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11/05/2012

pour Angelica, la délicate, la fougueuse, la passionnée

Au nom de cette intense amitié qui se crée entre nous.

Pour vous, pour nous tous, une andante  lumineuse que je viens d'entendre chez elle autour d'un thé vert qu'elle m'a servi dans un magnifique bol en raku démesuré après un délicieux repas japonais fait de ses mains de peintre inspiré.

 

 

10/05/2012

en deuil

" Dans le désarroi du chagrin, il est vain de chercher une réponse à ses questions."

- Charlie Chaplin -

 

Le chagrin envahit tout et colore l'existence d'une brume épaisse. Il n'est pas un état, il est un passage obligé pour faire au mieux son deuil, c'est un processus naturel et il est vain de tenter d'aller contre, je crois même qu'il n'est pas bon de ne pas laisser cette tristesse couler dans nos veines blessées. La perte d'un être cher est source d'un chagrin incommensurable. Endeuillée moi aussi, je porte en mon sein la tristesse de mon homme qui vient de perdre son père qu'il aimait tant et celle de mes fils qui adoraient leur grand-père. Pourtant je sens en moi que cette perte et ce chagrin viennent réveiller une blessure plus ancienne dont je croyais, pour le coup, avoir fait le deuil. Celle de ne pas avoir eu de père, ou du moins pas un père comme il aurait dû l'être. Et malgré tout le plein qu'a pu m'offrir ce beau-papa affectueux, je sens en moi un immense vide, une sorte d'abîme dans lequel je tente de ne pas plonger. Grand-papa m'a permis pendant de longues années d'éviter sans doute de m'y confronter par sa présence chaleureuse et structurante et, j'ai pu ainsi panser mes plaies; mais maintenant, les cicatrices à l'air, en plus du chagrin d'avoir perdu l'amour de cet homme bon, j'ai en doublon celui de n'avoir jamais reçu le véritable amour d'un père et j'ai le coeur qui pleure à gros bouillons.

 

08/05/2012

8 Mai 1880

Mort de Gustave Flaubert.

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« Le fond de ma nature est, quoi qu’on dise, le saltimbanque. J’ai eu dans mon enfance et ma jeunesse un amour effréné des planches. J’aurais été peut-être un grand acteur, si le ciel m’avait fait naître plus pauvre. Encore maintenant, ce que j’aime par-dessus tout, c’est la forme, pourvu qu’elle soit belle et rien au delà. Les femmes qui ont le cœur trop ardent et l’esprit trop exclusif ne comprennent pas cette religion de la beauté, abstraction faite du sentiment. Il leur faut toujours une cause, un but. Moi, j’admire autant le clinquant que l’or. La poésie du clinquant est même supérieure en ce qu’elle est triste. Il n’y a pour moi dans le monde que les beaux vers, les phrases bien tournées, harmonieuses, chantantes, les beaux couchers de soleil, les clairs de lune, les tableaux colorés, les marbres antiques et les têtes accentuées. Au delà, rien. J’aurais mieux aimé être Talma que Mirabeau, parce qu’il a vécu dans une sphère de beauté plus pure. – Les oiseaux en cage me font tout autant pitié que les peuples en esclavage. De toute la politique, il n’y a qu’une chose que je comprenne, c’est l’émeute. Fataliste comme un Turc, je crois que tout ce que nous pouvons faire pour le progrès de l’humanité ou rien, c’est absolument la même chose. Quant à ce progrès, j’ai l’entendement obtus pour les idées peu claires. Tout ce qui appartient à ce langage m’assomme démesurément. Je déteste assez la tyrannie moderne parce qu’elle me paraît bête, faible et timide d’elle-même, mais j’ai un culte profond pour la tyrannie antique que je regarde comme la plus belle manifestation de l’homme qui ait été. Je suis avant tout l’homme de la fantaisie, du caprice, du décousu. J’ai songé longtemps et très sérieusement (ne va pas rire, c’est le souvenir de mes plus belles heures) à aller me faire renégat à Smyrne. À quelque jour, j’irai vivre loin d’ici, et l’on n’entendra plus parler de moi. Quant à ce qui d’ordinaire touche les hommes de plus près, et ce qui pour moi est secondaire, en fait d’amour physique, je l’ai toujours séparé de l’autre. Je t’ai vu railler cela l’autre jour à propos de J.J. C’était mon histoire. Tu es bien la seule femme que j’aie aimée et que | j’ai eue. Jusqu’alors, j’allais calmer sur d’autres les désirs donnés par d’autres. Tu m’as fait mentir à mon système, à mon cœur, à ma nature peut-être, qui, incomplète d’elle-même, cherche toujours l’incomplet. »

- Gustave Flaubert- Lettres à Louise Collet -


05/05/2012

La musique creuse le ciel*

 

Charles Baudelaire

 

credo

Grand-papa avait fait sienne cette pensée de l'aviateur français Georges Guynemer, il l'a mise en pratique tout au long de sa vie et nous l'a inculquée:

"Tant qu'on n'a pas tout donné, on n'a rien donné."

 

petite fleur

C'était sa préférée.

 

03/05/2012

Grand-papa

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Grand-papa a été un grand homme, droit comme l'épée d'un roi. Petits, mes garçons l'appelaient "Gros-papa", il faut dire que c'était plutôt un bon vivant au bon coup de fourchette, toujours soucieux du bien-être des gens qu'il aimait, généreux, convivial, ouvert, un excellent grand-père. Un sacré père aussi, les liens qui l'unissaient à ses fils ont toujours été denses et sincères et ceux qu'il a entretenu avec sa fille qu'il chérissait, à son image, protecteurs et aimants. Ses amis adoraient son enthousiasme et tout le monde a profité largement de son humour, de son immense gentillesse et de son féroce appétit de vivre. Il a toujours été là pour chacun d'entre nous. Me concernant, grand-papa a été un beau-papa formidable. Il m'a accueillie telle que j'étais et m'a toujours encouragée à devenir celle que je suis. Il m'a accordé sa confiance et son estime, précieux cadeaux pour quelqu'un qui en avait cruellement manqué, il a toujours porté un regard bienveillant sur ma façon d'être femme et celle d'être mère. Je l'ai beaucoup aimé. Je vois encore la toute première fois où je l'ai rencontré, comme il m'a impressionnée! Fier, père de famille respecté, drôle, il en imposait mais avec toujours une sorte de douceur dans sa manière d'être, cette sensibilité qui le caractérisait. Il fallait voir avec quel entrain il nous emmenait tous manger un couscous, son plat préféré qui lui rappelait son enfance en Algérie et comment il était touchant quand dans nos virées parisiennes il nous montrait les ponts qu'il avait construit sur la Seine avec toutes les histoires pour chacun d'eux. Il aimait ça les histoires tout comme il aimait les voyages et les autres horizons et puis les fleurs, les plantes et les odeurs. Un homme merveillleux vient de nous quitter et nous nous retrouvons d'un seul coup tous comme orphelins. Néanmoins je sais que ce qu'il nous as transmis est à jamais gravé et qu'ainsi il vivra en nous pour l'éternité. Requiescat in Pace.

 

01/05/2012

1er Mai

Mon père pensait que le bonheur n'était pas de l'ordre du possible sur cette terre, qu'on était tous là pour en baver, pour expier, pour se racheter de je ne sais quelle erreur, celle d'être né peut-être... Il n'aimait pas cette tradition d'offrir des clochettes parfumées pour le premier mai, il n'aimait pas les fleurs en général sauf les roses rouges qu'il offrait à sa femme à chaque anniversaire de mariage, une rose par année, ils va bientôt pouvoir lui en amener une belle brassée. Il n'était pas apte au bonheur, je ne l'ai jamais vu profiter de la vie, je ne l'ai jamais vu rester à rien faire à réfléchir ou à rêver, c'était inutile d'aprés lui, il ne pensait qu'à travailler, seul ça, lui importait, travailler et se battre. Avec son sempiternel: " l'avenir appartient au gens qui se lévent tôt " et son quotidien " il n'y a pas d'avance ", les marches militaires misent à fond de caisse le Dimanche dans toute la maisonnée pour nous faire décaniller du lit dès l'aube, il a tenté toute ma jeunesse de m'inculquer ses valeurs et ses vues de l'esprit. J'en ai gardé quelques unes comme: on a rien sans rien mais j'ai vite fait en sorte d'en oublier beaucoup d'autres; l'idée d'être coupable pourtant est celle dont j'ai le plus de mal à me défaire, et me permettre d'être heureuse me donne encore des vertiges, forcément je désobéis, et c'est pas bien! 

Mon père pensait que le bonheur n'était pas à atteindre ou à vivre présentement, qu'au contraire il fallait bien souffrir dans sa vie terrestre pour mériter le bonheur dans l'au-delà. Il fallait endurer, il fallait courber l'échine, mordre la poussière. Je n'étais pas d'accord en mon for intèrieur mais je pliais aux diktats paternels, en apparence, parce que dès qu'il avait le dos tourné je m'enfonçais dans la rêverie et comble de la perte de temps pour lui je lisais des livres, en cachette, sous mon lit. J'en souris, je me vois encore avec ma lampe de poche, malingre en chemise de nuit, avaler des milliers de pages, assoifée que j'étais de voyage et d'audace et d'autres possibles. J'ai pleuré et j'ai ri et je me suis enflammée pendant des heures à en oublier ma prison dorée. Il m'a fallu attendre dix-huit années pour qu'on m'offre un brin de muguet. A mon tour d'en distribuer.

Belle journée à vous, bon premier Mai. C'est si bon d'aimer.

 

30/04/2012

l'amour et le militant

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Création Marie Labarelle - Photographie Matthieu Gauchet -

 

Ce que la mer chante à des milles d’ici

La force de ton ventre, le besoin absolu

De m’ériger en toi

Voici que mes bras mâles amour s’ébranlent

Pour les confondre en une seule étendue

 

Ce que la terre dans l’alchimie de ses règnes

Abandonne et transmue en noueuses genéses

De même je l’accomplis en homme concret

Dans l’arborescence de l’espèce humaine

Et le destin qui me lie à toi et aux nôtres

 

Si j’étais mort avant de te connaître

Ma vie n’aurait jamais été que le fil rompu

Pour la mémoire et pour la trace

Je n’aurais rien su de mon corps après la mort

Ni des grands fonds de la durée

Rien de la tendresse au long cours de tes gestes

Cette vie notre éternité qui traverse la mort

 

Et je n’en finis pas d’écouter les mondes

Au long de tes hanches…

 

- Gaston Miron -

 

29/04/2012

de tout coeur

avec les étudiants québécois.

 

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26/04/2012

voyage, voyage...

" Les voyages sont l'éducation de la jeunesse et l'expérience de la vieillesse."

- Françis Bacon -

 

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- Carte du voyage de La Pérouse -

 

 

 J'ai toujours aimé voyager, "frotter et limer ma cervelle à celle d'autrui" comme le disait Montaigne, j'ai toujours eu le sentiment que c'était un excellent moyen de développer son intelligence, en changeant sa forme de pensée et de vie, en devant s'adapter à d'autres manières de voir, en goûtant à une autre réalité. J'ai toujours aimé et j'en ai depuis longtemps senti le besoin, pour fuir sans doute l'autarcie dans laquelle j'ai été élevée et par conviction, par nécessité d'explorer. Pas seulement partir pour partir, mais partir pour revenir enrichie et rassérénée. Depuis quelques années, j'ai dû réduire la fréquence de ces découvertes du monde et ça me manque. La dernière en date est Montréal, courte et bréve incursion québécoise chargée d'émotions, une bouffée d'air dans ma vie d'aliénée et de travailleuse acharnée. J'ai décidé de repartir, de m'en donner à nouveau les moyens; trop besoin de remettre ma tête entre les mains de l'imprévu et de l'aventure, trop envie d'horizons pas encore ressentis et trop la certitude qu'il y a beaucoup à découvrir. Avanti!

 

  

25/04/2012

sens de l'humour

Croisée au hasard de mes lectures du jour cette savoureuse phrase de Winston Churchill qui, en réponse à Lady Astor qui lui avait déclaré: "Monsieur, si vous étiez mon mari, je vous verserais du poison dans votre verre", répliqua: "Madame, si vous étiez ma femme, je le boirais."

 

exprimer par son corps

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- Photographie d'André Kertész -

 

L'être humain "confectionne" son corps comme on confectionne une robe pour se protéger d'une nudié trop crue. Rougir pour ne pas exprimer son désir, sa culpabilité ou sa honte est un des exemples les plus évidents. L'écriture ( maquillage, vêtements), et par là même la lecture du corps qu'elle induit, fait comprendre ce qu'on souhaite en partie se cacher et cacher aux autres. La manière dont notre corps s'exprime et dont nous le faisons s'exprimer est un compromis qui nous protège d'une manifestation trop claire de nos désirs et de nos peurs. S'intéresser à la façon dont, volontairement ou pas, notre corps parle pour nous revient à décrypter un ensemble de signes, les uns affichés, les autres tus, dont le but est de nous protéger de nos pulsions et de nos angoisses. Aussi, quand notre corps manifeste certains signes de souffrance sans qu'il y ait de maladie somatique avérée, il est important de s'interroger sur ce que ces manifestations dissimulent et sur l'éventuelle protection que cette douleur, visible et anxiogène, pourrait assurer contre une irritation ou une angoisse plus profonde.

Aux mots se substituent les maux.

- Alain Braconnier - Protéger son soi

 

 

24/04/2012

Le petit Robert

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La langue française est une femme, nous suggère Anatole France. Et cette femme est si belle, si fière, si modeste, si hardie, touchante, voluptueuse, chaste, noble, familière, folle, sage, parle-t-il de moi?, qu'on l'aime de toute son âme, et qu'on est jamais tenté de lui être infidèle, je n'aimerais pas ça! Il y a longtemps que je pense me l'offrir celui-là, aujourd'hui me semble un bon jour. Je ne sais plus quel écrivain a dit: "Un dictionnaire, c'est un roman sauf que tous les mots sont rangés dans l'ordre!", hâte de plonger mon nez dans ce précieux coffret...

 

23/04/2012

Le jour de la Terre

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Hier, quelle coïncidence, Christian m'informait que c'était le jour de la Terre et qu'au moment même où il m'écrivait les cloches de toutes les églises de Montréal sonnaient pour deux minutes, qu'une manifestation de plus de 100 000 québécois s'ébranlait et que même des femmes innues venues à pied de Malioténam y participaient. Moi, pendant ce temps j'étais abasourdie devant ma télé à ne pas croire le chiffre qui m'était annoncé. Le matin de ce Dimanche 22, j'avais visionné une interview réjouissante de Michel Serres à l'occasion de la sortie de son nouveau livre: Petite Poucette; ses propos m'avaient mise en émoi et m'avaient donné confiance, je suis tellement d'accord avec ce qu'il dit, c'est tellement bon de l'entendre. Et là, un 20% s'affichait, plus de six millions de français avaient préféré la xénophobie, le repli sur soi, l'intolérance, l'étriqué, la préférence nationale, la régression, la démagogie, l'insensé. Les urnes avaient parlé.

Ce matin, au petit déjeuner, on était tous levés tôt, tous avec la mine défaite et avec un goût amer au fond du gosier, la démocratie n'est pas toujours aisée à avaler quand elle ne défend pas des valeurs auxquelles on tient de solidarité, d'humanité, d'intelligence. Chacun y allait de son couplet, chacun tentait de donner une explication à cette vague extrémiste de doite: l'ignorance, la peur, le ras-le-bol, l'ignorance surtout: comment peut-on penser que la voie pour une vie meilleure et une société plus juste est la mise à l'index de l'autre? Prendre ses responsabiités, c'est s'affirmer, c'est dire je ne suis pas d'accord, je veux autre chose pour moi, pour mes enfants; prendre ses responsabilités c'est oeuvrer pour que cessent ces idées préconcues, c'est s'ouvrir, c'est expliquer, c'est comprendre que le monde change et que rien ne peut plus être comme avant pour paraphraser la Marine, comment peut-il en être autrement?

Alors je repense à Michel et à son concept de petite poucette, et même si je n'ai plus vingt ans et si je ne suis pas aussi habile de mes pouces que mes grands enfants, je pense l'être de la tête, du moins je tente de l'être, je tente de comprendre ce monde dans lequel nous évoluons tous, dans lequel il nous faut exister, avec lequel il faut composer, je cherche à être au plus prés de ce que je veux vivre et de ce que je veux transmettre, au plus prés de ce qui me semble juste et justifié et je suis d'accord avec Serres: ce qu'il y a de mieux à faire c'est être soi-même et c'est bien ce que je compte revendiquer encore davantage même si j'ai toujours dit ça à mes fils depuis leur naissance: Be yourself! Je compte mettre tant bien que mal ma pierre à l'édifice à ce monde mouvant et spectaculaire et à cette aventure géniale qu'est la vie sur cette planète en montrant qu'il est possible de s'ouvrir aux autres sans craindre pour sa peau, qu'il est possible d'aimer la différence et de s'en enrichir, qu'il est souhaitable de s'aventurer et que la peur n'est pas bonne conseillère, la haine non plus, ni même la colère. Réagir n'est pas une solution, mais agir, oui, exprimer, partager et ne pas craindre de penser autrement, de penser plus grand, de penser plus vaste et plus aimant.

C'est tous les jours le jour de la terre, c'est ici, c'est maintenant.

 

22/04/2012

la marche à l'amour

 

de l'acte de voter

Voter. Pour beaucoup de mes congénères ça n'a plus guère de sens: "pourquoi faire?", "pourquoi dire?", "c'est plié d'avance", "ça sert à rien"... Même mes jeunes! il a fallu que je les motive en leur expliquant que c'était un moyen d'exprimer notre volonté , que c'était un des droit fondamental d'une démocratie, qu'on ne peut voter depuis l'âge de dix-huit ans que depuis peu et que pour les femmes c'est encore tout frais, juste plus d'un demi-siècle, qu'il faut y aller. " Maman, c'est bonnet blanc et blanc bonnet", "sont tous pareils", "sont tous pourris"...Ben, pas tout à fait quand même! Et puis si c'est vraiment le fond de ta pensée, faut aller le crier, voter blanc, mais pas te défiler. C'est pas la panacée, on ne va probablement pas changer le monde avec juste un bulletin dans une urne mais le geste n'est pas anodin, notre avenir est en notre nos mains, et ça c'est un des moyens qui s'offre à nous, en toute légitimité, il n'y a pas à hésiter, faut que t'ailles voter! On verra ce soir ce qu'il sera advenu de ces multiples conversations ces jours derniers, en attendant... j'y vais.

 

21/04/2012

pensée du jour

 Lue chez Lyse.

 

" Ce n'est pas ce que tu réussis qui importe, mais la qualité de ce que tu tentes."

- Karen BLixen -

 

 

17/04/2012

Une Vague Blanche pour la Syrie

 

16/04/2012

Lille Art Fair 2012, voyage au bout de l'art...

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Tous ceux qui passent ici connaissent mon intérêt pour l'art et plus particulièrement pour la peinture et la sculpture d'hier à aujourd'hui, nul n'ignore à quel point l'émotion que peut produire la rencontre avec une toile qui me touche ou une oeuvre qui me trouble compte pour moi. J'ai beaucoup avancé grâce à mes remue-méninges liés à ces rencontres et je continue de l'être, enchantée de ressentir combien c'est important, combien ça m'enrichit et combien ça émoustille mon imaginaire. Je ne risquais pas de louper cette 5 ème édition de la Art Fair Lilloise, d'autant que l'année dernière j'avais été particulièrement enthousiasmée de ce que j'avais pu y voir. Cette année encore, ce fut riche et remuant. Faut que je vous raconte...

Nous nous sommes décidés après le déjeuner familial dominical, le fameux poulet-purée partagé dans une ambiance détendue et animée. Pat était tout aussi motivé que moi. Le Grand Palais est à deux ou trois encablures de la maison, il faisait un temps frais et lumineux, une petite ballade digestive avec en dessert tant de belles surprises ne pouvait que nous faire le plus grand bien. Le grand YES de Jacques Villeglé plus connu pour ses collages que pour son oeuvre scuplturale nous a donné le ton avant même d'entrer. 

 

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- Jacques Villeglé -

 

Et c'est avec Guy Ferrer que nous avons ouvert le bal!

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- Guy Ferrer -

 

J'ai été incommodée dans mon plaisir par de fortes odeurs de cuisine, je suis peut-être chochotte  et sensible des naseaux, n'empêche que je n'ai pas apprécié la sensation en m'enfonçaont de plus en plus dans la foire. Sans doute ai-je besoin d'un peu plus de sérénité et d'élégance dans l'ambiance pour pouvoir apprécier à leur juste valeurs les oeuvres exposées et laisser venir à moi toutes les émotions qu'ells suscitent. Dieu soit loué, il n'y avait pas de musique ni d'annonces intempestives d'un haut-parleur criard. C'est une foire, oui, mais ça n'est pas la foire tout de même!

Il y avait un monde fou, tant mieux, ça fait toujours plaisir de voir autant de jeunes s'ouvrir l'esprit et puis beaucoup d'enfants aussi, il y a encore des parents qui pensent que c'est nécessaire pour leur épanouissement, c'est heureux. Mes parents n'étaient pas friands d'art pas plus qu'ils ne l'étaient de littérature, je suis une véritable autodidacte en ce domaine et je dois beaucoup à mon homme  qui m'a offert d'accéder à ce monde insensé et qui m'a cultivé en ce sens. Néanmoins je garde toujours mon regard d'ignorante, et me fiche souvent de savoir le comment du pourquoi préférant me laisser happer par ce que je ressens et ce que j'interpéte. Comme ce choc  que j'ai eu devant les toiles de Liu Zhengyong.

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- Toiles de Liu Zhengyong -

 

"Un travail à l'huile qui traduit des sentiments profonds et lourds, qui reflètent le coeur, la pensée ou même des expériences complexes rencontrés dans la société. Une force dans la charge émotionelle qui donne au langage de Liu Zhengyong, une portée universelle." Un jeune artiste chinois de 32 ans...

Après être restée une bonne dizaine de minutes devant la toile de Liu, mon oeil et tout de moi furent attirés par une toile évanescente et lumineuse. Je m'approche plus près, le titre me ravit et m'entraine, la poésie des mots associée à l'image: l'homme qui marche dans les ciels, une toile de Claude Floch, un voyage à elle toute seule.

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- Claude Floch -

 

L'après-midi promettait d'être chargée et réjouissante. Et là aux détours d'une allée, encore un moment de grâce avec Catherine Seher.

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- Toiles de Catherine Seher -

 

Je serre quelques pinces an passant, à moitié ailleurs, mes interlocuteurs doivent ne pas trop me sentir avec eux sauf mon amie Constance que je n'avais pas vu depuis un bail et que j'ai été heureuse de retrouver avec son doux et ses deux filles toujours pleine de curiosité, on a bavardé quelques minutes, j'ai remarqué l'intensité de son rouge à lèvres, et puis on s'est dit qu'on déjeunerait bien ensemble un jour prochain. C'est à un déjeuner avec elle que je dois la création de mon blog, elle m'y a fortement encouragée, elle savait que j'aimerais communiquer, partager, exprimer, et que j'en aurais besoin. Je n'imaginais pas il y a quatre ans à quel point! 

Nous continuons, Pat et moi nos périgrinations. Il ne peut pas ne pas immortaliser cette rencontre avec l'ours de Pompon, pour lui comme pour moi, c'est tout un symbole! C'est en quelque sorte notre mascotte! 

 

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- Hommage à François Pompon - Yves Gaumetou -

 

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- Ben -

 

J'avais deux amies galeristes à voir. Par hasard je tombe sur la première, j'ai reconnu de loin une artiste qu'elle affectionne tout particulièrement, moi aussi, j'avais découvert ses toiles l'année dernière ici aussi. Isabelle Vialle. Par bonheur l'artiste est là et je découvre ce petit bout de femme charmante qui peint ces toiles si bouleversantes. La galerie Naclil est tout près de ma boutique et j'ai toujours du plaisir à y passer. Béatrice et moi avons des goûts convergents et le sculpteur qu'elle présente à la Art Fair, ne me laisse pas indifférente non plus, même qu'il me dérange, ses écorchés sont décapants!

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 - Toiles d'Isabelle Vialle -

 

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 - Sculptures de Marc Petit -

 

Bon, décidément, je ne suis pas au bout de mes surprises, notre venue ici me ravit et je finis par en oublier les odeurs qui m'avaient agressée au début de ma ballade. Là, une fois de plus je m'arrête devant cette pièce étonnante. Ne sommes-nous pas composé ainsi d'une suite de strates?

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 - Isabelle Miramontes -

 

Et puis ce tableau stupéfiant et symbolique de Bertrand Lefebvre, et puis ces tableaux que mon apprareil photo à mis dans la boîte et dont je n'ai pas relevé les noms d'auteur mais, qui m'interpellant les uns et les autres pour des raisons différentes, me donnent envie de les partager avec vous, leur ayant donné un nom moi-même: La belle inconnue, dîner de famille et petite fille perdue.

 

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- Bertand Lefebvre -

 

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Vingt exposants de plus que l'année dernière, donc plus de chance encore de faire des rencontres. Cette Art Fair regorge de trésors, qui a dit que l'art contemporain était mort? Enfin j'arrive chez mon ami Guylaine, que je connais depuis quelques années maintenant. Je l'ai rencontrée à la boutique, je l'ai habillée et puis on a sympathisé. Je suis allée voir sa galerie Emeraude au Touquet, un bel endroit, une belle sélection, une grande sensibilité. Pat nous prend en flagrant délit de complicité!

 

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 - Guylaine Fry and me -

 

Je lui demande si elle est satisfaite de son exposition, si elle a eu du monde et si les artistes qu'elle présente ont plu. Elle semble heureuse, fatiguée, certes, mais heureuse. Martin Hollebecq, sa dernière trouvaille a remué, il faut dire que le travail de cet artiste sur la pierre est complétement stupéfiant, comme elle le dit: " Avec lui, la pierre bleue semble se plier en quatre..." A voir les oeuvres de Martin, on ne peut imaginer le long processus qui lui a permis d'aboutir à ces sculptures où la pierre apparaît tordue, inclinée, domptée, exprimant un infini lyrisme. Elle ajoute:" J'y retrouve la part d'ombre et de lumière que chacun porte intérieurement, une empreinte d'une grande sincérité et d'humanité. Celle-ci regarde, elle part demain dans un jardin, on dirait une raie, tu ne trouves pas?"

 

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- Sculptures Martin Hollebecq -

 

Je ne peux pas m'empêcher de toucher, hé,hé. Pat me dit que ça lui fait penser au cinéma de Bresson, par la pureté et par la gestuelle si caratéristique de ce metteur en scène exigeant qui sonde les âmes. Il y a de ça dans ces pierres noires-là.

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 - Chaos sensible- Martin Hollebecq -

 

Toujours un plaisir partagé que d'être fascinés par les mêmes objets. Nous avons souvent cette osmose avec Pat et ça donne à notre relation une dimension particuère et profonde, nous arrivons à communiquer au travers de ce que nous aimons et qui nous touche sans forcément avoir à en parler, on communie. Pas toujours mais quand ça nous arrive, c'est puissant. Par exemple les sculptures de Quentin Garel nous ont interpellés l'un et l'autre et en même temps. On s'est regardé et on a pas eu besoin d'en dire davantage. Pareil et pour d'autres raisons avec celles de José Vermeersch, tout autant pour les deux collages de Jacques Villeglé. Par contre l'installation de Monique Reyners l'a laissé de marbre alors que j'y ai trouvé mon compte. Une communion n'est pas une fusion mais elle permet bien des avancées l'un vers l'autre.

 

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- Scupltures Quentin Garel -

 

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- José Vermeersch -

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- Jacques Villeglé -

 

 

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- Lovely Creature - Monique Reyniers -

 

Nous avions déjà bien de quoi alimenter nos inconscients l'un et l'autre et de futures discussions qui seraient passsionnantes jusqu'à la prochaine fois. Pat, ce sert de ce qu'il voit en matière première, ça l'inspire et puis l'aspect technique compte bien plus pour lui que pour moi qui ne cherche qu'à capter ce que ces oeuvres font en moi et ceux pourquoi celle-ci plutôt qu'une autre va me percuter, me faire vibrer, me transporter, ou m'amuser, comme cette chose là de Remy Pagart ou ce tableau de Koen Scherpereel.

 

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- Remy Pagart -

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- Koen Scherpereel -

 

 Presque sur le départ, nous refaisons un tour, on sait par expérience qu'on ne voit jamais tout, c'est impossible, d'ailleurs ça n'a pas fait un pli. "Intimité", c'est le nom de sa toile, Christine Muller m'a elle aussi touchée.

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 -Toile de Christine Muller -

 

" Les visages, les corps que je peins, que je sculpte, ne sont fait que de sentiments et de ressentiments, je les caresse, je les maltraite, je les travaille... presque jusqu'à l'étouffement. Et c'est dans ce silence que mes oeuvres parlent, s'expriment, se laissent aller dans des conversations sans fin. Un face à face où le spectateur ne peut rester indifférent à ces expressions graves, tourmentées; et en même temps serienes, humbles... puis fragiles."

- Jean-Baptiste Dumont -

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 - Jean-Baptiste Dumont -

 

L'inédit est aussi au rendez-vous. Il vient de Chayan Khoï, un artiste iranien qui parcout le monde et réalise à chacun de ses voyages, sur place, ses fameux carnets où il regroupent des éléments locaux, des photos, des pliages et de la peinture.

Chayan Khoi ouvre un nouveau chemin pour la création artistique. Il lie la cybernétique et la photographie dans un art novateur qu’il appelle le « cyberéalisme ». La photographie n’est pour lui que « miroir ». Il explore les possibilités qu’offre le numérique pour nous faire pénétrer derrière le miroir, au-delà de l’image capturée par l’appareil photo, dans des mondes jusque là inaccessibles au commun. Chayan questionne l’œil du spectateur. Il le guide hors des ornières. Son art ouvre des fenêtres, établit des liens, réveille en notre imaginaire des archétypes enfouis, des mondes perdus et des structures inimaginables. L’univers du mythique, du religieux, du symbolique fait irruption dans le monde profane. Face à son œuvre, la pupille se dilate comme face à d’autres possibilités. Afin de retrouver l’universel et le cosmique, Chayan, à l’instar des mystiques indiens, abolit l’histoire et le temps. Son art veut atteindre des couches encore plus profondes que celles du conscient et même de l’inconscient personnel. (Source Lille Art Fair)

 

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- Le Globe Rêveur - Chayan Khoï -

 

Notre aventure touche à sa fin, l'heure tourne. Avant de décider de nous diriger pour de bon vers la sortie, c'est difficile, on est bien là, on tombe sur Karen Lamonte et sa robe de verre. Je caresse l'objet, je me fais réprimander, pas pu m'en empêcher. Délicieux moment.

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- Karen Lamonte -

 

Toute bonne chose a une fin, juste prêts à partir une photo nous accroche encore et puis en sortant une image me fait sourire par son actualité. C'est vrai, Dimanche prochain, on va voter! Au revoir Art Fair bénie, j'ai passé un après-midi fort en émotions, en réflexions et en partage. Hâte de voir le cru 2013 de ce voyage!

 

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© photos Hélène et Patrick Natier