Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06/11/2010

j'aime

 

" Je préfère cette version là..."

 

Je t'écris c'est plus romantique
Comme un amant du temps jadis
Sur un papier couleur de lys
A l'encre bleue, et je m'applique
Quand ma plume, manque de chance,
Fait en sortant de l'encrier
Une tache sur le papier
Que je déchire et recommence

Je t'aime A.I.M.E.
T'aime le cœur en feu
Faut-il un X à feu ?
Ça me pose un problème
Allez je barre feu
Mais je garde je t'aime
Je t'aime A.I.M.E.
Simplement j'y ajoute
Ces mots "A la folie"
Mais soudain j'ai un doute
Folie avec un L
Un seul L ou bien deux ?
Deux ailes serait mieux

Tellement plus jolies
Et bien sûr plus vivant
Vivant, comme une envie
Que le bonheur agrafe
Comme un papillon bleu
Au cœur d'un amoureux
Inquiet de l'orthographe


A l'école j'étais le cancre
Dont on ne pouvait rien tirer
Guettant l'heure de la récré
L'œil fixe et les doigts tachés d'encre
Aujourd'hui je me désespère
J'ai des lacunes et je le sais
Mais amoureux il me vient des
Velléités épistolaires

Je t'aime A.I.M.E.
Et je n'ai foi qu'en toi
Comment écrire foi
Privé d'un dictionnaire
Il y a tant de fois
Dans le vocabulaire
Je peine et je m'en veux
Allez je place un S
Mieux vaut peut-être un E
Franchement ça me stresse
Et mon foie fait des nœuds
Des heures d'affilée
Penché sur le papier

Je corrige et rature
Puis j'envoie tout valser
Maudissant l'écriture
Ecœuré j'abandonne
Au diable mon stylo
Je dirais tous ces mots
Tranquille au téléphone
Je prends le combiné
Compose un numéro
Je n'ai plus de problèmes
Allo, amour, allo
Oui oui c'est encore moi
Pour la énième fois
Qui t'appelle, tu vois
Pour te dire : "Je t'aime"

 


22/10/2010

"Nulla dies sine linea"

A ce qu'il m'a dit Emile, Zola bien sûr, en a fait sa devise. Moi je l'ai découverte de sa main sur un livre qui m'est cher, d'autres signatures aussi, et puis d'autres messages, ce qui fait que je crois en l'amitié sincère, celle des mots, celle des bras et celle des coeurs qui se serrent fort sans réserve.

Le pire c'est que du coup, j'ai envie de m'épandre, j'ai envie de dire trop, j'ai envie d'un torrent! Pourtant en général, j'aime la phrase concise qui dit tout en deux mots, l'haïku de l'âme mais là j'ai besoin de matière, de glaise à pétrir, je m'imagine devant un morceau d'arbre et je voudrais en faire une sculpture à l'image de ce que je ressens, ou alors comme devant ma toile vierge déjà chargée de sens, mes pinceaux à portée de mains et puis toutes mes couleurs fabriquées par mes soins, et je me sens fébrile, fragile et forte à la fois, les mots en disent plus longs et parfois nous échappent alors je voudrais les retenir, les agencer, les modeler, leur donner ce liant pour en faire ma toile, mon cheminement, une image finale.

Les mots, c'est mille instants, mille photos, mille espaces. C'est aussi mille tourments et tant de sentiments, ils disent s'il le veulent bien, parfois il défont, ils fondent aussi, ils transpirent, ils étreignent et quand ils sortent d'un jet, ils deviennent fontaine!

J'avais avant de commencer d'écrire, là, à ce moment précis, envie de mots cassants, de mots durs de mots âpres parce que ma réalité aujourd'hui difficile m'amenait naturellement à d'abord m'en servir pour expurger, extirper, sortir ça de moi-même, et puis au milieu de mon écriture un peu ébène, je pense à autre chose, à un être aimant et chaleureux, passionné et limpide, et les mots comme par magie alors changent de couleur, j'ai plus envie de geindre, j'ai juste envie de vivre...

Force des mots. Force et puissance de la poésie, celle de la vie qui s'écoule et se déroule, qu'on saisit et qu'on subit aussi parfois. Force du regard qu'on porte sur les choses, et force de l'écoute qu'on se permet à l'éclosion et l'avenir à portée.

J'ai appris bien des choses dans ma folie d'un vol, j'ai compris bien des choses de la vie, de la mienne, et je ne sais comment faire partager ce sentiment assez simple au fond et assez audacieux, faire et aller, dominer ces petites peurs, oser, tenter, ouvrir son coeur et son esprit, faire des voyages même au creux de son lit, s'aventurer, goûter, dévorer l'espace, prendre sa place, dire, écrire, jouir, chanter, comprendre sa chance d'être en vie, ne pas la laisser à autrui et même si on essuie des plâtres, et même si on en bave, on en mange des vertes et des pas mûres, on rame, on marche parfois à reculons, toujours garder l'espoir dans notre fabrication: nulla dies sine linea, et que la vie continue, si riche à elle-même et si méchante et rude et imprévisible, douce et terrible, fraîche et pourrie, étrange et fabuleuse, écorchante et amoureuse, poétique et livide, inquiétante et tranquille, mortellement vivante!

La vivre au mieux ma foi, et le plus intensément possible, quoiqu'il arrive, quoiqu'on en dise... Je pense ça tellement fort que je me demande si ça arrive à crever votre écran! "Love", je ne vois pas d'autres voies que d'aimer, que d'aimer ce qu'on est on ce qu'on voudrait être, que d'aimer ce qu'on fait avec toute la passion possible et que de s'aimer autant que cela puisse être. Ce n'est que mon petit, humble et immense avis...

 

 

 

 

08/10/2010

Jour J

Voilà, c'est parti mon kiki, je quitte la vieille Europe pour la grande Amérique! Me voici en partance pour quatre jours intenses avec tous mes amis là-bas et tous ceux que j'emmène avec moi dans mon coeur et mes tripes. C'est le jour J aussi pour un autre projet qui planait dans l'air depuis un petit moment et qui naît aujourd'hui en même temps que mon vol incroyable: le blog's inspirant. Et en première mouture, pour ouvrir le bal voici le "made in Blue" concocté par Laure K, première mouture d'une saga à tiroirs, une façon pour moi d'être encore avec vous, tout en étant là-bas. J'espère que ça va vous plaire ou vous interpeller! Enjoy et à bientôt! Love.

 

 

 

06/10/2010

J-2

 

 

IMG_2047.jpg


- Photo Laurence G. -

 

 

Il y a quelque chose de magique dans l’idée du voyage, j’ai toujours aimé ça je dois dire ; découvrir d’autres lieux, d’autres espaces, d’autres manières de penser et de vivre. Je trouve que ça ouvre l’esprit et que ça nourrit l’âme. J’aime devoir m’adapter à un autre rythme, une autre musique, un autre tempo, entendre de nouveaux mots et puis d’autres accents, sentir d’autres horizons, approcher d’autres odeurs, goûter à d’autres gourmandises, j’aime bien devoir appréhender la vie autrement. Chaque fois que je bouge dans un nouvel endroit, une nouvelle contrée ou un nouveau pays, j’ai la même envie complètement incroyable de m’y installer et j’y projette l’avenir. En Afrique comme en Polynésie, Londres ou bien New-York, aux portes du désert marocain, au fin fond de l’Espagne, sur les côtes portugaises ou les rochers de la puissante Sicile, partout me vient l’envie de poser ma tente et de tisser une nouvelle histoire, une histoire de vie, de partage, d’aventure et d’écriture aussi. Là, je sais, ça risque de me faire pareil, mon imaginaire va aller bon train et mon cœur s’emballer, le Québec demain? Je ne vais pas y échapper! Hé,hé...

 

30/09/2010

Écrire

 

2499535600.jpg

 

- calligraphie de Jean-Fréderic Crevon -

 

Écrire. Écrire pour obéir au besoin que j'en ai.

Écrire pour apprendre à écrire. Apprendre à parler.

Écrire pour ne plus avoir peur.

Écrire pour ne pas vivre dans l'ignorance.

Écrire pour panser mes blessures. Ne pas rester prisonnier de ce qui a fracturé mon enfance.

Écrire pour me parcourir, me découvir. Me révéler à moi-même.

Écrire pour déraciner la haine de soi. Apprendre à m'aimer.

Écrire pour surmonter mes inhibitions, me dégager de mes entraves.

Écrire pour déterrer ma voix.

Écrire pour me clarifier, me mettre en ordre, m'unifier.

Écrire pour épurer mon oeil de ce qui conditionnait sa vision.

Écrire pour conquérir ce qui m'a été donné.

Écrire pour susciter cette mutation qui me fera naître une seconde fois.

Écrire pour devenir toujours plus conscient de ce que je suis, de ce que je vis.

Écrire pour tenter de voir plus loin que mon regarde ne porte.

Écrire pour m'employer à devenir meilleur que je ne suis.

Écrire pour faire droit à l'instance morale qui m'habite.

Écrire pour retrouver - par delà la lucidité conquise - une naïveté, une spontanéité, une transparence.

Écrire pour affiner et aiguiser mes perceptions.

Écrire pour savourer ce qui m'est offert. Pour tirer le suc de ce que je vis.

Écrire pour agrandir mon espace intérieur. M'y mouvoir avec toujours plus de liberté.

Écrire pour produire la lumière dont j'ai besoin.

Écrire pour m'inventer, me céer, me faire exister.

Écrire pour soustraire des instants de vie à l'érosion du temps.

Écrire pour devenir plus fluide. Pour apprendre à mourir, au terme de chaque instant.

Pour faire que la mort devienne une compagne de chaque jour.

Écrire pour donner sens à ma vie.

Pour éviter qu'elle ne demeure une terre en friche.

Écrire pour affirmer certaines valeurs face aux égarements d'une société malade.

Écrire pour être moins seul. Pour parler à mon semblable. Pour chercher les mots susceptibles de le rejoindre dans sa part la plus intime. Des mots qui auraont peut-être la chance de le révéler à lui-même. De l'aider à se connaître et à cheminer.

Écrire pour mieux vivre. Mieux participer à la vie. Apprendre à mieux aimer.

Écrire pour que me soient donnés ces instants de félicité où le temps se fracture, et où enfoui dans la source j'accéde à l'intemporel, l'mpérissable, le sans-limite.

 

- Charles Juliet -

 

 

 

 

18/09/2010

re-court

Il l'a écrit. Elle l'a imagé. Je l'ai dit. Mais pas essayé. C'est Terrible! Le court qui en dit long. Piqué à Mokhtar. Fort. Puissant. Ça déchire. Ça va à l'essentiel. Ça pogne en dedans. Ça électrise. Fascinant. Tout dans un mot. Ou deux. Trois maximum. Sacré exercice. Knock Out. Au tapis. Au coeur. A l'estocade. Vivant.

 

05/09/2010

notre besoin de consolation...

 

 

Une pensée pour Terrible, un merci à Louis-Paul...

26/08/2010

plaisir féminin

- Hey ! Viens-là Germaine, regarde un peu vir de quoi il parle dans c’canard !


- Ben, quoi Gaston, t’as l’air bien en foufelle !!


- Y parle du « plaisir féminin » ! Tsé, c’est pas tous les jours que nous on va savoir tout c’que tu m’dis pas…


- Ben, demande grand niais, qu’est-ce que tu veux savoir que tu ne saches déjà ?


- Attins un ch'tio peu, r’gardes-y, non mais j’rêvasse, y dise que « 20% des femmes simulent l’orgasme » !


- Et alors, j’vois pas où est le problème, c’étot pas un scoop ça m’in garchon !


- Scuze, moi ça m’fait tout drôle ! Quand tu crie après t’mère c’étot qu’du cinéma ?


- Gaston, min Gaston, min’unique, tu t’fos du mal là, tsé ces carabistouilles elles étos bonnes que pour les autres greluches, ta Germaine elle, c’étot pas une actrice, quand elle crie et demande après m’sieur l’curé c’est qu’elle voit les portes du paradis !


- Ah ! j’ferais mieux d’arrêter de lire toutes ces conneries et aller tuter un coup avec les potes.


- C’est ça, t’inquiètes, te fais donc pas d’mouron, quand je crie, je crie, c’est pas d’la bagatelle ! Pis c’est quoi au juste, « le plaisir féminin » ?

 


20/08/2010

fin de matinée...

" Il nous faut peu de mots pour exprimer l'essentiel. "

- Paul Eluard -



11/08/2010

Fable d'Yvan dit la Fontaine...

Christian l'a beurré ben d'aplomb et Yvan nous l'a fait, et quel morceau de choix, je vous laisse apprécier le joual québécois à son apogée!

 

0b0v15tx.jpg

Eul Corbeau pis le R'nârd

 

Une fois ct'un étourneau qu'yavait
un fromage-qui-pue dans yeule,
perché su'a branche mais bon,
yavait pas d'dents donc c'était son bec en fait.
(Ce pourrait être une autre histoire arrêtez
de m'faire niaiser à la fin!)
V'là ti pas un r'nârd affamé qui r'nifle l'odeur
du fromage d'enfer pis qui décide
deul beurrer ben d'aplomb pour l'avouère.

"Aille toé mon bel oézau nouère,
cé tu qu'té beau comme cé pas permis?!
Té tellement beau, beau pit d'amour.
Si tu chantes aussi ben qu'té plumes
r'luisent au soleil, tu vas m'aveugler!
Té le Roi des Branches et du Sapinage!
Chante pour moi Corbeau!

Ni un ni deux, criss.
Ça pas pris deux secondes
pour qu'il roucoule comme
un pigeon en desserrant l'bec:
Croouuu Croouu!

Et hop eul fromage dans yeule
du R'nârd qui s'enfuya en riant
à gorge déployée pendant qu'eul
corbeau full fru gerbait sa frustration:

St-Simonac de Géribouère
de Cinqsixboîtes de Tomatesvartes,
mon fromage, tabarnaaaaa...K?....Che?

Eul prochain ne sera pas bientôt,
jeul jure!

"Apprenez que tout flatteur vit aux dépens
de celui qui l'écoute"...

 

- par Yvan Le Terrible -

 avec sa morale personnalisée:

" Faut se méfier des licheux(ses) de bottines,
et des siphonneux(ses) d'énergie de tout accabit."

 

 

* Dis, Big Mac, si tu nous en faisais une petite aussi de derrière les fagots, hum?

 

 

Et pis pour mes amis québécois et vous z'ôtes, voici d'même en chti ch'corbiau et chl'Arenard.

" Y a tout d'même eune morale à propos d'not arnard...
A force eud s'in venter, cha a fait l'tour delle tierre,
Et y a pu d'aut' moniaux que l'arenard a pu s'faire.
Ben si à st'heure dz' arnards, te nin vo pu grinmin
Ché qu'à trop ouvrir l'bouc y zont tous quervé d'faim "

 

06/08/2010

trop sensible

IMG_4528[1].JPG

- photo Laurence G. -

 

 

Toute ma vie depuis mon plus jeune âge j’ai entendu ce « tu es trop sensible ! », c’est vrai qu’il fallait peu pour me mettre en larmes, en extase, et en lambeaux aussi. Malgré ce gros travail sur moi-même, et cette volonté de comprendre de quelle matière j’étais faite, je garde ce trait marqué de caractère, parfois un rien me déstabilise grave comme à l’inverse un aussi petit rien me donne un plaisir fou. Je m’interroge alors sur ce que je vais faire de cet encombrante voix à l’intérieur de moi qui parfois me détruit en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, c’est éprouvant, c’est encombrant d’être à ce point touchée par les choses du temps, par les choses qui passent, par tous les événements qui  traversent une vie. J’envie parfois ces personnes stoïques qui encaissent placidement aussi bien la détresse que les grands pics de joie, j’aimerais avoir cette dextérité, je pensais l’acquérir, vraiment  je la pensais possible et à portée, être sage et sereine, ne plus être tourmentée. Il faut croire que je suis restée telle que j’étais, la beaucoup trop sensible, et que je n’ai pas encore trouvé le bon remède, la solution ou la manière d’éviter ainsi les soubresauts de tout ordre à cette âme qui vibre tant à l’intérieur de moi. Il faut faire de ses faiblesses une force, j’avais lu ça il y a longtemps je ne sais même plus où, il faudrait en effet, il me faudrait plus croire, plus croire en moi et ne plus être ainsi fortement rappelée sans cesse et violemment à l’ordre par mon sentiment puissant d’infériorité et tout aussi violent de vulnérabilité. Comment diable font-ils tous ces carapacés, d’où leur vient cette cuirasse joliment agencée, d’où leur vient cette confiance cette assurance cette insouciance que je devine si aisément dans leurs faits, dans leurs gestes, dans leurs manières de vivre ?

Toute ma vie on m’a dit depuis que je suis née, tu es vraiment et c’est folie, beaucoup et trop sensible, je crains avec l’âge de grandement le rester...

 

 

 

04/08/2010

la vie est un roman

JeanBarbe300.jpgChronique de Jean Barbe.

(extraits)

 

Dans le monde des livres, la rentrée commence au mois d’août.

Tandis que s’attarde un Soleil brûlant et que les terrasses bourdonnent des rires des vacanciers, dans les librairies des caisses pleines sont déballées par des employés fébriles qui espèrent vendre beaucoup ou disparaître bientôt.

Est-il question d’autres choses, depuis quelques années? La fin du livre en papier? L’arrivée triomphante du livre numérique?

Les nostalgiques se réclament de l’odeur du papier pour affirmer que jamais ils n’abandonneront le livre imprimé. Les prophètes du futur chantent la bibliothèque complète qui tient dans la paume d’une main. Qui a tort, qui a raison?

Le livre électronique remplacera-t-il le livre en papier?

Dans les faits, 98% des livres au Québec sont encore distribués et vendus sous leur forme traditionnelle.

Mais, dans les faits aussi, 98% des romans écrits, publiés et vendus au Québec n’atteignent pas des ventes de mille exemplaires, et la grande majorité d’entre eux disparaissent des rayons des libraires au bout de trois à six mois. Les invendus seront pilonnés, leur pulpe recyclée pour en faire, entre autres, du papier de toilette.

Ah! Le noble métier du livre!

C’est déjà un avantage pour le livre numérique qu’il ne finira jamais en papier-cul...


LE COMBAT SE POURSUIT


Mais pendant que les uns et les autres discutent à n’en plus finir des vertus comparées du livre papier et du livre électronique, c’est un autre phénomène, majeur, qui s’est emparé de la planète: celui de la lecture (et de l’écriture).

Jamais aura-t-on autant lu, partout, tout le temps. La lecture s’est emparée du téléphone par le biais des textos (et de la recherche de contenu). Internet, qu’est-ce que c’est, sinon lire, sans arrêt, tout le temps, ne serait-ce que pour rechercher de la musique, des clips, des films? Et c’est sans parler du courriel, qui a réhabilité, en temps réel, la pratique immémoriale de la correspondance, et dont plus une seule entreprise ne saurait se passer…


Voilà 500 ans, avant l’invention de l’imprimerie, les seuls qui savaient lire étaient les membres du clergé, dont c’était la tâche de recopier, à la main, les œuvres, afin de les diffuser.

Au Québec, au temps du cours classique, seule 30% de la population pouvait prétendre à une véritable éducation permettant de lire et d’écrire et de comprendre les textes lus.

Aujourd’hui, il y a encore près de 25% de la population de 16 ans et plus qui ne réussit pas à déchiffrer un texte simple.

Internet? Oubliez ça.

Avant la révolution numérique, les analphabètes pouvaient prétendre à une vie correcte. Des tas de métiers manuels ou de service n’exigeaient pas une grande facilité de lecture, et l’apprentissage pouvaient s’accomplir dans l’imitation et la répétition des gestes.

Mais internet a changé tout cela. Dans un monde où les frontières se franchissent en un seul double-clic, même un ébéniste, pour tirer son épingle du jeu, doit être capable de voyager dans le cyberespace, et donc, de lire et d’écrire et de comprendre ce qu’il lit et écrit.

Le véritable sens d’une société de l’information, c’est ça. Pas la société du spectacle et des journaux à potins et des vedettes qui font la moue sur les tapis rouges. Une société de l’information: des mots et des images. La capacité de comprendre le monde qui nous entoure, dans toute sa complexité, dans l’effrayante rapidité de ses changements — pour y survivre!

Et pendant qu’on trippe sur le gadget (le e-book, par exemple), on oublie qu’une importante partie de la population, nos frères et nos sœurs, vivent dans un monde emplis de petits signes étranges qui à leurs yeux ne veulent à peu près rien dire: l’alphabet.

Alors, livre numérique ou livre papier?

Commençons par le commencement, voulez-vous.

L’éducation.

 


...................


Un sujet qui me semble sans frontières, d'importance et juste et dit avec tant de "percutance"!

Découvert au Vacuum.


 

 

 

23/07/2010

dans le miroir de l'armoire...

 

anne.jpg

- Anne des Ocreries - Autoportrait -

 

"C'est dans le grenier de ma grange toute déglinguée que je les planque, dans ma grange-cathédrale au toit cassé nimbée de lumière parfois qui abrite tant bien que mal tous mes rêves et mes délires.

C'est dans l'énorme armoire à glace vieille comme le monde que je les range mes précieux mes trésors tous mes accumulés depuis des années qui sont ma raison de vivre et ma raison de croire en des possibles.

Tous mes plus beaux mes majestueux mes aventureux mes poètes mes ressources, tous mes livres chinés reçus trouvés et ainsi collés les uns aux autres à l'abri des intempéries derrière le miroir au tain griffé et grisé par le temps qui passe.

C'est là que je vais quand je cherche à m'inspirer, c'est là que je vais quand je cherche à m'évader à m'enfuir à me retrouver aussi et c'est dans ce miroir là que je me sens la plus belle, là que je me sens exister que je me sens vivante, devant ce miroir qui abrite tous les mots de la terre."

 


A Anne, de Blue.

Avec toute mon amitié.

 

 

22/07/2010

savoureux!

Découvert chez Le Terrible.

 

 

 

04/07/2010

pour Max et puis pour nous tous...

" Il est bon aussi d'aimer; car l'amour est difficile. L'amour d'un être humain pour un autre, c'est peut-être l'épreuve la plus difficile pour chacun de nous, c'est le plus haut témoignage de nous-même; l'oeuvre suprême dont toutes les autres ne sont que des préparations. C'est pour cela que les êtres jeunes, neufs en toutes choses, ne savent pas encore aimer; ils doivent apprendre. De toutes les forces de leur être, concentrés dans le coeur qui bat anxieux et solitaire, ils apprennent à aimer. Tout apprentissage est un temps de clôture. Ainsi pour celui qui aime, l'amour n'est longtemps, et jusqu'au large de la vie, que solitude, solitude toujours plus intense et plus profonde. L'amour ce n'est pas dès l'abord se donner, s'unir à un autre. (Que serait l'union de deux être encore imprécis, inachevés, dépendants?) L'amour, c'est l'occasion unique de mûrir, de prendre forme, de devenir soi-même un monde pour l'être aimé. C'est une haute exigence, une ambition sans limite, qui fait de celui qui aime un élu qu'appelle le large."

-  Rainer Maria Rilke - Lettres à un jeune poète -

 

03/07/2010

De l'amour

 

Maxime m'a tagguée, " Qu'est-ce qui pour vous est signe d'amour? Comment savez-vous que vous aimez?. Il a également taggué ma chère Venise qui a babillardé généreusement sur le sujet. Moi il m'est venue cette petite histoire que je vous livre en souhaitant que cela réponde à la question!

 

 

 

 

De l’amour.

 

 

- Dis-moi, Florent, comment tu sens que tu aimes ?

( Florent, neuf ans)  - Ben, ça me fait plein  de guilis dans le cœur ?

-  Ah oui, le cœur qui chavire…

Et toi ? Mélanie ?

( Mélanie, sept ans ) – Moi ça me fait tout chaud tout partout, aussi je suis toute en lumière et je suis contente. J’aime bien quand j’aime…

- C’est doux c’est vrai, c’est doux et agréable d’éprouver de l’amour, un sentiment qui nous grandit et nous réconforte à la fois, l’amour nous nourrit autant celui qu’on donne que celui que l’on reçoit, il est vital à notre développement à notre vie, il construit nos rêves et bâtit nos mémoires.

Que ne ferait-on par amour ?

 

- Moi , j’aime bien dessiner et rire avec ma chouchoute, j’aime bien jouer au foot avec mon copain Henri et puis faire des gâteaux avec maman.

 

- Hi,hi, moi c’est raconter des petits secrets et faire des bisous dans son cou, j’aime aussi faire de la corde à sauter et jouer à la marelle avec Julie, avec Melissa aussi, j’aime trop faire des câlins à mon papa chéri et puis chanter des chansons douces à mon doudou.

 

- L’amour passe par le partage alors, par faire ensemble avoir du plaisir ensemble pouvoir se parler se confier rire et s’étonner l’un l’autre, l’amour se construit dans le temps, une relation un échange une vision commune un parcours un cheminement…

 

- Mais des fois ça fait mal !

 

- Ah ! raconte nous donc ça Mélanie, quelles fois ?

 

- L’autre jour à la récré Julie est arrivée et elle m’a dit : «  j’suis pus ta copine ! ». Moi j’étais comme toute cassée de l’intérieur et j’ai pleuré, pleuré… Et puis elle m’a plus parlé pendant deux jours même que j’ai cru que je mourirais et elle est revenue tout sourire en disant : «  j’ai changé d’avis, je suis re ta copine ! ». J’étais toute contente mais j’ai vu que j’avais eu mal aussi…  Pour toi aussi Blue, ça te l’a déjà fait ça, être toute brisée ?

 

- Oui, ça m’est arrivée, parfois quand on aime on a une telle attente de l’autre, on a tellement soif de l’autre qu’on le veut pour soi toute seule, et puis ça fait mal d’avoir le sentiment d’être trahi dans toute la confiance et les espoirs qu’on met dans l’autre…

 

- Moi c’est à maman que j’ai dit l’autre jour que je ne l’aimais plus, elle voulait pas m’acheter un petit chat et je le voulais tellement, tu l’aurais vu Blue, toi, t’aurais craqué, il était trop mignon, je l’aurais appelé Mistigri, il était tout gris, et Henri lui il en a un , Noiraud qu’il s’appelle, maman elle me disait que c’était pas une bonne idée que c’était pour mon bien qu’elle ne l’achetait pas, moi je comprenais pas  comment elle peut dire qu’elle m’aime si elle ne comprend pas ce qui est important pour moi ? Moi à ce moment j’avais l’impression qu’elle ne m’aimait plus, alors ben moi non plus.

 

- Hum, l’amour implique certaines frustrations aussi, je crois qui oblige à sublimer, sans doute une des raisons pour laquelle il inspire tant les poètes… mais tu n’as pas à t’inquiéter c’est normal aussi de pouvoir exprimer sa colère ou son désarroi dans les échanges entre gens qui s’aiment ! l’amour est un sentiment durable qui même est exponentiel, plus on aime plus on est capable d’aimer, plus aussi on se prend à s’aimer soi-même dans l’amour que l’on donne et que l’on reçoit, il y a une sorte de notion d’apprentissage de l’autre en même temps qu'un chemin vers soi. Il me semble que tu l’as eu ton Mistigri, non ?

 

- Ouiiiiiiiiiiii !!!

 

- Ta maman t’aime donc, tu vois bien ?

 

- Oui, d’ailleurs j’étais triste de lui avoir dit que je l’aimais plus parce que c’était pas vrai, maman je l’aimerais toujours, Mélanie aussi !

 

- Chut ! c’est un secret !

 

- Oh, vous êtes donc amoureux tous les deux…

 

- (en chœur) Oui ! Et c’est pour la vie…

 

- Dis Blue toi tu aimes pour la vie ?

 

- Je crois que quand on aime on aime pour toujours, quoiqu’il  arrive, même au-delà de la mort. Parfois on ne peut pas mettre en place le sentiment que l’on porte à quelqu’un exactement comme on le voudrait ou comme on pourrait s’y attendre mais l’amour lui existe bien. Il y a à l’intérieur de l’amour tant de possibles et tant de manières d’aimer, moi j’aime mes fils, vous les connaissez, au-delà de tout, et puis Mon Homme plus encore...

 

- Ah, le grand là sur la photo ?

 

- Oui, celui-là…Il est bel homme, hein? (sourire) et puis j’aime aussi mes amis et amies…

 

- Et celui-là, là aussi au dos du livre ?

 

-  Ben dis donc t’as l’œil partout fripouillette! Lui, oui très fort, et puis tous ceux là, là dans mon pêle-mêle de douceurs, tu vois, les petits mots que je reçois les bouts de tissus les images les photos les poèmes les pétales, j’ai une boîte aussi pleine de mots d’amour de correspondances de dessins de parfums… Je suis toute chose là tiens à vous parler de ça, mes petits bouts de zans… On va aller s’aérer un peu la tête, hein qu’est ce que vous en dîtes ? Le mieux pour comprendre ce qu’est l’amour et pour pouvoir définir ce que c’est que d’aimer c’est encore de l’expérimenter…

 

- Dis, toi tu nous aimes Mélanie et moi ?

 

- Venez là que je vous embrasse et que je vous serre tout contre mon cœur, et tu verras comment je vous aime.

 

La discussion s’est close dans un gros câlin tendre et joyeux, l’émotion était à son comble et mon cœur faisait des bonds, tant de fraicheur et de spontanéité et de confiance dans ses deux petits êtres, je me suis sentie réconciliée avec moi-même, encore une des puissance et une des magie de l’amour humain.

 

 

 

 

touchée

 

 Mille mercis de vos douceurs, de votre écoute de votre regard  de votre énergie de vos attentions de vos mots de votre amitié... ça me fait chaud au coeur...

 

10/06/2010

Risquer!

 

1130652979.jpg

- Photo Laure K. -

 

"Rire, c'est risquer de paraître fou...
Pleurer, c'est risquer de paraître sentimental...
Tendre la main, c'est risquer de s'engager...
Montrer ses sentiments, c'est risquer de s'exposer...
Faire connaître ses idées, ses rêves, c'est risquer d'être rejeté...
Aimer, c'est risquer de ne pas être aimé en retour...
Vivre, c'est risquer de mourir...
Espérer, c'est risquer de désespérer...
Essayer, c'est risquer de défaillir...
Mais nous devons prendre le risque,
Le plus grand danger de la vie est de ne pas risquer.
Celui qui ne risque rien...ne fait rien...n'a rien...n'est rien!"

15/05/2010

Jeu d'écriture

 

1198407303.jpg

Jeu d'écriture, jeu d'esprit, se laisser faire, laisser courir son imaginaire sur cette photo paisible calme et bleutée, un instant de vie, une interrogation, un commencement ou une fin, le jeu est vaste et multiple autant que les paires d'yeux qui vont s'y porter et les coeurs qui vont se mettre en branle.

C'est étonnant l'écriture au fond, elle s'anime en nous parfois de manière si fulgurante et s'écoule torrentielle et d'autres fois elle accouche dans la douleur et dans le temps, âpre, pas au diapason, le mot juste ne venant pas, l'idée ne se cristallisant pas par les mots, le ton pas en écho la musique absente ou pas en harmonie. Combien de pages déchirées, poubellées, brûlées même parfois, combien de stylos envoyés en l'air et de tasses brisées d'épuisement de rage d'impuissance. L'écriture qui quand elle vient au bout des doigts peut ressembler à une transe qui emporte qui anime qui entraîne nous dépasse nous étreint jusqu'au fond de nos organes les plus intimes, une jouissance telle qu'elle peut alors nous laisser vide et heureux au bord de la page.

L'image trop parfaite, trop calme trop nette vide de cette rage de cette passion de cette vitesse qui nous dépasse quand l'écriture nous vient, on dirait le repos du guerrier, après l'amour une fois qu'on se retrouve après avoir remis de l'ordre, ou devant la page blanche quand n'est pas encore passée la bataille, quand on est nouveau-né face à la feuille le stylo prêt, la tasse pas encore portée aux lèvres et le breuvage infusant doucement comme ces mots qui se préparent à sortir mais qui attendent le déclic, la voie, le possible.

Jeu d'écriture, jeu de maux, jeu de je... l'écriture est gourmande, demande qu'on souffre pour elle, qu'on la travaille qu'on l'a peaufine qu'on l'a crée qu'on la fasse sienne, elle demande beaucoup de passion de patience d'imagination de nourriture d'audaces de sensibilité de doute de culture aussi et de lumière, d'inspiration...

Est-elle jouable, joueuse, jouée, ou se joue-t-elle de nous?

 

 

* jeu d'écriture à 1000 mains

 


06/05/2010

mots doux

 

 

"OK. On n'aime pas tout mais on aime tous. Tous, pour diverses raisons, la patate nous pétille saignante et chaude dans le poitrail pour gens et objets qui ont croisés notre champ d'affection.

Et ces êtres, et ces choses, tant d'êtres et tant de choses, on les baptise dans la salive et dans les larmes. Il n'y a pas de limite, il ne semble pas y en avoir, aux petits noms que les amants inventent ou barbotent ou recyclent ou rafistolent et font passer pour neufs, l'un pour l'autre. Allez-y, essayez de dresser une liste exhaustive de ceux parmi ces noms-là qui sont les vôtres, qui sont montés sur vos lèvres au fil du temps. Juste les noms doux, il va s'en dire, les noms sucrés qui caressent le lobe de l'oreille et glissent sur le tympan avant de se faufiler jusqu'au coeur. Vous n'y arriverez pas. Il y en a trop, et vous sentirez confusément qu'il faudrait inclure tous ceux que vous n'avez jamais prononcés.

Moi, ma foi, des choses et des gens, j'en ai aimé des milles et des cents. Quant aux instants aimables, émouvants, fugitifs, c'est par millions de milliasses qu'il faudrait les compter. Les mots qui m'ont fait fondre, les mots ronds et les mots texturés comme un poumon de brebis et les mots à la saveur et à l'odeur fortes comme celles d'un excellent fromage, ceux-là, je ne les compte plus. Et si souvent le souvenir fugace d'une de ces passions me visite, comme par hasard, sûrement par hasard, il est rare que je les épingle au papier comme la précieuse collection de coléoptères chamarrés qu'ils représentent..."

- Christian Mistral - Carton-Pâte -