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30/09/2011

mouvance

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- Berlinde de Bruykere -

 

 

" En transformant la matière, nous nous transformons nous-mêmes."

- Gaston Bachelard -

 

 

26/09/2011

Anne-Marie Cutolo

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" La foudroyante fatalité "

 

J'emprunte ce titre à un poème de Michel Deguy "A ce qui n'en finit pas" dans lequel il trouve les mots les plus justes pour évoquer la douloureuse et tragique entreprise du deuil. Dans le même texte, il évoque aussi "l'insensée distance", "l'insensée séparation" . Des perceptions qui pourraient faire de nous des sujets suffoqués si toutefois nous ne possédions pas l'écriture pour rendre présente les figures de l'absence, le langage pour dire le secret en échappant à son exorbitante dimension mélancolique.

La peinture d'Anne-Marie Cutolo est l'union et la tension entre la hantise du deuil  et la poétique du ressassement. La dépossession fondamentale est la matière de son expérience picturale. La dire et la redire dans un langage plastique économe  constitue la déchirante singularité de son oeuvre. Elle  fait affleurer à la surface du tableau ou de la feuille de papier le vertige d'une tristesse pensive. Le dialogue est sans cesse repris entre l'artiste et  l'alarmante et irréparable  perte. 

 

- Catherine Plassart -

  

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écrire la peinture

l'écrire en lambeaux

le cadre. Le lieu posé des questions. le procés. Le désert des mots. Le corps négatif d'une parole qui retourne la langue

bégayer sa ligne de vie. traduire la peinture, l'exiler dans les mots, ou l'écrire au féminin, sous le signe d'une rupture, d'un entracte, d'une absence à son corps d'adoption, comme une chose comblée par ses manques.

 

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l'image, préfigurée par le passage d'une langue à l'autre, la dénaissance du corps réel, dialectal, dans les plis de l'habit

la technique. L'humide, le sec. Le désir. La soif. Le désert du corps féminin raclé dans sa matière sur des fonds de palette, meurtri dans sa transparence par le viol d'une trace sèche

le nostalgie des corps. la rencontre avec la danse. Le déséquilibre. les torsions de l'apparence saous l'angle d'une nouvelle figuration

 

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l'extrême douceur de l'absence. Comme un cri de résignation

la main du fleuve. Son étrange description

l'automne. la chute impossible. la jouissance des anges

archéologie d'un horizon

 

- Anne-Marie Cutolo -

 

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" Véritable expression des profondeurs, la peinture d'Anne-Marie Cutolo fait surgir des ténèbres des individus hagards qui nous renvoient à cette vérité terrible que nous tentons de cacher dans les profondeurs de nos âmes: sans l'espérance, la mort est effroyable. Un travail rare, solitaire, exigeant."

-Azart n°30 Janvier-Février 2008 -

 

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09/09/2011

exprimer

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- Toile de Jean-Jacques Lebel -

 

 

 

" Dire des choses c'est aussi montrer que ces choses peuvent être dîtes."

- Hubert Reeves -

 

 

 

19/08/2011

Et peindre

 

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- Jackson Pollock Painting -

 

 

 

Rêver, chercher, apprendre
N'avoir que la peinture et pour maître et pour Dieu
Tendre à la perfection à s'en crever les yeux
Choquer l'ordre établi pour imposer ses vues
Pourfendre

Choisir, saisir, comprendre
Remettre son travail cent fois sur le métier
Souiller la toile vierge et pour mieux la violer
Faire hurler de couleur tous ces espaces nus
Surprendre

Traverser les brouillards de l'imagination
Déguiser le réel de lambeaux d'abstraction
Désenchaîner le trait par mille variations
Tuant les habitudes

Changer, créer, s'astreindre
A briser les structures à jamais révolues
Prendre le contrepied de tout ce qu'on a vu
S'investir dans son oeuvre à coeur et corps perdu
Et peindre.


De peur, de sueur, d'angoisse
Et de doute planté comme un poignard au coeur
Rester cloîtré souffrant d'un étrange langueur
Qui s'estompe parfois mais qui refait bientôt
Surface

Remplir, nourrir la toile
En jouant sur les ombres et les couleurs du temps
Imposer sa vision des choses et des gens
Quitte à être pourtant maudit, aller jusqu'au
Scandale

Capter de son sujet la moindre vibration
Explorer sans relâche et la forme et le fond
Et puis l'oeuvre achevée tout remettre en questions
Déchiré d'inquiétude

Souffrir, maudire, atteindre
Les sommets de son art et de son énergie
Projeter ses démons sur la toile engourdie
Donner à l'objet mort comme un semblant de vie

Et peindre, et peindre, et peindre
Comme on parle et l'on crie

 

- Charles Aznavour -

 

15/08/2011

On the works

Sur le pont. Je travaille dur, je fouille, je découvre, j'accumule, je note, je trie, j'amoncelle, je flashe, j'explore, je fiche, j'épingle, je vérifie, je partage, j'envisage, j'interprète, je secrète et j'écris. Il le sait, il me suit, m'épaule, me couvre et me secoue les puces, m'empêche de dériver, de dévier, de faillir, de m'éparpiller, de me divertir, d'oublier, de m'égarer, d'abandonner. Si ce livre un jour voit le jour, ça sera grâce à lui.                                                                                    

 

12/08/2011

On ne peut me connaître

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- Photo Eric Boutilier -

 

 

On ne peut me connaître 
Mieux que tu me connais

Tes yeux dans lesquels nous dormons 
Tous les deux 
Ont fait à mes lumières d'homme 
Un sort meilleur qu'aux nuits du monde 

Tes yeux dans lesquels je voyage 
Ont donné aux gestes des routes 
Un sens détaché de la terre

Dans tes yeux ceux qui nous révèlent 
Notre solitude infinie 
Ne sont plus ce qu' ils croyaient être 

On ne peut te connaître 
Mieux que je te connais.

 

- Paul Eluard -

 

 

07/08/2011

Paroles d'auteurs

 

 

 

30/07/2011

Matière

Phrase croisée ce matin, au petit déjeuner:

 

" Le devoir et le privilège de l'artiste est l'affirmation de soi."

- Oscar Wilde -

 

18/07/2011

Traumerei

 Pour elle, pour vous.

 

 

11/07/2011

Claude Cahun

 

" Je vais jusqu'où je suis, je n'y suis pas encore."

- Claude Cahun -

 

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Une fois de plus à Paris, je retrouve mes deux L. et l'une d'elles propose qu'on aille au Jeu de Paume voir l'exposition de photos de Claude Cahun. Toujours curieuse de tout et ouverte, je suis emballée à l'idée de découvrir encore quelqu'un qui jusqu'alors m'était totalement inconnu. Ce fut une rencontre autant picturale que littéraire. J'ai toujours eu un faible pour les surréalistes, encore quelque chose que je ne m'explique pas et là, je peux dire que cette femme par sa démarche, sa volonté, ses explorations identitaires et l'expression de son art m'a touchée.

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" Nul n'est pris qu'à ses propres sortilèges."

- Claude Cahun -


Claude Cahun, née Lucy Schwob (1894-1954), est à la fois écrivain, femme de théâtre, et photographe.

Intimiste, poétique et largement autobiographique, l'œuvre de Claude Cahun, qui s’étale sur une vaste période allant de 1910 à 1954 — peu avant sa mort —, échappe aux tentatives de classification ou de rapprochement. Ce sont sans doute ses autoportraits qui ont suscité le plus d’intérêt. L’artiste s’y sert de sa propre image pour démonter un à un les clichés associés à l’identité. Claude Cahun s’est réinventée à travers la photographie (comme à travers l’écriture), en posant pour l’objectif avec un sens aigu de la performance, habillée en femme, en homme, cheveux longs ou crâne rasé (chose des plus incongrues pour une femme de l’époque).

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Longtemps méconnue, l'œuvre photographique de Claude Cahun s'est imposée ces dernières années comme l'une des plus originales et des plus fortes de la première moitié du XXe siècle. Elle marque rétrospectivement un jalon capital dans l'histoire du surréalisme tout en faisant écho à l'esthétique contemporaine.
L’exposition du Jeu de Paume, la première de cette importance en France depuis seize ans, réunira un large ensemble d’oeuvres majeures, dont quelques pièces peu connues ou jamais exposées, et mettra en valeur à la fois la diversité et l’unité de la démarche photographique de Claude Cahun.

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- La photo préférée de Laurence, de Laure K. aussi. -

 

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- Les deux que j'ai préférées pour ma part... -

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- Celle-ci aussi. -

 

" Je ne voudrais coudre, piquer, tuer, qu'avec l'extrême pointe. Le reste du corps, la suite, quelle perte de temps! Ne voyager qu'à la proue de moi-même."

- Claude Cahun -

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09/07/2011

Hervé Brisepierre

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Il travaille le bois comme d'autres pétrissent la glaise, usent du pinceau ou encore de la plume comme je me plais à le faire. Hervé est un très bon ami de longue date, en plus de ressembler vraiment à Charles Bronson, j'aime comme il parle de lui et de son devenir, ce qui l'a conduit à être ce qu'il est et à s'exprimer ainsi avec cette matière si particulière. Pour ceux qui seront dans le coin, il présente dans la salle municipale de Maussane dans les Alpilles ses dernières créations du 11 au 17 Juillet, vernissage le 12. Je ne peux en être de chair mais y serai de coeur. L'amitié tout comme l'art fait fi des kilomètres et de l'espace temps, les oeuvres d'Hervé aussi, faites pour perdurer.

 

04/07/2011

La mort, la vie, l'amour

 

J'ai cru pouvoir briser la profondeur de l'immensité
Par mon chagrin tout nu sans contact sans écho
Je me suis étendu dans ma prison aux portes vierges
Comme un mort raisonnable qui a su mourir
Un mort non couronné sinon de son néant
Je me suis étendu sur les vagues absurdes
Du poison absorbé par amour de la cendre
La solitude m'a semblé plus vive que le sang


Je voulais désunir la vie
Je voulais partager la mort avec la mort
Rendre mon cœur au vide et le vide à la vie
Tout effacer qu'il n'y ait rien ni vitre ni buée
Ni rien devant ni rien derrière rien entier
J'avais éliminé le glaçon des mains jointes
J'avais éliminé l'hivernale ossature
Du vœu qui s'annule

Tu es venue le feu s'est alors ranimé
L'ombre a cédé le froid d'en bas s'est étoilé
Et la terre s'est recouverte
De ta chair claire et je me suis senti léger
Tu es venue la solitude était vaincue
J'avais un guide sur la terre je savais
Me diriger je me savais démesuré
J'avançais je gagnais de l'espace et du temps

J'allais vers toi j'allais sans fin vers la lumière
La vie avait un corps l'espoir tendait sa voile
Le sommeil ruisselait de rêves et la nuit
Promettait à l'aurore des regards confiants
Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard
Ta bouche était mouillée des premières rosées
Le repos ébloui remplaçait la fatigue
Et j'adorais l'amour comme à mes premiers jours.

Les champs sont labourés les usines rayonnent
Et le blé fait son nid dans une houle énorme
La moisson la vendange ont des témoins sans nombre
Rien n'est simple ni singulier
La mer est dans les yeux du ciel ou de la nuit
La forêt donne aux arbres la sécurité
Et les murs des maisons ont une peau commune
Et les routes toujours se croisent.

Les hommes sont faits pour s'entendre
Pour se comprendre pour s'aimer
Ont des enfants qui deviendront pères des hommes
Ont des enfants sans feu ni lieu
Qui réinventeront les hommes
Et la nature et leur patrie
Celle de tous les hommes
Celle de tous les temps.

 

 

 - Paul Eluard -

 


26/06/2011

Du Daguerréotype à l'Art Nu au XIX ème

 

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J'aime apprendre des mots, en voici un nouveau pour moi, j'en ignorais jusqu'à hier son existence, merci Christian: Daguerréotype ! En plus du plaisir pur que cela m'apporte, cette sorte de jouissance littéraire, un nouveau mot ouvre un nouvel horizon et après être passée par l'étape dictionnaire, un peu vieille école, mais qui souvent entraîne en chaîne d'inédites découvertes de même nature, j'ai cherché sur Google et d'une étape l'autre je suis arrivée jusqu' aux prémices de la photographie de nus. J'ai longtemps collectionné des cartes postales de cette nature, j'adorais ça, je l'avais oublié et là je retrouve avec la même tendresse la nature de la sensation que ces images me provoquent: une sorte de connivence, une joyeuseté.

 

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"Alors que depuis l'époque de la Renaissance, les peintres avaient peint des multitudes de nus ou des scènes mythologiques mettant en scène des déesses dénudées sans trop encourir les foudres des censeurs, les premiers photographes qui cherchèrent à les imiter furent rapidement poursuivis et sanctionnés par les autorités.

En fait, ce que les peintres pouvaient montrer à travers leurs tableaux n'était plus possible par le biais de la photographie laquelle représentait le corps humain dans toute sa réalité.

La nuance fut de taille et confina donc la photographie de nus dans le domaine de l'interdit durant des décennies. Le réel, montré par la photographie, était inadmissible aux yeux des représentants de la société pudibonde du Second Empire tandis que le suggéré en peinture passait sans trop de problème la rampe des interdits. La photographie resta donc réservée aux voyeurs tandis que la peinture faisait la joie des esthètes.

Les photographes ne faisaient pas que du nu, ils produisaient aussi des portraits aujourd'hui émouvants car ils montrent la femme des années 1850-1860 dans toute sa réalité.

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De nombreux modèles posaient non seulement devant l'objectif mais aussi dans des ateliers de peintres, d'autres étaient probablement des femmes légères issues de bordels mais qu'importe puisque ces filles prirent part à une sorte de révolution qui devait bouleverser la société d'alors. La photographie devint populaire à travers le portrait mais elle servit aussi au travail de grands artistes qui ne rechignérent pas à l'utiliser tels Delacroix et Courbet ou plus tard Rodin. Du Daguerréotype on passa au calotype puis au papier salé et à la photographie sur verre avant de parvenir au tirage albuminé et les nus se multipliérent au singulier comme au pluriel, au féminin comme au masculin, de la simple pose à l'écartement des cuisses, du beau au vulgaire, de l'érotique à la pornographie.

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 Au fil des ans, les femmes devinrent plus sveltes, puis sportives, plus modernes jusqu'à l'invention du cinéma qui laissa alors la photographie s'enfoncer dans la banalité du moins jusqu'à l'apparition de Man Ray ou d'autres artistes de la pellicule qui heureusement font aujourd'hui de la photo un art.

Les pionniers des années 1850, qui étaient tous des artistes, eurent le mérite de composer avec la réalité et de montrer la femme de leur époque d'une manière émouvante. Il est vrai qu'une telle imagerie pouvait être choquante aux yeux des bourgeois dont les représentants du sexe fort ne s'encanaillaient qu'en catimini dans de discrets lupanars.

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Les photographies libertines avaient aussi le tort d'être de dimensions réduites et de circuler facilement avec le risque d'être vues par d'innocents enfants ou des femmes de la bonne société qui pouvaient alors se poser des questions embarrassantes au sujet de leur condition et de ces filles sans pudeur qui semblaient appartenir à un autre monde. Ces clichés extraordinaires, qui montrent qu'il n'y a vraiment pas de différences notables entre les femmes du XIXe siècle et celles d'aujourd'hui, tant au plan des formes et des attitudes, révélaient une vérité insupportable et exposaient leurs auteurs à subir les foudres de la justice. Ils sont à présent de fabuleux documents de l'histoire de l'art et reflètent une image nette de leur époque sans pour autant que l'imagination de ceux qui les contemplent puisse être restreinte.

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On peut donc laisser errer avec plaisir nos regards sur ces photos des années 1850 qui nous invitent à rêver à propos de ces femmes qui eurent le courage de se montrer nues devant l'objectif et de révéler enfin leur érotisme en pleine lumière."

- Adrian Darmon -

 

 " Le nu est la sincérité du corps: une honnêteté que tout le monde ne peut avoir."

- Jacinto Benavente - Philosophie de la mode -

 

 

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- Félix-Jacques Antoine Moulin -

 

Chaque daguerréotype était une oeuvre originale, tout comme peut l'être une toile. Stupéfiant de croiser d'ailleurs chez certains d'entre eux une filiation évidente avec le travail d'un peintre ou d'un aquarelliste. Comme celle-ci de Félix-Jacques Antoine Moulin qui est d'une sensibilité exemplaire. On comprend aisément que ce procédé et ses résultats inspirèrent par la suite de nombreux artistes et non des moindres. Ma journée commence bien!

 

 

 

 

24/06/2011

Jean-Paul à Montréal

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-Photo James Bort -

 

 

«Au‐delà de la virtuosité technique résultant de l’exceptionnel savoir‐faire des différents métiers de la haute couture, d'une imagination débridée et de collaborations artistiques historiques, il offre une vision ouverte de la société, un monde de folie, de sensibilité, de drôlerie et d'impertinence où chacun peut s’affirmer comme il est, un monde sans discrimination, une "couture fusion" unique. Il y a chez Jean Paul Gaultier une vraie générosité et un message social très fort, sous couvert d'humour et de légèreté. C’est une esthétique humaniste qui me touche beaucoup.»  

- Nathalie Bondil, conservatrice du musée des Beaux-Arts de Montréal -

 

 

 

22/06/2011

La grâce

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- Photo Alex Wilson -

 

 

 

" La grâce, plus belle encore que la beauté."

- Jean de La Fontaine -

 

 

 

21/06/2011

Transparences

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- Photo prise par moi-même dans une galerie d'art à Montréal -

 

 

" Une robe est une confidence. Les secrets de la femme se lisent dans la façon de s'habiller."

- Gilbert Brévart -

 

 

20/06/2011

A ne pas manquer!

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"Le regard est celui de nos sens qui nous fournit le plus d'informations. Il demande une chorégraphie précise dans ses déplacements et son acuité. Bien souvent il se trouble et donne une image imparfaite de l'espace qui nous entoure.

En miroir, il modifie notre silhouette.
La photographie, est le reflet d'un regard, un éprouvé du sentiment amoureux que le photographe pose sur le monde. 
Bien des regards tournent court... 
Retourne toi... Regarde m
oi... Vois ce que tu fais de moi..."

- Laurence Guez -

 


17/06/2011

Laurence G.

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Laurence G. par elle-même -

 

 

Pendant que de manière récurente, chaque blogueur et blogueuse se demande au fond de lui l'aboutissement et l'intérêt d'un tel média, il y a des réponses qui s'imposent d'elle-même comme ma rencontre avec Laurence, qui aurait été improbable sans cette incroyable technologie. Impossible de vous parler d'elle en deux mots dans sa totalité tant ce petit bout de femme renferme de richesses, mais possible de faire une esquisse en demi-teinte d'une personnalité attachante, généreuse, et d'une rare fine intelligence. Jamais elle ne s'impose, c'est pas son truc faut bien le dire et a toujours une attention tendre et bienveillante à l'égard de ceux qu'elle aime, je suis bien fière d'en faire partie! Ellle qui est devenue une de mes L.! Le regard qu'elle porte sur les choses, les êtres, les âmes est à son image au fond: humour, tendresse, finesse, connaissance, sensibilité et puis un je ne sais quoi d'innocence, d'éternel renouvellement, de non à-priori, d'ouverture d'esprit. Quand son angoisse existensielle cessera de lui consommer trop de son énergie, elle nous fera des étincelles, d'ailleurs je crois qu'on est pas au bout de nos surprises tant elle a à dire et à exprimer. Elle a arrêté d'alimenter son espace, pour le moment, se concentrant sur d'autres projets, elle me manque, j'aimais bien passer chez elle me nourrir de sa fantaisie et de son amour de la danse. Elle m'a fait découvrir l'opéra Garnier et puis c'est elle qui m'a emmenée à la Comédie Française pour la première fois de ma vie, c'est une passionnée cette lumière là et tout ce qui tourne autour des mots, des gestes et des respirations l'inspire, on parle le même langage au fond. Un petit clin d'oeil à celle qui porte d'habitude plutôt le sien sur moi et un élan de gratitude envers celle qui est devenue une véritable amie.

 

 

 

12/06/2011

L'éloquence des regards, Moché Kohen

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- Moché Kohen -

 

Hier soir, tard, très tard, je préparais ma note sur Kendell Geers, artiste percutant qui m'a scotchée direct tout en pensant à celle qui me travaille depuis un moment, j'ai une maturation lente même si je parais toujours dans l'immédiateté, sur Moché Kohen qui m'a saisie à la foire de l'art de Lille dont je vous ai déjà parlé. J'aime laisser pousser en moi, approfondir, cuver. Je n'ai pas pu l'oublier tant les quelques toiles que j'ai pu voir m'ont bouleversée. Je suis très sensible à l'Existensialisme, il y a de ça chez Moché Kohen et c'est sans doute ce qui me touche profondément et me remue autant le coeur que les neurones, en écho à ma démarche d'être.

L'art à la hussarde d'un côté qui interpelle, qui dérange, qui décoiffe, qui engendre aussi et de l'autre l'art à fleur, pénétrant, sensible, tactile. Finalement ne pouvant pas choisir, je vous livre l'un et l'autre, souhaitant que ça vous émeuve autant que moi et vous procure toutes sortes de sensations diverses et variées, humaines.

 

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"Une rencontre picturale qui scelle un destin.

Moché Kohen reconnaît avoir été foudroyé par les portraits expressionnistes de Egon Schiele, autant par la mise à nu de la psyché tourmentée des modèles, leurs poses insolites voire théâtrales, que par la facture nerveuse de l’artiste viennois.

Premier roulement de tambour intérieur, Bam Bam Bam le cœur qui bat, les tempes qui bourdonnent, un chant intérieur qui s’accompagne de voix, elles avancent pieds nus dans la poussière, bien décidées à s’en extirper pour devenir matière.

Bam Bam Bam

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Pour Moché Kohen la nuit est propice. Elle s’ouvre sur tous les possibles, dissipe la conscience. Avec sa complicité surgit l’envie de se dépouiller des oripeaux, l’envie de s’abandonner au gouffre de l’espace circonscrit de la toile, une toile devenue réceptacle des cris muets, des chuchotements complices, des petites voix intérieures, mélodieuses d’effroi ou dissonantes de volupté.

Emane de lui une force impérieuse, que rien ne détourne de son vouloir. Plus qu’une vocation, c’est l’exaltation du peintre contraint de libérer sa famille de fantômes, de frères, de sœurs, de clones-clowns claniques.

Moché Kohen revendique le A - non privatif - de autodidacte. Autodidacte sans l’automatisme incontrôlé dicté par la pensée, parce que faire naître une Chose, exige de la rigueur, parce qu’une Chose, c’est rassurant, ça ne meurt pas.

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Le A de autodérision signe un autre trait de son caractère. Toutefois c’est avec sérieux qu’il se compare à un buvard, une perméabilité aux tourments du monde, une hypersensibilité à fleur de peau, exorcisées dans l’acte de peindre. Moché Kohen déclare avoir découvert le courage de la fuite par la peinture.

« Suis le conservateur des équilibres que je me suis inventé »

 

 

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Une invention d’auteur de théâtre, une pantomime humaine où les acteurs se sentiraient en exil, en exil d’eux-mêmes peut être…

Des corps qui font corps avec le mur, les « fusillés du regard » cherchent à se dissoudre dans la pierre, leurs épidermes se confondent, moins pour échapper à leur destin, que pour devenir massifs, permanents, autrement dit demeurer vivants. Des corps presque subtilisés au présent, privés de leur réalité pour devenir une image double, muette, soumise à la disparition, à l’absorption du néant ou qui redeviendrait une ombre, un mur, un fond.

Ce sentiment d’étrangeté n’est-il pas de même nature que celui qu’éprouve l’homme devant sa propre apparence dans le miroir ? Une image détachée de lui, insaisissable, qui se dérobe pour réapparaître sous d’autres artifices, tout aussi impermanents. Tenter d’appréhender l’éphémère…

Sur une scène, un corps dénudé se dévoile, s’exhibe, en tant qu’être sexuel. Dans une contorsion physique, il s’offre au regard du spectateur. Derrière lui, des petits personnages saisis dans leur stupéfaction, détournent leur regard.

L’éloquence des regards chez Moché Kohen, ce n’est pas une vue de l’esprit…

 

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Les yeux écarquillés pour marquer un étonnement prévisible, une interrogation sans attente de réponse. Les yeux plissés autant par la malice que la connivence. Parfois les yeux chavirés vers l’intérieur, ou dévorés par la matière, comme pour témoigner de l’affleurement du passé sur les rives du présent.

Un chant très ample, mais à peine murmuré, à la fois serein et inquiet, s’élève de cette famille de personnages. Identifiables grâce au turban assujetti sur leurs têtes rasées, ils se présentent dans la simplicité de leur frontalité, de leur hiératisme. Frémissement des corps, de la chair, abandon de soi, la main du peintre sismographe calligraphie certains contours, ici des mains, là d’un visage.

 

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Tel un Gilgamesh, détenteur babylonien des indicibles secrets de l’âme, Moché Kohen « syncrétise » toutes les cultures, toutes les religions, toutes les époques. Il impose à ses personnages une architecture de cariatide, des yeux de mystique d’où se déversent des questions incantatoires, qui peuvent être aussi incandescentes que les rouges de certains attributs vestimentaires.

Chez ces gens là, Monsieur, on ne vit pas, on Existe !"

 



- Béatrice Duhamel Houplain -                                                                                       

 

 

L'art du coup de poing, Kendell Geers

 

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- Kendell Geers -

 

Archétype d’une génération d’artistes engagés dans les années 1990, Kendell Geers est passé, depuis le début de la décennie, d’un art résolument ancré dans les problématiques activistes à un travail de manipulation iconique des situations de crise sociale, idéologique ou politique, poussant toujours le spectateur à un trouble et à un questionnement. Avec un art conscient des choses du monde, Kendell Geers n’entend pas imposer ses vues personnelles mais placer le spectateur devant ses propres choix.

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Depuis près de 15 ans, Kendell Geers développe une œuvre polymorphe mêlant objets, installations, œuvres vidéo, photographies et performances. Par son travail, l’artiste perturbe les codes et les principes moraux généralement admis.

Il explore avec force l’effondrement des systèmes de croyance et des idéologies en utilisant tous les matériaux possibles : des images pornographiques, mais aussi des figures emblématiques de l’Histoire de l’art (telle que la Victoire de Samothrace) ou de l’Histoire des religions repeintes avec le motif Fuck, en passant par des installations faites de fils de fer barbelés ou de matraques. Il explore ainsi en permanence les limites sociales, pour les interpréter sous une forme artistique très personnelle. Kendell Geers interroge les pulsions destructrices de l’homme dans un monde où les notions de bien et de mal sont, selon lui, dépassées. Il affirme que l’art peut avoir des conséquences sur la société.

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Kendell Geers se définit comme un «terroriste» dans le champ de l’art et revendique la nécessité de prendre position. Il explore et critique notre monde de manière frontale en mettant en garde contre l’aliénation que peuvent engendrer les objets, les images et les situations de notre quotidien. Ce positionnement critique ne repose pas sur une vision manichéenne mais sur une mise en doute répétée des principes de bien et de mal et sur l’affirmation de leur possible réversibilité. Centré sur des problématiques morales ou politiques, Kendell Geers s’interroge sur le contexte de l’art, ses modes et ses effets, sur l’institution et ses acteurs.

- Source: Les Artistes Contemporains -   

 

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 C'est l'actualité qui prime chez Kendell Geers. Une rétrospective de son oeuvre intitulée ironiquement "Irrespektiv" est basée sur "l'insolence et la  provocation" selon les uns, "le sexe et la peur" pour les autres et a réuni 60 oeuvres réalisées ces 15 dernières années. Autoportrait plutôt sous-jacent qui relit méticuleusement les années comme un dessin des banalités post-modernes, en notre temps de fin des idéologies et de perte de repères. Découverte de la fragilité et de la vulnérabilité. Une oeuvre qui se veut subversive et interpellante.

 

 

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 Son œuvre explore les dimensions les plus intimes du psychisme humain, les notions de désir et de pulsion, affirmant une réversibilité entre horreur et extase, entre violence et érotisme. 

 

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