26/05/2011
Bleue
09:26 Publié dans art, photographie | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : bleu, blue, photographie, beauté, esthétique, art, évocation, poésie
19/05/2011
Madame Grès au musée Bourdelle
Madame Grès, un nom qui sonne comme de la pierre! " Je voulais être sculpteur" disait-elle. "Pour moi, c'est la même chose de travailler le tissu ou la pierre". Ainsi, c'est au musée Bourdelle que les robes sculptées de cette dame haute couture trouvent, plus que nulle part ailleurs, une place légitime. Impressionnant de beauté!
- Photo Laure K -
- Photo Laure K -
J'étais hier sur Paris pour affaires et c'est la tête bien pleine et bien alourdie que j'ai retrouvé ma comparse Laure K., nous avions sur l'impulsion de notre complice Laurence G. décidé de voir ensemble, et pour elles une deuxième fois, l'époustouflante exposition du travail de madame Grès au musée Bourdelle. Quelle merveilleuse idée ont eu là mes deux L veillant toujours sur moi! Le musée d'abord: l'ancien atelier d'Antoine Bourdelle, un endroit plein de poésie et de charme, un lieu chargé et inspirant, magique! Les sculptures de Bourdelle, ensuite, saisissantes de beauté et de force, et pour certaines vraiment impressionnantes. L'association de la pureté et de la grâce des robes de madame Grès avec la puissance des oeuvres d'Antoine Bourdelle est on ne peut plus réussie et percutante, je suis sortie de cette visite enrichie et touchée.
- Photo laurence G. -
Madame grès, une grande dame de la couture d'une étonnante modernité travaille la faille, le taffetas, le jersey, en robes asymétriques, drapées à l'antique comme moulées sur le corps ou en volume selon le matériau utilisé; mais surtout elle est insensible aux engouements passagers, aux tendances qui marquent les collections d'une saison, elle préfère "sculpter" des pièces uniques reconnaissables par leur pureté, une apparente simplicité qui dissimule toujours l'extrême complexité de son savoir-faire. L'élégance à l'état pur, autant dans la forme que dans le fond.
- Madame Grès par Cecil Beaton -
Les sculptures D'antoine Bourdelle m'ont beaucoup impressionnée, j'en connaissais quelques unes, de mémoire mais n'en avais jamais vu autant d'un seul coup. Etonnement grandiose elles recèlent une finesse et une grâce stupéfiante. Sans parler des évocations symboliques et mythologiques qu'elles suggèrent. Autant des plâtres d'atelier que des bronzes,il se dégage de son travail comme une matière humaine, on est emporté. Une même nature d'émotion que devant les oeuvres de Rodin ou de Camille Claudel.
- Photo Laure K. -
- Photos Laurence G. -
L'association de ces deux mondes est une réussite, il se produit une espèce d'alchimie, un effet miroir de l'un vers l'autre. On perçoit dans les robes de Madame Grès toute la puissance et la rigueur qu'implique son travail et chez Bourdelle toute la douceur au milieu de l'étonnante présence de ses sculptures. Une touriste croisée au hasard de nos découvertes, ne pensant pas trouver à priori en venant voir Bourdelle, des robes et des drapés en fut toute retournée et saisie. Elle nous a dit d'ailleurs dans une émotion non feinte vouloir revenir tant elle avait trouvé cet accouplement subjuguant! Il l'est.
- Photo Laurence G. -
- Sculpture Antoine Bourdelle -
Ou cette autre installation, fascinante elle aussi!
- Photo Laure K. -
- Photo Laurence G.-
" La femme est l'être qui projette la plus grande ombre ou la plus grande lumière dans nos rêves."
- Charles Baudelaire -
- Photo Laure K. -
- Photo Laurence G. -
Encore un grand merci à mes deux amies pour ce magnifique voyage qui a nourri bien plus que mon imaginaire et ma sensibilité et qui ne pouvait mieux tomber! N'est-ce pas Black Angel?
- Photo Laurence G.-
09:43 Publié dans art, mode | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : art, mode, art de vivre, laure kalangel, laurence guez, photographie, rencontre, découverte, échange, madame grès, antoine bourdelle, paris, humain
15/05/2011
Guy Bourdin
Nous parlions de choses et d'autres au petit déjeuner comme à l'accoutumée depuis quelques jours devant un thé rouge et un pain noir avec ma lumineuse amie Stella. La conversation de ce matin nous mène de fil en aiguille sur ce nom de photographe avec qui elle a beaucoup travaillé et qui a bousculé les codes des photos de mode de l'époque: Monsieur Guy Bourdin. Je ne connaissais pas ce nom, mais en cherchant à en savoir davantage sur lui, intriguée par ce qu'elle m'en a dit, je découvre que certaines de ses images me sont familières et d'autres une trouvaille.
Tout comme me le disait ma belle amie, il a une approche plus artistique de la photo de mode, un peu provocatrice aussi. Dans sa jeunesse, il avait été plutôt attiré par le dessin, la peinture et la photographie de paysage, mais une fois adulte il délaisse ces pratiques et s'adonne définitivement à la photo de mode et de publicité. Il est contacté à 26 ans par la rédactrice adjointe du Vogue, qui lui ouvre les pages de célèbre magazine. Là, il n'hésite pas à sortir des conventions et aime à brouiller les photos, à escamoter les modèles, à les noyer dans des décors et des postures inquiétantes et suggestives.
Ce n'était pas les marques qu'il désirait mettre en avant mais bien plutôt son propre imaginaire. Ses récits éditoriaux et ses photos publicitaires étaient osés et sont encore une source d'inspiration pour de nombreux photographes contemporains, stylistes, art directors et artistes. Ses images, reposant sur une atmophère de glamour et de sexualité, sont surréalistes et provocantes et toujours très léchées.
"Je m’efforce de laisser cette chose imperceptible qu’est l’objectif agir indépendamment lorsqu’il se retrouve face à son sujet."
- Guy Bourdin -
Même s'il a profondément perturbé le registre de la photo de mode, Guy Bourdin a - contrairement à Helmut Newton - mis de nombreuses années avant d'être reconnu. De son vivant il n'a jamais exposé, donné d'interview, ni publié ses photographies en dehors de leur contexte professionnel. En 2003, le Victoria and Albert Museum de Londres lui consacre une exposition. En 2004, elle est reprise au Jeu de Paume, agrémentée de nouveaux tirages et films inédits. Une belle découverte dominicale pour moi, ce matin que je partage avec vous.
12:12 Publié dans art, photographie | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : art, photographie, mode, découverte, rencontre, guy bourdin, échange, humain
13/05/2011
du meilleur comme du pire
« Je suis capable du meilleur comme du pire, mais c'est dans le pire que je suis le meilleur ! »
- Coluche -
12/05/2011
So you want to be a writer
if it doesn't come bursting out of you
in spite of everything,
don't do it.
unless it comes unasked out of your
heart and your mind and your mouth
and your gut,
don't do it.
if you have to sit for hours
staring at your computer screen
or hunched over your
typewriter
searching for words,
don't do it.
if you're doing it for money or
fame,
don't do it.
if you're doing it because you want
women in your bed,
don't do it.
if you have to sit there and
rewrite it again and again,
don't do it.
if it's hard work just thinking about doing it,
don't do it.
if you're trying to write like somebody
else,
forget about it.
if you have to wait for it to roar out of
you,
then wait patiently.
if it never does roar out of you,
do something else.
if you first have to read it to your wife
or your girlfriend or your boyfriend
or your parents or to anybody at all,
you're not ready.
don't be like so many writers,
don't be like so many thousands of
people who call themselves writers,
don't be dull and boring and
pretentious, don't be consumed with self-
love.
the libraries of the world have
yawned themselves to
sleep
over your kind.
don't add to that.
don't do it.
unless it comes out of
your soul like a rocket,
unless being still would
drive you to madness or
suicide or murder,
don't do it.
unless the sun inside you is
burning your gut,
don't do it.
when it is truly time,
and if you have been chosen,
it will do it by
itself and it will keep on doing it
until you die or it dies in you.
there is no other way.
and there never was.
- Charles Bukowski -
10:11 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : poésie, écriture, charles bukowski, échange, art, littérature, humain
07/05/2011
Le poète
" La lumière du poète est la contradiction. La poésie ne requiert pas d’adeptes mais des amants. Elle sème des ronces et des bris de verre pour que les mains qui la cherchent se blessent par amour. "
- Le fait poétique - Lorca -
05/05/2011
Faire emerger l'essence, sortir de sa carcasse, être, créer, surgir, écrire...
09:57 Publié dans art, pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : pensée du moment, femme, être, art, sculpture, créer, vivre, écrire
04/05/2011
Let Me Fly
23:22 Publié dans état d'âme, Musique | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : état d'âme, nuit, musique, art, pensée, envolée femme, humain
30/04/2011
L'épine du désir
" La nuit laisse derrière elle,
Érection du désir
Une tresse pour les caresses.
L'impatience et les jouissances de l'autre
Fumée née naissante se consume déjà
Sur une éternelle perdition.
L'étrange ici ne se comprend pas, il se sent."
- Julien Puzenat -
09:43 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (40) | Tags : poésie, écriture, érotisme, julien puzenat, livre, découverte, émotion, art
16/04/2011
Arabesques
- Toile de Patrick Natier -
" C'est bon écrire. On regarde filer sa main, qui trace de curieuses arabesques; et la pensée précède ou accompagne la grimace de l'encre qui s'écoule et des signes qui s'inscrivent."
11:04 Publié dans art, écriture | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : art, peinture, patrick natier, écriture, rencontre, humain
15/04/2011
Naître
- Le Trouvère - Giuseppe Verdi -
Naître, déjà pas facile, pas facile du tout, et renaître encore, encore. Toujours se redresser, se refaire, endurer, courber l'échine pour mieux reprendre son envol. La vie est parfois si cruelle qu'on se dit que ce n'est pas possible, qu'on a pris pour perpétuité, qu'on doit payer, boire jusqu'à la lie de l'inconvénient d'être né, pourtant, pourtant quoi d'autre que cette vie qu'on a, là, chevillée au corps. Personne n'est parfait, personne non plus, plus qu'imparfait, on est, on tente d'être, on chemine, on fait avec, on s'égare, on souffre, on fait souffrir aussi, et on aime, et on a besoin d'être aimé, plus que besoin même. Naître et renaître, toujours nager, lever l'ancre, gonfler les voiles, se taper les mers d'huile et les océans de glace, les ouragans, l'impossible et les remous et les caprices de la météo, celle de notre coeur et celle des autres, transformer notre plomb en or, en eaux vives et vivifiantes, et maintenir notre conscience, notre sensibilité, notre regard et nos sens en alerte, sur le qui-vive, vivant, renaissant avant de ne plus pouvoir, être plus que vivant, naissant sans cesse.
22:34 Publié dans état d'âme | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : état d'âme, pensée du moment, art, musique, ressenti, vie, humain
14/04/2011
Asymétrie maîtresse
- Pablo Picasso - Tête d'une femme lisant -
08:36 | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : poésie, art, guillaume lajeunesse, québec, découverte, blog, amitié, rencontre, humain
13/04/2011
Picasso's Blue Period
23:00 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : blue, art, peinture, pablo picasso, émotion, humain
12/04/2011
Ne te prive pas d'être heureux
- Toile de Patrick Natier -
(celle-là a plus de vingt ans et je l'ai toujours beaucoup aimée)
Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l’habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
ou qui ne parle jamais à un inconnu.
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d’émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés.
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu’il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n’a fui les conseils sensés.
Vis maintenant !
Risque-toi aujourd’hui !
Agis tout de suite !
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d’être heureux !
- Pablo Neruda -
- Vie Violence - Claude Nougaro - ( Plus spécialement pour Anne des Ocreries, mais pour vous tous aussi, j'aime cette chanson Astorée!)
06:10 Publié dans art, poésie | Lien permanent | Commentaires (32) | Tags : patrick natier, peinture, art, poésie, pablo neruda, art de vivre, amour, humain
08/04/2011
Pina
" Quand on y regarde de près, tout provient d'un incoercible besoin d'amour ."
- Pina Bausch -
" Se lever, s'affaler,
tituber, s'effondrer,
se dérober, bondir, pirouetter,
s'affaisser sur soi-même,
rouler, chercher protection,
s'endurcir, se tendre,
s'entrelacer, prendre par l'épaule,
se toucher et s'éloigner l'un de l'autre,
se laisser soulever, porter, tomber,
baisser la tête, pleurer, rire, exulter, glousser,
éclater de joie, pouffer, sangloter,
glisser, trébucher, faire la galipette, foncer...
aller, marcher, courir, cavaler, s'arrêter,
rester immobile..."
- Wim Wenders - Discours pour Pina -
J'ai pas aimé la 3D, c'est pas le poids des lunettes qui donnent un air venu d'ailleurs, c'est que ça donne à l'image un côté tellement réel et saisissant que ça en devient complètement irréel et que ça amenuise l'émotion, ça la détourne, ça l'empêche d'éclore, en tout cas pour moi. Evidemment c'est sans aucun doute une prouesse technique, et c'est absolument bien filmé, mais, mais, mais, ça oblige à rester finalement, dans l'image, alors qu'on aimerait pouvoir s'en éloigner pour laisser son coeur respirer, parce que Ah! Pina! par exemple! je ne connaissais rien de son univers, de son travail, de sa présence à cette grande dame de corps, je l'ai découverte par bribes grâce à Laure mais je n'en soupçonnais pas la consistance, l'ardeur, la lucidité, et ce fut pour moi une révélation.
Elle aime révéler les corps sous tous les angles pour en extraire la quintessence, la force tragique non sans humour d'ailleurs, il y a même parfois l'intervention d'un burlesque à la Buster Keaton, elle arrive à merveille à exprimer le drame d'être né et le désespoir d'aimer. Le monde de Pina est un monde où l'on danse et parle, où on joue l'amour, la vie, la mort, un monde qui interpelle, qui pose des questions, qui transcende. Sa danse est démesure. Elle ne se mesure pas, elle arrache à l'individu l'essentiel de lui-même, sans autre intermédiaire que son corps et sa voix. Les choix musicaux accompagnent magnifiquement son message, ce faire-voir qui fait voir.
En deçà de cette fascinante découverte, et au-delà de la 3D, j'ai été particulièrement touchée par cette passion commune de tout ce corps de ballet qui ne fait qu'un avec son mentor, l'insufflatrice Pina, le regard au travers de de Pina, on sent l'amour partagé, on sent l'émulation et la capacité à saisr sa chance pour donner plus et ainsi recevoir. On sent l'aventure humaine. Chacun de ces témoignages est une bouffée de profondeur, d'humanité. Tous disent d'une même voix ce que ce chemin avec cette grande dame leur a apporté, ce dépassement de soi dans la douleur, le doute et la joie, cette découverte de l'impossible, de l'indicible qui devient gestes, mouvements, grâce. Ils se dégagent de ces visages une sérénité, une congruence de toute beauté. Et c'est sans doute le plus beau message de cette artiste exceptionnelle, perdurer d'âme en âme en permettant à l'autre d'exister.
* Merci Laure. Laurence en parle aussi, ainsi qu'Alex, ici.
11:11 Publié dans art, Cinéma, danse | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : art, cinéma, danse, pina bausch, wimwenders, émotion, rencontre, découverte, blog, amitié, amour, laure k, partage, humain
03/04/2011
Les radeaux bleus
En réponse au tableau « Le Grand Bleu » d’Anne des Ocreries
- Le Grand bleu - Anne des Ocreries -
Il est des heures, Il est des cris,
Il est des jours, Il est des nuits
Où le sang revient à ses rêves de mer,
A ses sèves célestes enfouies,
Pour nous offrir des parchemins
Qui redonnent leurs couleurs
A nos baisers, à nos cœurs, à nos mains
Et, à nos caresses, leurs fruits
De pinceaux en fleurs,
En échos d’appels à nos amours bleuies,
En rouleaux d’immenses cieux
Tantôt joyeux, tantôt meurtris,
Tantôt radieux, tantôt gris
Où se retrouvent les pleurs
Et les rires de nos yeux,
Entre enfer et paradis,
Entre agonie et tableaux bleus,
Radeaux de survie !
Il est des heures, Il est des cris,
Il est des jours, il est des nuits
Où le sang revient à ses rêves de mer,
A ses sèves terrestres enfouies,
Où les couleurs, pour le grand bleu,
De mille feux, rechantent la vie !
- Mokhtar EL Amraoui -
11:14 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : art, poésie, peinture, mokhtar el amraoui, blog, anne des ocreries, rencontre, échange, interactivité, création, humain
29/03/2011
edwem*
21:35 Publié dans pensée du moment | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : pensée du moment, proverbe, tunisie, marbre, sculpture, art, art de vivre, réflexion, réalité, humain
28/03/2011
art fair
Ce n'est pas une foire immense, elle est à échelle humaine et se déroule pas très loin de chez nous au Grand Palais, alors, sur une impulsion de Pat, nous y avons passé quelques heures ce Dimanche, après avoir une nouvelle fois voté pour les cantonales, le bureau de vote est sur le chemin, c'est l'école maternelle qui est réquisitionnée pour l'occasion; ça m'émeut toujours, ça donne un sens de plus au bulletin que je mets dans l'urne, n'est-ce-pas l'avenir qu'on bâtit ou qu'on influe avec ce droit d'exprimer son choix, même s'il n'est pas toujours des plus faciles ni des plus aisés parce que le paysage politique nous parait rétréci voire incomplet? Toujours est-il qu'après avoir admiré les dessins d'enfants dont je suis friande, nous nous sommes bras dessus bras dessous sous un soleil frais et printanier avancés jusqu'à la foire de l'art, cru 2011.
Tout bouge dans ce quartier entre la ville et le périphérique, depuis l'arrivée de la gare du TGV, il s'est construit pas mal d'immeubles pas tous d'un goût très sûr, certains que je trouve très laids mais avec une volonté écologiste affichée d'insuffler des espaces verts, ce qui je dois bien le dire humanise quand même l'ensemble plutôt minéral et abrupt. L'art est aussi dans la rue, plus qu'on ne le pense d'ailleurs, c'est une question de regard. Là sur le chemin, toute une palissade préservant un chantier en cours nous fait passer de saison en saison comme pour rire, du Vivaldi en image, comme dans un studio photo en plein air, on peut passer de l'hiver à l'été en quelques centimétres, l'art fair ne fait que commencer.
C'est la deuxième fois que j'y baguenaude, je l'ai loupée l'année dernière, et je l'avais sillonnée avec un ami cher, celle d'avant; il a déménagé depuis et parfois il me manque, j'aimais bien nos échanges artistiques et amicaux, la distance a distendu nos discussions mais pas nos liens de coeur, pas encore. Loin des yeux, loin du coeur... cette phrase me fait toujours un peu peur, même si elle a sans doute sa part de vérité; l'amour, l'amitié... c'est comme un grand jardin, ça s'entretient...Il y avait pas mal de monde pour une foire d'art contemporain, c'est finalement réconfortant de voir que ça mobilise, beaucoup de gens avec des enfants, beaucoup de jeunes aussi... Je ne pensais pas y voir autant d'oeuvres émouvantes, c'est tellement hétéroclite et inattendu parfois dans ce genre d'endroit! Mon premier coup de coeur je l'ai partagé étonnamment, sans m'en rendre compte tout de suite avec une connaissance plutôt fraîche. Nous étions tellement l'un et l'autre dans la contemplation de la toile de cette artiste, tous les deux chacun en communion avec l'oeuvre et ce qu'elle nous procurait comme sensation qu'il nous a fallu quelques minutes pour nous rendre compte que nous étions l'un près de l'autre, surpris et troublés d'avoir partagé un tel moment spontanément ensemble, c'était étrange; nous nous sommes serrés la main comme de coutume mais plus tout à fait de la même manière comme si nous partagions alors un secret en commun. Les toiles d'isabelle Vialle sont d'une rare intensité, une tessiture bien particulière, elles m'ont beaucoup touchée.
- Toiles d'Isabelle Vialle -
Dans ce genre d'endroit, on fait forcément des rencontres, et j'ai été heureuse d'y retrouver une amie galeriste, Guylaine, qui a vraiment toujours une belle sélection d'artistes et avec laquelle je partage souvent le regard. Notre amitié s'est construite dans le temps, elle en est encore à ses balbutiements, je l'habille depuis quelques années maintenant et nous nous ouvrons doucement l'une à l'autre. Je ne désespère pas de voir un jour Pat exposer chez elle, quand il se sentira prêt, en attendant il partage lui aussi sa sensibilité, et c'est précieux si un jour il doit se passer quelque chose entre eux. Une pièce a d'ailleurs vraiment retenu son attention, je n'ai pas noté le nom de l'artiste, lui non plus, à l'occasion j'essaierai d'en savoir plus.
Juste en face de cette "délicatesse", le contraste. L'art fait aussi dans l'humour et dans le mélange des genres, Guylaine nous disait qu'à la longue ça lui donnait plutôt mal au crâne, il faut bien dire qu'il y avait de quoi au milieu de toutes les "vanités" dont le stand regorgeait.. néanmoins ces deux boîtes sur dimensionnées m'ont bien fait rire le temps d'un coup d'oeil, j'ai aimé en bonne française, le jeu de mot, doux leurres...
... et, les mélange de genre peuvent avoir aussi des effets inattendus et stimulants!
Inattendus et élégants...
Mais mes coups de coeurs furent multiples, et nombreux finalement, la pêche à l'émotion fût bonne, je suis rentrée ragaillardie et enrichie. Je ne regrette pas l'insistance de Pat qui, lui, voulait sentir ce qui animait ses contemporains en matière de peinture et qui voulait aussi sans doute faire une analyse plus poussée des techniques employées. C'est vrai que moi, je ne préoccupe pas franchement de la technique, seul compte l'aboutissement, j'entends par là: l'émotion ressentie; peu m'importe, au fond ce que l'individu a utilisé comme stratagème ou l'immensité du travail fourni ou la nature des matériaux, l'émotion est un tout, je crois qu'en fonction de chacun elle englobe l'ensemble. On ne voit pas tous les mêmes choses, on ne les ressent pas non plus à l'identiques, il y en a pour chacun d'entre nous, pourtant certaines oeuvres fédèrent plus que d'autres, elles sortent du lot. Sans doute cela pourrait-il s'expliquer, leur côté universel sans doute. On en parlait avec Guylaine... cette toile sans titre de Zhang Haiying par exemple m'a émue et beaucoup d'autres âmes aussi!
- Zhang Haiying - Sans titre- Huile sur toile -
Julie Lemontey, avec ses toiles japonisantes, a éveillé mes sens, je suis restée un moment devant, comme en suspend...
Ce tableau au vêtement rouge plus précisément est peint sur un vieux drap de lin, elle utilise d'ailleurs la broderie en l'intégrant à sa toile. Evidemment toute à ma contemplation, je n'avais pas remarqué ce détail que l'oeil averti de mon homme avait derechef décelé.
- Toiles de Julie Lemontey -
Pat lui a été attiré par les recherches de Phil Billen, artiste du Sud de la France et défendu par une galerie de Bruxelles. C'est l'association des différents matériaux qui lui ont plu, je crois, notamment l'utilisation de vieux morceaux de bois usés et réappropriés.
- Oeuvres de Phil Billen -
C'était juste avant de sortir. C'est l'image avec laquelle nous sommes repartis le coeur plus gonflé et l'esprit en goguette, quoi de plus naturel pour de tels amoureux du bleu. Le sien claque, brille, scintille de l'intérieur et vous emmène; son nom à rallonge, Catherine Van Pottelsberghe de la Potterie, ne gâche même pas le voyage, au contraire, la force de son bleu vaut vraiment le détour, les pigments utilisés purs lui donne une intensité et une profondeur difficile sans doute à ressentir au travers d'une image, l'espace est immense, la toile aussi, une belle manière de finir cet "art fair" dans la lumière... et dans le Blue!
- Toiles de Catherine Van Pottelsberghe de la Potterie -
11:48 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (32) | Tags : art, peinture, sculpture, voyage, lille, découverte, émotion, humain
24/03/2011
L'uomo
L'uomo
Le piante, da quelle di seta fino alle più arruffate
gli animali, da quelli a pelo fino a quelli a scaglie
le case, dalle tende di crine fino al cemento armato
le macchine, dagli aeroplani al rasoio elettrico
e poi gli oceani e poi l'acqua nel bicchiere
e poi le stelle
e poi il sonno delle montagne
e poi dappertutto mescolato a tutto l'uomo
ossia il sudore della fronte
ossia la luce nei libri
ossia la verità e la menzogna
ossia l'amico e il nemico
ossia la nostalgia la gioia il dolore
sono passato attraverso la folla
insieme alla folla che passa.
- Nazim Hikmet -
L’Homme Les plantes, les plus soyeuses comme les plus ébouriffées, Les animaux à fourrure tout comme ceux à écailles, Les maisons, depuis les tentes en crin jusqu’au béton armé, Les machines, qu’elle soient avions ou rasoir électrique, Et aussi les océans, ainsi que l’eau dans le verre Et ensuite les étoiles, Et puis le sommeil des montagnes, Et partout mélangé à tout cela : l’homme, À savoir la sueur au front, À savoir la lumière dans les livres, À savoir la vérité et le mensonge, À savoir l’ami et l’ennemi, Partant, la nostalgie, la joie et la douleur Je suis passé à travers la foule Ensemble avec la foule qui passe. - Nazim Hikmet - Traduction Giulio Pisani -
08:34 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : poésie, nazim hikmet, homme, vie, art, réflexion, humain
22/03/2011
pause suggestive
18:45 Publié dans photographie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : derrière la toile, art de vivre, art, photographie, poésie, imaginaire, humain