Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/03/2011

Mokhtar El Amraoui, de la poésie

 

Noces cosmiques.jpeg

- Noces cosmiques - Mokhtar El Amraoui -

 

J'ai beaucoup d'affection pour notre ami mateuro-bizertin Mokhtar El Amraoui. Pour l'homme d'abord, philanthrope, délicat et érudit et pour le poète, engagé, enveloppant et musical. J'ai déjà parlé ici de son recueil " Arpèges sur les ailes de mes ans" qui regroupe tous ses poèmes depuis son plus jeune âge jusqu'à aujourd'hui, deux recueils en un, en fait, Elans d'espoir et Rayons de lune pour funambule absent, un régal dont je goûte chaque jour un petit morceau. Son livre fait son petit bout de chemin et suscite dans son pays; certains de ses poèmes sont mis en scène, d'autres récités dans des classes ou des réunions littéraires, Mokhtar a même été convié à venir en parler à la télévision et à la radio dans le cadre des intermèdes littéraires sur Radio Tunis. J'aurais aimé vous mettre en lien cette interview passionnante et passionnée mais l'enregistrement est trop chaotique aussi je vais juste vous faire partager certaines de ses paroles:

" La poésie ne fonctionne pas en dehors d'un corps, d'une chronométrie biologique... la poésie et la vie sont intimement liées, ce sont les deux faces d'une même médaille en quelque sorte."

" La poésie est vitale pour moi. C'est mon oxygène, c'est mon être."

" J'essaie de faire passer cette passion poétique. L'enjeu pour moi est un enjeu de civilisation... La poésie est la mer qui englobe tous les autres arts. Si on n'a pas de perception poétique, on n'a rien."

" La poésie est une éducation de l'être, une éducation écologique, une éducation du regard, du respect de l'autre... Elle est une existence réelle, elle n'est pas une chimère, la poésie est un événement et un avènement. Quand je vous regarde, je regarde votre posture, vous êtes un poème, vous m'inspirez..."

" Le poème permet d'apprendre à respecter la fleur, le jardin, à écouter le vent, à entendre la beauté, à la saisir à travers tous les pores."

" Le poème doit chanter également cet amour, cette fusion entre les êtres... La femme est l'allégorie de la sève, sans femme il n'y a rien."

" Je dédie, dans mon recueil, un poème à ma mère, un vibrant hommage à cette femme qui m'a ouvert la grande porte de l'imaginaire. Grâce à elle et à travers ses contes qu'elle nous racontait, elle a ouvert mon acuité visuelle interne profonde et cosmique, sans le dire directement. Elle m'a appris à regarder les étoiles."

 

 

poésie,art,dessin,rencontre,mokhtar el amraoui,amitié,humain

           - Effluves - Mokhtar El Amraoui -

 

 

Voici, en plus, trois inédits de Mokhtar El Amraoui: le premier " Cris " écrit à 22 ans et, "Le triomphe de la patience", il y a quelques jours; deux poèmes hors du recueil, deux poèmes qui me touchent beaucoup, et puis un troisième auquel il tient plus particulièrement "Appels", sans doute par ce qu'il est en phase avec les préoccupations écologiques qui secouent le monde en ce moment. Il y a du prémonitoire voire du médiumnique dans la poésie de Mokhtar El Amraoui.

 

 

poésie,art,dessin,rencontre,mokhtar el amraoui,amitié,humain

- Espoir - Mokhtar El Amraoui -

 

 

Cris 

 

Elle se tait

Mais ses yeux me disent le ciel

De mes étoiles qui se lèvent 

Et font pleurer la mer de mon naufrage

Où je m'agrippe à ses pas qui me fuient,

A son ombre qui se déplie sur cette herbe 

Où la lune m'a tant de fois éclairé de ses bris,

Blessant mon coeur ensanglanté et ses cris!

Me voue-t-elle à l'enfer de l'oubli,

Moi qui lui offre toute ma vie?

Devrais-je patienter encore

Et rêver d'un ultime sursis? 

 

 

- Mokhtar El Amraoui -

 

  

poésie,art,dessin,rencontre,mokhtar el amraoui,amitié,humain

-Pensées - Mokhtar El Amraoui -

 

 

Le triomphe de la patience 

  

 

Les ailes de mes mots assoiffés

S'envolent au loin,

Pour dire à ma bien-aimée

Les beaux rêves de nos lendemains.

L'espoir, pour les reprendre, 

Caresse, de son velours tendre,

Les sourires de notre inéluctable retour

Dédiés aux cimes de nos enfances 

Qui s'accrochent aux étoiles de nos fières espérances

Trop longtemps éteintes, mon amour!

Regarde-les! Elles se rallument après toutes nos souffrances,

Pour notre nouvelle naissance!

La clef de tout triomphe immense 

Est le cri orageux de tant de fière patience!

 

 

- Mokhtar El Amraoui -

 

Le rêve du phénix.jpeg

 - Le rêve du phénix - Mokhtar El Amraoui - 

  

Appels

 

 

Ne me téléphone plus !

 Ce matin, je suis pris par ma caravane de nuages crieurs

Qui dégrafent les sceaux de tant de prairies

Gardées par les fiers aigles des premiers orbes immaculés !

Mon numéro, je l’ai donné à cet arbre qui agonise,

Pour l’entendre me gémir

Sa complainte d’électrocuté,

Dans la nuit de ses nids incendiés!

Ne m’appelle plus !

Je me suis évaporé en senteurs d’algues

Immergées dans la sueur des éboueurs édentés,

Le long des boulevards carnivores sans échos

Lacérés par l’acide des sirènes, aboyant

En battue, derrière ma dispersion d’anges clochardisés

Par la bouse des comptes en banque cravatés

Qui cravachent les rêves de nos insomnies étoilées !

Ne m’appelle plus

Mais crie ma gueule qui explose en pétales

Sacrifiés au cadavre incinéré de la dernière lune !

Gueule mes cris de mer plastifiée,

De poissons et d'oiseaux déboussolés

Par les Christophe Colomb des espoirs mazoutés

Englués dans les exponentielles des mensongères relances

Crachant leurs fers de lances

Aux millénaires bébés

Qui agonisent sans becquées !

 

- Mokhtar El Amraoui -

   

 

poésie,art,dessin,rencontre,mokhtar el amraoui,amitié,humain

         - Elleil - Mokhtar El Amraoui -

 

 

20/03/2011

la mauvaise réputation

 

19/03/2011

hernie discale

 Je me sens ligneuse, dure, tendue et fragile comme un vieux chêne.

 

04.jpg

 

18/03/2011

Quand on est con...

Une discussion avec mes deux fils, le cadet et le benjamin et... nous voilà à entonner en choeur, à trois et à tue-tête, cette savoureuse chanson de Georges:

J'aime cette connivence et ces échanges entre nous, j'aime mes garçons, je suis nantie! Est-ce de la chance ou juste le fruit d'un amour vrai et d'un respect mutuellement partagé? Peu m'importe, j'en profite, c'est bon de les voir s'exprimer et grandir, défendre leurs idées et leurs idéaux, et avoir de l'humour et le goût à la poésie des mots! Je suis fière d'être la mère de p'tits grands gars comme çà.

D'un coup je repense à cette jolie chinoise américaine ayant pondu un livre  après expérimentation digne de la pire des pédagogies noires, j'en ai encore des frissons dans le dos et les cheveux qui se dressent sur la tête, comment peut-on concevoir pareille aberration? J'ai encore sur ma table de chevet, entre autres, et ça fait un bail maintenant "Libres enfants de Summerhill", complètement à l'opposé des théories de cette tigresse et mille fois plus en conformité avec mon ressenti et ma manière de faire, Alexander S.Neill mérite bien plus d'être lu que cette névrosée bridée et bridante, du moins il mérite surtout plus d'être écouté et entendu!

Mais bon, comme le dit Georges...

 

 

espoir

 

nawal.jpg

- toile de Nawal Sekkat -

 

 

" J'aime passionnément le mystère, parce que j'ai toujours l'espoir de le débrouiller."

- Charles Baudelaire -

 

 

16/03/2011

Mourir de dire

 

mourir-de-dire-la-honte-10.jpg

 

"Si vous voulez savoir pourquoi je n'ai rien dit, il vous suffira de chercher ce qui m'a forcé à me taire. Les circonstances de l'événement et les réactions de l'entourage sont coauteurs de mon silence. Si je vous dis ce qui m'est arrivé, vous n'allez pas me croire, vous allez rire, vous allez prendre le parti de l'agresseur, vous allez me poser des questions obscènes ou, pire même, vous aurez pitié de moi. Quelles que soit votre réaction, il m'aura suffi de dire pour me sentir mal sous votre regard.

Je vais donc me taire pour me protéger, je ne mettrai en façade que la part de mon histoire que vous êtes capable de supporter. L'autre part, la ténébreuse, vivra sans un mot dans les souterains de ma personnalité. cette histoire sans paroles gouvernera notre relation parce que des mots non partagés, des récits silencieux, je m'en suis raconté dans mon for intérieur, interminablement.

Les mots sont des morceaux d'affection qui transportent parfois un peu d'information. Une stratégie de défense contre l'indicible, l'impossible à dire, le pénible à entendre vient d'établir entre nous une étrange passerelle affective, une façade de mots qui permet de mettre à l'ombre un épisode imvrasembable, une catastrophe dans l'histoire que je me raconte sans cesse, sans mot dire.

Le non-partage des émotions installe dans l'âme du blessé une zone silencieuse qui parle sans cesse, un bas-parleur en quelque sorte, qui murmure au fond de soi un récit inavouable. Il est difficile de se taire, mais il est possible de ne pas dire. Quand on ne s'exprime pas, l'émotion se manifeste encore plus forte que les mots. Tant qu'il souffre, un blessé ne parle pas, il serre les dents, c'est tout. Quand le non-dit hyperconscient n'est pas partagé, il structure une présence étrange. " cet homme discute aisément et pourtant je sens bien qu'il parle pour cacher ce qu'il ne dit pas;" le refoulement, lui, organise des interactions différentes. D'abord, il est inconscient. mais lors des rêves surgissent des scénographies étranges qui  laissent échapper quelques énigmes à déchiffrer.

Le honteux aspire à parler, il voudrait bien dire qu'il est prisonnier de son language muet, du récit qu'il se raconte dans son monde intérieur, mais qu'il ne peut vous dire tant il craint votre regard. Il croit qu'il va mourir de dire. Alors, il raconte l'histoire d'un autre qui, comme lui, a connu un fracas incroyable.

Il écrit une autobiographie à la troisième personne et s'étonne du soulagement que lui apporte le récit d'un autre comme lui-même, un représentant de soi, un porte-parole. Le fait d'avoir donné une forme verbale à son fracas, et de l'avoir partagé malgré tout, lui a permis de quitter l'image du monstre qu'il croyait être. Il est redevenu comme tout le monde puisque vous l'avez compris- et peut-être même aimé? l'écriture est une relation intime. Même quand on a des milliers de lecteurs, il s'agit en fait de milliers de relations intimes, puisque, dans la lecture, on reste seul à seul."

 

- Boris Cyrulnik -

 

 

 

piano ivre

 

 

 

15/03/2011

23:53


podcast
 

- Davidsbündlertanze Op6-02- Schumann- Willhem Kempff -

 

 


Appels d'air

 

"The good life is one inspired by love and guided by knowledge".

- Edward Morgan Forster -

 

 

art,peinture,photographie,installations,amitié,blog,humain

 

Image3bis-1.jpg

 

Image13.jpg

 

Image1.jpg

 

Image20.jpg

 

Image21.jpg

 

 

- Toiles et dessins d'Hervé Suchet - Photographies F. Tesorio -

 

 

14/03/2011

les mots bleus

 

 

13/03/2011

tsunami

tsunami[1].jpg

 

Le tsunami ravageur et dévastateur au Japon est terrible et j'ai plus qu'une pensée émue pour tout ce pays malmené et blessé ainsi par les forces de la nature. Des milliers de morts, de blessés, de déplacés, de gens qui ont tout perdu et qui mettront sans doute des années à s'en remettre même s'ils ont été préparés depuis leur plus tendre enfance au danger sismique. Se prépare-t-on au pire? Comment trouve-t-on en soi la force d'y faire face? Ce qui se passe là-bas, aujourd'hui, dépasse l'entendement, c'est apocalyptique, terrassant!

Je ne peux m'empêcher de penser que parallèlement, dans un autre endroit du globe un fou massacre sa population à coups de frappes aériennes, une autre aberration de la nature qui devrait être jugulée, qui devrait pouvoir l'être.

Tout cette cruauté et cette inéluctabilité, cette impuissance face à de telles forces destructrices sont effrayantes, et, à défaut de ne pouvoir agir sur le déplacement des plaques litoshériques de notre écorce terrestre, il serait plus que temps qu'on puisse le faire sur la barbarie humaine, celle qu'on fabrique nous-même.

Toute mon âme aujourd'hui se mobilise pour ces être humains meurtris à qui il faudra sans doute plus que du courage pour sortir de l'enfer qu'est devenu leur vie.

 

 

 

11/03/2011

the visitor

 

 

10/03/2011

exponentiel

sentiment,amour,partage,écriture,poésie,art,photographie,humain

- Photo Horst -

 

 

" Quand j'aime, mon sentiment est une inondation qui s'épanche tout à l'entour."

- Gustave Flaubert -

 

 

08/03/2011

De la journée de la femme

2_Ivano-Coltellacci%20-%20Trois%20femmes,%20trois%20regards%20...[1].jpg

 

On est le 8 Mars aujourd'hui, c'est la fameuse journée de la femme officialisée par les Nations Unies en 1977. Partout dans le monde cette journée occasionne des manifestations en tout genre, baptême de rues en France, sit-in en Argentine pour "celle que personne n'écoute" en réfèrence aux femmes victimes de violence conjugale, piquet devant le palais de justice par 69 organisations féministes au Pérou, char prévu dédié aux "héroïnes" au Venezuela dans le défilé carnavalesque de Caracas et à Bruxelles, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a profité de cette journée pour souligner le rôle crucial des femmes dans les changements en cours en Tunisie et en Egypte. J'en passe. Chose que j'ignorais, cette journée est décrétée jour férié au Burkina Faso, au Cambodge, au Laos, en Russie, en Ukraine, en Moldavie, en Arménie, en Ouzbékistan; j'ignorais également qu'elle prit naissance en 1910 à Copenhague sur une proposition de Clara Zetkin dans une perspective socialiste internationale et révolutionnaire afin de contrecarrer l'influence des "féministes bourgeoises" sur les femmes du peuple.

Le hasard veut qu'hier soir j'ai visionné un téléfilm relatant les débuts de la relation puissante entre Simone de Beauvoir et Sartre qui la surnommait "castor", détaillant avec pas mal de cohérence leurs stimulations intellectuelles respectives et leur immense respect l'un de l'autre ainsi que l'ouverture humaine et humaniste qu'ils défendaient l'un et l'autre, le tout, romancé et agréable à regarder; alors, je mets un bémol à mon habituel étendar contre cette journée de la femme pensant que ça devrait être, tous les jours, la journée de la femme! Tous les jours on devrait chacun et chacune oeuvrer pour qu'elles aient une vie meilleure, le respect, la place et la liberté qu'elles sont en droit de vivre où que ce soit dans le monde. Elles sont souvent bien plus courageuses, lucides, ingénieuses, créatrices et enrichissantes que ne veulent le penser certains phallos attardés et parfois aussi certaines femmes elles-mêmes usées et victimisées, pensant ne rien mériter d'autre.

Alors, pourtant plus féminine que féministe, une pensée quand même plus particulièrement aujourd'hui pour celles que le poète appelle l'avenir de l'homme. Si les femmes avaient la place qui leur revient dans notre sociète, je suis bien sûre que l'humanité toute entière n'aurait qu'à y gagner!

 

 

8 Mars

securedownload[1].gif

 

 

De la lecture

 

securedownload.jpeg

- Toile de Patrick Natier -

 

 

" On aime toujours un peu à sortir de soi, à voyager, quand on lit."

- Marcel Proust -

 

 

06/03/2011

Vengo

 

" Vengo  c'est d'abord cela: un cri, un hymne à la vie, à l'amour, au deuil, au pacte du sang..."

- Tony Gatlif -

 

 

05/03/2011

De l'influence des mots sur le comportement

On raconte qu’il y avait à New York, sur le pont de Brooklyn, un mendiant aveugle. Un jour quelqu’un lui demanda combien les passants lui donnaient par jour en moyenne. Le malheureux répondit que la somme atteignait rarement deux dollars. L’inconnu prit la pancarte que le mendiant portait sur la poitrine et sur laquelle était mentionnée son infirmité. Il la retourna et écrivit quelques mots sur l’autre face. Puis la rendant à l’aveugle: « Voici, dit-il, je viens d’écrire sur votre pancarte une phrase qui accroîtra notablement vos revenus. Je reviendrai dans un mois. Vous me direz le résultat. » Et le mois écoulé: « Monsieur, dit le mendiant, comment vous remercier? Je reçois maintenant dix, voire quinze dollars par jour. C’est merveilleux. Quelle est la phrase que vous avez écrite sur ma pancarte et qui me vaut tant d’aumônes? »

C’est très simple, répondit l’homme. Il y avait: "Aveugle de naissance", j’ai écrit à la place: "Le printemps va venir, et je ne le verrai pas ".

Voilà le début de la rhétorique et, par cet intermédiaire, celui de la littérature et de la poésie même (…).

 

- Roger Caillois - Art poétique (1955) -

 

 

inside

 

musique,émotion,jazz,expression,état d'âme,ressenti,humain

- Photo Laurence G.-

 




podcast

- Blues for Klook - Eddy Louis - Sang mêlé -

 

 

04/03/2011

note éclair

Hum! Faire fonctionner ses deux hémisphères, autant l'un que l'autre, d'un seul tenant. Le droit, comme le gauche, et, surtout, les deux en même temps...simultanément!