04/06/2010
pique-nique
En écho à Claudio et sa petite fête qui se prépare, en écho à Didier qui y sera avec le coeur et la pensée comme moi sans doute et qui a pris les devants avec délicatesse comme à son habitude, l'amitié reste sans détours un des plus belles expériences de vie, ce petit film! Hum, l'ambiance tout à l'heure sur la plage aura je pense une autre tonalité, mais je trouve que c'est quelques neuf minutes sont un beau moment de... psychologie, et d'amour et d'amitié aussi.
Bon pique-nique à vous, gens du Sud, plage du Passable à St Jean, enjoy!
12:23 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art de vivre, cinéma, amitié, rencontre, histoire de vie, humain
03/06/2010
fleur bleue
02/06/2010
16 heures 16
Le blog, cette fameuse histoire d'un blog, cet outil à double tranchant comme tout ce qui est créatif dans une vie, dans un quotidien, dans un contexte. Je le vis "hautetfort" avec délicatesse et tant de plaisir, pouvoir ainsi m'exprimer en toute pudeur et en toute confiance aussi bizarre que ça paraisse, pouvoir être là. Ce chemin qu'on défriche bonnant malant, ce chemin vers soi autant que vers les autres m'est cher et indispensable. Je suis ici, telle que je suis. Bouteille à la mer... et pieds sur terre.
16:16 | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : état d'âme, état d'esprit, pensée, ressenti, échange, autre, humain
01/06/2010
Ombres
En écho au défifoto.
" Plus on s'approche de la lumière plus on se connaît d'ombres."
- Christian Bobin -
11:39 Publié dans défifoto | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : défifoto, ombre, photo, art, poésie, pensée du moment
30/05/2010
fête des mamans
C'est la fête des mamans aujourd'hui, je sais qu'elle s'attend à avoir un signe de moi, un petit coup de fil un mail une pensée, pendant des années j'ai zappé, impossible pour moi de lui écrire quoi que ce soit de tendre ou pire encore de lui dire quoi que ce soit de recevable pour elle, et puis le temps a passé, j'ai changé j'ai grandi peut-être, j'ai compris et sans doute ai-je adouci mes feelings à son égard. J'ai pris mon téléphone et je lui ai laissé un message sobre doux et même aimant finalement, mais je ne peux pas dire que ça me comble ou que ça m'enchante, cette non relation ne m'est pas agréable, pas plus que la relation que nous avions auparavant, cette sorte de consensus, de correct de retenue ne me convient qu'à moitié, elle s'en contente moi plus difficilement quand même, j'aurais aimé plutôt un rapport plus franc plus authentique plus profond mais cela ne peut pas se mettre en place, alors, je me résigne je crois à quelques petits gestes de courtoisie, de savoir vivre. Pourtant c'est ma maman et cela devrait avoir plus de corps plus d'envergure plus d'élan... On va dire que ma consolation vient des mes fils qui eux n'ont pas à se forcer ni à y réfléchir tant la spontanéité de leur amour est réelle, et celui que j'éprouve en retour pour eux aussi. La joie du jour viendra de là, de ces élans de tendresse et de complicité non feinte... Bonne fête mamans!
11:33 | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : état d'âme, maternité, relation, filiation, famille, echange, émotion, réflexion, humain
29/05/2010
Léonor Fini
Née d'une mère italienne et d'un père argentin, son enfance et son adolescence se passent à Triste en Italie, auprès de sa mère et de sa famille maternelle. Elle n'a pas connu son père, très tôt disparu. Dans un milieu bourgeois, très cultivé, elle acquiert une culture cosmopolite. Elle quitte sa famille à 17 ans pour s'installer à Milan et commence à peindre, adoptant le clasicisme et la peinture tonale. En 1937, elle quitte l'Italie pour Paris et rencontre André Bretonet les surréalistes. S'inspirant de leurs théories, elle expérimente le « dessin automatique ». Elle se lie d'amitié avec Georges Bataille, Paul Eluard et max Ernst sans jamais intégrer le groupe, n'ayant aucun goût, selon elle, pour les réunions ni les manifestes. C'est en solitaire qu'elle explore un univers onirique mettant en scène des personnages aux yeux clos (des femmes le plus souvent). Des jeunes gens, un peu androgynes, alanguis face à des sphinges protectrices évoluent ou rêvent dans un climat de fête cérémonielle où l'érotisme flirte avec la cruauté. Chez elle, la femme est sorcière ou prêtresse, belle et souveraine.
Sa première exposition monographique a lieu à New York, en 1939. Leonor Fini a réalisé de nombreux portraits Jacques Audiberti, Jean Genet, Anna Magnani confectionné des costumes pour le théâtre, le ballet et l'opéra et illustré des textes de Marce Aymé (« La Vouivre »), d'Edgar Poe, du marquis de Sade (« Histoire de Juliette », 1945). De nombreux poètes, écrivains, peintres et critiques lui ont consacré des monographies, essais ou poèmes dont Jean Cocteau, Eluard, Ernst, Alberto Moravia...
Filippo de Pisis, dont elle avait fait la connaissance dans le train la menant à Paris, l'emmène régulièrement au café Les Deux Magots où elle fait la connaissance de Jules Supervielle, Giorgio De Chirico et Max Jacob.
Elle fréquente les salons de Montesquiou et des Noailles. Un an plus tard, elle fait la connaissance de Cartier-Bresson et d’André Pieyre de Mandiargues. Bientôt elle s’installe chez ce dernier. Les portraits du jeune écrivain s’accumulent tandis que son ami photographe ne cesse de l’immortaliser dans des poses lascives, ou sinon en exécutant de troublants portraits. Sa beauté fascine bien d’autres photographes, dont Erwin Blumenfeld, George Platt Lynes, Dora Maar, Lee Miller et d’autres encore. Elle parvient à s’imposer comme peintre en exposant en 1933 avec les Italiens (Carrà, De Chirico, Severini, Campigli, De Pisis), puis en étant invitée un an plus tard à prendre part à l’exposition organisée par Paul Éluard sur le dessin surréaliste à la galerie Quatre Chemins. Des toiles telles que la Chambre noire, Femme en armure ou D’un jour à l’autre marquent son engagement dans l’univers surréaliste avec une forte connotation érotique. André Breton n’apprécie pas son travail : une femme ne peut avoir dans son univers phallocentrique (inquisiteur) qu’une place subalterne.
Leonor faisait séjour retirée du monde, mais non sans festivités, ayant eu des maisons en Loire, en Corse. Elle adorait les chats, elle a peint de nombreux tableaux et dessiné plusieurs esquisses et aquarelles en hommage aux chats. En 1977, elle consacra même un livre entièrement dédié à sa passion pour les félidés, Miroir des chats. Elle meurt dans un hôpital de la banlieue parisienne, sans jamais avoir cessé de peindre et d'écrire. De 1939 à sa mort, on a recensé plus de 45 expositions personnelles en Europe et aux États-Unis.
Cette artiste cosmopolite puise sa créativité dans les influences du romantisme allemand ainsi que du surréalisme tout en préservant son autonomie artistique. Elle traduit à travers son oeuvre des angoisses que l'art transfigurera, à travers une sensibilité mêlant l'onirisme, le goût du bizarre et l'étrange. Ses mises en scène du corps et des reflets de l'âme forment un monde de rituels et de cérémonies, obsessionnel et menaçant, théâtral et fascinant.
« J’ai toujours vécu le présent. Je vis dans le présent. Je n’avais jamais de préoccupations de carrière ou de vocation, de projections dans l’avenir. Ça me plaisait de peindre, je peignais, donc j’étais peintre. Lorsque les gens me demandent : comment faites-vous ?, je réponds : Je suis ».
- Léonor Fini -
Que ce soit à Paris, en Touraine ou en été au bord de la mer, elle peint tous les jours, l'après-midi, pendant cinq ou six heures. Pourtant, elle ne termine pas plus de dix toiles par an, car elle peint à l'huile avec une très forte exigence de perfection. Si, arrivée au terme d'une série qui l'avait stimulée elle s'interrompt de peindre, elle passe au dessin, où son écriture est rapide, nerveuse, spontanée. Lorsqu'elle cesse de peindre, elle crée des objets et écrit avec une rapidité presque automatique qui rapproche son écriture «littéraire» de celle du dessin.
"Toute ma peinture est une autobiographie incantatoire d'affirmation, une volonté d'exprimer l'aspect fulgurant de l'être; la vraie question est de transformer sur la toile le sens du jeu."
- Léonor Fini -
« Ce qui est sûr c'est que je veux que les images que je fais surgir soient les plus proches d'elles-mêmes. Je les veux peintes le mieux possible : je veux dire au point le plus aigu de rencontre de ce qui veut s'exprimer à travers moi, et la façon de le faire.»
16:49 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : art, peinture, rencontre, expression, émotion, humain
28/05/2010
feelings
23:47 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : musique, amitié, amour, écho, échange, humain
Oh!
Comme un geyser en mon coeur bondissant une immense joie a jailli en ce début de journée ensoleillée et estivale, une fois de plus le facteur m'a fait la plus belle des surprises! Deux enveloppes, toutes deux blanches, toutes deux estampillées, toutes deux venant d'ailleurs...La plus grande de plus loin renfermait en son sein un livre tant désiré et dans l'autre de plus petite taille deux supports musicaux venus de l'Est! Un grand merci à Marsi pour son "Miam Miam Fléau" et sa dédicace pleine d'humour et de délicatesse, de gourmandise aussi, un grand merci aussi à l'instigatrice et la fidéle Venise, sa chère et tendre. Un autre grand merci à Didier pour ses compilations musicales qui emplissent désormais et à l'instant même l'espace où je sévis et dont je me régale les tympans. Quoi de plus merveilleux dîtes-moi que ces présents fait avec le coeur d'amis pas encore rencontrés et pourtant si proches, cette douce magie du blog et de ses possibles... Merci, merci, et encore merci. C'est si joli de vous savoir!
13:11 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : art de vivre, partage, échange, blog, amitié, rencontre, humain
27/05/2010
et maintenant...
Maintenant ça se bouscule au portillon, tsé, tu pars tu pars et même si tu sais bien que voyager n'est pas guérir son âme... Pas pour autant qu'elle soit franchement malade elle est juste un peu ébranlée et malmenée, tout ce, ce tourbillon de la vie, mais plus encore à l'écoute des uns et des autres rencontrés dans ce petit périple, tant d'interrogations, de doutes de peurs du lendemain... les choses changent n'ont plus forcément la couleur tendre attendue. J'ai rencontré plusieurs familles d'amis dans mon court périple et j'ai ressenti partout la même tactile angoisse, une sorte d'insécurité latente et pas tellement de foi dans l'avenir, du moins pour leur progéniture, eux se sentant à tort déjà dépassé et sans prise sur ce présent qui les emprisonne plus qu'il ne leur donne vie. Bon nombre d'individus vivent dans cette équation en tenaille, prisonniers volontaires d'un système qui détruit leur quintessence leur créativité le sens même de leur vie. Je ne vais pas sortir l'étendart pourtant il le faudrait bien en l'occurrence, quoi, baisser les bras, renoncer, et laisser la génération à venir tout prendre entre ses paumes. Pas possible pour moi, suis un peu trop dure à cuire et teinte révolution latente en silence, genre! Avec ou sans, sans enfant j'entends, il est de notre possible d'être comme il faudrait que ce soit, et de nous battre pour qu'il en soit ainsi. Diable comme l'air du vert donne du coeur à l'ouvrage...
22:54 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : pensée du moment, art de vivre, enfant, parent, ouverture, réflexion, humain
de retour
"Et l'absence de ce qu'on aime, quelque peu qu'elle dure, a toujours trop duré."
- Molière -
16:30 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : art de vivre, lille, à la maison, blog, amitiés, humain
23/05/2010
dentelles de vert
- Photo Kilian Brisepierre -
16:04 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : photo, nature, regard, art, rencontre, amitié, humain
22/05/2010
l'évangile du gitan
Sur les chemins de la Provence, en plus de paysages réjouissants je fais d'autres découvertes. Celle-là m'enchante, un petit livre déniché par des hasards de rencontre dans un cabanon en bois, un propriétaire atypique, du genre comme on les aime, bousculant l'ordre des choses, fantasque et remuant, lettré cultivé vigneron de son état et voyageur dans l'âme, rebelle amoureux des écureuils et de toutes idées sortant du lot. Un personnage de roman à lui tout seul! C'est un petit bouquin bleu chez Mercure de France de Jean-Marie Kerwich, "L'évangile du gitan", un délice... Ce genre d'ouvrage qui nous aide à respirer en commençant par nous couper le souffle.
" La conscience "
On me dit que l'esprit a soufflé sur moi, mais c'est plus une épreuve pour moi qu'autre chose. Le fardeau de l'intelligence me cause bien des soucis. Chaque mot que j'écris se poignarde en pleine poitrine. Pourquoi suis-je devenu si conscient? Pourquoi me suis-je posé tant de questions qui en retour se moquent de moi? Mon coeur porte mon âme sur son dos, mon esprit est blessé. Poète? la belle affraire! Que ne donnerais-je pour être un simple d'esprit! Je souffre tant que j'échangerais mon esprit contre un fruit d'orient. Pour oublier mon tourment je joue de la guitare. Non, je ne joue pas de la guitare: c'est le langage de la souffrance qui se retient aux cordes usées. Ce n'est plus que musique, ce sont des notes blessées qui s'accrochent à mes doigts, des notes effrayées de vivre qui me baisent les mains.
- Jean-Marie Kerwich -
21:33 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : poésie, littérature, découverte, écriture, humain
toujours au vert
Dès potron-minet, j'ai balladé mes cuisses nacrées sur les bords du gaudre d'Auge, un doux son cristallin et une fraîcheur bienvenue la chaleur pointant son nez tôt, tès tôt même dans cette journée. Comment puis-je évoquer la lumière et la douceur de vivre ici autrement que par des sonorités de fébrile ou de troubadour... La langue d'Oc chante et enchante mes antennes ayant traîné un peu plus tard mes guêtres bleues sur le grand marché provençal du Samedi. Tout est calme, couleurs et sensualité, une douceur de vivre champêtre au rythme du chant du rossignol et du thé à la menthe servis par mes hôtes et qui me donne du coeur de ne rien faire et de laisser la vie s'écouler bucolique et un tantinet romantique. J'ai l'esprit sautillant et je comprends pourquoi la poésie s'épanouit sur cette terre, mon corps de coléoptère en a des soupirs d'aise et semble s'ouvrir comme une fleur aux premières heures du printemps...
16:42 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art de vivre, voyage, amitié, découverte, nature, lumière, humain
21/05/2010
au vert
00:14 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : art de vivre, voyage, amitié, rencontre, espace, lumière, changement, humain, nature
20/05/2010
today
Ce matin j'ai fait rapide un petit sac de quelques affaires légères, j'ai embarqué mes trois livres fraîchement reçus et un plus ancien qui ne me quitte plus. Cet après-midi ici le soleil est au zénith et l'atmosphère est joyeuse presque autant que celle de ma journée d'hier passée à Paris à deviser, réfléchir et rire avec Laure et son ami Nils, un garçon chaleureux ouvert extravaguant créatif avec le cerveau dans les starting-blocks et le coeur à la bonne place. On a bien bossé, bien shooté, on s'est bien amusé. Ce soir je prends le large pour quelques jours, je vais revoir de vieux amis, ça fait plaisir... Alors je vais tenter de laisser mes soucis de côté et profiter de cette escapade inespérée pour respirer et farnienter. La vie prend des couleurs en ce moment!
15:55 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : art de vivre, amitié, rencontre, photo, blog, plaisir, humain
19/05/2010
Blue
J'aspire à "l'accomplissement sensuel de mon âme", mots de Lawrence que j'ai fait miens depuis les avoir lus, au-delà même j'avoue aspirer à la vie elle-même, à y penser vivre sans vivre pleinement quelle absurdité! Pas de seconde chance, pas d'alternative si ce n'est des réponses improuvables, j'ai opté pour vivre et le plus intensément possible à ce qui me donne vie: l'amour, l'écriture, la maternité, l'amitié, l'art, la musique, la fantaisie, l'audace, la fidélité à ce pourquoi je vibre et l'altérité...
22:58 | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : photo, rencontre, lieu, état d'âme, art, amitié, écriture, humain
déclaration
09:48 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : poésie, art, tag, paris, amour, découverte, humain, rêve, rencontre
18/05/2010
Écrire
Aprés avoir lu et refeuilleté très régulièrement Origines de Christian Mistral, aprés avoir découvert un peu mieux Louis Hamelin dans l'Humain Isolé, je me suis prise de passion pour cette collection Écrire des Éditions Trois Pistoles. J'aime l'idée et j'aime ce qu'elle engendre chez l'écrivain et en moi. L'intimité partagée sur l'acte d'écrire, la source la motivation l'essence l'inspiration de ces hommes et femmes de l'art m'enchantent et me donnent à penser, tout ce à quoi j'ai grand plaisir à m'abandonner. Alors quand ce matin mon facteur chéri m'a déposé, au milieu d'un recommandé peu recommandable de prospectus publicitaires tous plus laids les uns que les autres deux factures une carte postale du Brésil de mon amie Stella un curriculum vitae de demandeuse d'emploi et une lettre étrange, mon petit colis de chez Pantoute, ah! j'ai su que ma journée serait lumineuse... Toujours étonnament long ces colis direct du Québec ce qui en augmente intensément le plaisir à réception, j'ai ouvert gourmande et de manière sauvage chacun des trois livres* reçus toujours encélophanés avec le plus grand soin, deux autres Écrire, et Ô God! un livre de la plus pure poésie lue depuis longtemps. Je vous livre là quelques passages et suppose que mes amis outre-atlantiques n'auront aucune peine à découvrir de quels ouvrages il s'agit ni de quels auteurs, et je me prépare une fin de semaine festive comme je les adore le cerveau enfoui dans ces agencements de mots d'âme et le coeur prêt à battre la chamade, du délice en perspective...
* p.57 "J'ai écrit. je continue parce que je sais mon manque et ma perte surmontables. Écrire m'a permis de ne pas me dissoudre dans le manque. Ce manque est le principal probable de mon écriture, née de l'incertitude de mon être, de ma précarité identitaire. Je crois que j'ai commencé à écrire pour dominer le chaos intérieur dont je pressentais le poids réel sur mon existence. On comble souvent ses manques par des apports extérieurs. Par l'écriture j'ai voulu me les approprier. L'écriture parcourt l'étendue des manques; pour répondre au seul désir d'être soi-même entier, elle reconstitue l'origine perdue. Sinon, il y a des trous. Chaque jour me le confirme, il y a beaucoup d'identités là où j'écris. Par les mots, je trouve moi-même ce qu'aucune famille ne peut me donner: mon âme, c'est à dire mon essence humaine. Parce que, en bout de ligne, l'innomable, c'est l'âme!"
* p.169 "Inventées par l'homme parce que l'état de ses connaissances ne lui permettait pas d'appréhender l'Univers dans sa totalité, les religions ont fait des dogmes de la pauvreté, de l'ignorance et de l'exploitation. Elles se sont toujours opposé au progrés puisque celui-ci menace l'idée de superstition qui les a fondées, que ce soit l'existence de Dieu ou le paradis qui attend l'honnête homme après sa mort. Pour protéger l'un et l'autre, les religions se sont réfugiés dans le passé alors qu'elles auraient dû précéder l'homme dans sa quête de connaissance. Si quelques hommes libres ne s'étaient pas élevé contre l'Église catholique, on croirait sans doute encore que la Terre est plate et que c'est le soleil qui tourne autour d'elle. La théorie de la relativité, la mécanique quantique et l'exploration du Cosmos appartiendraient toujours au monde des limbes."
* p.133 "Comment dire ce qui ne peut être confier? Je n'ai que mon cri existentiel pour m'assumer solidaire de l'expérience d'une situation d'infériorisation colective. Comment dire l'aliénation, cette situation incommunicable? Comment être moi-même si j'ai le sentiment d'être étranger dans mon objectivité, si celle-ci m'apparaît comme opaque et hostile, et si je n'existe qu'en ma subjectivité? Il appartient au poème de prendre conscience de cette aliénation, de reconnaître l'homme carencé de cette situation. Seul celui-là qui se perçoit comme tel, comme cet homme, peut dire la situation. L'oeuvre du poème, dans ce moment de réappropriation consciente, est de s'affirmer solidaire dans l'identité. L'affirmation de soi, dans la lutte du poème, est la réponse à la situation qui dissocie, qui sépare le dehors et le dedans. Le poème refait l'homme."
* Consigner ma naissance de Bruno Roy éditions des Trois Pistoles,* De race de monde au bleu du ciel de Victor-lévy Beaulieu éditions des Trois Pistoles,* L'homme Rapaillé de Gaston Miron éditions TYPO poésie.
17:19 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : livre, écriture, poésie, édition trois pistoles, québec, plaisir, partage, rencontre, humain
17/05/2010
cinéma
"Le cinéma, c'est l'écriture moderne dont l'encre est la lumière."
- Jean Cocteau -
16/05/2010
odeur
Certains livres ont une odeur, une odeur particulière. Le dernier que j'ai eu en main le temps de le lire dans un sens et dans un autre avait l'odeur de tabac froid, le sien sans doute, parfois me prenait le geste entre deux sourires de contentement à peine esquissés de feuilleter les pages d'un geste vif et d'y plonger frémissantes mes narines. C'est incongru et étrange peut-être, pas la manière la plus naturelle d'appréhender l'oeuvre d'un auteur mais bon j'ai toujours eu un goût pour l'olfactif assez prononcé et un nez à la hauteur! Je l'ai remarqué il y a peu encore avec un autre ouvrage du même auteur mais dans mon sac à main depuis des semaines et qui lui, neuf et juste à l'odeur d'imprimerie, s'est embaumé de mon parfum voisin du flacon que je transbahute toujours avec moi. Je souris de penser qu'on pourrait donner des odeurs singulières à chaque ouvrage, certains de sperme ou d'alcool fort, de terres fraîchement labourées, de rues de villes, d'autres de sucs intimes et féminins de sueurs de sang ou d'herbe, d'autres encore pourraient évoquer l'héroïne du roman par un effluve diffus, mais je m'égare... Rien qu'avec les mots l'odeur fait surface et nous chatouille les naseaux, ces mots qui peuvent tant à la fois évoquer la douceur ou l'âcre, le morbide ou le vivant, l'odeur de chair ou de cadavre, l'odeur même d'un sentiment...
15:33 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : pensée du moment, parfum, livre, écriture, odeur, sens, émotion, humain