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16/04/2011

Arabesques

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- Toile de Patrick Natier -

 

 

" C'est bon écrire. On regarde filer sa main, qui trace de curieuses arabesques; et la pensée précède ou accompagne la grimace de l'encre qui s'écoule et des signes qui s'inscrivent."

- François Hertel -

 


Félix Leclerc

L'auteur d'Un petit bonheur.

 

 

15/04/2011

Naître

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 - Max Ernst -

 


podcast
- Le Trouvère - Giuseppe Verdi -

 

Naître, déjà pas facile, pas facile du tout, et renaître encore, encore. Toujours se redresser, se refaire, endurer, courber l'échine pour mieux reprendre son envol. La vie est parfois si cruelle qu'on se dit que ce n'est pas possible, qu'on a pris pour perpétuité, qu'on doit payer, boire jusqu'à la lie de l'inconvénient d'être né, pourtant, pourtant quoi d'autre que cette vie qu'on a, là, chevillée au corps. Personne n'est parfait, personne non plus, plus qu'imparfait, on est, on tente d'être, on chemine, on fait avec, on s'égare, on souffre, on fait souffrir aussi, et on aime, et on a besoin d'être aimé, plus que besoin même. Naître et renaître, toujours nager, lever l'ancre, gonfler les voiles, se taper les mers d'huile et les océans de glace, les ouragans, l'impossible et les remous et les caprices de la météo, celle de notre coeur et celle des autres, transformer notre plomb en or, en eaux vives et vivifiantes, et maintenir notre conscience, notre sensibilité, notre regard et nos sens en alerte, sur le qui-vive, vivant, renaissant avant de ne plus pouvoir, être plus que vivant, naissant sans cesse.

 

Dreams

 

 

 

 

Le petit bonheur

 

 

14/04/2011

Asymétrie maîtresse

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Pablo Picasso - Tête d'une femme lisant -

 

Mon coeur ballant est un asile de lumière
Où des prophéties de noirceur pulsent, très lentes,
Tandis que mon sang saoul l'irrigue de détente.
C'est un ballet vital où des plaies interfèrent.

Ces jours de poisse, de cafard et de tonnerre,
Je cherche le faisceau liant la véhémente
Fureur d'être, la Vie, les passions amantes.
Mais l'air mort me secoue, compresse mes viscères.

Il est difficile de naître picassien ;
Yeux déments, corps tordu, bleues lèvres d'haïtien.
Le plus je me délie, le plus je me disloque!

Un casse-tête où l'on retrouve trop de coeurs,
C'est ce que je suis, sous une image de loque!
Ce battement par trop confus... c'est donc un choeur!...



13/04/2011

Picasso's Blue Period

 

 

12/04/2011

L'araignée

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Souvenirs, souvenirs et rêves en prime!

 

 

 

" Nous tissons notre destin, nous le tissons de nous comme l'araignée sa toile."

- François Mauriac -

 

 

Ne te prive pas d'être heureux

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  - Toile de Patrick Natier

(celle-là a plus de vingt ans et je l'ai toujours beaucoup aimée)


 

 

 

Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l’habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
ou qui ne parle jamais à un inconnu.
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d’émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés.
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu’il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n’a fui les conseils sensés.
Vis maintenant !
Risque-toi aujourd’hui !
Agis tout de suite !
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d’être heureux !

 

- Pablo Neruda -

 

 

 


podcast

- Vie Violence - Claude Nougaro - ( Plus spécialement pour Anne des Ocreries, mais pour vous tous aussi, j'aime cette chanson Astorée!)

 


 

11/04/2011

Laure K

 

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" Un ami est celui qui te laisse l'entière liberté d'être toi-même."

- Jim Morrisson -

 

Je ne sais plus exactement comment et quand on s'est rencontré, ce que je sais c'est qu'on se rencontre à chaque fois qu'on se voit, qu'on se lit ou qu'on se parle. L'amitié entre femmes m'a été difficile et presque impossible longtemps; sans doute parce que la figure de référence m'avait trop profondément trahie et que l'autre figure ayant accompagnée de près ma vie m'a elle aussi par la force des choses, trompée. Je retrouve d'ailleurs chez Laure K, ces traits communs à ma petite soeur quatre ans plus jeune que moi, physiquement un peu dans la manière d'être à l'espace et dans la façon de vivre et de se vêtir et aussi dans certains traits de caractère que j'apprécie; comme la volonté, l'appétit, la générosité, l'altruisme, la créativité. Laure K possède en elle une sorte de grâce qui me touche et que je ressens profonde, rien que déjà dans la façon quelle a de mouvoir ses mains fines et racées, à son image et ce que j'en perçois. Et puis, je me sens "être" auprès d'elle et avec elle, sans détour, je me sens accueillie. Laure est de cette nature d'individu qui accueille et recueille, sans doute en partie pour se rejoindre elle -même, et sans doute trop parfois à s'en brûler les ailes; je ressens une puissante demande d'affect chez elle également parce qu'elle est mienne aussi. Nous sommes amies et cette amitié me nourrit, m'importe, me touche et m'ouvre à des horizons insoupçonnés et à des joies nouvelles, tendres et inspirantes. Merci à elle d'exister. Merci à elle de me permettre d'être dans son existence cette importance.

 

10/04/2011

Laissons parler les gens...

 

 

 

18:31 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : no comment!

A nice normal family

 

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   " Remember as far as anyone knows, we're a nice normal family."

- Homer Simpson -

 

J'ai toujours pensé que le parler-vrai avec mes enfants était la seule voie possible, "vrai" ne voulant pas dire tout et n'importe quoi et n'importe comment, pourtant, juste le faire quand c'est le moment, oui, le moment, on peut dire les choses quand elles sont recevables, on peut tout dire quand le moment se dessine, quand il est profitable. Avant c'est trop tôt, après, c'est trop tard. Je crois sincèrement et viscéralement que c'est notre rôle de parents, en temps voulu et toujours honnêtement, les enfants ont ces antennes qui discernent toutes contrefaçons, entourloupes, empéchages de tourner en rond. Je viens d'en faire encore aujourd'hui l'expérience, faut vraiment arrêter de prendre ses gosses pour des cons! Au contraire, ils sont plus lucides, plus éclairés, plus au courant. Pourtant, ils ont besoin de savoir, de comprendre et d'être investis. Rien ne remplace l'expérience, le vécu, pour peu qu'en vieux de la vieille, on en ait déjà tiré les enseignements. Le plus simple, le plus direct, le plus constructif, le plus aimant, étant de " Va voir par toi-même, tu as le bagage suffisant. C'est à toi de jouer, ton avenir t'appartient, juste je suis là pour te passer la main après te l'avoir tenu un moment qui me semble une éternité filante.Tu peux toujours compter sur moi, quoiqu'il arrive, je suis là, vivante, et, en appétit de vie." Je suis fière d'être maman. Et je suis fière, plus encore d'être la vôtre, fistons!

 


Parce que nous l'avons vu, revu, et tant partagé*

Et toujours avec le même plaisir et la même espérance en l'avenir et en l'humain, et le possible, et la force en nous, et j'en passe.

Et parce que je vous aime, sans concession, et avec tant de fierté!

A vous, les hommes de ma vie, chair de ma chair, mes fils.

 

 

 

* Au moins cent cinquante visionements pour celui-là, Ah! Excalibur! Presque notre marque de fabrique. Cent pour la Guerre des étoiles, vous étiez unanimes "maman , t'es un Jedi ", une vingtaine pour le Seigneur des anneaux, un peu moins pour les Harry Potter, et je passe les Mac Gyver à la télè et les Robocop au ciné avec les pop corn, et la cerise sur le gâteau, hein les gars, les James que j'affectionne tant! Oh, j'oubliais, ça c'est vraiment dommage nos chers Indiana Jones et puis Barry Lindon qu'on a vu et revu et puis le Soldat Ryan dont je ne pouvais même pas accepter les premières images, vous me disiez à chaque fois : "ça n'est que du cinéma!", pouah, et, Le jour le plus long, Zorro, Les trois mousquetaires, sans parler des Tex Avery et des Goldorak, et des Batman. Je crois qu'il n'y a qu'avec votre père que vous avez ri avec Benny Hill parce que tout le reste lui passait au-dessus, mais nous on en profitait un max, agglutinés comme des sardines en boîte dans le canapé, se serrant les uns contre les autres, pétris d'émotions similaires.

 

09/04/2011

20 ans

Il y a vingt ans, presque heure pour heure, mon dernier fiston venait au monde. Au même âge que lui aujourd'hui, c'est avec son frère aîné que je bataillais pour qu'il pointe le bout de son nez et pareillement toujours au même âge ma mère me donnait tant bien que mal vie. Le temps passe... Je suis émue. C'est aussi l'âge qu'avait celui qui aurait pu être son oncle quand il a mis fin à ses jours. La vie nous joue parfois des tours, des meilleurs et des pires! Bon anniversaire mon petit grand. Je t'aime. Maman.

 

 

Fouir*

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- Photo Alain Sèbe -

 

 

- Qu'est-ce que vous allez chercher là-bas?

- J'attends d'être là-bas pour le savoir.

 

- André Gide -

 

 

 

* Nouveau mot appris grâce à Christian.

 

08/04/2011

Pina

 

 

 

" Quand on y regarde de près, tout provient d'un incoercible besoin d'amour ."

- Pina Bausch -

 

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" Se lever, s'affaler,

tituber, s'effondrer,

se dérober, bondir, pirouetter,

s'affaisser sur soi-même,

rouler, chercher protection,

s'endurcir, se tendre,

s'entrelacer, prendre par l'épaule,

se toucher et s'éloigner l'un de l'autre,

se laisser soulever, porter, tomber,

baisser la tête, pleurer, rire, exulter, glousser,

éclater de joie, pouffer, sangloter,

glisser, trébucher, faire la galipette, foncer...

aller, marcher, courir, cavaler, s'arrêter,

rester immobile..."

 

- Wim Wenders - Discours pour Pina - 

 

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J'ai pas aimé la 3D, c'est pas le poids des lunettes qui donnent un air venu d'ailleurs, c'est que ça donne à l'image un côté tellement réel et saisissant que ça en devient complètement irréel et que ça amenuise l'émotion, ça la détourne, ça l'empêche d'éclore, en tout cas pour moi.  Evidemment c'est sans aucun doute une prouesse technique, et c'est absolument bien filmé, mais, mais, mais, ça oblige à rester finalement, dans l'image, alors qu'on aimerait pouvoir s'en éloigner pour laisser son coeur respirer, parce que Ah! Pina! par exemple! je ne connaissais rien de son univers, de son travail, de sa présence à cette grande dame de corps, je l'ai découverte par bribes grâce à Laure mais je n'en soupçonnais pas la consistance, l'ardeur, la lucidité, et ce fut pour moi une révélation.

Elle aime révéler les corps sous tous les angles pour en extraire la quintessence, la force tragique non sans humour d'ailleurs, il y a même parfois l'intervention d'un burlesque à la Buster Keaton, elle arrive à merveille à exprimer le drame d'être né et le désespoir d'aimer. Le monde de Pina est un monde où l'on danse et parle, où on joue l'amour, la vie, la mort, un monde qui interpelle, qui pose des questions, qui transcende. Sa danse est démesure. Elle ne se mesure pas, elle arrache à l'individu l'essentiel de lui-même, sans autre intermédiaire que son corps et sa voix. Les choix musicaux accompagnent magnifiquement son message, ce faire-voir qui fait voir.

 

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 En deçà de cette fascinante découverte, et au-delà de la 3D, j'ai été particulièrement touchée par cette passion commune de tout ce corps de ballet qui ne fait qu'un avec son mentor, l'insufflatrice Pina, le regard au travers de de Pina, on sent l'amour partagé, on sent l'émulation et la capacité à saisr sa chance pour donner plus et ainsi recevoir. On sent l'aventure humaine. Chacun de ces témoignages est une bouffée de profondeur, d'humanité. Tous disent d'une même voix ce que ce chemin avec cette grande dame leur a apporté, ce dépassement de soi dans la douleur, le doute et la joie, cette découverte de l'impossible, de l'indicible qui devient gestes, mouvements, grâce. Ils se dégagent de ces visages une sérénité, une congruence de toute beauté. Et c'est sans doute le plus beau message de cette artiste exceptionnelle, perdurer d'âme en âme en permettant à l'autre d'exister.

 

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- Pina Bausch -

 


 

 

* Merci Laure. Laurence en parle aussi, ainsi qu'Alex, ici.


07/04/2011

Laure and me

d'un tiroir l'autre....

 - Complicité- Photo Laure K. -

 

Evidemment on a l'air de deux sbires sorties d'un film de science fiction alors que c'était juste une mise en condition. Le film de Wim était en 3D... La dernière fois que j'ai vécu ce genre d'expérience, je devais avoir, voyons voir... C'était il y a longtemps. Je m'en souviens pourtant comme si c'était hier et de rechausser ce genre d'ustensile sur la tronche m'y a ramené d'emblée, c'est purement édifiant la mémoire quand elle se remet à fonctionner. Faut pas croire qu'on oublie, ça c'est ce qu'on tente de penser, en fait on oublie rien, on imprime tout et une situation nous fait comme pour rire rebondir sur une autre, alors que pourtant ça n'a pas forcément ni à priori ni lieu d'être. Il faut avouer qu'en l'occurrence Laure, sans s'en douter, par des discussions de traverses a réveillé deux vieux souvenirs: le premier par la force des lunettes à endosser, un vieux film d'horreur vu avec mon premier amour, c'était terrible, des sortes d'énergumènes qui te rentraient dans le ventre par le bas et qui se nourrissant de ta substance devenaient suffisamment gras pour te ressortir par la tête! Pouah, et tout ça en 3D! L'autre souvenir c'est le lien, il s'avère qu'avec Laure nous avons en commun, entre autre, et j'insiste, parce que ce point de jonction est loin d'être essentiel, une expérience de scoutisme ensemble. Sauf que dans mon petit parcours adolescente de scoutisme forcené par la force des choses, il y a eu une sorte de blanc, j'ai été embringuée dans un mouvement laïc tout en ayant un traitement de faveur, si je puis dire, c'est de continuer à honorer le Dieu choisi par mes parents; j'étais la seule, et j'avais douze ans, à peine. Quoi de mieux pour ostraciser un enfant que de lui octroyer un régime à part. En rébellion, j'ai été attachée, à moitié nue à un arbre, en pleine nuit, pendant quelques heures, suffisantes à me faire hurler de douleur, et à l'oublier, mécanisme de défense bien rôdé, avec le recul, de quoi devrais-je me plaindre, pas de méchant loup ni d'ogre à l'horizon, juste des réminiscences de contes de fées passés. Comme parfois une paire de bésicles vous redonne la vue sur un passé oublié, l'effet "madeleine", sans doute.

 

* Promis, prochaine note, je vous parle de Pina!


06/04/2011

Aujourd'hui, à Paris, en début d'après-midi, en compagnie de Laure K, "Pina", le film de Wim

 

 

"I loved to dance because I was scared to speak. When I was moving, I could feel.''

- Pina Bausch -

 


05/04/2011

Le Trio Joubran - Majâz

 

 

 

L'éblouissement de vivre

L’éblouissement de vivre, c’est du temps, des tonnes de temps…

- Christian Mistral -

 

C’est, réveillée tôt par des pensées nébuleuses s’entendre parler avec un être aimé depuis si longtemps, se rapprocher de lui dans des gestes compris par l’un et l’autre et tendrement faire l’amour et en soupirer d’aise, c’est se lever pour pisser quelques quarts d’heures après et boire en même temps une eau minérale à température ambiante parce que la soif vous dévore et se dire alors comme c'est bon d'être là. Se réécouter le trio Joubran tout en laissant son esprit baguenauder, c’est en retournant dans le grand lit remplaçant le lit d’enfant de son fils aîné relire une fois de plus sous la couette fraîche rayée ce texte de Mistral pointé d’un marque–page au milieu de son livre Carton-Pâte à l'odeur forte de tabac froid et c’est regarder par la fenêtre le bleu du ciel poindre promettant une journée lumineuse et avenante. C’est penser aux cœurs amis aimants dormant encore, entendre son cadet prendre sa douche et son petit dernier descendre à la volée l’escalier pour ne pas une fois de plus être en retard à son cours d’histoire, et c’est ressentir cette envie soudaine irrépressible de partager tout ça avec tout à chacun.