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27/07/2010

toutes ces petites choses

J'aimerais parfois pouvoir écrire des petites choses pleines de délicatesse de douceur contenue de tendresse diffuse mais rien à faire c'est toujours sans que je n'y prenne garde la rage qui l'emporte cette sorte de cri à l'intérieur de moi qui conditionne mes doigts sur les touches ou ma main sur le papier. Pourtant je les sais possibles et je les connais ces petites choses, je les vis au quotidien, je les traque, je les nomme. Rien qu'hier au hasard plusieurs se sont offertes à mon regard et à mon oreille attentive et émue, le "je t'aime maman" de mon grand fils au téléphone, le poème déposé au bol du petit déjeuner par mon homme, le mail caressant d'une âme qui m'est chère, un texte, une photo, l'invitation toute en finesse à son mariage d'une de mes connaissances que pourtant je ne connais guère mais avec qui j'avais passé un plus que délicieux moment la dernière fois que nous nous sommes croisées, quelques notes de Schubert qui ont ponctué ma journée, mon corps dans le miroir au sortir du bain qui m'est apparu ami, le plaisir insensé que j'ai eu à écrire et à avancer dans un projet auquel j'aspire, le partage d'une gourmande omelette aux champignons préparée avec amour avec deux des mâles de ma tribu et le parfum léger d'une lavande qui m'a été offerte dans le but d'embaumer gracieusement la fenêtre de mon bureau. Et puis peut-être plus diffus encore, le rire d'un enfant, le baiser de ces deux jeunes amants à la bouche de métro, la belle lumière du jour, la promesse de la nuit, l'espoir de jours meilleurs, le sourire d'une amie, l'énergie débordante et toujours attendue de mon facteur, cet indicible bonheur d'être là à la vie... J'aimerais les dire et les transcrire avec toute la beauté qu'elles contiennent ces choses, ces bulles, ces caresses de l'âme, ces petits bonheurs...

 

26/07/2010

intériorité introspective...

 

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- "L'homme Bleu" de Patrick Natier -

 

Il y a tout ce qu'on ne peut pas voir, tout ce qu'on ne veut pas voir, tout ce qu'on ne veut pas regarder et tout ce qu'on a malgré soi imprimé. Un jour ça te pète à la gueule et tout se déroule devant tes yeux à l'intérieur comme une succession d'images de flashs divers nauséabonds, tout prend la couleur de l'enfer avant c'était la nuit, tout prend les formes du pire avant ce n'était rien, et tout prend sa place aussi, tout devient clair, tout s'explique. Etonnant et douloureux voyage de l'introspection dans le monde pourri d'une enfance écorchée, rédemption et connaissance renaissance à soi récupération des sens réveil à l'ouverture et au regard enfin qu'on peut porter en toute sérénité sur et en soi-même et qui balaie le monde avec appétit et tendresse. Hurlante lucidité retour à la mémoire perte de l'amnésie, tout ce qui fait tomber le masque de la peur de l'effroi tout ce qui redonne courage et foi permet de retrouver le visage de son humanité abîmée.

 

 

25/07/2010

La passante

 

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Hier, j'ai vu passer, comme une ombre qu'on plaint,
En un grand parc obscur, une femme voilée :
Funèbre et singulière, elle s'en est allée,
Recélant sa fierté sous son masque opalin.

Et rien que d'un regard, par ce soir cristallin,
J'eus deviné bientôt sa douleur refoulée ;
Puis elle disparut en quelque noire allée
Propice au deuil profond dont son coeur était plein.

Ma jeunesse est pareille à la pauvre passante :
Beaucoup la croiseront ici-bas dans la sente
Où la vie à la tombe âprement nous conduit;

Tous la verront passer, feuille sèche à la brise
Qui tourbillonne, tombe et se fane en la nuit ;
Mais nul ne l'aimera, nul ne l'aura comprise.

 

- Emile Nelligan -

 


en passant...

Je vis, je respire, je souffre, je danse aussi et je jouis. Je suis, tant bien que mal, tantôt j'apparais forte et maîtresse, tantôt faible et soumise. Tantôt je m'aime, d'autres fois nombreuses et trop souvent je me déteste et je m'inflige les pires mots alors que je ne devrais que porter un regard d'une indulgence extrême sur ce que je suis devenue, celle-ci, cet être en devenir que je devine au travers de ses différents prismes, ce moi-même auquel il m'est si difficile d'appartenir!

Dieu!! Que c'est inhumain d'avoir été rendue folle, d'avoir été éloignée de soi, d'avoir à s'en rendre compte...

Dieu!! Que c'est une chance de vivre et que c'est heureux d'espérer d'aimer et de goûter...

Et la musique, et la poésie et l'amour et et et... et que dire de plus?

 

 

23/07/2010

Pôse!

 

dans le miroir de l'armoire...

 

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- Anne des Ocreries - Autoportrait -

 

"C'est dans le grenier de ma grange toute déglinguée que je les planque, dans ma grange-cathédrale au toit cassé nimbée de lumière parfois qui abrite tant bien que mal tous mes rêves et mes délires.

C'est dans l'énorme armoire à glace vieille comme le monde que je les range mes précieux mes trésors tous mes accumulés depuis des années qui sont ma raison de vivre et ma raison de croire en des possibles.

Tous mes plus beaux mes majestueux mes aventureux mes poètes mes ressources, tous mes livres chinés reçus trouvés et ainsi collés les uns aux autres à l'abri des intempéries derrière le miroir au tain griffé et grisé par le temps qui passe.

C'est là que je vais quand je cherche à m'inspirer, c'est là que je vais quand je cherche à m'évader à m'enfuir à me retrouver aussi et c'est dans ce miroir là que je me sens la plus belle, là que je me sens exister que je me sens vivante, devant ce miroir qui abrite tous les mots de la terre."

 


A Anne, de Blue.

Avec toute mon amitié.

 

 

Bah!! plus fort que moi... :-)

 

 

 

22/07/2010

"helenablue nue"

 

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- Photo Helmut Newton -

 

 

 

Non mais t'y crois toi, v'là-t'y pas que ça démange certains ou certaines de voir Helenablue dans son plus simple appareil. J'avais même encore jamais eu ce genre dans les mots clefs du moteur de recherche. Ça vous arrive à vous? Je me dis, qu'est-ce-que ça peut bien faire de regarder le corps dévêtu de celle qui en dévoile déjà tant, qu'est-ce qui motive un tel appétit un tel besoin une telle aspiration à voir quelqu'une tellement plus insolite et délicate à deviner et à projeter, le trouble l'idée qu'on se fait l'imaginaire ne nourrissent-ils pas de meilleure manière nos fantasmes les plus chers? Je préfère suggérer comme je préfère inspirer, je ne suis pas voyeuriste dans l'âme ni exhibitionniste non plus... N'en suis pas pour autant une sainte, je n'irais pas dire que ce me déplaît tout à fait en fait pour être sincère d'être nue vraiment nue comme un ver mais la nudité a pour moi une valeur intrinsèque et je ne peux la défaire du sentiment de l'intime et de la profondeur de ce que je peux ressentir et en jouer ne me pose pas de problème dans la relation, pas plus que de poser à poil pour quelqu'un que j'aime... Bon évidemment si Polanski ou Almadovar insistent, allez même Woody Allen, ou la réincarnation de Bacon, le double de Balthus ou l'arrière petit fils de Renoir, sauf si cela alimente un pair de Nelligan de Baudelaire d'Eluard, sauf si ce corps invite à une aubade une ode un concerto une trilogie une aquarelle ou si Helmut Newton n'en peut plus d'attendre, je ne dirais peut-être pas non, l'artiste habille de son regard le corps nu, en attendant je ne me sens pas l'âme ni même l'envie ni le délire d'affoler et iconiquement devenir une nouvelle star sur écran plasma avec laquelle on bande dans la pénombre de ses peurs et de ses angoisses ou de ses fantaisies en produisant sur le web ce genre d'image trop ... dépouillée... Quand même! aurait dit sans doute Sarah Bernhardt. J'aime mieux et davantage l'idée de faire jouir, réfléchir et donner du plaisir par des mots suggérants et suggestifs...

 

 

 

 

savoureux!

Découvert chez Le Terrible.

 

 

 

21/07/2010

de Blue à vous...

Par Laure Kalangel.

La 1000ème note de mon blog, un beau cadeau poétique et tendre, évanescent et dense à la fois...


 

" J'ai tant de visages

L'amour se partage

Descends des nuages..."

 

- Christian Mistral -

 


20/07/2010

rencontres

Je m'entends encore lui dire dans un soupir d'aise: "n'est-ce pas merveilleux les blogs finalement qui permettent ce genre de rencontres improbables impossibles et sûrement invraisemblabes sans!", je l'entends encore me répondre souriante et émue à quel point c'est magnifique et doux et toute cette confiance et toute cette fluidité et cette simplicité aussi. Voilà, on l'imagine on en parle on l'espère et puis un jour ça arrive et on se retrouve à se parler de chair et s'entendre respirer et rire et capter des regards et échanger et s'émouvoir. Pour ceux qui doutent encore de la magie de l'internet et de son interactivité et de sa délicieuse richesse et de sa proximité dans la diversité, à ceux qui se disent que tout cela n'est que virtualié et mensonge, futilité et inconsistance, j'ai envie de dire, passez donc une soirée et une journée entière avec ces deux généreuses âmes et vous viendra l'envie à n'en pas douter de bloguer sans tarder.

Une délicieuse parenthése que je renouvelerais avec grand plaisir.

Merci à vous, Laure et Laurence.

 

 

19/07/2010

volare...

 Parce que bleu rime merveilleusement avec heureux !

Oh!Oh...♥

 

18/07/2010

l'appel du large...

 

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Le blues du bleu


Le bleu a pris le large,
Laissant le monde barge.
Il s’est taillé, tout à trac,
En prenant ses cliques et ses claques !
Dans son sac à dos,
Il a mis un saxo,
Une photo d’Hélènablue
Qu’il adore par-dessus tout,
Une autre de John Lee Hooker
Et une troisième de Satchmo!
Partout, chez les couleurs, c’est le chaos !
Regardez-les, sans sang, les aristos !
Sans leurs bleus de chauffe, les prolos !
C’est le deuil, sur tous les seuils,
C’est la larme à l’œil,
De la plus haute étoile
Jusqu’aux plus sombres caniveaux !
Le bleu a le blues,
Il n’a plus l’âme aux vagues
Ni aux cieux !
Ah ! Comme le pleurent,
L’ayant perdu, tant d’yeux !
Les couleurs, en colère,
Ragent d’avoir été 
Ainsi abandonnées !
Elles s’essorent et s’échinent à se traire
Pour extraire
Tout ce qui leur reste 
De ce butin précieux !
Le noir, à pas d’oie,
Veut appliquer la loi.
Il a lâché ses cerbères, 
Pour remuer ciel et terre
Et rechercher le réfractaire.
Mais le bleu a le blues.
Toutes ses places sont désertes,
Du Pôle Nord jusqu’à Bizerte!
Dans les marchés interlopes,
Où l’on trouve toutes les dopes,
On n’entend plus que ces antiennes :
« Y aurait pas, de grâce, un peu de bleu ?
On ne voudrait pas une petite bleue ?
Allez, Je te vends ce grand bleu ? »
Mais ce ne sont que mensonges et contrefaçons
De vrai bleu, il n’y en avait plus, de toutes les façons !
Toutes les couleurs, en colère,
Ont failli perdre la raison,
A chercher les secrets d’une telle désertion !
Mais, moi, je sais pourquoi il s’est tiré !
Il réclame ses parts sur terre
Et une révision radicale des dictionnaires !
Il ne veut plus être synonyme de peur
Ni le symbole des douleurs !
« Pourquoi peur bleue ?
Crie-t-il. Ah ! Les odieux, parbleu !
Je veux qu’on chante, désormais, la joie bleue 
Et qu’on me laisse, à ma guise,
Peindre les arbres et les lieux,
En mes chers camaïeux ! 
Dorénavant, Je veux que, sur terre,
Bleu rime seulement avec heureux ! »

- Mokhtar El Amraoui -

 

17/07/2010

réponse à Sire de Chambley

 

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J'ouvre les yeux suis réveillée

et suis tout ouïe et tout ouverte

à recevoir ton amour

fiévreusement qui sonne

 

Fenêtre ouverte seins au grand air

mon corsage de soie une déchirure

ma robe glisse déjà j'ouvre et découvre

que tu me voies entière et nue

 

Mon coeur fontaine attend que tu t'abreuves

ma bouche s'humidifie source

Approche donc ta main sens-le battre pour toi

approche et touche touche-moi

encore

des yeux

 

Les rideaux de mon lit sont décrochés profite

à ton aise viens le réchauffer

mon dos brûlant d'amour

prête et offerte

 

mes bras pour t'enlacer

mes seins pour te bercer

ma lèvre rose pour te saisir

mes jambes pour mieux te prendre

mes genoux tremblants

mes cuisses puissantes

 

Viens donc mon roi inonder sans te tarir

l'abîme que nul ne peut ouvrir

dans les chauds trésors de mon ventre

tréfonds de mon intime.

 

 

 

 

Tattoo

" J'ai la sève qui me monte à la tête "

- Tattoo -

 

Je fais rarement de nouvelles découvertes sur la blogosphère, essentiellement parce que je n'en prends pas le temps sans doute, j'ai déjà tant à faire à visiter et lire les fidèles que je suis depuis mon arrivée ici et que déjà parfois je zappe total pour ne me consacrer qu'à mes petites affaires mes propres tourments désillusions et paradoxes, et qui accaparent pas mal déjà quand on se veut un peu honnête, un peu sincère... Mais là je viens d'en faire une, je ne sais même pas par quel bout je suis arrivée jusque là, c'était hier, je baguenaudais, et suis tombée sur ce genre d'écriture qui vienne me chercher profond, directe nourrie chargée foutrement poétique vraie, ce genre d'écriture qui me remue et m'interpelle, ciselée aboutie vivante excitante pour l'esprit, sensible. Et je vous invite à lire celui qui écrit pour ne pas mourir avec un cri coincé dans la gorge...

 


16/07/2010

laisser venir...

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toile d'Alain Bonnefoit -

  

15/07/2010

lettre à ma mère

Maman,

 

Les années passent et je ne peux toujours pas t'appeler chère maman, je crains d'ailleurs que cela me reste impossible à mon grand regret.

Je t'ai haï, maman, j'ai haï te haïr, j'ai même eu très peur d'éprouver cette émotion avec autant d'intensité, de violence, d'évidence aussi. J'ai eu très peur de devenir monstrueuse et meurtrière tant la puissance de feu de ce sentiment nouveau pour moi à l'époque, il y a de ça plus de dix ans maintenant, m'a terrassée et m'a crucifiée de douleur.

Nous avions pas mal de différents et ça depuis un moment, ça faisait pas mal de temps qu'on ne pouvait plus se parler ni s'entendre ni même s'approcher tant la blessure était grande. Tu n'as jamais supporté cette vérité qui est la mienne, tu ne le peux davantage aujourd'hui mais cela n'a plus la même importance dorénavant, j'ai fait ce que j'avais à faire pour sauver ma peau et celle de mes fils, devenir ma propre mère; néanmoins je ne peux m'empêcher de penser souvent à ce moment précis de ma vie, ce moment où j'ai finalement tué ma mère, tué ma maman idéalisée, tué celle que j'aurais voulu et eu besoin que tu sois, ce jour où j'ai fait sauter pour de bon ce verrou "amnésiant" et aliénant qui aurait pu me rendre vraiment folle pour de bon, ce moment précis de ma vie où j'ai hurlé et craché du fond de mes entrailles: " maman je te hais". J'ai vraiment eu peur des mots, moi qui ne les craignais guère, peur de leur intensité peur de leur influence peur de la vérité de l'horreur dans laquelle tu m'avais plongé depuis ma naissance.

Maintenant je l'ai bu jusqu'à la lie cette haine, j'ai même compris qu'elle pouvait revêtir les mêmes atours que l'amour, s'infiltrer dans les mêmes voies les mêmes canaux, "l'ahour" devrais-je dire, car après l'avoir ressenti si profondément dans toutes les fibres et méandres de mon être, elle s'en est allée pour faire place au véritable amour, pas pour toi maman, cela me sera toujours probablement difficile j'éprouve à ton égard plutôt une sorte de compassion, non, je te parle de l'amour tout court, l'amour de la vie, l'amour de l'amour, l'amour de l'art, l'amour de l'autre, de mon corps, de mon sexe, de la femme que je suis devenue, l'amour de l'homme, du masculin, de l'alter ego et l'amour de mes enfants, l'amour de mes enfants de la maternité de la famille. Car vois-tu, ce qu'il y a de plus douloureux pour moi et qui le reste encore, ce n'est pas tant que tu n'aies jamais pu m'aimer que celui que tu ne m'aies pas permis de le faire.

J'ai bien essayé d'y tendre, oh oui, de toute la force dont j'étais capable, je me suis écartelée jusqu'au presque point de rupture pour éprouver exprimer partager cet amour auquel je n'avais pas accès, et ça n'est qu'en le découvrant, qu'en débloquant la source en déverrouillant le passage que j'ai mesuré à quel point j'étais loin de la réalité.

Vivre l'amour est bien plus intense bien plus stupéfiant de beauté et de simplicité, bien plus nourissant que ce que je n'imaginais.

Tard, mais pas trop tard je l'espère, quoique certains jours j'en doute et que cela me désespère, tard mais pas trop tard j'ai pu l'offrir en cascade à mes fils déjà grands et qui me l'ont rendu au centuple eux-mêmes soulagés de cette libération tant attendue.

Si tu savais, maman, à quel point tout cela endommage, à quel point tout cela t'a toi-même endommagée et à quel point on renoue avec soi-même en explorant ce chemin de la vérité et de l'épreuve, ce chemin que tu as toujours redouté et comme je peux le comprendre, tu t'autoriserais à ton tour cette haine en amont, qui, une fois sortie de soi ouvre la porte à la vie même dans toute sa quintessence.

Take care, maman.

Ta fille

 

14/07/2010

murmures derrière les murs...

 

- Toile de Bernard Pouchin - technique mixte -

 

L’emmurée

Derrière ce mur tout blanc,
Je devine la nuit de tes lèvres,
Le voyage de ton désir ligoté
Dans ta langue enflammée
Qui éclate dans le fracas
De ton appel que tu ravales,
Au creux des cris de tes supplices !
Murs ! Murs ! Murs ! Murs !
Naissance de soleils arrêtée !
Derrière ce mur tout blanc,
Dans ta nuit ambulante,
Tu deviens, impuissante,
Paquets de marbres,
Silences, peurs et soumissions !
Derrière ce mur, bien loin des arbres,
D’autres murs, sous terre,
T’enserrent, t’enterrent
Dans les  spirales, tout en vaines prières,
De tes silences de momie !
Bouquets de braises endormies
Que seul le souffle de l’amour, ma belle,
Pourra rallumer en une infinité d’ailes !

- Mokhtar El Amraoui -

 

 

au-delà...

 

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podcast

 

" Si le soir j'admire le ciel et la multitude de corps lumineux qui oscillent éternellement dans ses limites et que nous appelons soleils et terres, mon esprit s'élève au-delà de ces constellations éloignées de tant de millions de miles, vers la source originale dont jaillit toute existence et dont jailliront toujours de nouvelles créations."

- Ludwig Van Beethoven -

 

 

13/07/2010

"maman!"

- Dis-moi Charles, si tu m'appelais Hélène au lieu de "maman" dorénavant, ce serait plus cool, non... Et puis ça pourrait nous permettre d'être plus proche, genre ami-ami...

- Ben! Maman, t'as fumé la moquette?

- Non, écoute j'me suis laissée dire que c'était peut-être un peu trop directif, voire dépassé ce besoin que j'ai que tu m'appelles maman, que c'était à toi de choisir, que tu ne m'appartiens pas, que ça pourrait te permettre d'être plus libre dans la relation et que peut-être on pourrait vraiment devenir amis...

- Maman, si tu n'as pas fumé là, c'est que tu as certainement bu un peu trop de jaja, imagine, genre, je te dis cette même phrase avec ton prénom, écoute bien, Hélène t'as fumé ou t'a bu un coup de trop là?

- Non, oui, enfin c'est pas ce que je veux dire, c'est par exemple si toi tu avais un truc important à me dire, tu sais, par exemple, au hasard: "maman ou Hélène, j'ai foutu l'feu à autrui tout en m'injectant des drogues par intraveineuse par simple plaisir!"...

- Oups! Je me demande bien là, franchement maman qui c'est qui s'est injecté quoi, mais je vais te dire ce que j'en pense sérieusement de ce qu'implicitement tu me demandes là, comme tu dis parfois " je te connais comme si je t'avais fait ", et j'entends que c'est ce que tu veux savoir est ce que je pense au fond de t'appeler "maman", de ce que ça représente pour moi, de l'importance du mot, de l'importance de ce qu'il recouvre de ce qu'il dit, de l'impact dans ma chair et dans mon coeur d'enfant à l'intérieur de mon corps d'homme... Alors écoute moi bien Hélène maman que j'aime: s'il devait m'arriver d'avoir à te dire ce que tu me proposes je ne suis pas sûr que j'aurais quand bien même l'envie de t'appeler autrement que maman, sans doute j'emploierais un ton moins tendre que celui que j'ai là dans cette conversation avec toi, j'y mettrais de l'ironie ou de la haine mais j'aurais bien le coeur quand même à le faire savoir à ma mère.Tu es unique pour moi, dans le bonheur comme dans le malheur, que tu sois bonne ou mauvaise, que tu ai fait ce qu'il fallait ou que tu sois passée à côté, je n'aurais jamais qu'une maman, tu ne peux pas être mon amie, tu n'as pas à l'être tu es ma maman et c'est bien autre chose, bien plus compliqué, bien plus ancré en moi, que je le veuille ou non, que tu le veuilles ou non. Je ne t'apprends rien là, je sais que tu sais pour l'avoir éprouvé toi-même qu'on ne remplace pas une mère, pas plus qu'un père d'ailleurs, et que même si les enfants n'appartiennent pas aux parents et comme tu me l'a dit toute ma vie n'appartiennent qu'à eux-mêmes, le lien qui nous unit ma petite maman chérie est unique, je vois pas d'autre mot, comme je n'en vois pas d'autre pour t'appeler autrement que maman, ni un autre pour appeler papa autrement que papa.

- Oh! Mon coeur...

- Je crois que c'est important d'ailleurs que ce soit ainsi, regarde mon copain Jean, il va pas bien, ses parents, sa mère surtout a toujours plutôt voulu être sa copine que sa maman, sous prétexte qu'à l'adolescence on en a plus rien à foutre de tout ça et que c'est beaucoup plus facile de se faire appeler Colette, ben regarde lui, ça lui porte pas vraiment chance de ne plus avoir ce cadre sécurisant et cet sorte d'amour inconditionnel qui peut se permettre d'être, à l'intérieur du cadre, ça me fait toujours un malaise quand je le vois parler à sa mère comme si c'était une bonne copine, il manque une dimension je trouve dans la relation, peut-être du respect, non, je crois pas que ça soit ça, plutôt oui cette dimension d'unicité, ce fait que quoi qu'il arrive quoiqu'il se passe quoi que la vie nous réserve maman est maman, papa est papa.

- Je pense tout comme toi, et je vais de ce pas répondre au Terrible chez Mistral à ce propos...

- Hé,hé, je me doutais bien que c'était encore un de tes brainstormings bloguesques, c'était quoi l'histoire?

- "Fabrice"! Tiens lis donc là...