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26/09/2011

Anne-Marie Cutolo

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" La foudroyante fatalité "

 

J'emprunte ce titre à un poème de Michel Deguy "A ce qui n'en finit pas" dans lequel il trouve les mots les plus justes pour évoquer la douloureuse et tragique entreprise du deuil. Dans le même texte, il évoque aussi "l'insensée distance", "l'insensée séparation" . Des perceptions qui pourraient faire de nous des sujets suffoqués si toutefois nous ne possédions pas l'écriture pour rendre présente les figures de l'absence, le langage pour dire le secret en échappant à son exorbitante dimension mélancolique.

La peinture d'Anne-Marie Cutolo est l'union et la tension entre la hantise du deuil  et la poétique du ressassement. La dépossession fondamentale est la matière de son expérience picturale. La dire et la redire dans un langage plastique économe  constitue la déchirante singularité de son oeuvre. Elle  fait affleurer à la surface du tableau ou de la feuille de papier le vertige d'une tristesse pensive. Le dialogue est sans cesse repris entre l'artiste et  l'alarmante et irréparable  perte. 

 

- Catherine Plassart -

  

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écrire la peinture

l'écrire en lambeaux

le cadre. Le lieu posé des questions. le procés. Le désert des mots. Le corps négatif d'une parole qui retourne la langue

bégayer sa ligne de vie. traduire la peinture, l'exiler dans les mots, ou l'écrire au féminin, sous le signe d'une rupture, d'un entracte, d'une absence à son corps d'adoption, comme une chose comblée par ses manques.

 

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l'image, préfigurée par le passage d'une langue à l'autre, la dénaissance du corps réel, dialectal, dans les plis de l'habit

la technique. L'humide, le sec. Le désir. La soif. Le désert du corps féminin raclé dans sa matière sur des fonds de palette, meurtri dans sa transparence par le viol d'une trace sèche

le nostalgie des corps. la rencontre avec la danse. Le déséquilibre. les torsions de l'apparence saous l'angle d'une nouvelle figuration

 

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l'extrême douceur de l'absence. Comme un cri de résignation

la main du fleuve. Son étrange description

l'automne. la chute impossible. la jouissance des anges

archéologie d'un horizon

 

- Anne-Marie Cutolo -

 

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" Véritable expression des profondeurs, la peinture d'Anne-Marie Cutolo fait surgir des ténèbres des individus hagards qui nous renvoient à cette vérité terrible que nous tentons de cacher dans les profondeurs de nos âmes: sans l'espérance, la mort est effroyable. Un travail rare, solitaire, exigeant."

-Azart n°30 Janvier-Février 2008 -

 

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09/09/2011

exprimer

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- Toile de Jean-Jacques Lebel -

 

 

 

" Dire des choses c'est aussi montrer que ces choses peuvent être dîtes."

- Hubert Reeves -

 

 

 

19/08/2011

Et peindre

 

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- Jackson Pollock Painting -

 

 

 

Rêver, chercher, apprendre
N'avoir que la peinture et pour maître et pour Dieu
Tendre à la perfection à s'en crever les yeux
Choquer l'ordre établi pour imposer ses vues
Pourfendre

Choisir, saisir, comprendre
Remettre son travail cent fois sur le métier
Souiller la toile vierge et pour mieux la violer
Faire hurler de couleur tous ces espaces nus
Surprendre

Traverser les brouillards de l'imagination
Déguiser le réel de lambeaux d'abstraction
Désenchaîner le trait par mille variations
Tuant les habitudes

Changer, créer, s'astreindre
A briser les structures à jamais révolues
Prendre le contrepied de tout ce qu'on a vu
S'investir dans son oeuvre à coeur et corps perdu
Et peindre.


De peur, de sueur, d'angoisse
Et de doute planté comme un poignard au coeur
Rester cloîtré souffrant d'un étrange langueur
Qui s'estompe parfois mais qui refait bientôt
Surface

Remplir, nourrir la toile
En jouant sur les ombres et les couleurs du temps
Imposer sa vision des choses et des gens
Quitte à être pourtant maudit, aller jusqu'au
Scandale

Capter de son sujet la moindre vibration
Explorer sans relâche et la forme et le fond
Et puis l'oeuvre achevée tout remettre en questions
Déchiré d'inquiétude

Souffrir, maudire, atteindre
Les sommets de son art et de son énergie
Projeter ses démons sur la toile engourdie
Donner à l'objet mort comme un semblant de vie

Et peindre, et peindre, et peindre
Comme on parle et l'on crie

 

- Charles Aznavour -

 

13/07/2011

matière à réfléchir

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- Vincent van Gogh -

 

" Chacun a raison de son propre point de vue, mais il est possible que chacun ait tort."

-Gandhi -

 

 

21/05/2011

Ma femme idéale

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- Modigliani- Jeune femme aux yeux bleus -

.

 

Ma femme idéale a le silence dans l'oeil,
Silence pudique criant de pureté,
Mais un tambour au coeur d'une gaie rareté;
Un pressentiment de vie ardente et sans deuil.
.
Pourtant, ma promise a un esprit qui s'effeuille
Sitôt qu'on lui lance insultes, impuretés,
Ce jargon vénéneux des grossièretés.
Ma douce a le calme pur peint en trompe-l'oeil.
.
Ma Rêvée mesure le rêve à l'étendue
De son amour pour les hommes; tout uniment,
Elle embrasse, même en pleurs, sa race perdue.
.
Mon Exquise a à fleur de peau des parfums clairs
Que je sens avec le coeur en plein déliement...
Elle me mord au coeur, les yeux en réverbères!
.
.
.
.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    .
 

17/05/2011

appétit

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- Yves Klein -

 

 

" L'heure de la fin des découvertes ne sonne jamais."

- Colette -

 

 

16/04/2011

Arabesques

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- Toile de Patrick Natier -

 

 

" C'est bon écrire. On regarde filer sa main, qui trace de curieuses arabesques; et la pensée précède ou accompagne la grimace de l'encre qui s'écoule et des signes qui s'inscrivent."

- François Hertel -

 


13/04/2011

Picasso's Blue Period

 

 

12/04/2011

Ne te prive pas d'être heureux

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  - Toile de Patrick Natier

(celle-là a plus de vingt ans et je l'ai toujours beaucoup aimée)


 

 

 

Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l’habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
ou qui ne parle jamais à un inconnu.
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d’émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés.
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu’il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n’a fui les conseils sensés.
Vis maintenant !
Risque-toi aujourd’hui !
Agis tout de suite !
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d’être heureux !

 

- Pablo Neruda -

 

 

 


podcast

- Vie Violence - Claude Nougaro - ( Plus spécialement pour Anne des Ocreries, mais pour vous tous aussi, j'aime cette chanson Astorée!)

 


 

03/04/2011

Les radeaux bleus

 

 

En réponse au tableau « Le Grand Bleu » d’Anne des Ocreries

 

 

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- Le Grand bleu - Anne des Ocreries


 

 

Il est des heures, Il est des cris,

Il est des jours, Il est des nuits

Où le sang revient à ses rêves de mer,

A ses sèves célestes enfouies,

Pour nous offrir des parchemins

Qui redonnent leurs couleurs

A nos baisers, à nos cœurs, à nos mains

Et, à nos caresses, leurs fruits

De pinceaux en fleurs,

En échos d’appels à nos amours bleuies,

En rouleaux d’immenses cieux

Tantôt joyeux, tantôt meurtris,

Tantôt radieux, tantôt gris

Où se retrouvent les pleurs

Et les rires de nos yeux, 

Entre enfer et paradis,

Entre agonie et  tableaux bleus,

Radeaux de survie !

Il est des heures, Il est des cris,

Il est des jours, il est des nuits

Où le sang revient à ses rêves de mer,

A ses sèves terrestres enfouies,

Où les couleurs, pour le grand bleu,

De mille feux, rechantent la vie !

 

 

- Mokhtar EL Amraoui -

 


28/03/2011

art fair

Ce n'est pas une foire immense, elle est à échelle humaine et se déroule pas très loin de chez nous au Grand Palais, alors, sur une impulsion de Pat, nous y avons passé quelques heures ce Dimanche, après avoir une nouvelle fois voté pour les cantonales, le bureau de vote est sur le chemin, c'est l'école maternelle qui est réquisitionnée pour l'occasion; ça m'émeut toujours, ça donne un sens de plus au bulletin que je mets dans l'urne, n'est-ce-pas l'avenir qu'on bâtit ou qu'on influe avec ce droit d'exprimer son choix, même s'il n'est pas toujours des plus faciles ni des plus aisés parce que le paysage politique nous parait rétréci voire incomplet? Toujours est-il qu'après avoir admiré les dessins d'enfants dont je suis friande, nous nous sommes bras dessus bras dessous sous un soleil frais et printanier avancés jusqu'à la foire de l'art, cru 2011. 

Tout bouge dans ce quartier entre la ville et le périphérique, depuis l'arrivée de la gare du TGV, il s'est construit pas mal d'immeubles pas tous d'un goût très sûr, certains que je trouve très laids mais avec une volonté écologiste affichée d'insuffler des espaces verts, ce qui je dois bien le dire humanise quand même l'ensemble plutôt minéral et abrupt. L'art est aussi dans la rue, plus qu'on ne le pense d'ailleurs, c'est une question de regard. Là sur le chemin, toute une palissade préservant un chantier en cours nous fait passer de saison en saison comme pour rire, du Vivaldi en image, comme dans un studio photo en plein air, on peut passer de l'hiver à l'été en quelques centimétres, l'art fair ne fait que commencer.

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C'est la deuxième fois que j'y baguenaude, je l'ai loupée l'année dernière, et je l'avais sillonnée avec un ami cher, celle d'avant; il a déménagé depuis et parfois il me manque, j'aimais bien nos échanges artistiques et amicaux, la distance a distendu nos discussions mais pas nos liens de coeur, pas encore. Loin des yeux, loin du coeur... cette phrase me fait toujours un peu peur, même si elle a sans doute sa part de vérité; l'amour, l'amitié... c'est comme un grand jardin, ça s'entretient...Il y avait pas mal de monde pour une foire d'art contemporain, c'est finalement réconfortant de voir que ça mobilise, beaucoup de gens avec des enfants, beaucoup de jeunes aussi... Je ne pensais pas y voir autant d'oeuvres émouvantes, c'est tellement hétéroclite et inattendu parfois dans ce genre d'endroit! Mon premier coup de coeur je l'ai partagé étonnamment, sans m'en rendre compte tout de suite avec une connaissance plutôt fraîche. Nous étions tellement l'un et l'autre dans la contemplation de la toile de cette artiste, tous les deux chacun en communion avec l'oeuvre et ce qu'elle nous procurait comme sensation qu'il nous a fallu quelques minutes pour nous rendre compte que nous étions l'un près de l'autre, surpris et troublés d'avoir partagé un tel moment spontanément ensemble, c'était étrange; nous nous sommes serrés la main comme de coutume mais plus tout à fait de la même manière comme si nous partagions alors un secret en commun. Les toiles d'isabelle Vialle sont d'une rare intensité, une tessiture bien particulière, elles m'ont beaucoup touchée.

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- Toiles d'Isabelle Vialle - 

 

Dans ce genre d'endroit, on fait forcément des rencontres, et j'ai été heureuse d'y retrouver une amie galeriste, Guylaine, qui a vraiment toujours une belle sélection d'artistes et avec laquelle je partage souvent le regard. Notre amitié s'est construite dans le temps, elle en est encore à ses balbutiements, je l'habille depuis quelques années maintenant et nous nous ouvrons doucement l'une à l'autre. Je ne désespère pas de voir un jour Pat exposer chez elle, quand il se sentira prêt, en attendant il partage lui aussi sa sensibilité, et c'est précieux si un jour il doit se passer quelque chose entre eux. Une pièce a d'ailleurs vraiment retenu son attention, je n'ai pas noté le nom de l'artiste, lui non plus, à l'occasion j'essaierai d'en savoir plus.

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Juste en face de cette "délicatesse", le contraste. L'art fait aussi dans l'humour et dans le mélange des genres, Guylaine nous disait qu'à la longue ça lui donnait plutôt mal au crâne, il faut bien dire qu'il y avait de quoi au milieu de toutes les "vanités" dont le stand regorgeait.. néanmoins ces deux boîtes sur dimensionnées m'ont bien fait rire le temps d'un coup d'oeil, j'ai aimé en bonne française, le jeu de mot, doux leurres...

 

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... et, les mélange de genre peuvent avoir aussi des effets inattendus et stimulants!

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Inattendus et élégants...

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C'est une pièce de César et en arrière plan quelques Dodeigne, plus connu chez nous pour ses sculptures, il vit à deux pas d'ici.
Au milieu de tous ces nouveaux artistes inconnus, il y a toujours quelques oeuvres d'hommes et de femmes plus ancrés dans le paysage, là une pièce de Combas, quelques toiles de Miss.Tic avec son humour à l'emporte pièce, celui de Ben , aussi toujours en quelques mots comme " l'art est le sexe", quoique ça aurait aussi pu être le sexe est de l'art. Il y avait aussi une exposition rendant hommage au monde imaginaire de Folon, un délicieux et poétique voyage dans le monde imaginaire et aérien de cet artiste qui a baigné notre enfance pour la plupart d'entre nous.
Entre tous ces artistes connus, on trouve des trésors comme ce bronze d'un artiste ghanéen perdu au milieu d'un fatras à l'africaine d'une galerie parisienne au nom enchanteur de " musée des arts derniers". Si j'avais eu devant moi, d'avance dans mon porte-monnaie un beau gros billet vert, je me serais sans doute laissée tenter par cet objet qui m'a interpellée.

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 Mais mes coups de coeurs furent multiples, et nombreux finalement, la pêche à l'émotion fût bonne, je suis rentrée ragaillardie et enrichie. Je ne regrette pas l'insistance de Pat qui, lui, voulait sentir ce qui animait ses contemporains en matière de peinture et qui voulait aussi sans doute faire une analyse plus poussée des techniques employées. C'est vrai que moi, je ne préoccupe pas franchement de la technique, seul compte l'aboutissement, j'entends par là: l'émotion ressentie; peu m'importe, au fond ce que l'individu a utilisé comme stratagème ou l'immensité du travail fourni ou la nature des matériaux, l'émotion est un tout, je crois qu'en fonction de chacun elle englobe l'ensemble. On ne voit pas tous les mêmes choses, on ne les ressent pas non plus à l'identiques, il y en a pour chacun d'entre nous, pourtant certaines oeuvres fédèrent plus que d'autres, elles sortent du lot. Sans doute cela pourrait-il s'expliquer, leur côté universel sans doute. On en parlait avec Guylaine... cette toile sans titre de Zhang Haiying par exemple m'a émue et beaucoup d'autres âmes aussi!

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- Zhang Haiying - Sans titre- Huile sur toile -

 

 Julie Lemontey, avec ses toiles japonisantes, a éveillé mes sens, je suis restée un moment devant, comme en suspend...

 

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Ce tableau au vêtement rouge plus précisément est peint sur un vieux drap de lin, elle utilise d'ailleurs la broderie en l'intégrant à sa toile. Evidemment toute à ma contemplation, je n'avais pas remarqué ce détail que l'oeil averti de mon homme avait derechef décelé. 

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- Toiles de Julie Lemontey - 

 

Pat lui a été attiré par les recherches de Phil Billen, artiste du Sud de la France et défendu par une galerie de Bruxelles. C'est l'association des différents matériaux qui lui ont plu, je crois, notamment l'utilisation de vieux morceaux de bois usés et réappropriés.

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- Oeuvres de Phil Billen -

 

C'était juste avant de sortir. C'est l'image avec laquelle nous sommes repartis le coeur plus gonflé et l'esprit en goguette, quoi de plus naturel pour de tels amoureux du bleu. Le sien claque, brille, scintille de l'intérieur et vous emmène; son nom à rallonge, Catherine Van Pottelsberghe de la Potterie, ne gâche même pas le voyage, au contraire, la force de son bleu vaut vraiment le détour, les pigments utilisés purs lui donne une intensité et une profondeur difficile sans doute à ressentir au travers d'une image, l'espace est immense, la toile aussi, une belle manière de finir cet "art fair" dans la lumière... et dans le Blue!

 

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 - Toiles de Catherine Van Pottelsberghe de la Potterie -

 

18/03/2011

espoir

 

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- toile de Nawal Sekkat -

 

 

" J'aime passionnément le mystère, parce que j'ai toujours l'espoir de le débrouiller."

- Charles Baudelaire -

 

 

15/03/2011

Appels d'air

 

"The good life is one inspired by love and guided by knowledge".

- Edward Morgan Forster -

 

 

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- Toiles et dessins d'Hervé Suchet - Photographies F. Tesorio -

 

 

08/03/2011

De la lecture

 

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- Toile de Patrick Natier -

 

 

" On aime toujours un peu à sortir de soi, à voyager, quand on lit."

- Marcel Proust -

 

 

20/02/2011

Moi

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- Bacon - Photo expo Beaubourg -

 

 

Le Crâne, un coeur avec sa vie secrète,

Les chemins de mon sang dissimulés,

Et les tunnels du rêve, ce Protée,

Les viscères, la nuque, le squelette.

Je suis ces choses. Et, je ne peux y croire.

Je suis aussi une épée, sa mémoire,

Celle d'un soleil seul et déclinant

Qui se disperse en or, ombre, néant.

Je suis celui qui voit les proues du port;

Je suis ce peu de livres, de gravures

Fatigués par le temps et son usure.

Je suis celui qui jalouse les mots.

Et, plus étrange, l'homme qui assemble

Des mots chez lui, dans un coin de sa chambre.

 

- Jorge Luis Borges ( 1899-1986 )-( La Rosa Profunda, 1975 )-

 

 

 

10/02/2011

le serpent qui danse

 

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- Pierre Bonnard -



podcast
- Serge Gainsbourg -

 

 

Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau!

Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,

Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.

Tes yeux où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,
Sont deux bijoux froids où se mêlent
L’or avec le fer.

A te voir marcher en cadence,
Belle d'abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton.

Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d'enfant
Se balance avec la mollesse
D’un jeune éléphant,

Et ton corps se penche et s'allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l'eau.

Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l'eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,

Je crois boire un vin de bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D’étoiles mon coeur!

 

- Charles Baudelaire - Les Fleurs du mal -

 

 

 

06/02/2011

La plus drôle des créatures

  •  
    • Comme le scorpion, mon frère,
    • Tu es comme le scorpion
    • Dans une nuit d’épouvante.
  •  
    • Comme le moineau, mon frère,
    • Tu es comme le moineau
    • Dans ses menues inquiétudes.
  •  
    • Comme la moule, mon frère,
    • Tu es comme la moule
    • Enfermée et tranquille.
  •  
    • Tu es terrible, mon frère,
    • Comme la bouche d’un volcan éteint.
  •  
    • Et tu n’es pas un, hélas,
    • Tu n’es pas cinq,
    • Tu es des millions.
  •  
    • Tu es comme le mouton, mon frère,
    • Quand le bourreau habillé de ta peau
    • Quand le bourreau lève son bâton
    • Tu te hâtes de rentrer dans le troupeau
    • Et tu vas à l’abattoir en courant, presque fier.
  •  
    • Tu es la plus drôle des créatures, en somme,
    • Plus drôle que le poisson
    • Qui vit dans la mer sans savoir la mer.
  •  
    • Et s’il y a tant de misère sur terre
    • C’est grâce à toi, mon frère,
    • Si nous sommes affamés, épuisés,
    • Si nous somme écorchés jusqu’au sang,
    • Pressés comme la grappe pour donner notre vin,
    • Irai-je jusqu’à dire que c’est de ta faute, non
    • Mais tu y es pour beaucoup, mon frère.
  •  
    • Nazim HIKMET, 1948.


03/02/2011

le plus beau ...

 

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- Toile de Patrick Natier -

 

 

 «Le plus beau des océans

Est celui que l’on n’a pas encore traversé.

Le plus beau des enfants

N’a pas encore grandi.

Les plus beaux de nos jours

Sont ceux que nous n’avons pas encore vécus».

 

- Nazim Hikmet -

 


31/01/2011

VILLONELLE

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Dis-moi quelle fut la chanson
Que chantaient les belles sirènes
Pour faire pencher des trirèmes
Les Grecs qui lâchaient l'aviron
Achille qui prit Troie, dit-on,
Dans un cheval bourré de son
Achille fut grand capitaine
Or, il fut pris par des chansons
Que chantaient des vierges hellènes
Dis-moi, Vénus, je t'en supplie
Ce qu'était cette mélodie.
Un prisonnier dans sa prison
En fit une en Tripolitaine
Et si belle que sans rançon
On le rendit à sa marraine
Qui pleurait contre la cloison.
Nausicaa' à la fontaine
Pénélope en tissant la laine
Zeuxis peignant sur les maisons
Ont chanté la faridondaine !...
Et les chansons des échansons?
Échos d'échos des longues plaines
Et les chansons des émigrants !
Où sont les refrains d'autres temps
Que l'on a chantés tant et tant?
Où sont les filles aux belles dents
Qui l'amour par les chants retiennent?
Et mes chansons? qu'il m'en souvienne !

- Max Jacob - Laboratoire central -

 

30/01/2011

ce matin

 

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- Liz Mc Comb par Marine Karbowski -

 


podcast
- Motherless child - Liz Mc Comb -

 

Il me prend souvent sans crier garde et souvent aussi parce que je baisse la garde et je me décourage; il m'oblige à m'introspecter, il me torture, je n'arrive pas à lutter. Quand il m'étreint c'est toute entière. Tout alors devient noir, tout devient difficile, plus rien n'a de goût, de saveur; plus rien n'a de sens, n'a d'intérêt, j'en perds jusqu'au sommeil et jusqu'à l'appétit. Il me replonge tout au fond du chaudron, disgrâce, et je me raille, me raye, m'écorche, me trouve mille défauts, m'en veux de tout, m'auto-flagelle, me love dans la culpabilisation extrême, m'embourbe dans la honte, me nourrit du poison de la souffrance intime, de cette lèpre existentielle. Il agit sur moi comme une drogue dure douce amère, et, je me délecte de cette substance imprévisible qu'ainsi je m'inflige seringues dans la tête, parce que toujours tapi dans un coin de la boîte, il me ressert ma dose, me replonge dans le gouffre de mes angoisses profondes et de mes peurs d'enfant; parce que je n'ai pas encore complètement éradiqué la source probablement pas possible à tarir il me faut me servir de cette matière prégnante qui fabrique du doute, du mal et qui m'enrage. J'essaie d'avoir le recul nécessaire et j'essaie de l'écrire pour décoller la glu qui s'abat sur mon coeur et qui m'immobilise dans une inhibition à toute épreuve alors que je sens bien que ça hurle profond à l'intérieur. Il n'est pas toujours aussi intense, parfois juste il passe comme un effluve au détour d'un mot ou d'une situation, d'un échange, d'une vision, fugace; là il me scotche déjà secrètement depuis deux ou trois jours, je suis prise dans la nasse de ses noirceurs vivaces, je fabrique comme Soulages des outre-noirs dévorants et lumineux de ténèbres.

Jusqu'où ira à nouveau ce passage à vide si plein de fantômes, ce non-néant anéantissant, cette baisse de régime puissante si ce n'est sur un fond sur lequel rebondir et remonter la pente. Me faut-il encore à ce point douter et souffrir pour rester en alerte et arriver à être celle que je suis?