbables, tant d'asiatiques, de russes, de femmes à cran, d'hommes hagards, tous en noir. Au milieu de tout ça, je traçe ma route. La mode est à multiples facettes, sans aucun doute... Et il y a matière, ça c'est clair! Paris...

 

30/09/2012

les ondes orientales

 

28/09/2012

Une autre extraordinaire journée ordinaire -3-

L'après-midi touche à sa fin, je n'ai eu que quelques personnes de passage pas motivées qui font les boutiques comme d'autres les musées. Elles regardent, elles passent le temps, souvent entre copines. L'heure tourne. L'attente est une chose compliquée à gérer. Dehors, il se met à pluviner, c'est vrai, on est déjà l'automne, comme le temps passe vite. Madame Decourcelles entre avec sa fille. Je les trouve chouettes ces deux-là, elles ont une belle relation, une belle complicité. Celle que toute fille aimerait avoir avec sa mère. Elles sont chaleureuses l'une avec l'autre et aiment s'habiller, chacune avec son style. La maman, de taille moyenne, très féminine porte ce jour là une robe bleue nuit que je lui ai vendue l'année dernière avec une cape en lainage beige. Son sac, toujours trop petit pour ce qu'elle veut y mettre déborde, dévoile son coté foutraillou. Elle a dans l'autre main un paquet de bouquins. On a souvent entre nous des discussions littéraires entre l'essayage d'un jean ou d'une paire de bottes, c'est drôle. Sa fille, belle plante de vingt-huit ans a de longs cheveux chatains qui lui arrivent jusqu'au creux du bassin, elle porte toujours des chaussures aux talons vertigineux qui lui donnent une démarche bien à elle. Elle aime les pantalons moulants et la soie, la douceur, les belles matières. Rose, c'est son prénom, a une voix qui me plait, un peu cassée, un peu grave et a une grande confiance en moi quant à savoir ce qui lui va.
 
- Hello Blue!
- Hello Rose, ça fait plaisir de vous voir...
- Tu n'a eu personne? C'est d'un calme en ville, on se croirait en plein mois d'Août!
- Aujourd'hui c'est particulièrement désert, je ne sais pas ce qui se passe encore...
- La grand-place est bloquée, personne ne peut y passer, et puis il y a des tonnes de travaux partout, on a mis plus d'une heure pour arrriver jusqu'ici, peut-être que ça décourage les gens de venir en ville?
- Oui, c'est certain, tout ce qui bouleverse les habitudes de chacun n'est pas bon pour le commerce! Mais bon, restons positifs. Haut les coeurs! Qu'est-ce que je peux faire pour vous deux?
- On vient chercher un coup de foudre! T'as peut-être une idée?
- Une seule! Tu plaisantes je suppose, j'en ai mille pour toi et tout autant pour ta maman. Je vous montre?
 
Elles sourient toutes les deux, elles me connaissent bien, elles savent le plaisir que j'ai à les habiller. Je montre une cape en cachemire taupe bordé d'un col en mouton retourné à l'une avec un jean enduit chocolat glacé et un chemisier en soie gris perle. Je sors également pour Rose un pantalon en jersey noir ultra-fitté avec un gros pull en maille tricoté main gris beige,un top drapé en maille grise et un poncho anthracite à glisser dessus extra-large, avec sa paire de Louboutin bleu canard, ça devrait envoyer du lourd. Hé,hé.
 
- Hé, Blue? C'est quoi ce livre, L'insatiable Homme-Araignée, j'adore cet éditeur!
- C'est un écrivain cubain, un recueil de nouvelles, ça décoiffe, j'aime son language cru et direct et puis ça me permet de comprendre mieux La Havane. J'y suis allée cet été.
- A Cuba?
- Oui, à Cuba. D'abord Trinidad et puis ensuite La Havane. J'y suis restée une dizaine de jours. Chez l'habitant. Un pays étonnant plein de contrastes.Une lumière à couper le souffle. Les mojitos, la musique, les couleurs, la chaleur...
 
J'esquisse un pas de danse. Elles rient. Nous passons aux essayages. Des Ah, des Oh, des j'adore, des Oh My God. J'ajoute sur chacune d'elle des écharpes, des colliers. C'est la fête! Je monte un peu le son de la musique, justement c'est de la musique cubaine. On est toutes les trois en foufelle. Je sens l'inspirtaion grandir et je leur fait essayer une robe en soie imprimée poil de bête avec une immense étole en laine bouillie et des bottes en cuir cognac, c'est superbe, Madame Decourcelles n'en revient pas elle-même tellement ça lui va bien, je continue et l'encourage à endosser un magnifique manteau noir cintré au grand col drapé qui lui donne un port royal. Elle tombe en pamoison, mais, devant le prix me dit qu'elle doit voir ça avec son mari. Je le connais, c'est un gentil avec sa femme, je sais qu'il lui dira oui. Rose, pendant ce temps farfouille dans la boutique et revient avec à la main un blouson en cuir comme on les aime, souple, sensuel, avec les manches tellement longues qu'on les plisse, ce qui donne encore plus de peps, c'est looké. Elle l'enfile, il lui va comme un gant.
 
- Blue, c'est une tuerie!
- Oui, une tuerie, tu l'as dit!
- C'est énervé, la vache, trop beau, trop beaaaauuu !
 
C'est énervé, quelle drôle d'expression. Heureusement que la veille au soir parlant des mots qu'emploient les jeunes, mon fils m'en avait appris la signification quoiqu'à voir Rose en pleine adoration j'ai compris de suite ce que ça voulait dire. Je vois sa mère me faire un clin d'oeil. Elle va lui offrir pour son anniversaire. L'année dernière elle lui avait pris à la même époque un sac à main terrible, et le blouson avec ce sac, ça sera juste pas croyable! Rose ne va pas en revenir. On continue à babiller et finalement elles se rhabillent. " Bon passons aux choses sérieuses, Blue. Si je prends ça, ça et puis ça aussi, ça me fait combien?" me demande Rose de sa voix rauque. Je lui annonce la couleur en lui montrant le chiffre sur la calculette, elle dit " oups!" et très vite "OK!". Sa maman me fait la même demande, mais je la connais, elle a déjà fait le calcul dans sa tête. Pour la forme je lui refais, elle me dit " C'est bien ce que je pensais, je me ruine chez vous Blue!". Elles me tendent toutes les deux leur carte bleue et m'invitent à boire avec elles un verre puisqu'il est sept heures passés. J'accepte. Je leur dit de m'attendre au bistrot d'en face, le temps que je ferme. Je suis touchée, non seulement ces femmes m'achétent et en plus veulent me remercier. Je coupe l'electricité, fini les feux de la rampe. J'éteins la musique. Je sors et descend la grille. Je vérifie une dernière fois que la porte est bien fermée. Je pousse un soupir. La journée est finie. Je pars boire un mojito avec deux futures amies. Ce métier a du bon aussi.
 

Une autre extraordinaire journée ordinaire -2-

Plate, plate plate. Rien. Rien à se mettre sous la dent. Le néant. Le vide. Et la peur qui pointe son bout de nez. Quel métier stupide! Pas même la force de prendre mon livre. J'ai ma déclaration de douane à faire, et puis les taxes et paiements divers. J'ai la sensation effrayante de ne faire que des chèques, alors que je devrais plutôt les recevoir. Pas de pluie à l'horizon! En tout cas pas de cette nature. Faut être cinglée pour faire ce métier! Pourtant je m'accroche, pourtant j'y crois, pourtant je me dis que les gens ont besoin d'être admis, aimés, reconnus, regardés, conseillés, respectés, entendus. J'ai peur, peur de ne plus être dans la course, peur d'avoir trop envie de faire autrement que le courant, peur d'en payer le prix une nouvelle fois. Indépendant, une utopie, un rêve d'enfant, une lubie! Trop de charges, trop d'impôts trop de trop. Mais l'âme sincère et toujours au taquet, pas le moment de chômer.

Elle revient me voir une énième fois, c'est incroyable à quel point l'indécision fait partie de sa vie. Je la bouscule un peu, "oui, mais vous, oui mais vous..." Oui, quoi, moi? Je suis toujours stupéfaite à quel point les femmes que je rencontre me trouve pleine, féminine, là, entière, féline. Certaines sont partagées entre la confiance et la méfiance, elles sont bigrement partagées, elles sont méfiantes et puis d'un coup super confiantes. Etrange. Je leur fait peur, je le sens. Elles me respectent. Elles m'envient. Elles voudraient vivre ma vie. Elles se disent que peut-être, elles aussi... (Si seulement elles savaient, le prix que j'ai payé.) Elles aussi elles pourraient passer des heures à s'expliquer, à se dire, à s'enthousiasmer à un homme aimant, présent, là pour elles. Sauf que ça court pas les rues ce genre d'individu. Sauf qu'elles ne sont sans doute pas capable de fournir ce qu'il faut pour s'entourer d'une telle présence, sauf que prendre le risque  d'aimer est au dessus de leurs forces, sauf que c'est compliqué.

J'apprends jour après jour avec toutes ces femmes qui vivent des réalités loin des miennes mais leurs. J'apprends la vie et je deviens humble, deviens humble, oui. J'étais tellement campée sur ma vérité. Tellement à cran. Tellement sûre. Tellement aveuglée.

Des souffrances, il y en a tant que ça dépasse l'entendement.

 

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