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10/04/2012

On ne badine pas avec l'amour.

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"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : “ J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui."

- Alfred de Musset -

 

09/04/2012

Anagramme renversante 2*

La vérité

 

Nul ne peut dire sans contredire qu'il est absolument vrai que la vérité est

 

relative.

 

 

*Anagrammes renversantes ou Le sens caché du monde - Etienne Klein/ Jacques Perry-Salkow - Flammarion -


08/04/2012

Anagramme renversante 1*

 

 

Marie de Tourvel

Vérité de l'amour

 

 

 

 

* Anagrammes renversantes ou Le sens caché du monde - Etienne Klein/ Jacques Perry-Salkow - Flammarion -


04/04/2012

De ses doigts de peau, toucher la peau des choses...

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- René Magritte -

 

" Le peintre, du bout des doigts, caresse ou attaque la toile, l'écrivain scarifie ou marque le papier, appuie sur lui, le presse, moment où le regard se perd, le nez dessus, vue annulée par le contact: deux aveugles qui ne voient que par la canne ou le bâton. L'artiste ou l'artisan, par la brosse ou le pinceau, par le marteau ou la plume, à l'instant décisif, se livre à un peau à peau. Nul n'a jamais pétri, n'a jamais lutté, s'il a refusé la prise de contact, nul n'a jamais aimé ni connu."

- Michel Serres -

 

02/04/2012

la salle des mots

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- Cécile Rouquié -

 

 

30/03/2012

de passage

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- Photo Laurence Guez -

 

" - Oui. On nous oubliera. C'est la vie, rien à faire. Ce qui aujourd'hui nous paraît important, grave, lourd de conséquences, eh bien, il viendra un moment où tout sera oublié, où cela n'aura plus d'importance. Et, c'est curieux, nous ne pouvons savoir aujourd'hui ce qui sera un jour considéré comme grand et important, ou médiocre et ridicule.(...) Il se peut aussi que cette vie d'aujourd'hui dont nous prenons notre parti, soit un jour considérée comme étrange, inconfortable, sans intelligence, insuffisamment pure et, qui sait, même, coupable."

- Anton Tchekov -

 

19/03/2012

Geneviève

Je n’avais pas vu Geneviève depuis quatre ans. Avant cette date dingue où tout mon monde s’est écroulé je lui étais fidèle. Je passais souvent la voir dans sa petite échoppe. Un vrai capharnaüm que son petit espace ouvert aux vêtements pour femme de deuxième main, un dépôt-vente où par un insondable mystère se retrouvaient beaucoup de pièces venant de chez moi, à croire que je ne faisais pas bien mon travail pour que la vie d’un habit soit aussi éphémère. Bon, faut bien dire qu’après une enquête assidue de ma part, j’avais compris que c’étaient toujours les mêmes femmes qui se dépossédaient très vite de leurs fringues, pour certaines ça n’est qu’un consommable, une manière aussi de juguler leurs angoisses existentielles, d’emplir leur temps et leur agenda troué par une solitude sociale qui dépasse l’entendement. Acheter des vêtements ça peut être emplir un vide et se donner l’illusion l’espace d’un instant d’être là, d’habiter son corps, de s’occuper de soi, d’agir, d’exister.
 
Geneviève m’a toujours fascinée, une gouaille à la Juliette Gréco, un look seventies, ardente féministe, lumineuse anarchiste, elle était toujours la première à dégainer. Toujours la clope au bec,  toujours les yeux derrière une frange brune épaisse, toujours en jean, toujours coquette les ongles vernis et l’épilation parfaite, elle m’inspirait. Nous discutions longuement de choses et d’autres, d’une telle, d’une autre telle, elle était la reine des commérages sympas, elles connaissaient toutes ces dames depuis bien plus longtemps que moi, à quelques années près elle à l’âge de ma mère ! Elle me parlait très souvent de Marcel, son mari, un phénomène lui aussi. Alcoolique débonnaire, il était capable de piquer des colères monstrueuses sans qu’il soit possible de les voir venir. Je me souviens d’un dîner à la maison avec eux deux et un autre couple d’amis, épique! Je ne sais plus sur quoi la conversation a dévié mais manifestement elle ne faisait pas la joie de Marcel, il était entré dans une tirade acide fusillant du regard tous ceux qui l’entourait, il avait eu des mots  tranchants, incisifs, meurtriers à l’égard de sa femme et de toutes les femmes, il avait sorti l'artillerie lourde  et fichu en l’air la soirée d’un geste malheureux faisant valser toute la table de la salle à manger. Elle en était restée très meurtrie, elle avait eu honte, elle n'avait pas su comment restaurer l'image de celui qui partageait toute sa vie, elle lui en a voulu longtemps de ne pas avoir su se tenir ce soir là, d’autant que c’était la première et unique fois qu’ils venaient partager notre repas. Elle a toujours gardé une espèce de rancœur envers lui à cause de ce soir là et puis sans doute plus encore par la malheureuse répétition de ces débordements, elle m’en parlait souvent. Mais elle l’aimait, elle l’avait toujours aimé éperdument et puis c’était le père de ses deux enfants: Antoine et Louise.
 
C’est avec Louise d’ailleurs qu’elle est venue à l’inauguration de mon nouveau concept. Je l’ai trouvé changée, elle avait maigrie mais surtout elle avait souffert plus que de raison, c’était écrit sur son visage. Je l’ai quand même accueillie avec un « ça va ? » d’usage, elle m’a répondu par un cinglant « non ». 
 
- Tu ne sais pas que Marcel est mort ?
- Non, je l’ignorais, lui répondis-je confuse.
- Il y a deux ans, maintenant… Il avait guéri de son cancer de la gorge, tu te souviens ?
- Oui.
- Il a eu une rechute. Dans un endroit inopérable. Tu sais il passait des heures devant la télé, il a toujours été dépressif, tu te souviens de ça aussi ?
- Oui, oh que oui !
- Il ne mangeait plus depuis des mois, je lui apportais son plateau repas devant l’écran, il maigrissait, le chien lui grossissait… IL tentait déjà d’en finir. Il ne supportait pas l’idée de devoir repasser par là où il était passé, chimio, rayon, et puis perte du goût, de la voix, de tout… C’était l’anniversaire de Louise ce jour là, il paraissait jovial et, tu sais comme il pouvait être dans ses bons jours : drôle, convivial, altruiste, brillant. Il m’a dit de ne pas me laisser abattre, qu’on allait en venir à bout de toute cette merde, que notre fille était superbe qu’il fallait ne voir que le verre à moitié plein, qu’Antoine était maintenant reconnu pour son art, que ses toiles étaient si magiques, que j’étais la meilleure chose qui lui soit arrivée dans sa vie… Théâtral, sympathique, généreux, sensible, prévenant… Le soir je l’ai retrouvé dans la salle de bains, le visage en sang, il s’était tiré une balle dans la tête.
- Merde ! Quel courage !
- Oui, il se savait fini, il voulait pas que ça dure, il voulait pas qu’on le voit souffrir, il voulait pas nous imposer sa misère… Hein Louise ! Quand même ton père ?
- Un grand monsieur ! dit-elle du bout des lèvres.
- Tu t’imagines, le vide, Blue, tu connaissais l’énergumène, je me sens dépossédée de moi-même.
- T’as bien fait de venir, tiens, on va boire un coup à sa santé, à ses coups de gueule, à ses élans d’humanité, ok ?
- Ok !
 
Avec Geneviève et Louise, on s’est envoyé deux Caipirinhas coup sur coup. On avait toutes les trois les joues rouges et le regard brillant et puis on a parlé de l’avenir devant, du possible, de projets, du "je fais" plutôt que du "je verrais bien", de l’espoir et des leçons qu’on tire de ce que l’on doit vivre, de ce qu’on peut faire de sa vie, de tout ce qu’il reste encore à découvrir, d’avancer, d’enrichir et de donner, de donner beaucoup à ceux qu’on aime de leur vivant ainsi que de recevoir d’eux, d’être attentives, d’être présentes, d’être le plus possible vivantes ! Cheers, la Vie !
 
 

Jeanne

Elle a un peu plus que mon âge, cinq années de plus pour être tout à fait exacte. Je l'ai rencontrée, ici, à la boutique un soir d'été. Une de ces fins de journée étouffante en plein mois de Juillet. J'allais fermer ma grille quand elle a déboulée en sueur et en larmes. Je ne la connaissais ni d'Eve, ni d'Adam mais j'ai compris au premier regard que cette rencontre n'était pas fourtuite. Je suis allée lui chercher un cognac au bar juste en face, elle l'a bu d'un trait, s'est posée et a commencé à me raconter par bribes sa vie. Abandonnée au bord d'une route à l'âge de trois ans par sa mère, elle n'avait jamais connu son père. Jamais elle n'a réussi à savoir qui il était, jamais elle n'a revu sa mère depuis. Adoptée par un couple de notables argentés et charmants elle a eu une enfance dorée pleine de voyages, de divertissements, de culture et d'affection sincère et profonde. Ses parents adoptifs venaient de mourir l'un après l'autre à trois mois d'écart, elle se retrouvait vraiment orpheline pour le coup et avait du mal à encaisser la chose malgré un héritage confortable pouvant lui permettre de voir venir la vie jusqu'à la fin de ses jours sans se soucier du lendemain. Mariée cinq fois, elle eût une fille avec chacun de ses maris, elle s'apprêtait à quitter le cinquième pour retenter l'aventure avec un homme austère, érudit et terriblement amoureux d'elle. Faut dire que c'était une force de la nature cette fille-là, elle ne manquait pas d'attraits! Bavarde, enjouée, gourmande, drôle, brillante, elle avait repris à quarante ans des études de droit pour devenir avocate, ce qu'elle devînt. Dès lors elle prit la défense des enfants victimisés, notamment les cas d'inceste. Elle en ignorait la raison mais c'étaient les seuls cas pour lesquels elle avait du coeur à l'ouvrage. Elle excellait à défendre ses petites victimes.

- Je ne sais pas pourquoi je vous raconte tout ça à vous, ma vie, mes erreurs, mes détresses, mes aspirations. Je ne sais pas pourquoi je suis entrée dans votre boutique ni pourquoi c'est dans vos bras que je pleure. Mais ce que je sais, c'est que ça me fait drôlement du bien!

- Parfois la vie met sur notre chemin des solutions incroyables. Cette rencontre en est l'illustration!

- Je m'appelle Jeanne, je ne crois pas vous l'avoir dit, c'est bête, c'est ce par quoi j'aurais dû commencer, non?

- Moi, c'est Blue.

- Blue! C'est joli, c'est votre vrai nom?

- Non, j'ai été rebaptisée ainsi par un très bon ami, depuis j'ai adopté ce nom inspirant et coloré, je l'aime.

Nous avions bavardé au moins deux bonnes heures, peut-être davantage, sans voir le temps passer. Nous avions l'impression l'une comme l'autre de nous connaître depuis la nuit des temps, depuis toujours, depuis avant d'être nées, c'est étonnant comme il est des gens avec qui le courant passe tout de suite, avec qui l'intimité s'installe au premier regard et la confiance au premier mot. Nous nous sommes revues pas mal de fois les dix années qui ont suivies et puis depuis deux ans je n'avais plus de ses nouvelles sauf par une connaissance commune qui m'avait annoncé son cancer du pancréas. J'ai tenté vainement de la joindre, mais elle s'était isolée du monde pour mieux se battre, coriace. Une fois je l'ai croisée par hasard dans la rue, ombre d'elle-même, chauve, amaigrie, sans lueur au fond des yeux, et tendue par la douleur.

- Ah Blue! C'est difficile, c'est une souffrance de chaque instant, mais faut que je tienne, faut que je me batte, qui sinon va s'occuper de mes filles?

Je n'avais pas les mots, je l'ai juste prise dans mes bras, elle semblait si fragile. Que pouvais-je bien lui dire pour qu'elle garde la foi?

Jeudi soir, j'ai appris au cours de la soirée organisée à la boutique pour le lancement de Lilith qu'elle était aux soins palliatifs de l'hôpital depuis une semaine, qu'elle avait rendu les armes, qu'elle ne souffrait plus, qu'elle se préparait doucement à dire au revoir à tous les gens qu'elle avait aimés. J'ai appris que son dernier amant était lui aussi atteint d'un cancer des os et qu'il prenait le même chemin qu'elle. J'étais là assise sur les marches de mon escalier en fonte qui trône au centre du magasin, un escalier récupéré dans une ancienne brasserie par un cultivateur du coin et qui me l'avait offert, pourvu que j'en débarrase son champ, vingt cinq ans auparavant. J'étais là assise sur les mêmes marches au même endroit que la première fois où je l'avais vue, j'entendais notre amie commune me raconter le calvaire de Jeanne ces derniers mois, sa force de caratère, son courage, sa lutte et en l'écoutant je la revoyais, elle, me parlant gesticulant de tous ses membres, tantôt me chuchotant ses misères, tantôt me les fracassant dans des éclats de rires nerveux. Je la revoyais dans sa robe écarlate, son cognac à la main, mordre la vie, la transpirer, l'accueillir de tout son corps de femme et maintenant j'avais au fond de la poitrine un noeud si gros à la penser mourante, décharnée, immobile avec à peine la force de s'exprimer.

J'y suis allée.

- Ah Blue, c'est toi?

- Oui, Jeanne, ça fait un bail n'est-ce-pas?

- Tu te souviens la première fois qu'on s'est vu? Un truc de dingue, hein? 

- Un truc de dingue, en effet!

- T'avais pas pu en placer une, je parlais, je parlais, je parlais, j'arrivais pas à m'arrêter de parler, et toi, assise sur ton escalier, tu m'écoutais, tu m'entendais, tu me soutenais du regard, tout ça sans même savoir qui j'étais! Un cognac! j'avais encore jamais bu de ce breuvage! Pourquoi est-ce que tu es allée me chercher un cognac?

- Je ne sais pas, c'est la première idée qui m'avait traversé l'esprit, tu semblais tellement chamboulée!

- Je suis passée à la morphine maintenant, il n'y a que ça qui me calme. Je vais mourir, Blue, je n'en ai plus pour très longtemps. J'ai dit au revoir à mes enfants, elles sont grandes tu sais maintenant, c'est presque des femmes! Elles ressemblent tellement chacune à leurs pères, c'est fou! De moi elles ont pris la gnaque et le verbe, elles sont toutes si bavardes, tu les verrais!

- C'est vrai, t'as toujours eu un sacré débit! C'est sans doute pour ça que tu gagnais presque tous tes procés!

- J'ai bien oeuvré, j'ai voulu rendre ce qui m'avait été donné, j'ai eu beaucoup de chance dans ma vie, j'ai été vraiment aimée et j'ai aimé beaucoup et j'aime tant encore. Je peux partir sereine. Une vie courte mais une vie pleine!

 

Je suis sortie abasourdie. Et j'ai pensé, pas de temps à perdre, j'ai encore tant à faire avant de passer de l'autre côté. Vivre le moment présent à fond, intensément et goûter à la chance de pouvoir être en vie totalement. Même si je la sais inexorable, je ne suis pas pressée de rencontrer la grande faucheuse. Au boulot!

 

 

 

18/03/2012

salon du livre

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Oui, bon évidemment j'aurais aimé y être, d'autant plus que Anne y est allée et a rencontré Eric Mc Comber et Laure et que j'aurais tant voulu partager leur joie, mais bon, j'ai dû rester là à mon poste! Remarque ce que j'ai vécu aujourd'hui, et hier et plus encore avant-hier pourrait faire l'objet d'au moins un livre, c'est fou ce qui peut se passer en une soirée, en un lendemain de soirée et tout un Samedi, la nature a vraiment horreur du vide... Il ya plus que de quoi faire, juste trouver le nerf, pour paraphraser mon cher et tant aimé! Avanti, et vive les mots et leurs auteurs!

 

10/03/2012

Missticienne...

évidence,art,écriture,cadeau,main gauche,lorka,échange,amitié,partage,humain

- Miss-Tic -

 

09/03/2012

Les belles-soeurs, la musicale...

 

Du 8 Mars au 7 Avril, Théâtre du Rond Point, Paris. Vais pas pouvoir manquer une chose pareille!

 

 

28/02/2012

s'aérer, s'ouvrir la tête, s'offrir un voyage, rencontrer, s'émouvoir, réfléchir, lire...

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- photo Ludivine Green -

 

 

22/02/2012

Vivant

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- Toile de Françis Bacon -

 

Vivant. Vivant comme un matou humant la bagarre qui se glisse entre les faisceaux de la lune et les échos des ruelles. Comme Custer enfilant ses bottes à Little Big Horn. Comme un chrétien dans l'arène, comme les cancrelats quand j'allume l'ampoule des toilettes, comme la truffe à l'approche de la truie, comme la truie à l'approche de l'abattoir, devinant un au-delà de bacon et de chair à saucisse, comme une souffrance d'amour un soir d'orage brûlant quand ça tonne tant qu'on jurerait que Dieu déplace des meubles là-haut. Et puis vivant comme Essex au retour d'Irlande, comme Fredo Corleone récitant un Ave dans sa chaloupe, comme la flamme flottant haut sur un bout de chandelle, vivant comme seul peut l'être ce qui va tantôt mourir, ainsi faudrait-il pouvoir se sentir en pleine conscience à chaque heure de chaque jour, mais c'est difficile en sacrement.

- Christian Mistral -

 

19/02/2012

birth day

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- Blue par Laurence G. -

 

Du vilain petit canard que j'ai longtemos pensé être, je ne suis pas encore devenu cygne, mais suis sur le chemin. La maturité a du bon, elle procure une sorte d'assurance qui permet de voir venir avec plus de patience et d'indulgence les choses. Il y a maintenant quarante sept ans que je suis venue au monde, ma naissance fut douloureuse, mon enfance improbable, ma vie teintée d'un parcours fulgurant d'amour continue à me donner des ailes. Je me nourris de cette créativité devenue mon cheval de bataille après avoir été longtemps un moyen de survivre. Créer, espérer, façonner, travailler, respirer, aimer toujours et encore, écrire... Dans ma boîte aux lettres, hier, il y avait un courrier tout spécial, j'ai tout de suite reconnu l'écriture de ma mère, je ne l'ai pas oubliée même si elle se fait extrêmement rare depuis quelques années. J'ai attendu avant de déchirer l'enveloppe, j'oscillais entre un certain bonheur à penser qu'elle avait pensé au 19 Février et une sorte de rejet impulsif, la vieille blessure toujours agissante, le vieux réflexe de mise à distance, la peur d'être à nouveau déçue ou manipulée. J'ai fini par ouvrir la missive. Une double carte en noir et blanc photo d'une paire de mains plongée dans des pétales sortant en creux un coeur renfermait un mot succint de ma mère allant au plus simple avec un bon anniversaire, suivi de près par un mot de mon père me disant juste que les années passent, elles passent, en effet. Y logeait aussi au creux de la pliure un incroyable rescapé petit cahier bleu passé datant de Septembre 1968, un petit cahier bleu avec mes tous premiers exercices d'écriture, mon coeur s'est soulevé. Des lignes de bâtons, de ronds, de boucles comme celles que je m'impose de la main gauche depuis plus de huit jours, avec une seule annotation à la dixième page juste au milieu de l'ouvrage: "Hélène s'applique, encouragez là!" Sacrée petit mère, déjà un sens trop développé du perfectionisme. Touchant ce petit cahier ainsi tombé du ciel alors que maman m'avait toujours dit avoir tout brûlé le jour où papa avait décrété d'un doigt accusateur et d'un "ouste" du regard que je ne faisais plus partie de la famille! Oui, papa, les années passent, c'est vrai.

Parfois on se sent renaître à soi-même, c'est comme des cycles, comme si on passait des étapes chimériques. Au fond, juste on se continue, on se bonifie, on se découvre. Ces fameux regains d'énergie, ces fameux moments de grâce agissent en oasis. On s'y abreuvent. La vie n'est pas un long fleuve tranquille. L'absence de l'usage de mon bras droit, plus spécifiquement de ma main droite et la peur débile et incontrôlable de jamais n'en retrouver l'usage me donne la mesure de le force mentale qui nous habite et me fait envisager de nouvelles perspectives sur notre capacité d'êtres humains à endurer et à contourner les obstacles, à sublimer. J'ai toujours su l'existence de cette qualité en chacun d'entre nous, cette force d'âme à notre portée. Là, j'en mesure l'importance et la vitalité comme jamais. Cette contrariété qui m'invite à prendre de la distance, me permet aussi de réfléchir à l'importance du corps et à la nécessité de le respecter davantage et de s'en occuper. Jeune on se pense invulnérable et à toute épreuve. Quand la carcasse s'enraye, on comprend qu'il faut ménager la bête et un peu plus se servir de sa tête pour donner à l'enveloppe les moyens de perdurer au moins le temps qu'il faut pour accomplir ce à quoi on se sent destiné. J'ai encore quelques cahiers d'écolier à noircir de signes, j'ai encore à m'appliquer et à être encouragée. Vivement que je récupère la main vive pour oeuvrer: birth day.

 

 

18/02/2012

Visages

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" Le visage humain fut toujours mon grand paysage."

- Colette -

 

05/02/2012

la tuile!

Une neige blanche et drue a recouvert en moins d'un heure la cité. La froidure intense et soudaine pour la saison a figé et glacé le tout. Les routes son devenues en moins de deux un immense karting et les trottoirs pavés, une brillante patinoire. Vendredi soir en sortant de la boutique dans cette ambiance ouatée et gelée pour prendre le métro qui me ramène chez moi, j'ai chuté et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je me suis brisée l'os du poignet droit, me suis pas loupée! Ai passé une soirée affreuse à hurler et subir une douleur nouvelle, je ne m'étais jamais cassé d'os jusqu'ici. Devant l'expression de ma souffarnce, mon cadet a fait un malaise, je crois que ça l'a ramené à une vieille expérience pour lui quand il s'était broyé l'os du bras gauche le jour de la rentrée, la veille de l'enterrement de Lady Di, je me souviens l'avoir visionné avec lui en larmes... Je sors de l'hôpital, sont tous gentils et empathiques à SOS Mains, ils avaient du travail en perspective, nous étions déja cinq à attendre grimaçants et la main pendante enroulée dans des bandages de fortune. J'avais encore un petit espoir que ça soit moins grave que je ne l'imaginais, même si la nature et la perfidie de ma douleur ne m'en avait guère laissé. Après une radio, le verdict est tombé. Ils m'ont gardée, m'ont mise au chaud dans une chambre, m'ayant au préalable annoncé que je serais opérée vers quatre heures, une petite heure pour m'embrocher quatre fois le poignet, vais être métalisée! Plus le moment de prendre l'avion sans sonner aux barrières de sécurité! En attendant le bloc, j'ai pu cogiter à loisir et là en plus d'une peur incontrolable, j'ai eu l'espace de faire la liste de ce que cette nouvelle expérience allait changer à ma vie pendant plus de deux mois. Je ne suis pas ambidextre, vais peut-être le devenir! En attendant, plus question de signer un chèque, d'habiller une de mes clientes, de couper ma viande toute seule, de danser le sirtaki, de presser ma purée, de me laver les pieds dans mon coin, de pétrir la matière, de caresser la vie, et pire d'écrire! Les doigts de ma main gauche ne sont pas aussi agiles et ne suivent pas mon esprit comme le font ceux de la droite, je sens bien que je bute davantage, c'est frustrant et puis l'inspiration coule à la main droite, quand elle coule, et beaucoup moins de la gauche. Merde alors, quelle tuile! Comme école de lâcher prise, c'est bonbon! Moi qui n'ai pas l'ombre de l'habitude de demander de l'aide ou de me faire servir, là, je n'ai pas le choix, ça ne va pas être facile cette perte d'autonomie. J'ai beau tenté de positiver et de me dire que c'est une occasion unique pour moi de formuler mes besoins, de déléguer, de faire faire ce qu'habituellement je fais sans limite, j'appréhende et je m'inquiète. Dans ma vie personnelle d'abord même si tous les gars qui m'entourent tentent du mieux qu'ils peuvent de me rassurer, je me connais, vais avoir du mal à quémander. Et dans ma vie professionnelle ensuite je suis une véritable tuerie, j'abats à moi toute seule un boulot infernal et puis j'y suis très personelle malgré tout, je le mesure chaque jour depuis que je me suis associée avec de nouveaux partenaires: comment vais-je arriver à subtilement faire de mes collaboratrices mes bras droits? Comment vais-je réussir à verbaliser toute ma vision du monde et avoir la patience et l'humilité d'accepter qu'elle soit autrement interprétée? Je vais avoir à puiser dans d'autres ressources qui me sont inconnues et que j'espère posséder. En attendant, j'ai le bras attelé en écharpe qui me fait souffrir et me fait réfléchir, le cerveau est un organe stupéfiant, il n'attend pas pour s'adapter et trouver des extra-solutions! Je risque d'êre moins prolixe les jours à venir à moins que du côté de ma gauchitude ça s'épanouisse au clavier, j'ai l'impression de regresser. Pour quelqu'un qui se targue d'aimer apprendre et expérimenter, j'ai du pain sur la planche, mais quand même quelle engeance!

 

30/01/2012

L'écriture selon Georges

 

27/01/2012

Le crumble de Lolo Montes

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Certains mots sont aussi délicieux que certains regards, leurs goûts invitent au voyage. Poèsie culinaire que cette recette-ci! Vous encourage à la lire et en faire votre pause déjeuner littéraire. Ils sont écrits par des doigts de fée! Je me régale de l'évoquer.

 

09/01/2012

Rosa la vie

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- Hommage à Rosa Luxembourg de Riopelle -

 

Lettres de prison, 1915

 

" Imginez-vous qu'ici, dans le voisinage, il y a quelque part une oie, je veux dire une vraie oie avec des plumes. Elle crie parfois, ce qui m'enchante; cela se produit, hélas! trop peu souvent. Savez-vous pourquoi j'aime tant cela? je viens de le découvrir: le caquetage des poules et le coin-coin des canards ont des accents authentiquement maternels et soucieux d'animaux domestiqués depuis longtemps. Mais le cri de l'oie évoque tout à fait l'oiseau sauvage, non apprivoisé, qui émigre en hiver vers le sud; il fait songer au vol orgueilleux, à l'appel amoureux par-delà de lointaines distances... En vérité, quand j'entends ce cri inarticulé de l'oie, quelque chose en moi trésaille de nostalgie -- la nostalgie de quoi? Tout simplement des horizons lointains du monde. Sacredieu, par tous les diables! que ne puis-je moi aussi voler, loin, loin d'ici, aussi loin qu'une oie sauvage!"

- Rosa Luxembourg -

 

 

 

 * Merci MmwH!

28/12/2011

Une histoire de présent.

J'aime faire des cadeaux aux gens que j'aime, pas forcément des cadeaux coûteux, pas forcément des cadeaux voyants et pas forcément non plus des cadeaux à la date où ils sont attendus. J'aime juste qu'ils touchent. J'aime en touchant être touchée. On donne un bout de soi quand on offre quelque chose, on donne un bout de sa sincérité, un bout de l'attention qu'on porte à l'autre, un bout de son temps, un bout de son imaginaire et beaucoup de son amour. Comme pour tout, je préfère ne rien faire que mal faire. Et c'est une épreuve pour moi d'être obligée d'offrir, car alors qu'est-ce qui reste de la notion de don là-dedans? J'ai aussi la coquetterie de surprendre. Quand j'offre un cadeau qui fait mouche et qu'on me dit: " mais comment tu as su que ça allait me plaire, que j'en avais envie ou que je ne m'y attendais pas du tout mais quel délice!" Je suis alors autant aux anges que l'attentionné. Offrir c'est recevoir aussi, et c'est prendre le risque de la relation. Rien ne me paraît plus déplacé qu'un présent qui ne veut rien dire, qui n'atteint pas l'autre ou qui est insipide, commun, stupide. C'est dénaturant. Vaut mieux une belle accolade ou un baiser dans le cou que cet objet pris à la va-vite en tête de gondole par ce qu'il le fallait bien! Je n'aime tellement pas quand ça m'arrive que je serais bien incapable de l'imposer à d'autres.

Je veux lui faire un cadeau, j'y pense depuis plusieurs jours. Rien jusqu'alors n'avait fait tilt en moi, rien de ce que j'envisageais me paraissait convenir. Un grand tee-shirt bleu bien sûr avec un big love dessus, trop facile! Une chemise de nuit pour homme en fin coton d'Egypte pour protéger un peu ses nuits d'hiver, pas utile, certains corps le réchauffent! Un film, il screame! Un livre, il les écrit lui-même! Un parfum, il a perdu l'usage olfactif par excès de cocaïne! Un voyage, il n'aime que sa ville et se sent perdu quand il n'en ressent plus les vibrations ténues! Les chansons d'Aznav, déjà fait! La Fontaine en ch'ti, aussi! Une douceur littéraire érotique, pareillement! Le gâteau de Peau d'âne, c'est la Poutine qui l'enchante! Une image osée qui ferait frissonner son échine, il en a un dossier plein dans un coin du bureau de son ordinateur! Non, non, j'avais envie d'autre chose, je ne savais pas quoi. Cette nuit j'ai rêvé de lui une fois encore. Nous étions dans la grande maison de campagne de MmwH! Il n'y avait pas que nous mais un grand bout de la Tribu aussi: Emcée bien sûr, Kevin, Lorka, Vieux G., Terrible, Sandy, Venise, Plum, la belle Swann, Nancy, le Toubib, JohnyBee, Gomeux. Mac n'y était pas mais Laurence si. Elle prenait des photos à tire-larigot! Serait-ce là le cadeau? Non, ça c'est dans le programme 2012 sans doute, orchestré par Laure et son dossier en cours. L'Idée m'est venue d'un seul coup ce matin, en buvant mon thé vert au miel et citron dans ce mug Tintin que mes fils ont offert à leur père. Cette idée, je l'avais déjà eue, je l'avais déjà élaborée et puis je n'étais pas allée jusqu'au bout. Cette fois-ci, je ne vais pas laisser tomber, et même s'il ne l'aura pas à temps pour la nouvelle année et qu'il est bien trop tard pour la Noël, il aura tantôt par voie des airs ce que je lui concocte! Beau temps des fêtes à toi Black Angel et à vous tous, sweet engeance de sauvages!