13/08/2010
brainstorming
- Photo prise à Paris 5ème, quartier Mouffetard -
02:41 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : pensée du moment, photo, paris, ballade, rencontre, street art, humain
12/08/2010
régalade
Bon, Prométhée V nous avait déjà mis en bouche après le grand Mistral et le Terrible Yvan, j'en avais laissé trace mais elle a disparu, je vous la remets là en mémoire, et voilà que pour me combler d'aise, voilà qu'en résistance Plumitif s'y met et nous offre un mets de belle consistance que je vous laisse apprécier à sa juste valeur, et bien, rouge de plaisir je suis, c'est exact Black Angel tellement je me régale de toutes ces fables réécrites dans ce si beau langage! Et voilà qu'à peine je digère ce doux festin que notre ami MakesmewonderHum! nous offre à son tour sa version en joual d'une fable choisie régalante à souhait! Quel festin mes amis, quel festin royal!
Le lièv' pis 'a tortue, cé la preuve, mon chum!
« J'te gage, qu'a dit, que j'arrive a'a roche
plus vite que toué. - Té-tu conne?
qu'y dit pour y répondre,
j'cours ben plus vite;
tu doit êt' folle raide!
- Toué té con! Té pas game! »
Fake on a décidé du butin
pis on l'a mit a'a fin.
Pis on s'en sacre ben
de savouère koss'que cé.
Le lièv' avait rienqu'à faire quat' bonds
pis criss y'ara été rendu, mais dé vrais bonds,
tsé, comme quand l'chasseur lui courre après,
pis qu'y détale au plus maudit.
Fak y'a pris le temps d'bouffer du gazon
de dormir pis d'écouter
le vent dans sé z'oreilles,
pis y'a laissé la tortue marcher mollow.
A y va, a s'donne,
a s'dépêche du mieux qu'a peut.
Lui y trouvera' ça trop facile
de gagner sans pouvoir se vanter
fak y prend son temps pour
partir tard. Y broute, y dort,
y boué une bière.
Mais toute d'un coup, quand y'a voit,
l'autre épaisse, su l'bord d'arriver a'a grosse roche,
y part comme une flèche; mais y'a eu beau courir
ça a servi à rien : cé la tortue qui a gagné.
« Eh! Ben! qu'a crie, cé qui l'cave?
Ça sert à quoi de faire le fin?
J'ai gagné pareil! Pis imagine
si t'ava une maison su'ton dos! »
Le Crosseur rendu Placeux d’bidous
Un m’ment donné un crosseur
Qui commença à n’arracher
S’é dit qu’une tête de vendeur
Ça s’ra plus facile à faire pâsser
Fa qui s’déguise en placeux d’bidous
Y t’sort un diplôme mande moé pas d’où
Pis y s’loue un bureau en haut d’une tour
Crisse un vra spote de vautour
Dans porte c’é jusse si y a pas écrit
«Votre fourreur favori» sti
Mais là toute état ben beau
Y resta jusse à attende le garlot
L’enfirouâpeux l’sourire fendu jusqu’au oreille
Ava la même câlisse de face de gogo
Que n’impode quel crisse de donneux d’conseils
Anyway si l’argent des tits épargnants fa dodo
Ben tu peux être sûr qu’les zozos font pareil
M’a lé laisser dormir en paix
Qui s’é dit comme ça not’e finfinaud
Mais y en a quand même faite un peu trop
Y a pas pu s’empêcher d’faire son frais
D’aller montrer partout sa face d’épais
Sé dents en or
Pis sé bajoues de porc
OK l’monde sont maillets
Sont caves comme ça s’peut pas
Mais tchèque té claques mon gros verrat
C’pas tant d’être pauves qui lé dérange
Même pas de s’faire fourrer à tour de bras
Non c’é jusse les yâbes qui jouent aux anges
Faut qu’tu choisisses : avoir du front ou ben une frange
Si t’é t’un crosseur joue pas aux saintes nitouches
C’é plus safe en tabarnouche
(L'Ours et les deux compagnons)
S’t’une fois 2 beaux câssaux câssés bin raide, pas iune token din poches.
Y pognent le p’ti vieux qui empaîllait toutes les bébittes autour du v’lage.
--Aye ! Gareau on n’a un esti bon deal pout toé.Jusse,jusse pour toé.
On t’â spotté in nourse mon homme, gros comme ton garâge, yé bô.
Dé amanchures de pattes plus larges qué cornes du beu à LaFarge au boutte du rang.
Quanque tu va i vouère la peau, le cash vate sonné jusque danl' cul.
Trois pis quatte manteaux pis au moins deux tapis, enh ! Mon Moisan ?
--Ouiiiiiiii Ti-mé, au moins.
Lâ mon Gareau faudrait au moins in p’ti-vingt pour’eul gaz dans l’truck.
--O.K mé pas pluss que 2 jours,j’vous connais mé 2 tabaslak(s).
Y’embaques toué deux dans l’pick-up, y’embreille pis y parte yinque su ‘une gosse..
Dans l’bois ? Non à T-a-v-a-r-n-e du gros Paquin.
Y’en bouève une criss de shot pis y’en beurre large s’ul deal.
Y r’parte s’ul l’aut gosse ,bin bin frostés dans boucane des tires d’en arrière.
Au bout du chemin à Cadoche Piché y rente dret dans l’bois.
Pogne le sentier encore dans slutch du printemps ,virre pas loin du boutte pis brake dret là.
Devant yeusse deux, une grosse taboire de motte qui boucane un peu (tannière)
--Yé tu là ? Oui, oui y ronfe encore un peu.
--Té bin sûr qui fait pas l’mort toé ? Naön.
--Va chercher du gaz, avoye vite, vite, Moisan on va le pogné là là.
Le smate y’arrose la cabane partout, t’allume ça avec qu'eul Zippo.
Kaboum de pattlow! Ayoye toé.
(L’ ours sort de la tannière, la toison tout en feu)
--Aye yé là donne moi le douze, vite.
Le taouin de bozo ti tire la bouête de balles au complet.
Bang ! Bang ! Bang ! pis bang ! encore.
--On lâ, mon moisan, on lâ bin u.
--Ouen mé y’a pu d’peau pantoute, Gareau va tête en osti.
Hum !
*La morale du gâ qui a bâti le Parc Lafontaine , c’est pas juste de ne jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué mais également, que la fin ne justifie pas toujours les moyens.
19:13 Publié dans écriture | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : écriture, fable, joual, québec, régal, partage, blog
Rayons de feu
Soleil,
Toi qui te noies chaque jour
Et réveilles inlassablement mon ombre,
Sur les marches des heures,
Ton silence de feu
M’habille d’une chaude nudité
Assoiffée d’écumes et d’algues abyssales.
Tu couronnes la colombe bleue,
Ma muse, qui a détrôné l’oubli !
Mes mains tournesols
Lui tressent une mémoire inca
Où baigne, pour elle, le vent des flûtes
Qu’appelle le roucoulement des fleuves
Chantant leurs chaudes mélodies.
- Mokhtar EL Amraoui -
09:49 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : poésie, mokhtar el amraoui, rencontre, émotion
00:46
00:46 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : poésie, art, rodin, sculpture, pensée, état d'âme, ressenti, être, humain, destin, parcours, chemin, avancée
11/08/2010
Fable d'Yvan dit la Fontaine...
Christian l'a beurré ben d'aplomb et Yvan nous l'a fait, et quel morceau de choix, je vous laisse apprécier le joual québécois à son apogée!
Eul Corbeau pis le R'nârd
Une fois ct'un étourneau qu'yavait
un fromage-qui-pue dans yeule,
perché su'a branche mais bon,
yavait pas d'dents donc c'était son bec en fait.
(Ce pourrait être une autre histoire arrêtez
de m'faire niaiser à la fin!)
V'là ti pas un r'nârd affamé qui r'nifle l'odeur
du fromage d'enfer pis qui décide
deul beurrer ben d'aplomb pour l'avouère.
"Aille toé mon bel oézau nouère,
cé tu qu'té beau comme cé pas permis?!
Té tellement beau, beau pit d'amour.
Si tu chantes aussi ben qu'té plumes
r'luisent au soleil, tu vas m'aveugler!
Té le Roi des Branches et du Sapinage!
Chante pour moi Corbeau!
Ni un ni deux, criss.
Ça pas pris deux secondes
pour qu'il roucoule comme
un pigeon en desserrant l'bec:
Croouuu Croouu!
Et hop eul fromage dans yeule
du R'nârd qui s'enfuya en riant
à gorge déployée pendant qu'eul
corbeau full fru gerbait sa frustration:
St-Simonac de Géribouère
de Cinqsixboîtes de Tomatesvartes,
mon fromage, tabarnaaaaa...K?....Che?
Eul prochain ne sera pas bientôt,
jeul jure!
"Apprenez que tout flatteur vit aux dépens
de celui qui l'écoute"...
avec sa morale personnalisée:
" Faut se méfier des licheux(ses) de bottines,
et des siphonneux(ses) d'énergie de tout accabit."
* Dis, Big Mac, si tu nous en faisais une petite aussi de derrière les fagots, hum?
Et pis pour mes amis québécois et vous z'ôtes, voici d'même en chti ch'corbiau et chl'Arenard.
" Y a tout d'même eune morale à propos d'not arnard...
A force eud s'in venter, cha a fait l'tour delle tierre,
Et y a pu d'aut' moniaux que l'arenard a pu s'faire.
Ben si à st'heure dz' arnards, te nin vo pu grinmin
Ché qu'à trop ouvrir l'bouc y zont tous quervé d'faim "
10:51 Publié dans écriture | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : écriture, joual, québec, patois, ch'ti, blog, langue, mots, découverte, partage
10/08/2010
lu hier
" L'accomplissement est l'achèvement d'un cercle... Une personnalité, c'est quelqu'un qui a déroulé le ruban, déplié les pétales, exposé tous les niveaux. Peu importe par où l'on commence: l'instinct ou la sagesse, la nature ou l'esprit. L'accomplissement signifie l'expérience de toutes les parties du moi, de tous les éléments, tous les plans. Cela signifie que chaque cellule du corps accède à la vie, s'éveille. C'est un processus de la nature, et non de l'idéal. On meurt lorsque les cellules sont épuisées, on atteint la plénitude lorsqu'elles fonctionnent toutes, le rêve, le désir, l'instinct, l'appétit. L'un éveille l'autre. C'est une contagion. L'ordre est sans importance. Toutes les erreurs sont nécessaires, les balbutiements, les impairs, les aveuglements... Croissance, éclosion, plénitude du moi potentiel. ne vivre qu'un seul aspect, qu'un seul côté de la personnalité, c'est comme n'utiliser qu'un seul sens, alors, les autres s'atrophient. Il n'y a de grandeur que dans l'accomplissement, dans la plénitude de l'éveil... La vie est un cercle complet qui s'agrandit jusqu'à rejoindre les mouvements en cercle de l'infini."
- Anaïs Nin -
09:27 Publié dans écriture | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : écriture, réflexion, épanouissement, expression, art, ouverture, poésie, littérature, humain
07/08/2010
besoin d'eau, besoin d'air...
13:00 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : art de vivre, voyage, escapade, ailleurs, regard, art, peinture, vie, découverte, amitié
mots entrebus
Suite à une discussion fort intéressante chez mon ami Didier suite à sa note dont je pique le titre, je me pose cette question:
Faut-il donc être parfait et irréprochable et bien sous tout rapport pour être de bons parents?
10:55 Publié dans réflexion | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : réflexion, filiation, parent, enfant, comportement, éducation, humain
06/08/2010
trop sensible
Toute ma vie depuis mon plus jeune âge j’ai entendu ce « tu es trop sensible ! », c’est vrai qu’il fallait peu pour me mettre en larmes, en extase, et en lambeaux aussi. Malgré ce gros travail sur moi-même, et cette volonté de comprendre de quelle matière j’étais faite, je garde ce trait marqué de caractère, parfois un rien me déstabilise grave comme à l’inverse un aussi petit rien me donne un plaisir fou. Je m’interroge alors sur ce que je vais faire de cet encombrante voix à l’intérieur de moi qui parfois me détruit en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, c’est éprouvant, c’est encombrant d’être à ce point touchée par les choses du temps, par les choses qui passent, par tous les événements qui traversent une vie. J’envie parfois ces personnes stoïques qui encaissent placidement aussi bien la détresse que les grands pics de joie, j’aimerais avoir cette dextérité, je pensais l’acquérir, vraiment je la pensais possible et à portée, être sage et sereine, ne plus être tourmentée. Il faut croire que je suis restée telle que j’étais, la beaucoup trop sensible, et que je n’ai pas encore trouvé le bon remède, la solution ou la manière d’éviter ainsi les soubresauts de tout ordre à cette âme qui vibre tant à l’intérieur de moi. Il faut faire de ses faiblesses une force, j’avais lu ça il y a longtemps je ne sais même plus où, il faudrait en effet, il me faudrait plus croire, plus croire en moi et ne plus être ainsi fortement rappelée sans cesse et violemment à l’ordre par mon sentiment puissant d’infériorité et tout aussi violent de vulnérabilité. Comment diable font-ils tous ces carapacés, d’où leur vient cette cuirasse joliment agencée, d’où leur vient cette confiance cette assurance cette insouciance que je devine si aisément dans leurs faits, dans leurs gestes, dans leurs manières de vivre ?
Toute ma vie on m’a dit depuis que je suis née, tu es vraiment et c’est folie, beaucoup et trop sensible, je crains avec l’âge de grandement le rester...
11:54 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : photo, état d'âme, écriture, sensibilité, ressenti, mots, femme, humain
boeuf et grenouille
La Gornouille qui veut forcir autant que l’Beu
Fa qu’une fouais c’t’une gornouille : a spote in Beu,
Ène méchante amanchure de steak, toé!
Elle, qui pèse pas ben plusse qu’une mouche à feu,
Tu suite est jalouse pis a s’ma engraisser
Pou v’nir au moins aussi toutoune.
A dit à sa seu : «R’gâr ben au lieu d’fé la baboune!
C’tu correct, là? J’ai-t-y assez grossi?
-Ben non. –Pis là? –Pantoute.
Pis de même? Chtu grassette?
Jamais dans cent ans.»
La tite niaiseuse de ouaouaronne, esti,
A s’gonf tell’ment qu’a pète au frette!
Dans l’monde c’est plein de caves pareils,
De p’tits trous d’cul qui veulent êt’le grand boss,
Le chien d’poche envie au Danois son os
Pis l’maringouin s’prend pour une abeille.
00:56 Publié dans écriture | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : écriture, québec, christian mistral, fable, jeu de mots, argot, blog
05/08/2010
blueshoes
- photos Laurence G. -
"Des années que je les trimbale où que j'aille et quoi que je fasse, elles sont pour moi comme une marque de fabrique, mon signe distinctif, mon alter ego, elles enferment en elles tous mes paradoxes et mes plus délicieux fantasmes, les plus cruels aussi. Elles sont ma continuité mon double, fétiches.
Nous avons tout fait ensemble, films photos trottoirs lits en tout genres miroirs galères; jamais elles n'ont eu de cesse de me suivre et je me sens complètement nu sans elles. Pourtant là, elles me fatiguent elles m'usent elles ont fait leur temps d'interdits et de soufre et je les aimerais plus vivantes plus vivifiantes plus légères plus fantasques plus inspirantes mais je ne peux me décider à en changer ou à les brûler sur l'autel de mes deuils déjà faits, elles ont suivi ma route comme elles suivent ma jambe et font bien trop partie de moi pour que je les abandonne ou les substitue.
Il m'est alors venu en songe comme un subterfuge, un tour de passe-passe, un numéro d'équilibriste, un flash lié aux rencontres aux échanges à mes avancées aussi, et bien que je n'arrive pas plus à marcher droit sans onduler et sans me tordre j'ai eu soudain la révélation de les habiller cette fois-ci d'un ton plus spirituel plus libre plus aérien, pourquoi diable me disais-je, ne les passerais-tu pas une fois pour toute en blue comme tes rêves et la muse qui les inspire..."
Pour Nils, de Blue.
De Nils, à Blue.
09:28 Publié dans correspondance | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : poésie, correspondance, interactivité, échange, art, photo, muse, inspiration, blue
04/08/2010
la vie est un roman
Dans le monde des livres, la rentrée commence au mois d’août.
Tandis que s’attarde un Soleil brûlant et que les terrasses bourdonnent des rires des vacanciers, dans les librairies des caisses pleines sont déballées par des employés fébriles qui espèrent vendre beaucoup ou disparaître bientôt.
Est-il question d’autres choses, depuis quelques années? La fin du livre en papier? L’arrivée triomphante du livre numérique?
Les nostalgiques se réclament de l’odeur du papier pour affirmer que jamais ils n’abandonneront le livre imprimé. Les prophètes du futur chantent la bibliothèque complète qui tient dans la paume d’une main. Qui a tort, qui a raison?
Le livre électronique remplacera-t-il le livre en papier?
Dans les faits, 98% des livres au Québec sont encore distribués et vendus sous leur forme traditionnelle.
Mais, dans les faits aussi, 98% des romans écrits, publiés et vendus au Québec n’atteignent pas des ventes de mille exemplaires, et la grande majorité d’entre eux disparaissent des rayons des libraires au bout de trois à six mois. Les invendus seront pilonnés, leur pulpe recyclée pour en faire, entre autres, du papier de toilette.
Ah! Le noble métier du livre!
C’est déjà un avantage pour le livre numérique qu’il ne finira jamais en papier-cul...
LE COMBAT SE POURSUIT
Mais pendant que les uns et les autres discutent à n’en plus finir des vertus comparées du livre papier et du livre électronique, c’est un autre phénomène, majeur, qui s’est emparé de la planète: celui de la lecture (et de l’écriture).
Jamais aura-t-on autant lu, partout, tout le temps. La lecture s’est emparée du téléphone par le biais des textos (et de la recherche de contenu). Internet, qu’est-ce que c’est, sinon lire, sans arrêt, tout le temps, ne serait-ce que pour rechercher de la musique, des clips, des films? Et c’est sans parler du courriel, qui a réhabilité, en temps réel, la pratique immémoriale de la correspondance, et dont plus une seule entreprise ne saurait se passer…
Voilà 500 ans, avant l’invention de l’imprimerie, les seuls qui savaient lire étaient les membres du clergé, dont c’était la tâche de recopier, à la main, les œuvres, afin de les diffuser.
Au Québec, au temps du cours classique, seule 30% de la population pouvait prétendre à une véritable éducation permettant de lire et d’écrire et de comprendre les textes lus.
Aujourd’hui, il y a encore près de 25% de la population de 16 ans et plus qui ne réussit pas à déchiffrer un texte simple.
Internet? Oubliez ça.
Avant la révolution numérique, les analphabètes pouvaient prétendre à une vie correcte. Des tas de métiers manuels ou de service n’exigeaient pas une grande facilité de lecture, et l’apprentissage pouvaient s’accomplir dans l’imitation et la répétition des gestes.
Mais internet a changé tout cela. Dans un monde où les frontières se franchissent en un seul double-clic, même un ébéniste, pour tirer son épingle du jeu, doit être capable de voyager dans le cyberespace, et donc, de lire et d’écrire et de comprendre ce qu’il lit et écrit.
Le véritable sens d’une société de l’information, c’est ça. Pas la société du spectacle et des journaux à potins et des vedettes qui font la moue sur les tapis rouges. Une société de l’information: des mots et des images. La capacité de comprendre le monde qui nous entoure, dans toute sa complexité, dans l’effrayante rapidité de ses changements — pour y survivre!
Et pendant qu’on trippe sur le gadget (le e-book, par exemple), on oublie qu’une importante partie de la population, nos frères et nos sœurs, vivent dans un monde emplis de petits signes étranges qui à leurs yeux ne veulent à peu près rien dire: l’alphabet.
Alors, livre numérique ou livre papier?
Commençons par le commencement, voulez-vous.
L’éducation.
...................
Un sujet qui me semble sans frontières, d'importance et juste et dit avec tant de "percutance"!
11:40 Publié dans réflexion | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : livre, éducation, culture, écriture, lecture, réflexion, enseignement, québec, monde, mots
03/08/2010
chtite blue
01/08/2010
entre parenthèses...
18:32 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : art de vivre, pause, ailleurs, respir, humain
31/07/2010
petite blue
Partager la vie et l’intimité, les pleurs les désirs les rires les délires aussi d’une petite fille provoque toujours un petit quelque chose en moi. Auparavant je fondais en larmes, c’était irrépressible surtout au bord de l’eau à la plage, ou quand je rencontrais un papa câlinant sa petite ou une maman la tenant par la main, un effet miroir sans doute, les sanglots remontaient et puis s’épuisaient sur mes joues d’adulte malmenée.
Maintenant c’est différent, ça m’entraine de l’autre côté, ça m’emmène vers celle que j’aurais pu être, celle que j’aurais dû être, celle que je n’ai pas été, ça me permet de la comprendre et de mieux l’appréhender de mieux l’aimer aussi sans doute. Quand elle m’a posé cette question "ça t’émeut, on dirait, ça n’est peut-être pas facile, ça te rappelle ça te ramène, non?" parce que j’avais l’air perdue des yeux à regarder sa gamine petite brindille aux cheveux de blé comme je l’avais été, j’ai répondu d’emblée "oui, toujours ça me trouble, me donne un peu de vague à l’âme et puis plus peut-être, ça me bouleverse, comme si je mesurais ce que j’avais perdu dans les gestes et les demandes et les élans et les envies que peut avoir une enfant choyée et respectée et libre…"
Alors quand j’ai reçu cette photo, j’ai été très émue et j’ai eu envie de lui parler à cette enfant, celle qui vit à l’intérieur de moi, celle dont je m’occupe, celle que je suis, j’ai eu envie de lui dire des mots simples tendres directs et confiants, j’ai eu envie de la prendre dans mes bras et l’entourer de ma présence.
« Petite fille, ma toute petite, je suis là, je suis là pour toi. Tu n’as plus à te cacher à avoir honte et à te terrer et te taire davantage. Jamais plus je ne laisserais quiconque te manquer de respect te bafouer t’utiliser te maltraiter te mentir t’écarteler, je suis là pour toi maintenant, tu peux compter sur moi je veille, va tranquille cueillir les fleurs de la vie, fais-en des tresses des couronnes des guirlandes et des colliers légers, respire, crée, ris danse joue aussi libère grand ton cœur petit être, petite blue, je suis là pour toi, pour toujours. »
13:43 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : rencontre, pensée du moment, état d'âme, enfance, émotion, amour, psychologie, passé, avenir, femme, humain, photo
30/07/2010
Correspondances,"lettre à Christian Mistral"...
Voici mon humble contribution au concours des correspondances d'Eastman, je la souhaitais à l'époque double mais "lettre à ma mère" n'est pas sortie à temps, je n'ai pu donc produire que celle qui suit dans les délais. L'exercice est particulièrement étonnant et mérite qu'on y pense je trouve, la correspondance étant à mon sens par essence destinée à l'intime et donc être lue d'âme à âme, de l'ouvrir au départ à être lue par tous oblige à un recul, à une retenue particulière, ce qui m'a d'ailleurs attirée dans ce cadre du concours, cette ambiguïté oblige à une écriture spécifique et lucide aussi. Cette "lettre à Christian Mistral" s'adresse à l'écrivain en particulier et d'une manière plus générale aux écrivains et hommes de l'art au sens large, et invite à réfléchir à ce qu'ils peuvent provoquer chez le lecteur qui les découvre, on pourrait d'aillers agrandir la réflexion à l'art dans son ensemble, ce qu'il a de vivant de bienfaisant d'indispensable et de redoutablement engageant. Ecrite dans ce sens, le choix de l'intéressé n'est par contre pas du tout un hasard tant l'écriture spécifique de cet homme là ainsi que son amitié ont été pour moi une véritable révélation et c'était une manière personnelle et inspirée de le remercier, ce qui dans le cadre précis et du lieu et du théme me paraissait idéal et à propos...
Cher Christian,
Cher Christian Mistral,
Ce n'est pas un exercice facile que celui d'écrire à un écrivain que j'admire et qui a compté et compte encore dans ma vie. Pourtant si je prends la plume aujourd'hui pour vous dire que vous avez plus que bouleversé la mienne c'est que je reste attachée viscéralement à dire ce que parfois, voire trop souvent, on a tendance à taire par pudeur timidité bienséance ou éducation. Pourquoi lors ne pas se permettre d'évoquer à un homme de lettres par des mots simples et sincères l'importance qu'il a pris dans mon esprit, pourquoi ne pas lui transcrire les battements de mon coeur à la lecture de ses mots pourquoi ne pas lui rapporter les larmes, rires frais, grincements de dents, suées, à la rencontre de sa poésie et pourquoi ne pas lui faire sentir avec les miens toutes les prises de conscience fulgurantes et jouissives à leurs contacts et toutes les vibrations poétiques de sa grammaire...
A dire vrai, c'est une des toutes premières fois que je peux que je me permets et ressens le besoin de l'exprimer ainsi à un artiste de son vivant et malgré mon bon vouloir et la forte pression passionnelle qui m'anime c'est sur le comment que j'achoppe, comment rendre un tremblement d'âme, une joie incommensurable, un trouble presque sismique, un plaisir profond et un embrasement des méninges quand j'ai entre les mains un de vos livres et comment exprimer de la plus juste façon l'inspiration et la respiration que vous m'offrez à la lecture d'un de vos poèmes, d'un de vos romans, cette sorte d'incandescence....
Et puisque je m'en donne l'occasion aujourd'hui, et ce dans ce contexte si particulier et si pertinent des Correspondances, sachez que je vous aime pour la forme et pour le fond car au fond n'est-ce-pas ce qui compte le plus pour un homme de l'art tel que vous ou vos congénères de remuer en profondeur un individu, de le toucher, de l'interpeller, de l'émouvoir l'éveiller à lui-même et lui donner à réfléchir sans pour autant l'ensevelir sous des théories fumantes ou des gentillesses doucereuses bien loin de votre carte du monde, j'en conviens, a fortiori de la mienne mais juste de lui ouvrir les portes de sa sensibilité et de ses limbes intérieurs, lui permettre l'accès à sa boîte de Pandore en prenant le risque comme vous le faites d'entrouvrir béante la vôtre.
C'est sans doute ce mélange si personnel, ce choix pointu du mot retenu, cette richesse,cette trivialité cette dimension sensorielle qui donne à votre mouture sa couleur prégnante si particulièrement humaine et déchirante telle que je la reçois.
Vous êtes pour moi une nourriture.
Et ce n'est pas peu dire... Vous m'avez donné le goût d'écrire à mon tour et vous m'avez affranchie par ce ton qui est le vôtre et par ce traitement percutant et sans ménagement de l'âme humaine empreint à la fois de tendresse et de souffrance dans cette sorte de poésie vibratoire, karchérisante...
Je m'interroge dès lors sur ce qu'un écrivain comme vous envisage de provoquer quand il écrit et s'il y pense vraiment, chacun des lecteurs s'appropriant vos mots à sa manière, chacun avec ses attentes implicites. Pour moi, ils ont été de concert d'une évidence étonnante et d'une déflagration inouïe comme si vous étiez venu me chercher au fond de mon chaudron.
L'art comme tentative de sortir de soi l'essence même de l'être que l'on est.
J'aimerais vous rencontrer de chair pour pouvoir deviser avec vous et puis vous imprimer de vive voix l'importance que vous avez prise dans ma vie, pas comme une "fan" ou une sorte d'individu dépossédé de lui-même et en quête de repère, je ne suis pas comme pourrait l'induire ce courrier entrée en religion mistralienne et n'ai pas perdu mon libre-pensant, non,vous rencontrer par congruence et sentir la vôtre car nul doute que doit émaner de votre personne l'image des démons intérieurs et sauvages qui vous habitent comme chacun d'entre nous mais peut-être de façon plus honnête plus criante plus directe comme cela transpire dans vos livres, cette sorte de désespoir assorti d'un tel goût de la vie et de l'amour, cette soif d'affects et ce profond respect de l'amitié portée aux nues et qui me percute tant! Si vous le vouliez bien, j'en serais très émue.
Et puis au-delà de tout, c'est vous lire davantage qui me comblerait le plus, il me faut attendre alors le prochain ouvrage qui va agir en vous, ayant déjà dévoré tous les possibles vous concernant... J'ai toujours beaucoup lu et ce depuis mon plus jeune âge, j'en ai besoin. La littérature et la poésie m'ont révélé à moi-même, certains langages plus que d'autres certaines histoires aussi et puis certaines constructions certains canaux certaines musicalités. Pour moi et sans doute plus universellement c'est une nécessité pour exister pour se construire pour ouvrir sa perception du monde.
La littérature m'a rendu à moi-même et par la même plus humaine.
Et vous?
Je n'ai pas envie de vous mettre dans l'embarras avec mes questions qui pourtant tant me brûlent les lèvres, elles ne sont que miennes et sont celles que vous avez semées en moi et qu'il ne me reste plus qu'à faire germer et fructifier. J'ai grandi à vous lire, j'ai pris la mesure aussi sans doute parce que j'y suis prête de ce que j'avais envie moi-même à mon tour de transmettre et de quelle façon. J'ai compris l'importance plus encore des mots, de leur force de frappe et j'ai mesuré l'impact de la truculence, de l'authentique, du vécu à chaud, du témoignage et de l'audace d'être ce que l'on est et de le dire.
Je me sens plus libre depuis que j'ai croisé votre route et celle de votre plume et je vous en remercie de la plus vibrante façon du fond de mon âme.
Bien à vous,
Helenablue
15:57 Publié dans correspondance | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : correspondances, christian mistral, écriture, littérature, québec, rencontre, poésie, humain
des mots à l'être, de la parole aux actes...
" La parole ne suffit pas à faire d'un homme ce qu'il n'est pas..."
- proverbe touareg -
14:40 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : photo touarègue, proverbe touareg, art de vivre, pensée du moment, bleu, échange, défense, ouverture, monde, désert, ailleurs, universel, humain
29/07/2010
La symphonie errante
Je cherche mes rallonges telluriques,
Mes incommensurables sphères
Dans les dilatations de l’exil,
L’ombre ivre de ma soif
Dans la sècheresse de l ’arôme somnambule.
Je cherche mes imprécations
Creusant les sillons du retour
Contre les serres des vautours,
Ton ombre aux aguets
De cet éveil cinglant,
Erection du soleil
A la symphonie errante du dromadaire !
Je cherche le râle éclaté
De mes vertèbres-lyres en délire,
S’étouffant de leurs notes déportées,
Mes soupirs tonnant de bleus fuyants
Dans l’inatteignable voyage
De ce papillon qui s’éreinte
En poursuites trébuchantes,
Au-delà de ses rêves brisés !
Je rêve de comètes,
D’astres flamboyants,
De méduses-lunes
Ouvertures transparentes
Des inextinguibles profondeurs !
Je rêve, muet,
Dans la soif de tes pas,
Sur les sables du voyage
Auquel je t’invite vers les prairies rouges
Et leurs feux bleus !
Ô muse de mon départ !
Astre scintillant
Sur les lèvres ouvertes des vagues !
Il n'y a plus de toits !
Pluie d’encens rouge
Sur tes seins embaumés
Dans le linceul de l’extase des rencontres crépusculaires !
Viens de mes reviens fatigués !
Je te prêterai les ailes immaculées
De mes Icare exilés.
Je te montrerai
L’axe de l’impact pluriel,
L’agonie du cogito carnivore,
Manteau d’erreurs spectrales !
Viens !
Accroche-toi aux tiges sans amarres
De cette forêt éclatée !
Reviens de mes viens
Qui valsent dans l’aube
Des intraduisibles fermentations !
Nous écrirons la grandeur du menu moineau,
Echeveau des sens triangulés !
Cet azur qui nous appelle
Nous retrace dans nos fibres de nouveau-nés !
Reviens,
Au commun des immortelles mésanges assoiffées !
Je te composerai,
Sur le clavier des escaliers,
Une symphonie qui te mènera
Jusqu’à mon perchoir d’exilé!
- Mokhtar El Amraoui -
00:11 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : poésie, mokhtar el amraoui, errance, recherche, quête, partage, rencontre, désert, humain
28/07/2010
Desert Blues
23:33 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : musique, voyage, blues, désert, monde, humain
âme nomade
- "Désert Blues" de Patrick Natier -
"Le nomade, c'est celui qui comprend tout, qui s'adapte à tout, celui qui est prêt à changer, celui qui vit la métamorphose à chaque instant, qui est disposé à accepter le changement à la seconde près, et même qui est à l'affût du changement avant qu'il ne survienne."
- Hawad -
"Pour moi l'écriture est une recherche de moi-même. Ecrire c'est comme marcher dans le désert, nomadiser dans l'espace, dans le cosmos. Quand je nomadise, je ne nomadise pas pour que les autres me comprennent, pour que les autres m'aiment. Non, je nomadise pour me retrouver moi-même."
- Désert du Hoggar -
"Notre écriture à nous, au Hoggar,
est une écriture de nomades
parce qu'elle est tout en bâtons
qui sont les jambes de tous les troupeaux.
Jambes d'hommes, jambes de méhara,
de zébus, de gazelles,
tout ce qui parcourt le désert.
Et puis les croix disent si tu vas à droite
ou à gauche. Et les points, tu vois, il y a
beaucoup de points. Ce sont les étoiles
pour nous conduire la nuit, parce que nous,
les Sahariens,
nous ne connaissons que la route,
la route qui a pour guide, tour à tour,
le soleil et puis les étoiles.
Et nous partons de notre coeur,
et nous tournons autour de lui
en cercles de plus en plus grands,
pour enlacer les autres coeurs
dans un cercle de vie, comme l'horizon
autour de ton troupeau et de toi-même."
(Transcription d'un poème touareg)
" Nous sommes la mémoire et le rêve, nous sommes la branche et la racine du temps, et nous savons faire oublier à l'homme le chagrin de ses perles."
07:31 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : peinture, écriture, hawad, poésie touarègue, désert, nomade, touareg, art, partage, rencontre, musique, désert blues, voyage