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19/07/2011

avenir

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- Photo Bianca van der Werf -

 

Un petit rien à finir.

Un roman à écrire.

Un projet à construire.

Une pile de livres à lire.

Et un coeur à polir.

Je serai moins présente dans les jours à venir...

 

 

Prenez soin de vous. Blue

 

12/07/2011

Épiphanie

Je cherche, je cherche, je m'aventure, j'extrapole, je cherche, je cherche, je me trompe, je m'affole, je cherche, je cherche et je cherche encore, je m'abandonne. Je cherche, je m'égratigne, je cherche, cherche, fouille, fouis, fuis, recommence, reviens, je cherche, je cherche et pas toujours en vain. Je cherche, je cherche, cherche, recherche, m'inquiète, m'étonne, me déteste, je cherche, je m'aime, je cherche, je tombe, je bute, j'invente, j'imagine, je rêve, je cherche. Je cherche, je me brûle, m'incendie, m'irradie, je cherche et je cherche, je creuse, j'approfondis, je cherche, je me repose, je fais confiance, j'applaudis, je pleure aussi et je cherche, toujours et encore, j'interviens, je dispose, je me soumets, je me cabre, j'éructe et je soupire et intensément  je cherche, je découvre, j'ouvre, je ferme, je claque, j'encaisse, je cherche. Je cherche, je cherche, je cherche, je veux comprendre, je cherche, je veux aimer mieux et davantage, je cherche, cherche, cherche, je crée, j'exprime, j'écris, j'inscris, je ris de me voir si belle en ce miroir, je cherche. Je cherche, cherche, cherche, cherche et re-recherche, j'innove, j'organise, et je cherche sans relâche, je respire, reprends mon souffle, je m'instruis. Je cherche, le jour, la nuit. Je cherche, cherche, je charrie, je peine, j'introduis, je revendique, je pique, je partage, je cherche, je mens, je vole, j'inspire, je me nourris, je cherche sans relâche, je m'évanouis, je succombe, j'avance, je m'écroule, me relève, je grandis. Je cherche à être qui je suis.

 


10/07/2011

Synesthésie

Une chouette idée que ce blog créé il y a plus de cinq ans par Christian et son ami complice Oldcola. Le goût par les mots! Je ne pouvais pas ne pas y être sensible. Interpellée par l'évocation du pâté chinois de Mistral, j'ai eu envie d'y mettre mon grain de sel avec une recette sucrée de poires rôties au miel et sirop d'érable. Hé,hé. Essayez-là, vous m'en direz des nouvelles!

 

06/07/2011

"Upgrade" nocturne

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Je rêve la nuit, quand je dors. Je rêve parfois aussi de jour dans une sorte d'état de semi-conscience, dans mon bain surtout, un rêve éveillé en quelque sorte mais ça n'est jamais vraiment de même nature. Certains pensent qu'on ne vit pas quand on sommeille, je pense qu'au contraire. Les pendules se remettent à l'heure, l'inconscient se libère et résout, alerte, entrevoit, agit à sa guise et nous éveille au fond. Je ne tente pas d'analyser mes rêves, juste j'écoute je prends acte de l'avancée qui s'est produite en moi, indubitablement, par glissement, une remontée nette à la conscience. Il m'arrive d'ailleurs, alors que tout était obscur avant de me coucher, bouché, sans issue, de me lever éclairée et sûre; parfois à l'inverse, je me glisse dans mes draps presque euphorique et j'en sors alourdie avec la gueule de bois. Finalement la nuit met à jour bien des choses et j'ai toujours été très attentive à cette partie de vie qui semble nous échapper, l'endormie, la délicate, la précieuse vie de notre moi profond, celle de tous les possibles où se niche souvent notre vraie solution, celle qui ne concerne que chacun d'entre nous avec son lui-même, l'éveil même de notre essence, le moment où l'on puise sans contraintes dans nos ressources les plus dissimulées et les plus en accord avec celle ou celui qu'on est ou qu'on a à être.

Henri Michaux a dit: "Je compte sur mes nuits pour éclairer mes jours." Moi aussi.

 

 

 

Islands in the stream, that is what we are

Une bien belle chanson au bien beau message que m'a offerte ce matin l'Ange Noir qui veille sur moi. A l'origine une chanson écrite par les Bee Gees, chantée par Dolly et Kenny, plus intéressantes, en concomitance*, je partage avec vous les deux versions. Elles me touchent l'une et l'autre et pas du tout pour les mêmes raisons alors que c'est la même toune! Quels êtres complexes et riches à nous-mêmes nous sommes, quand même!


 

 

* de Christian Mistral

 

03/07/2011

Lettres Québécoises

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J'apprends chez Christian qu'on peut maintenant s'abonner en ligne et recevoir des nouvelles de la littérature et de ceux qui la font là-bas dans sa boîte mail, c'est une bonne idée, simple et peu coûteuse pour tous ceux qui comme moi aiment les belles-lettres d'ici ou de là-bas. Lettres Québécoises. Le seul numéro en ma possession c'est le 137, le spécial Mistral que m'avaient envoyé conjointement Sandy et Christian. J'ai eu grand plaisir à le lire, et j'en ai toujours autant à le redécouvrir. Nous en avions fait à plusieurs d'ailleurs un complément tribal. C'est important pour reprendre la formule délicieuse et invitante: le plaisir de lire pour mieux lire. Alors pour 15$ par an, il ne faut pas s'en priver! J'ai tout de suite opté pour celui sur trois ans, comme ça je suis bien sûre de ne rien louper d'important. Des initiatives de ce genre et de cette qualité méritent qu'on s'y intéresse et qu'on les encourage, il en va de l'avenir de toutes les Lettres de ce genre.

 

 

 

01/07/2011

Fais pas l'affaire

 

 

 

28/06/2011

Bloguer

Penser, frémir, réaliser, ressentir, finaliser, mettre en mots, désirer, s'épanouir.

Rencontrer, partager, apprendre les uns des autres, se mesurer, s'exprimer, se polir, s'affiner, s'éprendre.

Ravir et l'être. Courir et discourir, montrer, dévoiler, cacher, avancer masqué ou en pleine lumière.

Intervenir, appréhender, assumer, apprendre, comprendre, échanger, être.

Bloguer n'est pas une vue de l'esprit, n'est pas non plus une gourmandise ni un effet, c'est un acte qui engage, qui permet de grandir et surtout qui époustoufle. Une source qui donne à son jardin une disposition nouvelle, libre, ludique et universelle! Sans frontières.

Blue est mon moi, ce que je suis, ce que j'aurais dû être, mon expression artistique, ma réalité. Chacun en pense ce qu'il veut ou ce qu'il désire. Je suis.

J'ai vraiment tant appris de ce monde "parallèle", paraît-il, que je reste septique. On nous dit que ça n'est pas la vraie vie, que si par malheur tu y mets le doigt, tout ton bras y passe! Non  mais, vous rigolez! Que tout ça fasse peur, Ok, que ça soit subversif, pas dans les clous, pas gérable, pas toujours de bon goût, Ok. Mais que ça soit peanuts, sans valeur et sans conséquences, nada!

J'ai avancé ici bien plus qu'en quinze longues années de thérapie et je vais vous dire pourquoi ce genre est si précieux: vous pouvez être ce que vous avez le besoin et l'impulsion d'être, pour le meilleur comme pour le pire, n'est-on pas fait des deux?

Trois années sur la toile m'ont plus apporté que toutes mes tentatives psychologiques. Hum, je ne suis pas vraiment juste, après ce que j'ai vu, compris, ingéré et progressivement digéré ailleurs, j'ai trouvé là un moyen singulier d'exister et de voir enfin quelqu'une dans le miroir derrière ce regard jamais tellement généreux à mon égard, le mien. Mes yeux ont changé de couleur, ma vue s'est apaisée.

Bloguer est tout un art. 

Vivre l'est tout autant.

Aimer, le carburant.

Être, le stimulant.

 

 

Doit-on sous des prétextes idiots de "parce que ça n'est pas dans l'ordre des choses" et que "tu ferais mieux de faire un jogging quotidien que t'adonner à ces bizarreries" ne pas bloguer... Quid des neurones, sont pas dans les jambes que je sache?

 


podcast

- Jeanne Moreau- Le nombril -

 



27/06/2011

Conseils à un écrivain

On en a parlé il y a un bail avec Sandy.

 

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Tchekhov était avant tout médecin, métier qui ne devait pas l'enrichir puisqu'il soignait les pauvres et les paysans gratuitement. Au début, l'écriture de nouvelles était seulement un moyen de gagner quelques kopecks supplémentaires. Mais il abordait l'écriture de manière quasi scientifique, n'écrivant que sur ce qu'il connaissait et ne se basant que sur ses expériences, pour que ses pièces et récits soient toujours sincères et réalistes. Pour lui, les meilleurs écrivains « dépeignent la vie telle qu'elle est », mais de telle façon qu'en les lisant on sente aussi « comment elle devrait être et c'est cela qui séduit », car « l'homme deviendra meilleur quand nous lui aurons montré comment il est ».

 


21/06/2011

Transparences

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- Photo prise par moi-même dans une galerie d'art à Montréal -

 

 

" Une robe est une confidence. Les secrets de la femme se lisent dans la façon de s'habiller."

- Gilbert Brévart -

 

 

17/06/2011

Laurence G.

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Laurence G. par elle-même -

 

 

Pendant que de manière récurente, chaque blogueur et blogueuse se demande au fond de lui l'aboutissement et l'intérêt d'un tel média, il y a des réponses qui s'imposent d'elle-même comme ma rencontre avec Laurence, qui aurait été improbable sans cette incroyable technologie. Impossible de vous parler d'elle en deux mots dans sa totalité tant ce petit bout de femme renferme de richesses, mais possible de faire une esquisse en demi-teinte d'une personnalité attachante, généreuse, et d'une rare fine intelligence. Jamais elle ne s'impose, c'est pas son truc faut bien le dire et a toujours une attention tendre et bienveillante à l'égard de ceux qu'elle aime, je suis bien fière d'en faire partie! Ellle qui est devenue une de mes L.! Le regard qu'elle porte sur les choses, les êtres, les âmes est à son image au fond: humour, tendresse, finesse, connaissance, sensibilité et puis un je ne sais quoi d'innocence, d'éternel renouvellement, de non à-priori, d'ouverture d'esprit. Quand son angoisse existensielle cessera de lui consommer trop de son énergie, elle nous fera des étincelles, d'ailleurs je crois qu'on est pas au bout de nos surprises tant elle a à dire et à exprimer. Elle a arrêté d'alimenter son espace, pour le moment, se concentrant sur d'autres projets, elle me manque, j'aimais bien passer chez elle me nourrir de sa fantaisie et de son amour de la danse. Elle m'a fait découvrir l'opéra Garnier et puis c'est elle qui m'a emmenée à la Comédie Française pour la première fois de ma vie, c'est une passionnée cette lumière là et tout ce qui tourne autour des mots, des gestes et des respirations l'inspire, on parle le même langage au fond. Un petit clin d'oeil à celle qui porte d'habitude plutôt le sien sur moi et un élan de gratitude envers celle qui est devenue une véritable amie.

 

 

 

15/06/2011

Une extraordinaire journée ordinaire (soir)

"Tu m'as dit que j'étais faite pour une drôle de vie
J'ai des idées dans la tête et je fais ce que j'ai envie
Je t'emmène faire le tour de ma drôle de vie
Je te verrais tous les jours...

Si je te pose des questions,
Qu'est-ce que tu diras?
Et si je te réponds,
Qu'est-ce que tu diras?
Si on parle d'amour,
Qu'est-ce que tu diras ?

Si je sais que tu mènes la vie que tu aimes au fond de moi,
Me donne tous tes emblèmes, me touche quand même du bout de ses doigts,
Même si tu as des problèmes, tu sais que je t'aime, ça t'aidera,
Laisse les autres totems, tes drôles de poèmes, et viens avec moi

On est partis tous les deux pour une drôle de vie
On est toujours amoureux et on fait ce qu'on a envie
Tu as sûrement fait le tour de ma drôle de vie
Je te demanderai toujours...

Si je te pose des questions,
Qu'est-ce que tu diras?
Et si je te réponds,
Qu'est-ce que tu diras?
Si on parle d'amour,
Qu'est-ce que tu diras ?

Si je sais que tu mènes la vie que tu aimes au fond de moi,
Me donne tous tes emblèmes, me touche quand même du bout de ses doigts,
Même si tu as des problèmes, tu sais que je t'aime, ça t'aidera,
Laisse les autres totems, tes drôles de poèmes, et viens avec moi..."
 
 
 
 
A tue-tête, en boucle, c'est à dire trois ou quatre fois de chez moi à la boutique, j'ai entonné la chanson de Sanson, ça me détend le zygomatique! D'ailleurs à un moment, tellement absorbée par ma star-ac personelle en BM, je n'ai pas remarqué que je suivais un car blanc et bleu de flics. Le policier à l'arrière riait à gorge déployée de me voir ainsi, comme une midinette, chanter sans me soucier du monde extérieur. Il m'a fait un petit signe. J'ai juste répondu par un mouvement de tête, encore plus à mon affaire!
 
14h 14, encore en retard! Si ton père te voyait, ma pauvre vieille, il en ferait direct une apoplexie!
On dit que les chats font pas des chiens, c'est vrai, mais les chiens eux, peuvent sans rien y comprendre mettre au monde une chatte de mon acabit!
 
J'y suis, j'y reste. J'en ai pour toute l'après-midi.
Les coups de fil pleuvent, as usual, fournisseurs, banquiers, vendeurs d'idées, résolveurs de problèmes même ceux que tu n'as pas, empêcheurs de tourner en rond, pauvres personnes n'ayant trouver que le phoning en dernière option, personnages étranges qui tentent de te vendre du papier hygiénique fabriqué par des handicapés, clubs de golf qui te propose de les sponsoriser, jeunes filles n'alignant pas un mot de français cherchant un stage dans la vente, et ouf, au milieu de tout ça une voix amie!
On arrive à 16 heures comme pour rire! Et toujours rien de concret. Rien à se mettre sous la dent.
 
Parfois les silences sont denses.
 
Heureusement, alors Blue vient à ma rescousse et me tient du bout des doigts. C'est tellement suffoquant d'être là à attendre, à ne pas savoir par quel bout prendre les choses, à ne pas pouvoir agir. Faut un certain cran, une patience infinie et une bonne dose de goût du risque et de l'improbable pour faire ce genre de métier, parole!
 
Comme quand Elle entre ici.
 
Elle, c'est Angélica, elle déploie tellement ses ailes qu'on dirait qu'il n'y a qu'elle! Une belle plante, superbe même. Argentine, cheveux de jais, regard noir cuisant, des bagues deux fois plus grosses que les miennes, ongles noirs, pieds d'albâtre, elle est peintre. Pendant longtemps j'en ai eu une peur bleue, vraiment, viscéralement, tant elle décoiffe, femelle et animale. Et puis avec le temps, sans doute par ma manière d'être attentive et dans le non-jugement mais plus encore parce que tout comme moi elle dévore les livres et qu'elle a une sorte de vénération pour Sarah et Frida, nous sommes devenues plus complices et plus civilisées l'une envers l'autre, surtout elle vis à vis de moi.
 
Je lui ai fait découvrir Mistral.
 
- Ton québécois, quel souffle! Pourquoi me l'as-tu caché si longtemps!
- C'est mon affaire.
- J'ai lu Vamp, j'ai lu Valium, non  mais Valium, tu te rends compte quand même!
- Quoi?
- C'est énorme!
- Me semble te l'avoir dit... Rien sur Vautour?
- Ah! Là! J'ai été transportée, et tu dis connaître cet homme là?
- Oui. Je le dis.
 
Je garde, que Christian me pardonne, suffisamment floue notre relation si particulière, parce que telle que je perçois la personne, affamée, insatiable, je n'ai pas envie vraiment qu'elle vienne sonner demain à la porte du Bunker et qu'elle le mette en pièce! Le Bunker, j'entends!
Aujourd'hui, j'avais pour elle la robe qui lui fallait, THE dress! Fourreau, en soie moulante d'un vert de gris couleur de son fard à paupière, longue jusque plus que par terre, échancrée, décolletée, sans manche, le genre qui me fait moi aussi succomber tant elle est féminissime. Elle l'a essayée et adoptée.
Quand elle est sortie de la boutique avec son "Ciao" guttural, je me suis sentie seule au monde, il y avait comme un grand vide. 
 
Alors j'ai repris ma navigation sur mes blogs amis, et j'ai entrepris de répondre sur le mien! Pour moi ce blog fût plus que salvateur, une manière unique de m'évader, une manière unique de communiquer de ma prison dorée... J'avais tellement soif d'ailleurs et tellement besoin d'entreprendre.
Entreprendre, c'est toute ma vie.
 
Tiens, un groupe de copines qui se baladent entre elles, et qui font les boutiques comme d'autres les musées. " Pour le plaisir des yeux", qu'elles disent. Soit. Parfois j'ai envie de dire:" N'oubliez pas le guide!", mais bon, j'ai bien conscience que ça serait déplacé! Et puis c'est de bonne guerre, partager c'est aussi dans ma carte du monde, je ne peux pas m'en empêcher!
L'heure tourne, inexorablement. Je pense au dîner de ce soir, à ce que je vais faire pour nourrir tous ces hommes qui vivent avec moi. J'opte pour des pâtes aux fruits de mer et j'évalue vite fait dans ma tête si j'ai bien tous les ingrédients nécessaires. Me manque juste l'ail, Au Soleil d'Agadir, ouvert jusqu'à pas d'heure, comme les dépanneurs, je devrais bien pouvoir trouver ça. J'y ferai une halte avant de rentrer chez moi.
 
Oups! Voilà  une dame comme je les aime. Elle se plante devant moi et le dit, droit dans les yeux:
 
- Relookez-moi! Je veux tout changer! Tout! Il n'y a rien qui va.
- Ah?
- Plus rien de rien!
- N'exagérons pas.
- Ah?
- Tout changer est une vue de l'esprit, si je vous emmène à l'autre bout du spectre, vous n'allez pas vous retrouver et ça n'est pas ce qu'il faut faire. Que vous ayez envie de changement, d'autre chose, d'un nouveau regard sur vous, je le comprends parfaitement mais de là à tout balayer d'un revers dans un caprice insensé, c'est une erreur, je vous assure. Les vrais changements se font progressivement, petit à petit, en douceur. Pas de panique, pas de violence et pas de coup de barre d'un coup. Step by step.
- C'est vrai, vous avez raison, que me conseillez-vous alors?
- D'essayer, d'essayer tout ce qui vous passe par la tête, tout ce qui vous plaît dans le magasin, tout ce que vous n'avez jamais osé mettre, et tout ce que vous pensez pas normalement fait pour vous. Ensuite, si vous voulez, je vous ferais quelques suggestions, infimes, de vêtements qui me semblent pouvoir vous aller, fonction de votre stature et de votre personnalité.
- Ok.
 
Deux heures d'essayage, tout y est passé. On en a rit aux larmes parce que parfois c'était pas franchement joli, joli à regarder et finalement elle a trouvé par elle-même une jupe et un top lui allant à merveille. J'ai juste rajouté un collier, pièce unique, en pâte de verre et bronze qui finissait à la perfection, enfin presque, la tenue qu'elle s'était choisie. Encore une heureuse. Deux, en fait.
 
Tout le monde ferme autour, c'est qu'il doit être l'heure. Toujours en retard le matin mais toujours la dernière à fermer. Je ne sais pas plus ouvrir à l'heure que clore dans les temps! J'aime bien d'ailleurs ce moment étonnant où on est entre la vie du jour et la vie de nuit parce qu'alors la rue change. Les bars prennent le relais, l'ambiance n'est plus la même, et le public d'un coup rajeunit! L'heure où je m'encanaille... Dans la tête! Après je retrouve ma marmaille et mon rôle inépuisable de mère et d'amante. Je ferme le rideau, réamorçe l'alarme, enfouis mon habit de lumière sous un grand manteau noir, reprends encore une fois le volant et retourne chez moi avec encore en tête que vraiment j'étais faîte pour une drôle de vie. Celle-ci.
 
 
 

14/06/2011

Une extraordinaire journée ordinaire (matin)

Je me lève sous les coups de six heures du matin si bien sûr la veille je ne me suis pas couchée trop tard accaparée par un enième film policier qui fait ma joie, avalée toute crue par un roman ou complètement absorbée dans une discussion outre-atlantique qui avive mes neurones, exacerbe mon excitation littéraire et touche mon coeur avide de mots tendres. Souvent complètement défaîte, les cheveux en bataille, un peu collés par l'application la veille d'une crème à l'amande douce pour nourrir des pointes trop sèches et malmenées par des brushings répétés que j'ai depuis quelques temps d'ailleurs stoppés nets suivant les bons conseils de ma coiffeuse préférée, Carole, qui en plus d'être particulièrement douée dans son domaine est une femme délicieuse, généreuse et prolixe. Je l'apprécie beaucoup. Chez le coiffeur je n'aime pas parler, avec elle, c'est simple, suffit de l'écouter. Moulée dans son cuir slim délavé, hissée sur des compensés vertigineux stylés, toujours une ou deux bagues têtes de mort au doigts finis d'un vernis craquelé aux couleurs indéfinissables, le regard pétillant et la bouche framboise écrasée assortie à quelques mèches éparses de même tonalité dans une chevelure brune coupée à la garçonne, elle me raconte sa vie, les problèmes récurents qu'elle a avec son fils adolescent et les déboires créatifs de sa fille. Elle me parle aussi fréquemment de ses peines de coeur qui la tourmentent n'ayant comme elle le dit plus vingt ans et ne supportant pas l'idée de vivre seule, craignant par dessus-tout de vieillir esseulée, oubliée et perdue. C'est vraiment quelque chose qui la perturbe au plus haut point. Au début je tentais vainement de la persuader que cela ne pouvait pas arriver, par gentillesse, par courtoisie; finalement j'ai compris que c'était peine perdue et qu'il valait mieux que je la laisse se plaindre sans tenter de la dissuader, j'ai comme le sentiment qu'elle se nourrit vraiment de cette crainte et que c'est ce qui lui donne le ressort d'encore être sur le pont comme elle le fait, inlassable et intarissable.
 
Dans mon vieux peignoir taupe ou dans le déshabillé de soie bronze acheté sur la cinquième avenue, je tente de trouver doucement mes marques et tout en me vidant la vessie, encore dans les limbes, je me remémore les rêves que je viens de faire. C'est devenu un réflexe avec le temps, ça se fait automatiquement. Je passe voir vite fait si je n'ai pas un mail ou deux et qu'elle a été l'agitation nocturne sur mon Helenablue. Si rien ne s'est passé d'un côté comme de l'autre, je suis un peu déçue mais s'il y a matière, je réponds illico ou alors je laisse mûrir le sourire aux lèvres. J'enfile un demi-litre d'eau minérale que j'ai toujours à portée de main près de mon bureau et retourne me coucher. C'est alors le moment que je préfère dans mon début de matinée, celui où à moitié entre éveil et sommeil, je laisse mon esprit divaguer, un moment privilégié et d'extrême importance pour moi, si par malheur je ne peux m'offrir cette parenthèse je suis toute la journée d'humeur de cochon noir et c'est pas beau à voir!
 
Au deuxième réveil, les choses se compliquent parce que je suis à la bourre étant donné que je tire au maximum du possible les minutes, me disant en regardant le réveil une fois vers 9 heures," bon j'ai encore le temps", puis vingt cinq minutes après," allez encore cinq minutes", évidemment dix heures arrivent comme pour rire et là branle bas de combat, c'est la course. Comment être dans son lit en nuisette à dix heures et en habit de lumière à 10h30 à l'autre bout de la ville pour ouvrir dans les temps la boutique qui m'attend! Évidemment c'est impossible, mais toujours je le tente. Me lève d'un bon, cours à la cuisine, bois un grand bol de thé vert ou d'Earl Grey suivant la saison, grignote un tartine de pain complet, remonte à la salle de bains, me débarbouille la face avec une mousse nettoyante à tout faire, yeux y compris, plus que nécessaire car parfois la veille dans une sorte de flegme incommensurable j'oublie de me démaquiller et le lendemain c'est un véritable désastre même si je n'abuse pas de fond de teint ni de cache-misère en quantité excessive.
 
Je me pose, il n'y a pas le feu au lac, je reprends mon souffle. Et je fais quelques extensions musculaires comme une chatte quand elle s'offre au soleil, je m'étire de tout mon long et énergiquement je m'attaque à ma tignasse, je brosse dur la tête en bas, et de nouveau massivement la tête haute. Je passe à l'étape suivante, depuis que Stella est passée par là avec ses conseils de maquillage ayant obtenu de moi une promesse de tous les jours le faire quand je vais travailler, je m'applique et suit ses directives en bonne élève que j'ai toujours été. Je peigne délicatement mes sourcils avant de les assombrir et les redessiner légèrement d'un trait de crayon ton sur ton, c'est pas grand chose mais d'un coup le regard s'agrandit. Avec un pinceau plat à poils courts et doux, je dépose un fard à paupières terracota et je lisse du doigt pour faire la banane, juste en dessous de l'arcade sourcilière, ça ouvre encore un peu plus le fameux regard et pour couronner le tout je passe la mascara ébène qui donne définitivement à l'ensemble une présence étonnante.
 
Avant de m'être occupée des yeux, je me suis faite comme dirait mon amie stellaire une belle peau! Je m'enduis la face d'une crème hydratante aux parfums subtils et délassants et puis je fais fondre au creux de la paume une base de teint en correspondance totale avec la teinte beige de ma peau de blonde et je m'applique à étaler de façon uniforme sur toute la surface du visage ce qui me donne d'un coup une mine renouvelée et un éclat encourageant un début de journée. Un coup de poudre légère comme l'air pour les dernières petites imperfections qui traînent et deux coups de pinceaux rose judicieux sur le haut des pommettes, j'ai spontanément l'air d'une jeune fille en fleur. J'estompe vite du bout des doigts, le mot d'ordre étant " faut pas que ça se voit!". Je termine par la bouche, là je me délecte, c'est vraiment le geste que je préfère, sensuel. J'ourle avec le bâton crémeux la lèvre supérieure et puis je termine celle du bas finissant de poser le brun rosé tendre. Un dernier coup d'oeil dans le miroir, hop, hop, le déodorant anti-transpir absolu sous les aisselles, je cours à la chambre car là je suis limite dans l'horaire et je m'habille à la hâte avec ce qui me tombe sous la main.
 
Dans les bons jours, c'est réussi, je mets naturellement ce à quoi je désire ressembler, d'autre matins c'est la vraie galère, d'un coup je me trouve bien dans rien, nulle, moche, pas présentable et je peste et je rage, aujourdhui, joker! C'est une bonne matinée! Ouf! Des dessous assortis, noirs, un pantalon sarouel, noir, un joli top déstructuré au décolleté suggérant, noir et mes sandales fétiches du moment, drapées à boucle d'un doré passé, noires. Mes bracelets habituels et ma grosse bagouze sans laquelle je me sens nue, il ne me reste plus qu'a courir. J'attrape mon blouson de cuir, noir lui aussi et je stoppe net. J'ai oublié quelque chose quelque part dans ce rituel! Diable qu'est-ce que cela peut-il être? Je perds de précieuses secondes à y réfléchir et puis " euréka! " ça me revient! je ne me suis pas parfumée, ça, c'est rédibitoire! Hop, je m'asperge d'un geste ample toute entière de la tête au pied de cette fragrance fétiche et là je suis fin prête à aborder la journée.
 
Je saute dans ma voiture aussi noire que tout le reste, je sais, je sais, ça fait beaucoup de noir, black is black, pas sombre, pas obscur, pas triste comme peuvent l'être les idées, ni hostile comme certains regards, rien de mélancolique, ni occulte, ni d'un autre continent, juste noir de chez noir, une sorte d'élégance abstractive à la Soulages et je me mets en route la musique à fond, la fenêtre ouverte, les cheveux au vent. Comme à mon habitude j'arrive à la boutique complétement décoiffée, parraît que ça fait mon charme... et une fois garée, j'ouvre en retard d'un bon quart d'heure ma grille, je désamorçe l'alarme, j'allume les feux de la rampe, j'installe la liste de lecture musicale qui sied à mon humeur du moment. J'en ai plusieurs. Musique brésilienne, musique et vocals jazz, musique classique, musiques du monde et celle que je préfère, la liste Blue que m'a concoctée mon homme avec un mélange choisi des chansons, morceaux, solos que je préfère. Un régal. J'allume l'ordinateur, je passe l'aspirateur, arrange un peu les choses et ma chevelure et je prends possession de ce lieu que je connais plus que par coeur ainsi que du rôle que je vais jouer maintenant pour les huit heures à venir...
 
 

08/06/2011

Il y a des jours comme ça

Tout semble simple et fluide. L'angoisse disparaît. La peur n'est pas là. Le corps est au repos comme en veille, en confiance. On dirait que rien ne se passe et pourtant ça mature à l'intérieur, comme les plantes qu'on ne voit pas pousser et qui racinent avant de bourgeonner. Je me sens dans cet état. Ces jours là, d'habitude, je ne fais pas attention, je les traverse comme une flèche et le soir je me dis: " Tiens, la journée est déjà finie?". Mais comme j'écris un peu plus tous les jours, je deviens plus attentive et plus à l'affût, même dans ces moments où j'ai le sentiment que rien n'arrive, je sais bien qu'il ne peut pas rien se produire. Notre pensée ne s'arrête pas, on ne dépose pas son cerveau devant sa porte en disant: "Aujourd'ui, je ne vais pas me servir de toi!", pas plus qu'on y dépose son coeur... Même si on se sent vide ou au repos on est toujours plein et en activité sans s'en douter. C'est étonnant, d'en prendre conscience est stimulant. Etre ainsi plus à soi-même on mesure tous les enrichissements et les apprentissages qu'on fait même sans en avoir l'air, comment finalement on s'affine, on s'aiguise, on s'améliore! Il y a des jours comme ça où plus encore, la conscience apparaît plus présente, pas encombrée par la réflexion ou le tourment, juste donnant accès à sa matière humaine dans toute sa complexité et ses possibles. C'est particulièrement réjouissant.

 

 

06/06/2011

Black Angel

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- Black and Blue - Photo Patrick Natier -

 

 

J'aime beaucoup cette photo, c'est Pat qui l'a prise lors de notre bref séjour à Montréal chez le pote de Christian un étage ou deux peut-être au-dessus du Bunker. La lumière matinale et automnale était particulièrement douce et la journée s'annonçait intense, je devais passer du temps avec Sandy et son homme et je savais déjà à ce moment là que nous repartions le soir-même, sigh, c'est fou ce qu'une image peut en un rien de temps vous replonger en arrière!

Au-delà du contexte, c'est ce qu'elle m'évoque qui me touche. Cette complicité, cette tendresse, ce respect que nous avons l'un pour l'autre, la densité de cet amour qui nous unit, cette amitié indéfectible qui s'est construite par-delà les océans avec la puissance des mots de deux coeurs sincères s'apprivoisant et s'éprenant l'un de l'autre. Tout ce que mon regard dit et ce que ma main exprime et tout ce qu'en retour je sens recueillir de lui. 

J'ai tant reçu de Christian Mistral, il a tellement partagé avec moi ses pensées qu'elles sont devenues miennes sans que j'y prenne garde. Il m'a tellement bousculée et poussée dans mes retranchements que mon écriture se libère. C'est lui qui m'a donné cette confiance, cette autonomie, cette liberté et c'est lui aussi qui m'a tout appris de la blogosphère. Pionnier en la matière, il la connaît mieux que quiconque, m'a évité les pièges et m'a encouragée à monter le niveau. Patiemment, intelligemment et sans défaillir, il m'a soutenue back stage, m'a enguirlandée plus d'une fois comme il sait si bien le faire avec son mordant légendaire et m'a inspiré plus d'une note et plus d'un commentaire, tout cela avec une générosité sans limite et une présence quasi quotidienne. Grâce à lui, j'ai beaucoup progressé.

Il m'a fait prendre conscience de la puissance de ce média particulièrement, de ses limites aussi et le projet que nous menons de concert avec Laure m'y ramène. A mon âge pourtant et avec ma bouteille, je devrais bien savoir comment me viennent mes idées, qu'elles en sont leur source ce qui m'a mis sur la piste ou comment ma réflexion s'est construite. Nietzsche m'a influencée et a permis cette prise de distance avec mon éducation religieuse, Agatha Christie à sa manière m'a elle aussi avec son Hercule Poirot permis de développer mon esprit d'analyse ainsi que les neuro-biologistes que j'ai pu lire. Monsieur Laborit, tout comme Sun Tzu restent pour moi des références incontournables, évidemment j'en passe, car au bout d'un certain nombre d'années on ne sait plus à qui on doit telle ou telle découverte, l'important restant à mes yeux d'en faire quelque chose et de progresser. Pourtant dans ce domaine plus spécifique de l'écriture, c'est Mistral qui m'a décomplexée et révélée et c'est grâce à lui si j'en suis là où je suis, à moi maintenant de grandir et d'aller encore plus haut, encore plus loin, d'en donner davantage, message que je perçois en filigrane au travers du cadeau qu'il m'a fait hier soir.

Ce qui est percutant dans sa façon de faire, c'est qu'il t'invite à réfléchir et toujours te laisse ton libre-arbitre; jamais il n'impose, c'est un excellent professeur quand il ne gueule pas trop fort! Quoique là aussi au fond, il t'encourage. C'est son exigence envers lui-même et la qualité de sa plume qui m'ont amenée à faire de même, j'en ai déjà parlé dans cette fameuse lettre envoyée dans le cadre des correspondances d'Eastman qui me revient soudainement en mémoire et qui pour moi est toujours réactualisée. 

Depuis il y a eu cette photo, il y a eu la rencontre qui a accentué notre intimité et mon aisance à converser avec lui, ma maturité aussi, notre connivence. Si un tant soit peu je devais ne retenir qu'une merveilleuse chose que le web engendre et que les blogs permettent c'est bien ce genre de rencontre qui marque à tout jamais une existence, comme celle que j'ai pu faire avec celui que j'appelle avec une affection profonde, mon Black Angel!

 

 

 

03/06/2011

conversation entre amies blogueuses

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- Photo montage Laure K. -

 

 

 

Hier, Jeudi, jour de l'Ascension propice aux élévations d'âmes, Laure K est arrivée chargée comme un âne de matériels divers pour fabriquer les matières premières d'un projet qui lui tient depuis un bail à coeur. L'idée a germé d'abord dans sa tête sous la forme de portraits de blogueurs qu'elle trouve inspirants et qui l'aident dans son propre cheminement. Doucement mais sûrement l'initiative d'être plus que passeur mais acteur dans l'histoire a fait son bout de chemin. Elle m'a soumis son projet. J'ai dit OK! trouvant l'aventure plaisante et excitante me mouillant moi aussi en lui permettant de me filmer à dire des choses et non plus seulement à les évoquer au travers d'images suggestives, ce qu'elle a fait superbement jusqu'ici!

On s'est installée, face à face, dans deux moelleux fauteuils de cuir brun au fond de ma boutique inondé de la lumière nécessaire et au calme puisque pour l'occasion, j'étais venue spécialement un jour férié le matin là, où, d'habitude je sévis. L'installation du matériel prit une bonne heure, deux caméras croisées, un micro, réglages des spots, des cadrages, des plans, du maquillage enfin tout ce qui tourne autour d'un tournage, je découvre, c'est passionnant. Et puis on s'est un peu chauffé. Laure avait imaginé un chemin de fer des sujets qu'elle voulait qu'on aborde et on s'est naturellement mise à parler. Pour nous deux, en soi, ça n'est pas compliqué, entre nous on se parle régulièrement de choses et d'autres, mais de le faire dans cette ambiance précisément, c'était une autre paire de manches. Ni elle ni moi ne sommes actrices ou rompues à ce genre d'exercice, on s'est jeté mutuellement à l'eau et je ne sais même pas à ce jour ce que contiennent les boîtes noires de chacune des caméras, seule la réalisatrice le sait et elle seule va se servir de tout ça pour exprimer ce qu'elle tient à livrer.

Je ne crois pas dévoiler un secret en disant que ce qui la passionne c'est l'intérêt de ce nouveau média qu'est le blog, ce qu'il entraîne, ce qu'il provoque, ce qu'il crée, comme ce genre de rencontre par exemple, ce qu'il ouvre comme perspective et aussi ce qui anime ceux qui en usent et en abusent comme je le fais moi-même avec un plaisir certain et une énergie à toute épreuve. Le sujet du pourquoi et du comment d'un blog ainsi que du pourquoi et du comment celui-là plutôt qu'un autre a été au cours de notre entretien d'une bonne heure généreusement évoqué, mais pas seulement, on a parlé également d'écriture, d'éducation, de la langue française qui nous relie les uns les autres, des amitiés qui se créent, de la pérennité, de l'abolition des distances, de la confiance en soi que donne cet outil étonnant et, bien entendu, de la mode, un grand pan de mon environnement et de mon quotidien!

Après avoir épuisé les batteries de machines et le temps de parole possible sur chacune des bobines, j'avais une faim de loup, ça creuse de réfléchir et de mettre de l'ordre dans ses idées, ça consomme pas mal d'énergie! Alors on s'est enfilé un petit chinois vite fait juste en face de chez moi et puis j'ai repris mon activité première et je lui ai dégoté une superbe tenue pour les prochaines occasions où elle doit faire la belle. C'est vrai que j'aime ça, mettre en valeur une personne au travers des vêtements qu'elle porte. C'est enthousiasmant de voir quelqu'un s'exprimer davantage par ce biais que nous offre l'art de se vêtir et c'est passionnant d'en être l'instigatrice ou l'accompagnatrice en fonction de la personnalité de la femme que j'ai devant moi! Certaines se connaissent vraiment bien et juste on les aide en leur fournissant de la matière, pour d'autres c'est plus complexe, elles ne savent pas ou plus ou n'ont pas le goût à ce genre d'affaires, ou plus compliqué encore et beaucoup plus fréquents n'aiment pas leurs corps, ce qui n'est pas le cas de Laure!

Alors voilà maintenant, petit à petit va vous être dévoilé des morceaux de cette entreprise, ce qui va nous permettre de tous interagir et de tous réfléchir à ce qu'apporte, au delà du plaisir de découvrir et de partager, le monde des blogs. Il me semble que l'une de mes dernières phrases au cours de cette conversation en sorte de conclusion fut:

"Un blog, c'est interactif et ça nous élève, on a envie de donner le meilleur de soi-même et de recevoir aussi ce meilleur de l'autre. Et puis ça nous incite à réfléchir, à structurer sa pensée, à créer. C'est chouette, c'est quand même super chouette, c'est à ça que ça sert la littérature, la culture, l'art, à grandir, non?"

 

 

 

 

30/05/2011

Boucle d'or

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 - Blue make-upée, bouclée et photographiée par Stella -

 

Dernières longueurs pour Boucle d'heures!

 


 

26/05/2011

Écrire

Anormalement guillerette au volant de ma voiture pour venir travailler je pense à cette envie irrépréssible que j'ai de plus en plus d'écrire. Entonnant Aznavour à tue-tête, sans craindre les regards en coin des automobilistes devant et derrière, je me dis, le sourire aux lèvres que c'est bon de ne pas être une pointure dans un domaine et d'avoir tant à apprendre et à découvrir même si parfois c'est ingrat, difficile et décourageant et qu'on se sent nulle et stérile comme un bout de bois sec au bord d'un chemin de forêt vierge! Le droit à l'erreur, le droit à la faille, à la recherche d'un style qui corresponde à sa personnalité, à ce qu'on veut dire et amener à faire comprendre sans en avoir l'air demande un travail insensé, acharné, source de souffrances mais aussi de grands moments de jouissance quand on tombe sur le bon mot ou la tournure de phrase qui convient, fluide, intense, économisée, pas alourdie d'adverbes en trop ou de répétitions évidentes qu'on ne découvre qu'à la énième lecture. Le processus d'écriture aboutie m'était jusqu'alors étranger et je ne m'étais jamais relue avec l'oeil de mon pire ennemi, je n'avais jusqu'ici jamais percuté l'immense et absolu labeur que demande ce métier, car c'en est un, à part entière. Je ne sais si j'en suis capable, je l'explore petit à petit, humblement, la passion chevillée au ventre. Tout procédé de création implique une folie accouplée à une discipline étonnante, une exigence doublée d'une liberté insensée et celui-là plus que tous ceux que j'ai pu éprouver jusqu'alors, une ténacité à toute épreuve et un complet don de soi! Respect.

 

22/05/2011

D'un clavier à l'autre

  Ce matin, dévorée par mon angoisse nocturne et par des pensées moroses et résolument noires, j'ai comme à mon habitude, après le premier pissou du réveil, allumé mon ordinateur pour découvrir mes mails, et là, rien! Rien de nouveau depuis hier. Le ventre déjà bien noué et le coeur bien sombre, j'ai entrepris comme chaque jour la tournée de mes amis blogueurs. Le Dimanche, j'ai plus de temps alors ça s'étire davantage, je vais un peu plus chez chacun et parfois je m'attarde, je redécouvre, je relis des vieilles notes, comme une sorte de rituel qui a toute son importance dans mon existence. Certains se campent devant leur poste de télé, d'autres ouvrent la presse au petit déjeuner, je le faisais aussi avant cet outil là; d'autres encore se préparent pour aller à la messe, ou se rendre au marché, certains enfin font la grasse matinée. Mon plaisir, à moi est de faire la tournée des blogs comme on fait celle des bistrots, j'ai le sentiment parfois que c'est du pareil au même, une quête de contacts, d'échanges, de stimulations, d'écoutes sans danger par contre d'avoir la gueule de bois.

Ainsi j'ai mesuré une fois de plus l'impact qu'a sur moi ce genre de voyage d'un clavier à l'autre, d'âme à âme. Est-ce la concentration ou le plaisir que je prends à lire untel ou untel, les sourires qu'un post sur trois arrivent à me faire venir ou la douce sensation de grande intimité avec certains et certaines qui s'est construite au fil du temps, la mise en branle des neurones et l'explosion d'émotions en tout genre, les réflexions auxquelles je suis invitée riches et variées? Toujours est-il que l'angoisse semble s'apaiser et la vie reprendre un sens. Beaucoup plus efficace et moins nocif que le Prozac, encore que pour ce qui est de la dépendance, cela reste à mesurer!

J'aime aussi et je le fais relativement souvent re-voyager dans mon propre espace, je relis les commentaires et les discussions qui ont pu naître et se développer sur certaines notes et puis toutes ces marques d'affections qui toujours me touchent, ça me remet du baume au coeur, ça me redonne du courage et ça renouvelle mon envie et ma passion d'écrire. A lire les mots des autres, parfois à lire les miens, je prends conscience que l'écriture est un excellent transmetteur et transmutateur, aphrodisiaque, jouissif, énergisant, stimulant. Je me sens requinquée et prête à vivre plus sereine et plus créative cette longue journée plutôt ensoleillée. 

Bon Dimanche à vous!

Blue

 

17/05/2011

appétit

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- Yves Klein -

 

 

" L'heure de la fin des découvertes ne sonne jamais."

- Colette -