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04/01/2010

Georges de la Tour

" Un grand artiste se sert de tout ce que lui offre son temps. Mais il n'en est jamais l'esclave. L'esprit a besoin d'un choc extérieur qui mette en mouvement la sensibilité, l'imagination, les facultés créatrices. Peu importe, ou presque, d'où vient ce choc. Son rôle est, si j'ose dire, purement mécanique. Du frottement de deux silex jaillit une étincelle. Il n'y a que l'étincelle qui nous intéresse. Elle n'existerait pas sans les silex, mais elle ne leur ressemble pas."

- Paul Jamot -

 

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Georges de La Tour est le héros le plus mystérieux de l'histoire de l'art. Peintre à succès sous Louis XIII, il tomba dans l'oubli pour renaître au XXè siècle. Né à Vic-sur-Seille le 14 mars 1593, fils de boulanger, Jean de la Tour dit "l'architecte", et de Sibylle de Crospeaux, issue également d'une famille de boulangers. Peintre débutant, il fit la rencontre des maîtres hollandais Honhorst et Terbrugghen lors d'un voyage en 1616, son mariage avec Diane de Nerf, membre d'une grande famille de Lunéville, à Vic-sur-Seille en 1617, lui permet d'entrer toute la noblesse lunévilloise. Il s'installe à Lunéville en 1620, afin d'y exercer ses activités artistiques. 

A cette époque, la guerre de 30 ans vient de débuter. De la Tour est soupçonné de spéculation sur le grain. Il devient, en tout cas, l'un des bourgeois les plus riches de la ville, et déménage à Paris en 1639, par prudence, lorsque les combats se font plus violents. A son retour à Lunéville, il se présente sous le titre de "peintre particulier du Roi". Dans les faits, il a rencontré Louis XIII lors de son séjour à Paris, et lui a donné le "Saint Sébastien dans une nuit", lequel sera exposé dans la chambre du Roi. A plusieurs reprises, le Duc de la Ferté, gouverneur français de la Lorraine, exigea des peintures de Georges de la Tour, lequel demandait en échange des impôts prélevés sur une population très pauvre. 

Georges de la Tour meurt le 30 janvier 1652, et tombe alors dans l'oubli. A tel point que nombre de ses oeuvres sont attribuées à d'autres artistes, tels le Nain, des Caravagesques, ou même Maurice Quentin de Latour, né plus d'un siècle plus tard. Dans les musées qui avaient le privilège d'en posséder, l'étiquette disait indifféremment Guido Reni, Saraceni, Gentileschi, pour les musées proches de l'Italie, Terbrugghen, Honthorst, pour les musées près du Nord, Zurbaran, Velasquez, pour les musées près du sud. Autrement dit, son oeuvre était complètement répandue aux azimuts de l'histoire de l'art. C'est véritablement un cas extraordinaire d'exil total, absolu. 
Jusqu'à ce qu'un érudit allemand le ressuscite en 1905 en rapprochant trois toiles mystérieuses. Le feuilleton de la résurrection commence alors, doublé d'une chasse au trésor alléchante, car, peu à peu, on trouve des La Tour dans les lieux les plus fous, et aujourd'hui, on ne connaît encore qu'une quarantaine de tableaux sur les trois cents probables. 
En 1915, l'historien Hermann Voss attribue deux toiles du musée de Nantes à Georges du Mesnil de La Tour.
En 1922, un historien d'art de génie, Louis Demonts, est frappé de voir dans les musées de la province française, à Nantes, Epinal et Rennes surtout, des tableaux qui, très visiblement, appartiennent à la même main. 
En 1926, un collectionneur, Pierre Landry, achète Le tricheur. En le nettoyant, il trouve la signature !
En 1934 treize oeuvres de Georges de La Tour à l'Orangerie à Paris. Il est enfin reconnu et la recherche de ses œuvres perdues commence ...

 

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" Les silhouettes sont nettes, les schémas perceptibles; La Tour les voit avec acuité et il les exagère volontiers. Il y a du géomètre en lui pour la composition, les formes et aussi l'éclairage... ces jeux lumineux , toujours arbitraires, qu'ils aient pour origine un projecteur extérieur à la scène ou un luminaire, visible ou non dans la composition, ont une fonction plastique et surtout ont pour but de mettre en valeur des détails lourds de sens...

 

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Il peut être sonore, contrasté. Il est aussi discret, modeste, monotone, pauvre même mais harmonieux, car la Tour sent les valeurs, il aime faire chanter des tons rapprochés et les séparer par des nuances presque imperceptibles. Sa palette se réduit à quelques dominantes, qui contribuent à l'unité de production; jaune, brun, rouge et une gamme de gris et de mauves ou de violets qui servent de transition..."

- François Georges Pariset -

 

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25/12/2009

22e souffle

 

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-  Kandinski -

 

 

" Redevenir devenu

Tout plutôt qu'avoir été

Puiser encore

A la force des images

Connaître encore

Le don d'évoquer en puissance

Le sel du monde."

 

- Christian Mistral, Fontes -

 

 

 

21/12/2009

délicatesse

 

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- Edgar Degas -

 

 

" Une danse est un poème "

- Denis Diderot -

 

 

 

16/12/2009

blue nude

 

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Voilà que ça me reprend, je le sens poindre le bout de son museau inévitable et insondable vague à l'âme, récurent aussi toujours à l'approche des fêtes un syndrome anniversaire me dirait le psy, quelque chose qui se répète comme ça lancinant et prévisible et pas moyen d'en réchapper, pourtant je le sais, j'ai la connaissance du pourquoi du comment, je sais l'expliquer lui donner un sens mais pas l'empêcher de faire son travail de sape sur mon moral mon appétit ma combativité. Bientôt je serais nue face à cette angoisse ce désespoir envahissant et stérilisant ces idées noires plus noires que la noirceur d'un passé que j'ai épluché et ménagé de fond en comble. Mais il est de ces émotions poison qui s'accrochent de ces résistances au changement tenaces de ces réminiscences assassines qui me vampirisent et m'enlèvent ma force vive l'inépuisable énergie que j'ai de vivre trouve là un obstacle à sa mesure.

Je relisais un article tantôt sur ce fameux concept de résilience, à priori possible pour les individus ayant reçu beaucoup d'amour dans leur enfance, ça m'a déroutée, l'amour peut-il prendre des visages d'horreur et de négation de l'autre, l'amour peut-il naître d'une perversité d'un mensonge et s'en nourrir, l'enfant que j'étais a-t-elle malgré tout pu avoir accès à cette quote-part nécessaire à sa survivance, toujours cette volonté insatiable de séparer le bon grain de l'ivraie qui prend parfois le dessus comme là présentement, je sens le fiel du manque de l'abandon de la dénégation du supplice de l'équation infernale revenir incidemment, que puis-je donc alors faire face à tous ces sentiments dfficiles et parfois encore haineux qui se bousculent au portillon de mon coeur, et toujours comme par enchantement ou maléfice à quelques jours de la fête de Noël! Mais je progresse, mon corps lui est relativement laissé en paix, il y a encore quelques années cela me mettait dans des états de fébrilité tellement intenses que je montais jusqu'à des degrés de fièvres enfantines et des maux de dos à s'arracher la colonne, c'est plus soft aujourd'hui, juste l'esprit qui s'alourdit et la joie qui disparait, les boyaux qui se tordent et le temps de sommeil qui s'allège les rêves laissant soudain leurs places de premier choix à des visions cauchemardesques, toujours les mêmes.

C'est difficile de se sentir nue vulnérable et à la merci de vieux démons pas encore complètement anéantis, ces ombres du passé qui viennent obstruer le présent généreux et la vision vivante et créative de la vie, difficile et douloureux.

 

 

15/12/2009

street art

 

 

22:33 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : blu, street art, art, peinture, message, humain

14/12/2009

Henri Matisse

 

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"Il faut regarder toute la vie avec des yeux d'enfants..."

- Henri Matisse -

 

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Une peinture personnelle et riche en couleur, unique, ce qui captive Henri Matisse et qui fait de lui un peintre à part c'est cette magie des formes et des couleurs. Peu d'artiste ont su traverser près d'un demi siècle aussi tumultueux en gardant une même ligne directrice, Matisse est l'un d'eux complètement à sa recherche picturale il ne laisse rien transparaître des deux guerres qu'il a traversé dans son oeuvre, il a pu ainsi tout à son art s'isoler des drames qui l'entourent et exprimer avec toujours plus de force, de raffinement, d'économie aussi l'émotion qui envahit l'âme dans sa profondeur.

 

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Il commence sa vie professionnelle comme clerc de Maître du Conseil. À vingt ans, à la suite d'une crise d'appendicite, il est contraint de rester alité pendant de longues semaines. Pour occuper ses journées, sa mère lui offre une boîte de peinture. Il découvre alors le plaisir de peindre.

Dès son rétablissement, tout en réintégrant l'étude, il s'inscrit au cours de dessin de l'école Quentin de La Tour destinée aux dessinateurs en textile de l'industrie locale.

En 1890, Henri abandonne définitivement les études de droit pour se consacrer à la peinture et l'année suivante, il s'installe à Paris. Après avoir été admis à l'école nationale supérieure des beaux-arts, il fréquente l'atelier de Gustave Moreau en 1895. Il y rencontre Georges Rouault, Albert Marquet et visite les expositions de Jean-Baptiste Camille Corot et celles de Paul Cézanne.

 

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Après un été passé à Collioure, où le soleil éclatant fait jaillir les couleurs pures sur la toile, Matisse et ses compagnons, que l’on surnomme « fauves », exposent au Salon d’Automne des œuvres qui font scandale, en particulier La Femme au chapeau

 

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 Mais la période fauve est de courte durée dans l’œuvre du peintre : avec La Joie de vivre(1905-1906), Matisse revient peut à peu au dessin, puis atténue la vigueur de ses coloris (Luxe I, 1907). A la veille de la guerre, ses toiles atteignent à un dépouillement frôlant l’abstraction, notamment lorsqu’il explore le thème ambigu de la fenêtre (Porte-fenêtre à Collioure, 1914). Dans les années 1920-1930, installé à Nice, Matisse peint un univers intimiste et sensuel, où des motifs orientaux viennent animer ses compositions décoratives. 

 

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Jouissant d’une reconnaissance internationale, le peintre reçoit la commande des vitraux de la chapelle de Vence (1948), et ne se consacre plus qu’aux gouaches découpées, qui lui permettent d’allier peinture et sculpture (La Tristesse du roi, 1952). 

Matisse aura eu une influence considérable sur l’abstraction de la seconde moitié du XXe siècle, en particulier sur un artiste tel Mark Rothko.

 

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Henri-Matisse.jpg"On ne peut s'empêcher de vieillir, mais on peut s'empêcher de devenir vieux."

- Henri Matisse -

 

Matisse ne part pas en voyage, ne fait pas de randonnées, il se rend en un lieu précis dans l'espoir de trouver réponse à une question picturale. S'il va à Londres en 1898, c'est " spécialement pour voir Turner " après trois étés bretons durant lesquels il a pu se familiariser avec la peinture de plein air. S'il embarque pour Ajaccio dés son retour d'Angleterre, c'est pour peindre comme bon lui semble loin de l'école et des salons. Le voyage est pour lui une manière de recul, il rend la liberté au peintre. Quand il séjourne à St Tropez en juillet 1904, il ne renoue pas seulement avec le voyage corse, il se met une nouvelle fois à l'école du post-impressionnisme pour sortir de l'impasse des quatre années précédentes ; L'été suivant, il sera à Collioure, pour se libérer d'une méthode dont il avait expérimenté les limites et s'immerger enfin dans le paysage méditerranéen. S'il se rend en Algérie en 1906, c'est sur les pas des écrivains et des peintres, à la recherche d'un Orient qui ne cessera de l'inspirer. C'est à Munich en 1911 qu'il en aura la révélation. L'Orient de Matisse ne doit rien ou presque à celui des orientalistes.

 

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Voilà ce qu'il  dira de son voyage à Tahiti:

" Au cours de mon voyage, tout en étant fortement impressionné par ce que je voyais tous les jours, j'ai pensé à plusieurs reprises à mon travail laissé en train. Je pouvais même dire que j'y pensais constamment. En rentrant à Nice, cet été pour un mois, je repris mon tableau et j'y travaillais tous les jours. Quand on a travaillé longtemps dans le même milieu, il est utile d'arrêter à un moment donné la marche habituelle du cerveau par un voyage qui en repose certaines parties et en laisse affluer tant d'autres. Et puis cet arrêt permet un recul, par conséquent un examen du temps passé. On reprend son chemin avec plus de certitude quand la préoccupation de la partie antérieure du voyage n'ayant pas été détruite par la quantité d'impressions reçues du monde nouveau dans lequel on s'est plongé, reprend possession du cerveau."


" L'ivresse des pays comme Tahiti est possible sur le cerveau d'un homme en formation chez lequel les différentes jouissances se confondent ( c'est-à-dire quand il a senti la rondeur voluptueuse d'une tahitienne, il s'imagine que le ciel est plus clair ). Mais quand l'homme est formé, organisé, avec le cerveau ordonné, il ne fait plus ces confusions et il sait davantage d'où lui vient son euphorie, sa dilatation. "
 

 

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11/12/2009

Le plumitif

 

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 Le Plumitif, puisque c'est ainsi qu'il se nomme, son nom d'artiste en somme m'avait déjà touchée par ses propos et échanges chez Christian Mistral plusieurs fois d'ailleurs, il s'est ouvert un peu plus en nous menant vers son site qu'à priori il trouve "tarte" pour reprendre son mot, pas moi j'y ai trouvé des propos qui me parlent des oeuvres qui me touchent et une démarche tout à fait personnelle et singulière qui m'interpelle, voilà je le partage avec vous, j'ai choisi ces deux oeuvres en particulier et pour l'image et pour le texte, j'ai aimé d'ailleurs dans son introduction et présentation que je vous invite vivement à lire ce qu'il dit sur cette interactivité entre les mots et les images "les multiplicateurs de sens", les mots ne sont pas écrits par rapport à l'image, pas plus que l'image n'évoque les mots mais l'association des deux donne une autre dimension encore, "la première contribution de l'artiste c'est de nous révéler le monde sous un jour inédit" nous dit-il, je ne peux qu'y adhérer, une belle rencontre je dois dire...

 

 

 

 

07/12/2009

paroles et baisers

 

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- Jimmy Duvauchelle -

 

 

"On a dit que la beauté est une promesse de bonheur. Inversement la possibilité du plaisir peut être un commencement de beauté."

- Marcel Proust -

 

 

 

 

 

06/12/2009

ombres et lumières

 

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- Antoni Taulé -

 

 

Et d'un bord à l'autre je barouette, j'oscille parfois docile et inconsciente entre elles deux me réveille un jour puissante l'autre absente en demi teinte, une porte s'ouvre une autre se referme j'avance dans la vie à coups de tangages intempestifs et d'estocades douces et subtiles, ma vie ressemble à cette sorte de chemin en ombres et lumières...

 


03/12/2009

acte de foi

 

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- Le Lever - Balthus -

 

 

 

" Peindre est une prière. L'acte de peindre lui-même est une prière. Mais il faut aussi prier avant de peindre. Ne serait-ce que pour se débarrasser de sa personnalité. La personnalité est un masque qui cache l'être profond. Je n'arrive pas à comprendre cette folle recherche de personnalité qui obsède tant les gens actuellement comme si elle était un but en soi. Il faut impérativement aujourd'hui afficher et affirmer sa personnalité. Quelle sottise! Alors que c'est précisément elle qui,comme un écran en forme de miroir, leur fait oublier l'essentiel et les empêche d'accéder à l'universel. Pour moi, c'est justement la première chose dont il faut se dépouiller, comme d'une peau encombrante et inutile. On en arrive à cette caricature que nous vivons aujourd'hui , où tout doit absolument être signé et "griffé", jusqu'aux lunettes ou aux chaussettes. C'est grotesque. Je trouve au contraire que les peintres devraient retrouver l'anonymat magnifique de la Renaissance. La signature est devenue un argument si déterminant sue le marché qu'on en oublie presque de regarder la peinture qui est au-dessus. La signature c'est le label de l'original. Quelle vanité que cette constante prétention à l'originalité. Regardez Cézanne. Il n'a jamais cherché à être original. Et pourtant il n'y a pas de peintre plus original que Cézanne."

- Balthus -

 

 

01/12/2009

"l'acrobate bleu"

J'écris depuis peu dans un cahier qui a en couverture cet acrobate picassonesque au fond parce qu'il me ressemble, je crois, il se cherche se contorsionne entreprend se torture se démembre tout cela dans une sorte d'apesanteur et de fureur propre à son dégingandage avec ce mouvement en roue libre l'oreille à l'écoute et l'oeil aux aguets, depuis longtemps l'écriture fait partie de ma vie l'intime la secréte et ce n'est que depuis que j'ai étendu le fil de mes recherches au monde des blogs qu'elle fait surface parfois incidement subrepticement par ici je l'expérimente à des regards extérieurs des coeurs des sensibilités des humains de toute part, cela m'impressionne toujours un peu me déséquilibre aussi parfois mais le plus souvent, ça m'enchante...

 

 

28/11/2009

Modigliani

 

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« Ton devoir réel est de sauver ton rêve »

- Amadeo Modigliani -

 

amedeo_modigliani.jpgNé au sein d'une famille juive de Livourne, Amedeo est le quatrième enfant d'un homme d'affaire ruiné et d'Eugénie Garsin. Son enfance est pauvre et marquée par la maladie. À 14 ans, il subit une attaque de typhoïde et deux ans plus tard une tuberculose. En 1898, son frère de 26 ans, Emmanuel, est condamné à six mois de prison pour anarchisme. En 1902, il s'inscrit à l'école libre du nu, la Scuola Libera di Nudo de l'Accademia di Belle Arti à Florence dirigée par le professeur Giovanni Fattori, le peintre chef de file des Macchiaioli, à Florenceet l'année suivante à l'Institut des Arts de Venise où il fréquente les bas-fonds. Quatre ans plus tard il déménage à Paris alors le centre de l'avant-garde dans le Bateau-Lavoir, un phalanstèrepour prolétaires de Montmartre. D'abord influencé par Toulouse-Lautrec, il s'inspire de Paul Cézanne, du cubisme et de la période bleue de Picasso. Il est remarqué pour sa vitesse d'exécution. Il ne retouche jamais ses tableaux mais ceux qui ont posé pour lui ont dit que c'était comme avoir son âme mise à nu. En 1909, il fait un court séjour à Livourne, malade et usé par son mode de vie. Il revient à Paris et loue un studio à Montparnasse. Il se considère au début plus comme un sculpteur que comme un peintre, se consacrant à cet art après que Paul Guillaume, un jeune et ambitieux négociant, lui a présenté Constantin Brancusi. Il découvre l'art nègre et cambodgien au Musée de l'Homme. Ses statues sont reconnaissables à leurs yeux en amande, la bouche petite, les nez fins et longs et les cous allongés. Une série fut présentée au Salon d'automnede 1912, mais sa mauvaise santé lui fait abandonner cette voie brutalement ; les poussières et l'épuisement l'obligent à se consacrer seulement à la peinture.

 

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Il fait le portrait des habitués de Montparnasse, comme Soutine qui avait un « gosier en pente », Diego Rivera,Juan Gris, Léopold Survage, Max Jacob, Blaise Cendrars, Foujita, Jean Cocteau et Raymond Radiguet... Au déclenchement de la Première Guerre mondiale, il essaye de s'engager dans l'armée mais sa santé précaire le fait réformer. Connu comme « Modì » par ses amis, Amedeo est magnétique pour la gent féminine. Il a beaucoup d'aventures jusqu'à ce que Béatrice Hastings entre dans sa vie. Elle reste avec lui pendant presque deux ans, étant le modèle pour plusieurs portraits comme « Madame Pompadour ». Sous l'effet de l'alcool, il est maussade et violent mais à jeun il est gracieusement timide et charmant, citant Dante Alighieri et récitant des poèmes du comte de Lautréamont Les Chants de Maldoror dont il garde un recueil en permanence auprès de lui. En 1916, il se lie avec le poète et marchand d'art polonais Léopold Zborowski et sa femme Hanka. Modigliani le peint plusieurs fois ne faisant payer que dix francs par portrait.

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L'été suivant, le sculpteur russe Chana Orloff lui présente Jeanne Hébuterne, une belle étudiante de 18 ans inscrite à l'académie Colarossi, et qui avait notamment posé pour Foujita. Lorsque la famille bourgeoise de Jeanne apprend sa liaison avec celui qu'elle considérait comme un débauché et une épave, elle lui coupe les vivres. Leurs relations très orageuses deviennent bientôt encore plus célèbres que le comportement de Modigliani ivre. Le 3 décembre 1917 a lieu son premier vernissage, mais l'exposition est fermée sur ordre de la Préfecture pour indécence : les nus en vitrine de la galerie montraient des poils. À cause de problèmes de santé, il doit déménager à Nice avec Jeanne Hébuterne, qui accouche fin 1918 d'une fille prénommée Giovanna. En mai 1919, il retourne à Paris, rue de la Grande Chaumière. Sa santé se détériore rapidement. N'ayant pas entendu parler de lui depuis plusieurs jours, Manuel Ortiz de Zárate le trouve délirant dans son lit tenant la main de Jeanne enceinte de près de neuf mois. Le docteur ne peut que constater son état désespéré. Il meurt d'une méningite tuberculeuse le 24 janvier 1920. Les funérailles sont suivies par les communautés d'artistes de Montmartre et Montparnasse. Jeanne Hébuterne, qui avait été conduite chez ses parents, se donne la mort en se jetant d'une fenêtre au cinquième étage, deux jours après le décès de Modigliani. Leur fille orpheline, Jeanne (1918-1984), sera adoptée par la sœur de Modigliani à Florence. Adulte, elle écrira une biographie importante de son père intitulée: Modigliani: Homme et mythe. (source Wiki)

 

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 " Le bonheur est un ange au visage grave."

- Amadéo Modigliani -

 Son ami le peintre Maurice Vlaminck disait de lui: " Je l'ai vu ayant faim, je l'ai vu ivre, je l'ai vu riche de quelque argent, jamais je n'ai vu Modigliani manquer de grandeur et de générosité. Jamais je n'ai surpris chez lui le moindre sentiment bas. Je l'ai vu irascible, irrité d'être obigé de constater que la puissancede l'argent, qu'il méprisait tant, dominait parfois sa volonté et sa fierté. je revois Modigliani assis à une table de café de la Rotonde. Je revois son pur profil de Romain, son regard autoritaire; je revois aussi ses mains fines, des mains racées aux doigts nerveux, ces mains intelligentes, tracer d'un seul trait un desin sans hésitation."

 

27/11/2009

les yeux fertiles

 

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- oeuvre d'IsaBercée -

 

 

"Toutes les opérations les plus cachées de l'être, tous ses élans, ses désirs, ses amours, ses craintes, ses angoisses, tous ses sentiments les plus doux, et les plus tendres, comme les plus durs et les plus violents, trouvent leur plus haute expression dans le regard. C'est dans cet organe vivant que se rencontre, pour ainsi dire, tout ce qui veut, tout ce qui chante, tout ce qui pleure, tout ce qui vibre, tout ce qui aime dans l'âme, dans cette substance spirituelle où réside la flamme de la pensée, la vie immatérielle et supérieure, la vie de l'esprit."

- Buffon -

 

 

 

20/11/2009

Foujita

 

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Fujita Tsuguharu, devenu Léonard Foujita après sa conversion au christianisme est né à Tokyo (Shin-Ogawa, Uchigome) le 27 novembre 1886. Issu d’une famille de samouraïs, Léonard Foujita commence très tôt à dessiner. Élève brillant de l’école impériale des beaux-arts de Tokyo et après un brillant début de carrière dans son pays, il réussit à convaincre son père de le laisser partir en France. En 1913, il s’installe à Montparnasse. Le lendemain de son arrivée, il rencontre Ortiz de Zarate qui lui présente Picasso, Rivera, Apollinaire, Salmon, Derain et tous les autres. Très vite, il devient leur ami, et l’un des artistes les plus populaires de l’avant-guerre.

 

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Foujita a son premier atelier au 5 rue Delambre à Montparnasse où il projette alors d'installer une baignoire avec l'eau chaude au robinet dès qu'il aura assez d'argent. Beaucoup de modèles y viennent pour apprécier ce luxe. Parmi eux, Man Ray et Kiki, qui pose courageusement nue pour Foujita dans la cour. Un autre portrait de Kiki intitulé Nu couché à la toile de Jouy la montre nue sur un fond blanc ivoire.

 

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 Les cinq premières années sont des années d’intense souffrance. La première épreuve étant de se retrouver lui-même comme artiste, alors qu’il découvre sans préparation le Fauvisme, le Cubisme et les premières tentatives abstraites. La seconde, celle de survivre à la misère de la guerre alors qu’il ne reçoit plus la pension de sa famille. En 1917, Chéron, le marchand de Soutine et de Modigliani, lui organise une première exposition personnelle très visitée, notamment par Picasso qui y demeure trois heures. Dès lors sa carrière est assurée. En 1918, il peint un premier paysage de la place du Tertre, sous la pluie. Son style est alors monochrome, sévère et proche du Douanier Rousseau. A Montmartre, il rejoint le soir dans les bistrots, bals et cabarets, ses amis Modigliani, Utrillo, Suzanne Valadon, Max Jacob, Juan Gris et le père Boyer qui peint son portrait (actuellement au Musée National d’Art Moderne de Tokyo).

Sa femme Youki raconte dans ses mémoires comment il s’amusait à faire vendre, en un temps record, tous les œufs de la crémière de la rue Lepic en dessinant son visage sur chacun et en signant chaque petit autoportrait. Il est avec Pascin, Kisling et van Dongen au centre de la fête des Années Folles qui secoue Paris entre 1918 et 1930. Au printemps 1939, revenant à Paris après neuf années passées en Amérique latine, en Chine et au Japon, ils s’installent à Montmartre. De la baie vitrée, il découvre le Sacré-Cœur qu’il peint de nombreuses fois. Il est alors voisin de deux de ses amis peintres Oguiss et Inokuma. Devant la menace allemande, le 23 mai 1940, il doit fuir Paris et s’embarquer pour le Japon. Ses meubles et ses tableaux sont conservés par ses amis montmartrois jusqu’à son retour en 1950. Il s’y installe alors et reprend après dix ans une carrière malheureusement interrompue. Il est naturalisé français en 1955. Il se convertit en 1959 après une illumination mystique qu'il a ressenti dans la basilique Saint Remi de Reims et décide de construire une chapelle romane à Reims même avec son parrain René Lalou qui dirigeait la maison de champagne Mumm, son dernier travail majeur sera la décoration de cette chapelle. Il meurt d'un cancer le 29 Janvier 1968 à Zurich, ses cendres reposent dans la chapelle Foujita


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 Message de Sylvie, expert de Foujita:

"... et bientôt, cet été, dans un château du Loiret, le château de Chamerolles (25 kms d'Orléans), une exposition Foujita, intitulée "L'Honorable partie de campagne, Foujita et ses amis" ... que je prépare pour le conseil général du Loiret, donc dès le 30 juin, il faut venir faire un tour dans le monde réel de Foujita avec au moins 80 oeuvres de lui, en vrai, et de Marie Laurencin, van Dongen, Pascin, Kisling, Derain, Vlaminck ...! "

 

17/11/2009

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- Photos Elisabeth Opalenik -

 

 

"Il faut être toujours ivre. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules, il faut s'enivrer sans trêve. De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous !"

- Charles Baudelaire -

 

 

 

 

04/11/2009

Antoine Watteau

 " Watteau, ce carnaval où bien des cœurs illustres,
Comme des papillons, errent en flamboyant,
Décors frais et légers éclairés par des lustres
Qui versent la folie à ce bal tournoyant."

 - Baudelaire, Les Fleurs du mal, Les Phares, 1857 -

 


Par la suite, le peintre a la possibilité d’étudier toute une série de toiles baroques de Rubens, qui le marquent profondément. En 1709, Watteau remporte le second prix de Rome, puis est agréé par l’Académie de peinture en 1712, avant d’en être élu membre, en 1717.

Les toiles de Watteau reflètent l’influence des grands maîtres flamands, notamment de Rubens, et des Vénitiens. Mais l’artiste il y ajoute une certaine étrangeté par son goût des rendus vaporeux, la sensualité de sa palette et ses figures énigmatiques. Il est le peintre des réceptions mondaines de plein air, les fameuses « fêtes galantes », dont le chef-d’œuvre emblématique est Le Pèlerinage à l’île de Cythère, toile mélancolique et mystérieuse. Parmi ses autres sujets de prédilection figurent également les clowns (Pierrot) et les personnages de la commedia dell’arte.

Dans L’Enseigne de Gersaint, panneau réalisé pour la boutique d’un marchand d’art, Watteau représente ironiquement, sous la peinture sociale, la controverse entre la peinture du passé et celle du présent, que son œuvre a tenté de synthétiser.

Watteau meurt de la tuberculose en 1721, âgé de 37 ans. Ses œuvres influenceront les impressionnistes par la légèreté de l’air qui y circule, et feront l’admiration des poètes, en particulier de Baudelaire et de Verlaine.

 

Personnellement plus encore que ses toiles ce sont ses dessins qui me touchent par leur finesse et leur côté fragile et délicat. Il y a une telle grâce une sensibilité si particulière, une sorte d'intériorité aussi.

 

Notamment dans l'étude des visages et des expressions ...

 

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Les 'Fêtes galantes', le recueil de poèmes mélancoliques de Paul Verlaine est inspiré des oeuvres de Watteau, et plus particulièrement du tableau présenté à l'Académie royale de peinture.

Éloigné de vos yeux, Madame, par des soins
Impérieux (j'en prends tous les dieux à témoins),
Je languis et je meurs, comme c'est ma coutume
En pareil cas, et vais, le coeur plein d'amertume,
A travers des soucis où votre ombre me suit,
Le jour dans mes pensers, dans mes rêves la nuit,
Et, la nuit et le jour, adorable, Madame!
Si bien qu'enfin, mon corps faisant place à mon âme,
Je deviendrai fantôme à mon tour aussi, moi,
At qu'alors, et parmi le lamentable émoi
Des enlacements vains et des désirs sans nombre,
Mon ombre se fondra en jamais en votre ombre.

En attendant, je suis, très chère, ton valet.
Tout se comporte-t-il là-bas comme il te plaît,
Ta perruche, ton chat, ton chien? La compagnie
Est-elle toujours belle? et cette Sylvanie
Dont j'eusse aimé l'oeil noir si le tien n'était bleu,
Et qui parfois me fit des signes, palsambleu!
Te sert-elle toujours de douce confidente?

Or, Madame, un projet impatient me hante
De conquérir le monde et tous ses trésors pour
Mettre à vos pieds ce gage - indigne - d'un amour
Égal à toutes les flammes les plus célèbres
Qui des grands coeurs aient fait resplendir les ténèbres.
Cléopâtre fut moins aimée, oui, sur ma foi!
Par Marc-Antoine et par César que vous par moi,
N'en doutez pas, Madame, et je saurai combattre
Comme César pour un sourire, ô Cléopâtre,
Et comme Antoine fuir au seul prix d'un baiser.

Sur ce, très chère, adieu. Car voilà trop causer,
Et le temps que l'on perd à lire une missive
N'aura jamais valu la peine qu'on l'écrive.

-"Lettre" de Paul Verlaine, les Fêtes galantes -

26/10/2009

Henri Rousseau, dit le Douanier

 

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 Nous te saluons 
Gentil Rousseau tu nous entends
Delaunay sa femme Monsieur Queval et moi
Laisse passer nos bagages en franchise à la porte du ciel
Nous t'apporterons des pinceaux des couleurs et des toiles
Afin que tes loisirs sacrés dans la lumière réelle
Tu les consacres à peindre comme tu tiras mon portrait
La face des étoiles 
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Né à Laval, Henri Rousseau est commis à l’octroi de Paris jusqu’en 1893, année où il se consacre entièrement à la peinture. Douanier et peintre amateur, il expose pour la première fois aux Indépendants en 1886, recommandé par Paul Signac. 
Rousseau peint plusieurs types d’œuvres. Dans les portraits et scènes de la vie populaire, il représente les personnages de face, dans une expression figée, par un dessin gauche mais d’une grande netteté, et des couleurs éclatantes. Ses paysages sont peuplés de petits personnages d’une poésie idyllique et mystérieuse, tandis que ses scènes collectives traduisent une inspiration sociale et humanitaire, et des convictions républicaines transposées en allégories patriotiques (Le Centenaire de l’Indépendance, 1892).
Peu à peu l’art du douanier Rousseau évolue vers des scènes fantastiques (La Guerre, 1894,Le Rêve, 1910), et des sujets exotiques, qui obtiennent un grand succès et sont développés en grand format à la fin de sa vie (Le Repas du lion, 1907), pour lesquels il s’inspire de magazines et de visites au Jardin des Plantes, renouvelant l’exotisme par son style fantastique et son primitivisme moderne.
Le douanier Rousseau est admis en 1905 au Salon d’Automne dans la salle des Fauves, et acquiert la célébrité et des admirateurs, Alfred Jarry, Guillaume Apollinaire et Robert Delaunay, dont la mère commande au peintre La Charmeuse de serpents, et Picasso, qui offre un banquet en son honneur dans son atelier du Bateau-Lavoir en 1908.

 

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L’art complexe du douanier Rousseau est l’objet d’interprétations multiples. Son style apparaît comme «naïf», mais la franchise des couleurs, les formes synthétiques, et l’imagination qui y président sont méditées. Se proclamant «peintre réaliste», admirateur des peintres académiques et d’Ingres, l’artiste se sent très éloigné des impressionnistes et des modernes, malgré leur admiration pour lui.

 

 

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C'est un monde hors de l'ordinaire qui au fond intéresse Rousseau, un monde hors de la réalité de sa vie misérable de ses drames familiaux de ses déboires affectifs de ses échecs, il ne veut peindre que la nature. Il a été bercé par les contes traditionnels que lui racontait une vieille tante durant son enfance à Laval, impressionné quelques années plus tard par la lecture de Robinson Crusoé il restera imprégné de le lecture qu'il fera de Jean-Jacques Rousseau de l'homme naturel et du bon sauvage, il puise dans ses lectures et dans la vogue de l'époque des expéditions françaises vers l'Afrique son inspiration, il fréquente aussi les musées pour y copier des oeuvres et parfaire sa technique, il y découvre les toiles de Rubens, Van Loo, Géricault, Delacroix autant que Paul Gauguin qui lui raconte en 1894 ses périples dans les îles Polynésiennes. Il puise aussi beaucoup dans ses ballades au jardin des plantes, au muséum d'histoire naturelle ou au jardin d'Acclimatation et malgré la légende qu'entretient poétiquement son ami Guillaume Apollinaire, il n'a jamais quitté Paris et c'est dans son atelier qu'il compose ses célèbres jungles. Ses mises en scène exotiques, ses forêts vierges sont autant de traductions de ce qu'est pour lui la vie, une jungle avec ses cruautés, ses peurs, ses beautés, ses enchantements comme celles de ses épouvantes.


 

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12/10/2009

Gérard Garouste

 

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Je l'avais rencontré lors d'une exposition de mobilier crée conjointement avec sa femme Elisabeth mais ne savait rien de lui si ce n'est qu'il se dégageait de sa personne une sorte de force étonnante. Plus tard j'ai pu voir quelques unes de ses toiles puissantes, un livre qui retrace son auto-portrait, et bientôt une rétrospective dans le cadre de la FIAC, un homme attachant et un artiste remuant, c'est ainsi que je le perçois, le ressens.

images.jpegEtudiant à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris de 1965 à 1972, Gérard Garouste expose pour la première fois ses Dessins monumentaux en 1969, tout en pratiquant la scénographie avec son ami le metteur en scène Jean-Michel Ribes. Dès la fin des années 1960, l’artiste prétend peindre délibérément les thèmes de la peinture les plus traditionnels, le nu, le paysage et la nature morte. Ayant assimilé les avant-gardes, il veut faire face à l’histoire de l’art et se confronte sans cesses aux maîtres et aux textes anciens, par la représentation de scènes bibliques ou mythologiques, ou, depuis 1985, en s’inspirant de la Divine Comédie de Dante, de Don Quichotte ou de la Haggadah juive. Garouste associe parfois des sculptures à ses monumentales huiles sur toile, ou peint au pinceau noir sur des « indiennes » (toiles écrues). Ses figures sont tourmentées, fuyantes, déséquilibrées. Il a été sollicité de nombreuses fois pour des décors, notamment à l’Elysée, à la cathédrale d’Evry, à la Bibliothèque nationale ou pour le rideau de scène du Théâtre du Châtelet. En 1991 l’artiste fonde l’association La Source, dont le but est d’aider des jeunes issus de milieux défavorisés à se revaloriser par la création artistique. Gérard Garouste vit et travaille à Marcilly-sur-Eure dans l'Eure, depuis 1979, et est représenté en France par la galerie Daniel Templon, Paris. 

 

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Interrogeant sans cesse les grands textes comme la Bible bien sûr, Dante, Rabelais, Cervantès dont s'inspire beaucoup sa peinture, Gérard Garouste est aussi un coloriste de talent glacis blancs bleus profonds rouge sang ou théâtre avec toujours ces personnages déformés à la Gréco, en souffrance comme la sienne sans doute lui qui lutte et vit avec ce diagnostic depuis toujours de maniaco-dépressif bipolaire. Pierre Assouline en a fait une note lors de la sortie de son livre " L'intranquille" qui me laisse assez perplexe, j'avoue.

 

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"Pour moi, la peinture, c'est la pensée qui passe par la main. Je ne sais combien de fois on a annoncé sa mort. Je n'y crois pas. La peinture sera toujours recommencée, quelque part, dans un hôpital psychiatrique ou le cahier d'un enfant." 

"La chose la plus difficile du monde, c'est la simplicité. C'est trouver le geste exact, comme celui de Matisse ou de Picasso. Je ne pense pas que l'art soit un festival d'idées. Il faut laisser sa place au désir."

- Gérard Garouste -

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11:46 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : art, peinture, humain, biographie

07/10/2009

Gustav Klimt

 

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klimt.jpgGustav Klimt est né à Baumgarten en 1862, près de Vienne en Autriche. Son père est orfèvre ciseleur et il en héritera ce goût pour l'or qui caractérisera sa peinture pendant une grande partie de sa carrière. 

Il suit les cours de la Kunstgewerbeschule de Vienne (École des arts décoratifs) dans les années et dès 1879, il participe avec son frère Ernst et Franz Matsch à la décoration des plafonds des thermes de Karlsbad. Ces oeuvres collectives fortement marquées par le style de Hans Makart, lui permet d'obtenir la commande des fresques du Kunsthistoriches Museum. Plus tard il réalisera également le décor de la grande salle de l'université de Vienne, fresque qui déclenchera une grande polémique du fait de l'audace de la conception. 

En 1892, à la mort de son frère, s'amorce la rupture avec l'académisme qui allait aboutir en 1897 à la création de la Wiener Sezession(sécession viennoise) avec Schiele, Moser et Kokoschka. 
Son œuvre maîtresse de cette époque est une série d'allégories peintes pour illustrer certaines matières de l'université de Vienne : la Philosophie, la Médecine et la Jurisprudence. Ces tableaux offusquent la critique, mais le premier est couronné de la médaille d'or de l'exposition universelle de Paris de 1900. Ces trois œuvres seront détruites par les nazis qui considère cet art comme dégénéré. 

En 1902, il peint une grande fresque en l'honneur de Ludwig van Beethoven pour la 14e exposition de la Sécession. Cette frise fait l'objet de nombreuses critiques, mais est appréciée par Auguste Rodin. En 1907, il rencontre le jeune peintre Egon Schiele qu'il va beaucoup influencer ; Klimt sera pour Schiele son modèle et son maître. 
Devant les désaccords avec de nombreux artistes du groupe, il quitte la Secessionen 1905, accompagné par Koloman Moser, Carl Moll, Otto Wagner et d'autres. Il épure son style, évitant, à partir de 1909, l'or. 
Klimt ne s'est pas marié, il vit avec sa mère et ses sœurs mais il a cependant de nombreuses maîtresses et quelques enfants. 

Gustav Klimt meurt en 1918 à Vienne d'une pneumonie.

 

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Peintre dénigré pendant plus d'une dizaine d'années de sa vie, l'oeuvre de Klimt aura été en permanence l'expression d'une référence à l'histoire de la peinture, à Moreau, Hodler, Monet, Saurat, Matisse, ou Rodin, dans ses compositions extrêmenent personnelles et originales faites de théâtralités d'antinomies d'hétérogénéité tant du point de vue pictural que décoratif que de celui des couleurs, son oeuvre faite d'oppositions entre la figuration et l'abstraction entre hédonisme et scepticisme entre impressionisme et symbolisme, lui confère une place à part dans l'histoire de l'art.

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Ses relations passionnées avec les femmes et sa quête éternelle de Perfection et d'Amour se reflètent dans toutes ses oeuvres.
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23:10 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : peinture, art, klimt, humain

22/09/2009

"modiglianisante"


podcast
- Prélude n°1 - Turibio Santos -

 

22:10 Publié dans art | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : peinture, musique, état d'âme