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31/07/2010

petite blue

Partager la vie et l’intimité, les pleurs les désirs les rires les délires aussi d’une petite fille provoque toujours un petit quelque chose en moi. Auparavant je fondais en larmes, c’était irrépressible surtout au bord de l’eau à la plage, ou quand je rencontrais un papa câlinant sa petite ou une maman la tenant par la main, un effet miroir sans doute, les sanglots remontaient et puis s’épuisaient sur mes joues d’adulte malmenée.
Maintenant c’est différent, ça m’entraine de l’autre côté, ça m’emmène vers celle que j’aurais pu être, celle que j’aurais dû être, celle que je n’ai pas été, ça me permet de la comprendre et de mieux l’appréhender de mieux l’aimer aussi sans doute. Quand elle m’a posé cette question "ça t’émeut, on dirait, ça n’est peut-être pas facile, ça te rappelle ça te ramène, non?" parce que j’avais l’air perdue des yeux à regarder sa gamine petite brindille aux cheveux de blé comme je l’avais été, j’ai répondu d’emblée "oui, toujours ça me trouble, me donne un peu de vague à l’âme et puis plus peut-être, ça me bouleverse, comme si je mesurais ce que j’avais perdu dans les gestes et les demandes et les élans et les envies que peut avoir une enfant choyée et respectée et libre…"


Alors quand  j’ai reçu cette photo, j’ai été très émue et j’ai eu envie de lui parler à cette enfant, celle qui vit à l’intérieur de moi, celle dont je m’occupe, celle que je suis, j’ai eu envie de lui dire des mots simples tendres directs et confiants, j’ai eu envie de la prendre dans mes bras et l’entourer de ma présence.

« Petite fille, ma toute petite, je suis là, je suis là pour toi. Tu n’as plus à te cacher à avoir honte et à te terrer et te taire davantage. Jamais plus je ne laisserais quiconque te manquer de respect te bafouer t’utiliser te maltraiter te mentir t’écarteler, je suis là pour toi maintenant, tu peux compter sur moi je veille, va tranquille cueillir les fleurs de la vie, fais-en des tresses des couronnes des guirlandes et des colliers légers, respire, crée, ris danse joue aussi libère grand ton cœur petit être, petite blue, je suis là pour toi, pour toujours. »

 

 

30/07/2010

Correspondances,"lettre à Christian Mistral"...

Voici mon humble contribution au concours des correspondances d'Eastman, je la souhaitais à l'époque double mais "lettre à ma mère" n'est pas sortie à temps, je n'ai pu donc produire que celle qui suit dans les délais. L'exercice est particulièrement étonnant et mérite qu'on y pense je trouve, la correspondance étant à mon sens par essence destinée à l'intime et donc être lue d'âme à âme, de l'ouvrir au départ à être lue par tous oblige à un recul, à une retenue particulière, ce qui m'a d'ailleurs attirée dans ce cadre du concours, cette ambiguïté oblige à une écriture spécifique et lucide aussi. Cette "lettre à Christian Mistral" s'adresse à l'écrivain en particulier et d'une manière plus générale aux écrivains et hommes de l'art au sens large, et invite à réfléchir à ce qu'ils peuvent provoquer chez le lecteur qui les découvre, on pourrait d'aillers agrandir la réflexion à l'art dans son ensemble, ce qu'il a de vivant de bienfaisant d'indispensable et de redoutablement engageant. Ecrite dans ce sens, le choix de l'intéressé n'est par contre pas du tout un hasard tant l'écriture spécifique de cet homme là ainsi que son amitié ont été pour moi une véritable révélation et c'était une manière personnelle et inspirée de le remercier, ce qui dans le cadre précis et du lieu et du théme me paraissait idéal et à propos...

 

Cher Christian,
 
Cher Christian Mistral,
 
 
 
Ce n'est pas un exercice facile que celui d'écrire à un écrivain que j'admire et qui a compté et compte encore dans ma vie. Pourtant si je prends la plume aujourd'hui pour vous dire que vous avez plus que bouleversé la mienne c'est que je reste attachée viscéralement à dire ce que parfois, voire trop souvent, on a tendance à taire par pudeur timidité bienséance ou éducation. Pourquoi lors ne pas se permettre d'évoquer à un homme de lettres par des mots simples et sincères l'importance qu'il a pris dans mon esprit, pourquoi ne pas lui transcrire les battements de mon coeur à la lecture de ses mots pourquoi ne pas lui rapporter les larmes, rires frais, grincements de dents, suées, à la rencontre de sa poésie et  pourquoi ne pas lui faire sentir avec les miens toutes les prises de conscience fulgurantes et jouissives à leurs contacts et toutes les vibrations poétiques de sa grammaire...
A dire vrai, c'est une des toutes premières fois que je peux que je me permets et ressens le besoin de l'exprimer ainsi à un artiste de son vivant et malgré mon bon vouloir et la forte pression passionnelle qui m'anime c'est sur le comment que j'achoppe, comment rendre un tremblement d'âme, une joie incommensurable, un trouble presque sismique, un plaisir profond et un embrasement des méninges quand j'ai entre les mains un de vos livres et comment exprimer de la plus juste façon l'inspiration et la respiration que vous m'offrez à la lecture d'un de vos poèmes, d'un de vos romans, cette sorte d'incandescence....
Et puisque je m'en donne l'occasion aujourd'hui, et ce dans ce contexte si particulier et si pertinent des Correspondances, sachez que je vous aime pour la forme et pour le fond car au fond n'est-ce-pas ce qui compte le plus pour un homme de l'art tel que vous ou vos congénères de remuer en profondeur un individu, de le toucher, de l'interpeller, de l'émouvoir l'éveiller à lui-même et lui donner à réfléchir sans pour autant l'ensevelir sous des théories fumantes ou des gentillesses doucereuses bien loin de votre carte du monde, j'en conviens, a fortiori de la mienne mais juste de lui ouvrir les portes de sa sensibilité et de ses limbes intérieurs, lui permettre l'accès à sa boîte de Pandore en prenant le risque comme vous le faites d'entrouvrir béante la vôtre.
C'est sans doute ce mélange si personnel, ce choix pointu du mot retenu, cette richesse,cette trivialité cette dimension sensorielle qui donne à votre mouture sa couleur prégnante si particulièrement humaine et déchirante telle que je la reçois.
 
Vous êtes pour moi une nourriture.
 
Et ce n'est pas peu dire... Vous m'avez donné le goût d'écrire à mon tour et vous m'avez affranchie par ce ton qui est le vôtre et par ce traitement percutant et sans ménagement de l'âme humaine empreint à la fois de tendresse et de souffrance dans cette sorte de poésie vibratoire, karchérisante...
Je m'interroge dès lors sur ce qu'un écrivain  comme vous envisage de provoquer quand il écrit et s'il y pense vraiment, chacun des lecteurs s'appropriant vos mots à sa manière, chacun avec ses attentes implicites. Pour moi, ils ont été de concert d'une évidence étonnante et d'une déflagration inouïe comme si vous étiez venu me chercher au fond de mon chaudron.
 

L'art comme tentative de sortir de soi l'essence même de l'être que l'on est.
 
J'aimerais vous rencontrer de chair pour pouvoir deviser avec vous et puis vous imprimer de vive voix l'importance que vous avez prise dans ma vie, pas comme une "fan" ou une sorte d'individu dépossédé de lui-même et en quête de repère, je ne suis pas comme pourrait l'induire ce courrier entrée en religion mistralienne et n'ai pas perdu mon libre-pensant, non,vous rencontrer par congruence et sentir la vôtre car nul doute que doit émaner de votre personne l'image des démons intérieurs et sauvages qui vous habitent comme chacun d'entre nous mais peut-être de façon plus honnête plus criante plus directe comme cela transpire dans vos livres, cette sorte de désespoir assorti d'un tel goût de la vie et de l'amour, cette soif d'affects et ce profond respect de l'amitié portée aux nues et qui me percute tant! Si vous le vouliez bien, j'en serais très émue.
 
Et puis au-delà de tout, c'est vous lire davantage qui me comblerait le plus, il me faut attendre alors le prochain ouvrage qui va agir en vous, ayant déjà dévoré tous les possibles vous concernant... J'ai toujours beaucoup lu et ce depuis mon plus jeune âge, j'en ai besoin. La littérature et la poésie m'ont révélé à moi-même, certains langages plus que d'autres certaines histoires aussi et puis certaines constructions certains canaux certaines musicalités. Pour moi et sans doute plus universellement c'est une nécessité pour exister pour se construire pour ouvrir sa perception du monde.
 
La littérature m'a rendu à moi-même et par la même plus humaine.
 
Et vous?
 
Je n'ai pas envie de vous mettre dans l'embarras avec mes questions qui pourtant tant me brûlent les lèvres, elles ne sont que miennes et sont celles que vous avez semées en moi et qu'il ne me reste plus qu'à faire germer et fructifier. J'ai grandi à vous lire, j'ai pris la mesure aussi sans doute parce que j'y suis prête de ce que j'avais envie moi-même à mon tour de transmettre et de quelle façon. J'ai compris l'importance plus encore des mots, de leur force de frappe et j'ai mesuré l'impact de la truculence, de l'authentique, du vécu à chaud, du témoignage et de l'audace d'être ce que l'on est et de le dire.
 
Je me sens plus libre depuis que j'ai croisé votre route et celle de votre plume et je vous en remercie de la plus vibrante façon du fond de mon âme.
 
 
 
Bien à vous,

Helenablue

 

 

des mots à l'être, de la parole aux actes...

 

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" La parole ne suffit pas à faire d'un homme ce qu'il n'est pas..."

- proverbe touareg -

 

 

29/07/2010

La symphonie errante

 

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Je cherche mes rallonges telluriques,

Mes incommensurables sphères

Dans les dilatations de l’exil,

L’ombre ivre de ma soif

Dans la sècheresse de l ’arôme somnambule.

Je cherche mes imprécations

Creusant les sillons du retour

Contre les serres des vautours,

Ton ombre aux aguets

De cet éveil cinglant,

Erection du soleil

A la symphonie errante du dromadaire !

Je cherche le râle éclaté

De mes vertèbres-lyres en délire,

S’étouffant de leurs notes déportées,

Mes soupirs tonnant de bleus fuyants

Dans l’inatteignable voyage

De ce papillon qui s’éreinte

En poursuites trébuchantes,

Au-delà de ses rêves brisés !

Je rêve de comètes,

D’astres flamboyants,

De méduses-lunes

Ouvertures transparentes

Des inextinguibles profondeurs !

Je rêve, muet,

Dans la soif de tes pas,

Sur les sables du voyage

Auquel je t’invite vers les prairies rouges

Et leurs feux bleus !

Ô muse de mon départ !

Astre scintillant

Sur les lèvres ouvertes des vagues !

Il n'y a plus de toits !

Pluie d’encens rouge

Sur tes seins embaumés

Dans le linceul de l’extase des rencontres crépusculaires !

Viens de mes reviens fatigués !

Je te prêterai les ailes immaculées

De mes Icare exilés.

Je te montrerai

L’axe de l’impact pluriel,

L’agonie du cogito carnivore,

Manteau d’erreurs spectrales !

Viens !

Accroche-toi aux tiges sans amarres

De cette forêt éclatée !

Reviens de mes viens

Qui valsent dans l’aube

Des intraduisibles fermentations !

Nous écrirons la grandeur du menu moineau,

Echeveau des sens triangulés !

Cet azur qui nous appelle

Nous retrace dans nos fibres de nouveau-nés !

Reviens,

Au commun des immortelles mésanges assoiffées !

Je te composerai,

Sur le clavier des escaliers,

Une symphonie qui te mènera

Jusqu’à mon perchoir d’exilé!

 

- Mokhtar El Amraoui -

 

 


28/07/2010

Desert Blues

 

 

âme nomade

 

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- "Désert Blues" de Patrick Natier -

podcast

 

"Le nomade, c'est celui qui comprend tout, qui s'adapte à tout, celui qui est prêt à changer, celui qui vit la métamorphose à chaque instant, qui est disposé à accepter le changement à la seconde près, et même qui est à l'affût du changement avant qu'il ne survienne."

- Hawad -

 

"Pour moi l'écriture est une recherche de moi-même. Ecrire c'est comme marcher dans le désert, nomadiser dans l'espace, dans le cosmos. Quand je nomadise, je ne nomadise pas pour que les autres me comprennent, pour que les autres m'aiment. Non, je nomadise pour me retrouver moi-même."

- Hawad -

 

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- Désert du Hoggar -

 

"Notre écriture à nous, au Hoggar,
est une écriture de nomades
parce qu'elle est tout en bâtons
qui sont les jambes de tous les troupeaux.
Jambes d'hommes, jambes de méhara,
de zébus, de gazelles,
tout ce qui parcourt le désert.
Et puis les croix disent si tu vas à droite
ou à gauche. Et les points, tu vois, il y a
beaucoup de points. Ce sont les étoiles
pour nous conduire la nuit, parce que nous,
les Sahariens,
nous ne connaissons que la route,
la route qui a pour guide, tour à tour,
le soleil et puis les étoiles.
Et nous partons de notre coeur,
et nous tournons autour de lui
en cercles de plus en plus grands,
pour enlacer les autres coeurs
dans un cercle de vie, comme l'horizon
autour de ton troupeau et de toi-même."

(Transcription d'un poème touareg)

 

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" Nous sommes la mémoire et le rêve, nous sommes la branche et la racine du temps, et nous savons faire oublier à l'homme le chagrin de ses perles."

- Hawad, la pensée nomade -

 



27/07/2010

toutes ces petites choses

J'aimerais parfois pouvoir écrire des petites choses pleines de délicatesse de douceur contenue de tendresse diffuse mais rien à faire c'est toujours sans que je n'y prenne garde la rage qui l'emporte cette sorte de cri à l'intérieur de moi qui conditionne mes doigts sur les touches ou ma main sur le papier. Pourtant je les sais possibles et je les connais ces petites choses, je les vis au quotidien, je les traque, je les nomme. Rien qu'hier au hasard plusieurs se sont offertes à mon regard et à mon oreille attentive et émue, le "je t'aime maman" de mon grand fils au téléphone, le poème déposé au bol du petit déjeuner par mon homme, le mail caressant d'une âme qui m'est chère, un texte, une photo, l'invitation toute en finesse à son mariage d'une de mes connaissances que pourtant je ne connais guère mais avec qui j'avais passé un plus que délicieux moment la dernière fois que nous nous sommes croisées, quelques notes de Schubert qui ont ponctué ma journée, mon corps dans le miroir au sortir du bain qui m'est apparu ami, le plaisir insensé que j'ai eu à écrire et à avancer dans un projet auquel j'aspire, le partage d'une gourmande omelette aux champignons préparée avec amour avec deux des mâles de ma tribu et le parfum léger d'une lavande qui m'a été offerte dans le but d'embaumer gracieusement la fenêtre de mon bureau. Et puis peut-être plus diffus encore, le rire d'un enfant, le baiser de ces deux jeunes amants à la bouche de métro, la belle lumière du jour, la promesse de la nuit, l'espoir de jours meilleurs, le sourire d'une amie, l'énergie débordante et toujours attendue de mon facteur, cet indicible bonheur d'être là à la vie... J'aimerais les dire et les transcrire avec toute la beauté qu'elles contiennent ces choses, ces bulles, ces caresses de l'âme, ces petits bonheurs...

 

26/07/2010

intériorité introspective...

 

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- "L'homme Bleu" de Patrick Natier -

 

Il y a tout ce qu'on ne peut pas voir, tout ce qu'on ne veut pas voir, tout ce qu'on ne veut pas regarder et tout ce qu'on a malgré soi imprimé. Un jour ça te pète à la gueule et tout se déroule devant tes yeux à l'intérieur comme une succession d'images de flashs divers nauséabonds, tout prend la couleur de l'enfer avant c'était la nuit, tout prend les formes du pire avant ce n'était rien, et tout prend sa place aussi, tout devient clair, tout s'explique. Etonnant et douloureux voyage de l'introspection dans le monde pourri d'une enfance écorchée, rédemption et connaissance renaissance à soi récupération des sens réveil à l'ouverture et au regard enfin qu'on peut porter en toute sérénité sur et en soi-même et qui balaie le monde avec appétit et tendresse. Hurlante lucidité retour à la mémoire perte de l'amnésie, tout ce qui fait tomber le masque de la peur de l'effroi tout ce qui redonne courage et foi permet de retrouver le visage de son humanité abîmée.

 

 

25/07/2010

La passante

 

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Hier, j'ai vu passer, comme une ombre qu'on plaint,
En un grand parc obscur, une femme voilée :
Funèbre et singulière, elle s'en est allée,
Recélant sa fierté sous son masque opalin.

Et rien que d'un regard, par ce soir cristallin,
J'eus deviné bientôt sa douleur refoulée ;
Puis elle disparut en quelque noire allée
Propice au deuil profond dont son coeur était plein.

Ma jeunesse est pareille à la pauvre passante :
Beaucoup la croiseront ici-bas dans la sente
Où la vie à la tombe âprement nous conduit;

Tous la verront passer, feuille sèche à la brise
Qui tourbillonne, tombe et se fane en la nuit ;
Mais nul ne l'aimera, nul ne l'aura comprise.

 

- Emile Nelligan -

 


en passant...

Je vis, je respire, je souffre, je danse aussi et je jouis. Je suis, tant bien que mal, tantôt j'apparais forte et maîtresse, tantôt faible et soumise. Tantôt je m'aime, d'autres fois nombreuses et trop souvent je me déteste et je m'inflige les pires mots alors que je ne devrais que porter un regard d'une indulgence extrême sur ce que je suis devenue, celle-ci, cet être en devenir que je devine au travers de ses différents prismes, ce moi-même auquel il m'est si difficile d'appartenir!

Dieu!! Que c'est inhumain d'avoir été rendue folle, d'avoir été éloignée de soi, d'avoir à s'en rendre compte...

Dieu!! Que c'est une chance de vivre et que c'est heureux d'espérer d'aimer et de goûter...

Et la musique, et la poésie et l'amour et et et... et que dire de plus?

 

 

23/07/2010

Pôse!

 

dans le miroir de l'armoire...

 

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- Anne des Ocreries - Autoportrait -

 

"C'est dans le grenier de ma grange toute déglinguée que je les planque, dans ma grange-cathédrale au toit cassé nimbée de lumière parfois qui abrite tant bien que mal tous mes rêves et mes délires.

C'est dans l'énorme armoire à glace vieille comme le monde que je les range mes précieux mes trésors tous mes accumulés depuis des années qui sont ma raison de vivre et ma raison de croire en des possibles.

Tous mes plus beaux mes majestueux mes aventureux mes poètes mes ressources, tous mes livres chinés reçus trouvés et ainsi collés les uns aux autres à l'abri des intempéries derrière le miroir au tain griffé et grisé par le temps qui passe.

C'est là que je vais quand je cherche à m'inspirer, c'est là que je vais quand je cherche à m'évader à m'enfuir à me retrouver aussi et c'est dans ce miroir là que je me sens la plus belle, là que je me sens exister que je me sens vivante, devant ce miroir qui abrite tous les mots de la terre."

 


A Anne, de Blue.

Avec toute mon amitié.

 

 

Bah!! plus fort que moi... :-)

 

 

 

22/07/2010

"helenablue nue"

 

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- Photo Helmut Newton -

 

 

 

Non mais t'y crois toi, v'là-t'y pas que ça démange certains ou certaines de voir Helenablue dans son plus simple appareil. J'avais même encore jamais eu ce genre dans les mots clefs du moteur de recherche. Ça vous arrive à vous? Je me dis, qu'est-ce-que ça peut bien faire de regarder le corps dévêtu de celle qui en dévoile déjà tant, qu'est-ce qui motive un tel appétit un tel besoin une telle aspiration à voir quelqu'une tellement plus insolite et délicate à deviner et à projeter, le trouble l'idée qu'on se fait l'imaginaire ne nourrissent-ils pas de meilleure manière nos fantasmes les plus chers? Je préfère suggérer comme je préfère inspirer, je ne suis pas voyeuriste dans l'âme ni exhibitionniste non plus... N'en suis pas pour autant une sainte, je n'irais pas dire que ce me déplaît tout à fait en fait pour être sincère d'être nue vraiment nue comme un ver mais la nudité a pour moi une valeur intrinsèque et je ne peux la défaire du sentiment de l'intime et de la profondeur de ce que je peux ressentir et en jouer ne me pose pas de problème dans la relation, pas plus que de poser à poil pour quelqu'un que j'aime... Bon évidemment si Polanski ou Almadovar insistent, allez même Woody Allen, ou la réincarnation de Bacon, le double de Balthus ou l'arrière petit fils de Renoir, sauf si cela alimente un pair de Nelligan de Baudelaire d'Eluard, sauf si ce corps invite à une aubade une ode un concerto une trilogie une aquarelle ou si Helmut Newton n'en peut plus d'attendre, je ne dirais peut-être pas non, l'artiste habille de son regard le corps nu, en attendant je ne me sens pas l'âme ni même l'envie ni le délire d'affoler et iconiquement devenir une nouvelle star sur écran plasma avec laquelle on bande dans la pénombre de ses peurs et de ses angoisses ou de ses fantaisies en produisant sur le web ce genre d'image trop ... dépouillée... Quand même! aurait dit sans doute Sarah Bernhardt. J'aime mieux et davantage l'idée de faire jouir, réfléchir et donner du plaisir par des mots suggérants et suggestifs...

 

 

 

 

savoureux!

Découvert chez Le Terrible.

 

 

 

21/07/2010

de Blue à vous...

Par Laure Kalangel.

La 1000ème note de mon blog, un beau cadeau poétique et tendre, évanescent et dense à la fois...


 

" J'ai tant de visages

L'amour se partage

Descends des nuages..."

 

- Christian Mistral -

 


20/07/2010

rencontres

Je m'entends encore lui dire dans un soupir d'aise: "n'est-ce pas merveilleux les blogs finalement qui permettent ce genre de rencontres improbables impossibles et sûrement invraisemblabes sans!", je l'entends encore me répondre souriante et émue à quel point c'est magnifique et doux et toute cette confiance et toute cette fluidité et cette simplicité aussi. Voilà, on l'imagine on en parle on l'espère et puis un jour ça arrive et on se retrouve à se parler de chair et s'entendre respirer et rire et capter des regards et échanger et s'émouvoir. Pour ceux qui doutent encore de la magie de l'internet et de son interactivité et de sa délicieuse richesse et de sa proximité dans la diversité, à ceux qui se disent que tout cela n'est que virtualié et mensonge, futilité et inconsistance, j'ai envie de dire, passez donc une soirée et une journée entière avec ces deux généreuses âmes et vous viendra l'envie à n'en pas douter de bloguer sans tarder.

Une délicieuse parenthése que je renouvelerais avec grand plaisir.

Merci à vous, Laure et Laurence.

 

 

19/07/2010

volare...

 Parce que bleu rime merveilleusement avec heureux !

Oh!Oh...♥

 

18/07/2010

l'appel du large...

 

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Le blues du bleu


Le bleu a pris le large,
Laissant le monde barge.
Il s’est taillé, tout à trac,
En prenant ses cliques et ses claques !
Dans son sac à dos,
Il a mis un saxo,
Une photo d’Hélènablue
Qu’il adore par-dessus tout,
Une autre de John Lee Hooker
Et une troisième de Satchmo!
Partout, chez les couleurs, c’est le chaos !
Regardez-les, sans sang, les aristos !
Sans leurs bleus de chauffe, les prolos !
C’est le deuil, sur tous les seuils,
C’est la larme à l’œil,
De la plus haute étoile
Jusqu’aux plus sombres caniveaux !
Le bleu a le blues,
Il n’a plus l’âme aux vagues
Ni aux cieux !
Ah ! Comme le pleurent,
L’ayant perdu, tant d’yeux !
Les couleurs, en colère,
Ragent d’avoir été 
Ainsi abandonnées !
Elles s’essorent et s’échinent à se traire
Pour extraire
Tout ce qui leur reste 
De ce butin précieux !
Le noir, à pas d’oie,
Veut appliquer la loi.
Il a lâché ses cerbères, 
Pour remuer ciel et terre
Et rechercher le réfractaire.
Mais le bleu a le blues.
Toutes ses places sont désertes,
Du Pôle Nord jusqu’à Bizerte!
Dans les marchés interlopes,
Où l’on trouve toutes les dopes,
On n’entend plus que ces antiennes :
« Y aurait pas, de grâce, un peu de bleu ?
On ne voudrait pas une petite bleue ?
Allez, Je te vends ce grand bleu ? »
Mais ce ne sont que mensonges et contrefaçons
De vrai bleu, il n’y en avait plus, de toutes les façons !
Toutes les couleurs, en colère,
Ont failli perdre la raison,
A chercher les secrets d’une telle désertion !
Mais, moi, je sais pourquoi il s’est tiré !
Il réclame ses parts sur terre
Et une révision radicale des dictionnaires !
Il ne veut plus être synonyme de peur
Ni le symbole des douleurs !
« Pourquoi peur bleue ?
Crie-t-il. Ah ! Les odieux, parbleu !
Je veux qu’on chante, désormais, la joie bleue 
Et qu’on me laisse, à ma guise,
Peindre les arbres et les lieux,
En mes chers camaïeux ! 
Dorénavant, Je veux que, sur terre,
Bleu rime seulement avec heureux ! »

- Mokhtar El Amraoui -

 

17/07/2010

réponse à Sire de Chambley

 

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J'ouvre les yeux suis réveillée

et suis tout ouïe et tout ouverte

à recevoir ton amour

fiévreusement qui sonne

 

Fenêtre ouverte seins au grand air

mon corsage de soie une déchirure

ma robe glisse déjà j'ouvre et découvre

que tu me voies entière et nue

 

Mon coeur fontaine attend que tu t'abreuves

ma bouche s'humidifie source

Approche donc ta main sens-le battre pour toi

approche et touche touche-moi

encore

des yeux

 

Les rideaux de mon lit sont décrochés profite

à ton aise viens le réchauffer

mon dos brûlant d'amour

prête et offerte

 

mes bras pour t'enlacer

mes seins pour te bercer

ma lèvre rose pour te saisir

mes jambes pour mieux te prendre

mes genoux tremblants

mes cuisses puissantes

 

Viens donc mon roi inonder sans te tarir

l'abîme que nul ne peut ouvrir

dans les chauds trésors de mon ventre

tréfonds de mon intime.