Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/02/2010

Éloge de la caresse

 

caresse.jpg

 

 

 

" Mes mains m'étonnent. Sereines devant l'étoffe, le bois, le cuir, les voici gagnées d'une fièvre, d'une détresse de bête captive tirant sur son attache. Je les vois, devançant tout geste, voleter autour de cette femme, s'affoler de ce qui s'offre à elles et, de dépit, rêver de ravages.

Maints mouvements dans l'instant les traversent, se combattent, renoncent, renaissent - et tant de désordre et de désarroi me laissent interdit. Qu'est-ce qui les requiert ainsi? A quel invincible attraction cèdent-elles? Que signifie tant de hâte? Et pourquoi cet assombrissement de la pièce?

Mais si ces mains m'avaient seulement précédé en esprit? Si l'être entier s'engageait à leur suite, déjà s'inclinant comme l'arbre sous la cognée? Toucher, il faut toucher. Toucher rejoint, dans l'inéluctable, le fil des fleuves, la course des astres."

 

- François Solesmes -

 

 

 

 

06/02/2010

lumière

 

Terzani_zigzag_project2.jpg

 

" La conscience n'est dans le chaos du monde qu'une petite lumière, précieuse mais fragile."

- Louis-Ferdinand Céline -

 

 

 

03/02/2010

17:10

Au gré de ma lecture du moment, un ouvrage parlant de l'empathie, plus exactement du pouvoir de l'empathie, cette phrase savoureuse d'Oscar Wilde dont j'apprécie toujours beaucoup l'humour, la profondeur dans la légéreté :

" Chaque fois que vous tombez, profitez-en donc pour ramasser quelque chose."

 

30/01/2010

Vortex Violet

Après dans l'ordre de mes découvertes Vamp, un opercut, et Valium, mon préféré lu deux fois, Vacuum que je picore encore, je viens de dévorer Vautour le dernier des Vortex Violet de Christian Mistral. Un roman attachant et tendre au sens où je l'entends, avec cette écriture mistralienne bien personnelle et unique qui me parle tant. Tout en ayant beaucoup d'amitié pour l'homme, je dois dire que Mistral est l'écrivain qui m'a le plus marqué dans les derniers mois qui viennent de passer, un verbe riche et dense, une sensibilité à fleur, une capacité à exprimer les tréfonds de l'âme humaine avec une sorte de grâce rebelle et un déchirement poétique tout à fait particulier, je ne m'en lasse pas, j'en redemande.

Plum en avait parlé en ces termes dans un de ses commentaires au Vacuum II: "...parce que je me souviens quand j’ai lu Vautour, il y a un bail maintenant, à quel point ça m’avait jeté sur le cul de lire quelque chose qui collait d’aussi près à ma propre vie, je veux dire dans plein de petits détails que je pourrais pas vraiment nommer, un mélange de sensibilité, vision du monde et plus prosaïquement de "conditions de vie" pas juste semblables mais vécues, intégrées d’une façon tellement proche… (C’est certain que le fait que nous ayons vécus "en parallèle" plus ou moins dans les mêmes lieux et à la même époque y est pour quelque chose, mais pas seulement. Puisque, évidemment, Mistral n’est pas le seul écrivain québécois de sa génération que j’ai lu et jamais, même si j’en ai bien sûr apprécié d’autres, jamais je n’ai ressenti ça aussi fort…)

N'ayant pour ma part pas vécu à Montréal en parallèle et pas de la même manière je ne peux en dire autant, mais par contre je retrouve chez Mistral dans sa langue et dans ses excès cette singulière importance de l'amitié et de l'amour pas si différents au demeurant, et quand il parle de ses états d'âme et de tout ce qui le remue et qui l'anime les gens qu'il aime ou qu'ils l'aiment ou le détestent, ça m'atteint au coeur et j'en vibre de l'intérieur, c'est une écriture émotionnelle comme une musique comme un poème. Et puis derrière cette teinte bien à lui, ce ton t'auto-dérision, cette sorte de nombrilisme bien caractéristique mais qui densifie encore davantage son écriture, il y a beaucoup d'humanité au fond et de volonté d'être au plus prés, une lucidité acérée sans compromis. La richesse du vocabulaire et cet humour un peu à la Buster Keaton ou plus encore peut-être à la Chaplin d'évoquer les scènes de vie truculentes et parfois si rocambolesques, tragiques et déchirantes aussi, cette manière de manier les mots tout à fait propre à son oeuvre me touchent vraiment profond et m'interpellent. Vautour est un cheminement comme chacun des Vortex d'ailleurs, une tranche de vie, une rencontre, toujours cette fatale présence de la mort et de la séparation de l'alcool des femmes aussi de tout ce qui donne un sens, à ceux qui comptent dans notre vie, aux méandres de l'inspiration et comment cela se tricote s'emboîte et nous transforme nous nourrit nous fait avancer, un bel hommage et une belle preuve d'amour à l'amitié et à l'écriture aussi, à la sueur, à la vie, pas un instant je n'ai douté de l'existence d'une telle expérimentation, c'est là aussi toute la puissance de cet écrivain indéniablement génial. Il parle de ce qu'il vit et comment ça vit en lui, et cela avec tant de talent. Vivant vivace percutant transpirant émouvant et décapant, moi ça me transporte...

 

vautour_fauve_vercors_chama.jpg

  

" Murmures de rêves étirés aux limites comateuses crues. Sursauts tout le long de la musculature et spasmes dans toutes les épaisseurs. Chorégraphies valsantes de rasoir Bic bleus et les deux lames leur sont des lèvres d'acier qui modulent des aigus. Et il m'arrive de m'éveiller, de me dresser fiévreux dans la nuit de mon lit, des pages plein la tête, et j'allume et j'écris tout excité à l'idée du bon matériau que ça fera pour le livre qui me travaille si les mots passent l'aube. Alors lambeau par lambeau par lambeau de lambeau, j'extrais de mon âme toute les épiphanies qui la brouillent comme un oeuf sanglant."

" Qu'ajouter? J'ai triché de toutes les inavouables façons que j'avoue maintenant. J'ai déterré de vieux trucs enfouis dans la boîte que je réserve aux vieux trucs, des trucs ue j'écris gratis et qui sont déjà vieux pendant que je les écris, et qui me faisaient penser à Vautour mais qui n'étaient pas Vautour. J'ai voulu les fourrer dans ce livre que je torchais pour le faire vivre et pour l'achever. J'ai pris le job de Dieu avec des moyens d'avorton. Pour une histoire aussi simple, il y a de quoi désepérer de la littérature si on n'accepte qu'elle demeure impuissante à mouler les tragédies ordinaires. Si simple, je le répète, que chacun devrait y ressentir le parfum d'une perte proche. En rencontrant Vautour, j'étais un raté jusqu'à preuve du contraire lui aussi, j'étais sur le point de connaître le succès, il était sur le point de mourir. Un an plus tard je file un coton pleurnichard et peureux. Rien n'est notable dans cette affaire. Aucun détail ne rachète le destin de ce jeune homme, pas plus que le mien qui s'élabore en toute injustice blafarde. Je songe aux horreurs que la nature suggère d'éprouver au contact de la peur, la grosse chienne, la vraie grosse peur de mourir, et je découvre stupéfait que cela me tranche le poignet qui scribouile. Je trace les signes avec l'énergie d'un restant de main, assis me soûlant devant un téléphone qui ne sonne pas, je suis vivant mais c'est bien peu quand le téléphone se dégonfle."

- Christian Mistral - Vautour -

 


 

23/12/2009

cadeau

14:14 - Lille -

Je viens de recevoir des mains de mon gentil et fringuant facteur mon petit colis de chez Pantoute, via les mers et les océans, j'en suis toute émue, toute chose, c'est un beau cadeau là à mes mains à défaut d'être au pied de mon sapin. Je me sens comme en présence d'un trésor, ça l'est, pour moi, c'est merveilleux de densité.

 


de la création...

 

de-stael_parc_de_sceaux.jpg

- Nicolas De Staël -

 

 

" La volupté de la chair est une des choses de la vie des sens au même titre que le regard pur, que la pure saveur d'un beau fruit sur notre langue, elle est une expérience sans limites qui nous est donnée, une connaissance de tout l'univers, la connaissance même dans sa plénitude et sa splendeur. Le mal n'est pas dans cette expérience, mais en ceci que le plus grand nombre en mésusent, proprement la galvaudent. Elle n'est pour eux qu'un excitant, une distraction dans les moments fatigués de la vie, et non une concentration de leur être vers les sommets. Les hommes ont du manger aussi, fait autre chose; indigence d'un côté, pléthore de l'autre, ont troublé la clarté de ce besoin. Ainsi ont été troublés tous les besoins simples et profonds, par lesquels la vie se renouvelle. Mais chacun pour soi-même, peut les clarifier et les vivre clairement. Sinon tous, du moins l'homme de solitude. Il est donné à celui-là de reconnaître que toute beauté, chez les animaux comme chez les plantes, est une forme durable et nue de l'amour et du désir. Il voit les animaux et les plantes s'accoupler, se multiplier et croître, avec patience et docilité, non pour servir la loi du plaisir ou de la souffrance, mais une loi qui dépasse plaisir et souffrance et l'emporte sur toute volonté ou résistance. Fasse que ce mystère, dont la terre est pleine jusque dans ses moindres choses, l'homme le recueille avec plus d'humilité: qu'il le porte, qu'il le supporte plus gravement! Au lieu de le prendre à la légère, qu'il ressente combien il est lourd! qu'il ait le culte de sa fécondité. Qu'elle soit de la chair ou de l'esprit, la fécondité est "une": car l'oeuvre de l'esprit procède de l'oeuvre de chair et partage sa nature... L'homme, me semble-t-il, est aussi maternité, au physique et au moral; engendrer est pour lui une manière d'enfanter, et c'est réellement "enfanter" que de créer sa plus intime plénitude."

- Lettres à un jeune poète - Rainer Maria Rilke -

 

 

 

 

 

18/12/2009

Il y a des jours où les mots sont de trop

 

 

J'ai beaucoup aimé cette note de Gaétan Bouchard, notre ami Butch, je ne la pensais pas prémonitoire pour lui et son art... Et parce que je ne suis pas du tout insensible à ce langage, que je trouve particulièrement truculent et riche, tonique aussi, savoureux, bon cela m'est très personnel j'avoue je ne cherche pas à vous convaincre mais quand même il y a une petite musique... Je me fais ici  le relais de la publication pirate que produit Christian Mistral sur son blog, les fameux "mots de trop" de Gaétan, ceux qu'il ne faut pas écrire à ce qu'il paraît...

 

 

TEXTE INÉDIT QUI COMPORTE UN TITRE


Un gars qui écrit des livres m'a laissé entendre que j’pourrais publier un texte inédit qui comporte un titre dans la revue Mollusque, une revue de littérature toé chose.  
 
C'est un numéro thématique sur les Sauvages. Hostie, j'en suis un. Ça tombe bien. 
 
Ça fait qu'après m'être gratté la tête une couple de fois, j'me su's dit que j'pourrais ben torcher un p'tit que'que chose pour Mollusque.  
 
D'abord, mon père disait qu'i' était pas un Sauvage pis qu'les Bouchard v'naient d'la Normandie. 
 
Fuck, i' v'naient même pas d'la Normandie les Bouchard! I' v'naient comme i' pouvaient quand l'occasion s'présentait. Pis i’ d’vaient v’nir souvent parce qu’i’ étaient dix-neuf enfants du côté d’mon père. 
 
La mère de mon père était une Sauvage, une Algonquine ou, comme on dit à c't'heure, une Anishnabé. A v’nait d’la réserve d’Oka. Le père de mon père a grandi à deux miles de Métis-sur-Mer. Pis du côté d’ma mère, c'est pareil. Des descendants d'Acadiens métissés de Micmacs qui vivaient à Sainte-Clothilde-de-Horton su' l'bord d'la track, comme des Gitans. 
 
Nous autres, des Bouchard d'la Normandie? Christ de joke de curé, oué... D'la christ de marde. On nous a pâlis maudit calvaire de pompier sale! Comme si on était des Juifs sous l'occupation allemande, en France, en 1944. Pâlis pour notre bien, bien sûr. Pour ne pas passer pour des hosties d'Sauvages. J'm'appelle pas Simon Ben Gourion mais François Dupont! J'm'appelle pas Makwa Grizzli mais Gaétan Bouchard!   
 
Ces hosties de curés-là ont toutte faitte pour crisser ça dans 'a tête de mon père, qu'on n'était pas des Sauvages, mais des chevaliers de la table ronde, avec une fleur-de-lys dans l'cul.  
 
Tabarnak! On a gardé de nos racines que le paillard français qui a trempé sa bite dans 'a p'lote de nos grands-mères. Maudit christ de saint-cibouérisation d'calice! 
 
Ça fa' qu'un m'ment d'nné e'j'me su's dit qu'c'était assez. Toutte disait que j'étais un Sauvage. C'était écrit dans ma face saint-chrême, dans 'a face de mon père, de mes frères, de ma mère, de mes ancêtres. On était des Métis calice! Pis on l'est d'venu, avec des cartes toé chose pis toutte le kit.  
 
Mon pays, c'était encore l'hiver. Mais c'était aussi l'île Mékinak, l'Île de la Tortue. Pis j'me su's mis à comprendre plein d'affaires sur moé et mon pays. D'abord que je ne savais rien de Saint-Laurent et Saint-Maurice. Comme tout le monde autour de moé. C'qui fait que j'ai rebaptisé mes noms de lieux : le fleuve Magtogoek, la rivière Métabéroutin, pis toutes sortes d’affaires de même. Pis ça fait juste commencer. C'est pas fini. Christ que non c'est pas fini. 
 
J'me suis mis aussi à écouter les arbres. Fuck, c'est pas d'ma faute, mais nous autres les Sauvages on sait qu'i’ nous parlent, les arbres, les roches pis toutte le reste, juste parce que c'est comme ça. Nous sommes animistes, ouais. On pense qu'i' a d'la vie dans toutte. C'est ben dur à comprendre ça, hein? 
 
Moé, les arbres me parlent. Pis i' m'disent crissez-nous don' patience tabarnak!  
 
-Arrachez pas mon écorce torrieu! Fendez-moé pas en quatre pour rien! Wo! Menute! J'su's pas tout seul là-dedans... J'fais vivre des oiseaux, des moénaux, des pas beaux... Toutes sortes d'affaires de même... Christ! Wake up! 
 
Ouin, ouin. Les arbres me parlent. Pis si j'peux prendre une feuille de moins, j'va's l'faire. Pour être en parfaite symbiose avec le Grand cercle de la vie.  
 
Ça se pourrait donc que mon texte ne soit pas publié dans Mollusque pa'ce qu'i' faudrait que j'leu' z'envoie une version imprimée par courrier postal, aux éditions Diptyque, à l'adresse de j'sais p'us trop qui, à Monrial. C'est sûr que j'f'rai pas ça. 
 
Moé j'aime trop les arbres pis ça m'tente pas d'imprimer ça sur papier quand toutte se fait si simplement de nos jours par les voies électroniques. Hostie on n'est plus au temps des mandarins. C'est pas des rapports à doubles interlignes que j'fais, mais d'la littérature.  
 
-Hostie d'Sauvages! qu'i' vont s'dire en r'cevant mon texte. Faut toujours qu'i' fassent chier en plus qu'i' savent pas boire! 
 
Ben oui, ben oui.  
 
Vous vous attendez à quoi, que j'vous liche le cul? 
 
No way. 
 
J'su's un Sauvage hostie. 
 
Wou-wou-wou-wou-wou-wou! 
 
 
Makwa Grizzli 
Alias Gaétan Butch Bouchard
 

 

 

16/12/2009

voyage

 

Edward-Hopper-1882-1967-.jpg

- Edward Hopper (1882-1967) -

 

 

 

" J'ai accompli de délicieux voyages, embarqué sur un mot."

- Honoré de Balzac -

 

 

 

07/12/2009

paroles et baisers

 

1497365546.jpg

- Jimmy Duvauchelle -

 

 

"On a dit que la beauté est une promesse de bonheur. Inversement la possibilité du plaisir peut être un commencement de beauté."

- Marcel Proust -

 

 

 

 

 

11/11/2009

ballade en eaux troublantes...

Tout ce temps à m'éprendre des mots des uns et des autres pour mieux comprendre, cette exploration sans fin dans la littérature et la poésie inextinguible me nourrit et l'esprit et le coeur, m'inspire. Une semaine passée étrangement riche et variée, réentendre la petite musique de Louis-Ferdinand Destouches au travers de passages de son voyage au bout de la nuit et de son mort à crédit une biographie ça s'invente et l'émotion comme suspendue écriture fouillée présente accaparante vivante, en parallèle et en même temps une nuit pour l'arrachant pur jus criant Putain d'Arcan. Toujours le même parcours le même désir qui m'anime et les mêmes frissons qui me traversent l'échine quand je lis certains et certaines et que je m'endors avec eux, une sorte de drogue mi douce mi dure, éclectique. Et de la poésie aussi, compagne permanente d'au moins une heure quotidienne à voix haute ou off en intime entre deux portes deux conversations deux soupirs à n'importe quel moment, mélodique, particulière prégnante imprégnante même, suavité et douleur, violence et tendresse, art en ombre et lumière, indéfectible amie des gris de Novembre comme des bleus de Mai ou des ors de Juillet... J'aime les mots, les phrases, syntaxe et grammaire bousculées et bousculantes, l'écoulement paisible d'un vers, le verbe transperçant lucide sans concession truculent et jouissif de certains romans et la poétique troublante de certains autres. Ces ballades sont offrandes et échappées, prise de conscience et rencontres. Un jour perdu que celui où tu n'as pas ri, un jour perdu que celui où tu n'a pas lu, un jour perdu que celui où tu n'as pas vécu. Au commencement était l'émotion...

 

 

 

27/10/2009

Un jour un livre m'a aidé...

 Sur son blogue Chantal Guy nous interroge à la suite de son article sur le livre refuge, celui qui nous aide dans les périodes difficiles, dans les passages à vide ou qui nous a aidé, la question n'est pas si facile surtout si on aime beaucoup les livres, pour ma part avec le recul ils sont nombreux et différents suivant les périodes de ma vie, mais vous, pourriez vous dire quel est celui qui vous a rendu service et le fait encore?

 

 

 

23/10/2009

Ernest

 

hemingway-ve-defteri.jpg
Hemingway disait: " L'alcool conserve les fruits et la fumée les viandes."

 

 

«J’ai appris à ne jamais tarir le puits de mon inspiration, à toujours m’arrêter quand il restait un peu d’eau au fond et à laisser sa source le remplir pendant la nuit.»

- Ernest Hemingway -

 



Lire aussi les dix conseils de cet écrivain hors pair chez Christophe Bohren, Ernest Hemingway ou la littérature au poing:

Soyez amoureux, crevez vous à écrire, fréquentez les écrivains "du bâtiment", ne perdez pas votre temps, écoutez la musique, regardez la peinture, lisez sans cesse, ne cherchez pas à vous expliquer, écoutez votre bon plaisir, taisez-vous.

 


20/10/2009

jeux de masques

" Le monde est un grand bal où chacun est masqué."

- Vauvenargues -

 

16/10/2009

Christian Mistral, Vacuum

" Puisque vie m'est jusqu'ici prêtée, je m'efforcerai encore d'inventer mon avenir, de retranscrire mon passé, et de demeurer maître de ma propre existence à mesure qu'elle s'écoule impitoyablement."

- Christian Mistral - Vacuum -

 

 

VACUUM | livres: CHRISTIAN MISTRAL | ISBN: 9782764604373

 

J'ai fini il y a quelques temps déjà le dernier livre de Christian Mistral en ma possession, Vacuum journal romancé sous forme de blog, j'y ai retrouvé avec plaisir celui que j'ai appris à connaître au travers de son écriture et de nos échanges, de son cahier spicilège et de ses réactions impulsions transpirations et émotions, l'avoir entendu chez Christiane Charette m'a donné envie d'écrire à nouveau sur, pour, par aussi sans doute cet homme et cet écrivain qui compte beaucoup pour moi. En quatrième de couverture on peut lire ce propos de Sylvain Trudel " On voit vivre de près l'enfant terrible, au coeur d'un monde  où se dévoilent tour à tour la prescience d'un vaste désenchantement, la déchirante nostalgie des amis en allés et des instants de grâces perdus, l'impétuosité des assauts d'un homme libre et joliment têtu, les tournures d'un écrivain fulgurant" et oui, il y a une sorte de magnétisme non seulement dans son écriture mais dans l'être tout entier, une exigence une violence et une tendresse aussi le tout donnant cette matière vivante en fusion, une colère sous-jacente qui force à s'exprimer à sortir du bois de nos endormissements qui incite à réfléchir et un enveloppement parallèle une fidélité à toute épreuve, imprévisible impossible sincère attachant sensible poète, l'écrivain de Vamp, Valium, Vacuum n'est pas dîfférent de l'homme devenu plus qu'un ami. Il est de cette sorte de plume météore qui remue, retourne, cherche, triture, enfante aussi. Une quête une soif une énergie rompue à toute épreuve et cet écorchement ce à vif qui sonde et percute, cette écriture quotidienne fouillée recherchée pointue, vivant et douloureux à la fois bourré d'humour et de bourrasques Vacuum a l'image de son auteur n'est pas de tout repos, entraînant.

 

 

 

22/09/2009

les mots voyageurs

 

roses-anciennes-302932.jpg

 " La rose n’a d’épines que pour celui qui voudrait la cueillir.”

 

 

Proverbe chinois découvert dans le voyage auquel nous invite depuis un certain temps déjà Amin Maalouf celui des mots et de leurs origines, grec matelas roumi abricot particulièrement savoureux aussi et rose que je vous invite à lire, .

 

 

 

16/09/2009

livre

 

images-2.jpeg

«Un vrai livre, ce n'est pas quelqu'un qui nous parle, c'est quelqu'un qui nous entend.» 

- Christian Bobin -

 

 

 

20/08/2009

Amours sorcières

" Eveiller un désir, ce n'est pas une question de technique, c'est plus subtil. Qui peut dire où cela commence, quelle étoile fait de sa chute une source d'eau et de lumière?"

- Tahar Ben Jelloun -

 

9782020593755.jpg

 

Tahar Ben Jelloun est un conteur, il raconte des histoires, histoires d'amour blessé de trahison de sorcellerie d'hommes et de femmes en prise avec leur passion déroutés par leur désirs naufragés de l'amour, mais aussi d'autres belles d'amitié et de tendresse partagé, tout un panel de sentiments tous plus riches les uns que les autres dans un langage bien à lui mâtiné de poésie et d'humour sur fond d'un Maroc tiraillé entre tradition et modernité. Un parfum magique enveloppe tout ce livre et m'a séduite on y retrouve toute la quintessence romanesque de l'auteur. Ensorcellant.

 

 

11/08/2009

Naguib Mahfouz

«La souffrance a son côté de joie, le désespoir a sa douceur et la mort a un sens.»

- Naguib Mahfouz -

 

yxff8dhr.jpg

 

9782253063278FS.gifJ'ai toujours beaucoup aimé Naguib Mahfouz, et après avoir lu il y a quelques années déjà sa trilogie traitant de la vie contemporaine du Caire, vraiment particulièrement palpitante à mon sens et riche d'enseignement, j'ai dévoré La Quête et La belle du Caire, deux romans qui m'ont traversée par la qualité de l'écriture et par la justesse fine et aboutie de l'analyse des relations humaines et des sentiments.
.
.
.
9782757803882.jpgCe deuxième roman de Naguib Mahfouz, l'Amante du pharaon était resté jusqu'en 2005 inédit en France. Publié en arabe en 1943, il m'a séduite, pas insensible du tout à l'atmosphère des Milles et une Nuits, des contes et légendes de contrées lointaines. Difficile de résumer ce livre en quelques lignes, cela ne lui rendrait pas l'hommage qu'il mérite. En faire une simple histoire d'amour entre un pharaon Mérenrê II et une courtisane de toute beauté Rhodopis est un peu trop raccourci car ce roman est bien plus dense.
Les rapports humains sont au coeur du livre qui nous entraîne le long du Nil. Le temps d'une année, le pharaon découvrira l'amour la violence de la passion, et en oubliera son peuple. Cela ne pourra lui être pardonné.
La langue de Mahfouz est fleurie et raffinée, ses personnages évitent toujours le piège de la caricature et le tragique de ces destinées nous laisse essouflés une fois le livre refermé. Un roman à lire pour être dépaysé, pour traverser tous les cercles des passions humaines et en ressortir ébloui par la maîtrise du romancier à manipuler ses personnages. En suis encore imprégnée...

podcast
 - Anouar Brahem - Conte de l'incroyable amour - Etincelles -

 

 

 

 

30/07/2009

Henri Miller

tete-henri-miller-saint-eustache.png

Avant de partir pour de bon, j'ai relu plusieurs fois les trois billets Henri Miller de Christian Mistral qui m'ont particulièrement percutée , surtout les deux premiers, dans le troisième c'est le commentaire de Michel que je trouve pertinent et riche. Je vous invite à les lire, le premier est une réflexion d'Henri Miller si juste, je vous reporte ici également, ce commentaire jet de Mistral en réponse à Venise dans le deuxième billet, si dense et tant en écho avec ce que je ressens, voilà.

 

 

"Ce n'est pourtant pas livre, que j'aurais dû écrire, car la forme que prend l'expérience de l'esprit humain enthousiasmé puis pressé de partager cet enthousiasme importe peu en termes de temps historique, Miller je crois parle plutôt de cette expérience elle-même comme inhérente au naturel humain depuis les fresques de Lascaux jusqu'aux poèmes de Rimbaud, le jeu du jeune Brando ou l'art nouveau de Picasso ou qui sait quoi dans cinq cents ans. Tant qu'on sera ainsi faits, on sera humains, après cela on serait autre chose, ils seront autre chose, et c'est déja leur problème, ce n'est d'avance plus le nôtre, anyway entre ici et cette éventuelle échéance notre village global paraît tendre ses efforts vers la neutralisation de ce trait humain qu'on n'a pu éradiquer malgré qu'on en ait rêvé d'Alexandre le Grand jusqu'a Mao Zedong, on semble aller vite et droit vers le fantasme immémorial fondamental né dans la première pensée du premier Homme: la paix, la sainte paix, la bonne grosse paix sale et transversale, pas seulement la paix contraire de la guerre, la paix intérieure, troublée sans trève par d'angoissantes réflexions sur le sens de la vie et l'essence de la mort assourdies par l'incessant son secret de cette satanée conscience, ce soliloque intime harcelant tourmenteur qui sévit de l'enfance a la vieillesse en scandant qu'on est un imposteur au sein de la race des Hommes, insuffisant, insignifiant, inadmissible de naissance a l'innocence, et aussi la paix extérieure, constamment rompue par des idées nouvelles et des façons de faire différentes de celles d'avant, pourquoi faut-il que la Terre devienne ronde quand elle a toujours été bien plate et que le soleil la remplace comme centre du mouvement céleste et que l'ampoule électrique chasse la lampe a l'huile et avait-on vraiment besoin d'autres livres après la bible et quand serons-nous enfin parfaits heureux sereins quand aurons-nous la sainte grosse paix sale? Le fantasme, fondamental, immémorial, de notre espèce, commun aux artistes et aux despotes et aux puristes et aux ilotes, et suicidaire ça va de soi, s'il réussit: l'Homo Sapiens sans sapience est un Bloody Caesar sans Clamato, un Hot Chicken sans poulet, c'est-a-dire que ce ne sont pas ce que ces mots signifient.

Orwell l'a pressenti et dessiné et annoncé, que faute de pouvoir étouffer la nécessité humaine de s'exciter aux pensées neuves et les discuter avec ses semblables, il valait mieux nourrir cela avec de massifs afflux de phrases creuses ressemblant a des idées tout en réduisant progressivement le niveau d'instruction et les capacités d'expression, bref en facilitant la sainte paix, et cela Miller le redoutait aussi, je le parierais."

- Christian Mistral -

 

 

04/07/2009

Mistral

 

bot5.jpg

Comme le vent dont il partage le nom il est entré dans ma vie en force. Décoiffant dérangeant interpellant acide parfois une relation fut d'emblée posée testée retournée inspectée et la confiance simplement durablement s'est installée imiscée, le plaisir de la découverte de l'échange la curiosité de l'autre le vent baissait et se faisait souffle chaleureux et rassurant avec les pics de mise à vif d'humeur et de rappel à l'ordre. Un vent exigeant, perfectioniste, le choix des mots l'expression des émotions et des sentiments, un vent visionaire engendrant. Joueur il titille teste provoque, protecteur il enveloppe caresse apaise, curieux il questionne raisonne demande, angoissé il exprime ravive fouille colère, aimant il offre se donne interactive, créatif il met au monde balaye induit nettoie ouvre à soi-même. C'est le vent qui bouscule la vallée la lave ravive les couleurs purifie la lumière demande à l'arbre de plier au roseau de courber et nettoie sur son passage entraîne plus loin ne laisse pas indifférent. Mon ouragan se prénomme, au delà des océans Christian et j'aime quand il tempête il enfle ma voile et me voyage, ou qu'il soupire m'émeut et m'enflamme. Pas un vent ordinaire, un homme à part, un météore.

 

 

 

valiu15174.jpg

 

 Lire "Valium" de Christian Mistral ou le relire...transportant, mauditement humain.