11/05/2010
Butch, artiste-peintre de coeur
Communiqué de presse
Via Mistral
SIMPLEMENT DANS MA COUR
Trois-Rivières, 11 mai 2010... L'artiste-peintre Gaétan Bouchard tiendra son premier vernissage samedi et dimanche les 15 et 16 mai 2010 de midi à 17h00.
Son exposition s'intitule Simplement dans ma cour.
L'événement aura lieu simplement dans sa cour, au 1756 de la rue St-Olivier à Trois-Rivières.
L'artiste tire son inspiration des scènes de la vie urbaine. Il nous présente une galerie de personnages connus et méconnus du grand Trois-Rivières.
23:43 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : art, peinture, québec, trois-rivières, mistral, blog, tribu, amitié, rencontre, humain
09/05/2010
miss you
"L'absence diminue les médiocres passions, et augmente les grandes, comme le vent éteint les bougies, et allume le feu."
- François de La Rochefoucauld -
10:11 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : état d'âme, pensée du moment, blog, rencontre, amitié, littérature, poésie, québec, amour
06/05/2010
a wonderful world
Bon, faut croire que ces derniers temps le vent à un tantinet tourné mon Mac est remis en état et je n'ai perdu ni photo ni musique ni texte que je me suis empressée de sauvegarder, l'inspecteur du fisc a l'air du moins dans l'immédiat de me lâcher la bride ils ont trop de morts en ce moment pour faire une nouvelle victime trop rapidement ce qui a été obtenu après moults palabres, l'architecte avec qui je me bagarre plus que de raison commence à fatiguer et malgré un froid de canard pour le mois où faire ce qu'il te plaît est de rigueur j'ai plutôt le moral au beau fixe...
Et puis il se passe des choses, des rencontres étonnantes et riches comme celle-ci:
Claudio est passé chez moi dans ma bonne vieille ville de Lille après un long périple à travers l'Europe du Nord au départ de Nice. Avec près de sept mille kilomètres dans les reins ils ont déboulés lui et sa douce souriants et émus ici entre mes murs, une belle rencontre indeed! Surprenant cette intimité de facto avec des gens qu'on ne croise qu'au travers la toile et avec lesquels on a comme l'impression de se connaître depuis des lustres alors qu'on se voit pour la première fois. J'aime ça ces rencontres fortuites et denses et puis le coquin n'est pas arrivé les mains vides mais avec une toile sous le bras, une toile qui évoque Helenablue pour lui, une goutte bleue sur fond noir profonde secrète et le fameux triangle nervuré rougeoyant celui de la féminité ou de l'échange en tout cas tout à fait symbolique et étonnant quand j'y songe...
Voilà, absorbée par toutes ces émotions positives et ces petits cadeaux de la vie, je me sens l'âme légère malgré certains manques et à cet instant précis je me dis tout au fond de moi, what a wonderful word... quand même!
- Stacey Kent -
15:55 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : blog, rencontre, ordi, échange, technique, internet, humain
défifoto
Une photo qui regroupe en elle tout du défifoto, le mouvement le regard la vitesse la lumière la couleur la passion plus qu'avouée du repreneur, le voyage l'échange. Alors pour tous les amateurs de cet ensemble de données il existe un nouvel endroit une sorte d'association de bienfaiteurs de l'image, une aventure commencée depuis des mois et crée par elle reprise par lui, là!
A nos objectifs! A nos regards respectifs!
29/04/2010
échange
C'est un petit dîner entre amis chaleureux et plaisant, toujours bon de retrouver des gens qu'on aime autour d'un feu de cheminée d'un bon verre de bordeaux et d'une cuisine parfaite. On discute comme à l'accoutumée de choses et d'autres, d'autant que ça fait quelques mois qu'on ne s'est pas vu les uns et les autres, on parle, on parle, l'un de sa nouvelle passion pour le golf, l'autre des travaux qu'il entreprend dans sa maison et dont il ne voit pas le bout, l'une de l'inhumanité caractéristique sur son lieu de travail l'entreprise pour laquelle elle se démène venant d'être engloutie par un plus grand groupe bourré d'actionnaires réclamant plus de rentabilité et n'ayant pas la philosophie d'une structure à échelle familiale, l'autre de sa difficulté avec son adolescente qui lui donne du fil à retordre supportant mal le divorce de ses parents qui ne se passe pas dans la plus grande intelligence mais plutôt dans le renvoi permanent de la patate chaude comme malheureusement souvent dans ce genre de désaccord brûlant. Les petits bouts de nos hôtes passent en fléche au milieu de ses conversations d'adultes piquant deci delà des bribes, relevant un mot au passage, c'est assez savoureux et l'atmosphére est ainsi bon enfant et fluide. Aprés un tour de table si je puis dire des uns et des autres, voilà qu'arrive mon tour, " Et toi, qu'est-ce que tu racontes?"... Je me lance sachant qu'ils l'ignorent tous et leur dévoile l'existence de mon blog, je leur parle de ce que j'y fais ce que je tente de faire plutôt, cet endroit créé dans un moment difficile de mon existence et qui prend beaucoup d'importance, ce lieu de rencontre que j'aimerais vivant et riche comme le dernier salon où l'on cause comme cela pouvait se fabriquer au siècle dernier, cette réunion d'êtres pensants et sensibles devisant et échangeant propos et affects, je leur transmet ce qu'il m'apporte comme satisfactions quotidiennes et l'importance des amitiés tissées, et je me rend compte à quel point c'est difficile pour eux de me comprendre, à tel point qu'aprés pourtant une tirade presque digne d'un Depardiou en forme je les vois sceptiques me reposant la question: "Mais pourquoi un blog?"
14:15 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : blog, réflexion, échange, communication, expression, art, humain
24/04/2010
Québec Story
Personne ici n'ignore mon attachement pour le Québec et pour certains québécois et certaines québécoises, personne n'ignore non plus mon grand désir de découvrir ces contrées lointaines que je n'ai jamais explorées et ma volonté farouche de vivre Montréal de nuit comme de jour! Je me dis toujours qu'il n'y a pas de hasard dans la vie et que les choses se font parce qu'elles doivent se faire et de plus en plus de coïncidences et de rencontres me poussent littéralement de l'autre côté de l'océan. Dans le train il y a peu, l'autre jour aussi à la table d'un petit bistrot parisien, un couple de montréalais enseignants au Cegep avec qui j'ai taillé une petite bavette trop intriguée et curieuse comme à mon habitude dès que j'entends un calisse ou un tabarnak ou plein de tsé se glisser dans la conversation... La rencontre d'aujourd'hui est tout aussi étonnante, faut que j'vous raconte...
Des gens que je connais depuis plus de 20 ans et que j'apprécie beaucoup, j'ai été très amie avec leur fils maintenant metteur en scéne avec qui je suis restée en relation plus edulcorée malheureusement et que j'aimerai beaucoup revoir. Passant à Lille, ils sont venus me saluer et dans le courant de la conversation entre les dernières pièces de théâtre qu'ils ont vus et notamment la dernière de leur fils chéri d'une table répérée au Conrad shop et du devenir de leurs trois filles, je leur parle d'helenablue de ce blog de mon goût pour l'écriture de projets en cours particulièrement la déco de cet hôtel qui me passionne du concours des correspondances d'Eastman qui me mobilise et de mon envie viscérale d'aller découvrir Montréal, ils sursautent alors de joie tout excités et moi tout autant et m'apprenent que leur fille y vit depuis plusieurs années, qu'elle a des filles de l'âge de mes fils, qu'elle adore vivre au Québec et apprécie plus que tout la mentalité et la manière de vivre québécoise, qu'elle ne quitterait pas cette contrée pour tout l'or du monde qu'elle se ferait plus qu'une joie de me voir débouler avec mes cliques et mes claques et qu'elle vient faire un saut de qelques jours en France dans une dizaine de jours et que cela pourrait être l'occasion de faire un pot, un pot de l'amitié qui me permettrait du même coup de revoir cet ami un peu perdu de vue et un petit bout de ce Montréal désiré! J'en suis toute en foufelle et mon énergie est remontée d'un coup rien qu'à l'idée, je me sens pousser des ailes!
Et là je me dis que vraiment la vie est riche de surprises, d'interconnections, d'appels au large, de découvertes et qu'on ne mesure pas la puissance du désir de l'amour et de la pensée aussi...
Aaagh!
13:23 Publié dans art de vivre | Lien permanent | Commentaires (38) | Tags : québec, rencontre, blog, vie, voyage, amitié, humain
22/04/2010
en écho
à Laure K., un souffle raffiné délicat sensible à l'image de notre rencontre toute en douceur, en confiance et en confidences... A suivre...
15:11 Publié dans rencontre | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : rencontre, amitié, blog, jazz, voix, aquarelle, créativité, musique, images, art, humain
16/04/2010
smile
Merci pour vos mots vos pensées votre tendresse votre attention votre amitié, ça me fait chaud au ♥. Love. Blue
17:30 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : poésie, cadeau, amitié, rencontre, blog, humain
29/03/2010
défifoto: auto-portrait
Un auto-portrait sous forme de puzzle d'images, de petits morceaux de soi qui nous évoquent nous suggèrent nous symbolisent ou dans un ombre et lumière un regard qui nous dit, un exercice ardu... J'avais déjà traité de ce sujet là par l'intermédiaire de la photo d'ailleurs mais surtout par le propos de Richard Avedon, la puissance évocatrice de la photo de rendre la réalité ou l'illusion de la réalité, avec ce paradoxe constant de savoir où elle se trouve puisqu'elle n'existe pas en soi et qu'on peut juste chacun tenter de l'exprimer et d'en refléter un soupçon, histoire d'avancer de partager de témoigner et de confronter. Et puis finalement après quelques détours et réflexions d'usage, mise en branle de matière grise écoute de ressenti, je suis tombée hier soir tard dans ma nuit d'insomnie sur l'image reflétant ce que je voulais dire, une fois de plus je déroge à l'usage qui veut qu'on poste une des siennes, je lui pique et me l'approprie un instant en espérant qu'il ne m'en voudra pas, merci le Barbare Erudit, je l'ai rencontrée là celle qui me dit le mieux, il y parle de l'amour de ses plumes, et c'est ce à quoi je voulais en venir, ici c'est un auto-portrait, ce blog d'helenablue, c'est ces petits bouts de levers de voile, c'est ma chair, c'est mon air, c'est mes doutes et mes envies, mes facettes, mes défauts, mes espoirs, mes lectures, mes rencontres, mon amour de l'art, mon goût pour l'écriture. Alors voilà, mon auto-portrait est là, tous les jours, dans tous les mots qui s'écoulent et me déroulent, de la pointe de ma plume bleue...
13:24 Publié dans défifoto | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : photo, introspection, échange, intime, humain, regard, blog, art
25/03/2010
auto bien-cuit
Exercice périlleux que celui de se cuisiner soi-même! Suite à une note de Mendelien, Piedssurterre s'interroge sur la signification du bien-cuit et pousse ses recherches pour bien en comprendre les tenants et les aboutissants (une démarche loin d'être celle d'une cruche au demeurant et en aparté, Pieds). De cet échange naît l'idée d'un auto bien cuit-cuit, brillamment interprété par l'initiatrice elle-même. A mon tour d'élaborer pour Blue ce met d'autodérision qui se déguste lors de soirées entre amis, anniversaires de préférences qui m'a d'ailleurs toujours mise mal à l'aise. Ce genre de déballage mi-figue, mi-raisin fait grincer des dents celui à qui il est destiné et me parait nettement plus digérable servi par soi-même...
" Cette Blue là a plus d'un tour dans son sac, "tête de pioche et coeur de chocolat" pour reprendre un propos amical. Car derrière ses douceurs et ses évanescences, elle est volontaire et opiniâtre, lache difficilement le morceau, va au bout de son projet jusqu'à se brûler les ailes, une kamikaze sans en avoir toujours l'air, un peu gant de velours sur main de fer. Plutôt foutraille aussi, pas toujours facile à suivre personnelle autodidacte courant plusieurs lièvres à la fois, parfois de mauvaise foi, elle a l'idéalisme chevillé au corps à tel point que tous les déboires déceptions et échecs successifs ne le lui ont pas ôté. Déroutante par son manque fréquent de réalisme à vouloir prendre à tout prix ses rêves pour des réalités elle n'est pas pragmatique et une certaine forme de logique lui est étrangère quoique ne manquant pas par ailleurs d'un certain bon sens, ouf!. Excessive, elle est gourmande, jamais ou presque contentée voulant tout savoir curieuse et insatiable. Fière c'est une guerrière pas toujours facile à suivre, elle entraîne persuade enjôle séduit et à besoin de manière quasi permanente d'être aimée reconnue valorisée, voyez le topo! Quand elle danse, c'est à fond, quand elle rit c'est bruyant, quand elle désespère elle s'effondre, quand elle boit c'est comme un trou, quand elle aime c'est à plus soif, présente parfois trop. Bref en quelques mots, une blonde vénitien au bon coup de rein, ample du bassin et aux joyeux desseins, un drôle de destin habité de rêves...enfantins..."
:-)
01:14 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : humour, bien-cuit, blog, jeux d'esprit, regard, miroir, humain
22/03/2010
l'ombre d'un doute
Cela va faire maintenant une année plus les trois quarts d'une autre que je sévis ici sur la toile sous ce pseudo d'helenablue délicieusement rebaptisé Blue. Pour les vieux routiers de la blogosphère, les doutes chez certains sont récurents et on voit régulièrement deci delà se défaire certains blogs, ils le sont chez moi, d'autant que je ne suis pas dans mon quotidien franchement encouragée et gratifiée d'une telle entreprise qui a démarrée d'une façon si inattendue, étant jusqu'alors complétement étrangère à ce monde dit virtuel. Pourtant sans conteste cela m'a beaucoup enrichie, m'a énormément ouverte à d'autres cultures, d'autres sensibilités, d'autres manières de voir et a provoqué beaucoup de partages féconds parfois incongrus et impensables autrement et permis des rencontres de chair vivantes passionnantes voire passionnées. Alors qu'est ce qui me rend si perplexe quant à la finalité, n'est ce pas un dessein en soi que de créer, recréer un monde qui nous ressemble, de l'exprimer et le partager? N'est-on pas là pour transmettre d'une part et intéragir nos consciences et nos soifs de découvertes par ailleurs?
18:29 Publié dans réflexion | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : réflexion, échange, blog, créativité, expérience, rencontre, humain
21/03/2010
la bombe
Découvert chez Bird, je me suis amusée à participer à cet exercice à mille mains, étonnant de s'abandonner à son imaginaire sur une photo... J'ai laissé agir et au fil des jours je me suis rendue compte étrangement que l'histoire qui me venait n'était jamais la même, finalement j'ai opté pour celle-ci et je vous invite à découvrir tous les autres scénarios, tous les autres possibles ici.
"Une bombe, une vraie bombe à retardement, là, dans la valise pourtant bien légère presqu'autant que moi. Bien sûr "ils" ne savent pas encore, je vais tous les faire trembler des pieds à la tête jusqu'aux os, profond, vont voir de quel bois se chauffe la tête d'une blonde. Tu penses, des années de recherches méticuleuses systématiques, d'archivage, d'écritures de temoignages d'enquêtes à la Sherlock de fouilles secrètes, j'ai tout là, toute la matière première, je n'ai plus qu'à, fabriquer distiller digérer mettre en forme et écrire d'un jet ce fameux volume de toute une vie de tortures et d'angoisses, je suis prête cette fois et rien ne pourra me faire changer d'avis, avanti!"
14:58 Publié dans histoires et faits divers | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : blog, exercice, écriture, histoires, photo, vie
17/03/2010
dentelle de fer
19:51 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art, blog, rencontre, humain, cal lane, contraste
15/03/2010
défifoto: gourmandise
"La gourmandise est un péché et la curiosité un vilain défaut!", cette phrase paternelle maintes fois répétée sonne encore à mes oreilles, moi qui suis si gourmande de curiosités et si curieuse de gourmandises, de toutes sortes je dois dire, quelle gourgandine je fais quand même si mon père me voyait! Quoique plutôt appropriée et associée à des choses qui se mangent pour de vrai, j'aime l'idée aussi de ce qui se dévore par métaphore, alors la gourmandise va d'emblée de pair avec les livres d'abord, tous les livres les grands les petits les fins les gros les poches les reliés les écornés les érotiques les soulignés les paraphés ceux à venir les illustrés les sans image de poésie ou d'histoires drôles de peinture de grammaire de vocabulaire de prose, j'en suis grande gourmande, grande gourmande de vie aussi et des nombreuses émotions qu'elle nous offre et n'ai jamais réussi à m'en culpabiliser, Dieu me pardonne!
10:30 Publié dans défifoto | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : défifoto, photo, état d'âme, écriture, livres, blog, rencontre, humains
14/03/2010
supplément tribal
"Je ne fais aucune différence entre l'amour et l'amitié. C'est la même chose. Les nuances sont d'ordre sexuel, superficiel. Desjardins chante:" Quand j'aime une fois, j'aime pour toujours." C'est l'évidence en moins de dix mots. On peut ne plus pouvoir sentir quelqu'un qu'on a aimé un jour, voire ne plus jamais le revoir, mais que l'affection cesse est impensable: ce serait se trahir soi-même. Non?"
- Christian Mistral -
J'ai entre les mains depuis quelques jours déjà ce numéro très spécial des Lettres Québécoises, spécialement adressé à mon intention par Sandra Gordon qui a pris l'heureuse initiative de me l'envoyer, relayé par Christian lui-même avec pigeon voyageur plus lent et dont j'attends impatiemment la venue espérant recevoir la même revue nourrie d'une dédicace. Mon amitié pour cet homme magnétique et cet écrivain énergétique n'est un secret pour personne sur la blogosphère, moins encore pour les lecteurs assidus qui passent ici au quotidien et je dois dire que c'est avec une grande émotion que j'ai feuilleté d'abord, caressé du regard, lu et relu ces pages spéciales Mistral.
D'abord un portrait juste, lucide et respectueux dépeint par Louis Hamelin, j'aime ce qu'il en dit je l'y retrouve, puis une interview vivante et passionnante par André Vanasse son éditeur pour finir par un article de Sébastien Lavoie sur cet écrivain de l'amitié qu'est sans conteste Christian Mistral. Il écrit de l'amitié, par l'amitié, comme personne et je partage la vision et le ressenti de ce sentiment qui l'anime. J'en voulais plus encore, c'était trop court, alors dans mon euphorie coutumière je me suis dit:" Et qu'en pense la Tribu ?", cette fameuse famille mise en place et créé par le maestro lui-même comme un roman live au travers de son Vacuum II. D'où cette folle entreprise de réunir des textes, témoignages, photos des uns et des autres, du moins d'une partie d'entre eux, certains plus proches que d'autres pour moi, certains qui sont devenus au fil des notes sur ce blog et sur les leurs au fil des commentaires et discussions parfois endiablées des amis, pour mettre en forme ce supplément très spécial aux Lettres Québécoises spécial Christian Mistral, le supplément Tribal.
Auparavant je voudrais rapporter ces confidences d'André Vanasse que je partage et je crois bien tous ceux qui participent à cette note atypique: "Mistral n'a jamais cessé de croire en la littérature même s'il a douté parfois. L'écriture a été pour lui une bouée de sauvetage, comme cela a été le cas pour Bruno Roy, mort le 6 janvier dernier... Ceux qui connaissent Christian savent à quel point il peut être attachant. Il aime de façon totale. Et c'est ce qui fait son si grand charme. Pour moi, il reste un auteur à part. Sans doute précisément à cause de la charge d'émotions qui nous unit... Salut, Christian, et reste toujours toi-même."
A Christian Mistral.
Pour ouvrir le bal, ce savoureux petit texte de GeeBee:
Quand Helenablue m'a demandé de participer à la petite fête, j'ai couru à la bibliothèque municipale, confiant d'y trouver les écrits de Christian Mistral.
"A remettre pour le 21 Monsieur Blais", et j'ai vu ma balloune se dégonfler avant même de franchie la porte. Comme si je pouvais assimiler un tel auteur en lisant ses livres en diagonale.
Dans la foulée de Carton-pâte, un des rares livres de Mistral que je n'ai pas lu car introuvable puisqu'épuisé, la touche verte et féminine de notre batracienne préférée:
"Le cunni-linguiste. Voilà le personnage qu'évoque pour moi Christian Mistral. La raison est l'image que j'avais en tête quand j'ai lu Carton-Pâte. À cause? Un passage où Christian écrit avoir cunnilingué X tout l'après-midi et que cette dernière était tellement gelée qu'elle ne ressentait rien, sauf dans la tête... d'où le terme cunni-linguiste que je vais faire breveter... merci pour tout Christian!"
- Raymonde - alias Rain -
L'hommage de Ranger se passe de commentaire, il est à l'image de son écriture, riche et puissant, ciselé:
C'est étrange, quand je me suis demandé quoi et comment écrire en hommage félicifère et vérozsizsi-gabor! à cet homme, ce Christian Mistral, et m'aussitôt senti suis allégé, ragaillardi car voilà qui enjoue, un excentrisme qui ne quérit rien que le cœur qu'on y a, les fleurs m'ont manqué, les figures de rhétorique m'ont fait va donc chier, ou serait-ce moi? et j'ai eu honte, et j'ai eu peur, tu vas parler pour vrai, ça fait longtemps, ça compte, c'est grave, en public, pas dans l'intimidité, et que, pour réfonce, j'ai eu recours à l'idée de la citation, c'est à Rabelais, Françoué qu'allai-gé-je.
Non, ce n'est pas étrange.
«Donnant Pantagruel ordre au gouvernement de toute Dipsodie, assigna la châtellenie de Salmigondin à Panurge», va le début du Tiers Livre, adressé aux gens de bien, «aux buveurs de la prime cuvée».
«[...] Et se gouverna si bien et prudentement monsieur le nouveau châtelain, qu'en moins de quatorze jours il dilapida le revenu certain et incertain de sa châtellenie pour trois ans. Non proprement dilapida, comme vous pourriez dire, en fondations de monastères, érections de temples, bâtiments de collèges et hôpitaux, ou jetant son lard aux chiens; mais dépendit en mille petits banquets et festins joyeux, ouverts à tous venants, mêmement à tous bons compagnons, jeunes fillettes et mignonnes galoises(1), abattant bois, brûlant les grosses souches pour la vente des cendres, prenant argent d'avance, achetant cher, vendant à bon marché et mangeant son blé en herbe.»
Laissons le docteur continuer :
«Pantagruel, averti de l'affaire, n'en fut en soi aucunement indigné, fâché, ni marri. Je vous ai jà dit, et encore redis, que c'était le meilleur petit et grand bonhomet qui oncques ceignît épée. Toutes choses prenait en bonne partie, tout acte interprétait à bien, jamais ne se tourmentait, jamais ne se scandalisait. Aussi eût-il été bien forissu(2) du déifique manoir de raison, si autrement se fut contristé ou altéré, car tous les biens que le ciel couvre et que la terre contient en toutes ses dimensions, hauteur, profondité, longitude et latitude, ne sont dignes d'émouvoir nos affections et troubler nos sens et esprits. Seulement tira Panurge à part et doucettement lui remontra que, si ainsi voulait vivre et n'être aucunement ménager, impossible serait, ou pour le moins bien difficile, le faire jamais riche.
''Riche? Répondit Panurge, aviez-vous là fermé votre pensée? Aviez-vous en soin pris me faire riche en ce monde? Pensez vivre joyeux, de par li bon Dieu et li bons homs. Autre soin, autre souci ne soit reçu on(3) sacrosaint domicile de votre céleste cerveau. La sérénité d'icelui jamais ne soit troublée par nues quelconques de pensement passementé de meshain(4) et fâcherie. Vous vivant, joyeux, gaillard, de hait(5), je ne serai riche que trop. Tout le monde crie : 'Ménage, ménage!' mais tel parle de ménage qui ne sait mie que c'est.''»
[1. Luronnes. - 2. Banni. - 3. Au. - 4. Chagrin. - 5. de bonne humeur.]
Pour moi, Christian, ta voix me parle comme là Rabelais via Panurge à son lecteur, aux hommes, à tous.
«Mais, demanda Pantagruel, quand serez-vous hors de dettes?
- Es calendes grecques, répondit Panurge, lorsque tout le monde sera content, et que vous serez héritier de vous-même.»
Sans autre commentaire.
Oui, un : Christian, t'es un inqualifiable de bon frère. C'est un honneur pour moi, tout petit sois-je, de te connaître, ça l'est depuis que je t'ai lu les premières fois, tu tends les bras à travers les calvaires pour appeler le meilleur, je te souhaite la santé, la longévité, la quiétude forte et palpitante.
SR
- Stéphane Ranger - alias aka Danger Ranger -
Une autre manière de dire en évoquant autrement que par les mots, il n'y avait qu'un Gomeux pour arriver à le faire en une image qui parle...
"Cette photo est en somme une antithèse de l'image que je me fais de Mistral.
Une planche à voile (objet véloce, tout comme la plume de Mistral) plantée dans la terre, réduite à la fonction de décoration."
- Guillaume Pâquet - alias Gomeux -
J'aurais aimé aussi avoir le ressenti d'Emcée et les mots de Kevin, deux personnes très importantes et qui comptent tant pour Christian et que tous les tribaux connaissent et rencontrent au gré des notes mistraliennes, mais ne l'ai pas fait pas demandé pas osé! Par contre dans un tout ordre registre j'ai receuilli il y a peu l'avis d'un néophyte, qui n'a pas particulièrement d'accointance avec la littérature quoique cela est en train de changer je pense, en la personne de mon fils aîné à qui j'ai prêté Vautour il y a quelques semaines maintenant, il m'en parlait lors d'un déjeuner en tête à tête tantôt: "J'avais peur tu sais au début, comme en général ce que tu lis c'est pas toujours facile, je craignais que ça me prenne la tête, de ne pas comprendre de ne pas aimer. J'suis pas très littéraire et les classiques me barbent vite, mais là, maman, c'est dingue. Ton Mistral quand il écrit j'ai l'impression qu'il s'adresse à moi qu'il me parle en profondeur, ça me touche ça me remue je pleure avec lui je ris aussi je rage je transpire et j'ai envie d'une page à l'autre d'en savoir plus, d'en connaître davantage. Il me reconcilie avec les livres lui, tu sais! J'aime vraiment bien. D'ailleurs il me semble que ton préféré ça en est un autre, non? Valium, je crois... Pourquoi ça Valium d'ailleurs? Dés que j'ai fini ce Vautour, ma chérie veut le lire à son tour, tu me prêteras l'autre alors, OK! Pis quand est ce que tu vas à Montréal, dis?" J'étais fière comme Artaban et si émue aussi que je ne résiste pas à partager avec vous ce grand moment filial!
Je n'ai pas été déçu par son humour et sa gouaille, il y met les formes l'artiste, faut savoir que cet homme là c'est une tête et loin d'être blonde, sacré Oldcola!
La "Tribu" construite et orchestrée par Mistral est une bande d'êtres qui partagent en plus de l'amour des mots et l'amitié à l'initiateur, l'amour de la vie et de l'humain, une bande d'amis somme toute régit par cette même quête de sens et cette même exigence relationnelle que ce soit avec soi ou avec les autres. Rien d'autocratique pas de pensée unique et pas la même vision du monde mais la même soif d'échanges et de partages, de remue-méninges et d'émotions vraies. Une bande de gourmands et de gourgandines à laquelle je ne suis pas peu fière d'appartenir moi qui suis plutôt d'un naturel indépendant et autodidacte, j'y ai trouvé chaleur et réconfort, franc parler et ouverture, tolérance humour respect même si parfois les discussions pouvaient tourner vinaigre, probable que la nature québécoise de cette tribu là mistralienne de surcroit y est pour beaucoup dans le fond et la forme.
Les deux qui vont suivre me sont plus particulièrement chers, et sont devenus au fil du temps et des échanges de véritables amis avec qui j'ai grand plaisir à être et à converser. Deux individus bourrés de talent et d'intelligence, de sensibilité aussi. Deux personnes que j'aime beaucoup et qu'il me tarde de rencontrer aussi à l'instar d'une autre amie rencontrée chez Christian, la fée cannelle de l'endroit, Venise.
Je l'imagine grand échalas aristocratique fin et tendre pourtant dit le Terrible, il m'apparaît profond, réfléchi et congruent, aimant le bon vin, la bonne chère et les bons livres tout comme nous tous ici sans doute, quand le Vacuum s'est trouvé infligé de l'étiquette Danger par la censure" bloggerienne" il a été un des premiers à monter au créneau pour défendre la liberté d'expression de l'écrivain et ami Mistral bien sûr mais aussi de la liberté d'expression en général et a, tout comme Raynette d'ailleurs, autocensuré son blog en signe de protestation, j'ai trouvé ça fort et noble et je le trouve encore...
" J'aime les gens de lettres, ce sont mes gens et je suis des leurs."
- Christian Mistral -
- Yvan LaFontaine - alias Terrrible -
Le texte de Sandy est telle qu'elle, généreux entier drôle affectif et bigrement bien écrit, un crisse de beau texte qu'elle nous livre là, la grande!
Donner quelque chose à son siècle.
Christian Mistral vu par Sandra Gordon
N.D.L.R. : Cet entretien ne devait paraître nulle part. Il n'a d'ailleurs jamais existé. Pour une raison que vous venez d'apprendre en parcourant ce billet, cet entretien se retrouve publié ici ce matin. Nous remercions HelenaBlue, rédactrice en chef du blog Open your mind, d'avoir chaleureusement orchestré ce programme dominical fort singulier qui souligne un homme et sa virtuosité, ainsi que sa couverture violet pourpre amplement méritée.
G.S. - Christian Mistral. Christian Miiiiistraaaal. Ça sonne, vous trouvez pas?
S.G. - Pour sonner, ça sonne.
G.S. - Ça souffle fooort diraient certains...
S.G. - Ouais. Ça décoiffe.
G.S. - Mistral, vent. Vent, mistral...
S.G. - Je pense qu'on a compris l'analogie. Je l'ai déjà utilisée une fois en me croyant bien originale...
G.S. - (Toussotements) Bon. Alors. Le dernier numéro de la revue Lettres Québécoises est consacré à Christian Mistral. L'avez-vous lu?
S.G. - D'après toi?
G.S. - Que pensez-vous de la page couverture?
S.G. - Ce que je pense de la page couverture? Magnifique. Ce regard émouvant. Et ce violet, c'est vraiment plus que parfait. Je suis sacrément contente pour lui...
G.S. - Et le contenu?
S.G. - Très intéressant. Mais trop court. J'en aurais pris plus.
G.S. - Ça on le sait, vous n'êtes jamais contente. Qu'est-ce qui vous plaît dans les romans de Christian Mistral?
S.G. - (Rires) Ça m'arrive d'être contente, c'est juste que je ne m'en aperçois pas souvent. C'est son style. Fort, imagé, singulier. Sa plume acérée. La musicalité des mots choisis avec grand soin. Sa maîtrise du verbe, de l'ironie, et de la beauté. Sa capacité de faire sourire le lecteur, de le faire rire aussi, et ça c'est rare, et de l'émouvoir trois lignes plus loin. Son écriture peut être brutale et sensuelle à la fois. Mistral possède l'art d'inclure le lecteur, comme s'il y était, comme s'il faisait partie de cette communauté de paumés sans le sou mais néanmoins riches. J'aime sa poésie, son originalité. (Silence) Vamp finit par « Merde. », ça m'avait marqué. Ouais. Bon. C'est pas le « Merde. » comme tel, on s'entend, mais c'est le fait qu'il soit placé là, minutieusement, juste après une riche et longue envolée lyrique. J'avais trouvé ça percutant. À l'image de ce qu'il écrit.
G.S. - Nommez-moi une scène qui vous a particulièrement émue?
S.G. - À brûle-pourpoint? (Silence de réflexion) C'est l'fun dire ça, brûle-pourpoint. C'est un beau mot. Brûle-pourpoint, brûle-pourpoint. La scène du bain dans Valium.
G.S. - Pourquoi?
S.G. - Parce que.
G.S. -Que retenez-vous de ce que vous avez lu de lui?
S.G. - Quand on le lit, on a - comment dire - on a envie de vivre. Je sais pas... On a le goût d'improviser une sonate à la lune, le goût de s'envoyer en l'air, de s'envoyer une poutine ou bien de concocter un pâté chinois fromage paprika, de se louer un 8 ½ à' gang, d'écrire des lettres, de se commander un double scotch au comptoir d'un bar, puis un deuxième, un troisième, on a envie de ne plus les compter, on a envie de se raconter. On a le goût de déclamer un poème en cadeau à un ami, d'errer dans les rues de la ville ou de s'enfermer dans sa chambre pendant trois jours. On a le goût d'aimer Montréal autant que lui. On peut pas faire autrement. On la sent. On la hume. On la vit. D'ailleurs je ne vois plus Montréal de la même façon. J'ai appris à l'apprécier autrement. À l'apprécier, point. Je ne vois plus le carré Saint-Louis de la même façon. La fontaine n'est plus qu'une simple fontaine, elle est un symbole. Un organe.
G.S. - Vous l'avez déjà rencontré?
S.G. - Qui, la fontaine?
G.S. - Funny girl. Je parle de Christian Mistral.
S.G. - Oui.
G.S. - Est-ce que vous vous en souvenez?
S.G. - Ça veut dire quoi ça?
G.S. - Je sais pas. Je veux dire : sur votre blogue, vous avez parfois l'air d'une furieuse picoleuse de mauvais whisky américain. C'est pas moi qui invente ça hein.
S.G. - Je te signale que t'es mon double inversé, et que cet entretien est en vérité un entretien truqué, simulé. Je vais quand même pas t'apprendre qu'on a le même œsophage pis le même foie hein? Quand je l'ai rencontré, je l'ai rencontré à jeun. En fait, je n'étais pas à jeun. J'achevais un de ces cafés qu'on vend à tous les cent mètres sur le Plateau. Le mien était noir, dans un gobelet ceinturé d'un carton gaufré servant à ne pas se surchauffer les corpuscules de Krause logées dans les mains, mais il était tiède depuis longtemps. J'avais du Jack dans le fond de mon sac pour plus tard. Pour trinquer. À nos santés. Sans blogs interposés. Anyway. Tu dois le savoir, t'étais là.
G.S. - Je me souviens. Difficile d'oublier. En quelques mots, comment vous le décririez?
S.G. - En quelques mots? Hum. Affable, entier, direct. Il parle beaucoup, et il écoute beaucoup aussi. C'est une belle qualité ça. Il a un rire sonore et contagieux.
G.S. - Peu de temps avant, c'était son anniversaire. Je crois comprendre que t'avais pas que du Jack dans ton sac.
S.G. - Tu me tutoies maintenant? On n'a pourtant pas élevé les abeilles ensemble... Je rigole. C'est que t'as l'air un peu fuckée à t'auto-vouvoyer. Ouais. On disait? Ah oui. Chez-nous, mes livres sont classés par ordre alphabétique. Je suis pas une freak du rangement hein, tu le sais, mais j'hayis ça chercher un livre pendant dix ans. Les Christian Mistral se retrouvent entre mon édition de L'homme rapaillé de Miron, qui date de 1970, et feu mon édition des Poésies complètes de Nelligan. Je dis feu parce qu'elle ne s'y trouve plus : je l'ai donnée à Christian pour son anniversaire. Elle m'avait coûté quatre piasses au Village des Valeurs, mais dans mon cœur elle en valait pas mal plus. Je l'avais emballée dans un sac Biorisque jaune garni de gros morceaux de scotch-tape. Martha Stewart n'aurait pas été fière de moi, ça avait l'air du yab'. Et j'ai dit comme on dit souvent : « C'est pas grand-chose, mais c'est de bon cœur en crisse. »
G.S. - C'est ridicule de dire ça quand on offre un livre à quelqu'un. Surtout quand il s'agit d'un livre de Nelligan. Surtout quand on l'offre à Christian Mistral.
S.G. - Ouais, peut-être. Il était ému, et je l'étais mille fois plus. Un esprit de beau moment...
G.S. - Tu voulais pas lui offrir ton édition de L'homme rapaillé ?
S.G. - T'es-tu folle sacrament? Faut pas charrier!
G.S. - (Rires) En terminant : y a-t-il quelque chose que vous souhaiteriez lui dire, mais que vous ne lui avez jamais dit?
S.G. - Oui. Les diminutifs, c'est comme les émoticones : j'hayis ça. Sandy, tsé...
G.S. - Autre chose?
S.G. - J'ai hâte à son prochain roman. Ouais. (Silence) Ça fait que c'est ça. En attendant, eh bien, vivons. De toutes nos forces. Tant que faire se peut, et davantage.
« Je crois furieusement que personne n'est sur cette terre pour écrire des livres. Il faut vivre, dans la joie la plus féroce que nous permet notre tempérament, seulement, oui, quand le livre est fini, on en commence un autre, jusqu'au dernier hoquet, en essayant de retenir un peu de beauté entre ses doigts, et de ne pas écrire trop de conneries ».
Christian Mistral, Origines, Éditions Trois-Pistoles, coll. Écrire, 2003, page 102.
À la tienne, cher Christian
Amitiés,
Sandra
- Sandra Gordon - alias Sandy -
Hum, à part Butch en vacances au moment de l'élaboration de cette note, il manquait un vieux de la vielle comme on dit par icitte, un comparse jalousé et aimé, un personnage fier et intrépide, un quoi! chasseur d'étoiles et d'étincelles, un faiseur d'histoires, un conteur hors pair, je cite È . Pour l'avoir hébergé dans mes murs et couché au dernier étage de mon vaste chantier, j'en sais plus sur ce bougre attachant et princier. Il ne manquait que lui pour que la boucle se boucle, j'entends là de facto, et derechef j'en profite pour remercier les uns et les autres de leurs enthousiasmes, leurs amitiés, leurs profonds coeurs, et leurs présences. J'avoue être très émue de tant d'affects...
"Dieu, Mistral et moi"
Il a soufflé toute la semaine, le Mistral. C’est simple, ici, quand c’est du Nord, c’est le Mistral. Tempête du siècle annuelle. Bon, pour cette fois, on peut dire que les Français ont reçu une vraie tempête de neige. 30 cm. Ouââ. Les cactus et les palmiers s’en sont pris plein la yeule. Les violettes, les amandiers et les bicyclettes vont devoir surseoir. Sans compter les Gardoises, qui venaient à peine d’inaugurer leurs minijupes.
Blue me fait l’honneur de me demander un texte. l’Occase : Mist à la une de Lettres Québécoises. Ah ? Je le crois pas. C’est vraiment la première, toute première fois ? Eh, beh. Ah. Euh… Y avait beaucoup de très grands auteurs à tapisser, sur les 136 numéros précédents, doit-on supposer.
Nous avons le même âge, mais la première fois que j’ai vu Mistral (l’auteur, pas la calamité météorologique), c’était à la télé. J’étais un tout jeune batteur de rock n’roll à l’époque et j’officiais dans un horrible groupe hommage à Rush. Je me souviens m’être dit qu’il avait l’air d’un type dont j’aimerais lire le roman. « Enfin un qu’a pas une face de tapette de fils de riche à marde, asti », avais-je songé, dans mon subtil brogue de Montréal-Nord. Je me suis assis et j’ai écouté l’interview. Je comprenais sans souci les questions de l’animatrice mais, comme elle, je n’avais pas la moindre idée de ce que signifiaient les réponses. Mistral parlait d’auteurs dont je n’avais jamais soupçonné l’existence, évoquait des mouvements qui me paraissaient ésotériques, employait des mots dont j’ignorais la signification. Je m’étais senti tout petit et insignifiant, un peu comme devant ma blonde du temps, qui venait juste d’entreprendre courageusement mon éducation littéraire.
Je l’ai revu dans les bars où je chantais, vingt ans plus tard. On ne se parlait pas tellement. Dix mots en dix ans. Pour une raison qui m’échappe encore, j’ai publié Antarctique en 2002 et je me suis retrouvé au salon du livre de Montréal. Ce n’était pas totalement jojo à mon kiosque et je crois que Mistral l’a senti. Il est débarqué devant moi avec un verre de rouge que j’ai calé d’un trait. Il a souri et m’a entraîné chez un autre éditeur, où ça coulait à flot. Tout le monde voulait lui parler, alors je suis resté en retrait. Un grand type qui avait l’air important m’a ordonné de ne plus écrire de dialogues en joual. Un autre m’a dit qu’il était best-seller. J’ai calé mon verre. Quatre ou cinq coups de pinard plus tard, quand j’ai fini par retourner à ma dédicace, je me sentais infiniment mieux.
Mistral m’avait accueilli sans plus de cérémonie dans la gang (il n’avait pas encore commencé à l’appeler sa tribu). Réchauffé comme je l’étais par la boisson et la fierté, plutôt que de continuer à imiter mes collègues dissimulés derrière un journal avec leurs écouteurs sur la tête, je me suis levé et j’ai commencé à fourrer mon bouquin directement dans les mains des passants, ce qui est devenu ma marque de commerce par la suite.
— Eeh, lis-ça man !
Tout ça semble si loin. Depuis, j’ai quitté la cité, le continent, le consensus, tout, presque. Nos personnalités électroniques croisent le fer et se font l’accolade. Où sommes-nous tous ? La Terre tourne en tabarnak. En tout cas. Dieu ne m’a jamais offert à boire, ce que Mistral a fait, lui. Quant au diable, beh… Euh… Comme d’hab, y est aux vaches !
- Eric McComber - alias Big Mac -
Prévenu tard, il est aussi de la fête, pas là hier mais bien présent aujourd'hui et rien d'infâme dans ses propos bien au contraire:
J'ai reçu un message d'Héléna me demandant un petit texte pour une note surprise sur Christian Mistral. Holy phoque! Honoré et intimidé, je me mis tout de même à l'ouvrage. Dès le départ un problème de taille se posa, par où commencer? Crisse! Par le commencement, me dit une voix dans ma tête. Attention. Je plonge.
Je dois d'abord dire que je ne suis pas un intime de Christian. Tout ce que je connais de l'homme, je le tiens de ses livres, de ses apparitions médiatiques et de son blog. Ainsi, chacune de ses présences (à la télé, à la radio) m'a touché. Ça me fascine et me laisse sans voix car je ne le connais pas, mais quand je le vois ou l'entends à la télé ou à la radio sa sensibilité me bouleverse. Tout comme certains de ses textes sur VacuumII : Scrapbook, particulièrement lorsqu'il parle de son fils ou des ses amis. Il le fait avec cœur et authenticité et ça impose le respect. Dans le monde plus blanc que blanc dans lequel on vit, un homme comme lui, qui prend sa plume, son clavier pour ouvrir son cœur ou exprimer son avis, son opinion, son désaccord, sa dissidence face à ce répugnant univers demeure un exemple et un modèle à suivre. Respect.
Respect aussi devant la fidélité et l'amour qu'il porte à ses amis. L'amitié demeure pour moi la pierre d'assise de l'œuvre mistralienne. Or, s'il y a un roman où l'amitié imprègne tout le récit, c'est bien Vautour. C'est un très grand roman souvent sous-estimé ou oublié lorsqu'on parle de la production de Mistral. Un simple merci pour ce grand roman et pour les autres. Je me permets d'en citer un ti bout :
''Pour une histoire aussi simple, il y a de quoi désespérer de la littérature si on n'accepte qu'elle demeure impuissante à mouler les tragédies ordinaires. Si simple, je le répète que chacun devrait y ressentir le parfum d'une perte proche.''
Cher Mistral, ne désespère pas de ta littérature car elle a non seulement moulé une tragédie ordinaire, mais en plus à la lecture de Vautour, j'ai senti et ressenti la perte d'un ami qui m'était très cher. Grâce à tes mots, j'étais moins seul avec ma peine et le vide que laisse toujours la grande faucheuse.
Amitiés et hommages flashgordoniens
L'infâme Paul Giguère, mieux connu sous le nom de Flash Gordon
- Paul Giguère - alias Flash Gordon -
Amitiés profondes.
Blue
Christian,
je ne peux finir cette note sans te citer, et j'ai tellement apprécié ce livre que naturellement je m'y réfère," Origines"...
Hâte de te lire de nouveau.
" Si écrire veut dire publier, s'exprimer, se vendre et se racheter, faire la guerre et faire carrière, et faire l'amour à l'individu qu'on voudrait devenir, alors: j'ai écrit pour que ma mère me félicite, j'ai écrit pour démontrer à mon beau-père que j'étais bon à quelque chose, j'ai écrit pour séduire ma future épouse et j'ai écrit pour doter le fils qu'elle m'a donné, j'ai écrit pour qu'on se souvienne de moi, pour que le monde conserve une trace de mon fugace passage et qu'il en soit changé, tant soit peu, pour le meilleur ou pour le pire ou le pareil au même, mais que le monde vire à droite ou à gauche comme un char fait un violent secret écart pour éviter un écureuil, et l'écureuil est épargné, de même que la conscience du conducteur, et le monde est ainsi désormais; pour ça, j'ai écrit."
- Christian Mistral- Origines, Éditions Trois-Pistoles, coll. Écrire, 2003, page 67.
00:52 Publié dans rencontre | Lien permanent | Commentaires (34) | Tags : littérature, christian mistral, québec, rencontre, amitié, art de vivre, blog, humain
06/03/2010
eaux de Mars
Pour Anne des ocreries, et puis pour vous tous itou, en écho de nouveau aux couleurs de Claudio...
13:29 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : musique, chanson, poésie, moustaki, rencontre, amitié, blog
couleurs de Mars
"Les climats, les saisons, les sons, les couleurs, l'obscurité, la lumière, les éléments, les aliments, le bruit, le silence, le mouvement, le repos, tout agit sur notre machine, et sur notre âme."
- Jean-Jacques Rousseau -
04:38 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : street art, photo, peinture, pensée, poésie, blog, échange, rencontre, émotion
01/03/2010
chemin
Hum, quand le thème du défifoto est tombé chez Barbara, j'ai tout de suite pensé à cette chanson chantée à tue-tête en boucle si souvent dans les descentes Nord-Sud pour les vacances d'été avec mes trois gaillards dans le char la valise bourrée de malles vélos et autres rêveries. Evidemment ça défie les règles du défi, je sais, à dire vrai j'ai toujours aimé transgresser un peu déformer mettre à ma sauce. Je suis allée visiter les uns, unes et autres, de biens belles images évocatrices et chargées de sens. Je n'ai pas pris de photo moi-même, j'avais en tête plus de mots que d'images quoique les mots puissent en être aussi, j'ai donc fouillé comme à mon ordinaire pour trouver l'évocation la plus proche de mon ressenti en lien avec chemin, chemin impliquant cheminement et traces aussi. Voilà celle qui s'approche le plus de ce que j'ai envie d'exprimer à ce sujet...
- photo de Richard Gonzales -
Tracer son chemin, une idée qui m'est chère d'autant que tant d'individus pensent qu'il est défini par avance, je ne le crois pas, je crois à l'instar de ce qu'exprime cette image on le dessine jour après jour avec tous nos gestes nos micro-décisions, toutes nos initiatives et paroles avancées, dans notre manière de penser de concevoir d'échanger. J'aurais pu aussi parler de ce chemin qu'est cet espace pour moi, cheminement serait plus juste, et puis cette notion de traces, l'importance de ce que l'on transmet de ce qu'on laisse en héritage des individus croisés sur la route qu'on marque, de la puissance d'agir et d'aimer, de l'histoire la grande et la plus petite qui nous sillonne elle aussi. Je vous livre tout ça en vrac, à réfléchir, la vie est un chemin et le chemin, ben c'est la vie...
12:02 Publié dans défifoto | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : photo, chanson, mots, chemin, rencontre, blog, humain
27/02/2010
Lendemain de fête d'un vieux maître soufi...
Mon ami et poète Jalel El Gharbi vient de sortir aux éditions du cygne le receuil de pensées de son vieux maître soufi maintes fois rencontré au cours de mes nombreuses et quotidiennes visites sur son blog, je vous invite d'ailleurs à lire ce qu'en écrit Guilio-Enrico Pisani dans Zeitung Lëtzebuerger Vollek, ma commande passée j'attend avec douce impatience de me délecter des inflexions mystiques et poètiques sorties de l'âme et du coeur de celui qui souvent m'enchante de sa délicatesse et de sa profonde humanité.
13:16 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : livre, poésie, rencontre, blog, art, humain
25/02/2010
mon bel amour, navigateur...
21:34 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, musique, échange, québec, blog, humain